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Mrrus sr érovée Myris er keorés 1. L1D60LOGIE DES TROIS FONCTIONS DANS LES {EPOPEES DES PEUPLES INDO-EUROPEENS © Editions Gallimard 1968, et 1986 pour la nouvelle édition eorngée, Myris ex Eorée IL. Types ke1QUES INDO-EUROPKENS WN HEROS, Ly SoncrER, UN not © Editions Gallimard 1971, et 1986 pour la nouvelle édition corrigée. Myris sr Sropte IIT. Hisrotes nowaives © Baitions Gallimard 1973, 1978 et 1981 pour les 2° et 3° nouvelles éditions corrigées. © Baitions Gallimard 1995 pour la présente édition GEORGES DUMEZIL MYTHE_ ET EPOPEE I TROIS FONCTIONS IDEOLOGHE DI HANS LES EPOPEES. DES FEUPLES INDO-EUROPEENS, IL TYPeS GV1QUES INDO-EUROPEENS : UN HEROS, UN SORCIER, UN ROL U1 Ilsromes ROMAINES Préface de Joél H. Griswarp QUARTO GALLIMARD MYTHE ET EPOPEE I ‘TROISIEME PARTIE, TROLS FAMILLES 200 Km CHAPIVRE PREMIER a ° Les Nartes § 33 wy x gf . Le Caucase du Nord. Ss. 2 Ae © de Caucase du Non! et la cote merveilleuse par laquelle il aborde In mer Noire et se prolonge fort avant were Te Sud, raapucy {c3 Plus intéressants conservatoires de peuples et [2ngues qui subsistent sur la tere 3; le décor, auset dene Tongue histoire aux mille péripétics sur laquelle les'anciens, lex Byzan- figs, les Arabes nous ont trés peu renseignés, mals deve te résultat s'ofire 8 nos yeux : quelques-uns de cts montagnards Gaiene deja en place au temps des géographes grees Tene ORIENTAUX Cautees este, Brands Etats a fat évacuer les plaines du Nord; C{auttes enfin représentent des pointes hardivs dremahin ees Yalce sag loins Ui, te fois installés, “accrochés. 4 qucloue YaLGS imprenable, s'y sont comportés comme les indigent Gee Toit bien le plus singulier de cette mosaique humaine esate Betites communautés ont maintenu pendant des eecles para doxe d'une existence fragile : malgré la diversite dee origines, fralgré des guerres perpétuees, ce qui domine, c'est ue Sat famille da & une longue fréquentation, au cadye naturel, & des pnions entre lignées princtres, & une ferté surtout, qui ne sce sopocer eat développée en un réel patriotisme, mais qui sativa “pPoser ce qui est « eaucasien du nord » et le ‘reste du monte NOTRE Et Partant de la cbte occidentale et en remontant, au pied chiine, jusqu’a mi-chemin de Ventre-deux mers. oo wverse d'abord ce qui reste du grand ensemble tcherkesse, si Paes acta) an ane « FEpepee nate » ‘rte 9) Fourle notation des insets, tcherhenses ehh ees POD jm ER 470 fe Mythe et Epopée I ou circassien. Il y a prés d’un sitcle, cet ensemble contenait trois peuples de langues apparentées, mais bien distincts : sur la céte, au nord de la Georgie maritime et jusqu’au-dela de Soukhoum, avec l'arrigre-pays immédiatement montagneux, les Abkhaz (Apswa) et leur variété les Abaza; toujours sur la céte, au nord des Abkhaz, les Oubykhs (Teax) ; au nord des Oubykhs enfin, et s'enfongant loin dans V'intérieur, les Tcher- esses proprement dits, ou Adighés, (Adsge) 'eux-mémes divisés en deux groupes de tribus, les Occidentaux (K'az), et les, Orientaux, ou Kabardes (Q’aberdyey). Aprés 1864, aprés occupation complite du. Caucase par les troupes du tsar, un tres grand nombre de Tcherkesses et d’Abkhaz, des centaines de mille, ainsi que tous les Oubykhs, ont quitté la terre des ancttres et, aprés une émigration meurtriére, se sont installés dans empire ottoman oi! le sultan, protecteur des croyants, leur offrait des terres. Dans tous les pays héritiers de l'empire, en Anatolie notamment, leurs descendants subsistent, mettant au service de leurs nouvelles patries de rares qualités d'esprit, de cceur, dénergie. Que sont ces peuples? Aux débuts de notre are encore, tout porte & croire qu’ils occupaient, dans le sud de actuelle Russie, de vastes territoires; les remous des grandes invasions, histoire agitée de ces lieux de passage les ont refoulés sur la partic la plus méridionale de leur domaine. D’ol venaient- ils? A quels autres humains les rattachent leurs traits physiques, leurs langues? On ne peut que former des hypotheses, et !'on ne s’en est pas fait faute : elles n’importent pas ici 2. Plus au centre, se trouvent les deux petits peuples fréres des ‘Tchétchénes et des Ingouches. La dernidre guerre leur avait 4té fatale : leurs noms avaient disparu de la carte. Une politique plus clémente leur a permis ensuite de revenir deleurslieux d’exil, et la République Autonome Tchétchéno-Ingouche existe de nouveau, Tout a fait & Vest, dans Ia partie la plus rude de la chatne, ob chaque vallée Vit presque isles du monde, subs pisque ale dumonde,subsiatnt, encore mal connus pour la pl ya les quelque vingt pave les vars, ‘al ete. te s daghestaniens : Avars, Lakes, rans, etc. Lea Tehétchénes an 1s plus rsaemblable mache ce groupe de langues au banque. 2 "Le Rpubligue en a Wa pour mange de loyal» et wes habtanta deporte en Aut Centrale ile ft reconetule Sr nowier 1997 et len murvvanaregagntren leur encenne pate En decebre 198 Sls fur seblitge sBioe dor de Forde de Lenne Ta fat confrce pour «weet Semporl dante domune de econrie nationale» En rermettant ete Meat dtr ‘Son, MP, Demiter, membre suppiesnt du prendium et secre du comit ceed {3 part rappela qu «durante guerre lex ellos pour le producion du eto dans {i Rion' de Gros, qu demeurt jure aucdel de Fextreme pointe de Tevance ‘cnte,avienttendu vera un aeul object: ln vetoie adler nul que lt fis de cos République du Casco naint combatta hécolquement dane fea ngs Fema wig tS fo ee le ee sent eae Ge tine» (Pronda du 37 decembre 163) Trois familles “3 lea_Daghestaniens parlent des _langu Spparentace ene Patent deo_langues_probablement sas earth d rin obaae Pena AUT ~ sud des Techétchenes-Ingouches, au cour sa (aoe un peuple tout diferent, capital dane none ecko Ossétes, qui parlent, eux, ' este lent, eux, une langue i Phas exacement, (parent re langue de nee epeenIC. meen carepien, 6 tn arente I Vavestique des Berieures Zorgastrennes, du persan, de Vafghan, du kurde ete, cetes ont pul Hn pis nigel cfu xx* siécle a montré nous appelons « iraniens » Capris io ipaux, a débordé de beaucoup, dae les canes: aire géopraphique’ du plateau de M'Izan, Ein sane tard, ies na ats uatre cents ans avant notre ére et! pil a se Be ans had Gees: es Romains et les. Byoarting retusa, a eens u sédentaires, dans le sud de la Russie ge Rovolans, et, den etoit angage, aux grandes sociétés impé nid, es Arsacies os Sassanides, ont syrie et du Rosphore jusqu’a I hide. Or les Ossites sont les dernters survivanes sees rae dans le Caucase, dle ce vai dese Traniens df Euroyes 2, @0UPe des Traniens extricure, intérét qu’ils présentent pour comme pour l’hist: nla Pour é sufige gompléter Witvement ce tableau ethnographique, il sufi de m aionne Ie quelques ots de Tureo-Tatars enirés us ont pat des lender ® dela Desens area oot dene pumpks et les Nogais & Vest; & Touest, presque on ta maine tcherkesse, les Balkars et les Karciehaie Organisation sociale des Ossites et des Scythes. Si la filiation seythiy ques géorgiennes per ue des Ossétes est certaine, si k i Si les chroni- mettent de connaitre quelques événements erie sidle pas Veevlod (= Ordoniidee, fancienne Vids Nitique, de folklore, de literature et [Oubte Vasily I “Absev. A Fetrngen ane nendemie die Braeden antes Denver eet 471 472 agg Mythe et Epopée I histo tres les plus ques dates dans l'histoire de leurs ancétres les pl proche, “Ie “Alaina, Tobeervateur, ethnographe ou linguist, ne sen trouve pas'moins dane une situation inconfortable ? assex bien informé par les auteur greet atne sur les mzure cle avant notre are et penda ef croyances des Seythes au v stele avant notre de et pendant les sitcles suivants, il est ensuite privé de toute a jusqu’au milieu du xix® sidcle; ces Iraniens d'Europe ne sont Ren tieded pices gees dsc ee ee ee aes i 3 conditions, qu « survival i pu Ere seconnues Mais In noetvelle n'est pa eomtetable “fet Gssttes ont été Fan des peuples indo-curoplens les plus conser- sdtes ont _vateurs. Jusq “ton ea vs yuéte russe, leur organisation sociale, non aque calle de leurs votsins, a pas 2 tte diftiente db ce Gyron entrevoit cl les. res de Fudien Cnr oy ie ceeig tele le Sorte) des 9 Seux types_d’hommes libres, les uns ‘nobl Se gutres non ‘able 9 pomeeurs desdavas Che Tet Outi Dig ‘sous les badeliate ou « princes », la hiérarchie était waa « noble », puis ferssaglag « homme libre » (avec deux ao intents. becinsorl enter dome bre ct de femme Save nee TGEiTs); puls caper w esclave-y Cela h pas diffrent de oon a 'on observe chez les Teherkesses ol, sus quelques familles psa « princes » ). pia ; oub. xa), vivaient at) éréditaires wwerg (kab, tor’; oub- sans doute Fa masse des « hommes es ie Meri condone preg seve bardes : "eg? et Niaqeh’; oub. ways!) et, (Gab somes; ou ap'are}® Tel semble avoir Ee aust ett de choses alain, of iT n'y avait, sclon M. V.I. Abaev, d’autre distinc- tion que celle des aldar « princes », et Ia masse ou « armée », afrad, sans compter les wacajrag « esclaves »8, mais oi il eat probable que les hommes de la masse n’étaient pas tous égaux. Lucien, bien informé des Scythes de son temps, présente ton Toxaris, au début du Zxl6ys % npdkevos, 1, en disant ui n'appartient pas a la race ‘royale (vod. feavelow hous), qu'il n'est pas non plus des mOopopoa, mais qu'l provien es « nobles » ancieninemer le, ep if hi ,.9 6-6 Trois familles 45 Scythes du commun, Yiway say noANGY xal Bnuorexdy, qui Sout nommés « les hommes & huit pieds », of Sxrinobec cess Acdire ceux qui ‘ne posdent que deur ‘et _un chariot; 4.quoi il faut naturellement ajouter Tes escaves, dont les Soythe, m’étaient pas dépourvus 1, Qu’étaient les nopoptxot, ces «porteurs de coiffure de: Yruisemblablement, comme I's pensé Rostoviseff, une arson, sratie-guerriére. Si nous n'avons pas de renseignement dice Sur eux, sur le nidos, le feutre, qui est leur signe distinctif noes Pouvons penser quils étaient analogues aux mAopbpec, des aces, gut étaient incontestablement, dans la société guetriste des nobles. Dion Cessius, LXVIII 8 et 9, raconte que, lore de iz Prenidre expédition de ‘Trajan contre Décébale, roi des Daces, celuicci, aprés sa défaite, envoya & empereur une ambaacit CopePeste ides plus distingués des mdopépor (npeabere méujac robs dpiarous «Gv rAopdpwv), et Phistorien insote sve were as, comme la preiniére fois, avant la défaite, une ambeceae Ac f chevelus , xowiat, mais vraiment les plus distinguee dee Thovbeoe(obxtm sivxoq rv Ganep npbzepoy, eda van molopioe fobs delavous), Arrivés devant ‘Trajan, ils jetérent leurs rece Guat xcivor nd ae the sldavees) “et ae” prostemérent, lor demandant d'accorder une entrevuc & Décébule, La distetin fate les hommes du commun mais certainement libres quétaient kes « chevelus » et les « porteurs de feutre », de plus hur ae 7 recouvre certainement la distinction scythique des hommes cy commun, ou « octapodes » et des « porteurs de feutres » Ces sociéres fGodales ne sont pas fonctionnelies, ne continuent pas le ty; péen. En particulier, ine semble pas qu'il ¥ aiteu chee Tew So yhes de « laws sacerdotale »- Héedote ne meals Comme spécilistes que des devins-sorciers (IV 67) et par ies Patt la divination, les actes religieux étaient accomplic par les chefs, depuis les ‘ris jusqu’aux péres de famille" Es gala, les Scythes se séparaieni nettement de leurs eousing de Mran, ‘et généralement cles Indo-Iraniens, et s’acenniviens avec les Indo-Buropéens de Vest et du nord de PEurope tel it cedonnan (p14. 3), t94erg8. ov, Sif (en ukniten), 83 «Bn dehors des devs, ais chez ea Scythen. If semble que two {Bpatancesimportaner, Eat nomen ‘i aayh i fold, h Pouvaic porter les armen eit Satta ebowa, 19S3, pe 27 n'est fit mention que ide'de baguettes dipontes SCs de devins, qui decourra ‘Fane certainefagon trples ni carte cor volonté des dieu 2 473 474 46 Mythe et Epopée I i leur conversion au christianisme, l'état des peuples steve caui des Germaine sus, qui ne connalasalet Hea de comparable aux druides des Celtes *. La ligende d'origine des Scythes, les talismans fonctionnels, 1 n’en est que plus digne de remarque qu'on puisse relever, aunt ban cash Te legeeey, den Soytin Te plus ‘anciennement ‘connus que dans celles des Ossétes nos contemporains, des 8 vvivances certaines, trés bien structurées, de lidéologie tripartic. Voici comment les Scythes racontaient Yorigine de leur nation, « la plus jeune du monde » (Hérodote, IV 5-7) : jer homme qui parut dans leur pays jusqu’alors Prmanipcriey Ta iRaoet on le disait fils de Zeus et d'une fille du fleuve Borysthene Dniep 8 trois (ar. Niposats, ” Arpoxale emer Kelas edt, "Kendéate, Koddkate; gn.” et Ei). De leur vivant, i tomba du ci! sur la terre de Scythie des objets dor une chareu un joug, une hache et une coupe; ‘A exite vor, Te plus Age se Rita pour les prendre; mais, quan il arvg, For se mit & ble Ise rete ee second savanga fats pl de ucts, Len dea premiers sya sine cenoned Her Brilnt, fe totsiéme sunt, et For ett Ie pt avec fui et ode erate, seep is roau out entiere& Tear cadet, De Liponas sont nes cea les eythes qui sont ‘appelés Ia race (yévs) des Car (Aiydeas); du second fete Arporais ceux qui sont appel Kattro (kata) Trae (ee, Twain, Trp) Updo. a lu dernier, du ror, ceux qui sont pp tai ad eeeclor ee Sa} d'aprts le nom de leur roi; Skythal (Zxitu) eat Ye nom aque leur ont donné les Grecs. Les Scythes disent que, depuis Gette origine, & partir du premier roi Targitaosjusqu’a invasion de Darius, il ne s'est écoulé ni plus ni moins de mille ans. La légende n’était qu'une Iégende, mais elle s'appuyait sur Vexistence d’objets sackéa et d'un rituel qu’Hérodote, et il n'y a pas de raison de ne pas le croire, présente comme encore pratiqué de son temps (ibid., 7) : Slaven Ls Nile, Monel de Fon sae 1926, p 46 Scandinaven, Myth des ds Getotn, 1939, $4 Hipp ea stacture sole indocurpeenne Ret de Pai des Rel, Tosti. 9 tramment p39) : dade are fof rogue sw rr gi est ordinate ct qui une démarche sta ee les trois fonctions indo-iraniennes armes — hache chez Iérodote, Curce — servent & la guerre, le ttavail de la terre. 1 Hérodote comme ch enine de casten », Journal Asiatiqe, CCX’ ptiyeiay Trois familles 47 Cet or sacté, les tois le conservent avec le plus gran sin. Ls offrent en son honneur, chaque année, de grands sacrifices tiatoires. Si celui qui garde V'or sacré en plein air pendant de sendor,x Seythes dient quil te pene a Pena aussi, pour le dédommager, tui donne-t-on toutes les terres dont il peut faire le tour A ch heval en une seule journée. Kolaxais n’a pas dit encore son dernier mot (ibid, 7) : Le pays étant vaste, Kolaxais, racontent- ls le dvisa en royaumnes pour acs lus grand que les autres celui ot ERAT A Ne end Cet ensemble de traditions pose deux problémes, dont I'un est aujourd'hui résolu et dont Pautre reste ouvert. Linterprétation des objets, de la collection d'objets brilants tombés du ciel a été mise au point en deux temps, par Arthur Christensen? et par moi-méme®. J'ai rapproché’ notamment le texte paralléle de Quinte-Curce, VII 8, 18-19, dont une divergence importante garantit qu'il ne dépend pas d'Hérodote. Dans le discours par lequel les Scythes essaient de détourner Alexandre de les attaquer, ils disent ceci : «Sache que nous avons regu des dons (dona nobis data sunt) : un joug de baeuls, une charene (iugum Boum, aratrum). unc lance, une féche (hasta nous én servons vec nos amis et contre nos ennemi amis ‘nous donnons les Truits dela teh travail des baruls (fruges amicis damus boum avec eux encore, aux dieux des lib: Hoamus) ; quant aux evneinis, nous les attaquons de loin par Ia flache, de prés par la lance (inimicos sagitta eminus, hasta ‘comminus petimus ). » tious nous servons de la coupe pour ofitir Il est Evident que les objets représentent symboliquement la coupe sert au culte, les lance et fléche chez Quinte- Joug et la charrue servent au a dualité des deux derniers objets, chez hez, Quinte-Curce, laissait subsister une tite difficulté que M. F-mile Benveniste a élégamment résolue + n réalité insSparable de la charrue, en est un élément; fe ession du Grec et chi Romain coupe ¢ r fen deux ce qui, en ique, était sans deute une forme paralléle a celle qui se lit 2 Le pramierhamone ete promer 10k dans Piste Ugendaie des Irie, 1, 1948, 2. La préhistoite indo. 1930, 475 sagitta), une une_(eatera). Nous 9 thay rre-que nows procure le M/ié,. guaesas); py) ations de vin. (patera cum dsdem winurm dis 8s / 476 448 Mythe et Epopée I is I’Avesta, justement dans un ou sont énumérés les. hj gu ek caractrient Vagricaltdur” par" Oppostiom au prétre et au guertier at, SIV" 10) atta yop ‘yugemai (Correction certaine pour le texte des manuscrite yuyé.semi) « soc et joug as ° oe sca corer inséparables dont la conservation chez le roi et exhibition simultanée dans la féte assurent & la société, d’année en année, Ie jeu harmonieux des trois fonctions. De telles collections s¢ trouvent ailleurs dans le monde indo-européen. La légende irlandaise attribuait aux Tuatha Dé Danann — les anciens oy I possesseurs de I'tle avant Ia race actuelle — latre « joyaux », partellement comparables *: le chaudron inéputable de Dagda~ fe Dagda (le grand dieu druide), epee de Nuada et ce_de Lug, ‘toutes deux invincibles dans le combat, et Ta « pierre de », qu paralttre-un symbole_de la terre d'Irlande, appelée méme « plaine de Fal », Mag et dont Ia propriété était de faire entendre un grondement gued celui qui monte sur elle st vrai it destiné & la royauté. Quant i la descente des talomans du ciel sur la terre, outre Vaneile de Numa, conservé avec onze « faux » ancilia par des pré- tres qui sont « sous la protection de Juppiter, de Mars et de Quirinus * », on peut en a ak ot le cee F ie ionnel, jets n'est jouteux. Le principal est celui tags pints Ronories 8 Grchoeins sea inten te Ss ausanias, IX 38, 1), que le scoliaste de la quatorzieme Sinmpteee, aux vers 3-7, dit correspondre & la sagesse, 4 la beauté_ et a la vaillance (j copia, rd 6; 4 av pela) * , _ Nous sommes done assurés que, comme leurs fréres de I'Iran et leurs cousins de I'Inde, les Scythes professaient une philoso- phic politique oi les trois fonctions et leur heureux ajustement sous le contréle du roi jousient un réle éminent, La suite de la tradition consignée par Hérodote fait plus de 1, «Traion indo-rninnes ware canes cil», JurnalAvatiue, CCXXX, 8 Inc sont villes de bois qu’on enfonce laa ig pr neta aa see ae G sta eee Snide De Dusan Zea for Cais "ojo, pratt (es Japs Dan Gates aoe gcse ing alos da Stadt ee ee he FAP shen Tri a8 eae etn din tiga thn Bah Gt hic divin ta pass Wes Nata) acres Ges Soi Bests "ee £, Franca Vanr ta tine de toe BOSS (Aiea 18° banded Trois familles 449 dificult. I y 4 deux générations de fréres : 1” les trois fils de Fatsitaos : Kolaxais te roi, de qui descendent les Mapakdvan, Atpoxais, de qui descendent los Kaviapouet les Tpd(a) mies, Lipo. xals, dequisontnés (yeyovévat) ceux qui sont appelés larace (yiyse) des Abyasau; 2° les trois fils de Kolaxais, pour lesquels leur pire flvise la Seythie en trois royaumes, un plus grand ol est garde Yor, et deux plus petits. 1a valeur géographique de la divsion est affirmée dans le second cas, Mais quelle valeur doitesn den net, dans le premier cas, & la distinction des yévn issus de Kolaxais et de ses fréres >} Valeur des tm dans Ia ligende d'origine des Scythes, Jusqu’a Arthur Christensen, on la comprenait, elle aussi, comme ethnique et géographique, chacun des -révq constituant TapbeuPle et occupant un territoire déterming. Sensible au paral- {elise entre les quatre objets tombés du ciel pour symbolises les trois fonctions et les quatre yém issus des trois fils taos, le savant danois a propose de voir dans ce récit la com! taison de ce quil appelie ime « légende wecistens (Cest-i-dire ustfiant une division interne en classes) avec, ditcil, «la légende sthnique trés répandue surtout parmi les peuples indo-européens au fait descendre les peuples de trois fréres ». Dang mes pre= miers essais, plus radical que Christensen, j'ai éliminé la combis naison, la légende ethnique : comme I'Iran a fait des fils de Zoroae, we le premier prétre, le premier guerricr et le premier cleveut. agriculteur, la légende scythique ne ferait-elle pas « engendrer » Par les trois fils de Targitaos sinon les prétres associés & la fonc, tion royale, du moins les rvis exergant la fonetion sacrée, les guerriers et deux variéiés d'éleveurs-agriculteurs? Voici, en résumé, les arguments que j'ai produits en 1930 + 1. Hérodote lui-méne, aprés avoir décrit Vorigine des guatre yé, nen parle plus: les noms ne reparaitront pas quand i proctdera a Ia description des diverses nations seythiques; aucun historien ni géographe non plus n’en parle apres lui sau Pline qui mentionne trois fois — deux fois dans des convextes fabuleux ou légendaites -— les Auchetae (Euchatae) et uns fois les Cotier’ qu'il semble avoir pris dans Hérodote *, 1. Amite cite ei iB. A44 9 2, BoB 2. Pitore Nature, VA go, tcup wi coup Buchatoe et Cote’ dans une liste de Yip Some ot fieurent aun’ es inane Ruedas eee fable Alter i malitid popedoram os it sla arte maior axcoram incoutant VI a2, nomme les duchetar dene ‘Tunaime etl Nepaci (tradition freee?) 477 478 45° Mythe et Epopée I 2, N'y acti pas contradiction ou subuilité 2 admettre que les deux ainés de Kolaxais, aprés lui avoir remis la royauté entitre (chy Baodniny éoav) et non pas, par exemple, la suzeraineté, donnent naissance 4 des « nations »? Que signi- fierait ce « royaume » unitaire ot! une «nation » descendrait direc- tement du roi et trois autres « nations » de ses freres? 3. Hérodote parle bien d'un morcellement des terres des ‘Scythes en trois royaumes, mais ces royaumes se forment & la ‘génération suivante, sous les trois fils de Kolaxais. Si done Von fient a donner aussi aux quatre yém une valeur géographique, fon se trouve devant limbroglio suivant : deux divisions se seraient superposées et entrecroisées, l'une en quatre « nations » sous Kolaxais et sea fréres, autre en trois « royaumes » sous les fils de Kolaxais. C'est bien compliqué pour une légende d'ori- gine; et quel sens méme peut avoir, dans l'antiquité barbare, une ‘division géographique en nations coexistant, mais ne ccoincidant pas, avec une division également hique en royaumes? Si la légende avait entendu Aukhatai, Katiaroi, eXe,, au sens de « nations », ou bien elle aurait fait descendre ces nations des premiers rois les fils de Kolaxais, ou bien elle aurait nommé pour leurs premiers rois leurs propres, fondateurs, Kolaxais et ses fréres; de toute fagon, les deux divisions n’en auraient fait qu'une ét nous n’aurions pas deux générations ETE EEE en tpt ai fait valoir enfin Vanalogie de légencles indiennes, et icahicnnes 0} les trois clascessoclales sont issues des fils d'un illustre personnage, tels que les trois fils de Zoroastre + M. Benveniste, qui avait bien voulu améliorer mon article de 1930 sur épreuves, m’avait dit son désaccord. Dans le Journal Asiatique de 1938, il'a donné les arguments qui lui font, malgré les miens, préférer une interprétation ethnique. En voici le résumé ® : 1. «M, Dumézil veut ausi que le vm sient des clases et que ces noms s'appliquent aux magiciens, guerriers et agri- uleurs. Maison we peut plus uublir de’ correspondance striete entre les quatre 6m et les objets symboliques, qui se rédutent 2 trois {le joug et Ia charrue nen faisant quun) a comparaison serait non seulement boiteuse, mais faussée dans son principe : car si l'on admet facilement qu'un seul instru- ‘ment soit désigné par ses deux parties, il est bien plus malaisé de concevoir qu'un seul yévc, au sens d'une classe 30 resoive simultanément deux noms * », 1. Bandai 3,51 tia lade Zornatre sont repectvement: chef dee pete sgtcateut ct het de Fenelon stern de Yam; guetier et chef Jen armies de Histon, Article cit ci-deaus,p. 448 (sit dana Farce ct dese sagess7. Je transcre le rémumé que jsi "6. 4s Trois faites i 2, « En outre rien ne permet de Jatai_ Foyaux) aient été prét sToatetea eB Serthes aa sea Bares soe Ie mage ese gece Tasos Cesta 3- En IV 26, Hérodote dit des Scythes Royaux, qui sont aus sot es pan eet oe Sept de stomp, Hs sures Soler comme lar ee aesees epee gecSgthes Roane vane Rasa pee seendants de Kolaais, Et done & donner & yéso: le sens non Auchata 1c Kati e len "Traps ame tgenee, gue Tes 4. En effet, pessant en revue, du cha les grandes divi a cyte de sh teat Ie grandes divisions géographiques de Ie Soyic dena 22 Te nee ch ome quatre, tout comme, au chapitre 6 a pari de, quate vm : a Scythes Laboureurs dporieec, 17), 8 Cultivateurs (yewpyol, 18), les Scythes Nomade ey) i es Sth Nomads dean Hines giumerique west sans. doute pus frtite entre des Seythes royaux sous leur nom indigene, (ease nate traduction greeque (inonfn) 9 mle te En 1941, dans Jupiter Mars Quiri ‘emu ma positon, Be Te se at souyant nee St a rie et, en 1958, dans I'Zdkologie tripartie des Indo Eusoptann P. 91 je,me aus rallié celle de TM. Benveniste wie fora Pes Picinement convaineu. Peut-étre faut-l envisager une tro me Slaton, que jx esuisée en 296s ~ ien nlindique, on 'a vu, que la société scythique ait éé foment dive en ‘toe claves de pode ee a reurs-agriculteurs. Mais, chez les Seyi cong eign Jes eaiens, te division était eertainement licatif : la légende et Pusage rituel des symboliques le prouve. Paralatay Auchatal Teacrier cee noms dont deux ne se retro ' Fpoque, eon ahs fetouvent dans aucun texte d aucune textes de Pline qui n’inspi 1, Mai les Ears sont jun Wie onic Trans det membres de amis spas, eda, are Yn auc a rsa a Ree ode, ascii Pa fee est ess nontreans terns aie ie plus grands as oie fils de’ Koleeas (cea don le sone, Wp aie dares Hh 7 479 480 4s2 Mythe et Epopée 1 pas des désignations traditionnelles de ces « types idéaux » d'hommes correspondant aux trois fonctions? Deux de ces noms se laissent interpréter avec probabilité en ce sens : 10 Tlapahicas (peut-étre alire,en rectifiant Aen A, *Tlapadicas, mais ce n'est pas nécessaire) recouvre Pavestique ParaSata placé (ou créé) en avant (ou en premier) », qui, anciennement, Gait Vépithéte propre un seul personnage, le roi fabuleux Haosyaiha, et qui est devenu le nom de la série royale ouverte par lui. Or cette dynastie, M. Stig Wikander Ta montré }, est la premiére d'une suite de trois, & caractérisation fonction nelle, ois les Paradata (les « Pechdadiens ») se caractérisent par leur lutte contre les démons, sorciers, etc., avant les Kaya- nides guerriers et conquérants, et un petit groupe de « troisiéme fonction; de plus, des trois rois Paradata, est Hao’yariha, le ParaBata proprement dit, qui présente le plus de traits de « pre- miére fonction », Hagadrar (de* Paradata-tai, avec -tai, suffixe seythique du pluriel) peut donc avoir désigné, chez les Scythes aussi, ce type du roi sacré, qu’ils paraissent en effet avoir conserve. 2° Todamiec est probablement *Drodspya- « ayant une richesse en chevaun, des troupes de cheva ben portant ¥ et Feoin rejoint fe théonyme avestique Drodspd. Or, de meme que Drvaspa, « {la déesse] aux chevaux bien portants » est étroitement jumelée a une autre entité qui porte le beeuf dans sou nom, GauS Urvan «ame du boeuf », de méme les Tpdomiec sont, parmi les quatre xévry le seul qui soit jumelé avec un autre, les Kasixpos (Cotieri) dont le nom n'est malheureusement pas clair, non plus que celui des Abpea *. Ces constatations (1962) me paraissent confrmer la valeur ionnelle de la structure onomastique. Mais je ne dépasse- ‘ais plus aujourd'hu ce nominalisme. Je sus porté A admette que les désignations des quatre yévm sont_restées _purement spéculaiives, sans corfespondre, pas plus du temps THiérodote ue _du temps de Lucien, & une réalité sociale, “ai Wal leurs & une welite geographique, Quoi quillen sat de 2) fe ce point, l'essen- tiel, le symbolisme des objets d'or et la conception des fonctions sociales qu'il traduit, sont définitivement acquis, 1, « Sur le fonds commun indowiranien des épopées de Ia Perse et de I'Inde » LaNewvelle Cie I, 7, 1950, 9. 310-420-P. 321+ Ea gron, epogue de ein? Auhdaad sear pam lento a Tepoue en's Reged» Phy) ‘Geuaitine. Mais dann ces deus parties, les choves sont plus complexes que pour let ‘Quatre derniers souvernins de Flstoie legendaire [rosie fonction) 3. lg fat penser case iton que, digor vo «vache * (Je deymologe, art. cit (ps 444, me 2), 208-208. Trois familles Liépopée narte. Or cette méme conception des fonctions sociales est en aujourd'hui vivante chez une partic des Ossdtes, non pas, je Tat dit, dans la réalité vScue, mais dans le grand ensemble de trade. tions épiques populaires qu'on désigne pour faire bref sous le nom de « légendes sur les Nartes » ou de « légences nartns Cette épopée populaire déborde aujourd'hut largement. le iys ossdte, avec des variantes importantes dans la lettre ot dang esprit. Mais quantité d'indices convergents permettent de définir Ja situation en trois propositions *: 1° C'est chez z les Ossétes, et sans doute déja en Jeurs Jointains anctites, que’ le noyau de Tepper seh Paux personages, se sont formés, Je sais, en publiant ce jug Ment, que je_peine vies amis tcherkesses * et. abkhar nets magis amica ueritas: en son fond, Vépopée narte est ossite. 2° Elle a été adoptée chez plusieurs peuples voisins, trans- formée de différentes manidres, avec des pertes et des shtick Fecevant surtout- des’ colorations mercies différentes, $ principaux béndlciaires de cette extension “ont, tes Tenet epee Ingcchen ep Teherkesses aussi ww) cidentaux, et les chaz ¢ sur ces trois domain les enquétes folkloriques off jellesSyatémationes te Cau cae depuis o4o ont amené au jour un trés grand nombre de Mi . L'épopée narte a aussi pris raci jestement cher es "Tatars Karachais ot Baars Puts modestement £. Je feproduis,considévablement modifi, Ia présenta ees camtttabement modi, peaematin donnte dana La Table 2, Je viene tire ertement wttigand par A. 1, Ga Bs 454s 84d. s5-as4 (lane le lnund fasea vurnuctine dificult 4 pe: di’ ant profes eves diac cue ne Na 9, pe Cin ni speciale ciey nS cabin ey note are ee irik Bete ie ery amt One mito sai Re a me pep Seen aii ce pt dace Tigo Beco 1a feu peak Penh thee Hosa fa Port is inet siea Sie) dra wpe CE yd ones dira ara Be Trois familles 459 encore que la brave, c'est Te sentiment de 1! en c'est Te de Vhonneur, greats dre met ay sont-ils des victimes dési le 3 de la faile des Braves, Son lune et elle ne Bat Au Bas-Villege des Nartes vivsit le Ny aft! Nartes vivat le Narte Burefernyg, sunt sc fll ett etn (gba da iien des bonnets faits de la mér fons de Khorassan, des tuniques faites du meme atace mmoutons des Jambites'ot ‘es chaussures de marin Bd ee Veut-il offtir un banquet 3? ‘une vallé yale 'untroupeat de moutone tenes om de ace E homexj gal reyau ert: Bes Ri liege, Stang es tun vrai festn narte (Narton huey, wede oy). PO I Festi, Liensemble de la famille n' signanuemble de Ia Fanile west pas en reste. Pour efgbrer en honneur de le Boats Mt any es es ae or de leurs travaux, et, trois ans a I’: Pea he récompense omme it Les fils de Burefernyg, les jeunes gens du Bas-Village, se MN suffit quarrive a Batraz encore enfant pour I auatrive du Haut-Village fant pour les remettre leu place saat cibles, les beaux bonnet, les belles tunsgien tease come morceaux 5, ‘envolent en petits Une autre fois, tout te Bas é fernyg on {0's tout te Mas-Village a banqueté chez Bure iperont aux jeux, et non pas est dusage, recevront ne jeattand ils eure bien mange et bien bu, Syrdon dit aux Jeunes gens :« Allez vous amuser maintenant avec vos ice joe ftches I» Et ia jeunesse du Bas-Village ven alia ouee: Le gu battait son plein quand, du Haut-Village, artis Dares Sie Samak Condes, La jeunesse bien repue du Bas-Village ial : Pour plaisanter: « Tire une fléche, gargon | +f tin a notation Hatras, qui para V. 1 Abner, ltrs milo spsilleure, bien que Batrads sit ‘lover! Oreinthoge Jasyhor 487 488 460 w \ » sor ‘ 2 Mythe et Epopée I et sa fléche ne toucha pas la cible. Les jeunes Nartes éclatérent de rire. « Je ne tie pas sur des cbles comme celle-y dtl Si vous voulez que je tire, posez-moi vos propres fléches pour Cible |» Ile depostrenc leurs ftches, t les Reches dela jeunesse diy Bas-Villgene furent plus gue de menus copeaux qu retom- bérent du ciel comme des flocons. Les jeunes orgueilleux devinrent blanes comme neige. Tis aérent se plaindre A leurs parents. Alors Barefernyg interpella Batraz : « Puisque tu es si bon archer, li-bas, au Bort de la mer, les plus habiles de nos jeunes gens ont pris pour cible sept ceufs places sur l'autre rive, va done te mesurer avec eux. » Sans rien répondre, Batraz alla au bord de la mer, rejoignit les sept garcons, les salua et dit: « Je viens vous trouver parce que jai appris que, de ce c6té-ci de la mer, vous tirez sur sept ceufs places comme cible de l'autre c6té. » Un des gargons lut donna lune fléche et un arc. Batraz tira, mais son trait tomba juste au milieu de la mer et ils se moqutrent de lui. — « Je ne tire sur une cible comme celle-I, leur dit Batraz. Posez une aiguille sur lwuf et, si vous étes des hommes, touchez-la !» Ils posérent une aiguille sur I'eeuf. Les plus habiles des jeunes gens du Bas- Village tirérent, mais toutes les fléches passtrent a c6té. Batraz tira et sa fiche entra dans le chas de laiguille. Sans perdre de temps, Batraz fit un paquet des sept gargons et alla les jeter devant I'assemblée du Bas-Village. Puis il s'en retourna @ sa maison, les mains derritre le dos, sifflant des airs. Les xscerteghatee. Ab uno disce omnes : Je jeune Batraz ne fait que pousser & etme le type des Axseranglate. Cone famille comprend Tes plus grands héros, réparis sur deux gendrations, Uryomey a kenve FG, « seniores¥ Soslan (Sosraka seniores 5; Soslan (Sosruko) et Batraz, «junior et la plus grande partie de P’épopée est consacrée & leurs exploits. Le nom du fondateur est significatif : Axserteg dérive de Exsar(t), qui est le nom de son frére jumeau, et qui signifie Fitteabiatoute: hermes eext faboutacenent shosegue phonétique régulier, en osséte, du mot indo-iranien qui, en sanscrit, est jatra « puissance » et « principe de la fonction guerriére s, assu- a kas jes Rgatriya, et en avestique xJa6ra, qui a fourni a la ‘forme zoroastriente le nom de PArchange’de deuxieme fonc- tion, substitué & Indra Si les Htxsericglate rapportet du butin de leurs razzias, ils le consomment, le distribuent et, sans la prévoyance de Satana, leur maltresse de maison, ils seraient souvent démunis, Jamais leur richesse comme telle n'est men- tionnée. Au contraire, leurs vertus guerritres donnent lieu & mainte déclaration retentissante. Quand cing d’entre eux se ‘Trois familles 461 présentent, candidats ‘ila main de la difficile Undzatteng Hie de la jeune fille est flattée : « Je suis accords a It aes ma file Les ‘rervtegiat sont sans défaut. Par la crainte lui urent ces fréres, le ciel n’ose pas toner : grande leur force !! » Quand les Génies € pina i et les. Es 7 chez Safa Je génic du foyer, voient le jeune Soslan is ted” ern den 1 Oa ec peeeget gu Ole dan xs a ul, renchérit Safa, c'est une grande et forte famille que les A:xswrtegkate | Ils n'ont peur do nee 4 Passion du combat les brile dessa flamme bleue (O, Bxsavine, hate yr lias ain 4, niciemaj tersy, xasiemondag.n) Px art uae )! » Eux-mémes savent & quoi se cor 3 Batraz a tranché d’un cot Ip six des sey ‘er in onistsaveg 3 é up six des sept tétes d’t nstre, sa. time ie supplie dle Pachever : « Les Nartes Examrtaghets, ros, sont comme le maitre du tonnerre, il oi eer, sont come. erre, ils ne frap. Pe guiune fois (Narty Axsertaghate Eligjau.iu-dsafon Ainsi définies, ces «deux familles, Bors d 3, c¢s deux familles, Borate et JExscert gent ues au cont iu en @3 examinerons ploy ta ee rhons-nous & remarquer que lopposit srsonnelle des Borat de Batra sted bien atl des entanee ee tos. Dans le sombre complot qui aboutit au meurt i 7 Here, pete de Baraz, Burefernyg est non Pexécutant, ‘mals Pinstgateur. I et vrai qu'il avait un grietsérieux contre lulgerdait rancuie Vici pourquct eran ae ee Be dent d'Argyz ent était douged ne femme, quelle quelle fat, pour criss a celle-ci toute possibilite d’hésiter devant sa volonté ran 3 je fendonyl nue nee saytaid) I steat deh mee et nbreuses inimitiés quand, aprés le depart de'sy ement it puissance de sa dent sur la femme de Bu soltre dans son cesur, mais ine ne Se sentant pas de force 4 provo. Burefaernyg s’adresse & un allig » Saynaeg Eldar, et introduit dans le complot « la lic des Exsstrtzghate (il'y a des trates 2 Ovtin, My 1937, 4p as 489 490 462 Mythe et Epopée 1 partout). Le réle des Borate se borne ensuite, prudemment, 4 renseigner le meurtrier désigné sur I'tinéraire babituel de sa victime : Xemye est tué par surprise. La vengeance de Batraz tet terrible, I abat succestivemedt Seyneg 7Elsar- SureTerny et les fils ‘uraternyg et dovent pout ls Na ies Nartes, pour les _Baputs azn, un tl porsleusear gue Dien doit nterfea et le faite périr. Le traitement de Burssfernyg et des siens est rude & souhait *: Ilse dirigenausstdt vers la maison de Bureefernyg, chez les Borate, Ik poussa son cheval dans la cour et, sans perdre de temps, appela : + Sors, Burefeernyg, il arrive un hote! » Bureteniyg sortt et, reconnaissant Batraz, voulut Urer son épée, mals Batraz le devangn eta téteroula su la terre, Batraz remonta vite A cheval et galopa les sept fils de Burafermnyg se langaient déja 8 sa poursuite, Il continua & fuir jusqu’a ce que les sept poursuivants fussent espacés sur le chemin. Alors il se retoufna brusquement et jes tua jusqu'au dernier, dans Vordre ov ils se présentérent. Il coupa leurs tétes, les mit dans les sca de sa selle ex revint devant la maison de Buretarnye, "Venez vot erat vos sept mara mfontchargé de vols apporter des. pommes a femme et les sept rus de Burefernyg sortirent et Batraz jeia lea sept tBtes devant elles, Elles Eclatbrent en sanglote et le Raudirent, Batras devint furious t leo pou devant tus toutes les huit, comme un troupenu.« Je vals vous faire battre mon DIET » lear dita Ailes mena sur le bord de la mer Noire, faucha des épines et lea disposa comme Tes pis sur Vaire: II-prit la mitre enh ‘animal du contre: Tepe Tes byus ef en At Tes-antinaur exié- Heurs (mady q'uscear skodta, ty Reeronaj]. I Tes attela toutes les huit 8 la planche, monta dessus ® et, jusqu'au soir, les fit tourner pieds nus sur les épines, comme les bcufs tournent sur les épis. Quand leurs pieds n¢ furent qu'une plaie, il les détacha et les renvoya chez elles. Les Alagate. A cété de ces deux familles des « riches » et des « guerriers », la famille définie comme celle des « intellectuels » a un role parti- culier, trés limité, qui ne semble pas mettre en jeu V'intelligence, mais qui rejoint ‘un autre aspect, non moins important, de la « premitre fonction ». Creat chet eur qu’ont lieu les bewveriea _ collectives des Nartes, toutes familles réunies. 1. NK p. 256 = Lit, p. 229. 2 Crest Fe eid ei triulaio. ‘ois familles 493 (On se rappelle comnient Quinte-Curce glose la coupe-talisman des anciens Scythes : in iis libamus. Pour lui, ou plutdt pour les informateurs de qui vient anecdote, c'est en cela que se résumait la « premiére fonction », par opposition & I'abondance agricole et au combat. En cela culmine encore aujourd'hui Vactivité religieuse des Osstts, ca es festns de ce type sont les actes principaux dela religion publique et priv [enor gut cher eu ‘qui chez ae ¢ le banque, jérive du verbe kuoyn «prier ». La réunion commence toujours par li priére et par Toffrande au Génie (ou au saint) dont c’est le jour, priére et offrande faites par le plus ancien de Passistance; ce n'est qu'aprés que la premiére coupe et le premier morceau (appelés, de la méme racine, Auoarg- g0g) ont été présentés par le plus ancien au plus jeune que tout se passe joyeusement, pantagruéliquement, entre les célébrants. ‘Les énormes beuveries des héros irlandais, aux fétes saisonniéres, ‘témoignent de la méme évolution des rituels, sinon des croyances, ‘Les Alegate n’interviennent dans aucun conflit et ne sont jamais mentionnés parni les participants aux expéditons. Dans état actuel des récits, on ne sait d’oi ils tirent les provisions nécessaires aux fétes }. En tout cas, ils les ont, non pas pour eux- mémes, mais pour assurer leur service public *. Car c’est bien de cela qu'il s'agit, non de simples beuveries comme on en fait, avec plus ou moins d'invités, dans toute famille. La société narte entiére se réunit chez eux, a le droit de se réunir chez eux, et pas toujours sur leur initiative : il arrive, en cas d’urgence, que ce soit Satana, la matiresse de maison des AExsertegkate, qui dise aux Nartes alarmés par approche d’un héros étranger *: a Depéshez-vous Wales dans la grande maison des Alegat, isposez-vous sur sept rangs autour du grand vase et com” mencer 3 boire. Sonn sera le président. © Les fétes quiils administrent, ils ne les président pas. Les Nartes s’asseyent en général le long de trois ou quatre tables dont chacune est présidée par un héros de assistance *, le service étant fait par un autre héros qui n’appartient pas davan- tage & la famille des Alegatz. 4. Parfois les contcurs e posent le question ot font Ia réponse ta plus + Gomme ies Aleut eaient‘une func rice, len Narer ¢ een a ats ps ge (pesidente © Uryze 1 25a, ps 96 (presidente Uryzmueg, Xiemye, Sowryko, Cyne). 491 492 aah Je vase merveilleux dont ils sont les dépositaires, le Uac-a te Nartamonge; i le revdateur des Na ies 1 Les ql 464 Mythe et Epopée I Mais les Alaegate reprennent ta direction quand intervient attribuées & ce récipient magique varient selon les récits. Crest. parfois une coupe inépuisable, oit la boisson se reforme & mesure ju’elle est bue. Mais son nom garantit que sa vertu propre est le « révéler » les Nartes : les héros se placent prés de lui et font Je rapport de leurs exploits, le bilan des ennemis tués. S'ils se vantent & tort, il reste immobile. S'ils disent vrai, il se souleve et se porte de lui-méme aux lévres du brave ©. Avec des variantes, ‘ce vase — parfois coupe, parfois chaudron — se retrouve chez tous les peuples qui ont adopté I’épopée narte : aucun ne l'a laissé perdre, Vs. Miller, dans un article fameux de 18825, a rapproché de cette représentation vivace une pratique scythique mentionnée par Hérodote (IV 66) : Une fois chaque année, chaque chef de district (5 vowiexne Exxovos), dans son district, fait méler dans un vase (noarjpx) de eau et du vin. Tous ceux des Scythes qui ont tué des enne- ‘mis en boivent. Mais ceux qui ne se sont pas acquis ce mérite 1n’en godtent pas; ils sont honteusement assis a part : Cest pour eux la plus grande ignominie, Quant a ceux qui ont tue un deux coupes jointes. Or ce sont les Alagate, tenant le role du voudpyne d’Hérodote fet aussi, puisque la coupe est magique, de magiciens, qui gardent chez-eux le Nart-amongz et l'apportent solennellement dans I'assemblée. Ils V'affectent éventuellement a d'autres usages et ce sont eux, alors, qui fixent les conditions. Ainsi dans une assemblée ot! deux rivaux, Soslan et Celaxseerteg, viennent de danser merveilleusement— & terre, sur la table, l'un d’eux méme sur la pointe des épées tendues par les Nartes —, ¢ les Alegate apporttrent 1a grande coupe des Nartes, le Usc-amonge aux quatre anses (Qpppar gue) Us le remplizent dde rong jusqu’au bord et dirent : « Celui qui dansera avec le ‘Uac-amonge sur Ia téte sans laisser couler une goutte, celui-lA sera le mefleur danseur.» Les festins chez les Alegate sont l'occasion d'une autre cérémonie moins plaisante, que les légendes nartes bliment et montrent volontiers troublées par V'intervention d’un jeune le” Sandnombre dennemis, ti boivent en méme temps dans jae 1 Vea cit 47,9, 4, 9. 44:46, ot Pomiatnihi,(p. 461,061), B75; met SiS 704 Mgt Pamjtni Lp 461 91.9.7 Be SEs ee | byt Osetia» (Traits antiques dane ler égendes et "Bernal Minatortea ¢ Neradnage Protege, at Tit - Trois familles 465 hhéros vengeur, mais qui correspond elle aussi a un vieil usage geythique = la mise & mort des vieilards. Au témoignage de Pline, Nat. Hist. 1V 26, et de Pomponius Méla, IIT s, la satietas usitae, réglée par la coutume, poussatt les viillards & se supprimer en sautant dans la mer du haut d'un certain rocher. L’épopé narte présente un cas tout proche Pp Uryzmag avait vicili. I était devenu la risée des jeu Narte, qu crachaient sur lui etestyatent at ees stones la crasse de leurs fléches, Vainement Satana [sa ferme] tachait fe conforter:« La pierre aussi vii, hi dsl, et, ‘arbre aussi viel. » Mais ces #9 les étaient vaines, Uryzmag résolu de mourrs Il égorgea son cheval, ft fate an sac avec la peau, se mit dedans, et on le jeta la met. ‘Mais le plus ordinairement la liquidation du vieillard est obtenue de force et d'une autre maniére. Il est invité chez les Alzgate? et, au cours de la beuverie, il est soit empoisonné soit assommé, —ou du moins il serait Pun ou 'autre si Batra wappae issait et ne renversait & coups d’épée le cours des événements 2; Batraz vivait au cicl. Sur la terre, son oncle Uryzmeg, des Nartes, ait devenu ts viewx. il alot encore aun Hau de causerie, mais ne paraisssit plus aux beuveries. Or les jeunes Nar ul se sémissnent souvent four boi dang Is maton aes leg fe périr Uryemag d'une mort Avec la complicité «lu malfaisant Syrdon, ils réussissent a faire accepter par Uryzmieg une invitation. Mais Satana lui Femet un mouchoir magique : sil se voit en péril, il n’aura qu'a le jeter a terre, elle sera aussitdt avertie et pourvoira A son salut, De fait, sentant qu’on I'cnivre, Uryzmacg jette & terre le mouchoit, Magiquement prévenue, Satana prie Dieu de laisser le jeune Batraz descendre du ciel. 11 apparait, elle 'informe : Batraz ceignit son énée de puracier, se rendit chez les Alegate: et sfarréta sur le seuil pour écouter. Juste a ce moment Umar, de fa famille dos Nixgate, diaait :« O Nartes, nos chiens nous ‘ont rabattu un views sanglier noir, il ne peut fuir, nous allons le tuer !» Mais Uryamieg qui, seul des Nartes, venait d'apercesore Batraz debout sur le seuil,riposta : « Et moi, jai place devant yos chiens mon meilleur’ limier, il ne leur’ cédeta. pas. » Et Batraz s'élance dans Ia salle, massacre les Nartes et leur coupe les oreilles qu'il apporte comme trophée 3 Satana, 1 EN m8 9. 45: cf NK. 53-54 = LHL, p16. Ji fiutnd I cove ext préeittecomene une migchancet& d'une famille égard d'un Hulls sppartenane & ne autre, Te lesin-pitges eur inviaion e maceei ee lieu cher 'elle sles Borate, pare wit NK., p. 204 = LH pe 189; dane Absey iron adem sfaldytod 484 Lao, aay PEM, ne te5-192, 493 494 466 Mythe et Epopée 1 Dans les anciens temps, de telles scénes n'étaient pas des ‘crimes exceptionnels, des machinations contre tel ou tel vieillard, ‘ais la loi commune, & laquelle tout le monde devait se soumettre. Les festins chez les Alagate étaient le cadre naturel de ces violences qui tenaient & la fois de la religion et du droit. Ainsi les Alegate exercent bien, illustrée par des traits caractéristiques — beuveries des grandes réunions, merveilles de la coupe magique, liquidation physique des vieillards — Ia premiére fonction dont la définition différentielle notée par ‘Tuganov met en évidence un autre aspect, l'intelligence. Si leur valeur fonctionnelle est, au premier regard, moins nette que celle des deux autres families c'est sans doute que « richesse » et « vaillance » sont, dans ces formes d’économie et de guerre, des notions simples et stables, tandis que la conversion a Islam ou au christianisme a profondément altéré la religion. Le nom de Ja famille suggére que, plus anciennement, ils étaient aussi concus comme les plus hauts en dignité des Nartes : Alag est Msboutsement phonétiqueattendude Ayaka, esti d'un suffixe de dérivation que la langue scythique di e Vosséte ont surabondamment utilisé, un dérivéa premiére voyclle allongée du vieux nom indo-iranien’ Arya }, La persistance de cette distribution des ertie Narty, des trois familles nartes, sur la structure trifonctionnelle et non pas seule~ ment en théorie, mais dans la matiére des Iégendes, est remar- wwable, Elle présente le méme « modéle » idéal de société que, leux mille quatre cents ans plus tét, dans Hérodote, dessinait la légende des talismans tombés du ciel et sans doute celle des ‘yém issus des trois fils de Targitaos. Et cela bien que, dés les temps scythiques, la société ait été organisée selon une formule féodale bien différente. Le conservatisme des Ossétes du Nord a ainsi réalisé, dans V'idéologie, une performance de durée dont je ne connais pas ailleurs I'équivalent. 1. Cette éymologie est phonetiquement tout i fait autifstante = Yéryanka- ne peut avoir abgut a autre chase. V. I. Abuevlarejete pourtant et suppose une ovigine cherkewe; Cet ¢ priori peu vraisemblable ‘ Jes nome des tole familen doivent ‘ire de méme origine, et Hxuertnghate ext slrement omtte, —-Le fongeton cHleste Kurd-aleg-on #0. i adie A cette famille Je forgeroa_ (hurd) eat sorcer 27. Dane Nien p. 336-335 = Elly py tek lan-Souryko, Tourist attache 4 in fale dee’ Almgute ima connsiaance, ine Feat’dans aucune tute der nombredset Sarantes: dane Absev, Tron adem feipziad. I (wcidearus, p. 454-12), 0°98, iestden»Albegnte » (son pire ext Alybeu, beg), a? 98, ‘Trois families 467, Structure des Nartes chez les Ossites du Sud. J st intéressant d'observer ce que cette vénérable survivance idologique est devenve cher les’ Ossetes du Sel coke ne Givers Peuples qui ont emprunté aux Ossétes du Nord le neyne de Vépopée narte. Elle a été partout altérée, mais dans dev eae divers. A en juger par le recueil publié en la situa Ost du Sud et ta suivante 1°" 1957 It situation dans structure a disparu. Les Almgate ne sont presque plus Hakeanpére des jumeaux Axsir et Exsertg dont la descoms ince s'appelle uniformément Borate plutet at’ 2 1a ginéalogie complete est celle-i ¢ PNt QU Axsertaghate, uassa, le plus lointain ancétre des Nartes, a trois fils qui ne présentent aucun caractere diflérentil, Bore sie Deylau et Bolatbarzayjcest-A-dire « Cou d'acier ». Is sent xg trois également de hardis guerriers, qui ont toutes sortes ravens tures et dont seul Borm survit. Ila pour fils Uarxag et Uses Bae. Le second disparat et le premier engendre deux jumeasn Axser et Exsarteg, et c'est ici Axsar non Exsxiteg, qui fagendre a son tour les junicaux Xeemyc et Uryemang, que c ivent normalement & la génération suivante Batraz et Solan s vent tont ainsi des Borate. résultat est que Durmfernyg, Vadversaire de B; Le rés > Vadversai ata qappartient plus aux Borate, mais & une famille indétermings, Hales luicmeme et ses fils ne sont pas moins guerriers que Batras, Dans lead qui ercesond 3 celui du Nord cité plus haut, sur Qu re Batraz et les fils de Burafaernyg, lee chest preesrene entre Batraz ct les fils de Burefarnyg, lee choses ae Batraz rentre d'une razzia avec des troupeaux « Yisllards, les veuves et les orpheline.» I enpere eas de Buraternyg, accompagné de sa drufina, qui le somine ae Bac afer, Ul retuse et tue son adversaire, Il allonge le corps sus ine cividre et le rend a ses compagnons, puis A detribes aan tin aux viellards, aux veuves et aux orphelins, enleve son Male eke’, 86 Cousher sur le foin de sa grange’ vétu done Vieille pelisse. Burelernyg était en train de festoyer avec ses mura nove La coh 02 Mee spore i e le. La civitre suit. Le pare et ses amis font lee more tice uate cae a fn anes Eldar, Bureternyg renonce ala prendte per tepee 4 Y. iadesu 2 NEON. agen, ae 495 496 468 Mythe et Epopte I ct décide dempoisonner Batraz, Quand ses gens ont assembl assez de serpents venimeus, il offre un grand festin « 4 ses ami et ses ennemis », Batraz d'abord n'y vient pas, mais Burater- nyg lui envoie une femme pour linviter et la coutume, en ce as, interdit de refuser. Batraz se rend done au festin, o& Burefaernyg, avec des paroles amicales, Iui tend une coupe ol nagent des serpents. De ses moustaches d’acier, Batraz les effrai, Ils se blottissent au fond de la coupe, que Batraz tend a son tour a Burefeernyg avec des paroles cinglantes. Puis il Ce texte, combinaison de récits divers, est le seul oi inter- vienne Burafernyg, Ses sept fils sont mentionnés, sans caractéres particuliers, parmi les Nartes qui participent un jour @ la grande danse appelée simd }, Mais lui-méme n’apparait pas dans l’épi- ode dir meurive de ‘Xamyc, pére de Batraz, ni dans la vendetta quisensuit. On ne trouve donc plus ici la valeur «riche » attachée a Burefeernyg dans le Nord, et inversement son fils ainé, quand i attaque Batraz, n’a plus ‘rien des « enfants gités » que lui attribuent les légendes du Nord. Les Alagata, ai-je dit, se manifestent & peine. Il n'est plus dit que ce soit chez eux que les Nartes tiennent leurs assises, font leurs beuveries 3; ils ne sont plus présentés comme les déposi- taires du « Nartacamonge »#, Mais la seule circonstance oit Tun des Alzgate soit mobilisé est intéressante :c’est un jugement, un. arbitrage. | ‘Une légende, d’ailleurs bien connue en Ossétie du Nord et chez les voisins des Ossétes 4, montre trois Nartes, ici Uryzm: semyc, se disputant Ja peau d'un renar retard noir que n meine temps dc Tour fcches- Ne pouvant fo Is s'adressent, sur le conseil de Syrdon, aux « juges les plus honnétes ». Lesquels? ° des Alzgatee et Dytenaxg des Bicenatz, lards honorés. Ils leur dirent : « Nous ne pouvons décider auquel de nous il convient d’attribuer la peau du renard ue nous avons tous les trois atteint de nos traits. Votre verdict, nous Maccepterons comme chose sainte, » Les juges décident; chacun_des concurrents_racontera_une 249-248, Par empl, EN. 0 43. apna. “ NEON, p. 101-1195 le choir des uges eat p. 104. Le texte rome es °F esbra on uf Alga) DibeTDylenoga Bitnaty, tne denis pein sarin, Je me ais ansuré aupres de ¥. Ts Absev que ce eto » Gat un Inpaus: i n'y a aie deus vieiarde 5 Trois familles 469 Hiéte, et la peau appartiendra a qui tacontera Suivent les trois récits, du type ordinaire, Cestea-dire des vantetics tout a fait invraisemblables, Non sans ironie, les juges se disent hors d'état de prendre parti entre «te telles merveilles, et low finit par abandonner l'enjeu au malin Syrdon. C'est depuis lors que Syrdon porte un bonnet en peau de renard. D’oi le dicton : » Comment un juge arbitrera-t-il s'il ne croit pas & la véracité des dires? » Bicentr sont aussi connus dans lg Nord: c'est une famille ing alliés aux Nartes (Ia femme de Xaemyc, méve de Batraz, une Bicen} ct considérés eu effet comme des Gtres vertucux ct sages. Le collégue du Bicien Dyéenag au tribunal d'arbitrage est ici l'un des Alegatz, ct la mention de cette famille en cette citconstance juridique iérite dautant plus dattention qu'elle est unique. Peut-étre est-ce la derniére trace de la note « premiere fonction » qui la caractérisait La réduction des APxsartaghate aux Borate se rencontre aussi dans quelques variantes aberrantes notées dans le Nord, et elle y est faite de la méme maniére, Bora devenant le gran: pére de I'éponyme AExsart ct de son jumeau Axsertag. Voici par exemple le début d'un texte publié en 1889, « d'aprés les récits des indigenes », par A. Kajtmazov, « professeur 4 Pécole osséte de Georgiev, obs!’ du Kuban, uead de Batalpalin »' : Lp Nana dae’ une nation ts fot Is ne contention pas d'une vie simple et ranquile mais pasasent tout lear torn én razzias, en guerre ou Ala chasse. Ily avait parm cox bese coup a'hommes forts ct de plants, Sequelqcun peony $e poiséda pas la fone phyegue i se disgust per Pine gence, la ruse, la sigacité. Par Ces qualité, ils tlomphaient de Presque toutes les tations n distinguait particulitrement pour I’héroisme les descen- dants d’un Nartes, Bere, et de son fils Userxeeg. Bera et Uerseg vivaient tranquillement, sans prendre. part i des expeditions, mais ds senorgucilissient de ce que pacini les nobles. Nartes, ils étaient’ les plus nobles fus'sdan). Ils n'aimaient pas iller, aussi vivaient-ils pauvrement. Pauvre- ‘ment en particulier vivait Uzrxmg, qui pouvait 9 peine nourrie sa famille. Il avait deux fils jumeaux, Exsnart et “Exsnerteg. Ces fedres considerient comme. indigne Wea de tavalfer ck pousanc le voulent 4 tout pri Wenrichr par der meer, ils. Mais, Tate de tela rnoyena leur Serie neon d'avoir faim. cig Shunin g Xee Suh Maen the Ope Mena): Pon MIU 860, tH, "joy: over la deformation, asses réquenta, de eer pris Nant , “s 497 498 470 Mythe et Epopée 1 Une fois, au temps de la moisson, quand tout I'aoul était dans les champs, Exsnart et Exsnerteg décidérent, eux aussi, de faucher. Ils achetérent de bonnes faux et se mirent énergi- ‘quement & Youvrage, étonnant tout le monde par leur force et Jeur résistance a la fatigue. Is fauchérent jusqu’au déjeuner. Ace moment, tout le monde cessa le travail et se mit a manger. ‘Les deux fréves aussi jetérent leurs faux et regardérent autour eux «le plus mistrable avait quelque chose pour son repas, eux seuls étaient assis sans un morceau de pain ! — Ce n'est pas une vie ! dit Exsneertag 4 son frére. Aban- donnons plutot cette existence et allons tenter notre chance de par le monde, — Eh bien, allons garder le jardin du richard Buron, propos le cadet. Ef ils se rendirent chez le richard Buron... C'est la le commencement de leur breve carritre qui aménera Pun d’eux, suivant le récit ordinaire, au fond de la mer; il y yusera la fille du Maftre des eaux, qui enfantera Uryzmaeg et myc, c'est-A-dire, en attendant Soslan et Batraz, les plus brillants héros. Le mélange des deux familles a laiseé ici un peu plus de traces de leurs anciennes valeurs fonctionnelles que n’en gardent les légendes du Sud : il y a une vraie mutation entre les générations de Bare et de Uerxeg, d'une part (qui ne font pas d’expédi- tions et ménent une vie tranquille), et celle d’Exsnart et d’ /Exs- narteg, d’autre part (qui, apres avoir essayé du travail pacifique de Vagriculture, se lancent dans les aventures). Et si Bere et Unrxeeg sont ici présentés comme des « pauvres », le caractére habituel du second est tout le contraire : « La moitié de ce qu’avaient les Nartes en richesses et en hommes appartenait A Uzrxeg s, dit un texte, et il semble bien en effet que son nom dérive de zrex (digor urux) «large » (avestique vo¥ru, sanscrit uni, grec edpis, etc.) ?. On a pu aussi remarquer que dans le temps méme od, en la personne de « Bare », les Borate se trouvent identifiés aux Axxsertegkatz, ou du moins & ceux qui sont ailleurs les éponymes des Aisxeertargkate, « Buron », c'est- adire Bursefernyg, qualifié en clair de « richard », est détaché deux; il cesse d’étre le plus en vue des Boratz et préte son nom au propriétaire, ailleurs anonyme ®, du jardin ol, chaque année, la pomme d'or disparait mystérieusement, occasion du premier exploit d’Exsart et d’Exsartag. 1. Panjatihi narodnogo tvordestoe Onetin, TH, 1937, p. 0: Narti amber ai mathe der ema adamer der adtence Uarsug EV. I, Abuev, Onetinh jexyh 1 flller, 1, 1949, p. 187, préftre expliquer le nom par 8 ara: = oup 3: Par exemple NK. prs-7 = LHL, p. 24-26. Trois familles 47 Pour en finir avec lea altérations ossates de la structure ordi- naire, annongons nous les étudierons plus tard dans un important dossier ! — les rares variantes oi les deux familles Borate et ‘Exsertxghate subsistent, avec leur antagonisme, ‘mais intervertissent leurs caractéres fonctionnels ct les états civils de leurs membres : Uryzmeg, Xamyc, Batraz, etc., conservant leur valeur guerriére, y sont des Borate, ennemis des Exseertegkata qui y recoivent le type ordinaire des Borata. Verreur des conteurs est ici évidente et n’appelle pas de com- mentaire : c'est dle Ia méme maniére que, dans le combat des Horaces et des Curiaces, certains annalistes romains se trom- paient et faisaient des Curiaces les héros de Rome, des Horaces ceux d’Albe. ‘Structure des Nartes chez les Tcherkesses. Chez les ‘Tcherkesses, aussi_bien orientaux_qu'occidentaux, Ia structure’ des trois fans a entibrement dsparuc Tes Nartes sont uniformément «les héros combattants et leurs familles importent peu. Le nom des AExseertagkate n'a méme pas été emprunté : Wezarmes (-meg'), Xomod, Peterez, Sawsaraqee (0s ste Uryzmag, Xemyc, Batraz, Soslan), tout en gardant leurs degrés de parenté, n'ont pas de « nom de famille ». Le nom des Borate, ou du moins de leur éponyme Bore, subsiste, mais le Bore-¢ tcherkesse, le « vieux Bore », n’est pl un Narte, bien que sa touchante Iégende provienne du cycle ossite d’Uryzmaeg *. Uryzinag avait, au cours d’un festin, causé sezidentellement Is wort dun petit gargon qui ne connanait pas et qui était son fls. Quand if sutson malheur, se désespéra te-seretira dans Ta steppe. Mais Ia il renconta’quelqu’un get lui raconta ses matheurs, des malheure plus: grands que les siens (Sept fils miangés par un Polyphéme) et qui conclut : « Ne te désespére pas, Uryzmag, un autre fils te naitra...» Et Uryameg teprit sa place dans la société des Nartes. Dans le récit et dans la complainte tcherkesse — car cela est cn vers, et se chante — le personage est « le vieux Bore *». Il a €4é provoqué au combat par un inconnu et consulte ses deux ferames, une vieille et une jeune ou, dans d’autres varian- apace: NK, ie Biba) a oubykh 33 « vi 199 500 “np Mythe et Epopé: 1 tes, une noble et une « non-noble ». La vieille (ou la noble) fui conseille de ne pas aller au rendez-vous, la jeune (ou la non- noble) exige au contraire qu'il y aille. I ¥ va et tue l'inconnu : état gon fils I se désole tellement que, dans certaines varian- tes, il s'enferme dans sa maison, sans manger, attendant la mort. ie vieille femme s'approche et, a travers la porte, lui raconte ropres malheurs mari enfants tues inesste involontare ‘avec son fils survivant... « Pourtant, conclut-elle, je vis, et toi, a cause de ce seul accident, tu ne voudrais plus vivre? » Bore, convaincu, reprend une vie normale. Le récit tcherkesse dérive évidemment de l'osséte, mais on ne_peut déterminer pourquoi Uryzmeg, auquel correspond ‘patallleas un héros tcherkesse Wezarmees (ou Werzemeg'=") se_dissimule dans ce seul épisode sous la periphrase « Te vieux Bore » (quelquefois Bore-qPe «fils de Bore, membre de Ta famille Bore »). Le plus important est que rien ne subsiste de la valeur fonctionnelle des Borate : Bore n'est pas un « riche », notion qui, ailleurs, dans la morale tcherkesse, n'aurait guére de place. Cependant une opposition de « classe sociale », 4 défaut de_« famille fonctionnelle », domine le récit : tout le malheur vient de ce que Borez a écouté sa femme « non noble » et non sa femme «noble ». Dans fa complainte, Tui-méme tire Ia legon de son erreur et donne ce conseil aux hommes de Pavenir : Ne laisse pas pour compte la file des vieilles maisons “zat En ditant: Bile est lade ! tet 5 "épouse pas la fille des maisons nouvelles (= parvenues en disant i Elle est belle # Peut-étre est-ce la trace, déformée d’aprés le systéme social en vigueur chez les Tcherkesses, du conflit qui oppose chez les Ossétes, fonctionnellement, les Borate, troisiéme famille, aux © héros » de la seconde? Méme en ce cas, la déformation aurait éliminé ce qui est ici l'objet de notre recherche. Seule la famille des Alzgate a conservé chez les Tcherkesses la fonetion qu'elle exerce parmi les Nartes f'Ossétie, et méme sous une Torme plus archalgue, plus compte. “Drabord, Cet toujours chee les Alegyer (tcherkesse occ dental; ye, suffixe du pluriel), Al(Lag'har (tcherkesse oriental; hha suffixe du pluriel)? qu’ont lieu les beuveries collectives d 1. Une parte des ditec nonce AK gt comme 2 2 Vern 563 en tcherkease oriental suai bien qu'occidental, pro= wonesome ya-pate teoned"ome yorpate dae ew gem! ? 4-0, naturllement (we avaneedernitze note) Ale er, ANDsihar Trai familtes 473 Nartes. Ils entreticnnent pour ecla une grande maison dont ka description est stéréotypée. « Comment reconnaitrai-je la maison fis flee» demande un personage. Voici la réponse (potme beaucoup de poteaux la soutiennent. Les pcteaux qui Ia soutiennent, avee peine huit beeufs les ont tirés. La galerie qui est devant elle est A hauteur du poitrail d'un cheval, ete. On y mange, on y danse. Au héros_S'e-Batonag®'e (dans un potme kabarde), une servante en fait Péloge ?: Ceci est la maison des Allag!. Pleine de vin blanc est leur coupe, de baeuf engraissé est leur viande, lun gras mouton a été tué, Avec de nobles et belles jeunes filles hous te ferons danser. De belies jeunes filles ily a abondance, entre, bor jeune homme ! Siil n'est pas dit que ce valent de Vosséte Nart-amn nt les Aleg! qui conservent I'équi nga, la coupe magique de vin blanc (sene:f-hade) qui_déborde ‘quand on se vante prés delle’ d'un exploit vrai et se desséche quand on sé vante d'un exploit mensonger, il est remarquable que, dans Te potme sur Petere: (= onste Batra), le premier nommé de < menteurs (les autres étant le prince oars Sawsoraq’e) est «le p Les vieux le prince ce Werzemeg!, le prince Asren, et méme nee Aleg! 93 = vaillants] Nartes parlent 3 la coupe de vin blanc, Jeg! yraconte mainte invraisemblance... Mais les Tcherkesses, surtout les occidentaux, savent outre sur les Aleg! ou sur leur éponyme d'autres choses. qui correspondent trés bien & Ia « fonction » des Alemgate ossétes et qui, chez ceux-ci, se sont estompées ou méme ont disparu. Diabord, quant 2 la noblesse, quant & la lignée, Aleg! est le 1, Koubé Chaban, op. cit. MK, pra86 — LH pray ki, 3). p. 10; ef. le « maison de Satane » dans yy Sbornik Material. (V. cindesaus, unt LN. 25, . BO) ce RE. 163, 109. 501 502 474 plus distingué en témoigne ! Mythe et Epopée I des Nartes. Un récit noté par Koubé Chaban Theyeleg!, le Génie des moissons, quand il devint vieux, _rGinit Tee Naztes ot leur dit « Me void views. Je tous venes dione maintenant la semence du millet. Gardes-la comme vous voudeez,» Ils se querelltrent : en quel endroit faire la grange de cuivre oi) ils conserveraient la semence? Les uns Sean :« Chez, ‘Alog' nes autres :« Chez G olaxaten tte partisans Aleg? disaient ; « D’od: tee Sarat est sorti d’une cavernede ‘montagne !» Les partisans de G olaxsten repliguaient Bont Erle since Ale dont vous pares doy etl sor? Ace quion ‘dit, il est_issu d’AwSleg! (seraeh"e Atfleglom. ar yeh) I's) — « Comment comparer Gialaxsten a prince feu d’Avegi? »riposterent les utres,A (ale fils adoptif de tous» Qui est Aws'eg'? Il y a un siécle et demi, Sora Nogmov enseignait que c’était le prophéte Isa, Jésus, mais Koubé Chaban dit qu'il est bien plus ancien, si ancien qu’il n’est plus qu'un nom révéré. Aleg! est donc sans rival pour lantiquité de sa race. Il est vraiment le pfs des Nartes. Puis c'est chez Aleg! que les Nartes s’assemblent non seulement _pour les beuveries des tes, mais pour Te deliberations dtéret. blic. Témoin cette tradition, notée également par Koubé Cha- ban, & propos des cérémonies de commémoration des morts. En dehors des hade-"99s (« bouchée pour cadavre ») réguliers qui se Iaiaient chaque hiverst que hiver et ne posaient pas de problames, les Tcherkesses pratiquaient parfois une forme extraordinaire, Alors, Quand il s'agissait pour les Nartes de faire un hede'¥os- , Passemblée (le zase), se reunissait d’abord chez Aleg! et y delibérait : (Aleg! aded' fozefestey wanaste Fatsi\tay) conve- naiteil ou non de faire le hede'9a-gesey? Comment le faire, et avec quelle viande? Ete. Le yase est V'assemblée souveraine : & la fois parlement et tribunal Ta Wgende veut quit y ai eu auwefois chez Al des_tednoviovont, des _assemblées de femmes. Un récit beedoy® que M. A. NI. Gadagatl! m’a communiqué des archives 1, Koubé Chaban m'a communiqué en manusctt ce texte et ceux qui auivent: it lea avait nous dana un des tie villages tcheshewsea de Jordanie.Entcherkeste occ ental, Awteg! ou Atalegleg : en kabarde Aetape. Trois familles 475 503 folkdoriques de Maykop leur attribue méme une portée consi- dérable = ‘On raconte que, avec l'accord et la participation de la femme d’Aleg!, dans ‘Ia ‘vicille maison d’Aleg', les femmes nartes , tenaient jadis I’ ¢ assemblée des méres », na-ase. Nos vieillards racontaient que, ‘on parlait de ce qui ariverst ie, om déterminait Tes €vénements qui aux_gens dans I devaient Se passer Résumant toutes les traditions, M. Gadagatl! a pu écrire : « Crest dans la maison W'Aleg’ que les Nartes réglent leurs affaires et leurs débats et rendent hommage aux Nartes cou- Fageux et généreux par des décisions sans appel ? ». Dans ce contexte, le rdle que jouent les Alezgate, entrevu chez les Ossttes, dans la-procédure- de lguid ion det olin se précise. Les Tcherkeascs en font ailleurs un office régulier d'Aleg'. Plusicurs saynétes en vers décrivent Vangoisse des vieillards devant I'exécution qui les attend * : Les Nartes avaient cet usage iis Vattachaient dans pour |'endormir, lui ch La bru, au beau-pore Dors, dors, mon prince pére, dors, dors, mon petit papa. Les Nartes sont partis eh expédition, Quand ils reviendront, je te ferai manger (de leur gibier). Mais si tu ne dors pas, mon petit papa, fe te ferai porter par eux chez les Aleg" (Aleg! aded\ fnyayebon)! La bru, a labelleomére ae Dore, dors, ma princcas, dors’ dors, prineesse mainan. Les Nartes sont partis en expédition, Sis raportns queue chor, je tle era mange. ‘Mais a tu ne dors pas, ma vielle maman, Jere ferai porter par eux chez les Aleg!! La viele femme : ‘Ne me fais pas porter chez les Aleg!! Ab, ma princesse d'or! LA ils tuent les views (afl ayera-y Fawokod ox), foi, Rélas, quand jetais jeune bru, est de bon pain st de bons grains séchés ‘ue je bourrais ma princesse mbre | ui qui devenait trés vieux, n betceau comme un petit enfant et ntaient Te chant du beroeau : Livre cit cidenus, p. 454 2.1 +2, Cen textes mont encore Jordanie dele bouche & 1'Teherhease (Chepaoug) qui dist av 46 Mythe et Epopée 1 Une autre saynéte fait dialoguer le vieux Cary®ad et sa vieille femme : La wicille : 1a mauvaine bru qui fit dela pene! Ab, mon Corot Pourvu quiils ne te portent pas chez Cai ali portent She es leg Ag aaa), ils Ie jettent du haut de ne dans la vallée du anfih [ose Zelentuk] fYinjofetbe Poradsaya) Lemari: ferme une fois ta bouche, toi ! | ; Sin'wont pee Tide de tfemporer, tu fray si bien quila [memporteront (samahal'tmay syabyebas't)! «Ce qu'on répete souvent arrive », dit-on. ' ‘Ah, sifavais pu m’échapper de toi une bonne fois ! (aux hommes qui viennent justement pour l'emporter :) A Ta gueule des bétes sauvages donnez-moi & ronger ! décision est prise chez les Aleg!, dans une séance spéciale de Tassembice qdon appelie T+ asembls dy meu. des vieux » (dawok'”-zase). Un autre récit sur le ménage Caryo relate leur ultime querelle : Le chef de I'assemblée des tueurs de vieux demanda : = Qui est le plus vieux de vous deux? Cest la ville femme, naturcllement, qui est la plus icile, dit Cory#2t entre ses dents. Alors la petite vieille n'y tint plus et éclata en paroles, gigotant & rompre les courroies a arles?... Quand e’est le temps d’étre tug, il dit que c'est moi a plus vieille. Mais quand cest le temps d’autre chose (cest- Aine des cadeaux) il dit que cest Iu te plus vieux (sah! 2yem yanyem se smnahotew, nemaé''am y2-yeem yed\ nahetew 32%) Si vous ne me eroyez pas, regardez nos dents : mes dents ne sont pas encore partes, les siennes sont parties deux fois, trois fois. ‘Gand, fascmblee regrda leurs dents, ele décia que Corytsé_ était le plus vieux. On emporta, tout grommel On lui fit boire du mamdeye [variété de bigre] et on le jeta dans eee artes de Bie] et on Je jets done af fan On se rappelle que, chez les Ossdtes d’aujourd’hui, ces meurtres de viellards dans la maison des Alzegatze sont compris comme le résultat de méchants complots, non comme l'obser- vance dune coutume ancestrale, et le jeune héros qui sauve le vieillard est le bienvenu. Un récit de la collection encore manus- crite de Maykop (n° 74), noté chez les Arméniens tcherkessisés du Kouban et certainement d'origine tcherkesse, paraft donner ‘Trois familles a7 une forme plus archaique de la tradition : le meurtre est encore commandé par la cotitume et chez les Aleg', mais, pour des raisons liées aux circonstances et & la personne de la vietime, il est néanmoins compris cosnme un méfait et vengé comme tel, en méme temps que la coutume est abol Liensemble de ces traditions sur Aleg' et les Aleglyer a di étre emprunté par les ‘I'chetkesses aux Ossétes en un temps oit le service de « premiére fonction » des Alaegate était encore plus Tichement illusteé et micux structuré qu'il ne Pest aujourd'hui, Structure des Nartes ches les ‘atars, Les ‘Tatars de Vjatigorsk, dont S. Urusbiev a publié une collection de légendes nartes dans le premier volume du célébre Sbornik Materialov... (1881) *, paraissent avoir, comme les ‘Teherkesses, perdu la famille des Borate. Au contraire ils ont conservé les Exserteghater sous Te nom de Srurtuklar (lar, sler, suffixe du pluricl) ct les Alegata sous celui de Aligler ®. Les Sxurtuklar ne sont guére représent- que pare FOS Unzmek, dont il est dit curicusement au début du premier conte (p. 1) : Uryzmek était un soturier de la famille des Sxurtuklar, ct fils de Seurtuk. ‘Mais, grandissant parm les vaillants Nartes, il fit trés vite Preuve d’adresse aux jeux et de vaillance au combat et devint ar ses exploits le plus célébre d’entre eux. Il possédait une épée terrible, syrpun, « qui ne sortait jamais en vain du fourreau » (. 6, 41). Ala seconde génération, Vautre grand héros, Sostuko, est aussi, par adoption de Satana, femme d'Uryzmek, un des Smurtuk (p. 37), comme chez les Ossétes, La specialité des Aligler est bien conservée. C'est toujours chez eux qu’ont licu les grandes beuveries des Nartes (p- 38), chez eux aussi que se nommé agun_: on le ren hétos se vantait prés de | plissat é et, si exploit dont un Te Tiguide montait et débor- oa Beas. “lpglar: je especte ia transcription produisent les merveilles du tonnelet_ 505 506 478 Mythe et Epopée I dait trois fois (p. 33). Crest chez eux enfin que le vieil Uryzmek fut attiré pour la « liquidation du vieillard » (p. 39). pos Malgré le maintien des partculait€e de ces deux famille, Yélimination des Lone ee a clea pe forsment pls of aed ue les Teherkesses, les ‘Tatars Bent eee vénérable tradition dont ils n'ont emprunté que di morceaux dépareillés. Structure des Nartes chez les Abkhaz. épopé elle, I’a complétement oubliée. Ses Nartes, sg a ere cet Nar Sarr ws nce ‘dix-neuf frére car tel est Ieur_ nombre — appar en th “une seule famille, sont les fils de la méme eres atanay et, sauf Sasrogea, du méme pére 1, ‘Tous ont le meme caractire guerver. Comme il faut bien vive, ils se repartee oust ie ivers troupeaux, chevaux, baruls, , ra sceapatonssecondes ne erent pa ente ex seve tables distinctions *. L’équivalent du Nart-amongee subsist, inséré méme dans tout un assortiment de, vases merveilleux, instruments des banquets et des ordalies de bravoure, mai cela est la propriété commune des Nartes *. Structure des Nartes ches les Tchétchines et les Ingouiches. Ps la plus remarquable est celle que l'on constate au centre du Cauease, cher iy Tehetchenes et leure frre les Ingouches. Dans les débuts de la «natologc» elle a meme posé un petit probléme. Résumant exposé qu'un Ingouche, Taxriev’ avait donné en 1870, j'ai mol-méme écrit en ae é a fait anonymes, ig ene era partied eceiee pales construction folklorique 1 les TIngouches savent que, dans les temps anciens, eurs montagnes__ 15, Outre les travaux fonds 1 Prikl. (v cdeman, ast, 2 sea _mentaux de SD. fnal-ipa, sur epopée narte des A ai Mets SSN un pio Aa TROT tg doy 83 uty Alco mri geo eer, sot pes (2. Prikljutensa, pe A Oae Rieti mana», Shoat Sead. (edema p46, m2) 1a % P SOEN,, ps 6 Trois familles €taient_peuplées par deux races toy (ou ‘rsituay) a oabae de sient mae orgie, os Asaoiaaes Tune re tee agen ome on Dieu; et les Njeré (ou Ndrt] dont Je nombre weet pas pete héeos bienfaisants, amis ct protegés de Dieu; plusicues Oren ; esis Hues Or celdbres de Nantes ossttes (Uryzmaeg, Batra fils de Kemvo) le principal des rsustoy, Soskan Sols, x Sola (fs) de Seake mrt que Ouse Sonesta i) de Sosa» 5 ale i nara ee ea pfs de Song) dont Orxustoy, Sirta, qui net luiememe ni Oncor ai Neo eee vrei Syed da as fe Beane a sn ima teranivent Rmpetn a tae s 0eeae traprantat des noms 2 des tage geen gushes teil i aur can geome cig oe a ea ine ston scan ee Je signalais cependant que, a en juger par une collection de récits publiés plus tard, l'opposition de deux groupes n'était pas généralement acceptée, que les. principaux. personnages étaient parfois appelés «l'un nom double les « NartsArxstuay », et qu’au singulier, on rencontre méme « le Nart Erxust Lrexplication, qui n'a jamais éé donnée & ma connaissance, est pourtant simple. Ces formes Orxustoy, Arastuay (les variantes sont nombreuses) ', dans lesquelles -y est indice du pluriel, sont des déformations du nom osséte des Exserteghatie. Ces héros sont done & Ia fois des Nartes (et le nom double Nart. irxstuay est justifig), ct cependant une partie seulement des Nartes, done distincte de l'ensemble (et opposition des Ornustoy ct des Njart est fondée). Mais voici, pour notre actuelle enquéte, le point intéressant : & la. structure tripartic, une. structure bipartie a été substituée. es Orxustoy n'ont plus en face deux que Ta masse des autres Nartes. De plus les deux groupes ont Poussé leur type & l'extréme : la masse des Nartes a réuni sur elle Ata fois les notes de la preiione toisidme, la vertu et Ia richesse, la crainte dela paix laborieuse, tandis que les Onx tables mais nobles et jouant un rok lasociété, ont évolué en brigan rupules. Dans les légendes sweitirgkate, Batraz notamment quand ossétes, certains des il persécute « les Nartes », puis les Esprits et les Génies ctlestes quill rend responsables du meurtre de son pére, présentent, Quant 4 cette famille, le germe de cette dégradation : Dieu doit 1 2 le sfine du pluie de a quatcidane décinaisonedelegrarnmare officielle ‘istionnaie tehetchene = uae de tye kent oe agai Neste feller Hv. cindeasn p44, te tJ), pea doses lee ‘tro, Griz, dro, eri20, eso erty, rsitto pee Tate 508 Le Ao Gene viv que de vlan no méme en sharogne pusnte. Alo ale, ils résolurent de mourir. Ils firent fondre du cuivre rouge foie burent is pérrent aim et Saban Soke ae eee 480 Mythe et Epopée 1 se résoudre & punir, & supprimer le héros excessif. Mais l'idéali- sation compensatoire des Njart, de ceux des Nartes qui n’étaient as des Axsertegkate, Vassociation en eux du moral et de économique, ne doivent rien aux définitions ossétes des Alegata (simplement techniciens des fétes) ni des Borate (riches, mais de caractére plutdt vil); cette nouveauté est propre aux Tchétchénes et sox Tagouches eta donné a Ja pourelle struc- ture de leur personnel épique une coloration dualiste, mani v5 Ux prises avec Tes mnechanter chée bo faut interpréter dans son ensemble :Tes'« bons Crest avec cette clef qu’ la présentation de Cax Axriev résumée plus haut ? : ‘Tous les récits et chants des Ingouches ont pour héros les Njart et les Orxustoy, personnages de caractéres opposés. Les premiers sont représentés comme des hommes bons et moraux au plus haut degré — ce qui expique que le mot Njart, chez Jes Ingouches, soit devenu un appellaif; pour faire d'un homme Terplus grand eloge, un Ingouehe dit: ll est brav cat bon Somme ub Nar ba tition dttque, dana besten Jointains ob vivaient les Njart, la terre était a ce point bénie que, ‘on la serrait dans le poing, il en coulait du beurre et que, si Yon cuissit une cbte de boeuf, on pouvait en nourrir toute Une armée. Bref la benédiction de Dieu se manifestait en tout. Dans le souvenir du peuple, les Njart sont considésée comme des chevaliers, protecteurs des faibles. C'est I la cause de leur lutte ontinuelle conte ley Orsustoy qui dan Tes ris, sont des hommes méchants, rusés, jaloux. Les Orxustoy sont extraordi= nairement forts et se montrent toujours avides de se battre avec niimporte qui, sans que celui quills forcent a étre leur adver sire leur en ait donne le moindre p Les Njart croyaient en Dieu et 'adoraient, Les Orxustoy aussi croyalent en Dieu, mais ils étaient continuellement en uerre_contre Tui. Pour Tes punif, Diew contrecarrait Teurs lesseins et Jeurs entreprises. $i les Oraustoy semaient du ble, st il ne poussait que de "herbe dans leurs champs. S'ils faisaient ous uite‘du gibie (car, apes ter échee agricole, e), elle se transformait dans le chaudron “rendre Vime® aux Njart A travers vingt générs 1 Be ap8eg79. 3 CHUNK. a7t-73 = LHL, ps 250-261 ( La fin den Nartes ils essayérent rs, voyant que la lutte était iné- Quant aux Njart, apres la fin des Orxustoy, ils vécurent longtemps encore et beaucoup de familles ingouches prétendent descendre d’eux. Un vieillard m’a affirmé quill se rattachait Trois familles gs Pour illustrer le caractéve et la conduite des Orxustoy, on peut citer le récit ingouche du confit qui les oppose Goriay, ‘un personnage dont il n’est pas dit expressément des Njart, mais qui a lours deux caracteres, piété ct Wy. longterop de cla, un jour, les Orxustoy ent réunis Soakan Sola parni cut. Ih cfichssient:y Svat un pays Ou ls ne fusent ales et quits rreusent pid? Pendant gah, devisaient ainsi, passa une veuve qui taille chercher dela 2 la riviere, Sain Te voli, elie entenit co nelle Geeiene lees Orausioy la semarquerent. « Sane: dovte rene ne ‘moquestelle de notre nfisnce | Var Batoker Soren oes fee connait-lle in pays ot nous ne sommes pas aS fe nous n'vons pa pill» Batoko-Sertukos'avanea ver aces gt lui demands spar hasard lle ne connasuat pas tn pan les Orxustoy ne finsent pas alli. « Jesus veune ctewks ice lle, En cas chee, les Orwustay moutageront peuteoe; Gi prendra ma défense? — N'sie pas peur, parle dirent les soy. Par-delt sept nontagnes ysle rere eee Gt les Oraustoy n'ont pas fait de razsa sur e¢ soupenc Allons-y rn ertent il d'une seule vols Loco gee rin. lis franchitent sept montages et vteat Venere eau. « Ce serait une lonte pour nous et une indigni dagir_ en secret, Soskan Sols; il faut avertir Gorday que les Orxus- toy Sappedtent 4 ataqucr son toupent eae at Oe rer als envoetent un menage § Gordy. pepe % Comment etventi stagger mon rspeau sur leuel sopra a ey ie sine esting Dr Segue ur rois pas...» dit Gorday au messager, et ie feneoya, Comment pourrint-oug le eeswainens CAN oeendce alarm? dit Sokan Solon Seal pea ode oe Pend la femme de son fiscal le vatpues de Pena a ote ot iememe vient hive: Si ele itp eae Gens Yous eat capable de sédure la ferme deinunda Seas es — Moi ! » dit un des ‘Orxustoy nommé Taxako. ‘Tot le matin, 4 Pheure dela prise, Tatiana a source 9 Gorday prensit son eau. Peu aprés arriva T'ah Goria. Ili ast ot ddchira se velomente Pa andes 8 ton beau-pére que les Orsustoy, et parmi eux Soskan Soles, von ven leven in pena Ei mena See etansmetat ys le nesages de repandiele be i ‘eu des rapports avec elle. * brat quit « Aujoutd’ni, dite & Gorday, un des Orsustoy m’a fai vilege. Vis ies vtementeaon dechses fe Bien ae ret, car ils vont venisattaquer ton Bsns anes — La femme sers toujours éhontée. Ta as perdu toute. udear I Car Asrier, «Ing 83, Be ago. Shurmk Svedeni..(¥. ci-deanas, p. 463, ms 2), VIL, 509 510 482 Mythe et Epopée T Comment peuvent-ils attaquer mon troupeau que j'ai consacré giec_gratiude 2 Diey, mon crfateur, et aux grands Sains? ‘Quand jfoffre un sacrifice, je n'épargne pas le plus beau mou- ton : gui regarderait mon troupeat avec cupidté? » Gortay n'attacha pas d'importance & Pavis de sa bru. Celle-ci retourna 3a source o Fatendait Tanako et fui dit « Ya avert mon bbeau-pére de Vintention des Orxustoy, mais il ne m’a pas crue. » ‘Fast ven revit aupres de es Compagnons: Eh bien, quel résultat? demandérent les Orxustoy. — ai attendu prés de la source l'arrivée de la bru chérie de Goréay. Je Vai saisie, j'ai déchiré ses vétements et je lui ai enjoint Wavertir Gorzay de nos intentions. Quand elle est revenue, elle ma dit qu'il ne Vavait pas crue. — Comment faire pour que Goriay prenne I'alarme? » dirent les Orxustoy. Ils allérent demander conseil des bergers. « Le seul moyen, dirent ceux-ci, est de tuer Voiseau favori de Gortay, qui est 'perché sur sa tour. » Alors Soskan Solsa se tourna vers les Orxustoy et leur demanda : « Quel est parmi yous le meilleur tireur? — Moi !» dit un des Orxustoy, nommé Oruzbi. Dés l'aube, Oruzbi alla a la maison de Gorday et tua son olseau favor, Gorfay oe leva tt Sur fe sol de leur, “vit son oiseau favori. « I parait,dit-il, quils ne veulent pas me Iaisser tranguille | » Il sella gon cheval, monta dessus et prit les. dispositions @alarme contre les Orxustoy. Il s'adressa au ciel en ces termes : «Les Orxustoy sont venus pour m’enlever mon blanc trou- peau, dont j'ai toujours offert A Dieu et aux grands saints les meilleurs moutons. Venez 4 mon aide, vous, tous les saints | » _Bu pritre fut entendue de Sol, le Gente du tonnerre- Une tem= péte s'éleva et tous les habitants du pays se mirent % poursuivre les Orxustoy. Ceux des Orxustoy qui tiraient le mieux. for maient Parritre garde. « II faut marcher lentement, dit Soskan Solsa, pour que Soli nous rejoigne : je serrerai les flancs de ce saint |» De fait, Soli les rejoignit, Soskan Solsa le saisit ct lui cassa_ in flan. "La tape api. Ayan obtena s'apaisa. Ayant obtenu sa Tiberté, Soli ‘renonga’ poursuivre les Orustoy et le temps senettoya comple- tement. Au petit jour les Orxustoy se laissérent rejoindre par Gorday. Soskan Solsa le saisit, le lia et Pattacha sur un cheval, Ja téte tournée vers la queue. Puis il le lacha dans la plaine pour le livrer aux moqueries des hommes. Quant aux. Orxustoy, ils revinrent chez eux avec le troupeau de Goriay. Tel est, chez les Tehétchénes et chez les Ingouches, le terme dune évolution qui, & partir de la tripartition osséte, a conduit Ja société narte & une bipartition essentiellement morale. Le folklore tchétchéne garde cependant, et A propos du terrible Pataraz, la trace de phases moins avancées de cette transfor- mation, ou méme l'amorce d'une évolution divergente, ott ce Trois familles 483 sont les Orxustoy, du moins I'Orxusto Pataraz, qui s'améli se moralisent. ‘Témoin cette curieuse Iégende Mngooche oie Batraz_furieux, déchainé, implacable des Ossétes a fait place un héros pathétique, qui ne se résigne pas al tal ar nature et sans le vouloir. Les principaux traits de Batras, quelques-uns des épisodes de son ‘cycle — son corps d'aciey romp es a ae ‘son conflit avec le Génie des céréales — sy rouvent, mais le sens en est " Pataraz n'a que de Scenes iar nanan retourné : Pataraz n'a que d Un jour deux des Orxustoy, Solsa et Pataraz, revenant d'une longue expédition, demanderent Vhospitalité 4 une pauvre veuve. Elle mitau feu une pincée de farine et trois chetifs mors ceaux de bieul. Les deux héros s'inguiétaient déji d'une. st ‘maigre chiére quand brusquement la viande se gonfla au point de remplir un grand chaudron, et la farine au point de remplir toute une aug Ley hos onnérent et ville leur di « Telle était Fabondance que nous avions jusqu’s Ia naissance de Pataraz, fils de Xamé: ces morceaux de beeuf, cctte faring” cette date fatale, Depuis que Pataraz 1, avaient été prépardés est venu au monde, toute Yabondance est partie. s Pataraz se désespéra de cette révélation¢ il déeidy de mouri Quand il revint chez lui, Wordonna & tous Tes habitants deri @apporter du bois; il fabriqua du charbon qu'il mit en tas, 1,5), *¢ disposa tout autour des soufflets, monta sur Ie baicher y fit one? mettre le feu, Il devint comme deTacier brilant, mais he mousy," & ey rut pas, Alors, plein de dépit, il dit + Jetez-mor & la sits ‘eau prendra’ peut-étie mon ame is son acier 1 que se tremper, Pataraz sen fut trouver Batoko-Sertuko, qui est agent de liaison entre ce monde et autre, It Tat demands ae een le avec Tui dans autre snonde. Mais Espor (Genie des satrifices) tui objecta qui etait venu avant Vheare: Pace ai ees {out au moins, en attendant, de supprimer la pauvreté que sa Espor_consentit 4 enlever sous forme de stéril are Tes somncts des montagnes, Tes jumente ot eres i dit \Pataaz de reventr avartle couchor Ae ooeT Po ame », On voit qu'a la différence des ‘Tcherkesses qui n’ont gardé de consistance qu’a la famille des Alagate, c'est celle des Exsar., wgkate, épiquement plus importante, qui a été retenuc par les de tchénes et par les Ingouches, et la nature guerritre, violente cette famille a provoqué une reconstruction originale des HEN pe 72-78, ésuine de Cas As opr Cas Asties, art et 4 Ia note préeddente, p56 quill fait” » Mais son acier ne fit °

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