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Forage en nappe libre

ou nappe captive

Introduction
Le guide des bonnes pratiques se réfère à un ensemble de définitions et concepts fondamentaux en hydrogéologie ; les résumer est un exercice délicat
qui voudrait trouver un équilibre entre détails et évidences pour des professionnels du forage d’eau !
Toutefois, à la lumière des groupes de travail de l’Action Collective Forage Géothermique en Région Centre, il peut être utile de rappeler les grands
principes qui déterminent la conception et la réalisation des forages dans les deux objectifs spécifiques que sont le captage d’une nappe libre ou celui
d’une nappe captive. La présente fiche est ainsi essentiellement un rappel des définitions et une base du vocabulaire qui est repris sur l’ensemble
du guide. Pour plus de détails, le paragraphe 5 cite quelques principales références documentaires ; les autres fiches apportent compléments et
précisions sur des opérations définies (par exemples, sur la cimentation, le forage de réinjection).

Définitions
Nappe et aquifère Figure 1 : Schéma de principe “nappe libre - nappe captive”.
Une nappe d’eau souterraine est définie comme “ensemble de l’eau
présente dans la zone saturée d’un aquifère, dont toutes les parties sont
en liaison hydraulique”.
Un aquifère peut être défini comme un “corps (couche, massif) de roches
perméables à l’eau, à substrat et parfois à couverture de roches moins
perméables, comportant une zone saturée et conduisant suffisamment
l’eau pour permettre l’écoulement significatif d’une nappe souterraine et
le captage de quantités d’eau appréciables”.
Ces deux définitions sont celles retenues par le Comité national français
des sciences hydrologiques.
La relation aquifère/nappe souterraine est celle du contenant au contenu :
à chaque type d’aquifère correspond donc une espèce particulière de
nappe d’eau souterraine.
Le type de porosité des formations rocheuses aquifères (porosité
d’interstices, porosité de fissures/fractures, karst), les conditions
d’alimentation et de stockage des eaux, et les relations entre les 1 : Nappe libre 2 : Nappe captive 3 : Nappe captive et artésienne
différents systèmes sont à la base de toutes les opportunités et contraintes
du métier de foreur : capacité de production, sens d’écoulement de la
nappe, cavités des aquifères karstiques, … • Dans le cas d’une nappe captive, l’eau souterraine est confinée dans
Parmi les 5 catégories d’aquifères que distingue le “Référentiel Hydro‑ la formation aquifère entre 2 couches géologiques très peu perméables
géologique Français” (RHF1), 3 sont représentées dans la région Centre : (mur à la base ; couverture ou toit au-dessus). Une nappe captive
- les aquifères alluviaux, est mise en charge (en pression) dans des secteurs parfois éloignés
- les aquifères sédimentaires (incluant les aquifères karstiques), du lieu d’exploitation, là où l’affleurement de la formation géologique
- les aquifères de socle. aquifère permet sa recharge (aire d’alimentation). Lorsqu’un forage
atteint une nappe captive, l’eau remonte dans le forage. Le niveau
de l’eau stabilisé dans le forage (figure 1 : 2) correspond au niveau
Nappe libre ou nappe captive (figure 1) piézométrique (surface piézométrique virtuelle). Si ce niveau se
Selon la morphologie de la surface topographique et les conditions situe au-dessus de la surface du sol, l’eau jaillit naturellement ; on dit
géologiques (nature et structure des roches), une nappe d’eau alors que le forage est artésien (figure 1 : 3).
souterraine peut être libre (système aquifère libre) ou captive (système
• Mais il est fréquent que le contexte géologique conduise à des aquifères
aquifère captif).
multicouches qui comportent une nappe libre supérieure (alimentée
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• Une nappe libre repose sur une couche très peu perméable (le mur par l’infiltration des pluies, voire des cours d’eau superficiels), et en
de la nappe) et elle est surmontée d’une zone non saturée en eau ; profondeur plusieurs nappes captives qui communiquent toutes entre
c’est cette limite qui représente le niveau piézométrique (figure 1 : 1). elles, plus ou moins facilement . C’est précisément le contexte rencontré
Ce niveau varie essentiellement en fonction des fluctuations climatiques, fréquemment en région Centre, qui conduit à des préconisations
Eau

notamment saisonnières (hautes eaux en fin d’hiver, basses eaux en particulières pour la réalisation des forages devant exploiter un aquifère
début d’automne). captif.

1 Référentiel hydrogéologique BD RFH – Guide méthodologique de découpage des entités – Rapport final BRGM RP-52261-FR- Janvier 2003
Configuration d’un forage en nappe libre Figure 2 : Forage en nappe libre
La figure 2 donne un exemple de configuration courante pour les
forages de petit diamètre (de 150 à 250 mm) réalisés pour capter une
nappe libre superficielle.
Après creusement et pose du tubage de protection (voir les fiches :
“Tubages et massif” et “Cimentation”), le forage est généralement
réalisé en une seule passe jusqu’au mur de la formation aquifère.

Configuration d’un forage en nappe captive


La figure 3 schématise les deux étapes pour la réalisation d’un forage
en nappe captive, et occultant (dans cet exemple) une première nappe
libre. Dans ce cas, les trois principaux objectifs sont (voir les fiches :
“Tubages et massif” et “Cimentation”) :
- d’empêcher toute communication entre les eaux superficielles et
les eaux souterraines,
- d’empêcher la mise en communication de la nappe libre avec la
nappe captive,
- d’adapter les diamètres de forage et des tubages aux équipements
Figure 3 : Forage en nappe captive
de production.

Version 1 - Déc. 2008


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Quelques références documentaires
• Le guide d’application de l’arrêté interministériel du 11 septembre 2003 - Ministère de l’Écologie et du Développement Durable, septembre 2004,
• L a Norme AFNOR NF X 10-999 - Forage d’eau et de géothermie - Réalisation, suivi et abandon d’ouvrages de captage ou de surveillance des eaux
souterraines réalisés par forages - Avril 2007, Impression : Alpha Graphic

• L e Fascicule N° 76 “Travaux de forage pour la recherche et l’exploitation d’eau potable” - Décret n° 87-253 du 8/04/1987 [Bulletin Officiel -
Ministère de l’équipement, du logement, de l’aménagement du territoire et des transports - Marchés publics de travaux - Cahier de clauses techniques
générales],
• L ’eau souterraine en France - J. Bodelle et J. Margat - Collection “Les objectifs scientifiques de demain”, Masson Ed. - 1980,
• Les forages d’eau - Guide pratique, 2ème édition - Technique et documentation Ed. -1971,
02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME

• Pratique du forage d’eau - R. Lauga - SEESAM Ed. - 1990,


• Des Forages de Qualité en Région Centre - Plaquette - BRGM, DIREN, MISE 45 - 1999,
• Atlas de la géothermie très basse énergie en région Centre - Outil d’aide à la décision pour l’installation de pompes à chaleur eau-eau sur nappe
- Région Centre, ADEME, EDF - brgméditions - 2007,
• Pompe à chaleur géothermique sur aquifère - Conception et mise en œuvre - Guide technique - ADEME, ARENE, BRGM - Collection scientifique
et technique, brgméditions - mars 2008.
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action collective forage géothermique en région centre - guide des bonnes pratiques ©
Rédacteurs : EGEE Développement & BRGM - Partenaires techniques et financiers : la Région Centre, l’État (DRIRE), le BRGM, l’ADEME, la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat du Centre et EGEE Développement.
Tubages et Massifs

Objectifs
=> Longue durée de vie.
=> Captage au bon débit, dans la seule nappe productrice choisie.
=> Protection complète contre toute source de pollution.
=> Aucune communication de l’aquifère exploité avec un autre aquifère ni avec la surface.

Tubages pleins
Parties à tuber en tubage plein
• En tête de forage, un avant-tubage sur 5 mètres de longueur minimale.
• Ensuite, toutes les parties précédant la nappe productrice.
• En fond de forage : un tube à sédiment.

Diamètres
• Le débit d’exploitation définit le diamètre intérieur minimum (voir l’annexe 1 ci-après).
• Tenir compte également :
- des caractéristiques de la pompe immergée (données constructeur),
- éventuellement, de l’encombrement imposé par la mise en place de plusieurs pompes (y compris les contraintes pour la dépose séparée de
chacune d’elles),
- de l’encombrement des câblages, tubes guide-sonde, etc.

Matériaux
• Doivent résister aux efforts d’écrasement, de flexion, de flambage, ainsi que de traction lors de la mise en place.
• Acier : l’homogénéité des aciers utilisés est impérative pour éviter les effets de pile (risques de corrosion).
• PVC : interdit pour les forages profonds (au-delà de 200 m). Utilisable uniquement pour les parties immergées (vieillissement accéléré à l’air).

Raccords
• Doivent assurer l’étanchéité lors de la cimentation, et une résistance à la rupture au moins égale à celle du corps des tubes.
• Les raccords constitués d’un manchon intérieur sont interdits.
• Tubes PVC : les raccords filetés sont seuls admis.
• Tubes aciers : peuvent être soudés, vissés ou assemblés par réducteurs.

Centreurs
• Fonction : assurer une répartition homogène du ciment dans l’espace annulaire entre le trou et le tubage.
• Obligatoires pour les tubes en PVC.
• Au minimum un à la base et un tous les 10 à 15 m.

Crépines
Partie à crépiner
• Zone de captage de la nappe productrice.
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• Rappel : une seule nappe autorisée.

Types de crépines
• De nombreuses variétés existent. Proscrire les crépines à tubage lanterné, ainsi que celles dont le coefficient d’ouverture (surface des ouvertures
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par rapport à la surface totale) est inférieur à 10 %.


• Les crépines à fentes doivent être réalisées en usine et non provenir de tubages modifiés sur le chantier.
• Recommandation : pour obtenir le débit recherché, compte tenu du diamètre extérieur, lire sur le graphique ci-après (annexe 2) le coefficient
d’ouverture théorique, et le multiplier par 0,6.
Matériaux
• Doivent résister aux efforts d’écrasement, de flexion, de flambage, ainsi que de traction lors de la mise en place.
• Acier : l’homogénéité des aciers utilisés est impérative pour éviter les effets de pile.
• PVC : interdit pour forages profonds (au-delà de 200 m).

Centreurs
• En cas de massif filtrant, des centreurs sont obligatoires, sauf cas de tubage à l’avancement.
• Écartement maximum entre deux centreurs : 10 m.

Massif filtrant
Cas de mise en place
• Obligatoire en terrain non consolidé et pour les terrains consolidés fortement producteurs de particules fines.
• Recommandé dans tous les cas, sauf terrains comportant des excavations.

Matériaux
Gravier propre, calibré et homogène, chimiquement inerte et de préférence siliceux roulé.

Épaisseur
• Au minimum de 50 mm si le diamètre extérieur de la crépine est inférieur à 160 mm.
• Au minimum de 75 mm dans tous les autres cas.

Disposition et mise en place


• Niveau supérieur du massif à plusieurs mètres au-dessus du toit de la nappe captée.
• Répartition homogène sur toute la hauteur et sur le périmètre.
• Contrôle par sonde du niveau de remontée du gravier lors de la mise en place.
• Contrôle du volume : l’écart entre le volume calculé et le volume réel employé doit être inférieur à 5 %.

Massif de blocage/consolidation autour des tubes pleins

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Cas de mise en place
Obligatoire si il y a des risques d’éboulements, quelle que soit la formation (terrain non consolidé, semi-consolidé ou même consolidé).

Matériaux
Graviers calibrés et lavés.

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Épaisseur et mode de réalisation
Recommandation : procéder comme pour le massif filtrant.

Annexe 1 : Tubages Annexe 2 : Crépines

Relation diamètre du tubage-débit possible Débit - diamètre - cœfficient d’ouverture Impression : Alpha Graphic
Vitesse de l’eau entrant dans la crépine : 0,03 m/s
Débit en m3/h par mètre de crépine
Débit maximum en m3/h

Cœfficient d’ouverture

02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME


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Rédacteurs : EGEE Développement & BRGM - Partenaires techniques et financiers : la Région Centre, l’État (DRIRE), le BRGM, l’ADEME, la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat du Centre et EGEE Développement.
Cimentation

Objectifs
=> Préserver la qualité des eaux souterraines en empêchant :
- l’infiltration d’eaux ou pollutions depuis la surface du sol,
- la mise en communication de différentes nappes.
=> Stabiliser l’ouvrage et préserver sa longévité.
=> Aboutir à une gaine continue, homogène, adhérente au tubage et aux parois du trou.

Remarque : La présente fiche résume les principes et modes opératoires des cimentations qui sont fondamentaux dans les travaux de forage.
Pour plus de détails, il est recommandé de consulter les guides techniques, en particulier :
• La norme AFNOR NFX 10-999.
• Le guide d’application de l’arrêté interministériel du 11 septembre 2003 relatif à la rubrique 1.1.0 de la nomenclature eau, Ministère de l’Écologie et
du Développement Durable, Septembre 2004.
• Le Fascicule N° 76 “Travaux de forage pour la recherche et l’exploitation d’eau potable” - Décret n° 87-253 du 8/04/1987 - Bulletin Officiel - Ministère
de l’équipement, du logement, de l’aménagement du territoire et des transports - Marchés publics de travaux - Cahier de clauses techniques
générales.

Parties à cimenter
Épaisseur et disposition
• L’espace annulaire doit avoir une épaisseur minimale de 5 cm.
• La colonne de laitier doit reposer au-dessus du toit de la nappe captée soit sur un bouchon d’étanchéité en argile gonflante au-dessus du massif de
gravier filtrant, soit sur une ombrelle en l’absence de gravier filtrant.

Avant-tubage en tête de forage


• Hauteur minimum recommandée : 5 m (sous le sol).
• Cimentation obligatoire sauf s’il est mis en place par battage.

Cas du captage d’une nappe libre


• Captage de la première nappe libre (superficielle) : cimenter sur un minimum de 2 mètres de hauteur (plus selon nature géologique du terrain).
• Captage d’une nappe libre en présence d’un aquifère superficiel ou d’arrivées d’eau de mauvaise qualité : cimentation obligatoire isolant l’aquifère
à capter de l’aquifère superficiel (ou de la dernière arrivée d’eau de mauvaise qualité), soit par :
- pose d’un tubage descendu légèrement en dessous du mur de l’aquifère superficiel, et cimentation à l’extrados de ce tubage avant poursuite de
la foration (télescopage),
- cimentation à l’extrados du tubage (forage mono-diamètre) après pose du massif de gravier et du bouchon d’étanchéité, ou sur ombrelle.
Ceci nécessite de disposer d’assez de place pour descendre les cannes de cimentation à la profondeur voulue (dans la pratique cette solution
est limitée aux ouvrages peu profonds).

Cas du captage d’une nappe captive


• Obligation de cimentation depuis le toit de la nappe captive jusqu’en surface ou jusqu’au chevauchement entre tubages.
Eau -1

• Le tubage descendu doit s’arrêter avant le toit de l’aquifère captif afin de permettre une cimentation remontante.
• Les aquifères présents au-dessus de la nappe captive, doivent être isolés correctement par cimentation afin d’interdire tout mélange.
3

Matériau
• Laitier de densité obligatoirement supérieure à 1,7.
• L’utilisation du ciment à “prise rapide” est déconseillée.
• Mélange ciment-bentonite : autorisé, mais uniquement à moins de 5 % de bentonite, et s’il s’agit de produits du commerce prévus à cet effet. Hydrater
la bentonite 24 h avant la cimentation pour assurer une bonne fluidité de la cimentation.
• Prévoir une marge sur le volume à injecter (minimum de 30 %, et plus si risques de fissures ou failles).
Modes opératoires pour une profondeur de cimentation < 40 mètres
• Effectuer l’injection sous pression par le bas et en continu dès l’achèvement de la mise en place du tubage définitif.
• Temps de prise minimum : 24 h (48 h recommandé). Contrôler la dureté sur un échantillon de laitier prélevé à l’injection.
• Option par cannes : placer des cannes de 1“ à 2“ (voire plus selon l’annulaire) de chaque côté du tube et les descendre à la cote requise pour
l’injection, puis les retirer par tranche de 5 m a 6 m.
• Option sur collerette : placer la collerette étanche sur gravier ou sous tube de complétion. Assurer l’étanchéité avec des produits appropriés (argile
gonflante, etc.) et exécuter l’injection avec des cannes dans l’annulaire par volumes successifs avec un temps de prise de 2 h minimum entre
chaque injection.

Modes opératoires pour une profondeur de cimentation > 40 mètres


Option 1 : par bouchon de laitier (uniquement pour moins de 100 m)
• le mettre en place sur 2 m de hauteur au fond du forage par pose de cannes de diamètre adapté,
• p lanter ensuite le tube de soutènement (au minimum sur 1 mètre de hauteur) dans le laitier,
• a ttendre la prise, puis compléter comme décrit ci-dessus.

Option 2 : par l’intérieur du tube avec bouchon destructible (tubage étanche avec une tête d’injection amovible munie d’une vanne et d’un
manomètre côte forage)
• placer le tubage en suspension à environ 1 m du fond,
• injecter dans le tube le volume de laitier calculé auparavant puis envoyer le bouchon destructible,
• poser la tête étanche,
• injecter le volume d’eau correspondant au volume intérieur et à la nature du tube et à sa longueur avec une pompe a pression,
• bloquer la vanne et vérifier la pression du manomètre qui ne doit pas chuter de 15 % en 1 h,
• attendre la prise du laitier au moins 24 h,
• s i le laitier n’est pas remonté à la cote souhaitée, il est conseillé de compléter par gravité avec des cannes d’injection descendues dans l’espace
annulaire.

Option 3 : injection avec pose sur sabot de cimentation à bille


• cette méthode est recommandée pour les grands volumes et les grandes profondeurs (au-delà de 100 m),

Version 1 - Déc. 2008


• s ouder ou visser au bout du tube de soutènement un sabot à bille approprié au diamètre du tube. Descendre le tubage à la cote désirée. Descendre
et poser sur sabot la canne d’injection (tige de forage) en continuité. Confectionner et injecter le laitier en continu le plus rapidement possible. Assurer
l’étanchéité du sabot et sortir la canne. Attendre la prise du laitier au moins 24 h,
• s i le laitier n’est pas remonté à la cote souhaitée, il est conseillé de compléter par gravité avec des cannes d’injection descendues dans l’espace
annulaire.

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Illustrations 1
Figure 1 : Dispositif de cimentation par les tiges (Source BRGM)

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02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME
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Eau

1 Extraites du “Guide d’application de l’arrêté interministériel du 11 septembre 2003” cité §1

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Cimentation (suite)

Figure 2 : Cimentation par tube ancré (Source BRGM)

Figure 3 : Cimentation par tube suspendu (Source BRGM)


Eau -2
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Figure 4 : Cimentation par canne dans l’annulaire – Schéma 1 (Source BRGM)

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Figure 5 : Cimentation par canne dans l’annulaire – Schéma 2 (Source BRGM)

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Tests de production

Objectifs des pompages d’essai


Les pompages d’essai sont des tests en grandeur réelle, effectués à des débits cohérents avec les besoins du projet d’exploitation.
Ils ont pour objectifs :
• De déterminer les caractéristiques de l’ouvrage (de production ou de réinjection).
• D’évaluer les capacités de production (ou d’absorption) de la nappe captée par l’ouvrage.
• De permettre un prélèvement d’eau pour en apprécier sa qualité à partir d’une analyse.

La réalisation des pompages d’essai est définie par des protocoles détaillés repris dans la Norme AFNOR NFX 10-999, sur laquelle l’entreprise peut
s’appuyer. La présente fiche en résume les points fondamentaux retenus dans le cadre de l’Action Collective Forage Géothermique en région Centre.
En particulier, il a été souligné que les pompages d’essai sont une donnée majeure pour :
• Attester de la qualité des travaux.
• Disposer d’une référence technique en vue de la surveillance future de l’ouvrage.
• Établir le dossier réglementaire d’autorisation ou de déclaration du prélèvement.
• Fournir une base formalisée dans le cas d’un contentieux.

Mises en œuvre
• Les différents pompages sont mis en œuvre après les opérations de nettoyage et développement.
• Ils ne doivent débuter qu’après un retour stabilisé du niveau d’eau.
• Ils sont réalisés avec le matériel de l’entreprise de forage.
• Le choix de la pompe est adapté au débit d’exploitation souhaité, à la hauteur de la colonne d’exhaure, aux pertes de charge dues à cette colonne
et à celles de la conduite de refoulement des eaux en surface.
• Avant chaque essai, sont notées :
- La nature du repère des mesures de profondeur du niveau d’eau qui seront relevées dans le forage.
- Les caractéristiques de la pompe utilisée.
- La profondeur à laquelle est descendue la pompe.
- La profondeur du niveau statique stabilisé avant mise en service de la pompe.
- Les dates et heures de début de pompage.

Pompage par paliers (dit “essai de puits”)


=> Objectifs
Le pompage par paliers de débits fournit les caractéristiques spécifiques de l’ouvrage réalisé. Il permet d’attester la qualité de sa réalisation et de son
équipement, et de déduire le débit maximal que l’ouvrage peut supporter. Cette “fiche d’identité” est une donnée importante : la comparaison de futurs
pompages de même type avec cette référence permettra d’apprécier le vieillissement de l’ouvrage ; elle guidera sur les moyens à mettre en œuvre
pour retrouver les meilleures performances. L’interprétation du test conduit à la détermination du débit maximal d’exploitation (débit critique) sans
risque d’apparition de pertes de charges anormales ; ce débit critique doit être absolument respecté, sous peine de détérioration de l’ouvrage.
=> Réalisation
L’entreprise de forage réalisera un pompage par paliers croissants de débits constants : au minimum 3 paliers de 1 heure chacun, avec mesures et
enregistrement des débits et de la profondeur du niveau dynamique. Afin de permettre l’interprétation la plus juste, il est préférable de ne pas enchaîner
les paliers de débits, mais de les séparer d’un arrêt de pompage jusqu’à un retour au niveau statique initial, ou sur une durée égale à celle du palier
de pompage (1 heure). Pour un débit d’exploitation envisagé supérieur à 20 m3/h, il est préférable de mettre en œuvre des paliers d’une durée de
2 heures.
=> Recommandations
Dans le cas de pompages en nappe captive, il faudra particulièrement éviter d’avoir un niveau dynamique plus bas que le toit de l’aquifère exploité ;
en effet, le dénoyage de la partie supérieure de l’aquifère conduit très généralement à accroître les pertes de charge et à une productivité dégradée.
Dans le cas de pompages en nappe libre, toutes les précautions doivent être prises pour empêcher l’infiltration dans le sol des eaux pompées.

Pompage de longue durée (dit “essai de nappe”)


4

=> Objectifs
En l’absence de références locales (sur des ouvrages exploitant la même nappe), la mise en œuvre d’un pompage de longue durée à débit constant
est le seul moyen d’acquérir les données nécessaires pour :
Eau

• Calculer les paramètres hydrodynamiques de l’aquifère capté.


• Définir le débit d’exploitation possible.
• Évaluer le rabattement maximal.
• Définir la profondeur de la crépine d’aspiration du groupe électropompe immergé.
• Apprécier (si la durée est suffisante) l’influence du contexte géologique, hydrogéologique et hydrologique, par exemple :
- d’une limite étanche (faille)
- due à l’alimentation par une rivière
- due à l’alimentation par une autre nappe (drainance)
- d’autres ouvrages de pompage
• Approcher les capacités de réinjection (capacités d’absorption).
Compte tenu des fluctuations naturelles du niveau des nappes, il est préférable de réaliser cet “essai de nappe” dans les conditions les moins
favorables, c’est-à-dire en période dite “de basses eaux” (août à septembre). Par ailleurs, il convient d’appliquer strictement les recommandations
données ci-dessus pour un pompage d’essai par paliers.

=> Réalisation
Le pompage continu à débit constant sera réalisé durant un minimum de 24 heures (72 heures pour les essais à débit supérieur à 80 m3/h). Le débit
sera fixé à la plus petite des deux valeurs suivantes :
• Débit supérieur ou égal au débit de pointe nécessaire pour l’exploitation envisagée
• 90 % du débit critique déduit du pompage par paliers
Un échantillon d’eau sera prélevé à la fin du pompage pour une analyse physico-chimique complète des éléments corrodants, incrustants et colmatants
(par exemple : type P1 + fer + granulométrie laser).
La profondeur du niveau d’eau dans le forage (niveau dynamique) sera mesurée durant toute la durée du pompage et également durant la remontée
du niveau d’eau (après arrêt du pompage !), et au moins durant 12 heures. Si un premier forage (ou un piézomètre) captant la même nappe a été
réalisé, il sera également très utile d’y relever l’évolution de la profondeur du niveau d’eau ; dans ce cas, noter la distance précise entre le forage de
pompage et l’ouvrage périphérique suivi. Une bonne interprétation des résultats pourra être obtenue en respectant les cadences de mesure du niveau
(manuellement avec une sonde piézo-électrique ou avec un enregistreur) et du débit précisées au tableau suivant :

fréquence des mesures


Temps écoulé depuis le début du pompage
ou de la remontée
Forage de pompage Ouvrage périphérique
de 0 à 15 minutes 1 minute 2 minutes
de 15 à 30 minutes 5 minutes 5 minutes
de 30 à 60 minutes 10 minutes 10 minutes
de 1 heure à 2 heures 15 minutes

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20 minutes
de 2 à 4 heures 30 minutes
La Norme NFX 10-999 [Annexe B] fournit un modèle de document pour le report des mesures : “Exemple de feuille de pompage”

Exemples de courbes de pompages d’essai

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Pompage par paliers de débit : courbe caractéristique Pompage à débit constant : courbe évolution du rabattement

Exemple de courbe caractéristique Évolution du rabattement en fonction du temps (source : BRGM)

Impression : Alpha Graphic

Exemple d’interprétation simple d’un essai à débit constant


02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME

Source documentaire BRGM


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Débits et rabattements en fin de chacun des paliers

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Forage de réinjection

Rappels réglementaires et références techniques (cf. la fiche technique Sondes/Eau 2)


Le ou les forages d’injection doivent respecter les textes suivants :

• Guide d’application de l’arrêté interministériel du 11 septembre 2003 relatif à la rubrique 1.1.0 de la nomenclature eau.

• Décret 2006-881 du 17 juillet 2006 :


1.1.1.0 Sondage, forage, y compris les essais de pompage, création de puits ou d’ouvrage souterrain, non destiné à un usage domestique, exécuté en
vue de la recherche ou de la surveillance d’eaux souterraines ou en vue d’effectuer un prélèvement temporaire ou permanent dans les eaux
souterraines, y compris dans les nappes d’accompagnement de cours d’eau...................................................................................Déclaration
5.1.1.0 Réinjection dans une même nappe des eaux prélevées pour la géothermie, l’exhaure des mines et carrières ou lors des travaux de génie civil,
la capacité totale de réinjection étant :
1° Supérieure à 80 m3/h................................................................................................................................................................................Autorisation
2° Supérieure à 8 m3/h, mais inférieure à 80 m3/h..........................................................................................................................................Déclaration

• Cahier des clauses techniques générales applicables aux marchés publics de travaux. “Fascicule N° 76” - décret N° 87-253 du 8 avril 1987.

•N
 orme NF X10 999 d’avril 2007 - Forage d’eau et de géothermie - Réalisation, suivi et abandon d’ouvrage de captage ou de surveillance des eaux
souterraines réalisé par forages.

Travaux de forage (voir la coupe type) Coupe type d’un forage de réinjection :

Le rendement d’un forage d’injection est souvent inférieur


à celui du captage de pompage dans le même contexte
hydrogéologique. Cette particularité fait qu’il faut parfois
envisager un second forage pour exploiter le débit donné par
un seul captage.

Forage, tubages et cimentation


• Le ou les forages d’injection auront la même profondeur que
le captage de pompage.

• La nappe de rejet est obligatoirement la même nappe que


celle du puisage.

• Le ou les forages d’injection seront forés et équipés dans des


diamètres plus importants que le captage de pompage.

• La méthode de forage doit être adaptée à la nature


Eau -1

géologique des terrains, et en fonction des matériels dont


dispose l’entreprise : le forage sera réalisé au rotary à l’air
ou à la boue, au marteau fond de trou, avec ou sans tubage
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à l’avancement.

• Les terrains superficiels (et nappes non captées) seront


isolés par un tubage plein et cimenté. Les tubes acier (ou
éventuellement en PVC) seront parfaitement soudés (ou
vissés) et positionnés à l’aide de centreurs à quatre (4) lames
(un centreur par élément tubulaire).
• La cimentation étanche sera réalisée sous pression, par le bas de l’espace annulaire à l’extrados du tubage, à l’aide d’un laitier de ciment de densité
comprise entre 1,8 et 2.
• Le forage sera équipé à l’aide de tubes PVC vissés, ou acier, éventuellement Inox, soudés ou filetés, de qualité alimentaire, avec une répartition
prévisionnelle (adaptée en fonction de la coupe géologique) tube / crépine suivante, de bas en haut :
- bouchon de fond
- tube de décantation
- crépine PVC ou acier, éventuellement Inox
- tube lisse avec un hors-sol de 0,50 mètre
• Les tubes seront parfaitement vissés ou soudés, et positionnés à l’aide de centreurs à quatre (4) lames (un centreur par élément tubulaire).

Massif filtrant
• Du fond du forage jusqu’à la base du tube plein, sera mis en place un massif de gravier roulé, propre, siliceux, résistant aux acides et à la
compression, homogène et calibré.

Développement
• Un nettoyage de développement, par air lift ou par pompage (d’une durée de cinq heures), sera réalisé jusqu’à obtention d’une eau claire.
• Un développement par traitement chimique éventuellement répétitif (acide chlorhydrique, polyphosphates, peroxyde d’hydrogène, etc.) peut s’avérer
nécessaire.
• À l’issue de cette phase de développement, le niveau du massif de gravier sera obligatoirement vérifié et éventuellement complété.

Pompages d’essai et test d’absorption


Si un pompage d’essai de longue durée (dit “essai de nappe”) a déjà pu être réalisé sur un premier forage, les essais sur le forage de réinjection
doivent comprendre au minimum :
• Un pompage par palier (voir la fiche technique E4).
• Un test d’absorption.

Il est important de rappeler que les pompages d’essai et le test d’absorption représentent des données fondamentales pour :
• justifier de la qualité des travaux réalisés (les résultats seront joints au document de réception),
• disposer d’une référence initiale dans le cadre du suivi et de l’entretien de l’ouvrage,

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• être produits dans le cadre de tout contentieux pouvant survenir.

Le test d’absorption
La vérification des capacités effectives de réinjection du débit pompé sera effectuée par la mise en œuvre d’un test d’absorption. Celui-ci permettra

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notamment de constater s’il n’y a pas de débordement.
Ce test sera effectué sur une durée minimale de 8 heures au débit de pointe de l’exploitation envisagée, avec le matériel de l’entreprise de forage, et en
utilisant de l’eau claire (non turbide et exempte de toute pollution bactérienne ou chimique). Dans la mesure du possible (disponibilité d’une fourniture
en eau suffisante), ce test ne devrait pas être réalisé simultanément à des pompages effectués dans la même nappe.

• Avant l’essai, seront notés :


- La nature du repère des mesures de profondeur du niveau d’eau qui seront relevés dans le forage.
- L’origine de l’eau utilisée (réseau, forage).
- La profondeur du niveau statique stabilisé avant le démarrage du test.
- Les date et heure de début du test. Impression : Alpha Graphic

• Les principales conditions suivantes seront respectées :


- Injection d’eau claire sous le niveau statique (colonne plongeante).
- Contrôle et relevé périodique du débit d’injection (débitmètre ou compteur volumétrique).
- Mesure de la profondeur du niveau d’eau suivant la même cadence que pour un pompage à débit constant (voir la fiche technique E4).
02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME

Compléments et aménagement final


À l’issue des phases d’essais, le niveau du massif de gravier sera obligatoirement vérifié et éventuellement complété. Un joint d’étanchéité en argile
gonflante (Sobranite, Sépiolite, Expangel, etc.) sera mis en place au sommet du massif de gravier. L’espace annulaire de la colonne pleine sera
cimenté, à l’aide d’un laitier de ciment (densité 1,8 à 2), du sommet du joint d’étanchéité à la surface. Une dalle de propreté, de trois (3) mètres carrés
de surface et de trente (30) centimètres de hauteur sera réalisée avec les pentes tournées vers l’extérieur, et raccordée à la cimentation annulaire.
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Forage de réinjection (suite)

Moyens d’exploitation et de surveillance


L’ensemble des équipements seront mis en place et raccordés de manière à ne pas permettre l’injection d’air, ce qui
diminuerait directement la capacité d’absorption et contribuerait au colmatage progressif de l’ouvrage, par le développement
de phénomènes chimiques et bactériologiques.

Le ou les ouvrages de réinjection seront équipés :


• D’une manche d’injection (injection obligatoirement sous le niveau statique, au sommet de la partie crépinée)
• D’un compteur volumétrique (disposition réglementaire obligatoire), permettant de contrôler et de suivre les quantités d’eau
injectées, ainsi que de détecter d’éventuelles fuites dans le réseau de canalisations, par comparaison entre le débit de
pompage et le débit injecté
• D’une vanne de réglage et d’un clapet anti-retour
• D’un manomètre (pression de l’eau injectée), et d’un thermomètre (température de l’eau injectée)
• De sondes permettant de suivre l’évolution du niveau d’eau dans l’ouvrage et de disposer d’un système d’alerte (prévention
des débordements ou d’une pression excessive pour les ouvrages munis d’une tête étanche) ; cet équipement peut être
utilement complété par la mise en place d’un asservissement (arrêt automatique de la pompe du forage de production ou
by-pass des eaux à réinjecter vers exutoire de secours)

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La tête de puits pourra être étanche (en cas de risque de débordement), et / ou munie d’une pompe de réinjection sous
pression.

Un piézomètre de contrôle, pourra être installé, pour accueillir des sondes de suivi permanent des niveaux et des températures
de l’eau de la nappe. Ce piézomètre pourra permettre le prélèvement d’échantillon d’eau pour analyses.

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Observation particulière :
Dans le cas d’ouvrages de réinjection utilisés à l’aval d’une installation de rafraîchissement (et plus encore de climatisation),
l’eau réinjectée sera à une température plus élevée que celle de la nappe exploitée. Il pourra alors en résulter une
modification de la teneur des gaz dissous dans l’eau (notamment du CO2). Ces conditions peuvent accroître les risques de
colmatage par précipitations (carbonate de calcium, hydroxyde ferrique, gypse, …) et développements bactériens (bactéries
filamenteuses).

Recommandations de maintenance et d’entretien Impression : Alpha Graphic


Dans le cadre de son rôle de conseil, l’entreprise de forage pourra recommander à l’exploitant de mettre en œuvre des
dispositions d’équipement et d’intervention pour assurer la pérennité des bonnes conditions d’exploitation des ouvrages de
réinjection :
• Mise en place d’un groupe électropompe immergé de rétro-lavage
• Hydrocyclone de prétraitement avant réinjection (pour séparer les particules fines, notamment dans le cas d’exploitation
d’aquifères sableux)
02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME

• Pompages d’essai par paliers pour contrôler l’accroissement des pertes de charge, notamment quand la surveillance des
niveaux indique une dérive significative par rapport aux tests réalisés à la création de l’ouvrage
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• Nettoyages périodiques (air-lift ou groupe immergé), à réaliser quand les capacités de réinjection diminuent sensiblement
• Opérations de développement par mise en œuvre de traitements chimiques et/ou physiques suivis d’un pompage de
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nettoyage et d’un pompage d’essais par paliers.

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Tête de forage
et équipement de production

Tête de forage (voir le schéma type au § 2)


Objectifs
=> Empêcher les eaux de surface, de ruissellement ou d’inondation, éventuellement polluées, de s’infiltrer le long de la face extérieure du tubage ou
de pénétrer à l’intérieur du forage et d’entrer ainsi en contact avec la nappe,
=> Dissuader le vandalisme, en évitant l’introduction d’objets divers ou de substances dans le forage,
=> Protéger physiquement l’ouvrage pour éviter sa destruction et ainsi garantir, notamment, l’intégrité du tubage intérieur,
=> Contenir les éventuels phénomènes d’artésianisme,
=> Adapter le type de protection retenue de manière à ce qu’elle soit compatible avec la liaison entre le forage et l’installation de la pompe à chaleur.

Description et positionnement des éléments


• Hauteur au-dessus du niveau du sol
- La tête de forage se situera à un niveau supérieur à celui d’une lame d’eau superficielle due à un orage ou à une inondation (plus hautes eaux
connues), et toujours au moins à 50 cm au-dessus du terrain naturel,
- Si la tête du forage est située sur un point bas ou est prévue pour être incluse dans un local, la structure doit être conçue en conséquence (hauteur
de tube, protection supplémentaire, aménagement de l’accès, etc.).

• Dalle
- Le tubage du forage doit être correctement étanché, cimenté et scellé dans une margelle bétonnée (dalle de propreté étanche),
- Dimensions de la dalle :
- hauteur minimale de 30 cm au-dessus du terrain naturel,
- surface minimale : 3 m2.
- Elle doit être sans fissure et permettre par ses pentes l’évacuation de l’eau de pluie vers l’extérieur,
- La dalle est obligatoire même si la tête du forage est située dans un local.

• Capot de fermeture
- Un capot constitué d’un bouchon étanche est obligatoire,
- En phase d’exploitation, la totalité de la tête de forage doit être recouverte par un dispositif de protection étanche, équipé des passages
nécessaires (colonne d’exhaure, câble électrique, etc.) munis de presse étoupe,
- Une ouverture doit être prévue pour le passage du guide sonde et munie d’un bouchon vissé.

• Cas des ouvrages domestiques


- Les têtes de forage peuvent être installées dans un regard de pompage dont le couvercle est au ras du sol,
- Dans ce cas, la tête du forage sera au moins à 20 cm au-dessus du fond de la chambre dans laquelle elle débouche.

Protections de la tête de forage


• Verrouillage
- La tête de forage doit disposer de protections verrouillables contre l’introduction de tout objet ou substance,
- Modes de protection recommandés : ouverture impossible sans une clé ou un outil spécial, capot métallique avec cadenas (éviter les cadenas à
molettes ou à code).
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• Protections physiques de l’ouvrage


- Dispositif par tube extérieur métallique scellé : d’un diamètre largement supérieur au tube du forage, il doit être ancré dans le sol sur une
profondeur au moins égale à 50 % de sa hauteur hors sol,
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• Complément recommandé : barrière de protection en tube métallique (ou équivalent indéformable), ancrée dans le sol et à une distance minimale
de 2 m de la tête de l’ouvrage,
- Ces protections doivent être scellées dans un massif en béton n’ayant aucune liaison rigide avec le tube de l’ouvrage.

• Protection contre les eaux de remontées artésiennes


- En cas d’artésianisme, équiper obligatoirement la tête du tubage d’un capot étanche sur brides, comprenant un manomètre et une vanne de
décharge, ainsi qu’un guide sonde.
Schéma type (source BRGM) 1

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Équipements de production
Observation sur les limites de fourniture
• Ces équipements constituent un lot indépendant du lot “forage” proprement dit,
Impression : Alpha Graphic
• Si ce n’est pas l’entreprise chargée de l’exécution du forage qui installe ces équipements, une procédure est définie pour que les responsabilités de
chacun des intervenants soient précisées,
• Dans ce dernier cas, le maître d’œuvre et les différents intervenants veillent particulièrement à :
- disposer de références communes et cohérentes :
- repères (horizontaux et verticaux),
- cotes des équipements (diamètres, …),
- convenir des modalités de mise en attente entre chaque étape,
02 38 69 73 29 - Crédit photo : BRGM, ADEME

- établir un planning prévisionnel des interventions.

Colonne d’exhaure
• Caractéristiques
- Elle doit permettre de maintenir la pompe en place et de résister au couple de torsion résultant du fonctionnement, notamment lors du
démarrage.
Eau -1

- Elle comprend en tête un clapet et une vanne d’isolement.


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• Mode d’implantation
- Suspendue et maintenue par des colliers de fixation, sur des profils métalliques type IPN.

1 Extrait de la Norme AFNOR NF X 10-999

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Tête de forage et équipement
de production (suite)

Pompe(s)
• Dimensionnement et caractéristiques
- Puissance fonction du débit maximum déterminé par le constructeur de la pompe à chaleur, et sur indications du bureau d’études fluides ou du
maître d’œuvre,
- Clapet anti-retour obligatoire,
- Pompe(s) immergée(s) recommandée(s), avec sécurité en cas de dénoyage,
- Vitesse variable obligatoire,
- Remarque : pour limiter les aléas en cas de panne, l’exploitant pourra avoir choisi d’équiper le forage de 2 pompes, et donc de 2 colonnes
d’exhaure ; ce choix aura une incidence directe sur le diamètre intérieur utile du forage qui aura donc été prévu suffisamment grand pour
permettre des interventions indépendantes sur chaque groupe immergé.

• Positionnement de la pompe immergée


- Au moins 2 m au-dessus du fond du forage,
- Éviter le positionnement au niveau des crépines,
- Aspiration placée selon le manuel du constructeur pour éviter les phénomènes de cavitation (généralement 3 à 5 m sous le niveau le plus bas de
l’eau en cours d’exploitation).

• Asservissement

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- Le dénoyage de l’ouvrage, et particulièrement des crépines est à éviter dans la plupart des terrains. Un asservissement est donc nécessaire en
dehors de ces cas.
- Recommandation de capteurs :
- Électrode 1 : en fond de forage, toujours noyée,

 lectrode 2 : à 3 m au minimum au-dessus de la tête de pompe si nécessaire : son dénoyage génère une alarme et entraîne l’arrêt de la

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pompe,

 lectrode 3 : placée plus haut, elle permet un redémarrage de la pompe avec un niveau d’eau suffisant pour un pompage prolongé, en
évitant ainsi cycles de marches/arrêts répétés.
- Une temporisation d’1 minute est recommandée pour les arrêts et montées en débit (ceci évite l’arrivée de particules fines),
- Pour éviter l’enroulement des sondes autour des brides de la colonne d’exhaure ou autour de la pompe, il convient de prévoir la pose de tubes
de petit diamètre (1 à 2’’) dans lesquels la sonde sera glissée. S’il s’agit d’un capteur de pression relié à une centrale d’acquisition de mesures,
ce dispositif sera lui aussi protégé par un tube (pour éviter les risques d’écrasement).

Impression : Alpha Graphic


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Abandon d’un ouvrage

Objectif
Tout forage est un axe potentiel de mise en communication entre la • De pollution, par infiltration d’eaux superficielles, par déversement
surface et entre les différentes nappes qu’il recoupe. S’il cesse d’être de substances polluantes (organiques, chimiques).
utilisé (pour des raisons techniques, économiques, etc.), sa dégradation
présente de réels risques : Les dispositions à prendre sont donc du domaine de la prévention des
• Pour les activités en surface (lors des déplacements de personnes risques par une mise en sécurité de l’ouvrage et de son environnement
et d’animaux, au cours des travaux agricoles ou de chantiers, etc.) superficiel et souterrain.

Cas d’abandon
Au titre de la réglementation, sont considérés comme abandonnés les • pour lequel, suite aux essais de pompage ou tout autre motif, le
ouvrages : déclarant ne souhaite pas poursuivre son exploitation.
• pour lequel le déclarant ne souhaite pas faire les travaux de
Observation : Dans le cadre de ses obligations de conseil, l’entreprise
réhabilitation nécessaires, notamment à l’issue d’une inspection ;
de forage doit avertir le maître d’ouvrage sur la nécessité de déclarer
• qui a été réalisé dans la phase de travaux de recherche mais qui n’a l’abandon d’un ouvrage et de mettre en œuvre les mesures de sa mise
pas été destiné à l’exploitation ; en sécurité.

Obligations du propriétaire
=> De déclaration - coupe géologique représentant les différents niveaux géologiques
=> De dispositions techniques adaptées et les formations aquifères présentes au droit de l’ouvrage
souterrain à combler,
Le propriétaire de l’ouvrage a l’obligation d’en déclarer son abandon en
- coupe technique précisant les équipements en place,
application du Code minier et de l’arrêté interministériel du 11/9/2003
“relatif à la rubrique 1.1.0 de la nomenclature eau : sondage, forage, - informations sur l’état des cuvelages ou tubages et de la
puits, ouvrage souterrain non domestique”. cimentation de l’ouvrage,

Des techniques appropriées doivent garantir l’absence de circulation - techniques ou méthodes qui seront utilisées pour réaliser le
d’eau entre les différentes nappes d’eau souterraine contenues dans les comblement.
formations géologiques aquifères traversées, et l’absence de transfert • Dans les deux mois qui suivent la fin des travaux, le déclarant
de pollution. Le propriétaire a alors l’obligation de faire appel à une en rend compte au préfet et lui communique, le cas échéant, les
entreprise de forage ayant les compétences pour réaliser les travaux éventuelles modifications par rapport au document initial
nécessaires.
Cette formalité met fin aux obligations d’entretien et de surveillance de
Recommandation : Prendre contact auprès de la DRIRE ou de la MISE l’ouvrage.
(voir les coordonnées sur la fiche technique “Analyse préalable”).
Autres ouvrages
Cas d’ouvrages très sensibles Dans les autres cas, le déclarant communique au préfet dans les deux
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Les ouvrages situés dans un périmètre de protection d’un captage pour mois qui suivent le comblement, un rapport de travaux précisant :
l’Alimentation en Eau Potable (AEP), et ceux qui interceptent plusieurs
aquifères superposés relèvent de la procédure suivante : • les références de l’ouvrage comblé,
• Communication au Préfet des éléments suivants un mois au moins • l’aquifère précédemment exploité,
Eau

avant le début des travaux : • les travaux de comblement effectués.


- date prévisionnelle des travaux de comblement,
Cette formalité met fin aux obligations d’entretien et de surveillance
- aquifère précédemment exploité, de l’ouvrage.
Modalités techniques
Références documentaires • vérification de la qualité de la cimentation annulaire par diagraphie
Pour les différentes démarches, il est possible de s’appuyer sur les (cf. “Code des bonnes pratiques de géophysique appliquée” -
documents suivants : AGAP - Mars 1992).
• Guide d’application de l’arrêté interministériel du 11/9/2003,
Ministère de l’Écologie et du développement Durable, Septembre Les modalités de comblement varient avec la géométrie (profondeur,
2004 diamètre) et le type de forage.
• Normes AFNOR : • Dans tous les cas, les pompes et tous accessoires situés dans
- NFX – 980 : “Forage d’eau et de géothermie. Réalisation, suivi le forage sont définitivement évacués du site, ainsi que tous les
et abandon d’ouvrage de captage ou de surveillance des eaux carburants et autres produits situés près de la tête du forage,
souterraines réalisés par forage. Démarches administratives”.
susceptibles d’altérer la qualité des eaux.
- NFX – 10-999 : “Forage d’eau et de géothermie. Réalisation, suivi
et abandon d’ouvrage de captage ou de surveillance des eaux • Le cuvelage doit être comblé par du béton maigre ou par un
souterraines réalisés par forage”. matériau chimiquement inerte et physiquement stable (sable,
gravier, ...), surmonté d’un bouchon de ciment jusqu’au niveau du
• Note technique n°11 de novembre 1997 du Ministère de l’Économie,
sol pour prévenir le risque d’effondrement par corrosion. Le ciment
des Finances et de l’Industrie - Secrétariat d’État à l’Industrie :
doit être compatible avec la qualité chimique de l’eau.
“Abandon et fermeture des forages”.
• Chaque niveau producteur (aquifère) est isolé du suivant par
Mise en œuvre un bouchon de ciment (ou un autre liant – résine acrylique, par
Si des objets sont tombés dans le forage, ils devront être extraits. De même exemple).
pour les dépôts, s’ils peuvent présenter un risque environnemental.
• S’il n’est pas possible d’extraire les crépines et tubages, ceux-
Lorsque des présomptions existent sur des dégradations existantes de
ci sont comblés par du gravier, avec des bouchons de ciment
l’ouvrage ou sur la présence de produits ou matériaux potentiellement
permettant d’isoler les différents niveaux aquifères. Dans ce cas,
polluants dans le forage, il est préconisé d’effectuer des contrôles
l’espace annulaire (terrain-tubage ou crépine) sera isolé par des
préalables :
• contrôle du fond afin de vérifier dépôts et éboulements ; bouchons situés aux mêmes niveaux.

• contrôle vidéo afin de vérifier l’état des tubages et crépines ainsi • Les bouchons sont mis en place par circulation, c’est-à-dire avec

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que la présence éventuelle d’objets dans le forage ; une pompe d’injection et non pas de façon gravitaire.

Exemple de réalisation (source BRGM) :

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Impression : Alpha Graphic
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