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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE


CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHES
RECHERCHE
EN SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE

PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE

(CAPEN)

EVALUATION DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES


PHYSICO DE L'EAU DE PUITS EN
MILIEU URBAIN PAR L’UTILISATION DE L’APPROCHE INTEGREE ET
PARTICIPATIVE (GLOBE)

Présenté par : RAHARISOA TSARAFANIRY Joséphine

Promotion : F.I.N.A.R.I.T.R.A

Date de soutenance : 28 mars 2015

Année : 2015
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE NORMALE SUPERIEURE

DEPARTEMENT DE FORMATION INITIALE SCIENTIFIQUE


CENTRE D’ETUDE ET DE RECHERCHES
EN SCIENCES NATURELLES

MEMOIRE EN VUE DE L’OBTENTION DU CERTIFICAT D’APTITUDE

PEDAGOGIQUE DE L’ECOLE NORMALE

(CAPEN)

EVALUATION DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES


PHYSICO CHIMIQUES DE L'EAU DE PUITS EN
MILIEU URBAIN PAR L’UTILISATION DE L’APPROCHE INTEGREE ET
PARTICIPATIVE (GLOBE)

Présenté par : RAHARISOA TSARAFANIRY Joséphine

Promotion : F.I.N.A.R.I.T.R.A

Date de soutenance : 28 mars 2015

Année : 2015
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LES MEMBRES DE JURY DU MEMOIRE DE


Mademoiselle RAHARISOA TSARAFANIRY Joséphine

PRESIDENT : Professeur RAKOTONDRADONA Rémi

Ph. D en Microbiologie et Physiologie végétale

Maître de Conférences

Enseignant Chercheur

Ecole Normale Supérieure

Université d’Antananarivo

JUGES : Monsieur RANDRIANARISOA Paul

Coordonnateur National du Programme GLOBE à Madagascar

Chef de Service des Curricula à la Direction de l’Enseignant Secondaire

Ministère de l’Education Nationale

Regional Contributor in the Regional Assessment for Africa

United Nations Environment Program (UNEP)

Madame RALALAHARINIVO Isabelle

Pédagogue

Analyste Environnemental :

Etudes d’Impacts Environnementaux (EIE)

Evaluation Environnemental Stratégique (EES)

Education à l’Environnement (ErE et EED)

RAPPORTEUR : Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa

Docteur en Biochimie

Maître de Conférences

Enseignant Chercheur

Faculté des Sciences

Université d’Antananarivo
ii

REMERCIEMENTS

Avant tout, gloire à l’Eternel Dieu Vivant qui était, est et sera la source de toute bonté et grâce.
Je suis heureuse de présenter mes vifs remerciements aux personnes qui m’ont aidé dans la
réalisation de ce travail :
A Monsieur RAKOTONDRADONA Rémi, malgré ses multiples responsabilités, m’a fait
l’honneur de présider le jury de ce mémoire.
A Monsieur RANDRIANARISOA Paul et à Madame RALALAHARINIVO Isabelle qui,
malgré ses lourdes tâches, ont bien voulu examiner et juger ce travail.
A Madame RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa, qui m’a dirigée pendant ces plusieurs
mois de travail.
Je tiens aussi à remercier tous les personnels du GLOBE Programm en particulier à Monsieur
RAVOAVY Denis qui m’a encadré, orienté, donné de nombreuses directives et communications
personnelles avec une relation fraternelle durant la réalisation des travaux sur terrain

J’adresse mes vifs remerciements à tous les personnels administratifs du lycée Jules Ferry
Faravohitra, en particulier Monsieur le Proviseur Adjoint du lycée Jules Ferry Faravohitra et Monsieur
RASOLONDRAIBE, enseignant responsable du Programme GLOBE Faravohitra, pour leur
bienveillance et pour l’accueil avec la plus grande gentillesse.
Sans oublier tous les élèves membres du GLOBE Faravohitra qui ont participé à la collecte des
données.
La Direction, tous les enseignants, techniciens et personnels administratifs de l’Ecole Normale
Supérieure, en particulier le CER Sciences Naturelles.
La promotion FINARITRA de l’Ecole Normale Supérieure.
Tous les membres de ma famille, mes sœurs, mes frères et surtout mes parents.
Enfin, j’adresse mes chaleureux remerciements à mes amis, en particulier à Riana, qui m’ont
aidé et encouragé lors de la préparation de ce mémoire.

Que Dieu vous bénisse.


iii

LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Normes de potabilité de l'eau de consommation ................................................................. 16


Tableau II : Grille d'évaluation de la qualité de l'eau du SEQ-eau ........................................................ 18
Tableau III : Critères d'appréciation de la qualité générale de l'eau [Rodier en 2005].......................... 19
Tableau IV : Coordonnées géographiques des quinze puits .................................................................. 22
Tableau V : Quelques données concernant les cinq Fokontany ............................................................ 26
Tableau VI : Relation entre minéralisation et conductivité électrique de l’eau [Rodier, 2005] et
[Rodier, 2009] ....................................................................................................................................... 40
Tableau VII : Teneur en nitrate ............................................................................................................. 59
Tableau VIII : Comparaison des paramètres étudiés ............................................................................. 60
Tableau IX : Paramètres physico-chimiques des eaux prélevés dans des puits .................................... 65
iv

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Cycle de l'eau (wikipedia)........................................................................................................ 7


Figure 2 : Structure de la couche d'eau adsorbée [MARSILY, 2004] ................................................... 10
Figure 3 : Nappe libre et nappe captive ................................................................................................. 11
Figure 4 : Localisation administrative et géographique des sites d'étude.............................................. 21
Figure 5 : Diagramme ombrothermique de la région Analamanga. ...................................................... 23
Figure 6 : La formation géologique au niveau de la zone d'étude. ........................................................ 24
Figure 7 : La formation hydrogéologique au niveau de la zone d'étude................................................ 25
Figure 8 : Tube de transparence ............................................................................................................ 29
Figure 9 : Thermomètre à alcool ........................................................................................................... 31
Figure 10 : Kit de mesure de l'oxygène dissous dans l'eau.................................................................... 32
Figure 11 : Prélèvement de l'échantillon d'eau ...................................................................................... 33
Figure 12 : Bouteille d'échantillonnage remplie de l’échantillon d’eau ................................................ 33
Figure 13 : Ajout de la solution de sulfate de manganèse ..................................................................... 34
Figure 14 : Ajout de la solution contenant de l'iodure de potassium et de l’hydroxyde de potassium.. 34
Figure 15 : Précipité d'hydroxyde de manganèse .................................................................................. 34
Figure 16 : Ajout de l'acide sulfurique .................................................................................................. 35
Figure 17 : Coloration orange ............................................................................................................... 36
Figure 18 : Remplissage du titreur ........................................................................................................ 37
Figure 19 : Virage de la couleur jaune brun en jaune pâle .................................................................... 38
Figure 20 : Virage de la couleur jaune pâle en bleue violacée .............................................................. 38
Figure 21 : Transformation de la couleur bleue violacée en incolore ................................................... 39
Figure 22 : Conductimètre électrique .................................................................................................... 40
Figure 23 : Elève GLOBE mesurant la conductivité électrique de l’eau .............................................. 40
Figure 24 : pH-mètre électronique ........................................................................................................ 42
Figure 25 : Elève GLOBE effectuant la mesure du pH de l'eau ............................................................ 42
Figure 26 : Distribution des (CO₂, H₂O), des HCO₃⁻ et des CO₃²⁻ en fonction du pH........................ 44
Figure 27 : Kit de mesure de l'alcalinité ................................................................................................ 44
Figure 28 : Un comprimé BCG-MR...................................................................................................... 45
Figure 29 : Couleur de l'échantillon après dissolution du BCG-MR..................................................... 45
Figure 30 : Couleur de l'échantillon au point d'équivalence.................................................................. 45
Figure 31 : Kit de mesure de la teneur en nitrate................................................................................... 47
Figure 32 : Ajout du réactif d'acide mixte ............................................................................................. 48
Figure 33 : Réactif réducteur de nitrate ................................................................................................. 48
Figure 34 : Ajout du réactif réducteur de nitrate ................................................................................... 48
Figure 35 : Elève GLOBE effectuant le mélange .................................................................................. 49
Figure 36 : Etat de l'échantillon après mélange ..................................................................................... 49
Figure 37 : Emplacement des tubes à essai dans la boîte de comparaison ............................................ 50
Figure 38 : Elève GLOBE effectuant la comparaison des couleurs ...................................................... 50
Figure 39 : Etat de l’eau testée lors de la comparaison ......................................................................... 50
Figure 40 : Températures des eaux prélevées........................................................................................ 53
Figure 41 : Teneurs en oxygène dissous................................................................................................ 54
Figure 42 : Valeurs du pH et de l'alcalinité de l'eau .............................................................................. 56
v

Figure 43 : Valeurs de la conductivité électrique des eaux ................................................................... 57


vi

LISTE DES ANNEXES

ANNEXE I : Les principales substances chimiques organiques et inorganiques à l’exclusion de tous


contaminants biologiques considérés comme polluants des nappes ……………………………………a

ANNEXE II : Les élèves GLOBE du lycée Faravohitra qui ont participé aux collectes des données….b

ANNEXE III : Dates de prélèvement et des mesures des échantillons d’eau……………………….…..c

ANNEXE IV : Caractéristiques du BCG-MR…………………………………… ……………………d

ANNEXE V : Pluviométries et températures mensuelles durant les années 2011, 2012 et 2013 ……...e

ANNEXE VI : Description des quinze puits…………………………………………………………….f


vii

LISTE DES ABREVIATIONS

Ag : Argent

As : Arsénic

BCG-MR : Bleu de Bromocrésol-Rouge de Méthyle

BD : Base des données

Bi : Bismuth

C : degrés Celsius

Cd : Cadmium

Co : Cobalt

Cr : Chrome

CSU : Colorado State University

Cu : Cuivre

CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo

EDD : Education pour le Développement Durable

FAO : Food and Agriculture Organization of the United State

GLOBE : Global Learning and Observations to Benefit the Environment

Hg : Mercure

JIRAMA : JIro sy RAno MAlagasy

Mg/l : Milligramme par litre

Mm: Millimètre

Mn : Manganèse

NASA : National Aeronautic and Space Administration

Ni : Nickel

NO²⁻⁻ : ion nitrite


viii

NO³⁻⁻ : ion nitrate

NSF : National Science Foundation

P : Puits

Pb : Plomb

PCB : Poly-Clhoro-Biphényl

pH : Potentiel Hydrogène

PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement

Ppm : Partie par million

S.E.Q.-eau : Système d’Evaluation de la Qualité de l’eau

Sb : Antimoine

Se : Sélénium

Sn : Etain

Te : Tellure

Ti : Titan

UCAR : University Corporation for Atmospheric Research

V : Vanadium

Zn : Zinc
ix

GLOSSAIRE

Altération chimique : C’est l'ensemble des transformations minéralogiques d'une roche à la surface,
lorsqu'elle est exposée en particulier aux effets de l'eau.

Arène : Ce sont des formations géologiques résiduelles issues de l'altération in situ de roches
magmatiques ou métamorphiques.

Argile : Le terme argile correspond à l’ensemble des minéraux présentant une taille inférieure à 2 µm
dans une roche. Ces minéraux forment un empilement de feuillets. L'interstice entre les feuillets peut
contenir de l'eau ainsi que des ions.

Assainissement : L’assainissement est une démarche visant à améliorer la situation sanitaire globale
de l'environnement dans ses différentes composantes. Il comprend la collecte, le traitement et
l'évacuation des déchets liquides, des déchets solides et des excréments.

Attraction moléculaire : C’est une attraction qui ne se manifeste que de molécule à molécule.

Autoépuration de l'eau: C'est la possibilité de l'eau de recevoir et d'éliminer sans dommage, par voie
naturelle spontanée une certaine charge de polluants organiques.

Bactérie : Procaryote vivant, microscopique, formé d'une seule cellule individualisée et apte à se
reproduire.

Composé inorganique : Tout composé qui ne contient pas à la fois du carbone et de l'hydrogène.

Composé organique : Une molécule est dite organique si elle possède au moins une liaison C-H. Il
peut être d’origine naturelle ou produit par synthèse.

Contaminant : Il s'agit de toute substance qui n’est pas intentionnellement ajoutée à l’eau, mais qui
est cependant présente dans celle-ci.

Cycle hydrologique : Le cycle de l'eau (ou cycle hydrologique) est un modèle représentant le
parcours entre les grands réservoirs d'eau liquide, solide ou de vapeur d'eau sur Terre : les océans,
l'atmosphère, les lacs, les cours d'eau, les nappes d'eaux souterraines et les glaciers.

Développement durable : Développement capable de répondre aux besoins du présent sans


compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.

Dissolution : C’est le processus physico-chimique par lequel un soluté est dissous dans un solvant
pour former un mélange homogène appelé solution.
x

Eau adsorbée : C’est l’eau fixée sur les parois des grains du sol et/ou d’une roche.

Eau potable : On dit qu'une eau est potable lorsque sa consommation ne présente pas de danger pour
la santé humaine.

Eau usée : C’est l’ensemble des eaux issues de toutes les activités humaines, qu'elles soient
domestiques, industrielles, artisanales, agricoles...

Education au développement durable : Courant pédagogique proposé par l’Agenda 21 du Sommet


de la terre de Rio 1991 associant environnement et développement dans une perspective de société
durable. C’est un outil qui met en relation les sciences, la technologie, la gestion et la juridiction.

Electrolytes : Un électrolyte (liquide) est une substance conductrice d’électricité qui contient des ions
mobiles provenant d'un sel soluble (exemple : NaCl).

Evapotranspiration : L'évapotranspiration est la quantité d'eau transférée vers l'atmosphère, par


l'évaporation au niveau du sol et par la transpiration des végétaux.

Grès : Le grès est une roche détritique, issue de l’agrégation et la cimentation de grains de sable.

Horizon du sol : C’est une couche repérable et distincte du sol. L’ensemble des horizons du sol forme
le profil du sol.

Infiltration : Il désigne le processus par lequel l'eau pénètre le sol à partir de la surface du sol.

Kit : ce terme désigne un ensemble de choses nécessaires pour un usage donné.

Matière minérale : elle est formée de substances non vivantes : les roches et les sels minéraux, l’eau,
les substances contenues dans l’air comme le dioxyde de carbone.

Nappe d'eau souterraine : c’est une eau contenue dans les interstices ou les fissures d'une roche du
sous-sol qu'on nomme aquifère.

Oxydation : L'oxydation est une réaction chimique lors de laquelle un produit fixe de l'oxygène. En
perdant des électrons, une substance oxydée est alors sous sa forme réduite.

Pesanteur : C’est une force d'attraction exercée par la Terre sur un corps.

Phénologie : C’est l'étude de l'apparition d'évènements périodiques (annuels le plus souvent) dans le
monde vivant, déterminée par les variations saisonnières du climat.

Poudingue : Un poudingue est une roche sédimentaire détritique consolidée, constituée de débris
arrondis, qui sont d'anciens galets, qui ont subi un transport sur une certaine distance dans des rivières
ou sur un littoral.
xi

Ppm (Parties Par Million) : Il s'agit de l'unité communément utilisée pour exprimer les
concentrations de polluant lorsque celles-ci sont faibles (les concentrations plus élevées s'expriment en
pourcent). 1 ppm = 1 mg.L⁻

Roche perméable : C’est une roche qui peut être pénétrée ou traversée par un liquide ou un gaz.

Roches éruptives : Ce sont des roches magmatiques, résultant du refroidissement rapide du magma
arrivé à la surface.

Ruissellement : Il désigne en hydrologie le phénomène d'écoulement des eaux à la surface des sols.

Socle : C’est un ensemble rocheux induré composé de roches métamorphiques ou magmatiques sur
laquelle repose éventuellement une couverture sédimentaire ou volcanique.

Sol ferralitique : Couverture altérée de granites et de gneiss, pauvre en silice, mais riche en
hydroxydes de fer et d’aluminium.

Tectonique : C’est un mouvement naturel subit par une roche.

Titreur : C’est un appareil ou un dispositif de dosage utilisé en chimie analytique afin de déterminer
la concentration d'une espèce chimique en solution.

Zone saturée d’eau : Zone du sous-sol dans laquelle l'eau occupe complètement les interstices des
roches, formant dans un aquifère, une nappe d'eau souterraine.
xii

SOMMAIRE

LES MEMBRES DE JURY DU MEMOIRE DE .................................................................................... i


REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ii
LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................................iii
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ iv
LISTE DES ANNEXES .......................................................................................................................... vi
LISTE DES ABREVIATIONS .............................................................................................................. vii
GLOSSAIRE ........................................................................................................................................... ix
SOMMAIRE .......................................................................................................................................... xii
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE PROGRAMME GLOBE et NOTION DE
BASE EN HYDROGEOLOGIE......................................................................................................... 3
Chapitre I : GENERALITES SUR LE PROGRAMME GLOBE ...................................................... 4
I.1. Définition .................................................................................................................................. 4
I.2. Historique .................................................................................................................................. 4
I.3. Mission du GLOBE .................................................................................................................. 4
I.4. Les domaines de recherches GLOBE........................................................................................ 5
Chapitre II : NOTION DE BASE SUR L’HYDROGEOLOGIE ....................................................... 7
II.1. Définition ................................................................................................................................ 7
II.2. Les origines des eaux souterraines : le cycle de l’eau.............................................................. 7
II.3. Les principaux paramètres qui régissent le stockage de l'eau dans le sous-sol : la porosité et
la perméabilité des roches ............................................................................................................... 8
II.4. Notion d’aquifère ................................................................................................................... 10
II.5. Les constituants naturels des eaux souterraines ..................................................................... 12
II.6. Pollution de l’eau souterraine ................................................................................................ 13
DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX REALISES ................................................................................. 14
Chapitre III : METHODOLOGIE D’APPROCHE ET MILIEU D’ETUDE ........................................ 15
III.1. METHODOLOGIE D’APPROCHE ....................................................................................... 15
III.1.1. Etude bibliographique ....................................................................................................... 15
III.1.2. La formation ...................................................................................................................... 15
III.1.3. Le choix des sites............................................................................................................... 15
III.1.4. Les travaux sur terrains et en salle ..................................................................................... 15
III.1.5. Analyses et interprétations des résultats ............................................................................ 16
xiii

III.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE ............................................................................ 20


III.2.1. Contexte administratif et géographique............................................................................. 20
III.2.2. Contexte climatique .......................................................................................................... 23
III.2.3. Contexte géologique et pédologique ................................................................................. 23
III.2.4. Contexte hydrogéologique................................................................................................. 25
III.2.5.Quelques indices de développement des cinq Fokontany .................................................. 26
Chapitre IV : MATERIELS ET METHODES ...................................................................................... 28
IV.1. Echantillonnage ....................................................................................................................... 28
IV.2. Etudes sur terrain ..................................................................................................................... 28
IV.2.1. La transparence ................................................................................................................. 28
IV.2.2. La température................................................................................................................... 30
IV.2.3. L’oxygène dissous ............................................................................................................. 32
IV.2.4. La conductivité électrique ................................................................................................. 39
IV.2.5. Le pH................................................................................................................................. 41
IV.2.6. L’alcalinité ........................................................................................................................ 43
IV.2.7. Le Nitrate .......................................................................................................................... 46
TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET DISCUSSIONS ................................................................ 52
Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS ................................................................................... 53
V.1. TRANSPARENCE ................................................................................................................... 53
V.2. TEMPERATURE ...................................................................................................................... 53
V.3. OXYGENE DISSOUS .............................................................................................................. 54
V.4. PH et ALCALINITE ................................................................................................................. 56
V.5. CONDUCTIVITE ELECTRIQUE ........................................................................................... 57
V.6. NITRATE .................................................................................................................................. 59
V.7. RECAPITULATION DES RESULTATS ................................................................................ 60
V.8. GESTION DES DECHETS ...................................................................................................... 61
PARTIE IV : INTERETS DE L’ETUDE.............................................................................................. 62
Chapitre VI : INTERETS DE L’ETUDE .............................................................................................. 63
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 66
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................................. 67
WEBOGRAPHIE .................................................................................................................................. 69
1

INTRODUCTION

L'eau, source de vie sur terre, est essentielle à l'existence des êtres vivants animaux, végétaux
et micro-organismes. C’est le constituant majeur de la matière vivante. Actuellement, les questions sur
la situation mondiale des ressources en eau potable deviennent préoccupantes. L’eau recouvre 72% de
la surface du globe. Son volume total est estimé à 1,4 milliard de km³, mais 10 000 à 12 000 km³/an
seulement sont utilisables [MOREL ; 2007]. Or, ces minimes ressources sont encore menacées par une
consommation en nette augmentation et par une pollution accrue dans une localité surpeuplée où la
population ne cesse d’augmenter et où les modèles de consommation évoluent constamment [FAO,
2011]. L’alimentation en eau de plusieurs centaines de villes à travers le monde dépend des ressources
en eau souterraine. Or l’urbanisation croissante et incontrôlée, particulièrement dans les pays pauvres,
présente manifestement un impact négatif sur la quantité et la qualité de cette ressource précieuse
[FAO, 2011].

A Antananarivo, l’expansion et l’intensification des activités humaines (urbanisation,


implantations de diverses zones industrielles, démographie galopante) constituent les principales
sources de pollution du milieu naturel, en particulier les sols et les nappes d’eaux souterraines. Les
sites ‘’pollués’’ qui restent très localisés et ponctuels sont étroitement liés aux conditions
environnementales immédiates aux sites, notamment une contamination industrielle
[RASOLOMANANA et al, 2011]. Cette situation extrêmement menaçante nous a conduit à utiliser le
programme GLOBE pour mener des recherches sur la qualité de l’eau de puits dans quelques sites à
Antananarivo. Pour les habitants d’Antananarivo et ses périphéries, seuls 24% des ménages disposent
d’un branchement domestique, 75% ont recours aux bornes-fontaines et 1% utilise encore des puits
[www.newsmada.com]. Il est important de connaître l’état de l’eau en provenance de ces ressources
d’eau et d’y réfléchir particulièrement. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi le thème
"Evaluation des paramètres physico-chimiques de l'eau de puits en milieu urbain par l’utilisation de
l’approche intégrée et participative (GLOBE)". Ainsi, notre objectif est d'évaluer les paramètres
physico-chimiques des eaux dans 15 puits repartis dans cette zone afin de comparer toutes les données
reçues avec les normes. Pour mener scientifiquement ce travail, le problème qui se pose est : « A quoi
pourrait être due la mauvaise qualité de l’eau de puits ? » Notre hypothèse est que les eaux
souterraines de cette zone, contaminées par la pollution de surface, sont considérées comme non
potables.
2

Afin qu’on puisse vérifier cette hypothèse, ce travail comporte les différentes parties
suivantes: la première partie sera consacrée aux généralités, la deuxième partie va être réservée à la
présentation des méthodologies d’approche, du milieu d’étude ainsi que les matériels et méthodes, la
troisième partie fera état des résultats et discussions. Enfin, la dernière partie servira à développer les
intérêts de cette étude.
3

PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE


PROGRAMME GLOBE et NOTION DE BASE EN
HYDROGEOLOGIE
4

Chapitre I : GENERALITES SUR LE PROGRAMME GLOBE


Ce travail a été le fruit d’une collaboration entre les équipes du Programme GLOBE du
Ministère de l’Education Nationale et du Lycée Faravohitra.

I.1. Définition
Le GLOBE (Global Learning and Observations to Benefit the Environment), est un
programme international éducatif sur les sciences de l’environnement à l’échelle mondiale. Il propose
des apprentissages et observations au profit de l’environnement. En effet, il met en relation toutes les
entités en matière de recherche scientifique en vue de collecter des données fournies par les étudiants
avec des procédés expérimentaux. Ce programme est géré par l’University Corporation for
Atmospheric Research (UCAR), en partenariat avec Colorado State University (CSU) et financé par la
NASA (National Aeronautic and Space Administration), par le National Science Foundation (NSF) et
par le département d’Etat des Etats-Unis.

I.2. Historique
Crée en avril 1994, actuellement, on compte 25 266 écoles GLOBE établies dans112 pays du
monde entier dont 23 africains. Madagascar y a adhéré le 11 juin 1997. La mise en œuvre des activités
d’observation et de collecte des données dans les établissements GLOBE Madagascar a débuté le mois
du janvier 1998.

I.3. Mission du GLOBE


Il a pour principale mission d’améliorer l’enseignement et l’apprentissage de la science et de
promouvoir la réussite scolaire et la découverte scientifique. L’objectif consiste essentiellement à :
• améliorer le niveau des étudiants sur la recherche dans le domaine de l’environnement et de
la science du système terrestre;
• rehausser la prise de conscience environnementale des élèves ;
• faire participer les élèves à la compréhension des problèmes globaux qui concernent la Terre
entière.
A Madagascar, le programme GLOBE est particulièrement conçu pour véhiculer l’idée de la
durabilité à travers ses activités, son approche et ses créations afin d’améliorer la qualité de
l’éducation et donner plus de sens à l’apprentissage des élèves.
La réalisation de ce programme requiert la collaboration des entités dans le système éducatif dans la
conduite des activités éducatives et des recherches à l’échelle mondiale : lutte larvaire contre le
paludisme, contribution à la protection du patrimoine mondial, projet de recherche sur l’effet de
serre...GLOBE se fixe entre autre comme objectif de contribuer à l’alignement de la qualité de notre
éducation sur les normes internationales par l’utilisation des matériels de haute technologie et de
développer la créativité et l’auto-apprentissage des élèves.
5

Il constitue une partie prenante dans la réalisation des projets et activités comme : la création des
Centres de Technologie de l’Information et de la Communication au niveau des lycées en vue
d’améliorer les équipements pédagogiques et scientifiques.
Pour les élèves, le GLOBE les aide à mieux s’informer sur leurs environnements scientifiques avec les
concours des chercheurs dans le domaine de l’atmosphère, du l’hydrologie, du sol et de la couverture
végétale (phénologie). Ces recherches vont s’effectuer en fonction de leurs programmes scolaires
locaux et en créant des cartes et graphiques avec les outils de visualisation de GLOBE disponibles sur
le Site Web GLOBE (www.GLOBE.GOV) où ces apprenants peuvent publier les résultats de leurs
investigations.
Les étudiants GLOBE peuvent échanger des données et des informations entre eux par le biais du site
web GLOBE.
Ces élèves peuvent d’une part collaborer avec des scientifiques et d’autres étudiants GLOBE, ainsi
que des communautés universelles pour l’exploitation éducative des ces données. Et d’autre part ils
ont la possibilité de participer à des activités socioculturelles et éducatives au sein de leurs
communautés.

I.4. Les domaines de recherches GLOBE


GLOBE s’intéresse à tous les domaines de l’environnement : pollution, changement climatique,
développement durable, agroalimentaire, plantes envahissantes, etc. Depuis 2009, la plupart des
activités sont axées sur le changement climatique. Les tendances actuelles sont pour l’EDD ou
Education pour le Développement Durable. Au niveau des écoles GLOBE, on distingue quatre
principaux domaines de recherches GLOBE possibles.

a) L’Atmosphère
Les élèves peuvent effectuer des observations des nuages et participent aux mesures de la
température, de la précipitation, de la pression atmosphérique et de l’humidité.
b) L’Hydrologie
Les élèves vont réaliser des mesures des paramètres physico-chimiques des échantillons d’eau aux
alentours de leur école. Ils peuvent aussi prélever des données concernant la population des
micros invertébrés présents dans l’eau fraîche.
c) Le Sol
Les élèves vont initier à analyser le profil du sol pour déterminer les caractéristiques des ses
différentes couches. Ils procèdent aussi à des mesures régulières de l’humidité du sol à différents
endroits et différentes profondeurs et prélèvent la température à la surface du sol.
d) Couverture du sol
Il va incomber aux élèves d’étudier le revêtement du sol dans les zones de 15 km x 15 km avec
l’école au centre. Ils vont étudier plusieurs sites où ils détermineront le revêtement et observent les
espèces des plantes présentes et la végétation. Par la suite, ils créent une carte représentant la
6

couverture du sol des sites en se basant sur une image satellite et les données mesurées. Ils
peuvent aussi constater l’évolution du paysage au vue des images satellites prises sur plusieurs
années.
Il existe un sous domaine d’étude GLOBE : la phénologie.
Pour ce dernier, les élèves ont l’occasion d’étudier les adaptations des plantes et des animaux aux
saisons et aux changements climatiques.
7

Chapitre II : NOTION DE BASE SUR L’HYDROGEOLOGIE

II.1. Définition
L’hydrogéologie est une discipline de la géologie spécialisée dans la recherche, dans
l'exploitation, dans l'étude de la qualité et de la protection des eaux souterraines [FRANÇOIS, 2012].
2012]
Ce chapitre va être consacré pour développer les origines et les différents paramètres qui régissent le
stockage, la répartition et la circulation des eaux souterraines.

II.2. Les origines des eaux souterraines : le cycle de l’eau


L’eau voyage à travers la surface de la terre et dans l'atmosphère à travers un trajet connu sous
le nom de « cycle hydrologique ».

Figure 1: Cycle de l'eau (wikipedia)

On peut prendre comme origine de ce cycle les eaux qui affleurent à la surface de la terre
(océan, lacs, fleuves...). Sous l'effet du rayonnement solaire, ces eaux s'évaporent et rejoignent
l'atmosphère. Les vapeurs d'eau
'eau formées
formé s s'associent avec des particules disséminées
disséminé dans l'atmosphère.
Lorsque ces dernières sont suffisamment lourdes,
lourd elles tombent à la surface de la terre sous forme de
précipitation (pluie, grêle et neige…).
neige L’arrivée de la précipitation à la surface de la terre donne
naissance à trois processus qui sont : l'humidification du sol et l'infiltration, le ruissellement de surface
et l’évaporation.

II.2.1 L'humidification du sol et l'infiltration


Tout d'abord, l'eau de laa précipitation humidifie la partie superficielle du sol. Ensuite, si le sol
est poreux, une certaine quantité de la pluie s'infiltre dans le sous sol et donnera naissance à des eaux
souterraines.
8

II.2.2 Le ruissellement de surface


Si l'intensité de la pluie est suffisamment forte, une grande quantité de l'eau circule sur le sol
en suivant la ligne de la plus grande pente et rejoint les points bas de la surface topographique (fossés,
rivières,...).

II.2.3 L'évaporation et l’évapotranspiration


Si la température est très forte, l'eau évaporée en provenance des eaux en surface et ou
souterraines et ou des végétaux par l’intermédiaire de la transpiration est très considérable.

Quand le lieu de stockage de l'eau dans le sous sol est saturé, l'eau sort à travers des exutoires
naturels appelés « sources ». L’eau des sources rejoint les fleuves qui l'emporteront vers le lieu de
départ qui est l'océan.

II.3. Les principaux paramètres qui régissent le stockage de l'eau dans le sous-sol : la
porosité et la perméabilité des roches

II.3.1 La porosité des roches


C’est le pourcentage du volume d’une roche constitué par des pores et/ou des fissures et qui
peuvent êtres occupés par les gaz ou par des fluides. Autrement dit, c’est l’unité de volume de la roche
qui n’est pas occupé par la matière solide. On distingue deux types de porosité : la porosité d’interstice
et la porosité de fissure.

II.3.1.1 La porosité d’interstice


Cette porosité correspond à celle des roches dans laquelle entrent les minéraux qui sont plus
ou moins cimentés subsistent des pores. Un exemple de la roche qui présente ce type de porosité est le
grès.

I.3.1.2 La porosité de fissure


Ce second type est présent dans les roches compactes. Par le jeu de tectonique, ces roches
peuvent subir des fissurations qui sont à l’origine des fissures (exemples : granite, gneiss…).

Il faut noter que ces deux types de porosité peuvent coexister dans une même roche [MARSILY,
2004].

II.3.2 La perméabilité des roches


C’est la capacité d’une roche à laisser passer un fluide à travers ses pores et ou de ses fissures.
Selon la perméabilité d’une roche, on distingue les roches imperméables et les roches perméables.

II.3.2.1. Les roches imperméables


L’arrangement des minéraux qui constituent ces roches empêche la circulation des fluides à
travers ses pores ou ses fissures (exemple : argile pure).
9

II.3.2.2. Les roches perméables


Elles se subdivisent en deux catégories qui sont les roches perméables en grand et les roches
perméables en petit.

a) Les roches perméables en grand ou à perméabilité indirecte, ou encore de fissure :

Elles se laissent traverser par des fluides par l’intermédiaire de ses fissures (ex: calcaires, grès,
schistes, galets et certains poudingue, roches éruptives et métamorphiques).

b) Les roches perméables en petit appelées aussi à perméabilité directe ou d'interstice:

Dans ce cas, les pores qui subsistent entre les minéraux sont plus ou moins interconnectés pour laisser
circuler les fluides.

II.3.3. Le mode de répartition de l’eau dans une roche poreuse


L’eau qui s’infiltre dans une roche poreuse va se subdiviser en deux principaux types qui sont l’eau
liée et l’eau libre.

II.3.3.1 L’eau liée


Elle est attachée à la surface des minéraux sous l’effet des attractions moléculaires qui
existent entre les molécules d’eau et celles des minéraux. Il s’agit d’une eau adsorbée à la surface des
minéraux. Elle est particulièrement importante dans les argiles entrainant la réduction du volume d’eau
qui peuvent circuler librement.

La figure 2 ci-dessous montre la structure d’eau adsorbée au contact d’une particule solide A. La
courbe dessine la variation de la force d’attraction selon le profil AB en fonction de la distance à la
particule.
10

Figure 2 : Structure de la couche d'eau adsorbée [MARSILY, 2004]

II.3.3.2 L’eau libre


Elle peut se déplacer à travers les pores et/ou dans les fissures, surtout sous l’effet de la
pesanteur. C’est pourquoi elle peut être dénommée aussi eau de pesanteur ou eau de gravité
[MARSILY, 2004].

Outre ces deux types d’eau, il en existe un troisième qui n’est ni liée ni libre. Cette eau est
emprisonnée dans des pores fermées.

II.4. Notion d’aquifère


Définition : Un aquifère est une couche de roche poreuse et perméable reposant sur une roche
imperméable et pouvant contenir de l'eau exploitable par l'Homme. Il est formé de deux zones qui sont
la zone saturée d'eau et la zone non saturée d'eau.

• La zone saturée d'eau est située sur la roche imperméable. Dans cette zone, les pores et ou les
fissures sont toutes occupées par l'eau qui forme une nappe.
• La zone non saturée d'eau se trouve au dessus de la zone saturée d'eau. Les pores et ou les
fissures sont occupées non seulement par l'eau mais aussi par des gaz.
11

II.4.1Les différents types d'aquifère


La configuration de l'aquifère portant sur ses limites géologiques permet de distinguer trois
principaux types d'aquifères : l'aquifère à nappe libre, l'aquifère à nappe captive et l'aquifère à nappe
semi-captive.

Figure 3 : Nappe libre et nappe captive

Source : coranmiracle.unblog.fr

II.4.1.1. L’aquifère à nappe libre

C’est un aquifère qui n'est pas surmonté par une roche. L'eau peut s'infiltrer directement dans
la zone saturée et la surface de la nappe d'eau peut monter ou descendre librement.

II.4.1.2. L'aquifère à nappe captive


Il est situé entre deux couches imperméables. C'est la suite d’un aquifère à nappe libre assurant
son alimentation.

II.4.1.3. L'aquifère à nappe semi-captive


Cet aquifère est surmonté d’une roche présentant une faible, voire une très faible perméabilité.
Dans ce cas, il peut y avoir une contamination de la nappe d'eau avec celle qui traverse cette roche.
12

II.5. Les constituants naturels des eaux souterraines

II.5.1. Les matières minérales


Parmi les matières minérales dans l’eau, on distingue les électrolytes et les gaz dissous.

II.5.1.1. Les électrolytes


On peut citer deux types d’électrolytes :

• les électrolytes fondamentaux : HCO₃⁻, CO₃²⁻, Ca²⁺, OH⁻, et H⁺…


• les électrolytes caractéristiques : Mg²⁺, Fe²⁺, Mn²⁺, Al³⁺, Cl⁻, SO₄²⁻, NO³⁻...

Durant l'infiltration et le stockage des eaux de pluie à travers les différents horizons du sol jusqu'à
l'encontre d'une roche imperméable, elles dissolvent progressivement les minéraux qu’elles
rencontrent.

EXEMPLE : cas des sols ferralitiques dont les constituants minéraux sont :

- les minéraux argileux : kaolinite (Si₂O₅Al₂(OH) ₄), smectite, illite, chlorite et surtout
vermiculite ;

- les oxyhydroxydes d’aluminium : gibbsite (ᾳ-Al(OH) ₃), boehemite ;

- les oxyhydroxydes de fer : goethite (-FeOOH), l’hématite (-Fe₂O₃), ferrihydrite (FeOOH


amorphe) [RAHAJAHARITOMPO, 2004].

L’eau des nappes des sols ferralitiques peuvent donc contenir en plus du fer, du silicium et de
l’aluminium comme éléments minéraux sous l’effet de la dissolution.

Ensuite, la vitesse d'infiltration de l'eau.

Enfin, le temps de renouvellement de l'eau de la nappe par l’eau d’infiltration.

I.5.1.2. Les gaz dissous : O₂, N₂, CO₂…


Ces gaz tirent leur origine des échanges entre l’eau et l’atmosphère. Ils résultent aussi des
activités physiologiques (respiratoires, métaboliques…) des êtres aquatiques.

II.5.2. Les composés organiques


Ils sont formés par des produits issus des végétaux, des animaux et des microorganismes
altérés en stade de décomposition variée (exemple : les acides humiques). Ces éléments parviennent
dans les nappes par lessivage des pluies.
13

II.6. Pollution de l’eau souterraine

On peut définir une eau propre destinée à la consommation humaine comme une eau ayant des
caractères physico-chimiques et biologiques répondant à des normes qui fixent les teneurs limites des
substances pouvant nuire la santé. Donc, même les eaux, n’ayant jamais eu de contamination
artificielle sont considérées comme non potables si leurs caractères physico-chimiques et
microbiologiques ne correspondent pas aux normes requises. L’annexe I représente les principales
substances chimiques organiques et inorganiques à l’exclusion de tous contaminants biologiques
considérés comme polluants des nappes.
14

DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX REALISES


15

Chapitre III : METHODOLOGIE D’APPROCHE ET MILIEU D’ETUDE

III.1. METHODOLOGIE D’APPROCHE


Cette partie présente les procédés méthodologiques mis en œuvre pour mener l’étude sur
terrain. Cette méthodologie a débuté par la recherche bibliographique. Il s’agit de consulter des
ouvrages traitant le sujet relatif à notre thème.

III.1.1. Etude bibliographique


Pour la réalisation de cette étude bibliographique, plusieurs centres de documentation ont été
fréquentés :

 Des bibliothèques, entre autre les


• Bibliothèque de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) à Ampefiloha.
• Bibliothèque de l’Ecole Supérieure des Sciences agronomiques (ESSA) à Ankatso.
• Bibliothèque Nationale d’Ampefiloha à Antananarivo.
 Des services de documentation et d’information
• Agence universitaire de la francophone d’Ankatso
• Office National de l’Environnement d’Antaninarenina
 Des recherches sur internet à partir du moteur de recherche Google.

A ce propos, des informations supplémentaires ont été recueillis suite à la consultation des ouvrages se
rapportant au thème étudié.

III.1.2. La formation
Avant d’entamer les travaux sur terrains, une formation portant sur le thème :
« EVALUATION DE LA QUALITE DE L’EAU » a été effectuée au sein du Lycée Jules Ferry.
Pendant cette formation, les élèves GLOBE du lycée Faravohitra ont reçu des informations relatives
aux paramètres qui pouvaient influencer la qualité de l’eau ainsi que des instructions sur les procédés
de mesure des paramètres physico-chimiques de l’eau.

III.1.3. Le choix des sites


Les sites hydrologiques GLOBE sont fixés dans les 15 km x 15 km autour de l’école. Situés
dans ces zones, 15 puits localisés dans le cinquième arrondissement de la commune urbaine
d’Antananarivo ont été choisis. Ce choix a été effectué sous condition d’avoir obtenu l’autorisation
préalable des propriétaires.

III.1.4. Les travaux sur terrains et en salle


Sept paramètres physico-chimiques de l’eau ont été effectués. Ce sont : la transparence, la
température, la teneur en oxygène dissous, la conductivité électrique, le pH, l’alcalinité et la teneur en
nitrate.
16

Les mesures des paramètres ont été réalisées par les élèves GLOBE du Lycée Jules Ferry de
Faravohitra, sauf celles qui doivent être obligatoirement faites sur terrain telles que : la mesure de la
transparence, la température et la fixation de l’oxygène dissous. Les autres mesures ont été effectuées
en classe dans les 2 heures qui suivent la récolte de l’échantillon pour les mesures de l’oxygène et du
pH et dans les 24 heures pour les mesures de la conductivité électrique, de l’alcalinité et de la teneur
en nitrate.

La mesure de la transparence de l’eau a été effectuée en premier lieu. Viennent ensuite les mesures de
la température, de l’oxygène dissous, de la conductivité électrique, de la salinité, du pH, de l’alcalinité,
et enfin de la teneur en nitrate.

Les mesures de chaque paramètre ont été effectuées au moins trois fois pour s’assurer de la fiabilité
des résultats.

La liste des élèves qui ont participé au relevé des données est figurée dans l’annexe II.

III.1.5. Analyses et interprétations des résultats


Les résultats obtenus sont ensuite interprétés et comparés aux normes de potabilité de l’eau
adoptés par l’Etat Malgache et/ou de l’OMS (tableau I) ainsi qu’aux grilles d’évaluation de la qualité
de l’eau du SEQ-eau (tableau II) et de Rodier (tableau III) afin de déduire si l’eau en question est
potable ou non.

Tableau I : Normes de potabilité de l'eau de consommation

Caractéristiques unités Norme de l’OMS Norme Malgache


Paramètres organoleptiques
Couleur Incolore Incolore
Odeur Absence Absence
Saveur désagréable Absence
Paramètres physiques
Température °C Inférieur à 25
pH 6,5-9,5 6,5-9
turbidité NTU 5 5
Conductivité µs/cm Inférieur à 2000 Inférieur à 3000
Paramètres chimiques :
• Eléments normaux
Dureté mg/1en CaCO3 200 500
Calcium mg/1 200
Magnésium mg/1 50
Chlorure mg/ l 250 250
O₂ dissous % de saturation % 75
Sulfate mg/l 500 250
• Eléments indésirables
17

Matière organique alcalin mg/l 2 2


Matière organique acide mg/l 5 5
Ammonium mg/l 0 ,5 0 ,5
Nitrate mg/l 0,2 0,1
Nitrites mg/l 50 50
Azote total mg/l 2
Phosphore mg/l 5
Manganèse mg/l 0,4 0,05
Zinc mg/l 3 5
Aluminium mg/l 0,2 0,2
Manganèse mg/l 0,4 0,05
Baryum mg/l 0,7 1
Cuivre mg/l 2 1
Argent mg/l 0,01
Fer total mg/l 0,5
• Paramètres toxiques
Arsenic mg /1 0,01 0,05
Cyanure mg/l 0,07 0,05
Plomb mg/l 0,01 0,05
Nickel mg/l 0,07 0,05
Chlore totale mg/l 0,05 0,05
Cadmium mg/l 0,003 0,005
Mercure mg/l 0,005 0,001
Polychloro-biphenyl PCB mg/l 0
Paramètres bactériologiques
Coliformes fécaux UFC/100 ml 0 0
Coliformes totaux UFC/100 ml 0 0
Streptocoques fécaux UFC/100 ml 0 0
Clostridium sulfo-réducteur UFC/20 ml 0 Inférieur à 2
Escherichia coli UFC/100 ml 0 0

Sources : [WATERAID MADAGASCAR, 2004], [STUDER P., 2008] et [ www.lenntech.com].


18

Tableau II : Grille d'évaluation de la qualité de l'eau du SEQ-eau

Qualité de l’eau Très bonne Bonne Passable Mauvaise Très mauvaise


(1A) (1B) (2) (3) (4)
Code de couleur BLEU VERT JAUNE ORANGE ROUGE
MATIERES ORGANIQUES ET
OXYDABLES
Oxygène dissous (mg/l O₂) 8 6 4 3
Taux de saturation en oxygène (%) 90 70 50 30
DBO (mg/l O₂) 3 6 10 25
DCO (mg/l O₂) 20 30 40 80
Carbone organique (mg/l C) 5 7 10 15
NH₄⁺ (mg/l NH₄) 0,5 1,5 4 8
NKJ (mg/l N) 1 2 6 12
MATIERES AZOTEES HORS
NITRATES
NH₄ (mg/l NH₄) 0,1 0,5 2 5
NKJ (mg/l N) 1 2 4 10
NO₂⁻ (mg/l NO₂) 0,03 0,3 0,5 1
MATIERES PHOSPHOREES
PO₄³⁻ (mg/l PO₄) 0,1 0,5 1 2
Phosphore total (mg/l P) 0,05 0,2 0,5 1
EFFETS DES PROLIFERATIONS
VEGETALES
Chlorophylle a + phéopigments 10 60 120 240
(µg/l)
Taux de saturation en O₂ 110 130 150 200
pH 8,0 8,5 9,0 9,5
∆O₂ (mini-maxi) (mg/l O₂) 1 3 6 12
PARTICULES EN SUSPENSION
MES (mg/l) 25 50 100 150
Turbidité (NTU) 15 35 70 100
Transparence SECCHI (cm) 200 100 50 25
TEMPERATURE
1ère catégorie piscicole 20 21,5 25 28
2nde catégorie piscicole 24 25,5 27 28
ACIDIFICATION : - pH min 6,5 6,0 5,5 4,5
-pH max 8,2 9 9,5 10
Aluminium dissous (µg/l)
pH ≤ 6,5 5 10 50 100
pH > 6,5 100 200 400 800
NITRATES : NO₃⁻ (mg/l) 2 10 25 50

Source : [SEQ-eau, 2003]


19

La grille du SEQ-eau fixe 5 classes de qualité :

• La classe 1A, (en bleu) caractérise les eaux ne présentant pas de polluant, aptes à satisfaire les
usages les plus exigeants en qualité. La qualité est « très bonne ».
• La classe 1B, (en vert) caractérise les eaux d’une qualité légèrement moindre, ces eaux
peuvent néanmoins satisfaire tous les usages. La qualité est dite « bonne ».
• La classe 2, (en jaune) caractérise les eaux d’une qualité « passable », suffisante pour
l’irrigation, les usages industriels, la production d’eau potable après un traitement
poussé. L’abreuvage des animaux est généralement toléré. Le poisson y vit
normalement mais sa reproduction peut y être aléatoire.
• La classe 3, (en orange) caractérise les eaux d’une qualité « mauvaise », juste apte à
l’irrigation, au refroidissement et à la navigation. La vie piscicole peut subsister dans ces
eaux, mais cela est aléatoire.
• La classe 4, (en rouge) caractérise les eaux inaptes aux usages cités plus haut. La qualité est
dite « très mauvaise ».

Tableau III : Critères d'appréciation de la qualité générale de l'eau [Rodier en 2005]

Critère de qualité Valeurs des paramètres déterminant les niveaux de qualité


1A A2 2 3
Température 20° 20° à 22°C 22 à 25°C 25° à 30°C
O₂ dissous (mg/l) 7 5à7 3à5 milieu aérobie à
O₂ dissous en % sat. 90 % 70 à 90 % 50 à 70 % maintenir en
permanence
DBO5 (mg d'O₂/l) 3 3 à5 5 à 10 10 à 25
Oxydabilité (mg d'O2/l) 3 3 à5 5à8 -
DCO (mg O₂/l) 20 20 à 25 25 à 40 40 à 80
NH₄ (mg/l) 0,1 0,1 à 0,5 0,5 à 2 2 à 80
Ecart de l'indice 1 2 ou 3 4 ou 5 6 ou 7
biotique par rapport à
l'indice normal (10)
Fer total mg/l précipité 0,5 0,5 à 1 1 à 1,5
et en solution
Mn total (mg/l) 0,1 0,1 à 0,25 0,25 à 0,5
Matières en suspension 30 30 30 30 à 70
totales (mg/l)
Matières décantables <0,5 <1
20

(mg/l)
Couleur (mg Pt/l) 10 à 20 20 à 40 40 à 80
absence de coloration
visible
Odeur non perceptible ni saveur, ni pas d'odeur perceptible à
odeur distance du cours d'eau
Substances extractibles 0,2 0,2 à 0,5 0,5 à 1 >1
au chloroforme (mg/l)
Graisses et huiles néant néant trace présence
Phénols (mg/l) 0,001 0,001 0,001 à 0,05 0,05 à 0,5
Toxique norme permissible pour la vocation la plus
exigeante pour préparation d'eau alimentaire
pH (u.c) 6,5-8,5 6,5-8,5 6,5-8,5 5,5 - 9,5
Le tableau III ci-dessus présente les valeurs des paramètres physico-chimiques de l’eau lui rendant
aptes aux principaux usages anthropiques et à la vie des poissons. Ainsi, on distingue quatre classes
qui sont :

• Classes 1A et 1B correspondant à une eau potable après traitement simple ou normal. Elle
peut être utilisée aussi dans les industries alimentaires et pour l’abreuvage des animaux. Le
poisson y vit et se reproduit normalement.
• Classe 2 convenant à l’irrigation ; à l’usage industriel, à l’alimentation humaine après
traitement poussé et à l’abreuvage des animaux. Poisson y vit normalement mais leur
reproduction y est aléatoire.
• Classe 3 correspond seulement à l’eau ne pouvant être servit que pour l’irrigation. La vie des
poissons y est aléatoire.

III.2. PRESENTATION DU MILIEU D'ÉTUDE

III.2.1. Contexte administratif et géographique


La zone d’étude qui se situe dans la partie des hautes terres centrales de Madagascar fait
administrativement partie de la région d’Analamanga. Elle est composée de 5 Fokontany : Andraisoro,
Tsarahonenana, Ampanotokana, Ambohimirary et Nanisana, qui se trouvent tous dans le cinquième
arrondissement de la Commune Urbaine d’Antananarivo Renivohitra. Cette zone s’étend entre les
coordonnées géographiques suivantes :

-entre 47,55 et 47,56 de longitude Est

-entre 18,88 et 18,91 de latitude Sud


21

La figure 4 ci-après montre la localisation des sites d’étude.

Figure 4 : Localisation administrative et géographique des sites d'étude

Source : BD 500
22

Le tableau VI ci-après enregistre les coordonnées géographiques de sites d’étude.

Tableau IV : Coordonnées géographiques des quinze puits

Numéros du site Altitudes (m) Longitudes Est Latitudes Sud


1 1294,8 47,558918 18,90628
Andraisoro 2 1311 47,55141 18,90653
3 1300,8 47,5522 18,90529
4 1325 47,54879 18,90237
Tsarahonenana 5 1314,8 47,54945 18,90346
6 1288,6 47,55164 18,90143
7 1300,8 47,55737 18,89723
Ampanotokana 8 1289,4 47,55319 18,90008
9 1281,2 47,55327 18,89777
10 1315 47,55114 18,89727
Ambohimirary 11 1285 47,55018 18,89766
12 1275,4 47,55043 18,89445
13 1281,8 47,55122 18,89102
Nanisana 14 1271,4 47,5521 18,88851
15 1265,8 47,54888 18,88697
23

III.2.2. Contexte climatique


La figure 5 suivante représente la durée des mois sec et humide de la région Analamanga durant les
années 2011, 2012 et 2013.

300 100
283,3
250
80

200 193,9

Température
Pliviométrie

60
171,3
161,5
150 Pluie (
122,6 121,8 40 mm )
100
Températ
20
56 21,1 22,5 22,5 21,1 21,8 21,4 18,8 20 ure ( ° C )
50 15,7 16,5 18 17,1
24,8
0 0,4 1,1 1,3 3,70

Mois

Figure 5 : Diagramme ombrothermique de la région Analamanga.

Source : Données météorologiques de la Service Météorologique d’Ampandrianomby

D’après ce diagramme, notre zone d’étude compte respectivement six mois humides s’étendant
d’octobre à avril et six mois secs de mai à septembre.

L’ensemble de la région reçoit une précipitation importante pendant le mois de janvier


(288,3mm).durant ces trois années (2011, 2012 et 2013). Elle présente une moyenne pluviométrique
mensuelle de l’ordre de 95,14.

III.2.3. Contexte géologique et pédologique


Située dans les hautes terres de Madagascar, la zone d’étude se trouve sur le vieux socle
précambrien constitué par des gneiss et des migmatites. Ces roches sont coiffées par des sols
ferralitiques rouges qui résultent de l’altération sur place du socle. Ces sols sont des sols pauvres en
matières organiques [RAHAJARITOMPO, 2003].
24

Légendes

Figure 6 : La formation géologique au niveau de la zone d'étude.

Source : BD 500
25

III.2.4. Contexte hydrogéologique


Du fait de leur porosité élevée et de leur faible perméabilité, les formations d’altération du
socle forment une couche aquifère qui abrite une nappe libre nommée « nappe d’arène » (figure 7).
Cette nappe est actuellement exploitée pour l’usage ménager de certaines populations et sert de puits
individuels ou collectifs [RASOLOMANANA et Al., 2011].

Légendes

Figure 7 : La formation hydrogéologique au niveau de la zone d'étude.

Source : BD 500
26

III.2.5.Quelques indices de développement des cinq Fokontany


Tableau V : Quelques données concernant les cinq Fokontany

Fokontany Andraisoro Tsarahone- Ampanoto- Ambohimirary Nanisana


Paramètres nana kana
Nombre de la population 32 171 19 500 12 865 15 100 21 000
Etendu du fokontany 2,992 0,4 0,6 3
(km²)
Densité (nombre 10 752 48 750 25 166, 7 000
d’habitant/km²)
Equipement Bornes 21 09 08 05 11
publiques fontaines
Bacs à 02 03 0 02 08
ordures
Source : Fiches monographiques des 5 fokontany, année 2013.

III.2.5.1. Population
En 2012, le nombre total de population dans ces cinq Fokontany s’est élevé à 100 636
habitants, avec une densité moyenne de 22 917 hab/km2. Les habitants sont très mal-repartis : le
fokontany le plus peuplé est celui de Tsarahonenana (avec une densité deux fois plus élevée que la
moyenne), le moins peuplé est le Fokontany de Nanisana.

III.2.5.2. Accès à l’eau potable


L’alimentation en eau par le réseau de distribution de la JIro sy RAno MAlagasy (JIRAMA)
est la plus utilisée avec le taux de 72,36% en 2010 [ONE, 2012]. Les ratios de couverture en bornes
fontaines sont très faibles : environ une borne fontaine pour 1 736 habitants (en considérant qu’une
connexion particulière pour 17 habitants [BANQUE MONDIAL, 2011] et que 1% de la population
utilise des puits [www.newsmada.com]). Les puits sont utilisés par la plupart des habitants qui vivent
à proximité des rizières et aussi quasiment par tous les habitants en cas de coupure de
l’approvisionnement en eau par la JIRAMA.

III.2.5.3. L’assainissement
Comme dans presque tous les Fokontany de la CUA, l'usage de fosse septique y demeure
marginal. Les plus utilisés sont les fosses sèches (environ 3/4 des ménages). Lorsqu’elles commencent
à être remplies, presque la totalité des ménages enterrent les contenus et creusent de nouvelles fosses,
ou alors les vident manuellement et les éparpillent ou les déversent quelque part dans la nature,
surtout pendant les saisons de grande pluie. Les eaux usées y sont gérées localement avec des
27

systèmes autonomes (exemple : utilisation des fosses septiques) ou par épandage direct sur le sol, ou
bien déversées dans les réseaux de canalisation pluviaux [BANQUE MONDIAL, 2011].

Le ramassage des ordures laisse encore à désirer dans l’ensemble des zones d’étude. Il n’y a que 15
bacs à ordure pour les 5 Fokontany, soit 1 pour 6709 habitants. Il est constaté très souvent qu’au lieu
de jeter leurs ordures dans les bacs, beaucoup de gens s’en débarrassent dans les canaux d’évacuation
des eaux usées.
28

Chapitre IV : MATERIELS ET METHODES


Tous les matériels utilisés et les procédés mis en œuvre dans ce chapitre sont consignés dans les
guides des enseignants GLOBE [GLOBE, 2005].

IV.1. Echantillonnage
Les prélèvements des échantillons ont été effectués la matinée de 10 à 11h, à l’aide d’un seau attaché à
une corde et manipulé mécaniquement. Avant de puiser l’eau d’échantillonnage, il est nécessaire de
rincer le seau à l’aide de l’eau tout en évitant le retour de l’eau de rinçage dans le site
d’échantillonnage. A titre de précaution, il est essentiel de faire descendre doucement le sceau pour ne
pas perturber les substrats se trouvant au fond du puits. Le prélèvement concerne uniquement les eaux
de surface, donc on laisse le sceau jusqu’à ce qu’il se remplisse aux 2/3 puis on le remonte. Les
mesures sur terrain et la mise en bouteille sont à effectuer immédiatement après l’échantillonnage sans
laisser l’échantillon sous le soleil ni attendre plus de 10 minutes.

IV.2. Etudes sur terrain


Les prélèvements et les mesures ont été effectués entre le mois de juin et le mois de juillet
2014.

Les dates exactes des prélèvements et des mesures sont reportées dans l’annexe III.

IV.2.1. La transparence

IV.2.1.1.Définition
La transparence de l'eau est caractérisée par sa propriété à transmettre la lumière. Elle est fonction de
l'absence ou de la présence des matières pouvant absorber ou diffuser la lumière qui est le fournisseur
de l’énergie nécessaire à la photosynthèse. Ces matières peuvent être des particules et/ou des
molécules d'origine minérale (argile, limons...), ou organique (débris des végétaux et animaux).
29

IV.2.1.2. Mesure de la transparence

Figure 8 : Tube de transparence

Source : cliché de l’auteur

Cette propriété est mesurée à l’aide d’un tube de transparence de 120 cm de longueur (figure 8). C'est
un tube transparent laissant passer la lumière par les cotés et par le dessus. Cet instrument permet donc
d'évaluer la transparence d'une colonne d'eau de 120cm de long et de mesurer la pénétration de la
lumière à travers la surface de l’eau. Le fond de ce tube est formé d’un disque dont la face supérieure
comporte quatre quadrants égaux. Les quadrants opposés sont peints en noir et blanc. Les résultats
obtenus sont exprimés en cm.

IV.2.1.3. Procédés
Les étapes suivantes s’effectuent après échantillonnage

- Positionner le tube dans un lieu ombragé.


- Verser l’échantillon d’eau dans le tube à l’aide d’une coupe.
- Observer à chaque instant le motif au fond du tube à travers son ouverture. Quand le motif
(quadrants) n’est plus visible, on arrête l’ajout d’eau.
30

- Noter le niveau de l’eau dans le tube.

Remarques :

• Si le motif reste toujours visible même si le tube est déjà rempli, on note tout simplement
>120 cm.
• Cette mesure doit être faite rapidement avant que les particules dans l’eau ne se déposent
au fond du tube et cachent le motif.

IV.2.2. La température

VI.2.2.1. Définition
Il est très important de déterminer la température de l'eau car elle a une influence sur quelques
propriétés physico-chimiques et biologiques de l'eau telles que :

• la dissociation des sels ;


• la solubilité des gaz (oxygène, gaz carbonique...). Le taux d’oxygène dissous dans l’eau est
une fonction décroissante de la température c'est-à-dire que quand la température augmente
la quantité d’oxygène dissous diminue. Ces deux paramètres sont nécessaires pour tester la
fiabilité des résultats ;
• l’augmentation de la vitesse des réactions chimiques et biochimiques (exemple :
métabolismes) de 2 à 3 facteurs pour une augmentation de la température de 10 degrés
Celsius (°C) [VILLERS et al, 2005].
31

IV.2.2.2. Mesure de la température

Figure 9 : Thermomètre à alcool

Source : cliché de l’auteur

La mesure de la température a été effectuée sur terrain immédiatement après échantillonnage à


l'aide d'un seau et en utilisant un thermomètre à alcool gradué (figure 9). Les résultats sont exprimés
en °C.

IV.2.2.3. Procédures
Avant de faire la mesure de la température, la vérification de la colonne d’alcool dans le thermomètre
est indispensable afin de déceler d’éventuelle bulle d’air n’y soit emprisonnée. Les étapes suivantes
vont nécessairement s’imposer :

• enfoncer le bout du thermomètre dans l’eau à une profondeur de 10 cm.


• attendre 3 minutes.
• lire la température de l’eau en laissant le thermomètre dans l’eau.
• laisser le thermomètre dans l’eau.
• attendre 1 minute.
• lire de nouveau la température. Cette température doit être la même que la première.
• noter la température de l’eau.
32

IV.2.3. L’oxygène dissous

IV23.3.1. Définition
De nombreux gaz tels que le dioxygène (0₂) peuvent être dissous dans l’eau. La présence de ce gaz
dans l’eau résulte principalement de la photosynthèse des plantes aquatiques ou de l’ajout de
l’oxygène de l’air suite à l’agitation de l’eau. C’est un des paramètres le plus important pour
déterminer les propriétés de l’eau car il intervient dans de nombreux processus chimiques et
biologiques dans l’eau, entre autres, l’oxydation des déchets minéraux, de la matière organique et des
nutriments. Il conditionne également la vie aquatique (aérobiose et anaérobiose).

IV.2.3.2. Mesure de l'oxygène dissous

Figure 10 : Kit de mesure de l'oxygène dissous dans l'eau

Source : cliché de l’auteur

L'oxygène dissous est mesuré à l'aide d'une trousse de marque « Lamotte » (figure 10). Cette trousse
contient les matériels suivants :

− Une bouteille d'échantillonnage en verre 60ml ;

− Une solution de sulfate de manganèse (MnSO₄) ;

− Une solution contenant de l'iodure de potassium et de l’hydroxyde de potassium (KOH/KI) ;

− Une solution d'acide sulfurique (H₂SO₄) ;

− Une solution de thiosulfate de sodium (Na₂ S₂SO₃) ;

− Une solution d'amidon soluble ;


33

− Un titreur à lecture directe gradué de 0 à 20. Chaque division mineure sur l’échelle du titreur
correspond à 0,2 ppm d’oxygène dissous ;

− Un tube à essai gradué en verre.

IV.2.3.3. Procédures
Etape 1 - Prélèvement de l'échantillon

Cette opération de prélèvement requiert des procédés à effectuer rigoureusement. Ils


consistent tout d’abord à rincer la bouteille avec de l'eau d'échantillonnage trois fois. Ensuite, la
bouteille est fermée hermétiquement et plongée à une profondeur désirée. Après, quand elle est
complètement immergé, on retire le bouchon et on laisse la bouteille se remplir (figure 11). Pour
déloger les bulles d'air, il est nécessaire d’appuyer sur les côtés de la bouteille. Tout en laissant encore
la bouteille immergée, on replace le bouchon. Enfin, après s’être assuré qu'il n'existe plus de bulles
d'air piégées à l'intérieur, on récupère la bouteille (figure 12).

Figure 11 : Prélèvement de l'échantillon Figure 12 : Bouteille d'échantillonnage


d'eau remplie de l’échantillon d’eau

Sources : cliché de l’auteur

Etape 2 - Ajout des réactifs

REMARQUE: tout en ajoutant les réactifs, on veille à ne pas introduire de l'air dans l'échantillon.

On retire le bouchon de la bouteille immédiatement et on ajoute 8 gouttes la solution de sulfate de


manganèse (figure 13); puis 8 gouttes de la solution (KOH /KI) (figure 14). On rebouche après le
flacon et on mélange le contenu en retournant plusieurs fois la bouteille.
34

Figure 13 : Ajout de la solution de sulfate de Figure 14 : Ajout de la solution contenant de


manganèse l'iodure de potassium et de l’hydroxyde de
potassium
Sources : Clichés de l’auteur

Ces réactifs réagissent pour former un précipité blanc de l'hydroxyde de manganèse (Mn(OH) ₂)
(figure 15).

MnSO₄ + 2KOH Mn (OH) ₂ + K₂ SO₄

Sulfate de Manganèse + Hydroxyde de potassium Hydroxyde de Manganèse +Sulfate de potassium

Figure 15 : Précipité d'hydroxyde de manganèse

Source : Cliché de l’auteur


35

Immédiatement après la formation du précipité, l'oxygène dans l'eau oxyde une quantité équivalente de
l'hydroxyde de manganèse pour donner de l’hydroxyde manganique de couleur brune. Pour chaque
molécule d'oxygène dans l'eau, quatre molécules d’hydroxyde de manganèse sont converties en quatre
molécules d'hydroxyde manganique. Chimiquement, cette réaction s’écrit comme suit :

4Mn (OH) ₂ + O₂ + 2H₂O 4Mn (OH) ₃

Hydroxyde de manganèse + oxygène + eau hydroxyde manganique

Le précipité est laissé s'établir au fond de la bouteille.

Ajout de l’acide sulfurique.

Figure 16 : Ajout de l'acide sulfurique

Source : Cliché de l’auteur

On ajoute 8 gouttes d'acide sulfurique à l'échantillon (figure 16). L'acide convertit l’hydroxyde
manganique en sulfate manganique. On bouche et on retourne doucement plusieurs fois la bouteille
afin de mélanger le contenu jusqu'à ce que le précipité et le réactif soient totalement dissous. La
solution va prendre une coloration entre jaune clair à l’orange si l’échantillon contient de l'oxygène
dissous (figure17).
36

Figure 17 : Coloration orange

Source : Cliché de l’auteur

A ce stade, l'échantillon est considéré comme «fixé» et le contact entre l’échantillon et l'atmosphère
n'affecte pas le résultat du test. Il peut être tenu à ce point et titré plus tard. C’est à ce stade que
l’échantillon fixé a été porté en salle de classe.

Chimiquement, cette réaction s’écrite comme suit :

2Mn (OH) ₃ + 3H₂ SO₄ Mn₂ (SO₄)₃ + 6H₂O

Hydroxyde manganique + Acide sulfurique Sulfate manganique + eau

Simultanément à cette conversion de l’hydroxyde manganique en sulfate manganique, l'iode de


l'iodure de potassium dans la solution contenant de l'iodure de potassium et de l’hydroxyde de
potassium est libéré dans l’eau. Etant donné que le sulfate manganique pour cette réaction provient de
la réaction entre l'hydroxyde de manganèse et de l'oxygène, la quantité d'iode libéré est proportionnelle
à la quantité d'oxygène présente dans l'échantillon d'origine.

La libération de l'iode est indiquée par le virage de l'échantillon en jaune-brun. Chimiquement, cette
réaction s’écrit comme suit :

Mn₂ (SO₄) ₃ + 2KI 2MnSO₄ + K₂SO₄ + I₂

Sulfate manganique + iodure de potassium Sulfate de manganèse + Sulfate de potassium + iode


37

Partie 3 - Le titrage

Le tube de titrage est rempli avec l'échantillon fixé jusqu’ à la ligne de graduation 20 ml puis bouché.

Le remplissage du titreur nécessite les étapes suivantes :

• Insérer le titreur dans le bouchon dans la partie supérieure de la solution de titrage :


« Thiosulfate de sodium ».
• Retourner le flacon et retirer lentement le piston jusqu'à ce que le grand anneau sur le piston
soit en face de la valeur zéro (figure 18).
• Tourner la bouteille et retirer le titreur.

REMARQUE: Si des petites bulles d'air apparaissent dans le canon du titreur, on pousse le piston pour
vider le canon et on remplit de nouveau le titreur. On répète cette opération jusqu'à ce que la bulle
disparaisse totalement.

Figure 18 : Remplissage du titreur

Source : Cliché de l’auteur

Quand le titreur est bien remplit, son extrémité est inséré dans le trou centrale de l'ouverture du
bouchon du tube. On enfonce lentement le piston du titreur pour distribuer la solution titrant jusqu'à ce
que la couleur jaune-brun devienne jaune très pâle (figure 19). Pour mélanger le contenu, l’agitation
du tube pendant le titrage est indispensable.
38

Figure 19 : Virage de la couleur jaune brun en jaune pâle

Source : Cliché de l’auteur

Le thiosulfate de sodium réagit avec l'iode libre pour produire de l'iodure de sodium. Lorsque la
totalité de l' l'iode est convertie, l'échantillon passe du jaune-brun à l'incolore. Chimiquement, cette
réaction s’écrit comme suit :

2Na₂ S₂SO₃ + I₂ Na₂ S₄O₆ + 2NaI

Thiosulfate de sodium + iode Tétrathionate de Sodium + iodure de sodium

Souvent, pour améliorer l'extrémité finale, un indicateur d’amidon est ajouté dans la solution.

Adjonction de la solution indicatrice d’amidon

Figure 20 : Virage de la couleur jaune pâle en bleue violacée

Source : Cliché de l’auteur


39

Après avoir ajouté 8 gouttes de la solution indicatrice d'amidon, on agite le tube pour mélanger
convenablement les contenus. L’échantillon vire au bleu violacé (figure 20).

REMARQUE: Si l'échantillon se colore déjà en jaune très pâle après l’ajout de l’acide sulfurique, on
laisse l’ajout de la solution indicatrice d’amidon.

On bouche le tube de titrage. L'extrémité du titreur va être réinsérée dans l'ouverture du bouchon du
tube de titrage et on continue les affusions jusqu'à ce que la couleur bleu disparaisse et la solution
devienne incolore (figure 21).

Figure 21 : Transformation de la couleur bleue violacée en incolore

Source : Cliché de l’auteur

Les résultats du test sont lus directement sur l'échelle du titreur où le grand anneau du piston s’arrête.
Ils sont exprimés en ppm d’oxygène dissous.

IV.2.4. La conductivité électrique

IV.2.4.1. Définition
L’eau pure est un mauvais conducteur d'électricité. Tandis que des solides dissous dans l'eau se
dissocient, certains s'ionisent en anions (ions chargés négativement) ou en cations (ions chargés
positivement), autrement dit, ils deviennent électriquement chargés. Ces ions sont capables
de conduire le courant électrique. La mesure de la conductivité électrique de l'eau permet donc
d'évaluer le taux des éléments minéraux dans l'eau. Cette conductivité électrique augmente en fonction
de la température de l’eau [Rodier, 2009]. La conductivité d’une eau naturelle est comprise entre 50 et
40

1500 µS/cm [VILLERS et al, 2005]. Le tableau VI suivant montre la relation entre conductivité
électrique et le degré de minéralisation de l'eau :

Tableau VI : Relation entre minéralisation et conductivité électrique de l’eau [Rodier, 2005] et


[Rodier, 2009]

Conductivité (µS/cm) Minéralisation à 20°C (mg/L) Degré de minéralisation

Conductivité inférieure à 50 µS/cm 1,365 079 × conductivité Très faible


(µS/cm)
Conductivité comprise entre à 50 à 0,947 658 × conductivité Faible
166 µS/cm (µS/cm)
Conductivité comprise entre 166 à 0,769 574 × conductivité Moyenne
333 µS/cm (µS/cm)
Conductivité comprise entre 333 à 0,715 920 × conductivité Moyenne accentuée
833 µS/cm (µS/cm)
Conductivité comprise entre 833 et 0,758 544 × conductivité Importante
1000 µS/cm (µS/cm)
Conductivité supérieure à 1000 0,850 432 × conductivité élevée
µS/cm (µS/cm)

IV.2.4.2. Mesure de la conductivité électrique

Figure 23 : Elève GLOBE mesurant la


Figure 22 : Conductimètre électrique
conductivité électrique de l’eau

Sources : Cliché de l’auteur


41

La conductivité électrique est mesurée à l’aide d’un conductimètre électrique de marque


« Milwaukee» (figure 22). Les résultats sont donnés en micro Siemens par m³ (µS/cm).

IV.2.4.3. Procédures
Les mesures de la conductivité électrique sont effectuées en salle de classe

A ce propos, il faut mesurer la température de l’eau à tester, elle doit être comprise entre 20˚ à 30˚ C

Si la température de l’eau est en dessous de 20˚C ou au-dessus de 30˚C, il faut laisser l’eau atteindre
une température entre 20˚ – 30˚C car la conductivité électrique de l’eau est fonction croissante de la
température. Dès que cette température est atteinte, les étapes suivantes s’imposent :

• Rincer deux fois chaque gobelet avec l’échantillon d’eau.


• Verser de l’eau à tester dans chaque gobelet.
• Retirer le capuchon de la sonde du conductimètre et presser le bouton On/Off pour l’allumer.
• Rincer l’électrode avec de l’eau distillée et la sécher.
• Mettre la sonde dans l’échantillon d’eau du premier récipient. Agiter doucement pendant
quelques secondes. Ne pas laisser l’appareil toucher le fond ou les côtés du bécher.
• Retirer la sonde du premier gobelet. Agiter doucement pour retirer l’eau et mettre l’appareil
dans le second gobelet sans le rincer avec de l’eau distillée.
• Remuer l’échantillon avec la sonde du conductimètre pendant au moins une minute.
• Noter la valeur sur l’écran quand elle se stabilise.

Les résultats sont exprimés en µS/cm (conductance d’une colonne d’eau comprise entre
deux électrodes métalliques de 1 cm² de surface et séparées l’une de l’autre de 1 cm).

IV.2.5. Le pH

IV.2.5.1. Définition
C’est le symbole du coefficient d’acidité ou de l’alcalinité de l’eau. Le potentiel hydrogène ou pH
permet de mesure la concentration en ions hydrogène dans l'eau. Il donne des renseignements sur la
nature acide ou basique des eaux :

 une eau contenant plus d'ion hydrogène (H+) à un pH de 0 à 7 est qualifiée d’eau acide.
 une eau contenant un plus d'ion hydroxyle (OH-) est alcaline ou basique si son pH est
compris entre pH 7 à 14.
 Une eau à pH=7 est neutre et contient des ions hydrogène et hydroxyle en proportion égale
ou ne contient aucun de ces ions.
42

Le pH de l'eau naturelle dépend de son origine (pH de la pluie) et peut varier de 4 à 10 en fonction de
la nature acide ou basique des terrains traversés. C’est l'un des paramètres qui présente une influence
non négligeable sur les êtres vivants aquatiques : l’eau à pH s’étalant de 6,5 à 8 favorise le
développement optimal de la vie aquatique [VILLERS et al, 2005].

IV.2.5.2. Mesure du pH

Figure 24 : pH-mètre électronique Figure 25 : Elève GLOBE effectuant la


mesure du pH de l'eau
Sources : Clichés de l’auteur

Le pH de l'eau a été pris avec un pH mètre électronique de marque «Milwaukee» (figure 24). Cette
mesure s’effectue en suivant les consignes stipulées dans le protocole de mesure du pH de l’eau à
l’aide d’un pH-mètre.

IV.2.5.3. Procédures
Lors de cette mesure, les étapes suivantes sont effectuées :

• Enlever le couvercle de l’électrode du pH-mètre.


• Rincer l’électrode et son pourtour avec de l’eau distillée deux fois. Sécher le pH-mètre avec
du papier essuie-tout après chaque rinçage en évitant de frotter ni de toucher l’électrode avec
les doigts.
• Après avoir rincé le bécher trois fois avec l’eau de l’échantillon, y verser l’échantillon d’eau.
• Mettre l’électrode du pH-mètre dans l’eau.
• Remuer l’échantillon d’eau avec l’électrode. Cette dernière ne doit pas toucher le fond ni les
bords du bécher. Attendre une minute. Si le pH-mètre change encore de valeur, il faut encore
patienter une minute supplémentaire.
• Noter la valeur du pH.
43

Remarque : lors de la mesure du pH, pour les eaux ayant une conductivité électrique inférieure à 200
µS/cm, il faut y dissoudre du sel jusqu’à ce qu’on trouve une valeur au moins de 200 µS/cm.

IV.2.6. L’alcalinité

IV.2.6.1. Définition
L’alcalinité mesure les concentrations d’ions carbonate, de hydrogénocarbonate et d’hydroxyde dans
l’eau. D’une autre manière, on peut dire que l’alcalinité est aussi la mesure de la capacité d’une eau à
neutraliser les acides : l'eau possédant une forte alcalinité résiste à une diminution de pH quand une
petite quantité d'acide y est ajouté et dans ce cas, on dit qu'elle a un fort pouvoir tampon.

Ces ions proviennent essentiellement des minéraux carbonatés tels que le calcaire, calcite et
l'aragonite et/ou par dissolution dioxyde de carbone.

CaCO₃ Ca²⁺ + CO₃²⁻

(Bicarbonate de calcium)

CO₂ + H₂O H₂CO₃ H⁺ + HCO₃⁻

La présence de ces éléments (CO₃²⁻, HCO₃⁻, CO₂ et H₂O) dépend du pH de l’eau (figure 26). Donc, il
peut se comporter comme un acide ou une base suivant le pH de l’eau :

• Réaction 1 : en milieu basique (pH supérieur à 12), l’ion hydrogénocarbonate se comporte comme
un acide et se transforme CO₃²⁻ et H₃O⁺ :
HCO₃⁻ (aq) + H₂O H₃O⁺ + CO₃²⁻ (aq)
• Réaction 2 : en milieu acide (pH inférieur à 4,5), l’ion hydrogénocarbonate se comporte comme
une base et se transforme en CO₂ et H₂O :
HCO₃⁻ (aq) + H₂O HO⁻ + CO₂ (g), H₂O
La figure 27 ci-dessous montre la distribution de ces éléments en fonction du pH de l’eau.
44

Figure 26 : Distribution des (CO₂₂, H₂₂O), des HCO₃₃⁻ et des CO₃₃²⁻⁻ en fonction du pH

Source : http://www.lyc-debroglie-marly.ac-versailles.fr/IMG/pdf/SC7-HCO₃⁻

Le résultat est exprimé en ppm en tant que concentration équivalente de carbonate de calcium
(CaCO₃).

IV.2.6.2. Mesure de l’alcalinité

Figure 27 : Kit de mesure de l'alcalinité

Source : http/LaMotte-KH-Alkalinity-Test-Kit-4491-DR-01-Direct-Reading-Titrator-

L'alcalinité est mesurée à l'aide d'une trousse de marque « Lamotte » (figure 27) contenant les
matériels suivants:

• des comprimés indicateurs colorés BCG-MR (vert de bromocrésol - rouge de méthyle).


• 1 (un) réactif de titrage de l’alcalinité.
• 1 (une) Tube de titrage portant les graduations 5, 10, et 15 ml, son bouchon.
• 1 (un) titreur à lecture directe portant les graduations de 0 à 200.
• 1 (un) tableau portant les couleurs de référence.
45

IV.2.6.3. Procédures

Figure 28 : Un comprimé BCG-MR

Source : cliché de l’auteur

Étape 1) Remplir le tube de titrage jusqu'à la ligne 5 ml avec l'échantillon d'eau.

Étape 2) Ajouter un comprimé indicateur coloré BCG-MR (figure 28) dans le tube. Boucher le tube et
l’agiter jusqu'à ce que le comprimé se dissolve complètement. Ainsi la solution se colore en bleu-vert
(figure 29).

Le BCG-MR est un comprimé contenant deux indicateurs colorés sensibles au pH qui sont le vert de
bromocrésol et le rouge de méthyle (cf. annexe IV).

Figure 29 : Couleur de l'échantillon après Figure 30 : Couleur de l'échantillon au point


dissolution du BCG-MR d'équivalence

Sources : clichées de l’auteur


46

Étape 3) Cette étape consiste à remplir le titreur avec le réactif de titrage de l’alcalinité, et à insérer le
titreur dans le trou central du bouchon du tube de titrage.

Étape 4 : Au cours de cette étape, on agite doucement le tube en appuyant doucement sur le piston
pour titrer l'échantillon jusqu'au virage de la couleur verte à la violette (figure 30).

Ce réactif de titrage est une solution diluée d'acide sulfurique. Quand ce réactif est ajouté à
l’échantillon, le pH de celui-ci s’abaisse progressivement : le HCO₃⁻ qui absorbe une partie de l'acide
se convertit en CO2 et H2O. Lorsque la couleur de l’échantillon passe du vert en violet, on atteint le
point d’équivalence et l'alcalin (en l’occurrence HCO₃ -) a été entièrement utilisé. Cette réaction se
traduit par les formules suivantes :

H₂SO₄ + H2O -->2 H3O+ + SO₄²⁻


HCO₃⁻ + H3O+ --.> + CO2 + 2 H2O

Le résultat du test est lu directement sur l’échelle du titreur, à l’endroit où l'extrémité du piston
s'arrête.

Remarque : Si l'extrémité du piston descend jusqu’à la ligne se trouvant au bas de l'échelle (200 ppm)
avant le changement de couleur, il faut remplir de nouveau le titreur et on continue le titrage. Lors de
l'enregistrement du résultat du test, on additionne la valeur initiale du réactif (200 ppm) avec l’autre.

Remarque : En cas d’excès d’acide sulfurique, la couleur de la solution est devenue rouge grâce à la
présence du rouge de méthyle donc la solution est devenue acide.

IV.2.7. Le Nitrate

IV.2.7.1. Définition
L’azote se présente dans l’eau sous différentes formes dont la plus importante est le nitrate. C’est un
nutriment essentiel pour la croissance et le développement des végétaux aquatiques. Le nitrate est un
constituant naturel soluble du sol. Ainsi, les eaux naturelles non polluées contiennent généralement
peu de nitrates. La nitratation de l’azote organique et l’ajout de nitrate par l’apport d’engrais sont les
principales causes de dégradation de l’eau.

IV.2.7.2. Mesure de nitrate


L’objectif consiste à transformer tous les nitrates dans l’eau en nitrite et de les mesurer en se
rapportant aux couleurs de référence Le matériel utilisé est une trousse de marque « Lamotte » (figure
31) destinée à mesurer la teneur en nitrate et contenant les matériels suivants :

• 02 (deux) bouteilles d’une capacité de 120 ml contenant du réactif d’acide mixte.


• 10 g de réactif réducteur de nitrate.
47

• 01(une) assiette plastique pouvant contenir 0,1 g du réactif réducteur de nitrate.


• 02(deux) tubes à essai en verre munis de bouchons portant chacun les graduations 5 ml et 10
ml.
• 01 (une) bouteille d’échantillonnage de l’eau.
• 01 (une) pipette plastique graduée de 0,5 ml.
• 01 (une) barre de comparaison portant huit tubes contenant chacune de l’eau colorée de
couleurs différentes.

Figure 31 : Kit de mesure de la teneur en nitrate

Source : Cliché de l’auteur

IV.2.7.3. Procédés
Il existe deux types de procédés de mesure de nitrate : le premier consiste à mesurer 0 à 1 ppm de
nitrate d’azote. Pour le deuxième, la quantité de nitrate d’azote à mesurer est de 1 à 10 ppm, avec
l’utilisation de l’eau distillée. Ainsi, on effectue les étapes suivantes :

Etape 1) Remplir la bouteille d’échantillonnage avec l’eau d’échantillonnage ;

Etape 2) Pour la première procédée, on verse 5 ml de l’échantillon d’eau dans un tube à essai ;

Remarque : pour la deuxième procédée, au lieu d’utiliser 5 ml d’eau d’échantillonnage, on verse 0,5ml
de l’échantillon d’eau dans un tube à essai à l’aide de la pipette et auquel on ajoute de l’eau distillée
jusqu’à la ligne de graduation inférieure indiquant 5 ml.

Etape 3) Diluer l’échantillon d’eau avec du réactif d’acide mixte jusqu’à la seconde ligne de
graduation (10ml) (figure 32). Ce réactif va réagir sur le nitrite pour donner une coloration rose.
Obturer le tube à essai contenant l’échantillon puis mélanger le contenu et attendre 2(deux) minutes.
48

Figure 32 : Ajout du réactif d'acide mixte

Source : Cliché de l’auteur

Etape 4) Ajouter une cuillérée (0,1 g) du réactif réducteur de nitrate à l’aide de la cuillère en plastique
(figure 34).

Figure 33 : Réactif réducteur de nitrate Figure 34 : Ajout du réactif réducteur de


nitrate
Sources : Cliché de l’auteur
49

Ce réactif contient du cadmium qui a pour rôle de transformer les nitrates (NO3-) de l’échantillon
d’eau en nitrites (NO₂⁻). Après réduction, on mesure la somme des concentrations en nitrite.

Cette réduction se traduit par la réaction suivante :

NO3⁻ + H₂O + Cd NO2⁻ + 2OH⁻ + Cd

Etape 5) Il faut boucher le tube à essai et le remuer, en le reversant de haut en bas et vice-versa,
lentement et complètement, 30 fois pendant une minute pour assurer que le mélange soit
complètement délayé (figure 35). Si l’eau contient de nitrite, la coloration rose se développe (figure
36). La teinte est proportionnelle à la concentration en ions nitrite.

Figure 35 : Elève GLOBE effectuant le Figure 36 : Etat de l'échantillon après


mélange mélange

Sources : Cliché de l’auteur

Etape 6) Laisser le tube à essai se reposer pendant 10 minutes.

Etape 7) Insérer ce tube à essai dans la cavité située à l’avant sur un niveau plus élevé de la boîte.

Etape 8) Remplir l’autre tube à essai avec de l’échantillon jusqu’ à la ligne de graduation 10 ml, puis
le ranger dans l’autre cavité se trouvant dans la partie arrière et de la boîte (figure 38).

Etape 9) Introduire la barre de comparaison dans le trou latéral de la boîte (figure 40).
50

Figure 37 : Emplacement des tubes à essai dans la boîte de comparaison

Source : Cliché de l’auteur

Figure 38 : Elève GLOBE effectuant la Figure 39 : Etat de l’eau testée lors de la


comparaison des couleurs comparaison

Source : Cliché de l’auteur

Etape 10) Comparer la couleur observée sur le miroir juste en dessous du niveau de l’eau testée avec
celle observée sur le miroir en bas de l’échantillon. Lors de la comparaison, il faut orienter le cadran
comparateur au bon endroit du soleil, de telle sorte que la lumière solaire traverse suffisamment les 02
tubes à essais.

Le résultat du test est lu sur la barre de comparaison.


51

Remarques :

• Pour ces deux mesures, le résultat est représenté par une fourchette de valeur dont chaque chiffre
correspond aux deux couleurs approximatives de la couleur de l’échantillon testé.
• Les résultats sont exprimés en ppm de nitrite. Pour convertir en nitrate, on multiplie les résultats
avec le coefficient 4,4.
• Pour la seconde procédée, il faux multiplier par dix le résultat lu sur la barre de comparaison.
52

TROISIEME PARTIE : RESULTATS ET


DISCUSSIONS
53

Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS

V.1. TRANSPARENCE
Les valeurs la de transparence de l’eau de tous les sites sont toutes supérieures à 120 cm. La lumière
solaire peut donc pénétrer dans la colonne d’eau de 120cm de hauteur. Ces résultats s’expliquent par le
fait que l’eau n’a pas été perturbée lors de l’échantillonnage : les particules dissoutes dans l’eau ne
sont pas en quantité suffisante pour absorber la lumière dans la colonne d’eau. Les puits sont tous en
effet protégés par un couvercle. Donc, il n’existe pratiquement pas de source susceptible de troubler la
transparence de l’eau. Les organismes aquatiques peuvent se procurer de cette lumière pour réaliser
leurs activités physiologiques (exemple, photosynthèse pour les végétaux et l’oxydation des matières
organiques par les bactéries). Donc, les traitements des eaux s’avèrent indispensables avant leur
utilisation, plus particulièrement à la consommation humaine pour qu’elles soient potables, afin de
préserver tout risque de contamination susceptible de nuire à la santé.

V.2. TEMPERATURE

22
21 21 21
21 20,5
20 20
20 19,5 19,5
Températures (°C)

19 19
19 18,5
18
18 17,5
Température (°C)
17
17 16,5

16

15
P11 P7 P14 P4 P6 P9 P12 P3 P13 P1 P8 P10 P2 P5 P15
Puits

Figure 40 : Températures des eaux prélevées

L’intervalle de la fluctuation de la température de l’échantillon est de 4,5°C. Ces écarts de variation


de température assez élevés résultent principalement des facteurs suivants :
- les mesures ont été effectuées pendant des jours et des heures différentes.
- chaque eau de puits a reçu une insolation variable due à l’enlèvement du propriétaire du couvercle.
La valeur de ce paramètre est influencée par la température ambiante.
54

Les températures des échantillons varient de 16°5C à 21°C. Ces températures, inférieures à 25°C,
relevées précédemment sont donc effectivement conformes aux normes, car elles répondent aux
critères d’appréciation sur la qualité de l’eau imposés par l’OMS et l’Etat malgache. Par comparaison
avec les valeurs dans la grille d’évaluation du SEQ-eau, les eaux étudiées sont toutes de qualité très
bonne. D’après les critères d’appréciation de la qualité de l’eau proposée Rodier en 2005, si on
regarde la température des ces eaux, on peut les catégoriser comme suit :
• Dans la classe des 1A pour les puits P1, P3, P4, P6, P7, P8, P9, P11, P12, P13 et P14.
• Dans la classe des 1B pour les puits P2, P5, P10 et P15.

V.3. OXYGENE DISSOUS

6
5,8
Oxygène dissout (ppm)

5 5,4
5,1
4

3 3,5 3,6 3,6 3,6


3,1
Oxygène dissout
2
(ppm)
1,8
1 1,6
1 1,1 1,2 1,2 1,2
0
P4 P12 P2 P6 P15 P10 P14 P11 P1 P3 P5 P13 P7 P8 P9
Puits

Figure 41 : Teneurs en oxygène dissous

La teneur de l’oxygène dissous varie de 1,1 à 5,8 ppm. Cet intervalle assez grand s’explique par le fait
que l’eau a subi par de degré d’agitation variable avant l’échantillonnage. C’est aussi la raison pour
laquelle il n’existe presque pas de corrélation entre l’oxygène dissous et la température avec un
coefficient de détermination égal à 0,01.

La teneur en oxygène dissous de l’eau est déterminée en grande partie par l’équilibre qui s’établit entre
l’apport en oxygène et la consommation d’oxygène nécessaire à la métabolisation des matières
oxydables.

L’origine de l’oxygène dans l’eau est principalement l’activité photosynthétique des végétaux et la
dissolution de l'oxygène de l'air suite à l’agitation de l’eau.
55

Ces taux très faibles d’oxygène sont liés à l’absence des végétaux aquatiques macroscopiques dans le
milieu.
Deux principaux phénomènes requièrent l’utilisation de l’oxygène dans l’eau :

 l’oxydation des matières organiques par les bactéries aérobies :


Les bactéries aérobies décomposent les matières organiques mortes et biodégradables présentes dans
l’eau, en présence d’oxygène en les transformant en dioxyde de carbone et en molécules d’eau. Ce
mécanisme s’appelle autoépuration de l’eau. Ces matières organiques sont produites par d’autres
organismes (telles que les sécrétions animales) ou des matières issues de leur décomposition ou
encore provenant des eaux usées rejetées par les hommes et charriées dans le sous sol par l’eau
d’infiltration.
CH₄ + 2O₂ CO₂ + 2H₂O

 L’oxydation chimique des minéraux :


Cette oxydation se traduit par la formule suivante
2FeSiO₂ +1/2 O₂ + 7H₂O 2 Fe(OH)₂ + 2H₂SiO₂
(Pyroxène) (Limonite)
L’oxydation et minéralisation de certains éléments ont aussi lieu avec la présence d’oxygène : le
carbone passe à l'état de CO₂ et l'hydrogène à l'état d'eau; l'azote est transformé en nitrates (NO₃⁻), le
soufre en sulfates (SO₄²⁻) et le phosphore en phosphates (PO₄³⁻),...
En cas d’absence d’oxygène, les bactéries anaérobies transforment respectivement les matières
organiques en méthane (CH₄) et en molécules d’eau ; le soufre en sulfure d’hydrogène (H₂S) et l'azote
en ammoniac (NH₃) et en substances toxiques telles que les nitrites et les nitrosamines.
D’après les valeurs montrées dans la figure 42, la teneur d’oxygène contenu dans l’eau varie de
1,1 à 5,8 ppm qu’on peut classer comme suit si on réfère à la grille d’évaluation de Rodier :
• Catégorie 1B (bonne) pour P7, P8 et P9 ;
• Catégorie 2 (passable) P1, P3, P5, P11 et P13 et
• Catégorie 3 (mauvaise) pour P2, P4, P6, P7, P8, P10, P12, P14 et P15.
Les eaux des puits de ces deux dernières catégories sont donc impropres à la consommation humaine.
Seuls, les eaux de P7, P8 et P9 sont aptes après traitement normal.
56

V.4. PH et ALCALINITE

200 9
180 8
7,7 176
160 7,3 7,3 7,1 164
7,1 7,1 7
6,8 7
Alcalinité (ppm de CaCO₃)

140 6,5 6,7


6,26
5,8 5,8 5,8
120 120 Alcalinité
5 (ppm de
4,7

pH
100
CaCO₃)
4
80 80 84 pH
68 64 60 3
60
46 2
40
20 20 1
8 8 12 8
0 4 0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15
Puits

Figure 42 : Valeurs du pH et de l'alcalinité de l'eau

La figure 43 ci-dessus montre que la courbe de l’alcalinité présente à peu près la même allure
que celle du pH. Autrement dit, on peut dire que l’alcalinité est proportionnelle au pH. Ce phénomène
s’explique par le fait que le pH dépend de quelques paramètres : l’origine des eaux, la nature
géologique du substrat et du bassin versant traversé : les molécules d'eau sont en équilibre dynamique
entre la forme H⁺ et OH⁻. En traversant l'atmosphère, l'eau va dissoudre des gaz et des solides
(aérosols), naturels ou d'origine anthropique, qui lui confèrent un caractère acide faible : le dioxyde de
carbone (CO₂) atmosphérique joue un rôle essentiel en déplaçant l'équilibre de dissociation vers la
production d'ions H⁺.
H₂O + CO₂ HCO₃ (acide carbonique) : H₂CO₃ HCO₃ + H⁺

Dans les conditions normales, le pH de l'eau de pluie se situe autour de 5,6.


[http://fr.wikipedia.org/wiki/Pluie_acide] :

Le pH de l’eau varie lorsqu’elle s’infiltre dans les roches, suivant la présence ou non des minéraux
carbonatés.
Ca (HCO₃)₂ + 2H⁺ Ca²⁺ + 2CO₂ + 2H₂O
Donc, le pH d’une eau alcaline (contenant des bicarbonates et des carbonates), diminue lorsque de
l’acide y est ajouté.
En se référant aux normes Malgache et de l’OMS et à la grille d’évaluation de Rodier, le pH doit être
compris respectivement entre 6,5 à 9, 6,5 à 9,5 et 6,5 à 8,5 pour l’eau potable. Or, lors de la
57

détermination, les eaux de P7, P9, P10 et P13 montrent des pH inférieurs à 6,5 ; donc inaptes à la
consommation humaine.
Concernant l’alcalinité, les valeurs maximales fixées par l’OMS et l’Etat Malgache sont
respectivement 200 et 500 mg /l de CaCO₃. Les valeurs de l’alcalinité des eaux étudiées sont
comprises entre 4 et 176 ppm. Donc ; ces eaux suivent les normes.

V.5. CONDUCTIVITE ELECTRIQUE

1061,33
1000
Conductivités électriques (µS/cm)

845
800 887,33
743,33
758
600 679
602,33
400 375,33
334
301,66
368,33
314,33 Conductivités
200 électriques
107
95 95
0
P9 P13 P1 P3 P15 P8 P2 P7 P11 P4 P10 P14 P5 P12 P6
Puits

Figure 43 : Valeurs de la conductivité électrique des eaux

Les valeurs enregistrées durant la période d’étude varient de 95 à 1061,33. Sur les 15 puits faisant
l’objet de cette étude, le minimum des valeurs enregistrées concerne les puits P9 et P13 et le
maximum le puits P6 comme indique la figure 44 ci-dessus.

Explication :
- Il n’existe pas dans les puits étudiés des végétaux aquatiques qui puissent absorber les éléments
minéraux dans l’eau.

- A partir des éléments chimiques constitutifs du granite, l’altération chimique provoque une
subdivision des minéraux en cations et en anions solubles évacués par les eaux qui circulent.
La réaction chimique suivante constitue un exemple montrant la minéralisation de l’eau par le
phénomène d’hydrolyse :

2NaAlSi₃O₈ + 2CO₂ + 12H₂O Al₂Si₃O₈(OH) ₄ + 2Na⁺ + 2HCO₃⁻ + 3H₂SiO₂


(Albite) (Kaolinite) (Acide silicique)
58

D’après la classification de Rodier, on peut catégoriser les eaux de puits étudiés comme suit selon
leurs degrés de minéralisation :
• L’eau du P6 a une minéralisation élevée.
• Les eaux des puits P4, P5, P10, P11, P12 et P14 présentent une minéralisation importante.
• Les eaux des puits P2, P3, P7, P8, et P15 montrent une minéralisation moyenne.
• L’eau de P1 affiche une minéralisation faible.
• Les eaux de P9 et P13 ont une minéralisation très faible
Ces degrés de minéralisation différente sont liés à l’hydrolyse plus ou moins poussée des minéraux des
roches d’origine (roches granitiques ou gneissiques à l’origine du sol).
L’aluminium se libère dans un milieu acide où le pH est souvent compris entre 4 et 5,5 [OLIVE P.,
1996].

Al₂Si₂O₅ (OH) ₄ + 6H⁺ 2 Al³⁺+ 2 SiO₂ (aqueux) + 5 H₂O


(Kaolinite)
(ᾳ-Al (OH) ₃) + 3 H⁺ Al³⁺ + 2 H₂O
(Gibbsite)
La conductivité électrique change d’une part en fonction du phénomène d’évaporation qui concentre
ces sels dans l’eau. D’autre part, elle varie aussi en fonction des paramètres suivants :
- le degré de l’altération des roches, car l’altération qui est fortement proportionnelle à la
minéralisation forte, rend plus intense la conductivité électrique ;
- du temps de stockage de l’eau dans l’aquifère, dans la mesure où plus les eaux s’y
accumulent plus longtemps, plus elles auront une conductivité plus élevée [OLIVE P., 1996].
Si on compare les conductivités électriques des eaux étudiées avec celles des normes Malgache et de
l’OMS qui doivent êtres respectivement entre inférieur à 2000 et à 3000, on peut dire qu’elles sont
encore potables.
59

V.6. NITRATE
Tableau VII : Teneur en nitrate

SITE Nitrate (ppm)


1 N>44
2 26,4<N<35,2
3 17,6<N<26,4
4 N>44
5 N>44
6 N>44
7 N>44
8 N>44
9 35,2<N<44
10 N>44
11 N>44
12 N>44
13 N>44
14 N>44
15 26,4<N<35,2

Ces teneurs montrent une pollution d’origine anthropique liée à l’infiltration des eaux usées et des
déchets domestiques ou des usines (0,52 à 0,66 ppm pour le cas du lac froid à Ankaratra situé sur la
montagne et qu’il n y a pas de pollution par les déchets domestiques ou des usines [RAKOTOZAFY
D, 2013]).

La pollution par les nitrates provient des rejets directs urbains et industriels mais aussi des rejets
agricoles, par le lessivage des sols lors des périodes pluviales. Les nitrates constituent une source
importante d’azote pour les organismes autotrophes (les plantes aquatiques). Donc cette forte
concentration en nitrate dans l’eau peut entrainer la prolifération des plantes aquatiques.

Pour l’eau de consommation, le taux normal de nitrate est fixé 50mg/l selon l’OMS et l’Etat
Malgache. Donc seules les eaux des puits P2, P3, P9 et P15 sont censées suivre la norme. Les autres
exigent des traitements pour éliminer le nitrate. Parmi ces eaux de puits considérées comme potable,
seule l’eau de P3 est passable et les autres sont mauvaises ou très mauvaises.
60

V.7. RECAPITULATION DES RESULTATS


Tableau VIII : Comparaison des paramètres étudiés

P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15


Transparence
Température + + + + + + + + + + + + + + +
Teneur en
oxygène
dissous
pH + + + + + + − + − − + + − + +
Alcalinité + + + + + + + + + + + + + + +
Conductivité + + + + + + + + + + + + + + +
électrique
Teneur en + + + +
nitrate

Légende :

+ : Eau conforme aux normes imposés par l’Etat Malgache et l’OMS ;

− : Eau non conforme aux normes imposés par l’Etat Malgache et l’OMS ;

: Eau classifiée dans la classe A1 dans la grille d’évaluation de la qualité de l’eau de Rodier ;

: Eau classifiée dans la classe B1 dans la grille d’évaluation de la qualité de l’eau de Rodier ;

: Eau classifiée dans la classe 2 dans la grille d’évaluation de la qualité de l’eau de Rodier ;

: Eau classifiée dans la classe 3 dans la grille d’évaluation de la qualité de l’eau de Rodier ;

: Eau non classifiée ou classement non fiable.

D’après le tableau VIII ci-dessus, on peut ranger les eaux des quinze puits étudiés en fonction de sa
qualité comme suit :

• L’eau de P8 est le meilleur ;


• Vient ensuite celle de P3 puis P1, P11, P13, P5, P2, P9, P15, P4, P6, P12, P14 et P7 ;
• C’est l’eau de P10 qui est la plus mauvaise.
61

Si on considère les sept paramètres étudiés, on peut conclure qu’aucun des ces puits ne produit de
l‘eau potable :

 L’eau de P8 présente un taux de nitrate élevé ;


 Les eaux de P2, P3 et P15 ont une teneur en oxygène faible non recommandée pour la
consommation humaine ;
 Les eaux de P1, P4, P5, P6, P11, P12, P13 et P14 concentrent un taux de nitrate élevé et une
teneur en oxygène faible ;
 L’eau de P9 présente un pH relativement faible ;
 L’eau de P7 montre un pH faible et concentre une forte teneur en nitrate ;
 L’eau de P10 présente un pH faible et contient un taux de nitrate élevé et une teneur en
oxygène faible.

V.8. GESTION DES DECHETS

Un des principaux objectifs du GLOBE est de rehausser la prise de conscience environnementale des
enfants. Toute personne qui produit ou détient des déchets, dans des conditions de nature, à porter
atteinte à la santé de l'homme et à l'environnement est tenue d'en assurer ou d'en faire assurer
l'élimination dans des conditions propres à éviter lesdits effets. S’ils sont mal-gérés, les déchets que
nous produisons s’accumulent dans notre environnement et constituent une source importante de
pollution. Ainsi, aucun produit chimique usagé ne doit être jeté à l'évier ou à la poubelle. Lors des
collectes des données, concernant les produits chimiques, les élèves sont invités à n’utiliser que des
quantités réduites (mais suffisantes) pour ne pas rejeter les produits chimiques dans l’environnement.
Pour lutter contre la dispersion des produits chimiques usagés, ils ont été accumulés dans un sceau
puis jetés dans les fosses septiques après les prises de mesure.
62

PARTIE IV : INTERETS DE L’ETUDE


63

Chapitre VI : INTERETS DE L’ETUDE


Ce mémoire présente de nombreux intérêts :

Pour les équipes GLOBE Faravohitra, cette étude leurs permet de trouver des sites d’études pour
mener les mesures.

Les activités qui ont été effectué avec les élèves GLOBE nous permettent de développer chez eux :

• Leurs savoir-faire cognitifs :


 de niveau connaissance :
- Utiliser un thermomètre pour mesurer la température de l’eau ;
- Utiliser un kit pour mesurer la teneur en oxygène dissous dans l’eau ;
- Utiliser un conductimètre pour évaluer la minéralisation de l’eau ;
- Utiliser un pH-mètre pour déterminer si l’eau en question est acide ou basique ou neutre ;
- Utiliser un kit pour mesurer l’alcalinité de l’eau. Identifier le pH de l’alcalinité en comparant
leurs valeurs ;
- Utiliser un kit pour mesurer la teneur en nitrate de l’eau.
 de niveau compréhension :

En effectuant ces mesures, ces élèves comprennent que :

- L’eau a des propriétés observables (transparence) et mesurables (les autres paramètres).


- L’eau est un solvant (minéralisation connu par la mesure de la conductivité électrique, de
l’alcalinité et de la teneur en nitrate).

• Savoir être :

Cette étude nous a permis de développer chez les élèves des attitudes favorables à l’environnement :

- Prise de conscience des réalités et des problèmes à travers les résultats des mesures.
- Réflexion sur les causes et les solutions face aux problèmes.
- Respect d’autrui : les travaux de groupe développent chez les élèves la solidarité, la tolérance,
etc.

Donc, on peut dire en quelque sorte que nous avons préparée les élèves à devenir des citoyens
responsables et avertis.

Durant la collecte des données avec les élèves GLOBE du lycée Faravohitra, nous avons eu l’occasion
de s’expérimenter à conduire des travaux pratiques.
64

Pour les propriétaires des puits, les résultats des essais d’évaluation de la qualité de l’eau nous
permettent de les aider à prendre de décision afin de préserver cette ressource en eau et de choisir son
utilisation (pour l’arrosage, pour l’abreuvage des animaux…) : ces eaux sont toutes des biotopes
favorables au développement des êtres aquatiques tant animaux (verres parasitaires, des sangsues…)
que végétaux (algues, champignons...) pouvant nuire la santé.

Ce mémoire peut servir aussi de guide pour la réalisation des expériences sur la détermination des
paramètres physico-chimiques de l’eau.

Nous proposons ci-après un exemple de sujet de travaux dirigés pour la classe de seconde dans le
chapitre écologie.

TRAVAUX DIRIGES

Discipline : Science de la Vie et de la Terre

Chapitre : Ecologie

Durée : 1 heure

Objectif général : L’élève doit être capable de définir les interactions entre et les êtres vivants et les
conditions de vie.

Savoirs visés :

• Connaissance
• Compréhension
• Application
• Analyse

Documentation :

RAHARISOA J. 2015. Evaluation des paramètres physico-chimiques de l'eau de puits en milieu


urbain par l’utilisation de l’approche intégrée et participative (GLOBE). Mémoire de CAPEN. ENS.
Antananarivo

RODIER J. 2005. L’analyse de l’eau: eaux naturelles, eaux résiduaires, eau de mer : physico-
chimie, bactériologie et biologie. Paris. Dunod. 8ème édition. Technique et ingénierie. 1382 p.
65

Système d’Evaluation de la Qualité de l’eau (SEQ-eau). 2003. Système d’évaluation de la qualité de


l’eau des cours d’eau : grilles d’évaluation SEQ-eau (version 2). Les différents systèmes d’évaluation
de l’état des eaux. p 41-60.

Une eau potable est une eau que l'homme peut boire sans risque de nuire la santé. La potabilité de l'eau
est définie selon des critères chimiques : taux de pH, présence ou non de produits toxiques...

Le tableau IV ci-après montre quelques paramètres physico-chimiques des eaux prélevés dans cinq
puits :

Tableau IX : Paramètres physico-chimiques des eaux prélevés dans des puits

Puits n° Paramètres physico-chimiques


Température Oxygène Conductivité pH Alcalinité Nitrate
(⁰C) dissout électrique (ppm de (ppm)
(ppm) (µS/cm) CaCO₃)
1 20 3,5 107 6,5 20 N>44
2 21 1,2 368,33 6,7 80 26,4<N<35,2
3 19,5 3,6 301,66 7,7 120 17,6<N<26,4
4 19 5,8 95 5,8 08 35,2<N<44
5 20,5 1,6 743,33 4,7 04 N>44
Source : Résultats des mesures menées par les élèves GLOBE du Lycée Faravohitra, 2014

QUESTIONS :

1) En utilisant le tableau montrant les normes de potabilité de l’eau, comparez les valeurs des
paramètres physico-chimiques des eaux de puits illustrées dans le tableau ci-dessus avec celles
présentées dans les normes.

2) Déduisez si chacune des eaux de puits est potable ou non.


66

CONCLUSION

Notre étude a été consacrée à l’analyse des eaux de quinze puits repartis dans cinq Fokontany
du cinquième arrondissement de la CUA. A ce propos, nous avons mis en œuvre l‘approche GLOBE
sur l’hydrologie. Ainsi, nous avons collaboré avec les équipes GLOBE du Lycée Jules Ferry
Faravohitra afin de collecter les données sur les paramètres physico-chimiques de l’eau suivants : la
transparence, la température, la teneur en oxygène dissous, la conductivité électrique, le pH,
l’alcalinité et la teneur en nitrate.

La comparaison des résultats avec les normes de l’Etat Malgache et de l’OMS ainsi que les grilles
d’évaluation proposées par Rodier et le SEQ-eau permet de conclure qu’aucune des eaux des puits
étudiées n’est disposée à la consommation humaine. Les paramètres qui déclassent ces eaux
souterraines de l’utilisation comme eau de boisson sont les suivants :

• La teneur en oxygène dissous qui est bien inférieure à 5ppm (cas des 80% des eaux
étudiées) ;
• La teneur en nitrate qui est supérieure à 10ppm (pour toutes les eaux étudiées) et ;
• Le pH qui est inférieur à 6,5 (cas des 26% des eaux étudiées).

Toutefois, l'eau dans la nature n'est jamais pure. Elle recueille ici et là un peu de tout sur son
passage, soit par exemple des minéraux, de la boue, de la végétation, des engrais et le lessivage des
terres cultivées. Si la plupart de ces substances sont sans danger, certaines peuvent présenter un risque
pour la santé. Pour écarter ce risque, quelques recommandations sont à proposer pour protéger la
santé. Il s’agit de:

• Utiliser ces eaux de puits à des fins autres que l’alimentation humaine. elles peuvent être
radioactives, très minéralisées ou polluées (par l’accumulation de nitrate par exemple) ou
naturellement contaminées (par de l'arsenic par exemple). Utiliser plutôt de l’eau
embouteillée ou une source sûre comme l’approvisionnement de l’eau de la JIRAMA. Si ces
propositions ne sont pas réalisables, procéder à des traitements intenses avant de les
consommer
• Prendre des mesures pour une meilleure évacuation des eaux usées et une meilleure
conception des latrines, ce qui diminuera la pollution de la nappe superficielle ; afin de
mettre les utilisateurs à l’abri des affections liées à l’eau de consommation.

Il est désormais nécessaire de pousser les recherches dans le domaine d’une éventuelle
pollution en éléments toxiques et bactériologiques. De même, la vision des variations temporelles est
inexistante et mériterait de pouvoir être prise en compte. Un suivi de la chimie de l’eau à pas de temps
régulier et alternant les saisons (sèche et humide) serait pertinentes.
67

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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WEBOGRAPHIE
coranmiracle.unblog.fr

http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_l%27eau

http://www.alloprof.qc.ca/s1039

http://www.oieau.fr/ReFEA/fiches/CaptEauSout/1Puits_Moderne.htm

www.lenntech.com

www.newsmada.com
a

ANNEXES
a

ANNEXE I : Les principales substances chimiques organiques et inorganiques à l’exclusion de


tous contaminants biologiques considérés comme polluants des nappes [LEMIERE et AL., 2008]

Tableau X : Contaminants inorganiques des nappes

Produits Polluants types


Métaux lourds, non-métaux et métalloïdes V, Cr, Mn, Co, Ni, Cu, Zn, Ag, Cd, Sn, Hg, Ti,
Pb, Bi, As, Se, Sb, Te
Anioniques et autres Nitrates, sulfates, nitrites, fluorures, chlorure,
cyanures

Tableau XI : Contaminants organiques par famille de produits

Familles de produits Polluants types Molécules chimique types


Hydrocarbures ou Essence, diesel, fuel, -alcanes
huiles minérales naphta, goudrons... -cyclanes
-hydrocarbures aromatiques monocycliques
-aromatiques polycycliques
Produits organiques Bases de chimie de Hydrocarbures aliphatiques et aromatiques
industriels synthèse halogénés (chlorés, fluorés, bromés, iodés)
Solvants
Traitements Aromatiques monocycliques, substitués
(halogénés, phenolés, nitratés) ou non

Aromatiques polycycliques

Composés phénoliques, phtalates, PCB,


dioxines, furanes

Phytosanitaires Herbicides, Amides, urées, sulfonylurées, triazines, acides


insecticides, acaricides, aryloxyalkanoïques, diphényle-éther,
raticides, carbamates,…
fongicides Organophosphorés, organochlorés, pyréthrines,
azoles, dithiocarbamates…
autres Tensioactifs militaires Détergents anioniques et cationiques
Substances à usages militaires, explosifs
b

ANNEXE II : Les élèves GLOBE du lycée Faravohitra qui ont participé aux collectes des
données

Tableau XII : Les élèves qui ont participé aux collectes des données

NOMS ET PRENONS CLASSES


ARILALAO Narindra Patrick Première C₆
RAFANAMBINANTSOA Fardinand Première C₆
ANDRIAMANOROMANANA Fenosoa Seconde 14
RANDRIAMIARANAMANANA Onja Seconde 13
NOROSOA Ianja Lalaina Seconde 13
RASAHIVELO Fy Manankasina Première C₇
RAHANIRINA Miora Cindy Tatiana Première C₇
ANDRIAMAHENINA Miaja Armelle Seconde 3
ANDRIASOANISATA Faratiana Seconde 4
RAKOTOTIANA Njaka Maminiaina Première D₁₁
JOMARY Andry Terminale D₁₂
RAKOARIVONY Mendrika Première C₆
RAMANAMPY Rakoto Tefy Première C₆
FAMENONTSOA Ny Aina Fifaliana Seconde 9
ANDRIAMPARANY Jese Fenorado Seconde 9
RAZAFINDRAZAKA Andry Ny Aina Seconde 6
ANDRIANIRINA Michelle Seconde 6
ANDRIANIFAMANANA Finiavana Seconde 6
ANDRAINARIVO Diarisoa Seconde 12
RAMANGASON Nomena Josia Seconde 2
RAKONDRAMANANA Miandrisosa Tojonirina Seconde 1
RADAFIHARISON ANDRIANIAINA Eddy Michel Seconde 1
RATSIMBAZAFY Manoa Fenosoa Seconde 1
RATSIMBAZAFY Andrianary Mendrika Lalaina Seconde 1
RAOELINIRINA Heriniaina Safidy Seconde 11
RANDRIANARISON Hasiniavo Jessica Seconde 4
Rojo Première D₁₄
Miora Première D₁₂
Itokiana Première D₁₅
Mamy Lahatra Seconde 14
Lova Première
c

ANNEXE III : Dates de prélèvement et de mesures des échantillons d’eaux

Tableau XIII : Dates de prélèvement et de mesure des eaux étudiées

Puits Dates de prélèvement et de mesure de l'échantillon


5 21/06/2014
1 24/06/2014
2 24/06/2O14
15 01/07/2014
14 01/07/2014
13 02/07/2014
6 08/07/2014
4 08/07/2014
3 09/07/2014
12 15/07/2014
10 15/07/2014
11 16/07/2014
9 22/07/2014
8 22/07/2014
7 23/07/2014
d

ANNEXE IV : Caractéristiques du BCG-MR

Le BCG-MR est un comprimé contenant deux indicateurs colorés sensibles au pH qui sont le vert de
bromocrésol et le rouge de méthyle :

• Le vert de bromocrésol présente un point de virage 3,8 – 5,4. Il colore en bleu toutes les solutions
ayant un pH supérieur à 5,4 et en jaune toutes les solutions ayant un pH inférieur à 3,8.
• Le rouge de méthyle présente un point de virage 4,2 – 6,3. Il colore en jaune toutes les solutions
ayant un pH supérieur à 6,2, et en rouge toutes les solutions ayant un pH inférieur à 4,4 et orange
entre les deux.

Figure 44 : Points de virage du vert de bromocrésol et du rouge de méthyle

Source : http://www.alloprof.qc.ca/s1039
e

ANNEXE V : Pluviométries et températures mensuelles durant les années 2011, 2012 et 2013

Tableau XIV : Pluviométries mensuelles (en mm) durant les années 2011, 2012 et 2013

janvier Fevrier Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.

2011 361 48 175 28,3 0 0 0,4 1,3 48,2 47,1 73,9

2012 207,5 275,5 159,5 138,6 21,6 3,1 1,3 2,8 2,5 14,8 97,6 201,7

2013 281,5 190,4 163,4 51,9 24,6 8,1 0 0,1 0,1 105,1 223,2 306,2

Source : Données météorologiques du Service Météorologique d’Ampandrianomby

Tableau XV : Températures mensuelles (en °C) durant les années 2011, 2012 et 2013

janvier Fevrier Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept. Oct. Nov. Déc.

2011 21,8 19,1 19,7 16,1 17,3 17,9 20,4 22,3 23,5

2012 22,8 22,2 21,8 21,1 18,5 16,6 15,7 16,7 17,7 20,6 21,1 21,8

2013 22,2 22 21,8 21,2 18,8 15,1 15,3 15,5 18,3 19,1 22,9 22,3

Source : Données météorologiques du Service Météorologique d’Ampandrianomby


f

ANNEXE VI : Description des quinze puits :


Pour bien décrire un puits, on doit connaître tous les équipements nécessaires pour sa construction.
Nous présentons en l’occurrence théoriquement des matériaux indispensables pour la réalisation d’un
puits.

• Les équipements de surface : ce sont le couvercle, la margelle, le trottoir et l’anti-bourbier. Ils


protègent l’eau des pollutions venant de l’extérieur.
• Le cuvelage : protège et évite l’effondrement du puits.
• La zone de captage : c’est la partie du puits située au-dessous du niveau de l'eau. Il permet à
l'eau de parvenir au puits tout en maintenant les terrains aquifères en place. Le captage est
constitué de buses crépitées et du massif de gravier filtrant.
g

Couvercle

Margelle
Anti-bourbier Trottoir

Ancrage

Nappe aquifère

Niveau d’eau dans le


puits
Gravier filtre

Matelas de gravier Dalle de fond crépineé

Figure 45 : Représentation schématique d'un puits équipé

Source : http://www.oieau.fr/ReFEA/fiches/CaptEauSout/1Puits_Moderne.ht
h

Tableau XVI : Equipements de chaque puits

Equipements Couvercle Margelle Trottoir Anti- Cuvelage Gravier Matelas Dalle de


d’un puits bourbier filtre de fond
moderne gravier crépinée
Puits 1 (P1) + + − − − − + +
Puits 2 (P2) + + − − − − + +
Puits 3 (P3) + + − − − − + +
Puits 4 (P4) + + − − − − − −
Puits 5 (P5) + + + − − − − +
Puits 6 (P6) + + − − − − + +
Puits 7 (P7) + + − − − − + +
Puits 8 (P8) + + − − + − + +
Puits 9 (P9) + + − + − − + +
Puits 10 + + − − + − + +
(P10)
Puits 11 + + − − − − − −
(P11)
Puits 12 + + − − − − + +
(P12)
Puits 13 + + − − − − + +
(P13)
Puits 14 + + − − + − + +
(P14)
Puits 15 + + − − − − + +
(P15)
Source : Observation des puits et interviews menés à leurs propriétaires

Légende : + : présence

− : absence

Le tableau V ci-dessus montre les différents équipements présentés par chaque puits. La
totalité des puits est mal protégée contre l’envahissement des polluants surtout à cause de l’absence
des graviers filtres.
a

Auteur : RAHARISOA TSARAFANIRY Joséphine

Adresse : Lot II E 81 FN Tsarahonenana

Commune : Antananarivo Renivohitra

Région: Analamanga

Directeur de mémoire : Docteur RAZAFIARIMANGA Zara Nomentsoa

Titre : EVALUATION DES PARAMETRES PHYSICO-CHIMIQUES DE L'EAU DE PUITS EN


MILIEU URBAIN PAR L’UTILISATION DE L’APPROCHE INTEGREE ET PARTICIPATIVE
(GLOBE)

Nombre de :

Pages : 69

Figures : 44

Tableaux : 09

RESUME

L'eau, source de vie sur terre, est essentielle à l'existence des êtres vivants (animaux,
végétaux, micro-organismes). L’alimentation en eau de plusieurs centaines de villes à travers
le monde dépend des ressources en eau souterraine. D’après les statistiques, 1% des habitants
d’Antananarivo et ses périphéries, utilise encore des eaux de puits. Ainsi, l’étude a pour but
d'évaluer paramètres physico-chimiques des eaux de 15 puits répartis dans cinq Fokontany :
Andraisoro, Tsarahonenana, Ampanotokana, Ambohimirary et Nanisana. Les résultats obtenus
ont montré qu’aucune des eaux des puits étudiées n’est disposée à la consommation humaine.
Les paramètres qui déclassent ces eaux souterraines de l’utilisation comme eau de boisson
sont :

• La teneur en oxygène dissous qui est bien inférieure à 5ppm (cas des 80% des
eaux étudiées) ;
• La teneur en nitrate qui est supérieure à 10ppm (pour toutes les eaux testées) ;
• Le pH qui est inférieur à 6,5 (cas des 26% des eaux étudiées).

Parmi les quinze puits étudiés, c’est l’eau de P8 qui la meilleur. Son seul problème c’est
qu’elle contient une teneur en nitrate supérieure à 44 (classée comme eau de mauvaise ou très
mavaise qualité par le SEQ-eau). C’est l’eau de P10 qui est la plus mauvaise car elle présente
un pH faible (4,7) et contient un taux de nitrate élevé supérieur à 44ppm et une teneur en
oxygène faible (1,6ppm).

Il est préférable d’utiliser ces eaux de puits à des fins autres que l’alimentation humaine.

Mots-clés : Puits, Eau souterraine, Qualité de l’eau, Milieu urbain.

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