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Résumé du document

Le sociologue français Pierre Bourdieu, lorsqu'il étudiait les sociétés traditionnelles,


constatait que droit et morale formaient une seule notion, et que la religion, avec son
cortège d'impératifs moraux, absorbait le droit tout entier.
On peut cependant considérer qu'entre la morale et le droit les relations sont plus nettes
qu'avec la religion. Néanmoins, de très nombreuses règles de droit sont empruntées à la
morale, ce qui peut amener à considérer que le droit n'est pas autre chose que la morale
relayée et sanctionnée par le groupe social.
Historiquement, on peut observer que la dissociation de la règle religieuse et de la règle
de droit s'est opérée lentement, même si la règle de droit a gardé, pendant très
longtemps, l'empreinte de ses origines.
PBQ: Qu'est-ce qui différencie fondamentalement la règle de droit des règles morales et
religieuses? N'arrive-t-il pas parfois que ces dernières tendent à se confondre avec la
première?
Si les principes de distinction de la règle de droit et des règles morales et religieuses
peuvent sembler sans ambiguïté (I), leurs limites prouvent que ce discernement est
parfois bien plus subtil qu'il n'y paraît (II).
Sommaire
1. Les principes de distinction de la règle de droit et des règles morales et
religieuses

1. La distinction entre règle de droit et règle morale


2. La distinction entre règle de droit et règle religieuse
2. Les limites de la distinction de la règle de droit et des règles morales et religieuses

1. Les nuances de la distinction de la règle de droit et des règles morales


2. Les nuances de la distinction de la règle de droit et des règles religieuses
Extraits
[...] II) Les limites de la distinction de la règle de droit et des règles morales et religieuses
Il convient de nuancer cette distinction de la règle de droit et des règles morales d'une
part, mais aussi la distinction de la règle de droit et des règles religieuses d'autre part.
Les nuances de la distinction de la règle de droit et des règles morales La règle de droit
est souvent respectée spontanément, sans que la contrainte de la sanction n'intervienne.
La soumission de l'individu à la loi n'intervient pas uniquement sous la pression de la
sanction. La règle juridique est le plus souvent respectée spontanément, sans que la
crainte de la répression ne s'en mêle. C'est particulièrement vrai pour toutes les règles
de droit qui découlent de la coutume. [...]

[...] Dans l'histoire, même contemporaine, on peut observer que, dans certains systèmes
juridiques, les règles religieuses peuvent aussi constituer le droit du pays considéré. En
France, le droit canonique régissait, jadis, le droit du mariage. C'est encore vrai de nos
jours en Italie où la législation fait cohabiter le droit civil et le droit sacré, s'agissant de la
religion catholique, ainsi que dans les Etats musulmans pour lesquels la charia constitue
la règle de droit. Bibliographie - Droit Civil, les personnes et les biens de Gérard Cornu
aux éditions Montchrestien. - Le cours du professeur d'amphi : M. [...]
[...] PBQ: Qu'est-ce qui différencie fondamentalement la règle de droit des règles
morales et religieuses? N'arrive-t-il pas parfois que ces dernières tendent à se confondre
avec la première? Si les principes de distinction de la règle de droit et des règles
morales et religieuses peuvent sembler sans ambiguïté leurs limites prouvent que ce
discernement est parfois bien plus subtil qu'il n'y paraît (II). Les principes de distinction
de la règle de droit et des règles morales et religieuses Afin de mieux apprécier les
différences, les critères de distinction choisis pour différencier, la règle de droit et les
règles morales d'une part ; la règle de droit et les règles religieuses d'autre part, seront
identiques. [...]

[...] Les nuances de la distinction de la règle de droit et des règles religieuses La règle de
droit respecte le fait religieux. Négativement. Les articles 225-1 et 225-2 du Code pénal
punissent de deux ans d'emprisonnement et d'une amende de francs, le refus de
contracter ou la décision de licencier opposés à une personne à raison de son
appartenance ou de sa non-appartenance à une religion déterminée. Positivement. La
dissimulation de la confession religieuse lors de la célébration du mariage peut être
analysée comme entraînant une erreur sur les qualités essentielles de la personne et
servir de juste cause à une action en nullité. [...]

[...] À l'instar de la morale, le droit appréhende aussi les intentions et les motifs de
l'individu. On peut constater que, dans de nombreux cas, le juge s'efforce de comprendre
l'individu. Il tente de saisir les intentions et les motifs de ce dernier au moment des faits
qui lui sont reprochés afin de lui trouver ou non des circonstances atténuantes. Ces
dernières, si elles sont établies, plaideront en sa faveur et lui allégeront sa peine. La
règle de droit ne fait souvent que juridiciser un devoir moral.

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