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La règle de droit et les autres règles sociales sont toutes des règles de conduite.
Elles ont en commun l’identité de contenu. Il en résulte que, en principe le droit
ne peut prescrire ce que les règles morales ou/et les règles religieuses
proscrivent.
Il n’en demeure pas moins que tout sépare la règle de droit et les autres règles
sociales voisines s’agissant de leurs sources (I), de leurs caractères (II), de leur
finalité (III), de leur sanction (IV).
I- LA DIFFÉRENCE DE SOURCES
La règle de droit tire ses sources de l’État : elle est édictée par les autorités
étatiques gouvernantes(Législative et Exécutive) dont la fonction est de créer
des normes juridiques s’appliquant aux individus.
Ainsi, la règle de droit est de source extérieure aux individus et s’impose à eux.
Toute autre est la source des autres règles sociales.
À la différence de la règle de droit, les autres règles sociales tirent leurs sources
de considérations internes à la conscience individuelle (par exemple : règles
morales) ou la conscience collective (par exemple : règles religieuses ; règles
traditionnelles).
2- CAS PATIQUE
Le 15 janvier 2003, une loi est votée pour instituer la gratuité des frais de
scolarité dans les grandes écoles privées, au nombre desquelles figure l’École
Supérieure Internationale de Droit d’Abidjan (E.S.I.D.). Cette loi, abondamment
commentée le lendemain 16 janvier pour le grand public par des spécialistes
dans le journal de 20 heures, a fait la « une » de tous les quotidiens pendant près
de huit (08) jours, à la grande joie de l’Association des parents d’élèves.
Informé de cette nouvelle loi qui décharge totalement ses parents,
Monsieur DAGO Vorien, étudiant à l’E.S.I.D. ne comprend pas pourquoi, dans
l’après-midi du 27 janvier 2003, la direction de l’E.S.I.D. lui adresse une
correspondance pour exiger de lui le paiement du reliquat de ses frais de
scolarité pour l’année en cours, faute de quoi l’accès à la salle d’examen lui sera
interdit pour compter du lundi 03 février 2003.
Il rassure ses parents que l’École ne peut rien leur demander, et qu’ils peuvent
même attrait l’École en justice en vertu du principe
» Nemo censetur ignorare legem « . Dans cette affaire, l’École vous désigne
comme conseil juridique. Elle vient vous consulter sur deux points :
1. Que savez-vous du principe » Nemo censetur ignarare legem » ?
2. La loi nouvelle peut-elle s’appliquer à la demande et au bénéfice de
Monsieur DAGO Vorien ?