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Journal Du Contract Management n1
Journal Du Contract Management n1
DÉCEMBRE 2017
LE JOURNAL
DU CONTRACT
MANAGEMENT
03 éditos
05 actualités
09 D
ossier : les livres français
sur le contract management
14 Vis ma vie
21 Événements
26 Quiz
À PROPOS...
« Le journal du CM » • Rédacteur en chef : Rolland Terrin, Responsable Comité Editorial ADUCMA, contract manager Onet Technologies • Groupe
de travail : Coralie Bouscasse, Présidente AFCM, Directrice juridique Safran - Antoine Papegaey, Président ADUCMA, Commercial Manager Thales
- Peter Rosher, Avocat, Partner, Reed Smith - Louis Cointreau, Directeur régional France et pays francophones, Systech International - Vincent Leclerc,
Senior Contract Manager, Engie - Frédéric Berjot, Directeur Général, Driver Trett France - Jean-Charles Savornin, Projects Advisor, Projectence - Jean-
Marc Prulhière, Project Contract Manager, AREVA • Édition et mise en page : La Machine à Écrire - www.lmae.fr
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“
ÉDITOS
Le mot retenu pour ce journal et sa ligne éditoriale demeure le partage. En effet, au-delà de la
diversité des auteurs, de leurs formations initiales et de leurs parcours professionnels, ce qui reste
le commun dénominateur, le creuset de ce journal c’est l’envie de partage autour de la pratique
du contract management, de ceux qui ont embrassé le métier de contract manager et de leur
bible « le contrat ».
Ce premier numéro témoigne de cette diversité : tantôt juriste, tantôt ingénieur ou économiste,
tous les participants se rejoignent autour de la loi des Parties qui joue donc un rôle fondamental
dans la démarche du contract management : le contrat.
Dans le cadre de ce premier numéro, nous avons consacré notre dossier aux livres français
dédiés au contract management. Vous trouverez à cet égard une interview de leurs auteurs et
constaterez la complémentarité de ces livres. Le journal propose aussi des articles d’experts qui
illustrent par leurs expériences respectives sur des projets complexes les bonnes pratiques en
contract management. Le journal revient sur les événements ayant trait au contract management,
propose un portrait d’anciens élèves du Diplôme Universitaire d’Assas en contract management
et invite à la réalisation d’un quiz intitulé « Où en est la mise en place du processus contract
management dans votre entreprise ? ».
Bonne lecture !
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ÉDITOS
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ACTUALITÉS
Cette table ronde était précédée d’une présentation d’Adeline Fedrizzi, gicielles de Contract Lifecycle Management ». La présentation a été
(Green Conseil) qui a effectué un « Panorama 2017 du contract ma- animée par : Thierry Vidal et Vincent Leclerc. Trois éditeurs étaient in-
nagement vu de la France ». La commission outils et processus a en- vités et ont pu dialoguer et répondre aux questions des contract mana-
suite présenté une étude réalisée par ses membres : « Les solutions lo- gers lors d’une « marketplace » qui a suivi la présentation.
“
nement dans lequel ils exercent. nos intervenants : « La fonction
est créatrice de valeur ajoutée et
R.T. : Qu’est-ce que cette d’opportunités. (…) La commu-
Accélérer pour rendre visible table ronde a permis de nauté doit accélérer pour rendre
mettre en avant ? visible la fonction et atteindre
G.M. : Le contract management
la fonction et atteindre est par essence pluridiscipli-
la reconnaissance. (…) Le be-
soin est là, et même si le chemin
naire, et chacune des disciplines est encore long, il faut investir et
la reconnaissance. concernée évolue constamment, communiquer, ouvrir la porte à
”
qu’il s’agisse de nouvelles normes l’innovation et continuer à adap-
comptables, des besoins de sécu- ter notre expertise ».
5
ACTUALITÉS
Les fondamentaux demeurent, le cité d’adaptation qui va être mise tions technologiques. Aussi, l’au- mations et les structures devront
contract manager est un facilita- à l’épreuve, car il doit évoluer à tomatisation, la digitalisation, les s’adapter et permettre l’arrivée
teur des relations contractuelles la même vitesse que son environ- blockchains… doivent être vues de profils encore plus diversifiés
de l’alpha à l’omega du cycle nement, vitesse grandissante si comme des opportunités plutôt dans la communauté de pratique
de vie contractuel, c’est sa capa- l’on prend l’exemple des évolu- que comme un risque. Les for- du contract management.
“
CM avait réalisé et présenté une rappelé les résultats de l’en- fois les vérifications effectuées,
enquête sur l’état de l’activité et quête complémentaire qui avait 20 d’entre eux ont été perçus
les perspectives du contract ma- été réalisée à l’initiative de la par la commission comme « sé-
nagement en France (disponible commission, en Juin 2016, au- rieux » sur ce plan (soit 13 %
Un manque sur le site de l’AFCM). près des membres de l’AFCM. du panel initial). La commission
Dans le cadre de cette enquête, Les contract managers y avaient a finalement décidé de prendre
d’outils pour 82 % des professionnels interro- clairement exprimé l’idée qu’ils contact avec 10 de ces 20 édi-
gés avaient déclaré utiliser des cherchaient des solutions pou- teurs, privilégiant ceux d’entre
gérer les outils informatiques. Mais à la vant leur permettre, avant toute eux qui pouvaient faire bénéfi-
question « Classez par ordre chose, un meilleur pilotage des cier les utilisateurs français d’un
processus d’importance les principales dif- contrats en exécution. support et d’une représentation
ficultés rencontrées dans la pra- Une première évaluation du mar- commerciale sur le plan natio-
de façon tique de votre activité de contract
manager », la réponse arri-
ché et un premier constat effec-
tué par la commission fin 2016
nal. Un questionnaire très détail-
lé, composé de 67 questions, a
vée largement en tête était « Le et début 2017 a révélé que la alors été envoyé à ces 10 édi-
automatisée et manque d’outils me permettant vaste majorité des 150 éditeurs teurs. 5 seulement ont fourni des
de gérer les processus de façon de solutions logicielles estampil- réponses démontrant une bonne
systématique. automatisée et systématique » ! lées « contract management » connaissance et une bonne cou-
”
Ceci dénotait tout à la fois d’un proposait en fait de simples ou- verture par leur outil du domaine
besoin précis, d’une attente très tils de gestion de documentation et de ses processus. Ces 5 édi-
forte et d’une grande insatisfac- contractuelle pour les uns (type teurs ont été invités à la table
tion de la part de la communau- « contrathèque » ou « workflow ronde et à lamarketplace orga-
té. de commentaire/ négociation/ nisées le 30 novembre 2017.
La commission processus et ou- signature/ contractualisation »),
tils de l’AFCM s’est donc naturel- des outils de gestion de porte- R.T. : Pouvez-vous nous
lement saisie du sujet et a sollici- feuilles de commandes/contrats illustrer par un exemple
té les membres de l’association simples ou marchés cadres pour la mise en place et le
d’une part, les éditeurs de so- les autres (selon des « workflows fonctionnement d’une
lutions logicielles d’autre part, de passation/ réception/ livrai- solution logicielle ?
dans le but de mieux cerner le son/ résiliation/ prolongation/ T.V. : Outre le caractère interac-
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ACTUALITÉS
CONVENTION DE
PARTENARIAT AFCM/
“
De nouveaux
ADUCMA DU 30 NOVEMBRE
2017 SIGNÉE DES DEUX acteurs
PRÉSIDENTS, CORALIE
BOUSCASSE ET ANTOINE imaginent
PAPEGAEY
Au programme, des événements et des maintenant
activités en commun, la mise en place
d’un journal entièrement consacré au des solutions
contract management, une ouverture vers
les membres des deux associations, et plein conçues par
d’autres bonnes choses…
et pour les
contract
tif et dynamique lié à ce type de doivent être eux-mêmes suivis), preuves, des paiements, des pé- managers.
”
supports, une solution logicielle une offre de modification et un rè- nalités, des opportunités... En
de type CLM (pour « Contract Li- glement (avenant, protocole d’ac- tout, ce sont 27 thèmes qui ont
fecycle Management ») devrait cord) ou une provision (risque rési- été recensés par la commission
permettre, par exemple : duel en cas d’abandon) ; comme intéressants et/ou néces-
saires à traiter.
• d’identifier dans le contrat ini- • en cas d’échec des échanges
tialement proposé, possiblement et discussions, l’outil devrait per- R.T. : S’en est suivie
selon un mode semi-automatisé, mettre le chiffrage et l’instruction une marketplace.
l’ensemble des clauses contrai- d’une réclamation et potentielle- Pouvez-vous nous en
gnantes, troubles, sensibles ou ment d’un litige tout en permet- présenter les éditeurs
problématiques que celui-ci peut tant un retour d’expérience. présents et son objet ?
receler ; Idéalement cet outil devrait T.V. : Les 3 éditeurs ayant ré-
aussi permettre la gestion des pondu présent sont respective-
• l’outil devrait alors permettre
de tracer les négociations et
évolutions autour de ces clauses
ainsi que de lister les obliga-
tions essentielles sur lesquelles
les parties se sont finalement en-
gagées ;
7
ACTUALITÉS
“
solutions dans les prochaines an-
nées.Une évolution possible du
marché pourrait également venir
de la mise en place d’outils d’in- L’homme
telligence artificielle mis au ser-
vice du contract management. doit primer
Les progrès touchant des appli-
cations d’intelligence artificielle sur le process
(IA) intéressant nos domaines
sont encore très timides, balbu-
tiants, mais compte tenu du ni-
et le process
veau d’investissement qui existe
dans le secteur, on ne peut ex-
sur l’outil.
”
clure un bond technologique qui
ferait entrer l’IA dans la vie quo-
tidienne des contract managers
subitement, non pas pour rempla-
cer leur analyse, leur intelligence
émotionnelle, leur sens relation-
nel, leur inventivité et leur créa-
tivité mais pour les assister dans
des tâches réccurentes et systé-
matiques, alerter, mesurer la per-
formance, proposer des solutions
ment : Legal Suite, Legisway et si elles sont assez peu éprou- alternatives en fonction des expé-
Primavera. Ces 3 sociétés, bien vées encore, mériteront sans riences acquises...
implantées sur le marché fran- doute toute notre attention et fe- Là encore, l’avenir nous tend les
çais, pensent et élaborent, de- ront l’objet, pourquoi pas, d’une bras et promet des évolutions très
puis 2016 au moins, date à la- présentation lors d’une prochaine intéressantes pour les métiers du
quelle elles ont été identifiées marketplace. contract management. Les struc-
dans le panel, des solutions desti- Même si, pour l’AFCM, bien tures devront s’adapter et per-
nées à accompagner la négocia- évidemment, l’homme doit pri- mettre l’arrivée de profils encore
tion, l’exécution et le pilotage de mer sur le process et le process plus diversifiés dans la commu-
contrats complexes, dans l’esprit sur l’outil, nous espérons beau- nauté de pratique du contract
de couvrir le cycle de vie com- coup du développement de ces management.
plet du contrat.
Si Legal Suite et Legisway ont
conçu leurs outils sur la base de
logiciels à vocation juridique, Pri-
mavera est une solution initiale-
ment destinée au domaine tech-
nique (project management). À
ce titre, tous trois justifient de ré-
férences solides dans la mise en
place de solutions logicielles dans
le cadre de projets et contrats
complexes.
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DOSSIER :
LES LIVRES FRANÇAIS
SUR LE CONTRACT
MANAGEMENT
On assiste depuis quelques années à l’éclosion du mé- On pourrait penser que trois livres c’est peu, mais en
tier de contract manager provenant essentiellement, on parcourant ces ouvrages on se rend compte de leur com-
ne peut que s’en féliciter, de la prise de conscience des plémentarité. En effet, chaque auteur propose un regard
directions générales sur la nécessité d’implanter durable- sur le contract management qui lui est propre, tout comme
ment et d’organiser professionnellement cette fonction. le montrent les interviews que vous retrouverez dans les
Cette prise de conscience s’accompagne de la mise en pages suivantes.
place de cursus de professionnalisation telle que la for- À titre d’exemple, Grégory Leveau qualifie son ouvrage
mation diplomante ad hoc : le Diplôme Universitaire de de « manuel pour ceux qui envisageraient d’embrasser
Contract Management (DU CM), mais se traduit aussi par la fonction ou tout simplement d’ajouter quelques cordes
la création d’associations spécifiques telles que l’AFCM à leur arc sans pour autant devenir contract manager à
(Association Française du Contract Management en 2013) plein temps ».
et l’ADUCMA (Association du Diplôme Universitaire de Jean-Charles Savornin propose une facette plus opé-
Contract Management d’Assas en 2015). Il convient de rationnelle en qualifiant son ouvrage de « contribution
mentionner aussi le foisonnement de sociétés de conseil pragmatique, efficace et utile, faisant le lien avec la ges-
spécialisées en contract management qui ont, pour cer- tion de projet » car « le chef de projet, s’il veut piloter ses
taines, également ajouté un volet formation et un volet projets, se doit donc de piloter ses contrats ».
conseil en organisation. Quant à Franck César, il affirme que son livre (coécrit
On constate ainsi beaucoup d’effervescence autour du avec Alain Brunet) « répond aux enjeux de performance
Contract Management. Mais qu’en est-il de la littéra- des entreprises, de sécurisation des risques juridiques et
ture française sur ce sujet ? Y a-t-il beaucoup d’œuvres au besoin d’avoir un management proactif des contrats ».
consacrées au contract management ? Qu’en pensent les Le dossier de ce premier numéro propose une interview
professionnels du métier ? de chacun des auteurs de ces livres en vue de permettre
A ce jour, il existe trois ouvrages en langue française à toute personne intéressée par le métier de contract ma-
consacrés au contract management (listés selon l’ordre nager d’approfondir ses connaissances et, d’une manière
chronologique de parution) : générale, de permettre à tous les contract managers en
- Pratique du contract management, de Grégory poste ou en devenir de valider leurs acquis et améliorer
Leveau (paru en 2013, Gualino, Lextenso éditions) ; leurs compétences.
- Le Contract Management, de Franck César et
Alain Brunet (paru en 2013, Eyrolles);
- Contract management. Outils et méthodes,
de Jean-Charles Savornin (paru en 2016, EMS). Propos recueillis et dossier constitué par Rolland Terrin
DOSSIER
“
2016, 224 pages, 28 € G.L. : Ce fut le premier ouvrage mesure de la valeur ajoutée du
en français sur le contract mana- contract manager tout au long du
ger. Six mois plus tard, et sans cycle de vie contractuel.
nous consulter, sortait le livre de
Franck César et Alain Brunet.
Un socle de Dans un deuxième temps, ce
sont les bonnes pratiques, mon-
C’est à la fois une pure coïnci- dialement répandues qui sont
dence et le constat implacable bonnes pratiques étudiées, l’une après l’autre, se-
d’un besoin grandissant dans lon le format suivant : explication
l’Hexagone et en Europe plus indispensables du processus (par exemple : la
généralement. Après avoir pas- stratégie des risques, la gestion
sé de longues années à former à l’exercice des changements, l’ordonnan-
des contract managers en entre- cement des négociations, etc.),
prise avant d’être en mesure de de notre métier. puis présentation du ou des ou-
”
les laisser autonomes au cœur tils associés audit processus (par
des cycles de vie contractuels, exemple : registre des risques,
10
DOSSIER
“
inventaire des leviers commer- dien d’un contract manager et ce- sous certains angles à ses voi-
ciaux, check-list de fin de contrat, lui d’un chef de projet. sins, sans complètement leur cor-
etc.). Finalement dans la dernière Une telle approche nous per- respondre… Nous organisons
partie, le lecteur suit la mise en met d’aboutir à une définition donc plusieurs événements par Nous ne
pratique des processus par le (ou une tentative tout du moins) an à fréquence régulière : des
déroulé d’un fil rouge qui s’ap- du contract management : l’acti- petits-déjeuners dans nos locaux, pouvons pas
puie sur un cas réel (nécessaire- vité qui consiste à développer et des soirées thématiques (parfois
ment problématique) démarrant à contrôler le cycle de vie d’un en partenariat avec les Arts et imaginer ce
très tôt en phase avant-vente et contrat, de la phase d’initialisa- Métiers), la Journée du contract
se concluant par la clôture (dou-
loureuse) du projet.
tion jusqu’à son terme, par la
coordination systématique et mé-
management chaque printemps
avec Legal Suite, etc. En 2017,
métier
thodique des ressources et des nous avons lancé la première édi-
R.T. : Pouvez-vous citer processus utiles à la maîtrise des tion des Trophées du contract ma-
sans considérer
un exemple ou faire risques et à l’optimisation finan- nagement qui donna l’occasion
un focus sur un thème cière et relationnelle. d’une belle cérémonie au mois le cycle
précis ? de juin. Nous poursuivons notre
G.L. : Notre vision du contract R.T. : Pouvez-vous citer travail de recherche et multiplions contractuel
management étant holistique, un autre moyen de les publications afin de continuer
nous ne pouvons pas imaginer communication sur le à développer la doctrine, en as- dans son
ce métier sans considérer le cycle contract management ? sociant notre réseau et nos étu-
contractuel dans son ensemble. G.L. : Dans le cadre de notre diants qui prennent la plume de ensemble.
”
Ainsi nous détaillons, en début de communication, au sein d’e²cm, plus en plus fréquemment. La
livre, chacune des 5 étapes de nous avons mis un point d’hon- vidéo est aussi un support de
ce cycle (Création, Négociation, neur à rassembler la communau- choix. Ces deux dernières an-
Validation, Exécution et Clôture), té et à tenter, par tous les moyens nées, une dizaine d’entretiens
puis nous les relions à son corol- professionnels et ludiques à notre autour du contract management
laire : le cycle de vie du projet. disposition, d’amplifier l’évangé- ont été filmés par les journalistes
Ceci permet de tracer des paral- lisation de notre métier auprès de Xerfi Canal. Nous les diffu-
lèles évidentes et des différences d’une audience, certes large, sons sur notre site et sur les ré-
majeures (au regard des objec- mais un peu dépassée par ce seaux sociaux, le groupe Linke-
tifs et des priorités) entre le quoti- nouveau profil qui ressemble dIn en premier lieu.
11
DOSSIER
“
taires, pour forger une vision sys- passant les logiques de « boîte à
témique de cette discipline, en outils » qui réduisent la discipline
n’occultant aucune des dimen- à une activité administrative ou
sions : stratégique, financière, encore les discours qui vantent Forger
juridique, opérationnelle et hu- les mérites du contract manage-
maine. ment providentiel, nouveau « su- une vision
Cet ouvrage traite en premier per-héros » !
lieu des problématiques « post- Pragmatique, ce livre décrypte systémique en
signature » liées à la phase de les évolutions des pratiques
réalisation des projets. En effet,
les entreprises ne peuvent igno-
concurrentielles, les techniques
de négociation, les bonnes
n’occultant
rer qu’en cas de dérive de leurs (et mauvaises !) pratiques du
contrats, les impacts peuvent être contract management. En par-
aucune des
Franck César, Associé du
dévastateurs, non seulement sur ticulier, sont développés un cer-
cabinet de conseil en mana-
gement WillBe Group la performance économique, tain nombre de conseils pour dimensions :
mais aussi sur la sécurité juri- réduire l’ambiguïté dans les
dique, la continuité des opéra- contrats, ou assurer une gestion stratégique,
tions, voire sur leur pérennité. efficace des réclamations. No-
Dans un contexte dominé par vateur aussi, car cet ouvrage financière,
l’incertitude dans les relations prend en compte les aspects hu-
partenariales, ce livre aborde mains et comportementaux dans juridique,
l’ensemble des situations de le management des contrats, par
dérapages et les déterminants
de ce que l’on peut appeler la
exemple les stratégies opportu-
nistes des parties, en s’appuyant
opérationnelle
« performance contractuelle ». Il sur les résultats les plus récents
répond ainsi aux enjeux de per- des sciences économiques, de la et humaine.
”
formance des entreprises, de sé- sociologie et de la psychologie
curisation des risques juridiques expérimentale.
et au besoin d’avoir un manage-
ment proactif des contrats. R.T. : Pouvez-vous citer
un exemple ou faire
Le contract management, R.T. : A qui ce livre un focus sur un thème
de Franck César et Alain s’adresse-t-il ? précis ?
Brunet, éd. Eyrolles, col. F.C. : Il s’adresse aux contract/ F.C. : À titre d’exemple : face
Gestion de Projet, 2013, claim managers, bien sûr, mais à l’incomplétude du contrat, aux
240 pages, 34€€ nous avons voulu lui donner un incertitudes en phase d’exécu-
spectre plus large, pour parler à tion, aux risques de renégo-
tous les dirigeants ayant pour ob- ciations qui sont inévitables sur communication sur le
jectif de dynamiser le manage- les contrats de long terme, il contract management ?
ment des contrats et en faire un convient d’être capable de dé- F.C. : Nous souhaitons renforcer
véritable levier de performance tecter en amont les facteurs sus- notre présence dans les diffé-
(versus une approche de gestion ceptibles d’induire de manière rentes instances de partage et de
statique ou seulement réactive). quasi mécanique des risques rencontre entre professionnels qui
Il vise à offrir des recommanda- contractuels. C’est l’un des se sont mises en place en France
tions concrètes au praticien qui thèmes que nous avons déve- ces dernières années. Elles per-
pilote au quotidien des projets loppé en détaillant un certain mettent notamment au contract
ou des contrats dans les grands nombre de signaux faibles qui management de se structurer en
groupes ou ETI – notamment sont préfigurateurs d’une dérive tant que communauté profession-
dans les secteurs de l’ingénie- ou d’une détérioration de la re- nelle.
rie et de la construction ou en- lation client/fournisseur. Savoir Par ailleurs, dans mon activité,
core de l’IT – ainsi qu’à tous détecter ces signaux faibles per- nous assurons depuis plusieurs
ceux qui sont impliqués dans met de s’affranchir des excès années une veille et enrichis-
des démarches de transforma- d’optimisme qui prévalent parfois sons en continu nos benchmarks
tion ou d’amélioration de la per- dans les équipes projets (« tout sur les tendances de contract /
formance des entreprises. est dans le contrat », « on fini- claim management. Nous avons
ra bien par se mettre d’accord », le projet de publier le résultat
R.T. : Quels sont les etc.). d’un certain nombre de ces tra-
sujets traités ? vaux dans le cadre d’un Ob-
F.C. : Le contenu se veut à la fois R.T. : Pouvez-vous ci- servatoire du contract manage-
pragmatique et novateur, en dé- ter un autre moyen de ment© qui sera lancé en 2018.
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DOSSIER
JEAN-CHARLES SAVORNIN,
AUTEUR DU LIVRE “CONTRACT
MANAGEMENT. OUTILS ET MÉTHODES”
Rolland Terrin : Pouvez- R.T. : Pourquoi avoir veut piloter ses projets, se doit
vous vous présenter ? formalisé ces 4 piliers ? donc de piloter ses contrats.
Jean-Charles Savornin : J.-C.S. : Lors d’une mission
J’ai été pendant douze ans chef de conseil j’ai accompagné R.T. : En plus de votre
de projet puis responsable de une entreprise industrielle dans livre, vous avez créé
project office, ce qui m’a amené une amélioration des relations Contractence, pourquoi ?
à diriger de grands projets d’in- contractuelles avec ses clients : J.-C.S. : Contractence (www.
frastructures et à piloter des ap- moins de réclamations, plus de contractence.fr) est le blog du
pels d’offres internationaux. rentabilité, un meilleur contract contract management. Je l’ai
En 2013, j’ai créé Projectence, management. créé d’abord parce qu’il y a peu
ma société de conseil en orga- J’ai alors conduit une analyse de littérature sur le contract ma-
nisation et mode projet pour ac- de la littérature existante et ai nagement. Ensuite, un livre, bien
Jean-Charles Savornin, compagner les entreprises dans fait le constat que la quasi-tota- que complet et dense, est forcé-
consultant, fondateur de la performance de leurs pro- lité des ouvrages sont en langue ment statique et reflète la pensée
Projectence jets. Je suis ingénieur de Greno- anglaise et qu’une très large de son auteur. Je voulais avoir un
bleINP, diplômé de Sup’Aéro et majorité de ces ouvrages traite support plus dynamique, avec
de HEC Paris, certifié PMP® par du processus de sélection d’un des articles plus courts, auxquels
le PMI®. contractant. la communauté de contract ma-
Une poignée d’ouvrages trai- nagers pourrait participer. Un
R.T. : Que sont les taient alors véritablement de la blog était tout indiqué. J’invite
4 piliers du contract gestion de la relation contrac- d’ailleurs les lecteurs à commen-
management présentés tuelle avec son client, et il man- ter et à proposer des articles.
dans votre livre ? quait une contribution pragma-
J . - C . S . : Les 4 piliers du tique, efficace et utile, faisant le
contract management reprennent lien avec la gestion de projet.
tous les éléments importants à pi- J’ai alors formalisé ce que j’ai
loter pour gérer son contrat, et pratiqué pendant de nombreuses
“
donc son projet. Ce sont les 4 années lorsque je dirigeais des
indicateurs clés (ou Key Perfor- équipes en charge de grands
mance Indicators) du contract projets internationaux.
management :
• la gestion du contrat : com- R.T. : Comment abordez-
Il manquait une
ment le contrat et ses évolutions vous le lien entre
sont gérées, tracées, communi- contract management et contribution
Contract Management. quées, utilisées ; project management ?
Outils et méthodes, éd. EMS • la gestion du résultat : la ges- J.-C.S. : La gestion de projet pragmatique,
Management & Société, tion des livrables (produits ou est, pour simplifier, généralement
Col. Pratiques d’entreprises, services), en considérant la qua- décomposée en deux grandes efficace et
2016, 176 pages, lité et la performance attendues, phases : l’appel d’offres, par-
19,50€€€ dans les délais requis ; fois appelé business développe- utile, faisant
• la gestion de la relation : com- ment, et l’exécution. La première
ment est pilotée la relation et les
communications avec l’autre par-
phase a pour but de signer un
ou des contrats. La seconde a
le lien avec
tie, qu’il s’agisse d’un client ou pour but d’exécuter le ou les
d’un fournisseur ; contrats. Entre ces deux phases la gestion
• la gestion des réclamations, se trouve la signature du contrat.
et surtout leur anticipation et leur Nous voyons donc que les pro- de projet.
”
préparation, ou l’art d’éviter les jets n’existent qu’à travers les
litiges. contrats. Le chef de projet, s’il
13
VIS MA VIE
DRIVER TRETT, promo 2015 est née après une première expé-
rience en suivi d’exécution d’un
mants en CM proposé par une
université de renom. Jusqu’alors
projet au Qatar en 2007-2008. je pratiquais le CM après un ap-
J’étais alors contract engineer au prentissage empirique de la dis-
Rolland Terrin : Pouvez- sein d’une joint venture Veolia/ cipline. Au cours de mes expé-
vous vous présenter ? Saipem, plus spécifiquement en riences passées, j’avais pu me
Antoine Clouet : J’ai un profil charge du suivi des Changes in frotter à la gestion de projet, au
technique de base (formation d’In- the Works. J’ai occupé ce poste suivi des coûts, à la gestion des
génieur en Génie des Systèmes un peu plus d’un an avant de risques, j’avais quelques idées
Industriels – EIGSI 2003), com- basculer comme Cost Engineer sur la planification, toujours dans
plété par un Master en Adminis- dans le service de réponse aux des environnements de grands
tration des Entreprises (IAE Paris appels d’offres de ma business projets industriels en France et
2004). J’ai débuté ma carrière en unit. Lorsque l’opportunité s’est à l’étranger... la synthèse de
effectuant un VIE en Chine dans présentée de revenir à une activi- ces expériences m’a permis de
le groupe AREVA NP. Je faisais té 100 % consacrée au contract me mettre au contract manage-
alors de la gestion de production management, je n’ai pas hésité ment sans difficulté, mais il me
sur un site produisant des équipe- à la saisir ! manquait le vernis juridique et
ments pour lignes électriques à une approche un peu plus théo-
destination du RTE et d’EDF. J’ai R.T. : Quelles sont vos rique de tous les concepts ma-
quitté ce groupe en 2007 pour missions principales niés jusqu’alors. Chose qu’Assas
intégrer Veolia Water Solutions & au sein de votre proposait de m’inculquer, autour
Technologies. Je travaillais alors entreprise ? d’un rythme compatible avec la
“
dans une business unit en charge A.C. : Driver Trett est un cabi- poursuite de mon activité profes-
des projets de construction de sta- net de conseil en contract mana- sionnelle.
tions de traitement d’eau à l’inter- gement opérant dans le secteur
national (eau potable, traitement de la construction sur toutes les R.T. : Qu’est-ce que cela
Mon conseil aux des eaux usées, usine de dessale- phases du cycle contractuel, de vous a appris ?
ment). Fin 2013, j’ai saisi une op- l’avant-vente jusqu’à la résolution A.C. : Cela m’a mis au contact
futurs portunité émanant de mon réseau des litiges en passant par le suivi de professionnels issus de dif-
afin d’intégrer Currie & Brown, d’exécution. Mon rôle au sein de férents secteurs, c’est toujours
étudiants ? une société anglaise développant l’entreprise est d’accompagner très bénéfique de se confronter
son activité de conseil en contract nos clients, qu’ils soient donneurs à d’autres environnements que
Favoriser les management à Paris. C’est à cette
époque que le DU Contract Ma-
d’ordres, contractors ou sous-trai-
tants, dans la défense de leurs
le sien, d’autant plus qu’en tant
que consultant, mon position-
nagement d’Assas s’est monté, et intérêts avant la contractualisa- nement est par essence décalé
travaux j’ai eu la chance de pouvoir inté- tion, pendant l’exécution ou en par rapport aux contract mana-
grer la toute première promotion précontentieux (dossiers de récla- gers œuvrant dans les grands
de groupe, plutôt en 2014-2015. mation). Depuis peu, je suis éga- groupes français. Le cursus d’As-
Enfin, à l’été 2015, j’ai rejoint lement en charge de développer sas couvre tous les aspects de la
que la relecture d’anciens collègues de Currie & une offre de formations à desti- discipline, là encore cela per-
Brown ayant monté la filiale fran- nation de nos clients désireux de met d’ouvrir son horizon car il
des polycopiés ! çaise du groupe Driver Trett à Pa- munir leurs collaborateurs de mé- est encore assez rare, même
”
ris, un autre cabinet de conseil thodes de gestion contractuelle. au niveau du contract manager,
en CM. R.T. : Pourquoi avoir d’avoir l’opportunité de parti-
14
VIS MA VIE
ciper à toutes les phases et di- futurs étudiants ? les échanges sont les plus riches sionnels du contract management
mensions d’un projet. Le DU CM A.C. : Je donnerai pour conseil entre professionnels de différents pour la plupart.
Assas permet de toucher tout aux futurs étudiants de favori- secteurs. Et je conseillerai éga-
l’éventail des problématiques ser les travaux de groupe. S’il lement de confronter sans cesse R.T. : À quels événements
auxquelles pourraient contribuer n’y avait qu’une chose dans la- les notions abordées pendant les CM participez-vous ?
un contract Manager au cours quelle il fallait s’investir, ce se- cours du DU à la pratique sur af- A.C. : J’essaie d’être présent
de sa carrière. rait bien ces travaux, davantage faires réelles, cela fait naître des aux événements organisés par
que dans la relecture des polyco- questionnements et des débats l’AFCM ou l’ADUCMA lorsque
R.T. : Quels conseils piés après les cours ! C’est lors très intéressants à soumettre aux mon agenda me le permet.
pouvez-vous donner aux de ces sessions de groupe que intervenants, eux-mêmes profes-
Chloé BOWDLER,
Responsable Back Office CNR, promo 2017
“
L’ouverture
d’esprit et les
diplômante en contract R.T. : Qu’est-ce que la
management ? formation à Assas vous enseignements
C.B. : Nos opérations devenant a appris ?
de plus en plus complexes (mul- C.B. : Cette formation a été aus- des expériences
ti-lots avec un gros travail en in- si enrichissante qu’escomptée :
terne de coordination entre ces en effet, nous avons pu suivre des de chacun
lots), spécialisées et d’un volume modules sur des thèmes très va-
financier considérable, j’ai com-
mencé à faire du contract mana-
riés, présentés par des profession-
nels aux compétences et expé-
vous serviront
gement, sans savoir même que riences aguerries. Le programme
cela existait, à l’instar de Mon- est complet et permet à chacun quotidien-
sieur Jourdain, en manquant de connaître l’ensemble des mis-
des outils et des formations né- sions que le contract manager se nement !
”
cessaires. Au départ, nous in- voit dévolu.
Rolland Terrin : Pouvez- tervenions plutôt en réponses / J’ai beaucoup apprécié la pré-
vous vous présenter ? traitements des réclamations four- sence d’enseignements ne rele-
Chloé Bowdler : Après des nisseurs, donc très (trop) en aval. vant pas de matières universitaires
études de droit (DEA de droit des Très rapidement, il est devenu classiques comme la formation à futurs étudiants ?
affaires) et un mastère spécialisé évident que nous devions nous la négociation, l’ouverture d’es- C.B. : Mon conseil aux futurs étu-
à EM Lyon « Juriste Manager Inter- former et devenir forces de pro- prit et le travail en groupe. En ef- diants : profitez bien de cette pos-
national » en 2005, j’ai été juriste position dans le contract manage- fet, deux fois dans l’année, nous sibilité d’échanges qu’offre le DU,
achats pendant une dizaine d’an- ment, afin de ne pas se contenter avions un « cas » à analyser, sur aussi bien avec les intervenants
nées à la Direction juridique de la de subir. Afin d’acquérir ces com- le modèle de celui à traiter pour qu’avec vos camarades de pro-
Compagnie Nationale du Rhône pétences, j’ai effectué un bench- l’examen final. C’est un dossier motion ; l’ouverture d’esprit et les
(CNR), premier producteur indé- marking des différentes forma- réel, très exhaustif, dans lequel enseignements des expériences
pendant d’énergie renouvelable tions « sur le marché » : le cursus l’étudiant doit se mettre à la place de chacun vous serviront quoti-
en France. Je suis désormais en et le contenu du DU proposé par du contract manager de la socié- diennement ! Se constituer un tel
charge d’une équipe de 12 ap- l’Université Paris II sont très vite té concernée. Le travail en groupe réseau me paraît difficilement pos-
provisionneurs à la Direction des sortis du lot. Associer la réputa- étant fortement encouragé, cela sible sans la participation à une
Achats, qui gèrent des petits ap- tion de cet établissement à l’expé- permet des échanges très riches, telle formation.
pels d’offres et le traitement admi- rience des intervenants pressentis avec les autres étudiants, profes-
nistratif de l’ensemble des contrats m’a semblé, en lien avec ma di- sionnels de milieux économiques R.T. : A quels événements
d’achat de CNR, en lien notam- rection, être parfaitement ce que très divers, et qui me servent en- CM participez-vous ?
ment avec les acheteurs métiers nous recherchions pour cette pro- core aujourd’hui dans ma façon C.B. : Mon seul regret : être
et les juristes. fessionnalisation. J’ai donc postulé d’aborder les problématiques. trop loin de Paris pour pouvoir
au printemps 2016, et après une participer à plus d’événements
R.T. : Pourquoi avoir année de cours, je suis diplômée R.T. : Quels conseils « contract managers », et notam-
choisi une formation depuis juillet 2017. pouvez-vous donner aux ment ceux de l’ADUCMA.
15
LE COIN DES EXPERTS
L’IMPORTANCE
DU CONTRACT MANAGEMENT PLAN
VINCENT LECLERC, REPRÉSENTANT LE GROUPE ENGIE ET Le CMP apporte à la mission de contract manage-
PLUS PARTICULIÈREMENT LA COMMUNAUTÉ DE PRATIQUE ment entre autres :
DU CONTRACT MANAGEMENT QU’IL COANIME AVEC LE ■ la connaissance du contrat, des obligations des
DÉPARTEMENT JURIDIQUE, A REÇU EN JUIN 2017 LE TROPHÉE Parties prenantes pour les acteurs du projet ;
DANS LA CATÉGORIE « APPROCHE COLLABORATIVE EN ■ la compréhension des risques/opportunités du
CONTRACT MANAGEMENT ». IL SOUHAITE ICI NOUS RAPPELER contrat pour savoir les gérer ;
L’IMPORTANCE DU CONTRACT MANAGEMENT PLAN. ■ la synthèse des indicateurs de performance à
suivre ;
■ la stratégie contractuelle qui sera suivie tout au
À
long de l’exécution du contrat.
quoi bon tous ces efforts pour négocier le meil- Tout le monde s’accorde à dire que le contract ma-
leur contrat si on ne prévoit pas les moyens nager, dans son rôle transverse entre le chef de pro-
de bien le gérer. Il est primordial en phase jet (ou project manager), le directeur technique, le
de démarrage d’un contrat de s’assurer que toute project management office (fonction support regrou-
l’équipe de projet, et pas uniquement le contract ma- pant le project control, le risk management, la ges-
nager quand il y en a un, comprenne le contrat, sa tion documentaire), le juriste et l’acheteur (et pardon
structure, les obligations et les processus tels que les pour ceux que j’ai oubliés !), ne peut être partout
approbations, les change-orders, ou encore la coor- en même temps.
dination entre les Parties sans oublier les risques et Aussi, parce qu’il est communiqué à toute l’équipe,
opportunités liés au contrat à gérer tout au long de le CMP limite les situations trop souvent rencontrées
son exécution… de positionnement pris lors d’une réunion ou par
C’est typiquement ce que le Contract Management un courrier/courriel ou encore une prise de déci-
Vincent Leclerc, Senior Plan apporte, document encore trop souvent négligé. sion par un des membres de l’équipe pouvant avoir
Contract Manager, Direction L’appellation CMP pour Contract Management Plan de lourdes conséquences pour la Partie qu’il repré-
des Projets Industriels, Engie est très largement utilisée dans la culture anglo-saxonne sente. Fort du constat que le contract management
mais on peut aussi trouver le terme PACC pour « Plan est porté par l’équipe et pas uniquement le project
d’Action Contractuel et Commercial » qui permet manager ou le contract manager, quand il est iden-
d’insister sur le volet commercial indispensable dans tifié, le CMP s’impose et sera d’autant plus appré-
le contract management en position de contractant. cié au quotidien qu’il est synthétique, facile à lire
Le CMP doit aider les acteurs du projet à comprendre et dans un format que l’on peut prendre avec nos
le scope/périmètre (le plus facile à mon avis) mais dossiers.
également les caractéristiques du contrat (reporting, J’ajoute que je trouve par l’intermédiaire du CMP
suivi des obligations des Parties prenantes, paiement, l’occasion pour le contract manager de mettre en
jalons, exigences tant techniques que réglementaires, évidence toute sa valeur ajoutée, s’il fallait encore
règles de réception) et surtout les risques et oppor- convaincre quelques chefs de projet !
tunités ainsi que la stratégie définie pour garantir la Le CMP est consolidé à l’issue de la négociation du
réussite du projet ou sécuriser la marge (selon la vi- contrat. Le CMP sera le support facilitant le trans-
sion de la Partie concernée). Le CMP explique en- fert de la phase de développement vers celle de
core la gouvernance contractuelle en termes de coor- réalisation. J’attire l’attention sur le fait que ce do-
dination, mot que personnellement je préfère à celui cument, une fois écrit, doit être présenté à l’équipe
“
de communication. projet lors d’une réunion et pas uniquement par-
tagé par une simple diffusion. Chacun y trouvera
alors l’occasion d’exprimer ses interrogations, de
comprendre la structure du contrat, d’avoir saisi les
Le CMP doit aider les acteurs du projet à spécificités du contrat (vous savez le détail que le
diable a placé en italique !) et, pourquoi pas, aura
comprendre le périmètre mais également envie de se plonger dans un chapitre pas directe-
ment lié avec le document/annexe traitant de son
les caractéristiques du contrat. domaine ou sa discipline qu’il connaît de toute fa-
”
çon pour l’avoir bien souvent écrit. En plus, quelle
belle opportunité pour un team building !
16
LE COIN DES EXPERTS
Q
uébécois spent 30 years obliterating their Compounding the aforementioned delays, Taillibert
public budget, compensating dearly for the was himself late in the provision of design docu-
explosion of extra costs in the construction ments. In addition the stadium’s design paid insuf-
and operation of the Games. ficient heed to construct-ability. The whole structure
Montréal’s then mayor, Jean Drapeau, famously was comprised of pre-cast concrete ribs that can-
boasted, while presenting the Games’ initial bud- tilevered out over the stadium, with the ribs being
Louis Cointreau, Directeur get: “The Olympics can no more lose money than post-tensioned together during the erection phase.
régional France et pays a man can have a baby”. The Olympic Stadium Due to the stadium’s design each rib was unique in
francophones, Systech construction costs were estimated at 124MC$, its shape and design; the construction of the same
International but sky-rocketed to 839MC$ (“final” costs as of proved a nightmare due to the need to have a per-
1976), an eye-watering 570% increase. What ca- fect alignment between ribs. Additionally the de-
tastrophes occurred to cause this project to go so sign did not allow sufficient room for the use of inter-
far over budget? nal scaffolding, forcing contractors to use numerous
A significant contribution to these extra costs came cranes for positioning the ribs into place.
from the design and construction of Montréal’s These design delays and construct-ability issues
Olympic Stadium, nicknamed rather aptly “the Big give a striking example of the consequences of
Owe” in a thinly-veiled reference to both its architec- unchecked power on the design of the works. Part
tural uniqueness and financial blunder. This article of a contract manager’s role is to ensure that obli-
will review some of the factors contributing to the gations can be complied with, and to monitor de-
meltdown from a contractual perspective, and what viations from these obligations, while ensuring that
lessons can be drawn from this financial debacle. cost and schedule consequences are addressed.
Raising these issues from the onset creates a ba-
DESIGN DELAYS lance with desires to change the design from that
When Montréal was awarded the Games in set out in the contract.
May 1970, Jean Drapeau completely changed
the whole concept for the Olympic Stadium after NO CONTROL OF CHANGES
seeing the Parc des Princes Stadium, newly built in The Olympic Stadium project also suffered from an
Paris based on famous architect Roger Taillibert’s absence of control of modifications to the design
design. Drapeau reportedly fell in love with the sta- of the works. The original project organisation was
dium (who could blame him?), notably its elliptical rather dysfunctional; Mayor Drapeau acted as a
shape and massive pre-cast concrete ribs. “super Project Manager”, in spite of his absence of
This authentic coup de foudre led to Drapeau’s deci- engineering or architectural qualifications. He is re-
sion to hire Roger Taillibert as main architect for the ported to have spent a lot of time reviewing plans
Olympic Stadium. The latter presented his first de- in detail and going to the construction site to give
signs in June 1972, throwing two years of prepa- direct orders to contractors, without consideration
ratory work into the bin and starting the complete of associated consequences.
design of the works again from scratch. Mr Tailli- During the build the architect was given a free rein
bert seemingly gave priority to artistic considerations over his design, leading to numerous changes to
over down-to-earth constraints, such as schedule and the works in the course of their execution. The be-
budget. In a 1976 interview to Civil Engineering, he low example of the parking water cascades gives
bluntly outlined his vision on the matter: “That’s all Ca- a striking illustration of a costly change with doub-
nadians and North Americans talk about— money, tful added value to the Québécois taxpayer: “Late
money, money. It doesn’t interest me at all,” telling a in the game, Taillibert insisted on adding a water
reporter “Are you aware that the building of the sta- cascade to the top of the parking garages connec-
dium and velodrome constitutes a great moment in ted to the stadium, adding at least $8 million to the
the history of architecture and technology?” cost. The parking garages, originally budgeted for
17
LE COIN DES EXPERTS
“
an extravagant $25 million, cost $60 million, or advice on pricing models for main contracts or
about $13,000 per parking space. The water cas- subcontracts, and their consequences on the ba-
cade also would require 113 million litres of water lance of power between project stakeholders. The
(Auf der Maur, 1976)” The delays and additional contract manager also ensures that an adequate Control your
costs associated with executing such “nice-to-have” system of record-keeping is implemented, so as to
design modifications significantly contributed to the ensure that cost and schedule consequences are design,
project’s mayhem. properly monitored and addressed, notably with
A strict control of changes is paramount to any subcontractors. control your
construction project’s success. Late modifications
to the design, “gold-plating”, “scope-creeping”
are common causes of costs overruns and disputes
CONCLUSION
The looming disaster eventually led to the takeo-
changes and
between parties to a construction project. The ver of the project by the Québec province and the
contract manager must ensure that such changes eviction of both Mayor Drapeau and architect Tail-
control your
are addressed in a timely and fair manner. libert from the project’s organisation. The Olympic
Stadium was not fully finished as the Olympic flame subcontractors.
”
INSUFFICIENT CONTROL rose above the opening ceremony but proved suffi-
OF SUBCONTRACTORS ciently fit for the purpose.
The project’s chaotic situation presented several tac- Nonetheless the extravagant costs cast a long sha-
tical advantages for the subcontractors that were dow over the Québec finances. While this ar-
hired to construct the stadium. The very nature of the ticle falls far short of addressing all of the factors
Olympic Games prohibited an extension of the time that contributed to the financial meltdown, we be-
for completion of the stadium; hence the planned lieve that this disaster could have been partly mi-
opening date had to be complied with under any tigated by implementing practices promoted by
circumstances. The more delays to the design of the contract managers: control your design, control your
works, the more intense the pressure on the Client changes and control your subcontractors.
to comply with the delivery dates, and the more
powerful the subcontractor becomes in its commer-
cial balance of power with the Client.
Compounding the problem was the agreement of
“cost-plus” contracts with the subcontractors, which
provided little incentive for them to comply with the
delay, and a great incentive for a dismal producti-
vity by numerous personnel.
Although the subcontract with contractor Duranceau
featured a bonus for a timely delivery, Duranceau Completed stadium with tower and retractable roof
actually had much more financial incentive to in-
crease its manpower and resources with little pro-
ductivity. In addition each modification to the works
gave an opportunity to negotiate exorbitant prices,
with little choice for the Client but to accept the
subcontractor’s terms.
Another feature of the project’s dysfunctional organi-
sation was the absence of control of its subcontrac-
tors by either the architect or Mayor Drapeau, no-
tably regarding costs and schedules. This lack of
oversight opened opportunities for the subcontrac-
tors to manipulate site reporting figures, such as
exaggerating the number of personnel or cranes
mobilized on site, which further increased costs and
delays to the Client.
Unsurprisingly, after Drapeau and Taillibert’s were
evicted from the project, a stronger approach to
subcontractors delivered immediate results on their
productivity: In early 1976 the Province gave an ul-
timatum to contractors that if work did not speed up,
the project would be shut down and the Games mo-
ved elsewhere. In perhaps one of the best illustra-
tions of how the system was being abused, this ulti-
matum resulted in a productivity increase of 500%.
Part of a contract manager’s role is to provide
18
LE COIN DES EXPERTS
L
attentiste » (wait and see approach) qui est cou-
e protocole contient 22 « principes fondamen- rante lors de l’évaluation des prolongations de dé-
taux » qui servent de guide de bonnes pra- lais (extensions of time) en faveur d’une approche
tiques destiné à toutes les parties participant proactive, gérant les retards au fur et à mesure de
au processus de la construction, en matière de dé- leur apparition. Au regard du protocole, une bonne
lais. Le but ultime du protocole est d’éviter les diffé- tenue des dossiers et une bonne utilisation des pro-
rends, ou tout au moins, lorsqu’il est impossible d’en grammes aident à réduire considérablement l’incer-
éviter un, d’en limiter les coûts. titude à l’égard des retards.
En prenant la décision de publier cette seconde édi-
tion, la SCL s’est largement inspirée de l’influence B. UN CHANGEMENT DANS
internationale croissante du protocole, ce dernier LES MÉTHODOLOGIES D’ANALYSE
étant cité de plus en plus dans des projets interna- DES RETARDS
tionaux. Néanmoins, cette seconde version conti- 1. La section II du protocole, relative à l’analyse
nue de se focaliser sur le marché britannique de des retards, fournit une explication des six diffé-
la construction et, en particulier, sur la position juri- rentes méthodes d’analyse des retards utilisées en
dique anglaise, et s’est largement inspirée de l’évo- droit anglais, tout en reconnaissant que la plus ap-
lution récente de la jurisprudence de diverses juri- pliquée est la « time impact analysis ». Cette ana-
dictions, dont l’Angleterre, l’Australie et Hongkong. lyse permet d’établir le programme d’exécution
Le thème au cœur du protocole est le bon sens. Il du projet en le mettant à jour à la date de surve-
imprègne l’ensemble du protocole de sa première nance d’un événement et en tentant de déterminer
à sa dernière page, à travers ses principes fon- à l’avance l’impact potentiel de cet événement sur
damentaux. le reste du programme. Cependant, l’édition révi-
Plusieurs changements, abordant divers problèmes sée du protocole ne privilégie plus cette méthode,
qui continuent à perturber l’industrie de la construc- préférant simplement catégoriser les facteurs qui de-
tion, tels que les retards concomitants et les mé- vraient être pris en compte par des parties lors de
thodes d’analyse de retards, méritent d’être souli- leur choix concernant une méthode d’analyse.
gnés. Ces changements apportés par la version 2. En conformité avec le thème principal qui l’im-
révisée du protocole sont bienvenus et fournissent prègne, le protocole introduit un objectif prioritaire de
des orientations sur plusieurs domaines juridiques bon sens, précisant que les parties doivent s’assurer
délicats et constituent un outil extrêmement utile pour que les conclusions tirées de toute méthode d’ana-
toutes les personnes impliquées dans des projets lyse sont solides d’un point de vue du bon sens.
19
LE COIN DES EXPERTS
E. NOUVELLES DIRECTIVES
SUR LES « PERTURBATIONS »
1. Selon le protocole, une perturbation est un « em-
pêchement ou une interruption des méthodes nor-
males de travail de l’entrepreneur ayant pour consé-
quence une perte d’efficacité ou de productivité,
sans que cela n’entraîne nécessairement un retard ».
L’analyse des perturbations requerra que l’entrepre-
neur identifie toute baisse de productivité des activi-
tés de travail, que ces activités se situent sur le che-
min critique pour l’achèvement des travaux ou non.
2. Le protocole fournit des directives plus élaborées
sur les perturbations et propose une liste plus large
de différents types d’analyses susceptibles d’être uti-
lisés pour soutenir une réclamation pour perturba-
tion, tout en reconnaissant que la « measured mile
C. CONTRIBUTIONS RELATIVES analysis » est la méthode d’analyse la plus large-
AUX « RETARDS CONCOMITANTS » ment acceptée. Cette méthode consiste à compa-
1. Le protocole définit les « retards concomitants » rer le niveau de productivité effectivement atteint,
comme la situation dans laquelle deux ou plusieurs où des perturbations sont apparues, au niveau de
retards se produisent au même moment, l’un de productivité atteint dans d’autres secteurs similaires
ces retards correspondant à un événement relevant non affectés par des perturbations.
de la responsabilité du maître de l’ouvrage, l’autre
retard correspondant à un événement relevant de F. LA SUPPRESSION
celle de l’entrepreneur et dont les conséquences se DES CLAUSES TYPES
matérialisent au même moment. À plusieurs reprises, la version révisée du protocole
2. L’approche du protocole original a été modi- indique clairement qu’elle ne prétend pas être un
fiée pour tenir compte de l’évolution de la jurispru- document contractuel. Conformément à ce principe,
dence anglaise récente. Le protocole adopte désor- les différentes clauses types contenues dans la ver-
mais une approche de bon sens axée sur l’impact sion originale ont été supprimées.
des délais concomitants sur le chemin critique. La Les retards dans les projets de construction sont très
position du protocole est largement influencée par fréquents et représentent une inépuisable source
le « principe de prévention » (prevention principle) de conflits. Cela étant, en France, l’analyse des
de droit anglais, en vertu duquel le maître de l’ou- retards et de leur imputabilité dans les projets de
vrage ne peut pas profiter de la non-exécution construction n’est pas aussi développée que ce que
d’une condition dont le maître de l’ouvrage a lui- l’on peut trouver en Angleterre (ou dans d’autres
même empêché l’exécution. pays de common law). La traduction française du
protocole, qui sera publiée prochainement, repré-
D. INTERPRÉTATION DE sente une opportunité en or pour les acteurs français
« GLOBAL CLAIMS » opérant sur des projets nationaux ou internationaux
1. Il est reconnu qu’il n’est pas rare que les entre- de construction de développer leur approche de
preneurs soumettent des réclamations composites l’analyse des retards. Il reste juste à voir comment
ou « globales » pour des retards multiples sans ten- les orientations du protocole seront accueillies par
ter de lier la cause à l’effet. L’approche plus souple la communauté francophone et comment elles se-
adoptée récemment par la jurisprudence anglaise ront éventuellement transposées et utilisées dans les
vis-à-vis de ces « global claims » n’est pas reflétée contrats de droit français.
20
ÉVÉNEMENTS
Ce rassemblement a réuni pas moins de 100 invités, était placé sous nalité de cette édition, l’événement fut ponctué par les interventions
le parrainage de madame Coralie Bouscasse, Présidente de l’AFCM, d’institution (CMAP, Centre de Médiation et d’Arbitrage de Paris), as-
Directrice juridique du groupe Safran, et fut l’occasion de réunir plu- sociation (ADUCMA) et formations (DU de Contract Management et
sieurs experts de la profession autour de trois tables rondes. Origi- DU International Construction Contracts).
TABLE RONDE 1 :
Le Contract manager, facteur d’évolution
dans notre société contemporaine ?
Animée par Édouard Bidet avec la participation de Coralie
Bouscasse (Safran – Directrice juridique), Alain Homps (EDF –
Directeur du contract management), Laurent Gaultier (Alstom –
Vice-President Legal Operations & Transformation).
TABLE RONDE 2 :
Le Contract manager, un professionnel
au cœur de la relation client ?
Animée par Rolland Terrin avec la participation de Frédéric
Berjot (Driver Trett France – Directeur Général), Philip Garbutt
(XPR Consultant & Design Box – Directeur et Ingénieur Conseil),
Jean-Charles Savornin (Projectence – Projects Advisor).
TABLE RONDE 3 :
Le Contract manager et l’interculturalité
Animée par Moïse Noubissi avec la participation d’Antoine
Papegaey (Thales UK – Commercial Manager), Jean-Marc
Prulhiere (Areva NP– Responsable du département Contract
Management), Thierry Ré (Senlio – Directeur), Guillaume
Sauvaget (PS Consulting – Partner).
21
ÉVÉNEMENTS
RETOURS D’EXPÉRIENCE
SUR LE COLLOQUE
Coralie Bouscasse,
Directrice Juridique Groupe SAFRAN “
Il est encourageant de constater
et Présidente de l’AFCM
Le troisième colloque des étu- la réelle prise de conscience qui
diants du DU de Contract Ma-
nagement de l’université Paris II s’opère depuis quelques années
Panthéon-Assas, qui s’est tenu le
vendredi 23 juin 2017, a été, à en France, relative aux enjeux
mon avis, une franche réussite.
En ma qualité de présidente de économiques liés à la gestion
l’AFCM et membre de l’équipe
pédagogique à l’origine de la
création du DU de Contract Ma-
du contrat.
”
nagement de l’université Paris II
Panthéon-Assas, j’ai été hono-
rée et ravie d’avoir été désignée
comme « marraine » de ce colloque.
Avec comme thème général : « L’opportunité du contract mana-
ger dans notre société en pleine évolution ? », ce colloque a été
un moment privilégié d’échanges entre les professionnels du mé-
tier et les étudiants ou futurs étudiants souhaitant à terme devenir
contract managers. La diversité des participants, tant par leur par-
cours professionnel que par leur secteur d’activité, a permis de
mettre en lumière le dynamisme actuel du contract management
dans la vie des affaires en France.
Frédéric Berjot,
Il est encourageant de constater la réelle prise de conscience qui Driver Trett France –
s’opère en France depuis quelques années relative aux enjeux
économiques liés à la gestion du contrat. J’en veux pour preuve
Directeur Général
plusieurs sociétés qui ont entrepris une réelle démarche de trans- C’est avec grand
formation inscrite dans la durée et centrée sur la professionnalisa- plaisir que j’ai ac-
tion des personnes en charge de la gestion d’affaires ou de pro- cepté de participer
jets selon les terminologies employées dans chaque entreprise. Je à la seconde table
renouvèle ici mes félicitations aux organisateurs pour le travail ré- ronde, qui a, je l’es-
alisé et le programme proposé et espère que les prochaines pro- père, permis d’il-
motions perpétueront ce colloque avec autant de panache. lustrer par plusieurs
exemples la diversi-
té des modes d’inter-
“
vention du contract
manager, tout en
tordant le cou à cer-
Illustrer la diversité des modes taines idées reçues.
J’avoue honteusement avoir prévu de m’enfuir dès la
d’intervention du contract manager, fin de cette intervention, mais la qualité de l’ensemble
des invités m’en a vite dissuadé : cette matinée a réel-
tout en tordant le cou à lement été très riche et a abordé des thématiques ori-
ginales et pertinentes. Outre l’excellent travail de pré-
paration de la part des membres de l’ADUCMA, ce
certaines idées reçues. résultat n’aurait pas été possible sans une évidente
”
maturité de leur part sur les problématiques rencon-
trées tous les jours par les contract managers.
22
ÉVÉNEMENTS
“
La ponctuation des débats par les présentations de
l’ADUCMA, du CMAP et du DU International Construc-
tion Contracts a marqué la volonté d’informer sur ce qui
se fait de plus actif dans le soutien au développement
L’ensemble des contributeurs peuvent des pratiques du contract management. Les animateurs
n’ont pas manqué à leur devoir de poser des questions
être fiers d’avoir participé au succès directes, structurées et favorisant l’échange des points de
vue, et ce, au bénéfice de la diversité des profils des in-
de ce colloque. tervenants et de leur agilité à jouer le jeu du débat, de la
”
franchise et de la pédagogie.
À la suite de cet événement, l’ADUCMA a eu l’honneur
de recevoir plusieurs retours positifs et de nouveaux pro-
jets de partenariats, en plus d’accueillir plusieurs nouvelles
adhésions et la volonté des étudiants/organisateurs de
continuer à soutenir le développement des activités de
Thierry Ré, leur association. Enfin, le parrainage par la présidence
Senlio – Directeur de l’AFCM est un gage de confiance de nos pairs dans
la crédibilité et la maturité de cet événement ainsi que des
J’ai trouvé l’événement très intéres- activités de l’ADUCMA.
sant et l’occasion de rencontrer Pour toutes ces raisons, c’est une vraie réussite et l’en-
des professionnels du métier sous semble des contributeurs peuvent être fiers d’avoir parti-
une forme originale. Le choix des cipé au succès de ce colloque, troisième édition. Sincè-
participants était tout à fait op- rement, félicitations !
portun et c’est d’ailleurs un grand
succès que d’avoir pu réunir au-
tour de ce type d’événements ’étu-
diant’ ce genre de panel (tous les
participants ou presque m’étaient
connus, je peux confirmer que
votre casting était de qualité). Le Au nom de l’ADUCMA, nous tenons à remercier
programme est sans doute un peu
les organisateurs, les animateurs ainsi que
trop ambitieux car il y avait peu de place pour les discussions. Les
thématiques sont plutôt ouvertes et l’occasion de recueillir / faire tous les participants à ce colloque.
état des expériences de chacun; je trouve la spontanéité des ques- Merci pour cet instant de partage.
tions et surtout des réponses très intéressante.
23
ÉVÉNEMENTS
Cette première édition des Trophées du contract management a cé- novatrices pour sécuriser, faciliter et optimiser le pilotage des cycles
lébré l’expertise métier, la performance, la créativité et l’esprit colla- contractuels et la pérennisation des relations commerciales.
boratif des professionnels du contract management. Elle fut aussi l’oc- Nous avons sélectionné quelques extraits du dossier de presse des Tro-
casion de mettre en avant celles et ceux qui participent activement à phées du Contract Management, édition 2017, téléchargeable sur :
l’évolution du métier et à sa promotion en proposant des approches www.tropheesducontractmanagement.com
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ÉVÉNEMENTS
CAFÉ-DÉBAT TRANSGÉNIQUE DU
19 OCTOBRE 2017 ORGANISÉ PAR L’AFCM
Yves-Joël Diegues Contract manager de l’année 2017
Le contract management continue de réfléchir sur son avenir et c’est lors du dernier café-débat organisé par
l’AFCM que j’ai eu le plaisir de rencontrer certains acteurs du domaine et de pouvoir échanger avec eux sur
mon expérience. De la question de créer des formations internes en contract management à la question des
process d’appel d’offres ultra précis, en passant par l’importance capitale des souris transgéniques, les dé-
bats ont été animés et constructifs. Vous ne
comprenez pas exactement toutes les réfé-
rences que je cite ? C’est que malheureu-
sement vous n’étiez pas là. Mais vous au-
rez droit à une séance de rattrapage lors
d’un prochain café-débat et vous pourrez,
vous aussi, venir nous parler de votre quo-
tidien de contract manager. En attendant, vous pouvez lire l’article de Jean-
Charles Savornin sur le blog Contractence et dont le témoignage simple et
juste vous convaincra de venir enrichir le débat (http://www.contractence.
fr/retour-cafe-debat-de-lafcm).
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QUIZ
QUESTION N° 1
Dans votre activité, les risques contractuels sont-ils analysés avant la
signature du contrat ?
■ Systématiquement !
▲ Seulement sur les contrats complexes
● Ils ne sont pas vraiment analysés, nous nous concentrons davantage sur les « risques
techniques »…
QUESTION N° 2
… et Alicia Geleijns,
Chez vous, le processus de contractualisation est synonyme de…
Consultante Green Conseil ▲ Silo et communication à optimiser
● Une seule entité est concernée
■ Transversalité et collaboration
QUESTION N° 3
Pendant l’exécution du projet, que devient la documentation contractuelle
(dans sa version signée !) ?
● Les documents contractuels sont rangés depuis longtemps ! En faire un suivi… quel suivi ?!
▲ Il vous arrive de ne pas toujours trouver vos documents contractuels, et le suivi n’est
pas encore automatique
● Je ne sais pas…
■ Vous savez exactement où se trouvent l’ensemble des documents contractuels, les
échanges avec vos clients et fournisseurs sont précieusement tracés, et le suivi effectué
de manière régulière : sait-on jamais !
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QUIZ
QUESTION N° 4
Comment qualifieriez-vous vos relations contractuelles avec vos clients/fournisseurs ?
■ Précieuses, on ne parle d’ailleurs pas de client ou de fournisseur mais de partenaires !
▲ Encore parfois conflictuelles, mais cela doit changer !
● Nous n’avons pas de relation du tout à construire
▲ Un « To-Do » ! Nous n’anticipons pas du tout…
QUESTION N° 5
L’anticipation sur le renouvellement des contrats chez vous, c’est…
▲ Pas encore systématique, mais cela nous arrive quelquefois, avec des résultats positifs
■ Nouveau, et on se demande pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt !
■ Un sujet sur lequel nous sommes particulièrement actifs, car c'est source d’opportunités !
QUESTION N° 6
Vos processus contractuels vous permettent-ils de capitaliser sur vos expériences
et d’identifier les bonnes et les mauvaises pratiques ?
● Non… Nous n’y pensons pas ou n’avons pas le temps ni les moyens
■ Oui, la capitalisation est systématique
▲ C’est parfois fait, mais cela reste informel : on doit améliorer la capitalisation !
VOS RÉSULTATS
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LA VIE DE NOS ASSOCIATIONS
NOVEMBRE 2017
08/11/2017
Master Class Partie 1 du cabinet ReedSmith sur « Les clauses de prolongation des travaux et les exigences contractuelles de procédure ».
09/11/2017
Breakfast Training Session 6 du cabinet Pinsent Masons sur « Management of the Dispute Phase – Taming the beast ».
17/11/2017
Petit déjeuner thématique de l’ECP sur « La réclamation : une défaillance de votre management de projet ? ».
30/11/2017
Conférence de l’AFCM sur la restitution de l’enquête sur le contract management en France suivie d’une table ronde avec pour thème
« Existe-t-il un futur pour le métier de contract manager ? ». Présentation par la commission outils et processus de l’AFCM du résultat de son étude
sur les outils logiciels consacrés au contract management et rencontre avec trois éditeurs de logiciels.
30/11/2017
Séminaire du cabinet Pinsent Masons sur les questions de responsabilité du fait des produits défectueux.
DÉCEMBRE 2017
05/12/2017
Christmas Party de l’ADUCMA réunissant membres et étudiants.
05/12/2017
Forum Ouvert du Contract Management® 2017, organisé par l’École Européenne de Contract Management. Une matinée consacrée
à la communauté des contract managers : un choix de 15 conférences, 20 experts des cycles de vie contractuels et une présence de l’AFCM
à une table ronde en compagnie de l’IACCM et de l’ADUCMA.
Dans la rubrique adhésion du site Internet www.afcm-asso.fr Vous êtes un élève ou un ancien élève du Diplôme Universitaire
Pourquoi adhérer ? 5 raisons : de Contract Management d’Assas ou vous souhaitez devenir
un membre bienfaiteur ou membre d’honneur et participer
1. Favoriser le développement et le rayonnement de la profession. au développement du contract management et des activités
2. Se former tout au long de sa carrière et être au fait de l’actualité. de l’ADUCMA avec des étudiants et des professionnels
3. Apporter son élan à une profession en plein essor. passionnés et motivés ?
4. Donner un nouvel élan à sa carrière de contract manager.
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