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Des baleines de pierre valsent sous les embruns ; Commenté [C1]: pp, doux contemplatif

Sous leurs robes blanches, l'écume des jours scintille.


Les îles, belles îles, jouent les indifférentes.
J'ai la plume sur la main, le cheveu dans la langue,
A cause du vent qui bourrasque mon cœur pluvieux. Commenté [C2]: Petite pause.

La mousse s'accroche, la mer la gifle


Mais elle tient bon, la mousse, elle en verra d'autres,
Des blanches et des brumes, des vertes et des pas perdus
D'un promeneur du dimanche. La Manche. Commenté [C3]: Suspendu

La manche de mon pull s'emballe aux baisers du soufflant.


Des nuages, égoïstes, ne lâchent que deux-trois gouttes ; Commenté [C4]: Pluie fine, des gouttes.

Mi-figue, mi-raisin, ni orage, ni crachin,


De quoi adoucir cette longue soirée d'août.
Les vagues moussent aussi en embrassant la roche,
Pas de sable fin ici, mais la guerre de tranchée. Commenté [C5]: Sentencieux

Le ressac met à sac de petites trouées


Ou une algue isolée vit dans un mouchoir de poche. Commenté [C6]: Sympathie, attendrissement.

L'eau emplit les poumons et le sel pique les joues, Commenté [C7]: Plus viscéral, acide, crescendo.

Les lèvres sont sèches comme au mois de décembre.


Avalanche à gauche, assaut sur le rocher,
Guerre d'usure à droite, des bernacles au milieu,
Et partout, la mer. Commenté [C8]: Suspendu.

Le ciel blanc, cotonneux, prolonge l'horizon :


La mouette courageuse, battant des ailes,
Ressemble à une raie nageant dans l'azur,
Et le temps à l'envers coule sans égratignure. Commenté [C9]: Pause dans le texte, musique seule.

Les pêcheurs sont partis, restent les îles au loin,


Vieux tableau millénaire aux cent mille bavures. Commenté [C10]: Ces deux phrases seule, sans musique.

La mouette est de retour, elle rase les flots, Commenté [C11]: La musique revient.

Et le vent capricieux joue de ma chevelure.


Par endroits, l'eau s'écoule lentement, verticale :
Tuyaux d'orgues sauvages, symphonies éphémères.
J'ai l'impression curieuse d'être dans un bocal,
Prisonnier et libre de n'aller qu'où il faut. Commenté [C12]: S'élargit, cathédrale engloutie,…

La mer part et revient, s'échine à son boulot,


La Bretagne m'accueille, je repars vers le mien. Commenté [C13]: Pause.

La cathédrale liquide qui s'agite sous mes doigts -


Plus millénaire que toute autre, bien plus vaste aussi -
Me toise de toutes ses vagues, et se moque de moi,
Et se moque des hommes, et se fout du climat,
C'est quoi deux degrés quand on plie la terre ferme ? Commenté [C14]: Montée des vagues, crescendo lent.

Même si je suis en haut, juste à portée d'oreille, Commenté [C15]: Suspension

J'entends son âge dire que je suis un rien, Commenté [C16]: Creux de la vague

Un galet sur une plage, un brin de sable fin,


Une couche de cellules, un lego, une butte
De poussières d'étoiles, un reste de chromosome, Commenté [C17]: Crescendo dans l'intensité.

Le souvenir périssable d'une incessante lutte. Commenté [C18]: Résigné.

Et, avec les baleines de pierre pour seules témoins, Commenté [C19]: Faiblesse, Hésitation.

Le cœur en berne et la tête vidée,


Les doigts gourds et ma fragilité,
Juste l'espace absolu de la solitude ;
Je demande à la vague qui s'empare de moi
Ce que tempête veut dire, pourquoi y a du vivant,
Dieu était-il bourré, est-ce qu'un cerf-volant
Peut tenir ici alors que je perds le fil ?
Pourquoi j'ai mal au cul, et pourquoi j'en ai un ?
Et la vague me répond : … Commenté [C20]: Tourbillon emportés, tempête, montée.

Rien. Commenté [C21]: Chute à plat, dans le vide ?

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