Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Artémis Note LoiFin2011
Artémis Note LoiFin2011
LOI DES FINANCES 2011
NOTE SYNTHETIQUE SUR LES DISPOSITIONS
FISCALES ET DOUANIERES
Artémis Conseil _ Service Editorial _Janvier 2011
Note également disponible sur www.artemis.ma
Tél. : 05 20 37 70 72 (LG) – info@artemis.ma
Après l’introduction des amendements proposés par les deux chambres du Parlement, la loi de
finances n° 43‐10 pour l'année budgétaire 2011 a été promulguée par le dahir n° 1‐10‐200 du 29
décembre 2010 et publiée au Bulletin Officiel n° 5904 bis du 30 décembre 2010.
Globalement, les mesures prévues par la loi de finances s’articulent autour des principaux axes
suivants : l’encouragement de l’investissement, la mobilisation de l’épargne, la réduction de la
pression fiscale sur les petites entreprises, l’inclusion du secteur informel, la simplification des
procédures et le renforcement des pouvoirs de contrôle de l’administration fiscale et douanière.
La présente étude a pour objet de présenter les principales dispositions fiscales et douanières
retenues dans la loi de finances 2011 par nature d’imposition et de mesure.
Seront ainsi présentés successivement les nouvelles dispositions du Code général des impôts (I), de la
taxe sur les contrats d’assurances (II), du Code des douanes et impôts indirects (III), des Tarifs de
droits de douanes et des taxes intérieures de consommation (IV) et du Code de recouvrement des
créances publiques (V).
I‐ Code général des impôts :
Les modifications apportées au CGI sont les suivantes :
1‐ L'impôt sur les sociétés ‐ IS
Exonération temporaire de l’imprimerie officielle du Royaume
La disposition exonère l’imprimerie officielle du Royaume relevant du Secrétariat Général du
Gouvernement, chargée notamment de l’édition du Bulletin Officiel, de l’IS durant la période allant
du 1er janvier au 31 décembre 2011. A signaler que l’article 2‐I‐2° du CGI rend obligatoirement
passible de l’IS, les personnes morales de droit public qui se livrent à une exploitation ou à des
opérations à caractère lucratif.
Introduction d’une précision relative à l’inscription en compte pour les produits soumis à la
retenue à la source
L’inscription en compte des bénéficiaires des produits des actions, parts sociales et revenus assimilés,
de placements à revenu fixe, ainsi que des produits bruts perçus par les personnes non résidentes
s’entend désormais de l’inscription en comptes courants d’associés, comptes courants bancaires ou
comptes courants convenus par écrit entre les parties.
Exonération des sociétés de gestion des résidences immobilières de promotion touristique
A l’instar des entreprises hôtelières, les sociétés de gestion des résidences immobilières de
promotion touristique bénéficieront de l’exonération totale de l’impôt pendant 5 ans, suivie de
l’imposition permanente au taux réduit de 17,5% au‐delà de cette période, pour la partie de la base
imposable correspondant au chiffre d’affaires réalisé en devises dûment rapatriées directement ou
par l’intermédiaire d’agences de voyages.
Cette mesure est applicable à la partie de la base imposable correspondant au C.A réalisé en devises
au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2011.
Exonération des sociétés de services ayant le statut « Casablanca Finance City »
Exonération des sociétés de services ayant le statut « Casablanca Finance City », au titre du chiffre
d’affaires à l’exportation et des plus‐values mobilières nettes de source étrangère réalisées au cours
d’un exercice. Cette exonération s’applique pour une période de 5 exercices consécutifs, à compter
du premier exercice d’octroi dudit statut suivie de l’imposition au taux réduit 8,75% au delà de cette
période.
De même, les sièges régionaux ou internationaux ayant ce statut, bénéficient également de règles
spécifiques de détermination d’imposition. Ainsi et sous réserve de l’application de la cotisation
minimale, leur base imposable est égale en cas de bénéfice, au montant le plus élevé résultant de la
comparaison du résultat fiscal avec le montant de 5% des charges de fonctionnement ; et en cas de
déficit, audit montant (base imposable ne pouvant être inférieur à 5% des charges de
fonctionnement).
A signaler que Casablanca Finance City est une grande place financière internationale ouverte à des
entreprises financières, exerçant des activités sur le plan régional ou international dans le secteur de
2
la banque, de l’assurance et de gestion d’actifs, et non financières qui fournissent des services
professionnels.
La loi n° 44‐10 promulguée par le dahir 1‐10‐196 du 13 décembre 2010 (B.O n° 5904 bis du
30/12/2010) fixe le statut de Casablanca Finance City et les conditions d’éligibilité.
Exonération des droits de location relatifs à l’affrètement et la maintenance des aéronefs
affectés au transport international
L’exonération permanente de l’imposition retenue à la source s’applique aux droits de location et
des rémunérations analogues afférents à l’affrètement, la location et la maintenance d’aéronefs
affectés au transport international.
Cette disposition est applicable aux rémunérations versés, mis à la disposition ou inscrits en comptes
des personnes non résidentes à compter du 1er janvier 2011.
Suppression des conditions d’exonération permanente des OPCR
Pour bénéficier de l’exonération permanente de l’IS, les Organismes de Placements en Capital Risque
devaient détenir dans leur portefeuille titres au moins 50% d'actions de sociétés marocaines non
cotées en bourse dont le chiffre d'affaires HT est inférieur à 50 millions DH (PME) et tenir une
comptabilité spécifique.
Réduction du taux d’imposition applicable au TPE
Les sociétés soumises à l’IS réalisant un chiffre d’affaires inférieur ou égal à 3 millions de DH HT au
titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2011 seront imposées au taux spécifique de 15%
au lieu du taux normal de 30%.
A souligner que cette mesure n’est pas applicable aux entreprises soumises à l’IR.
3
2‐ L'impôt sur le revenu ‐ IR
Prorogation de l’exonération de l’indemnité de stage jusqu’au 31 décembre 2012
L'exonération de l’indemnité de stage mensuelle versée au stagiaire, lauréat de l'enseignement
supérieur ou de la formation professionnelle, recruté par les entreprises du secteur privé a été
prorogée au 31 décembre 2012 qui coïncide avec l’échéance du dispositif « Idmaj » ayant fait l’objet
d’un contrat progrès entre l’Etat et l’ANAPEC.
Cette incitation fiscale, mise en place en 2006, est un outil d’encouragement des entreprises pour le
recrutement des diplômés sans expérience professionnelle en vue d’assurer leur employabilité.
Dans le cadre des incitations fiscales accordées à la place financière internationale de Casablanca, la
loi de finances prévoit l’application du taux spécifique de 20% aux traitements et salaires bruts versés
aux salariés qui travaillent pour le compte d’une société ayant ledit statut pour une période
maximale de 5 ans à compter de la date de prise de leurs fonctions.
Pour la détermination du profit foncier imposable lors de la cession d’un bien, le prix d'acquisition à
prendre en considération comprend désormais également la rémunération convenue d’avance dans
le cadre du contrat « Mourabaha » souscrit auprès des établissements de crédit et des organismes
assimilés ainsi que les intérêts de prêts accordés par les œuvres sociales du secteur public, semi
public ou privé et les entreprises.
4
Exonération des intérêts des plans d’épargnes logement et éduction
En vue de l’encouragement de l’épargne longue, les intérêts servis au titulaire d’un plan d’épargne
logement ou d’un plan d’épargne éducation, ouverts à compter du 1er janvier 2011, sont exonérés
de l’impôt sur les revenus de placement à revenu fixe à condition que :
‐ les sommes investies dans lesdits plans soient destinées à l’acquisition ou la construction d’un
logement à usage d’habitation principale du bénéficiaire et au financement des études dans tous les
cycles d’enseignement ainsi que dans les cycles de formation professionnelle des enfants à charge ;
‐ le montant des versements et des intérêts y afférents soient intégralement conservés dans lesdits
plans pour une période égale au moins à 3 ans pour le PEL et 5 ans pour le PEE à compter de la date
de l’ouverture des plans ;
‐ le montant des versements effectués dans le PEL ne doit pas dépasser 400.000 et le PEE 300.000
dirhams par enfant.
Le non respect des conditions d’exonération engendre la clôture du plan d’épargne et l’imposition
dans les conditions de droit commun des revenus générés.
Exonération des profits réalisés dans le cadre d’un plan d’épargne actions
dont le montant des versements effectués par le contribuable ne dépasse pas
600.000 DH conservés intégralement avec les produits capitalisés pendant 5
ans
L’exonération s’applique aux revenus et profits de capitaux mobiliers réalisés, dans le cadre d’un plan
d’épargne en actions, ouvert à compter du 1er janvier 2011, constitué par des actions et des
certificats d’investissement inscrits à la cote de la bourse émis par des sociétés de droit marocain,
des droits d’attribution et de souscription et des titres d’OPCVM actions. Toutefois, les titres acquis
dans le cadre d’attribution d’options de souscription ou d’achat d’actions de sociétés au profit de
leurs salariés qui bénéficient des avantages fiscaux accordés aux stock‐options sont exclus.
Le non respect des conditions d’exonération engendre la clôture du plan et l’imposition du profit net
réalisé, ainsi que l’application des sanctions pour infraction aux dispositions relatives à la retenue à la
source.
5
de titres ou de liquidités ou la date de clôture dudit plan. Ce profit net s’entend de la différence entre
la valeur liquidative du plan ou la valeur du rachat pour le contrat de capitalisation à la date de retrait
ou de rachat et le montant des versements effectués sur ledit plan depuis la date de son ouverture.
Le fait générateur de l'imposition est constitué par le rachat, le retrait de titres ou de liquidités ou la
clôture du plan d’épargne avant la durée de 5 ans.
Par ailleurs, les organismes gestionnaires des PEA doivent souscrire, avant le 1er avril de chaque
année, une déclaration récapitulant tous les titulaires des plans ouverts au cours de l’année
précédente, qui doit comporter les indications suivantes :
‐ les nom, prénoms, adresses et le numéro de la carte nationale d'identité du titulaire ;
‐ les références du plan (numéro, durée, date d’ouverture) ;
‐ la valeur liquidative ou la valeur du rachat pour le contrat de capitalisation en cas de clôture
intervenant avant l’expiration de la durée prévue pour le bénéfice de l’exonération ;
‐ le montant cumulé des versements effectués depuis l’ouverture ;
‐ le montant de l’impôt retenu à la source.
A signaler que la loi de finances dispose que les caractéristiques financières et techniques du PEA, à
l’instar du PEL et du PEE, seront fixées par voie réglementaire.
Application du taux spécifiques de 15% aux revenus bruts de capitaux mobiliers de source
étrangère
En vue de s’aligner sur les standards internationaux, les revenus bruts de capitaux mobiliers de
source étrangère, versés, mis à la disposition ou inscrits en compte du bénéficiaire à compter du 1er
janvier 2011, seront imposés au taux de 15% au lieu de 30%.
6
Entrée en vigueur des nouvelles échéances de dépôts de la déclaration annuelle du revenu
global
Les titulaires de revenus professionnels, déterminés selon le régime du bénéfice forfaitaire, et/ou de
revenus autres que les revenus professionnels sont tenus à compter du 1er janvier 2011 de déposer
leur déclaration avant le 1er mars de chaque année.
Ainsi, les déclarations au titre des revenus perçus au cours de l’année 2010 doivent être déposées
avant le 1er mars 2011 pour :
‐ les revenus professionnels déterminés selon le régime du bénéfice forfaitaire ;
‐ les revenus fonciers ;
‐ les revenus salariaux ou de retraites (deux ou plus) versés par des employeurs ou débirentiers
différents ;
‐ les revenus de source étrangère (pension de retraite, salaire, …).
Toutefois, les titulaires de revenus professionnels, déterminés selon le régime du résultat net réel ou
celui du résultat net simplifié doivent continuer à déposer leur déclaration au titre des revenus
perçus au cours de l’année 2010, avant le 1er avril 2011, même si en plus dudit revenu professionnel,
le contribuable concerné dispose d’autres revenus (fonciers, salariaux, pension de retraite) à
mentionner dans la déclaration.
Référence légale : article 7-I de la loi de finances 2010 modifiant et complétant l’article 82-I du CGI
3‐ Taxe sur la valeur ajoutée ‐ TVA
Prorogation de l’exonération du micro‐crédit
L’exonération sans droit à déduction accordées aux opérations de crédit effectuées par les
associations de micro‐crédit au profit de leur clientèle a été prolongée au 31 décembre 2011. Ce
délai est également prorogé pour le bénéfice des associations de micro‐crédits de l’exonération de la
TVA à l’importation applicable aux équipements et matériels destinés à leur fonctionnement.
7
Clarification de la date de début d’activité pour le bénéfice de l’exonération des biens
d’investissement et d’équipement
La date de début d’activité à partir de laquelle est compter le délai de 24 mois pour le bénéfice de
l’exonération avec droit à déduction sur les biens d'investissement à inscrire dans un compte
d'immobilisation et les biens d’équipements acquis par les entreprises de transport international
routier, les établissements privés d’enseignement ou de formation professionnelle ainsi que les
diplômés de la formation professionnelle, est celle du premier acte commercial qui coïncide avec la
première opération d’acquisition de biens et services à l’exclusion des frais de constitution des
entreprises et des premiers frais nécessaires à l’installation dans la limite de 3 mois.
Toutefois, pour les entreprises qui procèdent aux constructions de leurs projets d’investissement, le
délai de 24 mois commence à courir à partir de la date de la délivrance de l’autorisation de
construire, avec un délai initial de 36 mois pour le cas spécifique de la TVA à l’importation et
supplémentaire de 6 mois accordé en cas de force majeur, renouvelable une seule fois.
A préciser que les biens d’investissement concernés sont exonérés durant toute la durée
d’acquisition ou de construction à condition que les demandes d’achat en exonération soient
déposées, auprès de l’administration fiscale dans le délai légal de 24 mois.
Cette disposition est applicable aux entreprises qui n’ont pas épuisé au 31 décembre 2010 les délais
de 24 ou 36 mois, selon le cas, ainsi que les délais supplémentaires.
Hausse des taux spécifiques applicables à l’or, le platine et l’argent
Augmentation des taux spécifiques applicables aux livraisons et ventes des ouvrages ou articles
composés en tout ou en partie d’or et de platine à 5 dirhams au lieu de 4 DH par gramme et à 0,10
dirhams au lieu de 0,05 DH par gramme d’argent.
Réduction du taux de la TVA à l’importation applicable aux veaux destinés à l’engraissement
Les jeunes veaux destinés à l’engraissement bénéficie à compter du 1er janvier jusqu’au 31
décembre 2011 du taux réduit de 10% au lieu de 20%.
8
Entrée en vigueur des nouvelles échéances de dépôts de la déclaration mensuelle et
trimestrielle
Les entreprises qui n’effectuent pas leur déclaration par procédé électronique doivent à compter du
1er janvier 2011 déposer leur déclaration du chiffre d'affaire et verser en même temps le montant de
la taxe correspondante avant le 20 de chaque mois pour le régime de la déclaration mensuelle et le
20 du premier mois de chaque trimestre pour le régime trimestriel.
Référence légale : article 7-I de la loi de finances 2010 modifiant et complétant les articles 110, 111 et 176 du
CGI
4‐ Droits d’enregistrement ‐ DE
Soumission des titres constitutifs de propriété d'adoul et de notaires hébraïques aux droits
proportionnels au taux de 3% au lieu de 6% auparavant
Les actes d'adoul et de notaires hébraïques concernés sont les suivants :
‐ titres constitutifs de propriété ;
‐ inventaires après décès ;
‐ renonciations au droit de chefaâ ou de retrait en cas de vente sefqa ;
‐ retraits de réméré ;
‐ mainlevées d'oppositions en matière immobilière ;
‐ ventes de meubles ou d'objets mobiliers quelconques ;
‐ donations de meubles ;
‐ obligations, reconnaissances de dettes et cessions de créances ;
‐ procurations quelle que soit la nature du mandat ;
‐ quittances pour achat d'immeubles.
9
5‐ Droit de timbre ‐ DT
Exonération des passeports des enfants des MRE
Bénéfice de l’exonération des enfants des marocains résidents à l’étranger âgés de moins de 18 ans
des droits de timbre applicables aux passeports lors de la délivrance ou de la prorogation.
Soumission des documents établis sur support électronique au droit fixe de 20 DH par document
6‐ Mesures communes
Réduction du nombre de chambres à 50 de cités, résidences et campus universitaires pour le
bénéfice du taux réduit de 17,50%
Bénéfice pour une période de 5 ans à compter de la date d’obtention du permis d’habiter du taux de
17,50% au titre des revenus provenant de la location de cités, résidences et campus universitaires
constitués désormais d’au moins 50 chambres au lieu de 250 chambres auparavant.
Ces constructions bénéficient également de l’exonération avec droit à déduction au titre de la TVA
pour le même nombre de chambres. Le même régime fiscal est applicable en matière de droits
d’enregistrement.
Introduction de la possibilité de procéder à la formalité d’enregistrement et de timbre par
procédé électronique
Après, l’IS, l’IR et la TVA, la formalité d’enregistrement et de timbre peut également être accomplie
par procédé électronique dans les conditions qui seront fixées par arrêté du Ministre de l’Economie
et des Finances. Il reste entendu que cette formalité produira les mêmes effets juridiques que celle
accomplie sur les actes établis sur support papier.
10
Entrée en vigueur de l’obligation de souscrire les déclarations et effectuer les versements
prévus par le CGI auprès de l'administration fiscale par procédés électroniques pour les
entreprises dont le CA est égal ou supérieur à 50 millions de dirhams hors TVA
Après les grands contribuables en 2010, les entreprises dont le C.A est égal ou supérieur à 50 millions
de DH HT doivent souscrire leur déclaration et effectuer les paiements par procédés électronique.
Cette mesure s’applique à toutes les déclarations à souscrire à compter du 1er janvier 2010 – même
celles relatives à l’exercice 2009 ‐, en matière d’IS et de TVA (en attendant la publication de l’arrêté
du Ministre des Finances relatif à l’IR).
Référence légale : article 7-I de la loi de finances 2009 modifiant et complétant les articles 155 et 169 du CGI
Introduction de la notion de contribuable catégorisé par l’administration fiscale
A l’instar de ce qui a été fait en matière de règlementation douanière, la nouvelle disposition prévoit
pour les contribuables en situation fiscale régulière, le bénéfice d’un traitement préférentiel de leurs
dossiers auprès de l’administration fiscale, dans les conditions qui restent à définir dans un texte
réglementaire.
Consécration de la doctrine administrative qui assimile la compensation des créances à une
mode de règlement
Pour la déduction d’une charge du résultat fiscal dont le montant facturé est égal ou supérieur à
20.000 DH, la nouvelle disposition assimile la compensation avec une créance à l’égard d’une même
personne à un mode de règlement à l’instar du chèque barré non endossable, effet de commerce,
moyen magnétique de paiement, virement bancaire et procédé électronique. Toutefois, cette
compensation doit s’effectuer sur la base de documents dûment datés et signés par les parties
concernées et portant acceptation du principe de la compensation.
Prorogation des mesures relatives à la transformation de l’activité d’une personne physique à
une personne morale
Les mesures prévues par la loi de finances 2010 relatives à la transformation de l’activité en personne
morale ont été reconduites jusqu’au 31 décembre 2011 pour les personnes physiques exerçant à
11
titre individuel, en société de fait ou dans l'indivision, au 31 décembre 2010, une activité
professionnelle passible de l'IR, selon le régime du résultat net réel ou du résultat net simplifié.
Toutefois, les éléments d’apport doivent être évalués par un commissaire aux apports choisi parmi
les personnes habilitées à exercer les fonctions de commissaire aux comptes.
De même, la société bénéficiaire de l’apport doit s’engager également dans l’acte d’apport à ajouter
aux plus‐values constatées ou réalisées ultérieurement à l’occasion du retrait ou de la cession des
éléments non concernés par la réintégration, les plus‐values qui ont été réalisées suite à l’opération
d’apport et dont l’imposition a été différée.
Les éléments du stock à transférer à la société bénéficiaire de l’apport sont évalués, sur option, soit à
leur valeur d’origine soit à leur prix du marché.
Les éléments concernés ne peuvent être inscrits ultérieurement dans un compte autre que celui des
stocks.
A défaut, le produit qui aurait résulté de l’évaluation desdits stocks sur la base du prix du marché lors
de l’opération d’apport, est imposé entre les mains de la société bénéficiaire de l’apport, au titre de
l’exercice au cours duquel le changement d’affectation a eu lieu, sans préjudice de l’application des
pénalités et majorations.
En cas de non respect de l’une des conditions et obligations précitées, l’administration fiscale
régularise la situation de l’entreprise ayant procédé à l’apport de l’ensemble de ses éléments d’actif
et du passif.
Prorogation jusqu’au 31 décembre 2012 des dispositions de la loi de finances pour l’année
budgétaire 2009 concernant la réduction d’impôt en cas d’augmentation du capital pour les
sociétés existantes au 1er janvier 2011 et qui :
‐ procèdent à l’augmentation de leur capital social entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2012
inclus ;
‐ ne procèdent pas avant l’augmentation du capital à une réduction depuis le 1er janvier 2010 ;
12
Référence légale : articles 247-XX du CGI et 7-V de la loi de finances 2009
Encouragement des entreprises du secteur informel à s’identifier auprès de l’administration
fiscale du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2012
Les entreprises exerçant avant le 1er janvier 2011 une activité passible de l’IR et qui s’identifient pour
la première fois auprès de l’administration fiscale, en s’inscrivant au rôle de la taxe professionnelle
ne seront imposables que sur la base des revenus acquis et des opérations réalisées à partir de cette
date.
Pour les entreprises dont les revenus professionnels sont déterminés selon le régime du résultat net
réel ou sur option selon celui du résultat net simplifié, les stocks éventuellement en leur possession
sont évalués, de manière à dégager, lors de leur cession ou retrait, des marges brutes supérieures ou
égales à 20 %. En cas d’assujettissement à la TVA, la marge brute réalisée sur la vente des stocks
ayant fait l’objet d’évaluation, est soumise à ladite taxe sans droit à déduction, jusqu’à épuisement
dudit stock. Pour ce faire, les contribuables concernés sont tenus de déposer au service local des
impôts, l’inventaire des marchandises détenues dans le stock à la date de leur identification en
faisant ressortir la nature, la quantité et la valeur des éléments constitutifs dudit stock.
A préciser que les contribuables qui s’identifient pour la première fois bénéficient également des
avantages prévus par le Code général des impôts.
Toutefois, il est à souligner que cette mesure d’inclusion du secteur informel n’a pas été introduite
au niveau de la loi n° 47‐06 relative à la fiscalité locale, régissant notamment la taxe professionnelle
et la taxe de services communaux.
7‐ Procédures fiscales
Introduction de l’obligation d’accompagnement de l’avis de vérification de la charte du
contribuable
Dans le cadre du renforcement des droits des contribuables faisant l’objet de vérification de
comptabilité, l’avis de ladite vérification doit désormais être accompagné de la charte du
contribuable qui rappelle les droits et obligations prévus en matière de contrôle fiscal.
Il s’agit d’un guide qui prévoit les démarches à suivre durant les phases de la procédure du contrôle
fiscal.
13
Référence légale : article 212-I du CGI
Modification du champ d’investigation du contrôle fiscal pour intégrer la vérification ponctuelle
En vue de la rationalisation des opérations de contrôle fiscal, la vérification de comptabilité pourra
porter soit sur tous les impôts et taxes, soit sur un ou plusieurs impositions ou quelques postes ou
opérations déterminés figurant sur une déclaration ou ses annexes se rapportant à toute ou partie
de la période non prescrite. A cet effet, l’avis de vérification doit préciser la période objet de
vérification, les impôts et taxes concernés ou les postes et opérations visés par le contrôle.
Toutefois, lorsque la vérification a porté sur des postes ou opérations déterminés, au titre d’un ou
plusieurs impôts ou taxes, pour une période déterminée, l’administration fiscale peut procéder
ultérieurement à un autre contrôle au titre de toutes les impositions et pour la même période, sans
que ledit contrôle puisse entrainer le rehaussement des montants des redressements ou rappels
retenus. A préciser que la durée cumulée de la première et de la deuxième intervention sur place ne
peut excéder la durée normale de vérification prévue en la matière.
Ces dispositions sont applicables aux opérations de contrôle dont l’avis de vérification est notifié à
compter du 1er janvier 2011.
Introduction d’un délai maximum pour la communication des requêtes à la commission locale
de taxation et la notification de ses décisions aux contribuables
Dans le cadre de la procédure normale de rectification des bases d’imposition, un délai maximum de
4 mois a été fixé pour l’inspecteur des impôts en vue de :
‐ la communication à la CLT des requêtes et documents relatifs aux actes de la procédure
contradictoire à compter de la date de notification à l’administration du pourvoi du contribuable
devant ladite commission ;
‐ la notification aux contribuables des décisions de la CLT suivant la date de la décision.
Par ailleurs et dans le cadre de la procédure devant les CLT, il est prévu que le président de la
commission convoque les représentants des contribuables et de l’administration, au moins 15 jours
avant la date fixée pour la réunion. De même, leurs décisions doivent être notifiées à
l’administration fiscale par les secrétaires rapporteurs dans un délai de 4 mois.
Ces dispositions sont applicables aux requêtes et documents adressés par les contribuables à la CLT
et à ses décisions notifiées aux intéressés, ainsi qu’aux recours introduits à compter du 1er janvier
2011.
14
II‐ Taxe sur les contrats d'assurances ‐ TCA
En matière de taxe sur les contrats d’assurances, la loi de finances a prévu, à compter du 1er janvier
2011, l’exonération au lieu de la taxation au taux de 3,50% des opérations ayant pour objet :
‐ le versement d'un capital en cas de mariage ou de naissance d'enfant ;
‐ l'acquisition d'immeubles au moyen de la constitution de rentes viagères ;
‐ ou effectuées par les entreprises faisant appel à l'épargne en vue de la capitalisation et
comportant, en échange de versements uniques ou périodiques directs ou indirects, des
engagements déterminés ;
‐ ou bien dans le but de réunir des sommes versées par des adhérents, soit en vue de les affecter à
des comptes de dépôt portant intérêts, soit en vue de la capitalisation en commun desdites sommes
avec participation aux bénéfices d'autres sociétés gérées ou administrées directement ou
indirectement par lesdites entreprises ;
‐ ainsi que les opérations tontinières.
Référence légale : III-2° et VII-7° du titre premier de l’annexe II du décret n° 2-58-1151 du 24 décembre 1958
portant codification des textes sur l’enregistrement et le timbre
III‐ Code des douanes et impôts indirects :
Augmentation du montant de l’amende pécuniaire infligée au transitaire en cas de non respect
de ses engagements ou de non respect des règles d’exercice de la profession
Lorsque le transitaire ne remplit pas ses engagements vis‐à‐vis de l'administration des douanes ou
en cas de non respect des règles d'exercice de la profession, le montant de l’amende pécuniaire est
désormais de 30.000 à 100.000 DH au lieu de 2.000 à 20.000.
Mise à la consommation des marchandises importées initialement sous le régime de l’entrepôt
de stockage
Selon les nouvelles dispositions relatives aux entrepôts de stockage prévus par la loi de finances,
lorsque les marchandises importées initialement sous ce régime n’ont pas pu être placées sous l’un
des régimes suspensifs de transformation pour l’exportation de produits compensateurs, une partie
de ces marchandises importées peut être mise à la consommation avec paiement des droits et taxes
exigibles en vigueur à la date d’enregistrement de la déclaration en détail pour la consommation.
Il est tenu compte alors dans le calcul des droits et taxes exigibles, l’espèce, la qualité et la valeur
desdites marchandises à la date d’entrée en entrepôt de stockage.
A cet égard, il est à préciser que la partie des marchandises à mettre à la consommation sera fixée
par arrêté du Ministre de l’Economie et des Finances.
15
Référence légale : article 130-2°-c) du CDII
Autorisée de la cession des produits transformés pour permettre l’accomplissement de
fabrications fractionnées
En matière de transformation sous douane et pour permettre l’accomplissement de fabrications
fractionnées, la cession des produits transformés, quel que soit le degré d’élaboration atteint par
ces produits, peut être autorisée par l’administration des douanes suivant les conditions prévues par
l’article 116‐5° et 6° du Code des douanes et impôts indirects. De même, la cession des
marchandises qui n’ont pas pu subir des opérations qui en modifient l’espèce ou l’état peut avoir
lieu dans les mêmes conditions. Le cessionnaire doit dans ce cas remplir la condition prévue par
l’article 163 ter dudit code.
Il est prévu également que les marchandises déclarées sous le régime de la transformation sous
douane peuvent être remises, sous la responsabilité du soumissionnaire, en sous‐traitance à une
personne disposant de l’outillage nécessaire, sous réserve que cette personne en accuse réception
sur un bon de livraison à conserver par le soumissionnaire. Ce dernier est tenu d’enregistrer dans ses
écritures la livraison effectuée, conformément aux dispositions de l’article 116 du Code.
Cession des marchandises, droits et taxes dus compris dans les prix de cession, avec faculté, pour
l’acquéreur, d’en disposer pour toutes les destinations autorisées par les lois et règlements en
vigueur en matière de vente des marchandises saisies devenues propriété de l'administration
Hausse du montant des amendes des contraventions douanières de deuxième classe :
‐ égale au double des droits et taxes ;
‐ de 3.000 à 30.000 DH ;
‐ de 30.000 à 60.000 DH ;
‐ de 80.000 à 100.000 DH.
Institution d’une contravention douanière de deuxième classe relative à l’exercice de la
profession de transitaire en douane sans l’obtention d’un agrément.
16
Augmentation du montant de l’astreinte à 500 DH au lieu de 100 applicable par jour de retard
pour les contrevenants au droit de communication dont dispose l’administration des douanes, sauf
cas de force majeure dû à des causes naturelles dûment justifiées
Extension des avantages accordés à l’exportation temporaire pour perfectionnement passif au
régime de l’entrepôt industriel franc et à celui de la transformation sous douane
IV‐ Tarifs des droits de douane et des taxes intérieures de consommation :
1‐ Tarifs des droits de douanes
Généralisation de l’application du taux minimum des tarifs des droits d’importation à 2,5%
La disposition vise à sécuriser les recettes douanières par l’application du taux minimum aux
importations, à l’exception de celles réalisées dans un cadre conventionnel préférentiel.
Réduction du droit d’importation minimum applicable aux véhicules à technologie hybride ou à
motorisation hybride à 2,5%
Cette mesure s’inscrit dans le cadre de l’encouragement de l’acquisition des véhicules respectueux
de l’environnement.
Prorogation du bénéfice de la réduction des quotités du droit d'importation applicable à certains
veaux jusqu’au 31 décembre 2011
A rappeler que la loi de finances 2010 avait réduit la quotité du droit d'importation appliquée aux
jeunes veaux de 233,5% à 2,5% pour la période du 1er janvier au 31 décembre 2010.
2‐ Tarifs des taxes intérieures de consommation
Harmonisation des tarifs applicables aux préparations contenant de l’huile de pétrole ou de
minéraux bitumineux à 154 DH
17
V‐ Code de recouvrement des créances publiques :
Introduction de la possibilité pour le directeur général de l’administration des douanes et impôts
indirects