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Chapitre 4.

Les magistrats : principaux acteurs de l’ordre


juridictionnel

Au niveau de l’ordre juridictionnel marocain, les magistrats constituent un corps unique


assisté d’auxiliaires qui apportent leur concours à l’œuvre de la justice.
Les magistrats sont des personnes revêtues de l’autorité publique et auxquelles est dévolu le
pouvoir de juger ou de recourir les jugements.
A partir de cette définition on comprend qu’il existe deux catégories de magistrats : les
magistrats du siège (magistrature assise) qui sont chargés de juger les affaires, et les
magistrats du ministère public (magistrature debout) qui demandent aux juges du siège de
juger dans tel ou tel sens.
Ces professionnels de l’ordre juridictionnel marocain sont soumis à un régime particulier
défini par le Dahir du 11/11/1974 formant « statut de la magistrature », tel qu’il a été modifié
par le dahir du 08/11/1979, et complété par le dahir du 10/09/1993.
Actuellement, le nouveau projet de loi organique n°106-13 de 2015 est venu apporter des
amendements importants au statut des magistrats.
Tous les magistrats obéissent à des règles communes pour ce qui est de leur statut juridique ;
mais les fonctions qu’ils sont appelés à exercer varient selon qu’il s’agisse de magistrats de
siège ou de magistrats du parquet.

Section 1 : Le statut juridique des magistrats


La profession de magistrat séduit un nombre croissant de jeunes diplômés. Elle offre
immédiatement une rare autonomie et qu'elle permet d'exercer de grandes responsabilités.
Le statut des magistrats au Maroc connait actuellement une réforme très importante apportée
par la nouvelle loi organique n°106-13 du 24 mars 2016.
Cette loi vise la consécration du principe de l’unité de la justice, l’organisation des droits et
des avantages accordés aux magistrats, la mise en place de critères transparents et objectifs
pour évaluer, entre autres, le travail des magistrats, le système disciplinaire et la fixation de
l’âge de la retraire…etc. Ce dernier va passer de 60 ans à 65 ans avec possibilité de d’aller
jusqu’à 67 ans si le conseil supérieur du pouvoir judiciaire le permet.
L’accent est mis également dans cette réforme sur le renforcement du professionnalisme, du
sens de la responsabilité et l’amélioration des conditions matérielles des magistrats pour les
préserver contre les tentations de corruption, en leur garantissant des salaires à la hauteur de
leurs responsabilités et également une pension de retraite honorable.
Cependant le club de la nouvelle réforme est très critiqué sur les nouvelles conditions d’accès
à la profession.

§1/ Les règles de nomination et de recrutement


La nomination des magistrats peut s’effectuer par deux voies différentes :
- Une voie ordinaire consistant à nommer les magistrats parmi les attachés de justice.
-Une voie exceptionnelle consistant à nommer certaines personnes directement à certains
grades de la magistrature.

A/ La voie ordinaire :
Le titre des attachés de justice a été créé par le Dahir du 11/11/1974 pour désigner la situation
des magistrats stagiaires.
Pour être nommé attaché de justice, il faut remplir 5 conditions fixées par l’article 7 de
nouvelle loi sur le statut des magistrats :
*Etre de nationalité marocaine,
*Etre âgé de 21 ans révolus,
*Avoir la jouissance des droits civiques et être de bonne moralité,
*Etre apte physiquement,
*Ne pas être condamné en justice ou à une sanction disciplinaire à cause de la commission
des actes contraires à l’honneur.
Les attachés de justice sont recrutés par voie de concours selon les besoins des juridictions.
Après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi organique relative au statut des magistrats, ce
concours est ouvert dorénavant aux personnes titulaires d’un master au lieu d’une licence en
Droit privé ou en Chariâ ou un diplôme équivalent.
En ce qui concerne les juges des tribunaux administratifs, ce concours est ouvert aux seuls
titulaires d’un master en droit (option : droit privé ou public).
Les candidats ne doivent pas dépasser 45 ans au 1er janvier de l’année de concours.
Par contre, la nouvelle loi ne contient pas de disposition sur les critères et la procédure pour la
sélection des juges stagiaires ; de telles exigences étaient prévues dans les précédents projets
mais ont été retirées dans la nouvelle réforme.
Les procédures de sélection des juges stagiaires et d’accès à l’institut de formation judiciaire
étaient déterminées par et sous le contrôle du ministère de la justice qui supervisait auparavant
l’organe chargé de la formation des magistrats.
Les candidats admis au concours effectuent un stage de perfectionnement de 2 ans à
l’institut de formation judiciaire. Durant ce stage à la fois théorique et pratique, les attachés de
justice participent à la vie juridictionnelle, sans pour autant juger. Ils peuvent assister aux
actes d’instruction et aux audiences civiles et pénales, mais sans voix délibérative.
A la fin des 2 années de stage, les attachés de justice passent un examen de sortie qui
sanctionne leurs aptitudes. En cas de réussite, ils sont nommés par Dahir royal sur proposition
du conseil supérieur du pouvoir judiciaire, soit juges, soit substituts du procureur dans les
tribunaux de 1ère instance.
Selon l’article 17 de la nouvelle loi organique relative au statut des magistrats, le Roi nomme
le président et le procureur général de la cour de cassation pour un mandat fixe de 5 ans
renouvelables en une seule fois. Ce mandat peut être résilié avant l’expiration du terme. Alors
que le conseil supérieur du pouvoir judiciaire nomme les magistrats et les procureurs des
tribunaux de première instance (art. 11) et des cours d’appel, les conseillers et les procureurs
généraux près la cour de cassation (art.13), les présidents et les procureurs des TPI et leurs
premiers adjoints, les premiers présidents et les procureurs généraux près les cours d’appel et
leurs premiers adjoints, le premier président adjoint et le premier procureur général adjoint de
la cour de cassation.
La nouvelle loi organique n° 100-13 sur le conseil supérieur du pouvoir judiciaire prévoit les
critères de la procédure relative à ces nominations. Dans cette réforme la procédure d’élection
devra être plus transparente.

B/ La voie exceptionnelle :
Pour faire bénéficier la justice de compétences valables ayant enseigné le droit dans les
universités et les grandes écoles, ou l’ayant pratiqué en tant que juristes privés, la possibilité
de les admettre dans le corps de la magistrature est ouverte par voie exceptionnelle.
La voie exceptionnelle est un mode de recrutement direct sans concours ni stage. Elle est
ouverte aux professeurs de droit ayant enseigné une matière fondamentale pendant 10 ans.
La nouvelle réforme sur le statut des magistrats propose également de sélectionner les
nouveaux juges parmi les anciens avocats et les greffiers qui justifient d’une ancienneté de dix
ans. Cette durée est susceptible de donner une idée claire sur leur conduite et leur compétence.
§2/Les droits et les obligations des magistrats

A/ Les droits des magistrats :


*Le droit à la rémunération et à l’avancement :
Chaque magistrat perçoit une rémunération qui comprend un salaire de base, des prestations
familiales et certaines primes instituées spécialement pour les magistrats.
L’avancement se fait de grade à grade et d’échelon à échelon.
Il existe 5 grades pour les magistrats : hors grade qui est actuellement réservé au premier
président de la cour de cassation et son procureur général, grade exceptionnel, 1er grade, 2ème
grade et 3ème grade.
Le grade le plus bas est le troisième, il compte neuf échelles, le second est réparti en cinq
échelles alors que le premier se divise en six échelles. Quand au grade exceptionnel, il se
compose de trois échelles.
Pour qu’un magistrat soit promu à un grade supérieur, il doit figurer sur la liste d’aptitude qui
suppose 5 années de service au moins dans le grade. La liste est dressée et arrêtée par le
conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
En ce qui concerne l’avancement d’échelon à échelon, il dépend à la fois de l’ancienneté et de
la note obtenue par le magistrat.
*Le droit à la protection de l’Etat :
Les magistrats sont protégés contre les menaces, les attaques, les injures, les outrages et les
défaillances dont ils peuvent faire l’objet à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions
conformément à l’article 20 du statut de la magistrature (un délit pénal prévu par l’art. 263 du
code pénal). Dans ce cas, l’Etat est subrogé dans les droits et les actions du magistrat victime
contre l’auteur du dommage.

B/ Les obligations des magistrats :


La tâche des magistrats se révèle très complexe et délicate, car ils doivent traiter toutes sortes
de contentieux et sont placés au cœur des conflits humains. Certaines obligations sont liées à
leur profession, et d’autres à leur situation.
Ces obligations sont les suivantes :
*Les magistrats doivent prêter serment avant de commencer leurs fonctions. L’ordre des
magistrats donne un intérêt particulier à la prestation du serment qui est considérée comme un
engagement.
*Avoir une bonne conduite et respecter l’obligation de dignité.
*Les magistrats sont astreints au secret des délibérations et au port de la robe à l’audience.
*Ils sont obligés de résider dans le ressort de la juridiction dans laquelle ils exercent leurs
fonctions.
*Dans le cadre de l’obligation de réserve, les magistrats ne peuvent ni constituer ni faire
partie des organisations syndicales. Toute délibération politique ou démonstration politique
leur est interdite, de même que toute action de nature à arrêter ou entraver le fonctionnement
des juridictions (art. 13 du Dahir 1974). Cela veut dire que le droit de grève est interdit aux
magistrats.
Il faut noter qu’il était permis aux magistrats de créer des associations professionnelles dans le
respect des devoirs d’impartialité et d’indépendance de la justice et des conditions prévues par
la loi. Cependant la nouvelle loi organique relative au statut des magistrats interdit de manière
inconstitutionnelle de créer des associations et met également des mesures restrictives aux
activités des associations des magistrats. Chose qui va à l’encontre du droit à la défense.
*Il est interdit aux magistrats d’exercer une autre activité rémunérée en dehors de leurs
fonctions. Cette obligation a pour but d’éviter aux magistrats de se trouver dans une situation
de dépendance en étant salariés. Ils ne peuvent non plus s’abonner au commerce. Cependant,
cette interdiction ne s’étend pas à la production d’œuvres littéraires ou artistiques.
*Le magistrat est tenu de déclarer son patrimoine avant d’entrer en fonction, ainsi que celui
de son conjoint et ses enfants mineurs en vertu de l’article 16 du statut de la magistrature.

§3/ Le régime disciplinaire


Au Maroc, il n’y a pas de code d’éthique et de conduite judiciaire distinct.
C’est le dahir du 11/11/74 qui a prévu un régime disciplinaire spécial pour les magistrats dans
les articles 58 à 63. Ce régime contient quelques normes de conduite judiciaire qui renforcent
la confiance des citoyens en l’intégrité de la magistrature.
L’article 58 du dahir dispose que tout manquement par un magistrat au devoir de son Etat, à
l’honneur, à la délicatesse ou à la dignité constitue une faute susceptible d’une sanction
disciplinaire. La nouvelle loi organique reprend la plupart des dispositions du dahir et prévoit
en outre que les magistrats doivent respecter les principes et les règles contenues dans le
« code d’éthique judiciaire » qui va être adopté par le conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Les sanctions disciplinaires varient en fonction de leur gravité et en fonction de l’autorité qui
les prononce. Il ya d’abord les sanctions dites de 1er degré prononcées par le conseil supérieur
du pouvoir judiciaire (ex : avertissement, blâme), puis les sanctions du 2ème degré qui sont
prononcées par Dahir (ex : rétrogradation, révocation).
Dans la nouvelle loi organique sur le statut des magistrats, l’erreur judiciaire est considérée
comme une faute grave qui peut conduire le juge à la suspension immédiate, ce qui va à
l’encontre de l’article 122 de la constitution selon lequel c’est à l’Etat d’en prendre la
responsabilité dans la mesure où l’homme ne peut pas être parfait dans sa fonction.
Afin de renforcer le régime disciplinaire des magistrats, la nouvelle loi organique sur le
conseil supérieur du pouvoir judiciaire prévoit que ce conseil sera doté d’une inspection
générale composée d’un inspecteur en chef nommé par la Roi et d’inspecteurs désignés par la
présidence déléguée, qui est assurée par le premier président de la cour de cassation.
Ce pouvoir d’inspection est également accordé aux présidents des cours d’appel
(arrondissements judiciaires).
La nomination des inspecteurs se fait après approbation des membres du conseil. L’inspection
générale aura pour mission d’enquêter et de contrôler les juridictions en vue d’unifier les
méthodes de travail. Elle pourra aussi proposer des mesures pour renforcer l’efficience du
système judiciaire. A l’issue des enquêtes, des rapports d’investigation seront soumis au
conseil.

§4/ La responsabilité des magistrats


La plupart des législations sont d’accord pour soumettre la responsabilité des magistrats à un
régime particulier qui consiste dans « la prise à partie ». Celle-ci peut être définie comme la
procédure par laquelle un justiciable reproche à un magistrat la commission d’un dol, une
fraude, un déni de justice ou toute autre faute grave et demande par la suite sa condamnation à
des dommages et intérêts. C’est une voie extraordinaire que la loi accorde en toute matière
contre un magistrat qui a abusé de son autorité soit en cours d’instruction, soit lors d’un
jugement.
Le code de procédure civile traite la prise à partie dans ses articles 391 à 401. Celle-ci peut
être dirigée contre un juge du 1er degré, un conseiller de la cour d’appel, ou de la cour de
cassation. La procédure se déroule devant la cour de cassation.
Il est statué sur l’admission de la prise à partie par une chambre spéciale de la cour de
cassation désignée par le premier président de cette cour.
En pratique, cette procédure est rare, et lorsqu’elle est suivie, elle est très peu admise.
Section 2 : Les types de magistrats

§1/ Les magistrats du siège


Les magistrats du siège sont les magistrats qui rendent les décisions de justice. Ils sont
qualifiés de « bouche qui dit la loi ».
La loi assure aux magistrats du siège l’indépendance nécessaire qui leur permet de juger en
toute liberté. Ainsi, le juge du siège n’est soumis à aucune autorité à même de compromettre
son impartialité et son indépendance.
Cette indépendance a comme garantie le principe de l’inamovibilité. En application de ce
principe, aucun magistrat du siège ne peut être révoqué, ni suspendu ou déplacé, ni mis à la
retraite prématurée que dans les conditions prévues par la loi.
C’est un principe constitutionnel prévu aussi par l’article 110 de la constitution. Ce principe
consolide davantage l’indépendance de la justice vis-à-vis des pouvoirs législatif et exécutif.

§2/ Les magistrats du parquet : le ministère public


C’est un corps de magistrats composé du procureur et ses substituts, qui sont des membres du
parquet qui représentant toutes les juridictions de l’ordre judiciaire.
Les magistrats du parquet étaient placés sous l'autorité directe du ministre de la justice.
Mais actuellement, la nouvelle loi organique sur le statut des magistrats met fin à cette
subordination par le biais de son article 20 qui prévoit que « les procureurs soient sous
l’autorité et le contrôle du procureur général auprès de la cour de cassation et de leurs
supérieurs hiérarchiques ».
Ils doivent se conformer aux instructions de leurs supérieurs hiérarchiques seulement lorsque
ces instructions sont écrites, et émanant de l’autorité à laquelle ils sont subordonnés, en
conformité avec les conditions et les procédures établies par la loi.
Dans ce contexte, il est important de signaler que la loi du 25 septembre 2017 a prévu le
transfert des compétences du ministre de la justice au procureur général du roi près la cour la
cassation. Par le biais de cette loi, est créé l’institution de présidence du ministère public qui
exercera sa mission sous la tutelle d’un magistrat et non d’un ministre. Cette institution exerce
son autorité sur les magistrats du parquet. Elle a la responsabilité de veiller et contrôler le
ministère public dans l’exercice de ses fonctions relatives à l’action publique (engager les
poursuites judiciaires) d’après l’article 2 de la loi précitée.
Cependant il n’est pas sans importance de noter que cette indépendance du ministère public
qui va devenir plus effective ne signifie pas sa séparation absolue de l’Etat, mais plutôt
l’insoumission aux orientations de l’un des partis, des groupes ou idéologies.
Certes, le rôle des magistrats du parquet est essentiellement répressif car c’est un rôle
d’accusateur ; il consiste à prendre la défense de l’intérêt social et de l’ordre public. Ils sont
chargés de l’application de la politique générale du gouvernement. Ils reçoivent les plaintes et
sont chargés d’une double mission : décider de l’opportunité éventuelle des poursuites
engagées, et requérir une peine contre le prévenu devant le tribunal lors d’un procès. En
amont, ils dirigent les enquêtes de police et contrôlent les gardes à vue.
Ce rôle s’exerce en matière pénale, mais le ministère public joue également un rôle important
en matière civile.
Les magistrats du ministère public se distinguent des magistrats du siège à la fois par leurs
caractères propres et par le rôle qu’ils jouent devant les juridictions civiles.

A/ Les caractères propres du ministère public :


Ces caractères sont au nombre de quatre :
* d’abord l’absence de l’application du principe de l’inamovibilité, car les magistrats du
parquet peuvent au cours de leur carrière et à l’occasion d’une mutation, quitter le parquet
pour rejoindre le siège.
* puis, l’existence d’une organisation hiérarchique : à la tête se trouve le procureur général de
la cour de cassation, ensuite le procureur général auprès de la cour d’appel et enfin le
procureur du roi au tribunal de 1ère instance.
* ensuite, le caractère de l’unité et l’indivisibilité.
Le ministère public est unique et indivisible, cela veut dire que les membres du ministère
public peuvent se remplacer au cours d’une même audience,
* enfin, Le principe de l’indépendance :
Cette indépendance se manifeste à deux niveaux : les magistrats du ministère public sont
indépendants d’une part à l’égard des juridictions. Par conséquent, ils ne peuvent recevoir ni
blâme ni injonction des magistrats du siège.
Les magistrats du parquet sont indépendants d’autre part à l’égard des justiciables, car ceux-ci
ne peuvent pas récuser un substitut du procureur du roi tandis qu’ils peuvent le faire à l’égard
des magistrats du siège.
B/ Le rôle du ministère public devant les juridictions civiles :
Il est vrai que le ministère public joue un rôle primordial en matière pénale puisqu’il a la
charge de défendre les intérêts de la société face au délinquant, c'est-à-dire de requérir du
tribunal qu’il prononce une peine qui soit à la hauteur des faits reprochés.
Même si ce rôle n’est pas aussi important en matière civile, il n’est pas tout de même
négligeable.
C’est l’article 9 du code de procédure civile qui règlemente le rôle du ministère public auprès
des juridictions civiles.
La spécificité de ce rôle tient sans doute à ce que les interventions du parquet n’ont pas pour
seul objet de rappeler les principes relevant ou dérivant de l’ordre public, mais qu’il a
vocation, beaucoup plus largement, à être « le gardien de la loi » ; c’est-à-dire qu’il doit
veiller à l’observation des lois et à l’exécution des jugements.
En effet, le ministère public peut agir souvent comme partie principale, c'est-à-dire comme
demandeur ou défendeur ; ou comme partie jointe, c'est-à-dire il peut se joindre à un procès
déjà engagé pour donner son avis.
*Lorsqu’il agit comme partie principale, il est tenu d’assister aux audiences, et il prend la
parole comme le fait un plaideur. Il peut interjeter appel et se pourvoir en cassation. Dans ce
contexte, le chef du parquet pourra saisir directement une juridiction et soumettre un recours
pour vice de procédure constaté au cours d’un procès.
Dans ce contexte le chef du parquet pourra saisir directement une juridiction et soumettre un
recours pour vice de procédure constaté au cours d’un procès.
*Lorsqu’il agit comme partie jointe, le ministère public doit prendre connaissance du dossier
qui va lui être communiqué. Il peut être récusé comme les juges assis, il prend la parole le
dernier, et il ne peut pas former une voie de recours contre le jugement. En tant que partie
jointe, le ministère public doit toujours conclure devant la cour de cassation, mais sa présence
est facultative devant les TPI et les cours d’appel.

En définitive, les magistrats debout comme les magistrats assis sont des acteurs nécessaires du
débat judiciaire, sans lesquels la machine judiciaire ne peut pas fonctionner. Dorénavant, ils
jouissent tous les deux de l’indépendance nécessaire à garantir leur impartialité et assurer
l’efficacité de leurs missions.
Toutefois, leur travail doit être facilité par un personnel auxiliaire qui contribue à la gestion de
la justice.

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