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13 Clés Pour Doper Sa Force Mentale PDF
13 Clés Pour Doper Sa Force Mentale PDF
www.editionsfirst.fr
ISBN : 978-2-7540-6723-2
ISBN Numérique : 9782754077507
Dépôt légal : mai 2015
Force mentale ne rime pas avec carapace en acier. Vous n’avez pas
à vous transformer en robot ou à donner l’impression que votre
corps est fait de béton lorsque vous êtes mentalement fort. Il
convient plutôt d’agir en accord avec vos principes.
La force mentale ne nécessite pas de mettre ses émotions de côté.
Augmenter sa force mentale ne revient pas à annihiler vos
émotions : il s’agit plutôt d’apprendre à les appréhender ; à les
interpréter et à comprendre comment vos émotions influencent votre
manière de penser et de vous comporter.
Nul besoin de traiter son corps comme une machine pour être fort
mentalement. Accroître sa force mentale, ce n’est pas repousser les
limites de son corps à l’extrême pour se prouver que l’on est
insensible à la douleur. C’est en comprenant le fonctionnement de
vos pensées et de vos émotions que vous serez capable de
déterminer quand vous devrez les repousser ou, au contraire, les
écouter.
Être fort mentalement ne veut pas dire que l’on doive compter sur
soi uniquement. Nul besoin de proclamer que vous n’avez pas
besoin d’aide (d’une autre personne, d’un enseignement
quelconque, etc.). Admettre que vous ne possédez pas toutes les
réponses, savoir demander de l’aide lorsque vous en avez besoin et
reconnaître que vous pourrez augmenter votre force en recevant une
aide extérieure est le signe de votre volonté de devenir plus fort.
Force mentale ne rime pas avec pensée positive. S’obliger à avoir
toujours des pensées positives peut être aussi préjudiciable que de
n’avoir que des pensées négatives. La force mentale, c’est penser de
façon rationnelle et réaliste.
Développer sa force mentale ne se résume pas à une quête du
bonheur. Augmenter votre force mentale vous aidera certes à vous
sentir plus heureux, mais il ne s’agit pas, pour autant, de vous
réveiller tous les matins en vous efforçant d’être heureux. La force
mentale, en revanche, vous aidera à prendre les meilleures décisions
pour déployer tout votre potentiel.
La force mentale n’est pas « tendance », ce n’est pas la dernière
mode en psychologie. Tout comme le monde du fitness qui abonde
en nouveaux régimes ou en nouveaux cours « dernier cri », celui de
la psychologie voit régulièrement naître de nouvelles « méthodes »
censées vous faire rencontrer une meilleure version de vous-même.
La psychologie apprend aux individus à changer leurs pensées, leurs
émotions et leurs comportements depuis les années 1960.
La force mentale n’exclut pas les personnes atteintes d’une maladie
mentale. L’opposition commune entre bien-être mental et maladie
mentale ne s’applique pas en matière de force mentale. Tout comme
une personne souffrant d’un mal physique (le diabète, par exemple)
pourra néanmoins être forte physiquement, vous pourrez toujours
chercher à accroître votre force mentale même si vous souffrez de
dépression, d’anxiété ou d’un autre trouble psychique. Ce n’est pas
parce que vous êtes atteint d’une maladie mentale que vous serez
destiné à prendre de mauvaises habitudes. Vous pourrez tout à fait
acquérir de bonnes habitudes : il vous faudra peut-être fournir de
plus grands efforts, mais cela restera dans le domaine du possible.
Vous avez tendance à penser que vos problèmes sont plus graves
que ceux des autres.
Sans la malchance, vous êtes certain que vous n’auriez aucun souci.
Les difficultés semblent s’accumuler dans votre vie plus vite que
dans celle des autres.
Vous êtes convaincu que personne ne réalise vraiment à quel point
votre vie est difficile.
Vous renoncez parfois à des plaisirs ou des engagements sociaux
afin de rester chez vous et de ressasser vos problèmes.
Vous avez tendance à raconter aux autres ce qui s’est mal passé dans
votre journée plutôt que ce qui s’est bien passé.
Vous vous plaignez souvent de l’injustice du sort.
Vous avez du mal à trouver des raisons de vous montrer
reconnaissant envers la vie.
Vous pensez que les autres ont la chance d’avoir une vie plus facile.
Vous vous demandez parfois si la vie ne vous en veut pas un peu.
En perdant son temps. Avoir pitié de soi requiert une grande énergie
mentale, sans pour autant changer votre situation. Même si vous ne
pouvez pas régler votre problème, vous avez toujours la possibilité
d’affronter les obstacles de manière positive. Vous apitoyer sur
vous-même ne vous rapprochera pas de la solution.
En éprouvant toujours plus d’émotions négatives. Dès lors que vous
lui donnez de la légitimité, l’apitoiement déchaîne une foule
d’émotions négatives : colère, ressentiment, solitude, et bien
d’autres émotions qui continueront d’alimenter vos pensées
négatives.
En étant condamné à un éternel auto-apitoiement. Il est fort
improbable que vous accomplissiez de grandes choses en vous
apitoyant sans cesse sur vous-même. Il en résultera une
multiplication des problèmes et des échecs qui entraîneront un plus
grand apitoiement sur vous-même.
En ne parvenant pas à gérer d’autres émotions. L’apitoiement sur
soi empêche de gérer des émotions comme la peine, la tristesse, la
colère. Il pourra en effet retarder votre guérison et vous empêcher
d’avancer, car l’apitoiement nous oblige à nous concentrer sur la
nécessité que les choses soient différentes plutôt que d’accepter la
réalité de la situation.
En ne remarquant pas les bonnes choses qui arrivent dans sa vie.
L’apitoiement vous amènera à regarder l’unique désagrément au
milieu de cinq bienfaits. En vous apitoyant sur vous-même, vous
passerez à côté des aspects positifs de votre vie.
En détériorant ses relations avec les autres. Se dépeindre en victime
n’est pas particulièrement valorisant. Vous entendre vous plaindre
de la difficulté de votre vie risque vite de fatiguer les autres. Vous
n’avez jamais entendu quelqu’un dire : « Ce que j’aime par-dessus
tout chez lui, c’est qu’il s’apitoie constamment sur lui-même. »
Devenez bénévole dans une association qui défend une cause qui
vous tient à cœur. Vous oublierez vos soucis et vous vous sentirez
mieux à l’idée d’avoir aidé votre prochain. Il est difficile de
s’apitoyer sur soi-même lorsque l’on sert de la soupe à des sans-
abris ou que l’on passe du temps avec des personnes âgées dans une
maison de retraite.
Faites une action charitable. Que vous tondiez la pelouse du voisin
ou donniez de l’argent à une association de défense des animaux,
une bonne action donnera un sens à votre journée.
Soyez actif ! Une activité physique ou mentale vous aidera à ne pas
songer uniquement à vos malheurs. Faites de l’exercice, suivez des
cours, lisez un livre, peu importe : ce changement de comportement
vous aidera à changer d’attitude.
Pour réussir à changer ce que vous ressentez, vous devrez trouver les
comportements qui vous permettent de diminuer votre sentiment
d’apitoiement. Il vous faudra peut-être tâtonner, car un même
changement de comportement n’aura pas le même effet sur chaque
individu. Si ce que vous faites ne vous semble pas convenir, essayez autre
chose. Si vous ne faites pas un pas dans la bonne direction, vous
n’avancerez jamais.
Plus vous ferez appel à des pensées qui vous leurrent, intentionnellement,
sur la réalité de votre situation et moins bien vous vous sentirez. Ce genre
de pensées conduit bien souvent à un sentiment d’apitoiement :
AIDE-MÉMOIRE
Dans les moments de stress, si vous laissez l’apitoiement sur vous-même
vous gagner, vous éloignerez vos chances de trouver une solution à votre
problème. Apprenez à reconnaître les signes avant-coureurs de
l’apitoiement et adoptez une attitude proactive lorsque vous verrez
apparaître ses premiers signes.
CE QUI AIDE
S’autoriser à penser que sa vie est pire que celle des autres
Se complaire dans des pensées négatives exagérées quant à la
difficulté de sa situation
Faire preuve de passivité face à sa situation et se concentrer
uniquement sur ce que vous ressentez et non sur ce que vous
pourriez faire
Refuser de participer à des évènements ou des activités qui
pourraient vous aider à mieux vous sentir
Considérer tout ce que vous n’avez pas plutôt que tout ce que
vous avez
1. Marla Runyan, No Finish Line : My Life as I See It, New York, Berkley, 2002. Ouvrage non
disponible en français (NdT).
2. Voir Jeremiah Denton, When Hell Was in Session, Washington, WND Books, 2009. Ouvrage non
disponible en français (NdT).
3. Robert Emmons et Michael McCullough, « Counting Blessings Versus Burdens : An Experimental
Investigation of Gratitude and Subjective Well-Being in Daily Life », Journal of Personality and
Social Psychology 84, 2003, no 2, p. 377-389. Non disponible en français (NdT).
Chapitre 2
REPRENDRE LE POUVOIR
Si vous n’êtes pas sûr de vous, votre estime de vous-même risque de
dépendre uniquement de ce que les autres pensent de vous. Que se passera-
t-il si vous blessez quelqu’un ? Si on ne vous aime plus ? Vous serez peut-
être d’abord confronté à quelques réactions violentes en imposant des
barrières nécessaires dans votre vie. Mais avec une estime de vous-même
suffisamment forte, vous apprendrez à être capable d’en supporter les
conséquences.
Lauren découvrit qu’elle pouvait se montrer ferme avec sa belle-mère
tout en continuant à lui témoigner du respect. Puisque les confrontations la
terrifiaient, Lauren et son mari expliquèrent leurs inquiétudes à Jackie
ensemble. Tout d’abord, Jackie se sentit blessée lorsqu’ils lui annoncèrent
qu’elle ne pourrait plus venir chez eux tous les soirs. Ensuite, elle essaya
d’argumenter lorsqu’ils l’informèrent qu’elle n’aurait plus le droit de faire
des remarques désobligeantes sur les règles que Lauren choisissait
d’imposer à ses filles. Mais, avec le temps, Jackie comprit qu’elle devait
suivre leurs règles si elle voulait continuer de leur rendre visite.
APPRENDRE À REFORMULER
Conserver le pouvoir, c’est parfois simplement changer la manière de
regarder votre situation. Les formulations qui indiquent que vous cédez
votre pouvoir incluent des phrases de ce genre :
« Mon chef me met dans une colère folle. » Il se peut que vous
n’appréciez pas le comportement de votre chef, mais est-ce lui qui
vous met en colère réellement ? Son comportement influence peut-
être ce que vous ressentez, mais il ne vous oblige pas à ressentir
quoi que ce soit.
« Mon petit ami m’a quittée parce que je ne suis pas assez bien pour
lui. » Est-ce vraiment que vous n’êtes pas assez bien ou est-ce
l’opinion d’une seule personne ? Si vous demandez l’avis de cent
personnes, pensez-vous vraiment obtenir un consensus ? Ce n’est
pas parce qu’une personne, seule, émet un jugement que cela le rend
juste. Ne laissez pas le point de vue d’une seule personne déterminer
qui vous êtes.
« Ma mère me donne des complexes parce qu’elle est sans arrêt en
train de me critiquer. » En tant qu’adulte, êtes-vous vraiment obligé
d’écouter les critiques répétées de votre mère indéfiniment ? Est-ce
que ces commentaires que vous n’aimez pas doivent vraiment
diminuer l’estime que vous avez de vous-même ?
« Je dois inviter mes beaux-parents à dîner tous les dimanches
soir. » Est-ce que vos beaux-parents vous forcent vraiment à les
inviter ou est-ce un choix que vous faites parce que c’est important
pour votre famille ?
Qu’est-ce qui prouve que ces remarques sont vraies ? Par exemple,
si votre chef dit que vous êtes paresseux, rappelez-vous des
situations où vous n’avez pas, en effet, fourni un très grand travail.
Qu’est-ce qui prouve qu’elles sont fausses ? Souvenez-vous de
toutes les fois où vous avez travaillé dur et vous êtes montré très
impliqué.
Quelles raisons pourrait avoir cette personne de me faire une telle
remarque ? Prenez un peu de recul et essayez de réfléchir aux
raisons que peut avoir cette personne de vous juger ainsi. S’appuie-
t-elle sur un seul fait ? Par exemple, votre chef vous aura regardé
travailler un jour où vous aviez la grippe et en aura conclu que vous
n’étiez pas très productif. Ses conclusions ne seront alors peut-être
pas nécessairement fidèles à la réalité.
Ai-je envie de changer certains de mes comportements ? Parfois,
vous déciderez peut-être de modifier votre comportement si vous
êtes d’accord avec les critiques qui vous sont faites. Par exemple, si
votre chef vous dit que vous êtes paresseux, vous reconnaîtrez peut-
être ne pas avoir fourni assez d’efforts ou ne pas avoir été assez
impliqué. Vous pourrez alors décider de venir plus tôt et de partir
plus tard, car il est important pour vous d’être un bon employé. Mais
rappelez-vous, cependant, que votre chef ne vous force pas à agir
différemment. Vous choisissez de changer parce que vous le voulez,
et non parce que vous le devez.
AIDE-MÉMOIRE
Mesurez votre « pouvoir » et observez comment vous le cédez
volontairement. C’est un travail éreintant, mais doper sa force mentale
nécessite de conserver chaque parcelle de votre pouvoir pour vous-même.
CE QUI AIDE
4. Johann Christoph Arnold, Why Forgive ? Walden, Plough Publishing House, 2014. Ouvrage à
paraître en français (NdT).
5. Voir Kitty Kelley, Oprah : A Biography, New York, Three Rivers Press, 2011. Ouvrage non
disponible en français (NdT).
6. J. Carson, F. Keefe, V. Goli, A. Fras, T. Lynch, S. Thorp et J. Buechler, « Forgiveness and Chronic
Low Back Pain : A Preliminary Study Examining the Relationship of Forgiveness to Pain, Anger,
and Psychological Distress », Journal of Pain, 2005, no 6, p. 84-91. Non disponible en français
(NdT).
7. L. L. Toussaint, A. D. Owen et A. Cheadle, « Forgive to Live: Forgive-ness, Health, and
Longevity », Journal of Behavioral Medicine 35, 2012, no 4, p. 375-386. Non disponible en français
(NdT).
Chapitre 3
Richard entra dans mon cabinet parce qu’il trouvait qu’il ne réussissait pas
à améliorer sa santé physique. Âgé de quarante-quatre ans, il avait une
bonne trentaine de kilos à perdre et venait de découvrir qu’il souffrait de
diabète.
À la suite de ce diagnostic, il avait pris rendez-vous avec une
nutritionniste qui lui avait expliqué les changements dans ses habitudes
alimentaires auxquels il devrait se soumettre pour perdre du poids et
contrôler le taux de sucre dans son sang. Il commença par éliminer
drastiquement toutes les cochonneries qu’il mangeait régulièrement. Il alla
jusqu’à jeter toutes les crèmes glacées, les gâteaux et les boissons sucrées
qu’il trouvait sous son toit. Mais après deux jours de ce régime, il racheta
encore plus de sucreries et replongea dans ses anciennes habitudes.
Il savait aussi qu’il lui faudrait augmenter son activité physique s’il
voulait améliorer sa santé. Après tout, le sport ne lui était pas
complètement étranger. Durant ses années de lycée, il avait été un athlète
très prisé sur les terrains de football et de basketball. Mais aujourd’hui, il
passait la plupart de son temps assis derrière un ordinateur. Il travaillait de
longues heures et n’était pas certain de trouver le temps de faire du sport. Il
s’était inscrit dans une salle de gym mais n’y avait mis les pieds qu’à deux
reprises. Il rentrait souvent du travail exténué et avait déjà l’impression de
ne pas passer assez de temps auprès de sa femme et de ses enfants.
Richard me dit qu’il souhaitait vraiment améliorer sa santé mais qu’il se
sentait découragé. Même s’il comprenait les risques liés à son surpoids et
les dangers qu’il encourait s’il ne surveillait pas son diabète, il ne trouvait
pas la motivation nécessaire pour changer ses mauvaises habitudes.
Il m’apparut évident qu’il essayait de tout changer trop vite, ce qui, selon
moi, finit toujours par conduire au désastre. Je lui recommandai alors de
changer une seule chose à la fois et il décida que, pour cette première
semaine, il renoncerait aux cookies qu’il mangeait habituellement à son
bureau l’après-midi. Il était important de remplacer cette habitude par une
autre – il décida de grignoter plutôt des bâtonnets de carotte.
Je lui conseillai également de commencer à chercher un groupe de
soutien. Il accepta d’en rejoindre un pour diabétiques. Au cours des
semaines qui suivirent, nous discutâmes également des moyens d’impliquer
davantage sa famille dans son nouveau mode de vie. Sa femme
l’accompagna à plusieurs séances de thérapie et découvrit comment elle
pouvait, elle aussi, l’aider à retrouver la forme. Elle décida de ne plus
acheter autant de sucreries quand elle ferait les courses et commença à
rechercher, avec Richard, des menus plus équilibrés.
Nous discutâmes également d’un programme sportif réaliste. Richard me
dit que, presque tous les jours, il quittait la maison en prévoyant d’aller à la
salle de sport après le travail mais finissait toujours par se démotiver et par
rentrer à la maison directement. Nous nous mîmes d’accord sur le fait qu’il
irait à la salle de sport trois fois par semaine et qu’il programmerait ses
trois « séances » dans son emploi du temps. Il conserva également, dans sa
voiture, une liste qui recensait les avantages d’aller à la gym. Les jours où
il ne se sentait pas trop motivé, il lisait sa liste et cela lui rappelait qu’aller
à la salle de sport était la meilleure solution, même s’il n’en avait pas
envie.
Dans les deux mois qui suivirent, Richard commença à perdre du poids.
Cependant, son taux de sucre était toujours relativement élevé. Il avoua
continuer à manger beaucoup de sucreries le soir devant la télévision. Je
l’encourageai à chercher un moyen de rendre ces sucreries moins
accessibles. Il décida alors de ranger toutes ses « petites douceurs » au
sous-sol. Ainsi, lorsqu’il s’aventurerait dans la cuisine dans la soirée, il lui
serait plus facile de prendre un en-cas plus équilibré. S’il avait toujours
envie d’un gâteau, il devait d’abord se demander s’il avait envie de
descendre au sous-sol et, la plupart du temps, il préférait se contenter de
quelque chose de léger. Dès qu’il commença à prendre conscience de ses
progrès, il jugea plus facile d’adopter davantage de changements. Il trouva
finalement les raisons nécessaires pour continuer à perdre du poids et à
maîtriser son taux de sucre.
LA PEUR
Lorsque j’ai rencontré Andrew pour la première fois, il était coincé dans un
travail sous-payé et peu stimulant. Il possédait un diplôme d’enseignement
supérieur – et un prêt étudiant pour le prouver – mais il travaillait cependant
dans un domaine éloigné de sa spécialité. Il avait peu de chances de
progresser au sein de cette entreprise.
Quelques mois avant notre rencontre, il avait eu un accident de voiture.
En plus de se retrouver avec une voiture hors service, il accumula des frais
médicaux importants. Étant mal assuré pour sa santé comme pour sa
voiture, il connut de sérieux problèmes d’argent.
En dépit du stress que lui procurait sa situation financière, Andrew était
effrayé à l’idée de postuler ailleurs. Il avait peur de ne pas aimer un autre
travail et perdit confiance en ses aptitudes. Il s’angoissait également à l’idée
de devoir s’habituer à un nouveau bureau, un nouveau chef et de nouveaux
collègues.
J’aidai Andrew à examiner les avantages et les inconvénients
qu’entraînerait un nouvel emploi. Lorsque Andrew se pencha sur son
budget, il commença à voir plus clairement la réalité de sa situation. S’il
restait dans son emploi actuel, il serait dans l’incapacité de payer ses
factures tous les mois. Sans même une seule facture imprévue, il lui
manquerait au moins deux cents euros par mois pour qu’il puisse toutes les
honorer. Face à la réalité, Andrew trouva la motivation nécessaire pour
commencer à postuler ailleurs. La peur de ne pas réussir à payer ses dettes
dépassait celle de trouver un nouvel emploi mieux rémunéré.
Tout comme Andrew, beaucoup s’inquiètent de voir un changement
aggraver encore leur situation. Peut-être n’aimez-vous pas la maison dans
laquelle vous vivez, mais vous redoutez qu’une nouvelle maison ne vous
cause de plus grands tracas. Ou peut-être avez-vous peur de mettre fin à une
relation amoureuse par peur de ne pas retrouver quelqu’un de mieux. Vous
vous persuadez alors de vous contenter de ce que vous avez, même si cela
ne vous rend pas heureux.
ÉVITER L’INCONFORT
Beaucoup associent le changement à l’inconfort. Et souvent, ils sous-
estiment leur capacité à supporter le léger inconfort qui accompagne un
changement comportemental. Richard était conscient des changements
qu’ils devraient opérer pour améliorer sa santé, mais il ne voulait pas
renoncer à un type de nourriture qu’il aimait trop ni ne voulait endurer les
possibles douleurs musculaires qu’entraînerait un effort physique. Il avait
également peur que perte de poids ne rime avec sensation de faim. Toutes
ces réalités l’effrayaient, mais il n’avait pas encore réalisé qu’il ne s’agissait
que de petits désagréments, rien de plus sérieux. C’est seulement lorsqu’il
commença à se sentir capable de supporter l’inconfort qu’il eut l’envie
d’opérer de vrais changements.
LA PEINE
Tiffany commença une thérapie dans le but de l’aider à changer son
comportement dépensier. Ses séances de shopping étaient devenues
incontrôlables et le solde débiteur de sa carte de crédit la stressait. Elle ne
voulait pas continuer à dépenser mais, en même temps, elle ne souhaitait
pas changer. Lorsque nous commençâmes à discuter de ce qui la dérangerait
si elle devait se mettre à respecter un budget, elle découvrit qu’elle ne
souhaitait pas renoncer au temps passé avec ses amies, car elles allaient
faire les magasins ensemble les samedis après-midi. Elle pensait que
l’unique moyen de refréner ses dépenses était de ne plus voir ses copines,
ce qui, selon elle, la condamnerait à la solitude.
Faire différemment une chose revient souvent à renoncer à une autre.
Une peine est souvent associée à ce renoncement. Pour nous épargner ce
chagrin, nous pouvons nous convaincre de ne pas opérer de changement.
Tiffany aurait préféré continuer à passer sa journée au centre commercial
avec ses amies plutôt qu’éviter de se retrouver sans un sou.
ACCEPTER LE CHANGEMENT
J’ai d’abord entendu parler de Mary Deming par une de ses amies qui ne
tarissaient pas d’éloges à son sujet. Et, en entendant l’histoire de Mary, j’ai
compris pourquoi. Mais c’est seulement le jour où je lui ai parlé que j’ai
vraiment compris.
Lorsque Mary eut 18 ans, on annonça à sa mère qu’elle souffrait d’un
cancer du sein. Trois courtes années plus tard, sa mère disparaissait. Mary
admit qu’à la suite du décès de sa mère, elle s’enfouit la tête dans le sable.
Elle dit qu’elle a vacillé entre un sentiment de pitié pour elle-même – son
père décéda lorsque Mary était adolescente et elle trouvait injuste de se
retrouver « orpheline » à vingt et un ans – et le besoin de remplir sa vie
d’une multitude d’activités pour ne pas avoir à faire face à la réalité.
Mais, en 2000, alors âgée de cinquante ans – l’âge auquel son père
décéda –, Mary commença à penser à sa propre mortalité. Cette année-là,
Mary, qui était alors professeur de lycée, chaperonna un gala de
bienfaisance organisé par l’école en faveur de la recherche contre le cancer.
Elle eut alors l’occasion de rencontrer des personnes qui, comme elle,
avaient vu le cancer emporter des êtres chers et cela lui donna l’envie de se
rendre utile. Elle commença à organiser des évènements pour récolter de
l’argent en faveur de la recherche contre le cancer.
Elle leva d’abord des fonds pour la marche « Relais pour la vie »
organisée par l’American Cancer Society. Puis, en 2008, elle rejoignit la
marche de trois jours sponsorisée par Susan G. Komen, et spécialement
destinée à recueillir des fonds pour la recherche contre le cancer du sein.
Mary avait toujours été compétitive, et quand elle vit les sommes que les
autres arrivaient à réunir, elle passa à la vitesse supérieure et récolta, seule,
la somme de 38 000 dollars (1000 dollars pour chaque année écoulée depuis
la disparition de sa mère).
Mais au lieu de se féliciter elle-même pour son beau travail, Mary
attribua tout le mérite à toutes les personnes qui, dans sa petite ville,
l’avaient aidée à récolter cet argent. Sa participation à tous ces évènements
lui fit prendre conscience que la levée des fonds en faveur de la recherche
contre le cancer semblait être chère au cœur de ses voisins. Elle mena son
enquête et découvrit que le Connecticut, l’État dont elle était originaire, se
classait deuxième en nombre de cancers du sein dans le pays. Et cela lui
donna une idée.
Mary décida de monter sa propre association à but non lucratif et y
impliqua toute sa communauté. Elle nomma son association Seymour Pink,
du nom de sa ville natale. Chaque octobre – le mois dédié au cancer du
sein – la ville s’assure que le rose s’étalera dans tous les coins et recoins.
Les magasins se parent de rose, des bannières à l’effigie des survivants ou
des personnes emportées par cette maladie sont accrochées aux lampes de la
ville. Les maisons sont décorées de ballons et de rubans roses.
Au fil des années, Mary a réussi à récolter pas moins d’un demi-million
de dollars pour des causes liées au cancer du sein. Son association donne de
l’argent directement pour la recherche mais fournit également un soutien
financier direct aux familles touchées par la maladie. Non seulement Mary
refuse tous les éloges décernés à son action – elle ne se vante que des
incroyables membres de sa communauté impliqués dans ses levées de
fonds – mais elle ne parle pas non plus de ses triomphes personnels. J’ai
découvert les obstacles qu’elle a personnellement dû franchir grâce à une
autre personne.
Trois ans après avoir commencé à rechercher des fonds pour le cancer,
Mary eut un grave accident de voiture, à l’issue duquel une lésion cérébrale
la laissa avec d’importants troubles verbaux et cognitifs. Mais même un
grave accident de voiture comme celui-ci n’aurait pu arrêter une personne
comme Mary. Elle se rendit chez l’orthophoniste huit fois par semaine et fut
déterminée à reprendre son action pour soutenir la recherche contre le
cancer et les personnes atteintes. Alors que bien d’autres auraient choisi de
prendre leur retraite, Mary déclara : « Je ne quitte pas le terrain de cette
manière. » Elle savait que la route qui la conduirait à la guérison serait
longue mais elle ne croyait pas que tout abandonner était la solution pour
elle. Il lui en coûta cinq longues années de travail mais, en 2008, elle
retrouva son poste de professeur de sciences et reprit ses levées de fonds en
faveur du cancer.
Mary ne s’était pas mis en tête de changer le monde. Elle s’évertua plutôt
à trouver ce qu’elle pourrait faire pour être utile. Si vous commencez par
changer votre vie, vous pouvez ensuite avoir un rôle dans la vie des autres.
Mère Teresa dit un jour : « Seule, je ne peux changer le monde mais je peux
jeter une pierre dans l’eau et créer de nombreux ricochets. » Mary Deming
n’a pas entrepris de changer le monde, mais elle a certainement changé la
vie d’un grand nombre de personnes.
IDENTIFIER LES AVANTAGES ET LES INCONVÉNIENTS DU
CHANGEMENT
Dressez la liste des avantages que vous avez à rester le même et les
inconvénients. Puis dressez la liste des avantages et des inconvénients de
procéder à un changement. Ne prenez pas votre décision en considérant
uniquement le nombre de pour et de contre. Au contraire, prenez le temps
d’examiner votre liste. Lisez-la plusieurs fois et réfléchissez aux possibles
conséquences d’un changement par opposition à un non-changement. Si
vous envisagez un changement, cet exercice pourra vous aider à prendre
votre décision.
Il ne sert à rien de changer simplement pour le plaisir de changer.
Changer de maison, de travail ou commencer une nouvelle relation ne
suffira pas pour vous rendre plus fort mentalement. En revanche, il est
important de vous intéresser aux raisons qui vous conduisent à un
changement, car elles vous permettront de déterminer si votre choix repose
sur ce qui est le meilleur pour vous.
Si vous êtes toujours indécis, faites un test. À moins que votre
changement n’appartienne à la catégorie « tout ou rien », essayez « votre »
changement le temps d’une semaine. À la fin de la semaine, évaluez vos
progrès et votre motivation et décidez si vous souhaitez adopter ce
changement ou non.
Ça ne marchera jamais.
Je ne pourrai pas supporter de faire quelque chose différemment.
Ce sera trop dur.
Ce sera trop stressant de renoncer aux choses que j’aime.
Ce que je fais en ce moment n’est pas si mal.
Il n’y a aucune raison d’essayer, car j’ai déjà tenté quelque chose
de similaire dans le passé et ça n’a pas marché.
Je ne gère pas très bien les changements.
CE QUI AIDE
8. Voir Greg Mathis et Blair S. Walker, Inner City Miracle, New York, Ballantine, 2002. Ouvrage non
disponible en français (NdT).
Chapitre 4
James entra dans mon cabinet parce qu’il était bouleversé par la bataille
qu’il menait pour la garde de son enfant. James et son ex-femme, Carmen,
se disputaient la garde de leur fillette de sept ans depuis trois années déjà.
Le juge avait accordé la garde principale à Carmen et autorisé James à
voir sa fillette les mercredis soir et les week-ends. Mais cette décision le
rendait furieux, car il était convaincu d’être un meilleur parent que ne
l’était son ex-épouse. James pensait que Carmen lui en voulait et faisait son
possible pour détruire la relation entre le père et la fillette. Par exemple, il
l’avait récemment informée qu’il préparait une excursion pour emmener
leur fille observer des baleines. À l’approche de cette sortie, sa fille lui
apprit que sa mère l’avait déjà emmenée voir des baleines la semaine
précédente. James était furieux. Il avait l’impression que Carmen essayait
sans cesse de lui voler la vedette ou d’« acheter » leur fille en lui
organisant la plus grande fête d’anniversaire, en lui offrant les cadeaux les
plus chers pour Noël et en lui payant les vacances les plus somptueuses.
James ne pouvait faire concurrence à sa femme financièrement et ne
souhaitait pas non plus rivaliser avec le manque de discipline qu’elle
accordait à leur fille. Carmen autorisait, en effet, la fillette à veiller tard, à
jouer dehors seule et à manger tout ce qu’elle voulait. Il essaya de parler
de ses craintes à Carmen plusieurs fois, mais elle lui fit comprendre que son
opinion ne l’intéressait absolument pas. James était persuadé que Carmen
souhaitait avant tout le faire passer pour le « méchant » aux yeux de leur
fille.
Il n’appréciait pas non plus que son ex-femme se remette à fréquenter
des hommes, qui pouvaient se révéler dangereux pour leur fillette. Un jour,
il avoua à Carmen avoir vu son petit ami avec une autre femme dans
l’espoir qu’elle rompe avec lui. Malheureusement, cela ne fit qu’attiser la
colère de son ex-femme qui le menaça d’obtenir une injonction
d’éloignement s’il ne la laissait pas tranquille.
James commença à venir me voir non pas pour l’aider à maîtriser ses
émotions, mais parce qu’il recherchait une alliée dans sa bataille juridique.
Il voulait que j’écrive une lettre destinée à la cour de justice expliquant en
détail les raisons pour lesquelles je pensais qu’il devait obtenir la garde
intégrale de sa fille. Lorsque je lui expliquai que je ne pouvais pas faire
cela, il répondit qu’il était sûr que la thérapie ne pourrait pas lui être utile.
Mais au lieu de quitter mon cabinet, il continua à parler.
Lorsque je lui demandai comment s’étaient passées ses tentatives de
changer la décision du juge, il me répondit que ce dernier était
catégorique : la garde resterait telle qu’il l’avait définie, que cela plaise à
James ou pas. Il admit également ne pas avoir réussi à faire changer
Carmen, malgré ses nombreux efforts. À la fin de la séance, James accepta
de me revoir.
Au cours de la séance suivante, nous examinâmes l’effet que ses
tentatives pour contrôler la situation avaient sur sa fille. Il admit que la
colère qu’il ressentait pour son ex-femme altéraient ses relations avec la
fillette. Nous discutâmes alors des stratégies qu’il pouvait adopter pour
recentrer ses efforts sur l’amélioration de ses relations avec sa fille.
Lorsque James se présenta pour sa troisième et dernière séance, je sus
que nous tenions le bon bout en l’entendant dire : « Lorsque j’ai emmené
ma fille observer les baleines, j’aurais dû faire en sorte que nous nous
amusions, au lieu de passer la majeure partie du voyage à envoyer des
messages désagréables à sa mère en lui reprochant de me faire tout le
temps de l’ombre. » Il reconnut également que, même s’il n’appréciait
guère les règles de Carmen, la traîner constamment devant les tribunaux
n’allait pas l’aider à améliorer la situation. Au contraire, cela contribuerait
simplement à lui faire perdre de l’argent, qu’il aurait pu utiliser pour gâter
sa fille. Il décida de dépenser son énergie à essayer d’être le meilleur
exemple possible pour sa fille de façon à exercer une influence positive
dans sa vie.
AVEZ-VOUS LE CONTRÔLE SUR TOUT ?
Il semble rassurant d’avoir le contrôle sur tout, mais s’imaginer que nous
avons le pouvoir de tout contrôler peut vite poser problème. Est-ce que les
affirmations ci-dessous s’appliquent à vous ?
PRATIQUER L’ACCEPTATION
Imaginez un homme bloqué dans un embouteillage. Les voitures n’ont pas
avancé d’un seul mètre en vingt minutes et il est en retard pour sa réunion.
Il commence à crier, jurer et taper des poings sur le volant. Il souhaite
tellement maîtriser les évènements qu’il ne peut supporter de ne pas être à
l’heure. « Mais qu’est-ce qu’ils font tous là, pense-t-il. C’est ridicule cette
circulation au beau milieu de l’après-midi. »
Imaginez maintenant une seconde personne dans la voiture d’à côté.
Cette personne allume la radio et chante à tue-tête sur ses chansons
préférées. Elle se dit qu’elle arrivera quand elle arrivera. Elle dépense son
temps et son énergie sagement, car elle sait que la circulation ne dépend pas
d’elle. Elle se dit à elle-même : « Il y a des millions de voitures sur les
routes chaque jour. Les embouteillages sont à prévoir. »
Chacune de ces deux personnes peut choisir d’agir différemment à
l’avenir pour éviter les problèmes de circulation. Elle pourra partir plus tôt,
changer de route, utiliser les transports en commun, faire un point
circulation en amont de son voyage ou même créer un mouvement pour
essayer de changer le système routier. Mais, au moment présent, elle peut
choisir d’accepter d’être coincée dans un embouteillage ou se lamenter sur
l’injustice de cette situation.
Même si vous n’aimez pas la situation dans laquelle vous vous trouvez,
vous avez toujours le choix de l’accepter. Vous pouvez accepter que votre
chef soit méchant, que votre mère désapprouve tout ce que vous faites ou
que vos enfants ne fassent pas preuve d’une plus grande ambition. Cela ne
veut pas dire que vous ne pourrez pas chercher à les influencer en
changeant votre comportement, mais cela veut dire que vous pouvez arrêter
de les forcer à être différents.
Un plus grand bonheur – Les gens les plus heureux sont ceux qui
ont un locus de contrôle équilibré. Les personnes présentant un
équilibre entre leur locus de contrôle interne et externe (bi-locus) et
qui comprennent qu’elles peuvent entreprendre un certain nombre
d’actions pour contrôler leur vie, tout en reconnaissant leurs limites,
sont plus heureuses que celles qui pensent pouvoir tout maîtriser.
Des relations améliorées – En abandonnant votre besoin de tout
contrôler, vous vivrez sans doute des relations plus heureuses. Il
vous sera plus facile de faire confiance aux autres et vous
accueillerez un plus grand nombre de personnes dans votre vie.
Vous demanderez plus facilement de l’aide et les autres vous
trouveront moins critique. Des recherches indiquent que ceux qui
n’essaient plus de tout contrôler éprouvent un plus fort sentiment
d’appartenance à une communauté.
Moins de stress – Lorsque vous arrêterez de porter le poids du
monde sur vos épaules, vous vous sentirez moins stressé. Vous
ressentirez peut-être un stress de courte durée au moment où vous
abandonnerez le contrôle, mais, sur le long terme, vous ressentirez
moins de stress et d’anxiété.
De nouvelles opportunités – Lorsque vous faites preuve d’un grand
besoin de tout contrôler, vous avez du mal à laisser entrer le
changement dans votre vie, car ce changement ne garantit pas un
résultat positif, et cela, vous le redoutez. En choisissant de renoncer
à la maîtrise absolue, vous reprendrez confiance dans votre capacité
à gérer de nouvelles opportunités.
Plus de succès – Même si la plupart des personnes qui cherchent à
tout contrôler ont une grande soif de réussite, leur locus de contrôle
interne peut nuire à leur chance de réussir. Des recherches montrent
qu’en nous concentrant trop fortement sur notre besoin de briller,
nous pouvons rater les occasions qui nous aideraient à atteindre nos
buts. En abandonnant votre désir de tout contrôler, il vous sera plus
facile d’observer tout ce qui se passe autour de vous et de saisir une
chance qui ne vous était peut-être pas directement destinée.
AIDE-MÉMOIRE
Si vous vous concentrez sur ce qui ne va pas dans le monde, sans vous
soucier de la manière dont vous pourriez contrôler votre attitude et votre
comportement, vous vous sentirez paralysé. Au lieu de perdre votre énergie
à essayer de prévenir une tempête, cherchez plutôt à vous y préparer du
mieux que vous le pourrez.
CE QUI AIDE
9. Voir Leslie Scrivener, Terry Fox : His Story, Toronto, McClelland and Stewart, 2000. Ouvrage non
disponible en français (NdT).
Chapitre 5
Est-ce que certains de ces exemples vous sont familiers ? Essayer d’être
une « personne parfaite » peut se retourner contre vous dès lors que, par
votre comportement, vous ne cherchez qu’à plaire aux autres. Cela pourrait
avoir de sérieuses répercussions dans de nombreux domaines de votre vie et
rendre difficile l’atteinte de vos objectifs. Vous pouvez être une personne
gentille et généreuse sans, pour autant, chercher à plaire à tout le monde.
LA PEUR
Les conflits et les confrontations peuvent apparaître pénibles. Il n’est
souvent pas très agréable de se retrouver assis entre deux collègues qui se
querellent. Et qui veut assister à un déjeuner de famille au cours duquel tous
les membres se disputeraient ?
Si une personne qui aime plaire aux autres voit dans son rétroviseur une
voiture approcher à vive allure, elle sera tentée d’accélérer en se disant : « Il
m’a l’air pressé. Je ne veux pas qu’il m’en veuille si je roule trop
lentement. » Ceux qui aiment plaire redoutent aussi, bien souvent, le rejet et
l’abandon. Ils se disent : « Si je ne te fais pas plaisir, tu ne m’aimeras pas. »
Ils cherchent à obtenir des éloges et la reconnaissance des autres, et s’ils ne
reçoivent pas assez d’encouragements positifs, ils changent leur
comportement de façon à ce que les autres se sentent heureux.
Les enfants
Les relations amoureuses
La famille
Les croyances religieuses/spirituelles
Faire du bénévolat ou aider les autres
Le travail
L’argent
Entretenir des amitiés sincères
Prendre soin de sa santé
Avoir un but dans la vie
Les loisirs
Faire plaisir aux autres
L’éducation
Comme l’a découvert Megan, vous n’avez pas à vous justifier si vous ne
pouvez pas faire quelque chose. Lorsque vous souhaitez refuser, vous
pouvez le formuler ainsi : « J’aurais aimé pouvoir dire oui mais je ne vais
pas pouvoir », ou simplement « Désolé, mais je ne vais pas pouvoir ». Si
vous n’avez pas l’habitude de dire « non », il vous faudra vous exercer,
mais vous verrez, cela devient plus facile avec le temps.
AIDE-MÉMOIRE
Dans certains domaines de votre vie, il vous est sans doute facile d’agir en
accord avec vos propres valeurs, alors que dans d’autres, vous aurez du mal
à ne pas vouloir constamment plaire aux autres. Soyez conscient des
signaux d’alerte et faites en sorte de vivre selon vos convictions, et non
selon ce qui rendra les autres heureux.
CE QUI AIDE
10. Bronnie Ware, Les 5 regrets des personnes en fin de vie, Guy Trédaniel éditeur, 2013.
11. J. J. Exline, A. L. Zell, E. Bratslavsky, M. Hamilton et A. Swenson, « People-Pleasing Through
Eating : Sociotropy Predicts Greater Eating in Response to Perceived Social Pressure », Journal of
Social and Clinical Psychology, 2012, no 31, p. 169-193. Non disponible en français (NdT).
12. Craigslist est un site américain offrant des petites annonces et des forums de discussions variées.
Voir « Jim Buckmaster », Craigslist, 12 août 2014. http://www.craigslist.org/about/jim_buckmaster.
13. M. Muraven, M. Gagne et H. Rosman, « Helpful Self-Control : Autonomy Support, Vitality, and
Depletion », Journal of Experimental Social Psychology, 2008, no 44, p. 573-585. Non disponible en
français (NdT).
Chapitre 6
Dale avait été professeur dans un lycée professionnel pendant trente ans et,
bien qu’il aimât son métier, il avait de plus en plus de mal à le trouver
passionnant. Il rêvait de la flexibilité, de la liberté et de l’argent qu’il
pourrait obtenir en ouvrant son propre magasin de meubles. Lorsqu’il fit
part de son projet à sa femme, celle-ci leva les yeux au ciel et le taxa de
« doux rêveur ».
Plus Dale y pensait et plus il se disait que sa femme devait avoir raison.
Mais il ne voulait pas non plus continuer à enseigner. D’une part,
l’enseignement l’ennuyait, et d’autre part, il se sentait usé. Il avait
l’impression de ne plus enseigner aussi bien que par le passé et trouvait
cela injuste vis-à-vis de ses élèves.
Le rêve de monter sa propre affaire n’était pas la première « idée de
génie » que Dale avait eue. Il avait un jour rêvé de vivre sur un bateau. À
une autre période de sa vie, il avait voulu ouvrir un bed and breakfast à
Hawaï. Il n’avait jamais essayé de poursuivre aucun de ses rêves, car il
avait toujours eu l’impression que sa priorité principale devait être de
subvenir aux besoins de sa famille. Même si ses enfants étaient grands
désormais, et que sa femme et lui s’en sortaient financièrement, il pensait
qu’il continuerait à enseigner jusqu’à l’âge de la retraite.
Alors que Dale avançait péniblement dans son métier d’enseignant, il
commença à avoir des sautes d’humeur. Il se sentait abattu et déprimé, ce
dont il n’avait jamais fait l’expérience auparavant. Il chercha de l’aide, car
il se dit que quelque chose ne devait pas tourner rond puisque pour la
première fois de sa vie, il ne prenait plus aucun plaisir dans son métier.
Si Dale me dit qu’il était d’accord avec sa femme et qu’il ne devrait pas
se lancer dans une nouvelle carrière d’entrepreneur, il était clair qu’au
fond de lui le projet l’excitait toujours énormément. À la simple évocation
de la possibilité d’ouvrir son propre magasin de meubles, son visage
s’illuminait, son attitude changeait et son humeur se transformait.
Nous discutâmes des risques qu’il avait pu prendre lors d’expériences
passées. Il me dit que des années plus tôt, il avait investi dans l’immobilier
et avait perdu beaucoup d’argent. Depuis, il avait peur de prendre un
quelconque risque financier. Après plusieurs séances de thérapie, Dale me
confia qu’il aimerait toujours se lancer dans sa propre affaire mais qu’il
était terrifié à l’idée de renoncer à un emploi stable. Il avait confiance en
ses compétences de menuisier mais ne se sentait pas à l’aise concernant le
monde de l’entreprise. Nous discutâmes pour savoir comment il pourrait en
apprendre plus sur le métier d’entrepreneur. Il dit qu’il serait ravi de
pouvoir suivre des cours de commerce à l’université locale. Il ajouta qu’il
aimerait également rejoindre un réseau d’entrepreneurs et trouver un
mentor qui l’aiderait à se lancer dans son affaire. Avec ces quelques idées
qui lui permettaient d’entretenir son rêve, il continua à peser les avantages
et les inconvénients d’ouvrir sa propre boîte.
En quelques semaines, Dale prit sa décision – il ouvrirait son affaire à
mi-temps. Il envisageait de travailler à ses meubles les soirs et les week-
ends. Il avait déjà une grande partie de ce dont il avait besoin pour se
lancer mais il lui faudrait quand même investir un petit peu dans l’achat de
nouveaux matériaux. Mais globalement, il pensait pouvoir se lancer sans
un trop gros apport financier. Pour commencer, il n’aurait pas de magasin
– il vendrait ses meubles en ligne et à travers la presse écrite locale. Si la
demande se montrait suffisante, il envisagerait d’ouvrir un magasin et
pourquoi pas, à terme, de quitter son métier d’enseignant.
L’humeur de Dale marqua un profond changement dès lors qu’il parla de
transformer son rêve en réalité. Après plusieurs séances de thérapie
supplémentaires, Dale continua d’aller de mieux en mieux tout en
s’efforçant de se rapprocher de ses objectifs. Nous avions convenu d’un
dernier rendez-vous un mois plus tard pour vérifier que son état d’esprit
s’était stabilisé et, lorsqu’il se présenta, Dale me fit part d’une nouvelle
particulièrement intéressante. Non seulement il avait commencé à
construire des meubles pour son entreprise mais il avait aussi retrouvé le
goût d’enseigner, peut-être même plus que jamais auparavant. Il me dit que
la perspective de monter sa propre entreprise avait ravivé sa passion pour
l’enseignement professionnel. Il avait toujours l’intention de réaliser des
meubles à mi-temps mais n’était plus sûr de vouloir quitter définitivement
l’enseignement. Au contraire, il était excité à l’idée de transmettre à ses
élèves tout ce qu’il apprenait dans son métier d’entrepreneur.
LA PEUR DU RISQUE
Nous faisons face à un certain nombre de risques dans la vie – financiers,
émotionnels, sociaux et commerciaux, pour n’en citer qu’un petit nombre –
mais beaucoup évitent de prendre les risques qui les aideraient pourtant à
atteindre tout leur potentiel, paralysés qu’ils sont par la peur. Correspondez-
vous aux cas suivants ?
Ne pas savoir comment calculer une prise de risque peut entraîner une
peur plus importante. Mais il existe des solutions pour être en mesure de
calculer les risques le plus précisément possible et, avec de la pratique, vous
ferez des progrès dans ce domaine.
C’est une bonne idée que de noter vos réponses sur une feuille de papier :
ainsi vous pourrez les réévaluer et les relire à votre guise. Soyez prêt à vous
lancer dans des recherches et à obtenir un maximum d’informations lorsque
vous n’êtes pas en possession de tous les faits qui pourraient vous aider à
calculer un risque de façon précise. Lorsqu’il ne vous est pas possible
d’obtenir des informations, préparez-vous à prendre la meilleure décision
possible avec le peu d’informations que vous avez.
AIDE-MÉMOIRE
Étudiez le type de risques que vous prenez et ce que vous ressentez par
rapport à ces risques. Prenez également note des occasions que vous laissez
passer. Cela pourra vous aider à vous assurer que vous prenez les risques
qui vous sont le plus bénéfiques, même s’ils suscitent en vous une certaine
anxiété. Rappelez-vous que prendre des risques calculés demande de
l’entraînement, mais avec un peu de pratique, vous apprendrez et vous vous
en sentirez grandi.
CE QUI AIDE
14. Voir Darl Rastorfer, Six Bridges : The Legacy of Othmar H. Ammann, New Haven, Yale
University Press, 2000. Ouvrage non disponible en français (NdT).
15. « Newborns Exposed to Dirt, Dander and Germs May Have Lower Allergy and Asthma Risk »,
Johns Hopkins Medicine, 25 septembre 2014,
http://www.hopkinsmedicine.org/news/media/releases/newborns_exposed_to_dirt_dander_and_germ
s_may_have_lower_allergy_and_asthma_risk. Ressource non disponible en français (NdT).
16. Voir David Ropeik, « How Risky is Flying ? », PBS, 17 octobre, 2006,
http://www.pbs.org/wgbh/nova/space/how-risky-is-flying.html. Ressource non disponible en français
(NdT).
17. Voir « Albert Ellis and Rational Emotive Behavior Therapy », REBT Network, 16 mai 2014,
http://www.rebtnetwork.org/ask/may06.html. Ressource non disponible en français (NdT).
18. Voir Richard Branson, « Richard Branson on Taking Risks », Entrepreneur, 10 juin 2013,
http://www.entrepreneur.com/article/226942. Ressource non disponible en français (NdT).
Chapitre 7
Alors que la réflexion sur soi peut être enrichissante, focaliser sur le
passé est autodestructeur et vous empêchera de profiter du moment présent
et de planifier le futur. Mais vous n’avez pas à rester bloqué sur le passé.
Vous pouvez, en effet, choisir de commencer à vivre le moment présent.
Nos souvenirs ne sont pas toujours aussi précis que nous le croyons. Bien
souvent, lorsque nous repensons à des évènements déplaisants, nous avons
tendance à les exagérer et à accentuer leur caractère catastrophique. En
repensant à quelque chose que vous avez pu dire pendant une réunion et que
vous regrettez maintenant, vous imaginez peut-être les réactions des autres
plus négatives qu’elles ne l’ont réellement été. Lorsque vous repensez à des
souvenirs négatifs, essayez d’adopter ces stratégies qui vous aideront à
mettre en perspective vos expériences :
AIDE-MÉMOIRE
Si vous passez votre temps à regarder dans le rétroviseur arrière, vous ne
pouvez pas vous concentrer sur ce qui se passe devant vous. Rester bloqué
dans le passé vous empêchera de profiter du futur. Prenez conscience du
temps que vous consacrez au passé et faites le nécessaire pour panser vos
blessures afin de pouvoir continuer à avancer.
CE QUI AIDE
Réfléchir sur le passé de manière à en tirer un enseignement
Continuer à avancer dans la vie même lorsque cela semble
difficile
Travailler activement à se sortir de son chagrin afin de pouvoir
se concentrer sur le présent et planifier le futur
Appréhender les évènements négatifs en termes de faits et non
d’émotions
Trouver une manière de faire la paix avec le passé
19. « Dwelling on Stressful Events Can Cause Inflammation in the Body, Study Finds », Ohio
University, 13 mars 2013, http://www.ohio.edu/research/communications/zoccola.cfm. Ressource
non disponible en français (NdT).
20. Voir Andrew Birkin, J. M. Barrie and the Lost Boys : The Real Story Behind Peter Pan, Hartford,
Yale University Press, 2003. Ouvrage non disponible en français (NdT).
Chapitre 8
ÊTES-VOUS UN RÉCIDIVISTE ?
Même si nous aimons penser que nous apprenons de nos erreurs la première
fois que nous les commettons, en réalité, il arrive à tout le monde de répéter
les mêmes erreurs. C’est le lot des êtres humains. Les erreurs peuvent être
comportementales – comme arriver en retard au travail – ou cognitives. Les
erreurs de jugement consistent entre autres à toujours croire que les gens
vous détestent ou à ne jamais planifier en amont. Alors que certains disent :
« La prochaine fois, je ne tirerai pas à la hâte des conclusions », il se peut
qu’ils répètent les mêmes erreurs de jugement s’ils ne prennent pas garde.
Vous retrouvez-vous dans certaines de ces affirmations ?
Vous vous retrouvez souvent bloqué au même endroit lorsque vous
essayez d’atteindre un objectif.
Lorsque vous rencontrez un obstacle, vous ne passez pas beaucoup
de temps à essayer de trouver des moyens de le dépasser.
Vous avez du mal à vous défaire de vos mauvaises habitudes, car
vous finissez toujours par les reprendre.
Vous ne passez pas beaucoup de temps à analyser les raisons pour
lesquelles vous avez du mal à atteindre vos objectifs.
Vous vous mettez en colère contre vous-même, car vous avez du mal
à vous défaire de vos mauvaises habitudes.
Vous dites parfois : « Plus jamais ça », tout en commettant les
mêmes erreurs encore et encore.
Il vous semble parfois trop difficile d’apprendre de nouvelles
manières d’agir.
Vous vous en voulez parfois de votre manque d’autodiscipline.
Votre envie d’agir autrement disparaît aussitôt que vous commencez
à vous sentir mal à l’aise ou inquiet.
ÉLABORER UN PROGRAMME
Durant un de mes stages universitaires, j’ai travaillé dans un centre de
réhabilitation pour drogués et alcooliques. La plupart des patients suivant ce
programme avaient déjà essayé, par le passé, de traiter leur dépendance.
Quand ils franchissaient les portes de notre centre, ils étaient déjà, pour la
plupart, découragés et énervés de ne pouvoir arrêter de consommer de la
drogue ou de l’alcool. Mais après quelques semaines de traitement intensif,
leur attitude commençait à se modifier. Ils se montraient plus optimistes à
l’égard du futur et déterminés, cette fois-ci, à ne pas replonger dans leurs
vieilles habitudes.
Mais avant de recevoir le diplôme qui prouvait qu’ils avaient bien suivi
le traitement, ils devaient établir un programme précis de sortie. Ce
programme devait les aider à conserver les mêmes résultats positifs de
guérison après leur sortie de notre établissement. Pour éviter de reprendre
leurs anciennes habitudes, ils devaient opérer de profonds changements
dans leur mode de vie.
Pour la plupart d’entre eux, cela voulait dire fréquenter d’autres cercles
sociaux. Ils ne pouvaient pas continuer à traîner avec les mêmes amis qui se
droguaient ou buvaient beaucoup. Certains devaient changer de travail.
Créer des habitudes plus saines pouvait se traduire par mettre un terme à
une relation néfaste ou remplacer les fêtes par des réunions de soutien.
Chacun participait à l’écriture de son propre programme, qui incluait de
la documentation et des stratégies pour rester sobre. Ceux qui réussirent à
guérir furent ceux qui suivirent le programme qu’ils avaient établi. Ceux
qui reprirent leur ancien mode de vie eurent tendance à replonger, car ils ne
purent s’empêcher de refaire les mêmes erreurs. Quand ils retrouvaient leur
ancien environnement, les tentations étaient trop nombreuses. Quelle que
soit l’erreur que vous cherchiez à ne plus répéter, la clé de votre succès
réside dans l’élaboration d’un programme qui tienne la route. Écrire ce
programme noir sur blanc augmente vos chances de vous y tenir.
Suivez ces étapes ; elles vous aideront à établir un programme qui vous
évitera de reproduire les mêmes erreurs indéfiniment :
PRATIQUER L’AUTODISCIPLINE
L’autodiscipline n’est pas une qualité que certains posséderaient et d’autres
non. Chacun d’entre nous a la capacité d’améliorer son autodiscipline. Dire
non à un paquet de chips ou à quelques cookies nécessite d’avoir un
minimum de maîtrise de soi. Comme de pratiquer un sport lorsque vous
n’en avez pas envie. Éviter les erreurs qui pourraient vous faire dévier dans
vos progrès requiert une vigilance constante et de gros efforts.
Voici ce que vous devez garder à l’esprit lorsque vous chercher à
améliorer votre self-control :
AIDE-MÉMOIRE
Il existe, en général, plusieurs façons de résoudre un même problème. Si la
méthode que vous avez utilisée jusqu’ici ne réussit pas, montrez-vous
ouvert et essayez-en une autre. Apprendre de chacune de ses erreurs
nécessite une réelle introspection et une bonne dose d’humilité, mais cela
pourra vous aider à atteindre tout votre potentiel.
CE QUI AIDE
Vous perdrez de vue la route qui mène à vos propres succès. Plus
vous passerez de temps à vous concentrer sur les réussites des autres
et moins vous aurez le temps de travailler à vos propres objectifs.
L’animosité envers les exploits des autres n’est qu’une distraction
qui ralentira vos propres progrès.
Vous ne serez jamais satisfait de ce que vous avez. Si vous passez
votre temps à rivaliser avec les autres, vous ne vous sentirez jamais
content de ce que vous avez. Vous passerez votre vie entière à
essayer de surpasser les autres. Vous ne serez jamais satisfait, car il
y aura toujours quelqu’un qui aura plus d’argent, qui sera plus
attirant, qui semblera tout avoir.
Vous négligerez vos compétences et vos talents. Plus vous passerez
de temps à convoiter ce que font les autres et moins vous aurez de
temps pour affûter vos propres compétences. Souhaiter voir les
autres perdre de leur talent n’améliorera pas le vôtre.
Vous finirez peut-être par abandonner vos valeurs. Le ressentiment
peut entraîner des comportements désespérés. Il est difficile de
conserver vos valeurs lorsque vous ressentez une grande colère vis-
à-vis de ceux qui possèdent ce que vous n’avez pas. Et cette rancœur
pousse parfois à se comporter d’une manière qui ne vous ressemble
pas – saboter les efforts des autres ou s’endetter pour continuer à
rivaliser avec les autres, par exemple.
Vous pourrez dégrader vos relations. Lorsque vous éprouverez de la
rancœur envers quelqu’un, vous ne pourrez pas entretenir une bonne
relation avec lui. Le ressentiment conduit à une communication
détournée, au sarcasme et à l’irritabilité souvent masquée derrière
un faux sourire. Vous ne pourrez établir des relations authentiques et
simples avec une personne si vous avez une rancune secrète à son
égard.
Vous passerez peut-être votre temps à vous vanter. Au début, vous
copierez peut-être une personne pour laquelle vous avez de la
rancœur dans un effort pour rivaliser avec elle. Mais si les succès de
cette personne finissent par faire de l’ombre aux vôtres, vous finirez
peut-être par vous vanter ou bien mentir complètement à propos de
vos réussites. Prétendre « être le plus » ou « avoir le plus » n’est pas
valorisant, mais, parfois, les personnes qui éprouvent du
ressentiment le font dans l’espoir de prouver leur valeur.
MODÉRER SA JALOUSIE
Dan dut faire une pause pour évaluer sa propre vie avant de pouvoir cesser
d’en vouloir aux autres de leur succès. Après s’être décidé à proposer sa
propre définition de la réussite – passer plus de temps avec sa famille et
élever ses enfants en accord avec ses valeurs –, il put réaliser que la chance
de ses voisins ne diminuait en rien ses efforts pour atteindre ses propres
objectifs.
En plus de ses inquiétudes, Dan dut remettre en cause son mode de
pensée. Il s’était convaincu que s’il ne pouvait offrir les plus beaux
vêtements et les derniers jouets à la mode à ses enfants, ceux-ci seraient
maltraités par les autres. Lorsqu’il comprit que tous les enfants se font
taquiner à un moment ou à un autre et que la possession de biens matériels
ne permettrait pas nécessairement de l’éviter, il put cesser de se démener
pour leur acheter tout et toujours plus. Lorsqu’il prit conscience que,
intentionnellement, il les poussait à devenir des personnes matérialistes –
une caractéristique qu’il ne souhaitait pas voir chez ses enfants – il se
préoccupa de la qualité du temps qu’il passait avec eux.
Évitez de vous comparer aux autres. Vous comparer aux autres, c’est
comme comparer des pommes et des oranges. Vos talents,
compétences et expériences de la vie sont uniques et les comparer à
ceux des autres n’est pas une façon précise de mesurer votre valeur.
Vous devriez plutôt choisir de vous comparer à la personne que vous
étiez avant et mesurer si vous avez grandi en tant qu’individu.
Prenez conscience des préjugés qui vous habitent. Essayez plutôt
d’apprendre à connaître les autres au lieu de les juger
automatiquement par rapport à des stéréotypes. Ne vous laissez pas
croire qu’une personne qui a rencontré la fortune, la gloire ou toute
autre chose qui vous fait envie ne peut être, d’une certaine manière,
que démoniaque.
Cessez de mettre l’accent sur vos faiblesses. En vous concentrant
sur tout ce que vous n’avez pas ou ne pouvez faire, vous vous
mettez dans une position où il vous sera facile d’en vouloir aux
autres pour tout ce qu’ils possèdent. Concentrez-vous sur vos points
forts, vos compétences et vos capacités.
Arrêtez de magnifier les points forts des autres. Le ressentiment naît
souvent car on exagère la réussite des autres et on focalise son
attention sur ce qu’ils possèdent. Souvenez-vous que chaque
individu porte en lui son lot de faiblesses, de doutes et de problèmes
– même les personnes qui réussissent.
Ne dénigrez pas les succès des autres. Diminuer la réussite des
autres ne fera que nourrir votre rancune. Éviter de dire par exemple :
« Sa promotion n’est pas très importante. Et puis, s’il l’a eue, c’est
uniquement parce qu’il est ami avec le chef. »
Arrêtez de vouloir déterminer ce qui est juste et ce qui ne l’est pas.
Ne vous autorisez pas à concentrer votre attention sur ce qui est
injuste. Malheureusement, parfois, les gens trichent, mentent, ou
fraudent pour avancer. Et d’autres réussiront peut-être grâce à un
coup de pouce du sort. Mais plus vous passerez de temps à vous
demander qui « mérite » son succès ou qui ne le mérite pas, et moins
de temps vous aurez à passer sur un sujet plus enrichissant.
Quelles ont été mes plus grandes réussites dans la vie ? S’agirait-il
de l’argent amassé ? De la contribution apportée à la vie des autres ?
De la famille que vous avez construite ? De l’entreprise que vous
avez bâtie ? De la différence que vous avez pu faire dans ce monde ?
Quelles preuves aurais-je de mes réussites ? Quelles évidences
prouvent que vous avez bien atteint vos objectifs ? Est-ce que
certaines personnes vous ont dit avoir apprécié vos contributions ?
Est-ce que votre compte en banque prouve que vous avez gagné
beaucoup d’argent ?
Quelles ont été les meilleures façons de dépenser mon temps, mon
argent et mes talents ? Quels souvenirs ont le plus d’importance à
vos yeux ? Quel genre d’activités vous procure le plus de fierté et
d’épanouissement ?
Écrivez votre propre définition du succès. Lorsque vous serez tenté d’en
vouloir à ceux qui avancent vers leur propre définition du succès, souvenez-
vous de ce qui vous gouverne vous, en tant qu’individu. Le chemin vers le
succès varie d’une personne à une autre et il est important de réaliser que
votre voyage est unique.
AIDE-MÉMOIRE
Il est parfois facile de ne pas nourrir de ressentiment envers les autres
lorsque tout va bien dans votre vie. Mais il y aura sans doute des fois où
cela vous semblera plus difficile et vous pourrez céder à l’amertume. Il faut
des efforts et de la persévérance pour contenir ses sentiments lorsque,
contrairement à son entourage, on peine à atteindre ses objectifs.
CE QUI AIDE
24. Mina Cikara et Susan Fiske, « Their Pain, Our Pleasure : Stereotype Content and Shadenfreude »,
Sociability, Responsibility, and Criminality : From Lab to Law, no 1299, 2013, p. 52-59. Non
disponible en français (NdT).
25. H. Krasnova, H. Wenninger, T. Widjaja et P. Buxmann, « Envy on Facebook: A Hidden Threat to
Users’ Life Satisfaction ? », 11th International Conference on Wirtschaftsinformatik, Leipzig,
Germany, 2013. Non disponible en français (NdT).
26. Voir « Hershey’s Story », The Hershey Company, 2 juin 2014,
http://www.thehersheycompany.com/about-hershey/our-story/hersheys-history.aspx. Ressource non
disponible en français (NdT).
27. Voir « Reese’s Peanut Butter Cups », Hershey Community Archives, 2 juin 2014,
http://www.hersheyarchives.org/essay/details.aspx?EssayId=29. Ressource non disponible en
français (NdT).
28. Voir Ross Bernstein, America’s Coach : Life Lessons and Wisdom for Gold Medal Success : A
Biographical Journey of the Late Hockey Icon Herb Brooks, Eagan, Bernstein Books, 2006. Ouvrage
non disponible en français (NdT).
Chapitre 10
Vous vous inquiétez à l’idée que les autres vous perçoivent comme
un raté.
Vous n’aimez participer qu’aux activités où vous excellez.
Si votre première tentative n’est pas concluante, il est peu probable
que vous essayiez à nouveau.
Vous êtes convaincu que chez les personnes qui réussissent, le talent
est inné.
Vous êtes sûr qu’il y a plein de choses que vous ne réussiriez jamais
à apprendre, en dépit de vos efforts.
Votre estime de vous-même dépend surtout de votre capacité à
réussir.
L’idée de vivre un échec vous déstabilise.
Vous avez tendance à trouver des excuses à vos échecs.
Vous préférez vous servir des compétences déjà acquises plutôt que
de devoir en acquérir de nouvelles.
POURQUOI ABANDONNONS-NOUS ?
Susan, comme la plupart d’entre nous, pensait que puisqu’elle avait échoué
une fois, elle échouerait à nouveau ; et, partant de ce principe, elle ne voyait
donc pas l’intérêt d’essayer à nouveau. Même si elle savait que quelque
chose lui manquait, il ne lui vint jamais à l’esprit qu’elle pourrait reprendre
le chemin de l’école, car, selon elle, la fac, ce n’était pas pour elle. Susan
n’est sans doute pas la seule à penser ainsi. Il est probable que nous ayons
tous renoncé à quelque chose à la suite d’une première tentative avortée.
La peur est souvent au cœur de notre manque de volonté de réessayer
quand nous avons échoué, mais, face à cette peur de l’échec, nous ne
sommes pas tous égaux. Alors qu’une personne pourra avoir peur de
décevoir ses parents, une autre pourra s’inquiéter de ne pas être capable de
supporter un autre revers. Plutôt que d’affronter ces peurs, la plupart d’entre
nous évitent d’avoir à vivre un autre échec, que nous avons tendance à
associer à la honte. Certains essaient de masquer leurs échecs ; d’autres
dépensent une grande énergie pour essayer de les excuser. Une étudiante
pourra ainsi déclarer : « Je n’ai pas eu le temps de réviser pour cet
examen », quand bien même elle aurait passé de longues heures à le
préparer. Un autre étudiant pourra cacher ses résultats à ses parents parce
qu’il aura trop honte d’avoir échoué.
Dans d’autres cas, nous laissons l’échec définir qui nous sommes. Pour
Susan, son premier échec à la fac signifiait qu’elle n’était pas assez
intelligente pour obtenir un diplôme. Une autre personne s’imaginera que
son échec dans les affaires signifie qu’elle n’est pas faite pour être
entrepreneur, ou quelqu’un qui n’aura pas réussi à faire publier son premier
roman en conclura qu’il n’est qu’un piètre écrivain.
La tendance à abandonner peut aussi être un comportement acquis. Peut-
être que dans votre enfance, votre mère volait à votre secours aux premiers
signes d’une difficulté. Ou peut-être que lorsque vous avez annoncé à votre
professeur de mathématiques ne pas avoir réussi votre exercice, il vous aura
donné les réponses sans que vous n’ayez jamais compris le raisonnement.
L’habitude d’attendre qu’une tierce personne nous vienne en aide peut
s’avérer difficile à perdre, même à l’âge adulte, et nous empêcher d’essayer
à nouveau.
Et enfin, on peut dire que beaucoup abandonnent en raison de la vision
figée qu’ils ont de leurs aptitudes. Ils s’imaginent que leur talent ne dépend
pas d’eux et, pour cette raison, ne se donnent pas la peine d’essayer de
s’améliorer après un premier échec. Ils pensent que si vous n’êtes pas né
avec un don dans un domaine, il n’y a aucune raison d’essayer d’apprendre.
NE PAS ABANDONNER
Aussitôt qu’elle réalisa qu’un échec n’était pas synonyme d’échecs à
l’infini, Susan se montra plus ouverte à l’idée de se renseigner sur les
possibles cursus qui existaient. Dès qu’elle se mit à se comporter comme
une personne qui pouvait se remettre d’un échec – en recherchant des
universités –, elle fut tout de suite plus optimiste sur sa capacité à accomplir
son rêve de devenir enseignante.
L’échec est souvent une étape sur la route qui conduit au succès.
Je suis capable de supporter l’échec.
Je peux tirer un enseignement de mes échecs.
L’échec est le signe que je suis capable de me lancer des défis que je
peux choisir de relever à nouveau.
J’ai le pouvoir de surmonter l’échec si je le veux.
AIDE-MÉMOIRE
Parfois, certains s’accommodent de l’échec dans certains domaines de leur
vie mais pas dans d’autres. Un homme d’affaires pourra être habitué à ne
pas conclure une transaction mais ne pas supporter de ne pas être élu au
conseil de sa ville. Identifiez les domaines de votre vie dans lesquels vous
auriez tendance à abandonner plus facilement après un échec et concentrez-
vous sur les enseignements que vous pourriez tirer de ces expériences
ratées. Si vous n’êtes pas habitué à remonter en selle après un échec,
affronter vos peurs pourra vous sembler ardu. Vous ressentirez sans doute
une vaste gamme d’émotions et vos pensées vous décourageront peut-être
d’essayer à nouveau. Avec de la pratique, en revanche, vous serez capable
de découvrir comment l’échec peut être une étape importante vers le succès.
CE QUI AIDE
29. Voir Donald Pease, Theodor SEUSS Geisel (Lives and Legacies Series), New York, Oxford
University Press, 2010. Ouvrage non disponible en français (NdT).
30. Claudia Mueller et Carol Dweck, « Praise for Intelligence Can Undermine Children’s Motivation
and Performance », Journal of Personality and Social Psychology 75, 1998, no 1, p. 33-52. Non
disponible en français (NdT).
31. Voir Francis Rolt-Wheeler, Thomas Alva Edison, Ulan Press, 2012. Ouvrage non disponible en
français (NdT).
32. Juliana Breines et Serena Chen, « Self-Compassion Increases Self-Improvement Motivation »,
Personality and Social Psychology Bulletin 38, 2012, no 9, p. 1133-1143.
33. Voir Michael Barrier, The Animated Man : A Life of Walt Disney, Oakland, University of
California Press, 2008. Ouvrage non disponible en français (NdT).
34. Voir « Wally Amos », Bio, 1er juin 2014, http://www.biography.com/people/wally-amos-
9542382#awesm=~oHt3n9O15sGvOD. Ressource non disponible en français (NdT).
Chapitre 11
Vanessa avait demandé à son médecin de lui prescrire des médicaments qui
l’aideraient à dormir, mais il lui recommanda de commencer plutôt par
suivre une thérapie. Même si elle ne voyait pas très bien comment une
thérapie pourrait l’aider, Vanessa accepta de venir me consulter. Elle
m’expliqua les difficultés qu’elle rencontrait à mettre ses pensées sur pause
le soir, au moment de se coucher. Même si elle se sentait exténuée, elle se
retrouvait souvent dans son lit le cerveau en ébullition, plusieurs heures
pourtant après être allée se coucher. Parfois elle réévaluait ce qu’elle avait
pu dire au cours de la journée alors que, d’autres fois, elle s’inquiétait de
tout ce qu’elle avait à faire le lendemain. Et parfois encore, il y avait un tel
tourbillon dans sa tête qu’elle ne saurait dire à quoi elle avait bien pu
penser.
Dans la journée, Vanessa disait ne pas faire l’expérience de pensées qui
pouvaient l’inquiéter. Elle était agent immobilier et ses journées étaient
bien remplies et souvent très longues. Lorsqu’elle ne travaillait pas, on
pouvait la trouver en train de dîner avec ses amis ou de créer des réseaux
avec d’autres jeunes professionnels, comme elle. La ligne qui séparait son
travail et ses moments de détente était mince puisqu’elle recevait souvent
des pistes pour le travail à travers les différents médias sociaux ou groupes
auxquels elle appartenait. Elle aimait son mode de vie et appréciait d’être
constamment en action. Si elle trouvait son travail très stressant, il
répondait néanmoins à ses besoins et elle était une très bonne commerciale.
Lorsque je lui demandai combien de fois elle restait seule ou prenait le
temps de s’asseoir et de réfléchir, elle me répondit : « Oh, jamais. Je ne
veux pas perdre une seule minute à ne rien faire. » Lorsque je lui suggérai
que si elle n’arrivait pas à mettre ses pensées sur pause le soir, c’était peut-
être parce qu’elle ne laissait pas à son cerveau quelques instants pour
traiter les informations reçues dans la journée, sa première réaction fut
d’éclater de rire. Elle me dit : « Ce ne peut pas être ça. J’ai beaucoup
d’occasions de réfléchir dans la journée. Parfois, je pense même à plein de
choses en même temps. » Je lui expliquai que son cerveau avait peut-être
besoin d’un temps d’arrêt, d’un moment de détente, et je lui suggérai de se
trouver un peu de temps à passer seule quotidiennement. Même si elle
n’était pas convaincue que la solitude l’aiderait à mieux dormir, elle
accepta de tenter l’expérience.
Nous discutâmes des différentes manières qui lui permettraient de passer
du temps en tête-à-tête avec ses pensées. Elle accepta d’écrire un journal
avant d’aller se coucher, durant au moins dix minutes par jour, sans aucune
distraction – sans télé, sans téléphone portable et sans radio en fond
sonore. Lorsque je la revis la semaine suivante, elle me dit trouver le
silence un peu gênant, mais elle aimait tenir un journal et pensait que cela
l’aidait à s’endormir plus vite que d’habitude.
Au cours des semaines qui suivirent, nous essayâmes d’autres activités,
incluant de la méditation et des exercices de pleine conscience. À sa grande
surprise, elle trouva que ces quelques minutes quotidiennes de méditation
matinale étaient l’un des meilleurs moments de sa journée. Elle me dit avoir
l’impression que son esprit était plus « calme ». Elle continua à écrire son
journal, car elle trouvait que cela lui offrait la possibilité de mettre de
l’ordre dans ses pensées et la méditation lui apprit à en calmer le flot. Et si
ses troubles du sommeil n’avaient pas complètement disparu, elle avait
l’impression de réussir à s’endormir plus rapidement.
PHOBIQUE DE LA SOLITUDE ?
Passer du temps en tête-à-tête avec soi-même n’est pas nécessairement une
priorité pour tout le monde. Pour la plupart d’entre nous, l’idée de passer du
temps seul n’est pas très séduisante. Pour d’autres, cela semble même
franchement effrayant. Vous identifiez-vous à certaines des situations
décrites ci-dessous ?
Lorsque vous avez du temps libre, il ne vous vient pas à l’esprit de
vous asseoir et de réfléchir.
Vous pensez que passer du temps seul est ennuyeux.
Vous aimez garder la télévision ou la radio allumée, pour avoir un
fond sonore lorsque vous faites quelque chose chez vous.
Le silence vous met mal à l’aise.
Pour vous, être seul et se sentir seul constitue une unique et même
chose.
Vous n’aimeriez pas aller au cinéma ou à un concert seul.
Vous vous sentiriez trop coupable de faire des choses tout seul.
Lorsque vous avez quelques minutes à tuer dans une salle d’attente,
ou entre deux activités, vous en profitez pour passer un appel,
envoyer des messages ou consulter les réseaux sociaux.
Lorsque vous êtes seul en voiture, vous allumez la radio ou vous
passez des appels pour vous divertir.
Écrire un journal ou méditer vous semble une pure perte de temps.
Vous n’avez pas le temps ou l’occasion de rester en tête-à-tête avec
vous-même.
Vous ménager du temps pour le passer seul avec vos pensées pourrait
vous aider à atteindre vos objectifs. La force mentale nécessite de prendre
du temps au cours de vos journées bien chargées pour vous concentrer sur
l’importance de mûrir.
Un peu de temps passé seul est bénéfique aux enfants. Une étude
publiée en 1997 et intitulée « The Emergence of Solitude as a
Constructive Domain of Experience in Early Adolescence »35 a
montré que les élèves, du CM2 à la troisième, qui restaient un peu
de temps seuls risquaient moins d’avoir des troubles du
comportement. Ils obtenaient également des scores moins élevés sur
une échelle évaluant leur état dépressif et avaient de meilleures
moyennes à l’école.
La solitude au bureau augmenterait la productivité. Alors que la
plupart des entreprises préfèrent des bureaux en open space et
favorisent les séances en groupe de brainstorming, une étude
publiée en 2000 et intitulée « Cognitive Stimulation in
Brainstorming »36 a montré que la plupart des participants à l’étude
obtenaient de meilleures performances lorsqu’on leur accordait un
peu d’intimité. Un lien a été trouvé entre le fait de passer du temps à
l’écart des autres et l’augmentation de la productivité.
Le temps passé seul augmenterait l’empathie. Ceux qui passent du
temps seuls montre une plus grande compassion pour les autres. Si
vous passez un temps important au sein de votre cercle social, vous
risquez d’adopter une mentalité de type « nous versus eux » qui
pourra engendrer un comportement moins compatissant à l’égard
des personnes se trouvant à l’extérieur de votre cercle social.
Le temps passé seul augmenterait la créativité. Un bon nombre
d’artistes, d’écrivains et de musiciens de talent affirment que la
solitude améliore leur performance et certaines études suggèrent
également que du temps passé loin des demandes de la société
boosterait la créativité.
L’aptitude à la solitude est bénéfique. Alors que les compétences
sociales sont souvent valorisées, les faits montrent que l’aptitude à
la solitude serait aussi importante pour notre santé et notre bien-être.
La capacité à passer du temps seul semble liée à un plus grand
bonheur, une plus grande satisfaction de la vie et une meilleure
gestion du stress. Les personnes aimant rester seules avec elles-
mêmes connaissent moins la dépression.
La solitude offre la possibilité de se ressourcer. Du temps passé en
tête-à-tête avec soi-même permet de recharger ses batteries. Des
études montrent que rester seul au milieu de la nature est un moyen
de se reposer et de se ressourcer.
Même s’il est parfois difficile de ralentir et de prendre du temps pour soi-
même, s’en abstenir peut avoir de graves conséquences. Une de mes très
bonnes amies, Alicia, en a fait la triste expérience il y a quelques années. Je
ne la connaissais pas à l’époque et je fus réellement surprise d’apprendre à
quel point le stress eut un effet cumulatif sur sa vie lorsqu’elle négligea de
prendre soin d’elle-même.
Les demandes liées à la maternité, le travail et les études eurent un
impact physique et émotionnel important sur Alicia. Elle vécut dans un état
d’anxiété permanent et, parfois, eut même l’impression de ne plus pouvoir
respirer. Elle commença à faire des crises d’urticaire et perdit l’appétit.
Mais elle ignora les signes lui indiquant que le stress ressenti par son corps
atteignait un niveau trop important et elle ne chercha pas non plus à ralentir
son rythme de vie. Le jour où son stress atteignit son paroxysme commença
comme n’importe quel autre jour – du moins, c’est ce qu’on lui dit par la
suite. Elle n’en a aucun souvenir. La première chose dont elle se souvienne,
c’est son réveil à l’hôpital, sa famille l’entourant.
Elle fut horrifiée d’apprendre qu’on l’avait retrouvée dans une station-
service, complètement perdue. Le gérant de la station remarqua sa
confusion et appela une ambulance. Les ambulanciers qui arrivèrent sur
place lui posèrent des questions simples, lui demandant par exemple son
nom ou son adresse, mais elle fut incapable de répondre. Elle parvint
seulement à leur dire que son bébé était seul chez elle.
La police fouilla sa voiture et y trouva son portefeuille et son téléphone
portable. Ils prirent contact avec sa famille et furent soulagés d’apprendre
que son bébé se trouvait en fait sain et sauf à la maison, avec le mari
d’Alicia. Selon sa famille, elle avait semblé aller très bien plus tôt dans la
journée. Elle discuta avec son mari, se prépara pour aller en cours et se
sépara tristement de son bébé. Elle appela même son père pendant son
trajet. Et pourtant, à un moment de son parcours, elle se retrouva
complètement perdue.
Après avoir constaté l’absence de drogue ou d’alcool dans son
organisme, les docteurs écartèrent la possibilité d’un AVC ou d’un
traumatisme crânien. Lorsque tous les tests revinrent négatifs, on lui
diagnostiqua un ictus amnésique – une forme rare d’amnésie temporaire qui
peut être déclenchée par une sévère détresse émotionnelle. Heureusement
pour Alicia, tous ses symptômes disparurent au bout de quelques jours et
elle ne garda aucune séquelle à long terme.
Cet incident a permis à Alicia d’ouvrir les yeux sur l’importance de
prendre soin d’elle-même. Elle explique que, par le passé, elle avait
l’habitude de se réveiller en pensant à tout ce qu’elle avait à faire et passait
sa journée à courir de droite à gauche. Maintenant, elle a ralenti le rythme et
cherche à profiter de chaque journée en faisant ce qu’elle aime vraiment,
comme sortir son chien ou travailler dans son jardin. Elle est bien plus
consciente du stress qu’elle peut ressentir et prend un plus grand soin
d’elle-même. La moralité de cette histoire est qu’il est important de prendre
son temps, de ralentir son rythme et d’écouter son corps, qui sait très bien
nous dire quand notre niveau de stress a atteint ses limites.
APPRENDRE À MÉDITER
Alors que pendant longtemps, la méditation a été considérée comme une
pratique réservée aux moines et aux hippies, elle semble intéresser
aujourd’hui une population plus variée. Un bon nombre de savants,
dirigeants, célébrités et politiciens déclarent apprécier les puissants bienfaits
que la méditation a sur leur santé mentale, physique et spirituelle. Les
études sur le sujet suggèrent que la méditation modifie l’activité cérébrale
et, au fil du temps, entraîne des changements physiques dans le cerveau.
Elles ont également prouvé que les zones du cerveau associées à
l’apprentissage, la mémoire, la régulation des émotions s’agrandissent après
quelques mois de pratique de la méditation.
La méditation a été associée à divers bienfaits émotionnels et aiderait
ceux qui la pratiquent à réduire leurs émotions négatives et à acquérir un
nouveau point de vue lors de situations stressantes. D’autres études
révèlent, quant à elles, que la méditation réduirait les épisodes d’anxiété et
de dépression. Sans parler de ses bienfaits spirituels. Alors que certains
affirment que seule la méditation apporterait l’éveil spirituel, d’autres
encouragent d’associer méditation et prière.
Des études complémentaires montrent que la méditation pourrait aider à
soigner un certain nombre de maux physiques, tels que l’asthme, les
cancers, les troubles du sommeil, les douleurs chroniques et les maladies
cardiaques. Alors que des experts médicaux ont remis en cause certaines de
ces études, ils ne nient cependant pas que la pratique de la méditation peut
avoir une influence importante sur notre corps. Demandez à Wim Hof38 ce
qu’il en pense.
Wim Hof a été surnommé « l’homme de glace » en raison de sa
résistance au froid extrême grâce à sa pratique de la méditation. Ce
Hollandais d’une cinquantaine d’années détient une vingtaine de records du
monde pour les prouesses incroyables qu’il a accomplies, comme celle
d’avoir été immergé dans la glace durant plus d’une heure. Il a gravi le
mont Kilimandjaro, couru des marathons dans le cercle polaire, et escaladé
une partie du mont Everest (avant qu’une blessure au pied ne le contraigne
à abandonner), et il a accompli tous ses exploits en ne portant sur lui qu’un
simple short. Des chercheurs sceptiques se sont lancés dans divers tests, car
certains pensaient que ces exploits étaient frauduleux, mais les scientifiques
se sont accordés pour dire que Wim Hof était bien capable, en méditant, de
maintenir une température corporelle constante malgré une exposition à des
températures extrêmes. Wim Hof a même commencé à enseigner ses
méthodes pour apprendre à chacun à contrôler son propre thermostat à
l’aide de la méditation.
Même si la capacité de résister à un bain d’eau glacé pendant soixante
minutes n’est pas recherchée par beaucoup d’entre nous – ni même
souhaitée –, l’histoire de Wim Hof a le mérite de montrer l’incroyable
connexion entre l’esprit et le corps. Comme il existe différents types de
méditation, il est préférable de prendre un peu de temps pour rechercher
celui qui vous serait le plus adapté. La méditation n’a pas à durer des heures
ou à se faire en bonne et due forme. Elle peut simplement correspondre à
cinq minutes chaque jour durant lesquelles vous vous efforcerez de calmer
votre esprit et de développer une meilleure connaissance de vous-même.
LES ÉTAPES D’UNE SIMPLE SÉANCE DE MÉDITATION
Dans sa forme la plus simple, vous pourrez pratiquer la
méditation à l’aide de quelques gestes faciles, peu importe le
moment de la journée ou l’endroit où vous vous trouvez.
AIDE-MÉMOIRE
S’il vous arrive de rêver d’une île déserte, c’est que vous avez
désespérément besoin de solitude. N’ayez pas peur de programmer du
temps en tête-à-tête avec vous-même. Cela n’est ni une marque d’égoïsme
ni une perte de temps. Au contraire, il se peut même que ce soit la meilleure
chose que vous ayez jamais faite. Cela pourra améliorer votre vie de
diverses manières et vous apprendre à savourer chaque moment, au lieu de
courir d’une activité à une autre sans réellement prendre conscience de ce
qui se passe autour de vous.
CE QUI AIDE
S’OUBLIER UN PEU
Lucas eut besoin de comprendre à quel point cette impression que tout lui
était dû l’affectait et affectait les personnes de son entourage. Dès qu’il put
enfin ouvrir les yeux sur la façon dont les autres le percevaient, il réussit à
changer l’image qu’il avait de ses collègues et sa manière de se comporter
avec eux. Une volonté de travailler dur et une dose d’humilité ont permis à
Lucas de conserver son emploi.
PRENDRE CONSCIENCE DE VOTRE SENTIMENT QUE TOUT
VOUS EST DÛ
Nous en sommes témoins dans les médias : les personnes fortunées, les
célébrités et les politiciens se comportent comme si les lois et les règles ne
s’appliquaient pas à eux sous prétexte qu’ils seraient des êtres d’exception.
Ou prenez l’exemple de ce jeune adolescent à qui l’on fit un procès après
qu’il eut tué quatre personnes en conduisant en état d’ébriété au Texas. Les
avocats de la défense suggérèrent que le jeune homme souffrait d’affluenza
– en d’autres termes que la fortune de ses parents lui offrait des privilèges le
plaçant au-dessus des lois. Les arguments de la défense furent que le jeune
homme ne devait pas être tenu responsable puisqu’il avait grandi au sein
d’une famille fortunée et que ses parents l’avaient toujours gâté et n’avaient
jamais attendu de lui qu’il prenne la responsabilité de ses actes. Le jeune
homme fut contraint de suivre une cure de désintoxication et fut placé sous
liberté conditionnelle mais ne reçut pas une condamnation de prison ferme.
Ce genre d’histoires pose la question de savoir si notre société tolère trop
facilement l’idée que le monde doit plus à certaines personnes qu’à
d’autres.
Des formes plus subtiles de ce sentiment que tout nous est dû sont très
courantes. Si vous n’obtenez pas le travail dont vous rêviez, la réaction
normale de vos amis est souvent de dire : « C’est qu’il y a quelque chose de
mieux qui t’attend » ou « Tu mérites un beau succès après cet épisode ». Et
même si ces remarques sont dites avec les meilleures intentions, le monde
ne tourne pas réellement de cette façon. Que vous soyez la personne la plus
intelligente de la planète ou que vous ayez continué à avancer malgré des
circonstances difficiles, cela ne fait pas de vous une personne qui mérite
d’être plus chanceuse que les autres.
Essayez d’ouvrir davantage les yeux sur ces moments subtils où vous
avez le sentiment que le monde vous est redevable, en observant certaines
des pensées que vous pourriez formuler :
La plupart de ceux qui estiment que tout leur est dû n’en ont pourtant pas
conscience. Ils pensent que les autres les perçoivent comme ils se
perçoivent eux-mêmes. Faites attention aux pensées qui vous traversent
l’esprit et rappelez-vous ces vérités :
La vie n’est pas faite pour être juste. Il n’existe pas une force
suprême ou une personne sur terre qui se chargeraient de vérifier
que nous sommes tous traités avec équité. Certains ont des
expériences plus positives que d’autres. Mais cela ne veut pas dire
que le monde vous doive quoi que ce soit si vous n’avez, jusque-là,
pas eu de chance.
Vos problèmes ne sont pas uniques. Même si nous ne vivons pas
tous des vies identiques, d’autres rencontrent le même genre de
difficultés, peines ou tragédies que vous. Il y a de fortes probabilités
pour qu’un bon nombre de personnes sur cette planète aient même
vécu des évènements bien pires. Personne ne nous a promis que la
vie serait facile.
Vous pouvez choisir la manière dont vous souhaitez répondre aux
déceptions. Même si vous ne pouvez pas changer le cours d’une
situation, vous pouvez choisir la manière dont vous allez y répondre.
Vous pouvez décider d’affronter les difficultés, les situations, les
tragédies, sans vous placer en victime.
Vous ne méritez pas plus que les autres. Même si nous sommes tous
différents, il n’y a rien qui nous place au-dessus des autres. Il n’y a
aucune raison pour que vous héritiez de toutes les bonnes choses ou
que vous n’ayez aucun effort à fournir pour en profiter.
AIDE-MÉMOIRE
Doper votre force mentale nécessite parfois d’accepter ce que le monde
vous donne sans vous plaindre que vous méritez mieux. Et même si nous
sommes tentés de dire que le monde ne nous doit rien, nous avons tous
parfois l’impression de mériter plus. Examinez attentivement à quels
moments de votre vie cette attitude a tendance à s’insinuer en vous et faites
en sorte de vous débarrasser de cette mentalité autodestructrice.
CE QUI AIDE
40. Jean Twenge, Generation Me : Why Today’s Young Americans Are More Confident, Assertive,
Entitled – and More Miserable Than Ever Before, New York, Atria Books, 2014. Ouvrage non
disponible en français (NdT).
41. Jean Twenge et Keith Campbell, The Narcissism Epidemic : Living in the Age of Entitlement,
New York, Atria Books, 2009. Ouvrage non disponible en français (NdT).
42. Voir Maureen Margaret Smith, Wilma Rudolph : A Biography, Westport, Greenwood, 2006.
Ouvrage non disponible en français (NdT).
Chapitre 13
Marcy était incapable d’expliquer pourquoi elle n’était pas heureuse dans
la vie, elle parlait d’une impression générale d’insatisfaction. Elle me dit
que son mariage allait, qu’elle avait une assez bonne relation avec ses deux
enfants. Son métier ne la dérangeait pas, même si ce n’était pas le travail
de ses rêves. Elle ne se sentait tout simplement pas aussi heureuse qu’elle le
souhaiterait et se sentait plus stressée que la moyenne sans raison précise.
Depuis des années, elle lisait tous les livres de développement personnel
qui sortaient, les uns après les autres, mais aucun ne l’avait aidée à opérer
un changement radical dans sa vie. Et les trois séances de thérapie
auxquelles elle s’était rendue quelques années plus tôt n’avaient rien
changé non plus à sa situation. Elle était certaine que des séances
supplémentaires ne lui serviraient à rien, mais elle voulait montrer à son
docteur qu’elle avait essayé et espérait qu’après cela il serait d’accord
pour lui prescrire des médicaments qui la rendraient plus heureuse. Elle fut
assez honnête pour m’avouer qu’à ce stade de sa vie elle n’avait plus assez
de temps ni d’énergie à dépenser dans une thérapie.
Je lui dis qu’elle avait raison – si elle ne souhaitait pas faire d’efforts,
une thérapie ne l’aiderait en rien. Mais je lui expliquai également que les
médicaments n’apportaient pas de solution miracle non plus. En effet, la
plupart des antidépresseurs demandaient entre quatre et six semaines avant
que les patients commencent à ressentir leurs effets. Parfois, il fallait
plusieurs mois avant de trouver le traitement adapté et le dosage approprié.
Et certaines personnes n’en ressentaient jamais les bénéfices.
Je lui précisai qu’une thérapie ne demandait pas nécessairement un
engagement à vie et qu’une courte thérapie pouvait s’avérer efficace. Ce
n’était pas le nombre de séances qui faisait la différence – c’était, en
revanche, les efforts qu’elle fournirait qui détermineraient la réussite de sa
thérapie et la vitesse des résultats. Forte de ce nouveau savoir, Marcy me
dit qu’il lui fallait un peu de temps pour réfléchir. Quelques jours plus tard,
elle m’annonça qu’elle voulait essayer la thérapie et était prête à en faire
une priorité.
Dès les premières séances, il était évident que Marcy attendait des
résultats immédiats dans un grand nombre de domaines de sa vie. Dès
qu’elle se lançait dans une nouvelle « activité », que ce soit un cours ou un
loisir, elle abandonnait si elle ne voyait pas apparaître très vite les résultats
escomptés. Parfois, il lui était arrivé de vouloir améliorer son mariage
parce qu’elle souhaitait une relation « extraordinaire » plutôt qu’une
relation « moyenne ». Durant plusieurs semaines, elle s’était efforcée d’être
la meilleure épouse possible, puis, ne voyant pas apparaître la magie
conjugale, elle avait abandonné.
Au cours des semaines qui suivirent, nous vîmes comment ses attentes
d’une satisfaction immédiate l’affectaient à la fois personnellement et
professionnellement. Elle avait toujours souhaité obtenir un master afin de
pouvoir progresser dans sa carrière, mais comme il lui semblait que ce
serait long, elle ne prit jamais la peine de se lancer. Et comme cela faisait
dix années qu’elle remettait au lendemain l’obtention d’un diplôme qui lui
prendrait deux années, elle se sentait plus frustrée que jamais.
Marcy persévéra dans sa thérapie et, dans les mois qui suivirent, elle
découvrit des stratégies qui l’aideraient à supporter sa frustration et à
apprendre la patience. Elle s’intéressa aux objectifs qu’elle souhaitait
vraiment atteindre – compléter ses études et améliorer son mariage. Tandis
qu’elle identifiait ce qu’elle pourrait faire pour se rapprocher de ses
objectifs, nous discutâmes de la manière de mesurer ses progrès. Marcy
s’attela à la tâche en faisant preuve d’une attitude nouvelle – elle savait
que des résultats majeurs prendraient du temps et elle s’y prépara. Elle
remarqua que sa détermination fraîchement acquise en vue de créer un
changement l’aidait à améliorer sa vie : elle était maintenant pleine
d’espoir pour le futur et capable d’avancer un pas à la fois.
Que votre intention soit de mettre assez d’argent de côté pour partir en
vacances l’année suivante ou d’élever vos enfants de sorte qu’ils deviennent
des adultes responsables, établissez des attentes réalistes et ne vous attendez
pas à des résultats du jour au lendemain. Au contraire, soyez prêt à vous
engager sur le long terme, et vous augmenterez vos chances d’atteindre vos
objectifs.
AIDE-MÉMOIRE
Il est fort probable que dans certains domaines, il vous sera facile
d’envisager des attentes réalistes. Vous souhaitez peut-être reprendre vos
études et vous avez conscience que cela pourra prendre plusieurs années
avant d’obtenir votre diplôme et gagner plus d’argent. Ou peut-être
souhaitez-vous placer de l’argent pour votre retraite, en sachant qu’il devra
rester placé trente ans avant de fructifier. Mais sans doute que dans d’autres
cas, vous aurez le désir d’observer un changement immédiat. Peut-être
n’avez-vous pas envie d’attendre pour voir votre mariage s’améliorer, ou
bien de renoncer à la nourriture que vous aimez, en dépit des mises en garde
de votre docteur. Voyez dans quels domaines vous pouvez vous améliorer et
concentrez-vous sur les stratégies qui vous aideront à montrer des progrès
mesurés et constants.
CE QUI AIDE
43. Voir « Ramesh Sitaraman’s Research Shows How Poor Online Video Quality Impacts Viewers »,
UMassAmherst, 4 février 2013, https://www.cs.umass.edu/news/latest-news/research-online-videos.
Ressource non disponible en français (NdT).
44. R. Goldbeck, P. Myatt et T. Aitchison, « End-of-Treatment Self-Efficacy : A Predictor of
Abstinence », Addiction, 1997, no 92, p. 313-324. Non disponible en français (NdT).
45. G. A. Marlatt, et B. E. Kaplan, « Self-Initiated Attempts to Change Behavior : A Study of New
Year’s Resolutions », Psychological Reports, 1972, no 30, p. 123-131. Non disponible en français
(NdT).
46. Voir « 2014 Retirement Confidence Survey », EBRI, mars 2014,
http://www.ebri.org/pdf/briefspdf/EBRI_IB_397_Mar14.RCS.pdf. Ressource non disponible en
français (NdT).
47. Voir Rudy Ruettiger et Mark Dagostino, Rudy : My Story, Nashville, Thomas Nelson, 2012, ou
Nathan Vardi, « Rudy Ruettiger : I Shouldn’t Have Been Chasing the Money », dans Forbes, 11 juin
2012, http://www.forbes.com/sites/nathanvardi/2012/06/11/rudy-ruettiger-i-shouldnt-have-been-
chasing-the-money/. Non disponibles en français (NdT).
48. Voir James Dyson, Dans la cour des grands, Paris, Le Cherche-Midi, 2003.
49. Voir A. Duckworth et M. Seligman, « Self-Discipline Outdoes IQ in Predicting Academic
Performance in Adolescents », Psychological Science, 2005, no 16, p. 939-944. Non disponible en
français (NdT).
50. Voir J. Tangney, R. Baumeister et A. L. Boone, « High Self-Control Predicts Good Adjustment,
Less Pathology, Better Grades, and Interpersonal Success », Journal of Personality, 2004, no 72,
p. 271-324. Non disponible en français (NdT).
51. Voir T. Moffitt et al., « A Gradient of Childhood Self-Control Predicts Health, Wealth, and Public
Safety », Proceedings of the National Academy of Sciences, no 108, 2001, p. 2693-2698. Non
disponible en français (NdT).
Conclusion
De la même manière qu’un bon coach dans une salle de sport vous
inciterait à adopter un mode de vie sain, vous allez devoir créer un mode de
vie favorable à votre volonté d’augmenter votre force mentale. Il est
impossible d’améliorer sa force mentale lorsque l’on ne prend pas soin de
soi-même physiquement. Si vous ne vous nourrissez pas convenablement
ou ne dormez pas suffisamment, il vous sera difficile de maîtriser vos
émotions, d’avoir les idées claires et d’agir efficacement. Prenez les
mesures nécessaires pour vous assurer que vous créez un environnement
propice à votre succès.
Même si doper sa force mentale est un parcours personnel, vous n’avez
pas à l’entreprendre seul. Il est difficile de tirer le meilleur de soi-même
sans l’aide d’autrui. Demandez de l’aide lorsque vous en avez besoin et
entourez-vous de personnes qui sauront vous soutenir. Les autres peuvent
parfois vous offrir des conseils et des stratégies à propos de ce qui a pu les
aider et vous pourrez ensuite choisir de les appliquer dans votre vie. Si vous
réalisez que vos amis ou votre famille ne peuvent vous apporter le soutien
dont vous avez besoin, cherchez l’aide d’un professionnel. Cette personne
formée saura vous assister dans vos efforts en vue de créer un changement.
Alors que votre force mentale augmentera, vous réaliserez que tout le
monde n’est pas intéressé par un développement de la force mentale. Vous
ne pouvez pas forcer quelqu’un à changer sa vie, ce doit être une décision
strictement personnelle. Mais au lieu de vous plaindre de ces individus qui
manquent de force mentale, efforcez-vous d’être un modèle pour les autres.
Apprenez à vos enfants à être forts mentalement, car ce n’est pas une
compétence qu’ils acquerront dans le monde extérieur. Mais si vous faites
tout ce qui est en votre pouvoir pour devenir la meilleure personne possible,
votre entourage – y compris vos enfants – le remarqueront.