CAHIERS  DE  SINOBIOLOGIE

LETTRE n°34

«Ce n’est pas du maître que dépend le «secret». C’est de

celui qui l’écoute. Un Maître ne peut être que celui qui ouvre la
porte»
Un lama tibétain

EDITORIAL SOMMAIRE

TROIS, 三 , SAN.
Page 1-2
Editorial
L’idéogramme du Trois, San est constitué de trois traits hori-
zontaux 三. Page 3-5
Mais la traduction de 三 n’est pas seulement le chiffre trois.
Le cours théorique du mois
Cet idéogramme signifie aussi un groupe de trois personnes que
ce soit des humains, des esprits ancestraux, les trois dignitaires à Les maladies mentales et émo-
côté du Roi, etc. tionnelles, Qing Zhi Bing
Symboliquement le trait du dessus représente le Ciel, celui du
dessous la Terre et le trait intermédiaire, l’Humanité ou l’Homme. (début)
Il existe d’autres formes pour le nombre trois : 叁, 参, 弎 . Page 6-7
Trois est le nombre symbolique de l’élément bois. L’alicament du mois
C’est aussi un nombre impair, donc Yang qui appartient au
Ciel. La Myrrhe 没药 ,Mo Yao
Il est dit : « Trois n’est pas trois fois l’Un, mais Trois qui font
Un ». C’est une manière de considérer le Un sous son aspect ter- Page 8-12
naire.
Le texte philosophique du mois
On peut avoir une autre vision de cette triade 三.
C’est le Deux, 二, le Yin Yang qui s’ouvrent, pour laisser appa- Fondements philosophiques de la
raître le produit du couple, 一. médecine taoïste extraits de Lû
Le Trois, c’est donc l’union du Ciel-Terre qui va être à l’origine Zhu Yi Dao Huan Yuan, Retour de
de l’apparition des êtres.
Ainsi, d’un Yin-Yang primordial, on va aboutir à une infinité
la voie médicale à la chose origi-
de Yin-Yang, sous l’influence du Ciel-Terre, du Deux, lui-même sous nelle du Patriarche Lü.
l’influence du Un, du Tai Ji.
(suite)
L’infinité et la multitude est l’image inversée de l’unicité du
Un : « La multitude témoigne de l’Unité et l’Unité est à l’origine de Page 13-14
la multitude ».
Le point de
Ainsi, on peut voir une multitude de vaguelettes à la surface
de l’eau qui témoignent l’existence du Un, de l’Eau. digito-acupuncture du mois
De même, une multitude de reflets sur ces vaguelettes de la
lune, qui témoignent de l’existence du Un, la lune.
Pi Shu, 脾俞 ,20V.
Trois symbolise ainsi la totalité des êtres.
Dans le Dao De Jing, 道德經, écrit 600ans av. J.C. par Lao Tseu Page 15-16
au chapitre 42, il est dit : « La Voie a produit Un. Le Un donne vie Questions-réponses
à Deux. Le Deux donne vie à Trois. Le Trois a produit les Dix mille
êtres ». Pourquoi le mouvement est un des
Une autre traduction de ce chapitre : « Un jour, Quelqu’un est éléments central dans les métodes
sorti hors de Dao. Il emmena avec Lui Deux autres. Ces Deux au- de prévention? Suite
tres en prirent Trois autres. Et tous ont commencé à créer diverses
formes de vie sur la planète. Toutes les créatures sont subdivisées

1
 «L'homme honorable commence par appliquer ce qu'il veut enseigner ; ensuite il
enseigne.»
en paires d’opposés yin et yang et sont remplies d’éner-
gie Qi. Tout le développement ultérieur vient de leur in-
teraction.
Tous les êtres ont peur de la solitude et la voient
comme une souffrance. Cela concerne, en particulier, les
dirigeants. Toutes ces personnes ne s’inquiètent que
d’elles-mêmes et refusent d’aider les autres. Pourtant, la
décision correcte consiste à se consacrer et à se soucier
des autres et à s’oublier.
Les sages chercheurs spirituels, qui dédient leur vie
au bien de tous, ne seront pas conquis par la mort. Je
préfère ces mots à tout autre précepte de tout autre
sage! Ceux Qui ont atteint Dao fusionnent en Lui en Un.
» résidus humains. C’est le côté Terre, Yin, qui descend.
Nous voyons que du Trois, on passe directement
aux Dix mille. Le trois symbolise
donc la totalité des êtres.
Quand on l’évoque, on évoque
aussi la multitude.
C’est comme un couple qui
peut engendrer un descendant, et
puis un autre, et encore un autre
qui eux même peuvent perpétuer
une descendance aux innombra-
bles générations.
Mais le Un n’est jamais
caché, il est toujours en arrière-
plan.
Le Trois est aussi le nombre
par excellence de la pluralité des
Qi, des énergies.
L’ancien caractère Qi était représenté par deux
traits avec un petit trait au milieu sur les transcriptions
oraculaires des carapaces de tortue, pour arriver
jusqu’à la forme actuelle, 气.
Au départ donc, il y avait une forte analogie entre
l’idéogramme San, 三.
Le nombre trois est aussi la représentation cos-
mique d’un ordre qui est le Haut (Ciel), le Bas (la Terre)
et le milieu (le Médian).
On peut ainsi trouver trois niveaux dans de très
nombreuses circonstances.
Nous verrons plus tard que chacun de ces niveaux
pourra être lui-même divisé en trois parties dans notre
étude sur le Neuf (3 fois 3).
•Dans le cosmos on a San Guang, 三光, les trois lu-
mières, le Soleil, la lune, les étoiles et les astres.
•Trois c’est le Ciel (haut), la Terre (bas) et l’homme
(le médian), le Yin et le Yang et leur mélange.
À ce propos, nous pouvons dire que le médian re-
présente n’importe lequel de la myriade des vivants. De
la fourmi, à l’oiseau, le poisson, le mammifère, etc..
Seul l’Homme, le « meilleur des Qi échangé entre le
Ciel et la Terre » peut être considéré comme « l’Un du
Ciel-Terre », car il est le seul à être témoin consciemment
de l’Unité.
•On aura les « Trois originels », San Yuan. C’est le
triple aspect du Un originel : 天地人三才 (Tian Di Ren
San Cai), c’est-à-dire « le Ciel, la Terre et l’Homme : les
trois essences ».
•On aura aussi les Trois trésors ou Trois joyaux,
San Bao, 三宝. Ce sont respectivement : Jing 精 , .Qi 气 (
氣) et Shen 神 .
•Dans le corps on aura les Trois étages du corps,
Confucius
San Bu: haut, médian et bas.
Les trois localisations des pouls radiaux.
Les trois parties du visage, haute, moyenne et
basse.
•Le San Jiao ou triples réchauffeurs ou trois foyers.
Le triple réchauffeur n’est qu’une seule énergie
puisque c’est l’énergie de Vie qui s’exprime sur une triple
modalité.
Le foyer supérieur est l’endroit ou aboutissent les
Qi les plus purs du corps. Il fait partie du Ciel, donc Yang
avec une connotation de force qui s’élève.
Le Foyer inférieur est le lieu d’aboutissement des
Le Foyer moyen, « mélange de clair et de trouble »,
fait s’élever le Clair grâce à l’éner-
gie de la Rate et abaisser le trouble
grâce à celle de l’Estomac.
•Les San Yang, les trois méri-
diens Yang (Tai Yang, Shao Yang,
Yang Ming) et les San Yin.
•On aura les « Trois pensées »,
Taoïste, Confucianiste et Boud-
dhiste, fondateur de la société chi-
noise 三家：儒释道 (San Jia, rú shì
dào).
Le Taoïsme régit le corps , le
bouddhisme les affaires du Ciel et le
Confucianisme les relations entre
les êtres.
•Les trois fondateurs de la
Chine sont les empereurs Fuxi, Shen Nong et Huang Di.
•Les trois inventions chinoises sont la boussole, la
poudre et l’imprimerie.
•On parle aussi des trois facteurs d’égarement, les
San Huo que sont l’alcool, les femmes et l’amour de la ri-
chesse !
On peut ainsi trouver des exemples par millier.
C’est la nature même du Trois.
Le Trois est le chiffre même de la Vie.
Si par exemple on prend une cellule, elle est com-
posée d’un noyau, d’un cytoplasme et d’une membrane.
Un homme est constitué d’une tête, d’un tronc et
des membres, etc.
Il existe un idéogramme, 王, qui signifie Wang, le
Roi.
Nous avons trois traits horizontaux reliés à un
trait vertical médian.
Les trois traits représentent le Ciel, la Terre et
l’homme. Celui qui les réunit et les fait communiquer,
c’est l’homme.
Le Roi joue ainsi le rôle d’intermédiaire qui rassem-
ble tout sous le Ciel.
C’est pour cela qu’on l’appelle « le fils du Ciel ». Le
trois qui est l’expression du multiple est aussi celui qui
rassemble et unit.
Confucius a dit : « Unir les Trois, c’est être Roi ».
On peut dire en conclusion que le Trois est le nom-
bre emblématique de ce qui constitue la nature de
chaque phénomène.
Chaque phénomène a sa nature, mais comme il
participe du Ciel et de la Terre, sa nature correspond au
troisième terme, à San.
2
 «La dispute alimente la dispute et engloutit ceux qui s'y plongent. »
Les maladies mentales
et émotionnelles
Cours tiré de l’enseignement oral du professeur Leung Kok Yuen en
1981
Nous allons débuter un cours
des plus passionnants, que nous
avions reçu de notre maître, le pro-
fesseur Leung Kok Yuen sur l’ap-
proche chinoise des maladies de la
personnalité.
Ce cours va nous tenir plusieurs
mois.
Il a été donné dans les années
80 et comme celui sur l’hypertension
vu précédemment, ce n’est que la re-
transcription d’un pur enseignement
oral, comme dans la tradition.
Les troubles de la personnalité,
ou maladies mentales et émotion-
nelles s’appellent Qing Zhi Bing 情
志病, ou Qing Zhi Lei Ji Bing 情志
类疾病 en Chinois.
INTRODUCTION
Toute existence, toute vie doit se
conformer aux règles de la nature.
S'il y a une naissance, il y a une
mort.
Entre la naissance et la mort, la
vie se déroule, et sa durée est varia-
ble.
Cette durée de vie spécifique
est appelée en Chinois Shou Ming,
壽命 ou «l’espérance de Vie».
Tous les êtres, toute chose vi-
vante a une durée de vie qui lui est
propre, une longévité qui lui est
spécifique.
La durée de sa vie est limitée.
Certains êtres peuvent dépas-
ser la durée de vie qui leur est nor-
malement attribuée, cependant, la
Qing Zhi Bing
plupart des êtres vivants ne dépas-
sent pas les limites de leur longévité
naturelle.
Certains êtres vivants ne vivent
que quelques jours, d'autres
quelques mois, d'autres quelques
années.
Certains, plusieurs dizaines
d'années. Certains plusieurs siècles,
100 ans, 200 ans; certains êtres at-
teignent même 1000 ans d'exis-
tence: c'est le cas de certains
végétaux, arbres.
Quelle est la durée de vie nor-
male de l'être humain?
La durée maximale de la vie
de l'homme est de 120 ans.
Cette durée de vie porte le nom
de Da Xian ou Bao Xian Qi, 保鲜期
en chinois.
Selon les anciens Chinois donc,
l'être humain peut atteindre un âge
de 110, 120 ans.
Bien qu'il y ai des humains qui
arrivent à vivre au-delà de 120 ans,
mais ce ne sont que des cas excep-
tionnels et très rares.
Et sur terre, nous est-il possible
de rencontrer des êtres humains qui
ont atteint 120 ans; en existe-il beau-
coup ?
Aujourd'hui, en Chine, dans la
province de Si Chuan, il existe
quelques dizaines de praticiens de
médecine chinoise qui ont atteint la
longue vie: c'est à dire qui ont un âge
variant entre 80 et plus de 110 ans.
Il est donc possible de rencon-
3
Sénèque
Partie 1
trer de tels individus qui ont une
durée de vie supérieure à ce que
nous rencontrons d'habitude.
Il s'agit là d'un phénomène qui
n'est par conséquent pas exception-
nel; une durée de vie de 100 ans
n'est pas quelque chose d'extraordi-
naire, et de tellement difficile à obte-
nir.
Par contre de dépasser l'âge de
120 ans est beaucoup plus rare, et
beaucoup plus difficile.
Généralement, le nombre de
personnes que nous pouvons ren-
contrer parmi le peuple n’atteignent
pas ces âges canoniques. Nous ne
trouvons que très peu de gens qui at-
teignent l'âge de 100 ans. Par oppo-
sition à certains maîtres taoïstes, à
certains lettrés qui eut peuvent dé-
passer ces âges.
Comment se fait-il que tellement
de gens n'atteignent pas ce Da Xian,
c'est à dire, cette durée de vie, cette
longévité normale qui se situe entre
100 et 120 ans ?
Nous allons nous pencher sur
cette question, et voir pourquoi la
majorité des êtres humains ne vivent
pas aussi longtemps qu'ils le de-
vraient.
La mort peut être provoquée par
des accidents: des accidents de tra-
vail, des accidents de voyage. Les
accidents sont une cause de morta-
lité.
La mort peut également être
provoquée par la guerre, dans les
luttes, les combats qui sont le résul-
 «L'étude a cela de bon qu'elle nous délivre du fardeau de notre oisiveté, et qu'elle nous empêche de
courir hors de chez nous, pour aller dire et écouter des riens, d'un bout de la ville à l'autre.»
tat des conflits existant entre les
hommes.
Les guerres, les accidents font
que certains hommes ne peuvent
remplir le lot de vie, et vivre jusqu'à
100 ou 120 ans, ou en tout cas vivre
jusqu'à leur mort naturelle.
Il y a encore deux autres fac-
teurs qui peuvent réduire la durée de
vie de l'homme.
Nous avons:
-Le vieillissement précoce. Il
existe en effet des individus qui vieil-
lissent précocement.
En effet, une vie humaine com-
prend généralement différentes
étapes:
•La naissance.
•La croissance.
•La maturité.
•Le vieillissement.
En général, ces quatre étapes
ce succèdent, mais c'est la maturité
qui représente l'étape la plus
longue. C'est une période plus sta-
tionnaire qui dure plus longtemps.
On peut comparer ces quatre
étapes au quatre saisons:
•Le printemps.
•L'été.
•L'automne.
•L'hiver.
La vie de l'homme traverse ces
différentes étapes, et la période
s'écoulant entre l'été et l'automne, di-
sons la période qui s'étend de la fin
du printemps jusqu'à la fin de l'au-
tomne équivaut à la période la plus
prospère de la vie.
Cette période est assez longue.
Nous pouvons donc comparer
également la phase du vieillissement
à la période s'écoulant à partir de la
fin de l'automne, jusqu'au début du
printemps.
Il existe des individus qui attei-
gnent beaucoup plus tôt cette phase
dite de vieillissement, c'est ce que
nous appelons le vieillissement pré-
coce.
Il est évident qu'après le vieillis-
sement survient la mort. Puisque l'on
vieillit plus tôt, évidemment, on meurt
plus tôt !
Ce vieillissement précoce est
avant tout, dû à une méconnais-
sance et une non application des
méthodes consistant à « nourrir la
vie », les méthodes «Yang Sheng
Fa».
Si vous mangez trop, vous allez
user prématurément la machine à di-
gérer.
Si vous n’avez aucune notion
sur la sexualité et que vous dilapidez
votre capital vital, par exemple, par
des émissions de liquide sperma-
tiques à répétition, vous épuiserez
précocement votre « lampe à huile
», votre Yuan Qi, votre énergie an-
cestrale, celle qui justement doit
vous permettre de vivre jusqu’à 120
ans.
-Le deuxième facteur, ceux
sont les maladies.
Si une maladie n'est pas bien
traitée, si le traitement adéquat n'est
pas appliqué, ou si la santé n'est pas
suffisamment entretenue, si les élé-
ments externes, nocifs, les énergies
perverses, les modifications énergé-
tiques pénètrent et blessent l'orga-
nisme, on peut également être
malade et raccourcir la durée de la
vie.
On peut également donc, être
malade par l'alimentation, ou par une
mauvaise hygiène de vie.
Ces facteurs peuvent préparer
l'apparition de maladies, maladies
qui vont ensuite faire baisser la force
4
Voltaire
du corps, et diminuer la durée de vie
de l'homme.
C'est la raison pour laquelle il
est dit, que «si l'on fait attention à
préserver sa santé, si l'on diminue le
risque de maladie, on peut prévenir
le vieillissement précoce et atteindre
la longévité».
La durée de vie maximum de
l'homme, Da Xian, en Chinois est
une limite d'âge que la nature nous
offre.
Mais évidemment, c'est
l'homme lui-même qui crée son
propre vieillissement, le vieillisse-
ment précoce, ainsi que les mala-
dies qu'il contracte.
La durée de vie maximale est in-
dépendante de l'homme; il n'y a pas
de possibilité de la changer.
Elle peut être diminuée, mais ne
peut pas être étendue.
Elle est donc une donnée, une
contrainte d'origine naturelle qui fixe
notre longévité entre 100 et 120 ans.
Il ne nous est pas possible de prolon-
ger cette durée de vie. Il nous est im-
possible de vivre au-delà de 120
ans, c'est à dire jusqu'à 150 ans, 500
ans.
Si dans le monde il existe cer-
taines personnes qui dépassent
l'âge de 120 ans, il ne s'agit que de
cas exceptionnels comme nous
l’avons dit, ce sont des cas hors du
commun.
Il s'agit d'hommes particuliers,
tout à fait différents de la moyenne
des hommes.
C'est la nature dans ce cas qui
est à l'origine également de cette
longévité exceptionnelle. Si un
homme dépasse cette limite
d'âge, c'est également le fait de la
nature et non pas de l'homme lui-
même.
La limite d'âge naturelle peut
être diminuée donc par des acci-
dents, le vieillissement précoce, les
maladies. Tous ces facteurs donc, di-
minuent la longévité et nous pou-
vons les prévenir.
 «Une âme délicate est gênée de savoir qu'on lui doit des remerciements, une âme grossière, de savoir
qu'elle en doit. »
Nous pouvons diminuer les
risques d'accidents, diminuer les fac-
teurs entraînant le vieillissement pré-
coce ou les maladies, les prévenir.
On peut également traiter adé-
quatement les maladies que nous at-
trapons, qui nous affectent.
Tous ces moyens de prévention
nous permettent d'éviter, de lutter
contre les facteurs qui raccourcis-
sent notre durée de vie.
Que dit le Neijing ?
Nous allons commencer par
nous intéresser à une citation du Su
Wen, dans le premier chapitre, inti-
tulé: "Les dons suprêmes de
l'homme antique".
Le Huangdi Nei Jing, 黄帝内经
ou Classique interne de l'empereur
Jaune est le plus ancien ouvrage de
médecine chinoise traditionnelle.
Il se divise en deux parties :
-le Su Wen et le
-Ling Shu.
Tous les aspects de la méde-
cine y sont abordés y compris les
règles de prévention.
Dans ce chapitre, il est dit :
+ QI SHI DAO ZHE.  aime éventuellement, qu'il n'est pas
La première phrase nous dit
que: "Ce qui savent se nourrir selon
le principe vital, le principe du Dao,
道, c'est à dire l'ordre du ciel et de la
terre (le Dao 道 ici désigne les règles
fondamentales de la nature, de notre
environnement) ceux qui connais-
sent cette loi fondamentale du ciel et
de la terre connaissent le Dao 道 ».
+ FA YU YIN YANG.
La deuxième phrase nous dit:
«Suivre le Yin/Yang».  et du sommeil.
Ceux qui connaissent le Dao, 道
suivent les règles du Yin Yang, autre-
ment dit ce conforment à l'équilibre
entre le Yin et le Yang.
+ HE YU SHU SHU.
La troisième phrase nous dit :
"S'harmoniser avec la loi des nom-
bres".
La vie de l'homme, pour être en
harmonie, peut être comparée, peut
être analogue à l'équilibre existant
entre les nombres. Voilà le sens de
cette troisième phrase.
Tous les composants d'un être
humain, l'équilibre, l'harmonie devant
régner chez un être vivant, peuvent
être comparés à l'équilibre des nom-
bres.
Cet équilibre ressemble égale-
ment à l'équilibre entre le Yin et le
Yang.
+ YIN SHI YOU JIE.
La quatrième phrase nous dit «
Vivre en harmonie en adoptant une
conduite raisonnable dans le boire et
le manger, c'est à dire en fixant des
limites ». 
Cette quatrième phrase im-
plique qu’il n'est pas possible de
manger certaines choses que l'on
possible de manger excessivement;
que l'on ne peut pas non plus rester
trop longtemps affamé. C'est cela
l'explication de cette quatrième
phrase.
+ QI JU YOU CHANG.
La phrase suivante nous dit: «
se lever, et travailler selon des
normes ».
Cela en fait désigne la régularité
du sommeil, et de l'action de la veille
Il existe une certaine limite, une
certaine norme pour le travail, pour
le sommeil, pour le repos et l'activité:
cette limite doit être caractérisée par
une régularité quotidienne.
Avec une régularité quotidienne,
chaque jour les horaires doivent être
respectés, pour le lever et pour le
coucher. C’est la régularité des habi-
tudes. Le mot Chang ici désigne «les
5
Nietzsche
habitudes de vie».
+ BU WANG ZUO LAO. Cette
pharse recommande de « ne pas tra-
vailler excessivement », c'est à dire
de ne pas travailler au point que
notre activité nuise au corps.
Ainsi le contrôle de la nourriture,
les bonnes habitudes du lever et du
coucher peuvent influencer le corps.
Si l'on travaille normalement, le
corps en bénéficie; si on travaille ex-
cessivement, si on fait des actes qui
sont contraires aux intérêts de notre
corps, nous en souffrirons.
Selon le Su Wen, celui qui
connaît le Dao, ne travaille pas ex-
cessivement.
+GU NENG XING YU SHEN
JU. La phrase suivante nous dit : "On
peut ainsi obtenir le corps et l'esprit»,
sous-entendu on peut rassembler
constamment le corps et l'esprit afin
qu'il se trouve en harmonie".
+DU BAI SUI NAI QU. "Passer
100 ans puis mourir": c'est à dire
l'homme meurt alors, après avoir at-
teint et dépassé 100 ans.
Bref, si l'homme connaît le Dao
道, les règles du ciel et de la terre, de
cette façon il entretient son corps, et
peut atteindre une longévité d'une
centaine d'année.
Voilà ce que dit la citation du Su
Wen.
Cette citation insiste donc sur la
nécessité de se conformer aux rè-
gles du Dao 道, aux règles du ciel et
de la terre, de veiller à son alimenta-
tion, à ces habitudes, à son mode de
vie, pour avoir une durée de vie su-
périeure à 100 ans.
 «La faim est un nuage d'où il tombe une pluie de science et d'éloquence. La sa-
tiété est un autre nuage qui fait pleuvoir une pluie d'ignorance et de grossièreté. »
Voyons maintenant ce que si-
gnifie cette phrase, "suivre la voie du
Yin et du Yang », FA YU YIN YANG,
ainsi que celle qui mentionne la né-
cessité de s'harmoniser avec les
nombres, HE YU SHU SHU, qui sont
deux phrases de la citation du Su
Wen, que nous venons de voir.
Pour comprendre cela il faut
connaître les trois grands courants
philosophiques et religieux de la
Chine.
-Le premier est le Taoïsme,
Dao Jia, 道家 . La pensée philoso-
phique chinoise dont on parle sou-
vent se base sur deux régles:
= la théorie du Yin Yang.
= la loi des nombres.
Le Yin Yang concerne les trois
Yin et les trois Yang, nous l’avons
déjà vu dans le cadre de la méde-
cine chinoise.
Quant à la loi des nombres, cela
fait référence à ce graphisme que
nous étudierons plus tard, des neuf
palais, des neuf
positions.
Dans ce graphique, les chiffres
peuvent être mis en équilibre : le
Neuf en haut, le Un en bas, le Trois
à gauche, le Sept à droite, le Quatre
à l’épaule gauche, le Deux à l’épaule
droite, le Huit au pied gauche, le Six
au pied droit, le Cinq et le Dix, eux
se trouvent au centre.
Si le chiffre Neuf est additionné
avec le Un, on trouve 10,
7+3,2+8,4+6, quand au 5, il se
trouve au centre. C’est cela la loi des
nombres.
L’équilibre du corps peut être
comparé à celui des chiffres re-
présentés dans ce dessin.
Le corps humain, ainsi que
toutes les choses, les parties de la
nature sont inclus en quelque sorte
dans ce diagramme, dans ce dessin
représentant cet équilibre entre les
nombres.
Si l'on comprend l'équilibre des
nombres, on peut régulariser les
corps et traiter les maladies.
De là, nous savons que le
Taoïsme qui est fondé sur ces deux
éléments, c'est à dire le Yin/Yang et
la Loi des Nombres, a été en mesure
d'agir sur le corps, de régulariser le
fonctionnement du corps et d'harmo-
niser la vie humaine.
Dans le Taoïsme, la santé hu-
maine, la santé du corps a une
grande importance, et il occupe
une place très importante dans la
vie des chinois.
A l'époque du Nei Jing, le cou-
rant taoïste est à son apogée, et
connaissait l'influence la plus impor-
tante qu'il n'a jamais eue dans la so-
ciété chinoise.
Mais peu après celle-ci, cette
société fut marquée par l'avènement
d'une autre école:
6
Platon
-Le Confucianisme, Ru Jia, 儒
:
Le confucianisme ne se préoc-
cupe pas de problèmes médicaux.
Cette école de pensée se soucie
d'avantage d'enseigner le savoir-
vivre.
Elle s'intéresse d'avantage aux
problèmes sociaux, aux problèmes
que l'on rencontre dans la vie so-
ciale.
Le Confucianisme accorde une
part importante à la morale. 
Il préconise notamment cer-
taines vertus comme la dévotion, le
pardon (Shu, 恕 ), la connaissance
du rite (Li, 禮), de la bienséance, de
la politesse, de la civilité, de la cour-
toisie, ainsi que le Rang 讓, l'art de
céder.
Ceux sont là les enseignements
fondamentaux du confucianisme.
Bien pratiqués, ils apportent de
nombreux bénéfices.
Ces pratiques sont notam-
ment important pour l'entretien de
l'esprit:
+ Si l'on est dévoué dans son
travail, et si l'on se donne à son tra-
vail de toute sa force, on est en me-
sure de se satisfaire soi-même, et de
rendre ainsi son cœur tranquille. On
peut de ce fait éviter les tensions
nerveuses.
+ En ce qui concerne le Shu,
c'est à dire le pardon, on peut le
comprendre de la manière suivante.
Lorsque l'on est agressé par
quelqu'un, plutôt que de lui en vou-
loir et de faire naître en nous un sen-
timent de haine, il est souhaitable,
préférable de pardonner.
De cette façon, nous évitons
des complications. C'est un élément
important de notre comportement.
(à suivre)
 «Souvent une fausse joie vaut mieux qu'une tristesse dont la cause est vraie. »
La myrrhe,没药, Mo Yao.
Mo Yao, 没药 la myrrhe.
C’est une gomme-résine, ex-
trait du balsamier ou « arbre à
myrrhe » (Commiphora myrrha ou
Commiphora molmol).
Ce petit arbre vigoureux qui
peut atteindre 2-3 m de haut, est
un épineux. Il ne vient pas de
Chine, mais principalement des
régions arides du nord-est de
l’Afrique, de Somalie, d’Éthiopie et
d’Inde.
La myrrhe vient du latin
«murra» ou « myrrha », lui-même
emprunté au grec, « l’étymon ».
C’est sûrement sa racine sémi-
tique, « murr » qui veut dire
amère, qui lui a donné son nom.
Des pharaons aux empereurs
de Chine, en passant par les
Grecs, les Perses, les Romains,
les Turcs et les royaumes khmers,
chacune de ces civilisations a dé-
veloppé son propre usage des ré-
sines d'encens et de myrrhe.
Les caravanes et vaisseaux
marchands n'ont jamais cessé de
sillonner le globe et d'acheminer
ces précieux aromates et leur
usage de la Scandinavie, jusqu'au
Japon.
Les Égyptiens utilisaient ce
produit depuis plus de 4000 ans,
entre autre pour les embaume-
ments.
C’est un des produits princeps
de « l’onction sainte » chez les
Hébreux.
C’est la myrrhe des Rois
Mages, qui avec l’or et l’encens fu-
rent les trois présents offerts à
l’Enfant Jésus.
Dans les temps anciens, elle
avait souvent plus de valeur que
l’or.
Son odeur très puissante en
fait une des bases des parfums
orientaux, mais elle entre aussi
dans de très nombreux produits
cosmétiques, pâte de dentifrice du
fait de son action très importante
de reconstitution des tissus lésés.
Mo Yao fait partie de la classe
des médicaments qui « favorise la
circulation du sang et élimine la
stase sanguine, Huo Xue Qu Yu
Yao ».
Que dit la médecine
chinoise?
Mo Yao, 没 药 a une saveur
Amère, légèrement Piquante et
une nature modérée.
La saveur amère a une action
de dispersion, incluant la purga-
tion.
Elle disperse en faisant des-
cendre (Jiang Xie), purge (Xia
Xia), assèche l’humidité (Zao Shi)
et consolide le Yin (Jian Yin).
Mais c’est aussi une drogue
dite aromatique, très odorante,
très pénétrante.
A ce titre elle stimule la rate et
renforce l’estomac, élimine l’humi-
dité, «élimine l’impur et écarte le
trouble» et désobstrue les orifices.
Dans beaucoup de Ben cao il
est dit que ce Yao «pénètre dans
les 12 méridiens», mais plus pré-
cisément dans ceux :
•du Cœur,
•du Foie,
•de la Rate et
•dans une moindre mesure les
Reins.
Principales actions
7
Descartes
Ces principales actions sont
de:
•Disperser l’énergie stagnante.
•Dégager les stases de sang.
•Éliminer les œdèmes.
•Calmer les douleurs.
•Favoriser la production des
muscles, sous-entendu la régéné-
ration tissulaire ».
•Tonifier le Cœur et la vésicule
biliaire »
•Combattre l’insuffisance du
sang du Foie.
•D’avoir une grande capacité
de purgation.
Principales indications
Les symptômes principaux
pouvant être traités sont :
•Les abcès chroniques.
•Les hémorroïdes et fissures
anales.
•Les vertiges liés aux troubles
oculaires.
•Les yeux rouges liés à la cha-
leur du sang du Foie.
•Les douleurs par stases de
sang et de Qi après accouche-
ment.
•Les aménorrhées et dysmé-
norrhées.
•Les syndromes de blocage,
Bi, lié au Vent et à l’Humidité.
*Il est dit qu’en application ex-
terne, « il traite les plaies dues
aux armes blanches et les trauma-
tismes dus au coup de bâton ».
*On dit aussi «qu’elle brise la
stase sanguine et fait descendre
le fœtus ».
*Dans le Ben Cao Qiu Zhen, il
est dit : « Dans tous les ouvrages,
 «Le prince ne doit pas craindre de n'avoir pas une population nombreuse, mais de ne pas avoir une
juste répartition des biens. »
il est dit que Mo Yao peut tonifier
le Cœur, la Vésicule biliaire et le
Foie, car si les amas sanguins ne
sont pas éliminés, comment le
sang neuf pourrait-il être engen-
dré? ».
*Yi Lin Ji Yao : « Il peut être
utilisée seul, ingéré après avoir
été cuit à l’eau et à l’alcool, afin de
traiter les douleurs du Cœur dues
à la stase de sang et d’énergie ».
*Sa nature astringente en fait
un remède traditionnel très utilisé
dans les problèmes d’ulcères buc-
caux et des gencives.
*Mélangé à du Vin, il soulage
les douleurs.
*En médecine ayurvédique, la
myrrhe entre dans le traitement de
l’obésité, de l’arthrite rhumatoïde
et traite les maladies liées à l’ac-
cumulation de toxines .
En médecine moderne
*Ce produit a comme particula-
rité d’inhiber le développement de
la plupart des champignons patho-
gènes.
*Il réduit le cholestérol et pré-
vient les plaques d’athérome.
*Il est indiqué dans les cas d’ir-
ritation des muqueuses de la
bouche et de la gorge (aphtes,
gingivite, etc.), les irritations ou
les blessures cutanées légères.
Appliquer alors quelques
gouttes de teinture (1:5, 90 %
d’éthanol) non diluée sur les par-
ties atteintes, 2 ou 3 fois par jour
(diluer pour les enfants), à l’aide
d’un coton-tige.
On peut aussi diluer de 10 à 15
gouttes de teinture (1:5, 90 %
d’éthanol) dans environ 30 ml
d'eau tiède et l’utiliser comme gar-
garisme ou rince-bouche
Plusieurs dentifrices vendus
dans les magasins de produits na-
turels contiennent de la myrrhe et,
en Europe, on peut trouver des
Confucius
poudres dentaires qui contiennent sente en morceaux arrondis aux
10 % de myrrhe. formes irrégulières ou en mor-
*Elle permet aussi par voie in- ceaux agglutinés formant une
terne de détruire les parasitoses,
en particulier les ascaris.
*Elle a de très importantes pro-
priétés anti virales. On peut ainsi
s’en servir pour assainir l’air :
Avec un diffuseur à bougies
chauffe-plats : remplissez la cou-
pelle d'eau (ou de sable) au 2/3.
Allumez la bougie et déposez
votre mélange de résines. Mainte-
nez toujours de l'eau pour éviter
de faire brûler le mélange. La sen-
teur est émise au bout de masse plus ou moins sphérique.
quelques minutes, lorsque l'eau Celui de couleur rouge est de
(ou le sable) arrive à température. meilleure qualité.
* De même on peut utiliser une
Le produit pur aura tendance à
pastille de charbon. Utiliser dans être translucide. Par voie orale il
un porte-encens adapté sur une
est sauté, puis carbonisé jusqu’au
surface plane et à l’abri des cou- noir.
rants d’air. Lorsqu'elle est brûlée,
elle se déploie et s'épanouit au Il peut être mélangé à de l’al-
lieu de fondre. cool.
La fumée assainie aussi bien
l’interne que l’externe. Très bon Contre-indications
quand les virus de la grippe cou- Il faudra éviter d’appliquer la
rent dans l’air ! myrrhe sur un abcès ulcéré ou en
*Elle entre dans de très nom- cas d’abondantes purulences.
breux produits cosmétiques C’est un stimulant de l’esto-
comme antiride et reconstituant
des peaux sensibles.
*L’appliquer en teinture diluée
sur des hémorroïdes, des fissures
anales et encore plus diluée sous
forme de lavement vaginal en cas
de champignons.
*Un petit clin d’œil : il a les
mêmes effets que le bromure.
C’est un anaphrodisiaque.
Modes d’utilisation
mac. Il faudra l’employer avec pru-
On trouve Mo Yao sous forme dence en cas de faiblesse de
de petits blocs, de poudre, de pi- celui-ci.
lules. Il est évidemment contre indi-
La dose moyenne se situe qué chez la femme enceinte, car
entre 3 et 10gr. En cas d’utilisa- c’est un produit qui fait descendre.
tion externe, on emploiera la Un surdosage pourra être à
quantité nécessaire. l’origine de douleurs rénales et de
Une forme très utilisée à diarrhées.
l’heure actuelle, en dehors de
l’huile essentielle, est la teinture
de myrrhe.
La myrrhe est collectée de no-
vembre à février. La résine est ra-
clée des crevasses et de l’intérieur
de l’écorce, puis rassemblée sous
forme de masse rouge-brun, sé-
chée à l’air libre, débarrassée des
impuretés et employée telle quelle
après écrasement.
Une fois séchée, elle se pré-
8
 «Ce n'est pas un malheur d'être méconnu des hommes, mais c'est un malheur de les méconnaître.»
Confucius

FONDEMENTS  PHILOSOPHIQUES
DE  LA 
MEDECINE  TAOISTE
extraits du
Lü ZhuYi Dai Huan Yuan
Retour de la voie médicale à la chose originelle
du Patriarche Lü
(texte en six chapitres transmis par
le Professeur Leung Kok Yuen)
Traduit par Lam Hai

Chapitre 1I
WU QI XIN FA XIANGJIE
Explications sur la méthode de perfectionnement
des cinq Qi du Cœur

31-KUANLAN LAI YI ZHI XU. YUN ZHI JUE ZHONG.

CHE DIAN JIE YI SHOU CANG. WEI WU BU ER.
Les vagues déferlantes comptent sur la terre pour se calmer et se retirer.
Grâce à la loyauté, on garde le juste milieu.
L’éclaire brutale s’appuie sur la Terre pour se rétracter et se cacher.
Elle agit à l’égard des êtres avec fidélité.

Lü Zhen Lü Zhen Ren Pour faire face à l’agi- Il arrive souvent

s’interrogeait sur la signi-
fication de : « Les vagues
déferlantes comptent sur
elle pour se calmer et se
retirer ».
Lorsque la Vertu-Eau
ne se contente pas de
rester à sa place, mais
déborde de façon déme-
surée, on assiste alors à
l’agitation et au déferle-
ment de l’intelligence.
tation et l’instabilité de la
Vertu-Eau, il faut compter
sur le calme et la stabilité
de la Vertu-Terre.
Celle-ci est donc ca-
pable de stopper l’instabi-
lité de l’intelligence.
Comme on vient de
le voir, en général l’in-
telligence du Cœur hu-
main est incapable de
se contrôler.
qu’elle élabore des
conduites inadmissibles.
L’explication réside
dans le fait que le
Cœur humain n’a pas
encore acquis l’honnê-
teté et l’authenticité de
la Vertu-Terre.
Si l’homme réussit
à cultiver l’honnêteté
et l’authenticité de la
Vertu-Terre, il a dès

9
 «Le matin, c'est la jeunesse du jour. Tout y est gai, frais et facile. Il ne faut pas l'abréger en se levant
tard. »
Schopenhauer

lors la capacité d’endi- L’éclair brutal consti- Il s’insère même dans

guer les conduites tue la commande du ton- la Terre pour y retrouver
inadmissibles de la nerre. refuge.
Vertu-Eau. C’est la manifestation C’est pourquoi il est
C’est dans le même la plus rapide et la plus dit: « L’éclair brutal s’ap-
ordre d’idée que Tai violente du Feu. La Vertu- puie sur la Terre pour se
Shang disait : « La Feu, Justice Yi est rétracter et se cacher ».
grande intelligence équi- prompte par ses manifes- La Terre est capable
vaut à l’ignorance ». tations. non seulement d’offrir re-
Que signifie : « Grâce Elle éclate d’un coup fuge au Feu.
à la loyauté, on garde le brutal sans que le Cœur Elle est en plus capa-
juste milieu » ? humain puisse le contrô- ble de le maîtriser au
La Loyauté, Yun est ler. point qu’il ne se déchaîne
une qualité de la Vertu- Aussi est-elle compa- pas.
Sincérité, Xin. rable à un éclair. C’est ainsi que la
Comme le Qi de Vertu-Feu parvient à rem-
la Vertu-Feu, Jus- plir petit à petit l’intérieur
tice, provient de la de l’homme sans laisser
Terre, il suffit de pa- paraître aucune trace de
rachever l’honnêteté violence du Feu.
de la Vertu-Terre Ce qui apparaît est
pour que la Vertu- tout simplement la fidélité
Feu établisse avec de la Vertu-Terre.
cette dernière des
échanges béné- Ce chapitre aborde
fiques. l’aide apportée par la
On fait ainsi disparaî- Vertu-Terre aux Vertus de
Le juste milieu, tre le risque d’agisse- l’Eau et du Feu dans une
Zhong, signifie ne pas ments inconsidérés de la inversion des effets inter-
dévier. Justice. actionnels, Fan Bi.
La Vertu-Terre s’ex- J’espère que le disci-
prime par l’Honnêteté, la
Sincérité.
Ces qualités de la
Vertu-Terre sont suscep-
tibles d’endiguer et de
contenir la Vertu-Eau.
Elles empêchent la
Vertu-Eau qui est mobile,
qui a tendance à déferler
de dévier du droit che-
min.
C’est pourquoi il est ple découvre le sens
dit: « Grâce à la loyauté, Si l’homme réussit à merveilleux de ces liens
on garde le juste-milieu ». cultiver jusqu’à la perfec- croisés.
Que signifie : « tion l’honnêteté de la Tout ceci sera déve-
L’éclair brutal s’appuie Vertu-Terre, le souffle du loppé ultérieurement.
sur la Terre pour se ré- Feu retrouve le calme ini-
tracter et se cacher ? ». tial.

10
 «L'invariabilité dans le milieu est ce qui constitue la vertu. »
Confucius

32-WU CI GUAN DOU. ZI SHI YUNA RONG JING JIE.

QIN SI AO MIAO. NANG JIANG DI YUN QING RONG.
MO ER SHOU ZHI. DAO ZAI SHI AI.
Qui saisit ce point crucial atteint lui-même le domaine de l’Harmonie parfaite.
Qui atteint le mystère des mystères a pourtant de la peine de décrire son fond.
Qui se cultive dans le silence voit se révéler le Dao.

Lü Zhen Ren s’inter- vient à protéger les au- Avec persévérance, la

rogeait sur la signification tres Vertus relatives à pratique du perfectionne-
de: « Saisir ce point cru- l’Eau, au Feu, au Bois, ment de soi finit par ap-
cial ». porter des
Il s’agit de saisir le résultats,
pouvoir merveilleux de la dès lors on
Vertu-Terre. réunit les
cinq Vertus
Celle-ci est capable
dans un
d’envelopper les autres
tout, on les
Vertus et de s’unir har-
met ensem-
monieusement à elles.
ble.
Il est à craindre que
Lorsque
les hommes restent dans
les cinq
l’ignorance et ne com-
au Métal. Vertus réintègrent leur
prennent rien de cela.
Et inversement, les Corps originel, Ben Ti,
Par contre, si
Vertus des quatre Élé- leur Essence, on dé-
l’homme saisit ce point
ments dont les capacités couvre alors une har-
crucial par une espèce
sont parachevées vien- monie sans faille, un
d’illumination, il en ré-
nent à leur tour entretenir rayonnement sans en-
sulte que la Vertu-Terre trave.
la Vertu-Terre.

11
 «A u - d e l à d e t o i e s t l a s o u r c e d u b i e n , u n e s o u r c e q u i p e u t t o u j o u r s j a i l l i r , s i t u
creuses toujours. »
Marc Aurèle

C’est ainsi qu’il faut De plus son contenu pas nommable ni des-
comprendre le sens de ne se prête pas à la des- criptible.
l’expression : « Atteindre cription. C’est pourquoi on la
le domaine de l’Harmo- Lorsque ce domaine désigne spécialement
nie parfaire, Yuan sous le nom de Dao.
Rong». Tai Shang disant :
A ce stade, « Le Dao est une dé-
l’œuvre de perfec- nomination forcée ».
tionnement de soi On devrait com-
est totale, com- prendre le sens de
plète. cette expression par
En effet, le Ciel ce qui vient d’être ex-
et la Terre convergent est atteint, il est vrai qu’il primé.
vers le Cœur. n’existe pas d’autres pra-
Si l’on néglige le per-
Si l’homme, par son tiques auxquelles se
fectionnement de soi, on
effort de perfectionne- consacrer.
ne se dirige pas vers le
ment, réussit à atteindre Cependant, on ne Dao.
le domaine de l’Harmo- peut pas relâcher son ef-
On n’a pas non plus
nie parfaite, il détient la fort pour sauvegarder les
de quoi se réaliser.
totalité des Cinq Vertus. acquis.
Il est dit : « Le Dao ré-
La pratique
side en cela ». Qui dirait
de la sauve-
le contraire ?
garde des ac-
J’espère que tous
quis implique
ceux qui désirent obtenir
la culture si-
ces Vertus s’aident eux-
lencieuse et
mêmes en retenant cet
continuelle de
enseignement pour at-
la totalité des
teindre enfin la porte du
Vertus jusqu’à
Dao parfait.
La profondeur des ce qu’elles deviennent
tellement solides qu’elles Qu’ils ne me déçoi-
Cinq Vertus est à ce
point insondable qu’elle ne se désagrègent pas. vent pas par rapport à
toutes les peines que je
ne se laisse ni voir ni de- La chose mystérieuse
me suis données en rédi-
viner. et subtile en cela n’est
geant ce texte.

12
 «Qu'y a-t-il de pénible à retourner d'où l'on vient ? Il vivra mal celui qui ne saura pas mourir. »
Pi Shu 脾俞 , 20V.
Introduction
Pi Shu, 脾俞 veut dire litté-
ralement : « Point Bei Shu de la
Rate ».
C’est un des points les
plus important du corps au re-
gard de l’importance de la
Rate qui est à la racine du «
Ciel Postérieur », de l’acquis.
On le nomme aussi Shi Yi
Jiao Zhi Wan,十一焦之間.
La Rate est responsable de
la charpente de notre corps.
Elle produit Jing, Qi, Xue et
les liquides organiques.
C’est un point que l’on toni-
fie ou que l’on travaille au moxa
car les problèmes de Rate sont
plutôt liés à un état Xu de celle-
ci.
Au chap. 29 du Su Wen il
est dit : « les membres reçoivent
de l’énergie, du Qi devant pas-
ser par la Rate avant de gagner
les méridiens. Si la Rate est
souffrante, elle ne peut mettre
en circulation les humeurs de
l’énergie et les membres sont
privés du Qi des aliments et le
souffle s’affaiblit de jour en jour,
les voies du pouls s’imperméa-
bilisent et les muscles et les os,
les chairs deviennent inutilisa-
bles ».
C’est un des grands
points quand il s’agit de parler
de prévention ou d’antivieillis-
sement.
Caractéristiques
C’est le point Shu, d’assen-
timent de la Rate.
Il s’agit donc d’un point très
important qui agit très rapide-
ment et directement sur la rate.
Il faut se rappeler que les
points Shu peuvent aussi servir
d’élément de diagnostic.
Quand leur palpation est
douloureuse, cela peut sous-en-
tendre que l’organe qui lui ap-
partient est déséquilibré.
Ils ont une action durable et
on peut leur appliquer très sou-
vent la moxibustion.
Dans le Lingshu, au chapi-
tre 51 intitulé : « Les points shu
du dos » il est dit : « Huangdi de-
manda à Qibo : J’aimerais en-
tendre parler des points shu des
cinq organes qui sortent dans le
dos1.
Qibo répondit : Le grand
point (大腧 dashu) du thorax se
situe des deux côtés de l’apo-
physe de la première vertèbre (
杼 骨 zhugu), le point shu du
poumon se situe des deux côtés
de la troisième vertèbre dorsale,
le point shu du coeur se situe
13
Sénèque
des deux côtés de la cinquième
vertèbre dorsale, le point shu du
diaphragme se situe des deux-
côtés de la septième vertèbre
dorsale, le point shu du foie se
situe des deux côtés de la neu-
vième vertèbre dorsale, le point
shu de la rate se situe des deux
côtés de la onzième vertèbre
dorsale, le point shu du rein se
situe des deux côtés de la qua-
torzième vertèbre dorsale.
Tous ces points se situent à
une distance de trois pouces de
chaque côté du rachis.
Il faut examiner pour les lo-
caliser. Si, en appuyant dessus,
il y a une douleur qui répond à
l’intérieur, c’est le point shu.
On peut y faire des moxas,
mais on ne peut pas puncturer.
Si le souffle est surabondant (盛
sheng), on disperse ; s’il est vide
(虛 xu), on tonifie.
Quand on tonifie par la
moxibustion, on ne souffle pas
sur le feu, mais il faut le lais-
sers’éteindre de lui-même.
Quand on disperse par la
moxibustion, on souffle rapide-
ment sur le feu, on tapote le
moxa et il faut laisser le feu
s’éteindre. »
Localisation
Il est situé dans le dos, sous
l’apophyse épineuse de D11, à
1.5 distance de celle-ci.
Pour localiser le point, le
sujet doit être assis, tête et dos
en rectitude.
Sun Si Miao dit : « Le point
Pi shu n’a pas d’emplacement
précis. Celui-ci varie selon les
mois et la saison. On applique la
moxibustion au point shu du vis-
cère correspondant à la saison
qui est alors le point shu de la
rate (pishu) ».
 « Ne rends pas tes souffrances plus fortes encore, ne te charges pas de plaintes, légère est la douleur si
l'imagination ne la grossit. »
Fonctions thérapeutiques
Ce point a pour action de :
•Tonifier la Qi de la Rate.
•Renforcer l’Estomac.
•Chauffer et tonifier le Yang
de la Rate.
•Eliminer l’humidité.
•Arrêter les évacuations
anormales
•Abaisser les reflux
•Éliminer les ballonnements
Principales indications
Du fait de l’importance de ce
point, ses indications sont très
étendues. Citons :
•Les douleurs costales.
•Les distensions abdomi-
nales
•Les problèmes de jaunisse.
•Les vomissements.
•Les diarrhées, la dysente-
rie.
•L’indigestion.
•Les œdèmes.
•Du sang dans les selles.
•Les lombalgies.
•Les palpitations.
•L’insomnie.
•Les nausées.
•Ptose de l’estomac.
•Epuisement.
•Hépatite.
•Règles irrégulières.
•Aménorrhées.
•Pertes blanches.
•Hémorragie utérine.
•Fatigues avec envie de
s’allonger.
•Mange beaucoup mais
reste maigre
•Ascite
•Sensation d'enflure sous
axillaire
Quelques applications
*Les dérèglements de la
Rate sont souvent liés à des blo-
cages par excès d’humidité, des
Sénèque
blocages alimentaires, des états point Pi shu (20V). »
d’épuisement, le Foie qui at-
taque la Rate, les vides de Yang Quelques combinaisons
et les états Xu de l’Estomac.
Parmi de très nombreuses
C’est un point qui soigne combinaisons une qui est inté-
en priorité les problèmes de
ressante est le couplage 20V,
digestion, les atteintes chro- 23V et le 4JM, Ming Men.
niques et certaines maladies
du sang comme le purpura.
*Des études récentes ont
montré que la puncture de Pi
Shu induit un effet régulateur
sur le fonctionnement de l’Es-
tomac plus puissant que le
36E.
Il peut ramener à un niveau
normal les taux d’acidité dans le
corps.
La puncture de ce point per-
met aussi d’augmenter les pla- Ces points tonifient les
quettes sanguines. Reins et renforcent le Yang.
Jiayi jing dit: « Ballonne- Ensembles, ces trois points
ments, plénitude abdominale, sont souvent employés pour
traiter les déficiences simulta-
nées de la rate et des Reins, l’in-
suffisance de Hou Tian, l’innée
ou Ciel Antérieur, le Xu Lao qui
est une déficience consomptive
ou état de fatigue et d’épuise-
ment du corps avec toux, mai-
greur, faiblesse…
Il ne faut pas alors hésiter à
chauffer ces points.
Jiayi jing au chapitre 7 ini-
borborygmes et souffle court
provoqués par les maladies qui tulé « Maladies convulsives pro-
atteignent la rate, l’estomac et le voquées par l’attaque du vent et
gros intestin » du froid et de l’humidité du
taiyang» dit :
« La circulation des gaz,氣
qi dans le gros intestin qui res- « Les maladies convulsives
fébriles relèvent des [points] Pi
semble à une tasse renversée
quand on appuie dessus, la cha- shu (20V) et Shen shu (23V). »
leur intestinale qui entraîne des
douleurs à l’estomac, le froid du
souffle de la rate, les contrac-
tions des quatre membres,
l’anxiété et le manque d’appétit
relèvent du point Pi shu (20V). »
- Dans le chapitre 6 intitulé
« Syndrome émaciation-soif (消
渴 xiaoke) et ictère causés par le
débordement des cinq souffles »
il est dit:
« L’ictère avec tendance aux
bâillements, plénitude à l’hypo-
chondre et nausées relève du
14
 «Le temps guérit les douleurs et les querelles parce qu'on change, on n'est plus la même personne. »
Questions-Réponses
Pourquoi le mouvement est un des éléments central dans les méthodes de prévention? Suite.
Après avoir passé en revue
une serie de neuf mouvements
susceptibles de mobiliser toutes
les articulations de notre corps,
nous allons nous interresser au
Qi Gong.
L’essence du Qi Gong.
Depuis des temps immémo-
riaux, dans leurs méthodes aussi
bien préventives que curatives,
les différentes civilisations ont mis
en place, des séries de mouve-
ments qui avaient comme voca-
tion d’aller encore plus loin que
cette série de neuf mouvements.
En Inde, on a appelé ce type
de gymnastique le Yoga et en
Chine le Qi Gong.
Que cela soit l’une ou l’autre
de ces pratiques, leurs finalités
seront la même.
Une pratique assidue donnera
des résultats équivalents.
Cependant, attention de ne
pas chercher trop rapidement à
atteindre certaines postures de
Yoga.
Si vous débutez ce type de
pratique vers la cinquantaine, vos
articulations seront évidemment
plus raides, et vous risquez de
déclencher certaines pathologies
articulaires.
Nous verrons que les Qi Gong
seront alors peut-être plus adap-
tés chez de nombreuses per-
sonnes.
Le Qi Gong. Tout le monde en
a entendu parler.
Mais il est vrai que l’on s’y
perd un peu.
En effet, il existe des milliers
de Qi Gong, autant que de maî-
tres chinois et quand vous allez-
en connaître les lois essentielles,
vous pourrez, pourquoi pas, créer
votre propre série.
Étudions cela de plus près et
prenons l’exemple suivant :
Vous décidez de monter vos
deux mains, bras tendus devant
vous, jusqu’à la verticale et de les
redescendre sur les côtés, de
telle manière que les mains épou-
sent la forme du corps.
C’est un Qi Gong.
Si vous visualisez le mouve-
ment de votre poignet, il est tantôt
en hyper flexion, puis en hyper
extension.
De même le coude sera à un
moment complètement fléchi et
un autre moment étendu.
Pascal
 
Enfin, vos épaules vont faire une « compétence inconsciente
un mouvement complet de rota- », un geste automatique sans im-
tion externe.
Avec un seul mouvement,
vous venez de faire travailler trois
articulations !
Une bonne série de Qi Gong
devra être à même de faire tra-
vailler toutes les articulations,
dans le but d’en conserver la
souplesse.
Mais, comme le corps est par-
couru par un maillage de réseaux
énergétiques, cette mobilisation plication du Shen, de la pensée,
articulaire va aussi agir sur les dif- vous n’êtes plus que « respiration
férents méridiens du corps et en ».
mobiliser l’énergie. Et pendant une série qui dure
D’où le nom donné à ce type Quinze-Vingt minutes, vous avez
de mouvements, « Qi » voulant respiré plus d’une centaine de
dire énergie et « Gong », mouve- fois sur les trois cents cycles res-
ment. piratoires « en pleine conscience
En Chine, quand on va tôt le
matin dans les espaces publics,
on voit un très grand nombre de
pratiquants et ce qui interpelle et
dérange un peu l’occidental, c’est
l’extrême lenteur de ces mouve-
ments!
La vie moderne, tout en explo-
sion du Yang nous incite à mettre
en œuvre des pratiques qui ne
supportent pas le ralenti : on
court, on saute, vite, toujours plus
vite.
Reprenons le même mouve-
ment : quand vous montez les
bras jusqu’à la verticale, vous ins-
pirez très lentement en esseyant
de faire une respiration ventrale.
Lorsque les bras redescen- » que vous devriez faire dans la
dent sur le côté, vous expirez tout journée.
aussi lentement. Non seulement le Qi Gong
C’est pour cela que le mouve- libère la circulation de sang et
ment est lent. Il est juste rythmé d’énergie en assouplissant les
par la respiration. Un Qi Gong articulations, mais dans une
deuxième étape il recharge la
batterie des Reins, grâce à
cette hyperventilation.
Ce type de pratique va encore
bien au-delà.
Prenons l’image d’une sphère
pour représenter le conscient,
nos facultés cognitives, l’ensem-
ble des informations reçues par
nos cinq sens et à l’intérieur une
autre sphère, celle du subcons-
cient avec, au plus profond d’elle,
notre âme spirituelle, le Hun.
est avant tout dirigé par la res- Notre mode de vie « moderne
piration. » a pour conséquence de créer
une véritable armure du
À tel point que lorsque la série
que vous avez choisi de pratiquer conscient nous empêchant
est devenue en quelque sorte d’écouter la « voix de l’âme ».
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 «Un homme ne doit jamais rougir d'avouer qu'il a tort ; car, en faisant cet aveu, il prouve qu'il est plus sage au-
jourd'hui qu'hier.»
J.J.Rousseau

Une fois atteintes, les deux Ensuite, les mouvements au- brocard », le « jeu des cinq ani-
premières étapes du Qi Gong, ront une certaine « rondeur » maux » obéissent à ces critères.
celui-ci devient un véritable exer- pour que l’énergie puisse circuler Lorsqu’un maître vous a en-
cice de « méditation en mouve- plus librement, avec fluidité. seigné une série, c’est celle que
ment ». Mais si au départ, une raideur vous allez devoir pratiquer quoti-
Petit à petit, à force de pra- articulaire vous empêche d’accé- diennement, pourquoi pas toute
tiques quotidiennes, nous cas- der au bon mouvement, cela n’a votre vie.
sons cette armure et nous créons aucune espèce d’importance. Et un jour, si vous avez le
ainsi un entonnoir entre conscient Et même, du fait de la symé- temps ou l’envie, vous pouvez
et subconscient. trie du mouvement, cela pourra vous initier au « Tai chi Chuan ».
Notre maître nous enseignait être un excellent moyen pour ré- C’est aussi bien un art martial
que chacun d’entre nous possède cupérer la totale amplitude de qu’un Qi Gong amélioré, un en-
un certain nombre de dons, et l’articulation enraidie. chaînement composé d’une série
une des conséquences de ces En réalité, le Qi Gong peut, en de quatre-vingts à cent quatre
pratiques est de les faire remon- effet, comporter un certain « dan- mouvements.
ter à la surface. ger » que lorsqu’on le pratique Pour faire court, il s’agit du «
dans le but d’obtenir quelque summum des Qi Gong ».
chose, un pouvoir, un don.
Mais pour l’apprendre, il
À ce moment-là, l’esprit est convient d’avoir un maître, le voir
tendu. De même, si on se une ou deux fois par semaine et
concentre pour amener l’énergie se donner deux ou trois années
dans tel ou telle zone de l’orga- pour maîtriser cet art.
nisme, on risque de générer des
stagnations localisées. Une série de Qi Gong peut
s’apprendre en quelques se-
À partir du moment où on maines.
pratique dans le but de conser-
ver une bonne santé, en lâ- La pratique quotidienne des
chant prise, en étant dans le Qi Gong peut devenir l’élément
ressenti, un Qi Gong ne pourra essentiel dans la batterie des mé-
Mais surtout, nous arrêtons qu’avoir des effets positifs sur thodes de prévention de la mala-
pendant le laps de temps de la die d’Alzheimer et dans « l’art de
pratique de « penser », nous met- bien vieillir ».
tons en veille notre ordinateur qui Par ses actions conjointes de
est trop souvent au bord de libération de circulation de sang
l’échauffement, du « burnout ». et d’énergie, de recharge de la
Souvent, de fausses idées batterie des Reins, de change-
sont véhiculées quant à ces pra- ment de notre profil mental et
tiques. psychologique, cette pratique va
D’aucuns vont mettre en nous permettre de vivre la der-
avant la dangerosité de pratiques nière partie de notre vie, en toute
en solitaire sans être en perma- sérénité.
nence dirigée. La seule vue de ces cente-
Certes, il faut au départ un notre santé. naires, en Chine, qui pratiquent
professeur, un maître qui nous au quotidien et dont on sait qu’ils
apprenne une série. Mais une fois De même, il ne faut pas tom- ne finiront pas séniles, devrait
la série bien intégrée, il faut sa- ber dans l’écueil occidental du « nous donner l’envie de pratiquer
voir se détacher de la perche. toujours plus ». cet « art de santé » le plus régu-
Nul besoin de devenir un « lièrement possible.
La pratique du Qi Gong est
un acte solitaire. collectionneur de mouvements ».
On doit être seul, face à soi- Pour citer une phrase très (à suivre)
même, en étroite relation avec connue dans la pratique des arts
la Terre mère et le Ciel créateur. martiaux : « Je n’ai pas peur de la
personne qui connaît mille tech-
Peut-on imaginer que, parce niques, mais qui ne les a pratiqué
que le mouvement n’atteint pas qu’une seule fois. Mais je crains
une certaine perfection, nous al- plus que tout celui qui ne connaît
lons « tomber malades ». qu’un seul coup, mais qui l’a pra-
En réalité, si on vous de- tiqué mille fois ».
mande au départ une certaine Il convient juste d’apprendre
justesse, c’est pour que vous une série qui « fasse travailler
soyez focalisé sur le mouvement toutes les articulations, qui agisse
afin de disperser toutes les idées sur tous les méridiens énergé-
parasites. tiques et sur tous les organes in-
Cela vous permet progressi- ternes ».
vement de faire le vide dans le Des séries très connues en
mental. Chine comme les « huit pièces de

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