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Droit de la communication

Introduction
On dit souvent que le droit de la communication n'existe pas, il y a pourtant une abondance de réglementations sur
les activités de communication, mais pas de droit en tant que tel.

Le droit de la communication régit l’ensemble des activités de publication ou de mise à disposition publique de
messages, quelle qu'en soit la forme : orale, écrite, sonore, audiovisuelle, électronique ; ou l’auteur : professionnel
des médias ou simple citoyen amateur.

La connaissance de ce droit est donc utile au citoyen dans l’exercice de sa liberté d’expression, notamment sur les
services de communication publique en ligne, tels que les réseaux sociaux.

La réglementation n’est pas l’objet d’un droit à part (ex : droit des affaires). Il n’y a pas non plus de principes
fondamentaux en droit des médias. Il n’y a pas de fondement théorique, de doctrine établie mais il y a une
dispersion matérielle des textes. Les textes sont multiples, surabondants, parfois instables. Il n’y a pas de code
officiel du droit de la communication qui serait de nature à faciliter l’accès à la règle (ex : accès au droit de la famille
dans le code Civil).

Le droit de la communication emprunte ses règles à différentes branches du droit. Il y a eu plusieurs projets de
codification qui n’ont jamais abouti. D’abord parce qu’il n’y a pas la même unité intellectuelle que dans les autres
droits. Les textes sont changeants pour s’adapter à une évolution des techniques. Ce qui donne le plus d’unité à ce
droit, c’est son objet.

Du point de vue juridique, c’est la publication qui est constitutive de la communication. Elle est tout ce qui est
publié. Dans ce domaine, la publication est la résultante d’un faisceau d’indices, de critères.
Ex : le nombre d’exemplaires ; la nature du lieu dans lequel le message est diffusé ; le nombre de destinataires...

Selon que la communication est publique ou privée, le droit de la com jouera ou ne jouera pas. Le champ
d’application des textes n’est pas toujours clairement défini. Et ses notions non plus. Toutefois, on peut énumérer
quelques voies de communication comme le droit de la presse, de la radio, de la télévision, d’Internet. Peu importe
le contenu publié, les limites de ce droit sont l’absence de définition même de son objet et l'absence de codification.

Pour un véritable droit des médias, il faudrait une meilleure définition de l’objet (du contenu, des tenants et
aboutissants), de la notion de publication. Il faudrait aussi une meilleure unité intellectuelle. Enfin, il faudrait la
capacité d’englober des usages, qui seraient susceptibles, par la suite, de se réadapter à chaque évolution. Certains
usages se codifient (deviennent des textes) et d’autres subsistent seulement en fonction des territoires : ces derniers
sont des coutumes et traditions.

Ex : un avocat doit plaider avec sa robe. C’est une règle maintenant codifiée qui est issue d’un usage ancien
(chercher)
Ex : biens sectionaux en campagne

Une codification matérielle faciliterait le travail et permettrait d’identifier les principales sources du droit de la
communication. C’est assez difficile à mettre en place.

Ex : la loi du 30/09/1986 sur la télévision a été modifiée 60 fois depuis sa promulgation

La science politique parle des systèmes institutionnels médiatiques d’information. Le statut des médias est cause et
conséquence des régimes politiques. On a parlé des médias comme d’un quatrième pouvoir.

Rappel :

La répartition des pouvoirs est régie par la Constitution du 4/10/1958.

Exécutif = décrets, arrêtés ministériels, circulaires


Législatif = Parlement = AN + Sénat
Judiciaire = indépendant (revoir droit 1e année pour compléter schéma judiciaire)
Le droit français de la communication trouve sa cohérence dans son objet soit la publication. Le droit de la
communication n’a pas de frontières. Nombre de nos dispositions législatives ne sont que la transposition des
directives communautaires sur la télévision ou sur les droits d’auteur.

Ex : L’Europe impose des directives à ses membres. La France a dû prendre des dispositions législatives en tenant
compte des souhaits de l’Europe. Un pays ne respectant pas cette obligation est mis en demeure puis sanctionné.

Dans les principes du droit français des médias, pour autant qu’on puisse leur trouver une formulation explicite, on
trouve le principe de la liberté d’expression et celui du droit à l’information.

Cette liberté d’expression fait l’objet d’une affirmation. Ce principe comporte nécessairement la définition de
certaines limites pour établir un équilibre. Ce principe est énoncé dans l’article 11 de la Déclaration des Droits de
l’Homme et du Citoyen du 26/08/1789 :

“La liberté de communication est garantie de tous les autres droits.”

S’il n’y a pas possibilité de débattre, il n’y a pas de démocratie. Les médias sont comme un contrepouvoir. Ils ont un
rôle de dénonciation des dysfonctionnements à condition de ne pas se prendre pour des juges. Il appartient aux
médias de surveiller le fonctionnement de l’organisation judiciaire mais pas de prendre sa place.

Il est question des modes d’expression de l’époque mais ils sont facilement étendus aux nouveaux moyens
d’expression. Dans la réalité pratique, il y a des nuances dans l’expression de tout citoyen. Il y a également des
exceptions à cette liberté. L’expression, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi,
renvoie à la notion de responsabilité.

Lorsque la loi aura déterminé une faute, le juge, dans le cadre d’un contrôle répressif, sanctionnera cet abus. Ce
mécanisme de contrôle a posteriori n’est pas contraire au principe de liberté d’expression. La liberté d’expression a
une valeur fondamentale. Elle est affirmée dans la DDHC et elle fait partie du bloc de constitutionnalité. Toute
disposition législative se doit d’être conforme à ce principe.

La Constitution est précédée d’un préambule dans lequel figure la DDHC de 1789. C’est pourquoi on parle de bloc de
constitutionnalité. Le Conseil Constitutionnel se positionne pour dire si la loi prise par les parlementaires est
conforme ou pas à la Constitution.

Ex : Michel Charras (ancien maire de Puy-Guillaume et conseiller de Mitterrand), maintenant décédé, y a siégé.

Le droit à l’information désigne le fait que toute personne a un droit de regard sur ses propres données. Quiconque
met un œuvre un fichier ou un traitement de données personnelles est obligé d’informer les personnes fichées de
son identité, de l’objectif de la collecte d’information, de son caractère obligatoire ou facultatif, des destinataires des
informations, des droits reconnus à la personne et des éventuels transferts de données vers un pays en dehors de
l’Union Européenne. La CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) en est l’organe régulateur.

Les grandes dates de l‘histoire de la radio :

• 22 février 1857 : naissance de Henrich Rudolf Hertz, physicien allemand. Il vérifie et développe la théorie de
Maxwell sur la nature électromagnétique de la lumière. Il met en évidence l’existence d’ondes électromagnétiques
en fabriquant un oscillateur qui est capable de détecter les ondes radioélectriques.
• 30 novembre 1858 : naissance de Jagadisch Chandra Bose, pionnier de la radiodiffusion sans fil. Il étudie les ondes
radio et l’optique hyperfréquence.
• Octobre 1866 : Réginald Fessendem l’inventeur de la radiodiffusion et le pionnier de la radio
• 7 mai 1895 : première présentation du récepteur radio par Alexandre Popov, un ingénieur russe.
• Mars 1896 : date d’anniversaire de la première émission télégraphique audio de Marconi. Ce dernier était célèbre
pour sa contribution au développement du télégraphe. Il a déposé différents brevets, notamment sur la télégraphie
et les ondes hertziennes.
• 1898 : Bertolt Brecht, poète et dramaturge, suggère que la radio devienne interactive en faisant de ce moyen de
distribution un outil de communication.
• Avril 1912 : naufrage du Titanic. On prend conscience de l’importance du rôle de la radiotélégraphie dans le
sauvetage de nombreux passagers.
• Août 1912 : vote d’une loi aux USA sur la réglementation de la radiodiffusion qui est considérée comme un bien
commun réglementée.
• Août 1920 : l’Argentine marque sa première journée officielle de la radiodiffusion.
• Octobre 1922 : création de la BBC (British Broadcasting Company), première organisation de radiodiffusion
nationale au monde.
• Décembre 1923 : première diffusion radio en Afrique du Sud, à Johannesburg.
• 1927 : transmission radio au Kenya.
• 30 octobre 1938 : aux USA, première diffusion de la pièce radiophonique d’Orson Wells intitulée “La guerre des
mondes”
• 13 février 1946 : anniversaire de la création de la radio des Nations Unies.
• 28 Août 1963 : discours de Martin Luther King au Lincoln Memorial qui marque un tournant décisif dans le
mouvement américain des droits civiques.
• 24 mars 1980 : meurtre d’un archevêque au San Salvador qui s’appelait Oscar Romero, grand communicateur qui
démontra l’utilité de la radio dans la promotion et la défense des droits de l’homme.

Le droit de la presse
Introduction
L’auteur seul a le droit de réunir ses articles et ses discours en recueil et de les publier ou d’en autoriser la
publication sous cette forme. Pour toutes les œuvres publiées dans un titre de presse au sens de l’article L132-35 du
code de la propriété intellectuelle (CPI), l’auteur conserve, sauf stipulation contraire, le droit de faire reproduire et
d’exploiter ses œuvres sous quelque forme que ce soit, sous réserve des droits cédés dans certaines conditions.

Le CPI protège la propriété littéraire et artistique mais aussi la propriété industrielle (innovation) : droit d’auteur pour
les romans, protection des dessins de mode, dépôt de brevets...

Dans tous les cas, l’exercice, par l’auteur, de son droit, suppose que cette reproduction ou cette exploitation ne soit
pas de nature à faire concurrence à ce titre de presse.

En ce qui concerne les œuvres de l’esprit publiées dans les journaux et les recueils périodiques de tout ordre et par
les agences de presse, la rémunération de l’auteur, lié à l’entreprise d’information par un contrat de louage
d’ouvrage ou de service, peut également être fixée forfaitairement.

On entend par titre de presse, l’organe de presse à l’élaboration duquel le journaliste professionnel a contribué ainsi
que l’ensemble des déclinaisons du titre, quel qu'en soit le support (presse écrite ou en ligne...), les modes de
diffusion (formes d’abonnement divers, kiosque...) et de consultation.

Sont exclus les services de communication audiovisuels au sens de l’article 2 de la Loi du 30 septembre 1986 relative
à la liberté de communication. -> nuance : un flash info relève de la presse mais pas une vidéo.

Est assimilé à la publication dans le titre de presse, la diffusion de tout ou partie de son contenu par un service de
communication au public, en ligne ; ou par tout autre service édité par un tiers dès lors que cette diffusion est faite
sous le contrôle éditorial du directeur de la publication.

Sous réserve des dispositions de l’article L121-8, la convention qui lie un journaliste professionnel ou assimilé au
sens des articles L7111-3 suivants du code du travail, c’est-à-dire qui contribue de manière de permanente ou
occasionnelle à l’élaboration d’un titre de presse, et l‘employeur, emporte, sauf stipulation contraire, cession à titre
exclusif à l’employeur des droits d’exploitation des œuvres du journaliste réalisées dans le cadre de ce titre qu’elles
soient ou non publiées. -> en étant lié par un contrat avec un employeur, un journaliste ne peut pas revendiquer de
droits sur l’œuvre rédigée dans le cadre de son travail (sauf stipulation contraire).

Laure Adler -> l’heure bleue


L’exploitation de l’œuvre du journaliste sur différents supports dans le cadre du titre de presse défini par l’article
L132-35 du CPI a pour seule contrepartie le salaire pendant une période fixée. Cette mesure répond aussi à l’article
L222-1 du code du travail.

L’exploitation de l’œuvre dans le titre de presse, au-delà de la période qui a été prévue par l’article L132-37 du CPI,
est rémunérée sous forme de droits d’auteur ou de salaire, dans des conditions qui seront déterminées par l’accord
d’entreprise (contrat individuel ou convention collective). -> le code du travail prévoit seulement une réglementation
générale. Les conventions collectives (négociations générales entre les syndicats d’employés et les syndicats
patronaux puis plus particulières selon les branches – branche marketing // ouvrière par exemple) réglementent les
activités professionnelles de manière plus spécifique.

L’exploitation de l’œuvre du journaliste doit comporter des mentions qui permettent une identification du
journaliste, et si l’accord le prévoit, du titre de presse dans lequel l’œuvre a été initialement publiée. -> signature de
l’article et crédits photo. Cette signature permet aussi de reconnaître le droit de réponse du public.

Lorsque l’auteur d’une image fixe est un journaliste professionnel qui tire le principal de ses revenus de l’exploitation
de telles œuvres et qui collabore de manière occasionnelle à l’élaboration d’un titre de presse, la cession des droits
d’exploitation ne s’applique que si cette œuvre a été commandée par une entreprise de presse (avec contrepartie
pécuniaire).

Les droits d’auteur, qui sont mentionnés à l’article L132-38 du CPI, n’ont pas le caractère de salaire. Ils ont une
détermination particulière qui est réglementée par les articles L131-4 et L132-6. -> pourcentage défini entre l’auteur
et l’éditeur (qui est susceptible d’augmenter tant que les ventes augmentent puisqu’il y a un coût de départ que
l’éditeur doit rentabiliser).

Le domaine du droit d’auteur a été quelque peu bouleversé par Internet. Les privilèges qui étaient accordés aux
imprimeurs aux XVe et XVIe siècle ont précédé les droits reconnus aux auteurs, d’abord par la jurisprudence du
milieu du XVIIIe siècle, puis par différentes lois intervenues en 1791 et 1793 (stigmates de la période révolutionnaire)
et par la jurisprudence qui a été rendue entre 1800 et 1957 (à partir de 1800, l’imprimeur a été perçu comme une
sorte d’ennemi naturel de l’auteur). La Loi du 11 mars 1957 cherche à protéger l’auteur dans ses rapports avec
l’éditeur.

L’économie de l’édition a profondément évolué au cours des dernières années. Les règles du CPI qui régissent les
rapports contractuels entre les auteurs et les éditeurs doivent être revus en conséquence. D’autant plus qu’Internet,
avec l’apparition des liseuses électroniques puis des livres électroniques, est en train de bouleverser le modèle
économique sur lequel reposait l’édition traditionnelle.

Jean-Noël Jeanneney -> conférence sur la cohabitation du livre numérique et du classique

Internet a bouleversé le marché et le monde de la presse et la première Loi HADOPI du 12 mai 2009 a modifié la
législation applicable aux journalistes afin de les adaptés aux nouvelles évolutions.

Section première : l’industrie du livre et de la presse


Paragraphe premier : l’origine et l’évolution de l’imprimerie, de l’édition et de la presse

• La Chine serait le berceau de la typographie où elle aurait été inventée au XIe siècle par un forgeron.
• Johannes Gutenberg (1400 – 1468) est, quant à lui, crédité de l’invention de l’imprimerie en Europe. En 1455, il
imprime son premier livre, une Bible, dont 49 exemplaires subsistent aujourd’hui. En 1468, seulement 6 villes
avaient leur imprimeur. 30 ans plus tard, il y en avait 250.
• A Paris, la première imprimerie est créée en 1470 à l’initiative du prieur de la Sorbonne.
• Les premiers imprimeurs étaient à la fois éditeurs et libraires. L’imprimerie faisait beaucoup d’actes de commerce.
• 1798 : invention de la machine à fabriquer le papier.
• 1816 : invention de la rotative (machine en imprimerie).
• Avec la Révolution française, la libéralisation des métiers du livre s’accentue. L’éditeur va se séparer de l’imprimeur
qui est le simple fabricant et également du libraire.
• 1826 : fondation des éditions Hachette
• 1852 : fondation des éditions Larousse.
• Loi du 11 mars 1957 qui protège l’auteur de l’éditeur.
• Il fallait également protéger les œuvres musicales, les artistes interprètes, les producteurs de phonogrammes.

-> musée de la radio et du phonogramme au Château de Val à Bort-les-Orgues

Prochain cours : les aspects économiques

RATTRAPER CM3 BETTY

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L’éditeur, qu’il soit personne physique ou morale, qui prend l’initiative, contrôle et édite sous son nom des articles
ou des notes rédigées par des journalistes, par des écrivains ou des scientifiques est auteur d’une œuvre collective
sur laquelle il est investi des droits d’auteur.

C’est le cas de l’éditeur de presse qui détient les droits patrimoniaux sur les journaux et les magazines qu’il édite. Les
droits de l’éditeur sont relatifs à la publication considérée comme un tout. Les articles étant individualisés, leurs
auteurs conservent un droit personnel sur leur contribution respective dont ils peuvent se prévaloir pour en
autoriser, le cas échéant, une nouvelle édition dans des conditions posées par l’article L121-8 du CPI.

Le CPI définit une œuvre collective comme l’ouvrage créé à l’initiative d’un éditeur qui l’a réalisé avec les
contributions, certes individualisées, des scénaristes et dessinateurs mais qui en a assumé la conception générale,
qui a sélectionné et fourni et la documentation nécessaire à sa réalisation, qui a contrôlé sa conception, et
notamment le découpage thématique, qui a veillé au respect de l’objectif qu’il avait défini et qui a enfin édité, publié
et divulgué l’ouvrage sous son nom dès lors que la contribution personnelle des divers auteurs qui ont participé à
son élaboration se confond dans l’ensemble en vue duquel cette œuvre a été conçue sans qu’il soit possible
d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé sur lequel il n’avait pas le droit de regard.

Ex : un éditeur veut éditer un guide de la France touristique. Elle comprend une centaine de départements. Il va donc
contacter une personne par département en leur demandant de rédiger un article de mise en valeur avec photos
chacune. Les droits ne seront pas individualisés : ils font partie d’une œuvre collective.

Editeur, titulaire de droits d’auteur sur certains éléments de l’œuvre éditée par ses soins

Parallèlement à l’auteur, l’éditeur peut posséder des droits d’auteur sur des éléments de l’ouvrage, notamment sur
les arrangements typographiques, sur la structure physique et la couverture.

Par ailleurs, si un éditeur doit respecter le droit moral de l’auteur et s’il ne peut, de ce fait, faire arbitrairement
aucune addition ou suppression dans l’ouvrage qu’il publie, il n’en reste pas moins constant que certaines parties du
livre lui-même lui appartiennent et qu’elles sont réservées à sa publicité, telles que le verso de la couverture, à la
condition que la publicité ne nuise pas à l’ouvrage ou qu’elle n’en modifie pas sa nature.

Le droit moral = l’éditeur ne peut pas supprimer ou modifier arbitrairement une phrase sans en parler avec l’auteur. Il
peut par contre refuser de publier l’ouvrage. De surcroit, les éditeurs veulent vendre sur leur créneau, ce qui peut
aussi les amener à formuler des refus.

Le CPI protège les auteurs et ne vise les éditeurs qu’indirectement à travers le contrat d’édition. L’ombre de l’éditeur
y transparaît d'une manière assez négative car, si la loi pose des règles strictes en ce qui concerne le contrat
d’édition, c’est uniquement pour protéger l’auteur d’une forme de rapacité. L’absence d’une reconnaissance du rôle
de l'éditeur dans la loi et plus particulièrement dans la loi du 11 mars 1957 s’est traduite au niveau de la
jurisprudence, précisément en matière d’action en contrefaçon. L’éditeur n’a le droit d’agir en justice qu’en tant
qu’ayant-droit de l’auteur (il défendra donc les droits de ce dernier). Une loi du 3 juillet 1985 a étendu le champ de la
loi de 1957 aux droits voisins de celui de l’auteur, comme par exemple les artistes interprètes ou les producteurs de
vidéogrammes ou de phonogrammes. La loi du XXX ???janvier 1995 consacre un droit de reprographie, pour moitié
aux éditeurs.

Section 4 : les problèmes juridiques posés par le livre numérique


Il n’y a pas véritablement de définition légale du livre numérique, encore appelé e-book. On peut naturellement
télécharger, notamment sur la bibliothèque numérique Gallica (site de la BNF), des dizaines de milliers d’ouvrages
numérisés. La Bibliothèque Nationale de France, aussi appelée Bibliothèque François Mitterrand, se situe à Paris 13.

Appartenant à la vieille école, de par son grand âge, Jean-Noël Jeanneney (directeur de la BNF pendant un temps) a
pourtant beaucoup œuvré pour la numérisation des ressources de la BNF.

Un ouvrage numérisé n’est pas un véritable livre numérique (puisque résultant seulement des scans de l’ouvrage
original). Ce point est important et doit être souligné. Sur Gallica, on peut également télécharger différents formats.
Tous les observateurs s’accordent sur le fait que le terme livre numérique ou livre électronique est particulièrement
ambigu. Les véritables livres numériques bénéficient de formatages particuliers qui vont être destinés à faciliter leur
lecture, à la rendre plus agréable et ergonomique, ce qui implique l’existence de logiciels permettant de lire ces
formats sur la liseuse ou le lecteur.

En principe, un livre numérique n’est pas un simple livre rédigé en format Word et proposé en téléchargement dans
ce même format. Mais même formatée, l'édition de livres numériques n’implique pas les mêmes frais et mêmes
contraintes de fabrication.

Le piratage
L’édition numérique favorise le piratage des œuvres. Il risque d’arriver au texte ce que l’on constate déjà en matière
de musique, à savoir la multiplication des sites d’échange de fichiers illégaux. Durant l’été 2009, un journaliste de la
Silicon Valley a déniché, grâce à une société spécialisée dans la lutte contre le piratage, 106 exemplaires du dernier
roman de Dan Brown qui était disponible sur 11 sites différents.

Il semblerait qu’en France, certains livres soient déjà piratés. En 2009, en France, l’ouvrage Le sexe pour les nuls avait
fait l’objet de 58 000 téléchargements. Il avait dépassé l’ouvrage d’Harry Potter. Ces téléchargements avaient été
faits, en majorité par des adolescents.

Les gouvernements sont conscients des problèmes juridiques posés par ces livres numériques et piratages. Christine
Albanel, ancienne Ministre de la Culture de France, avait conduit une réflexion sur cette problématique de piratage.

La révolution induite par les bibliothèques numériques


Depuis quelques années, certaines bibliothèques en France et à l’étranger se sont lancées dans la numérisation de
leurs ressources. La plupart des ouvrages, ainsi numérisés sont mis à la disposition du public par les bibliothèques
elles-mêmes, par d'autres organismes nationaux et internationaux ou même par des associations ou personnes
privées.

Des millions d’ouvrages, des collections de journaux, de magazines, de cartes postales, de cartes géographiques sont
ainsi à la libre disposition du public, c’est-à-dire à presque 2 milliards d’internautes du monde entier. Tous les
Français, qu’ils soient lycéens, professeurs, amateurs éclairés ou simples curieux, peuvent ainsi se connecter à la
bibliothèque numérique Gallica et accéder non seulement aux ouvrages originaux de Victor Hugo et
Chateaubriand...mais aussi aux ouvrages et articles critiques consacrés à ces auteurs ou à leurs œuvres. -> Cette
numérisation rend la culture plus accessible, dans une autre dimension, et permet aussi de protéger les originaux car
on les manipule moins (un passage au scanner au lieu de photocopies incessantes).

Musée Albert Kahn de Boulogne-Billancourt : une collection de photographies extraordinaires


On peut avoir connaissance de milliers d’ouvrages dans une langue qui n’est pas la nôtre. On peut avoir accès aux
presses universitaires du Canada, pays spécialisé en sciences sociales et pionnier dans la médiation.

En 2019, l’UNESCO à Paris a lancé la bibliothèque numérique mondiale, un site internet réalisé avec la participation
de 32 institutions partenaires qui proposent un éventail unique de matériels culturels qui proviennent de
bibliothèques et d’archives du monde entier !

Le principal problème trouve sa source dans le fait que la numérisation de ces centaines de milliers d’ouvrages
coûte... des centaines de millions d'euros. La numérisation massive de ces ouvrages soulève d’épineux problèmes.

Il est souvent difficile de déterminer si un ouvrage est tombé dans le domaine public (et donc d’autoriser sa
numérisation). Théoriquement, à la date du 1er janvier 2010, tous les ouvrages des auteurs décédés avant le 31
décembre 1939 font partie du domaine public, avec un bémol, à supposer qu’ils n’aient pas bénéficié de
prolongations de guerre. Le point de départ du domaine public est le 1er janvier qui suit la période de 70 ans
décomptée à la date du décès de l’auteur. Cela pose un autre problème : on ne connaît souvent les dates de mort
que des auteurs les plus connus.

La sécurité juridique serait mieux garantie si la durée de protection des œuvres se calculait à compter de la date de
publication. Auquel cas il faudrait rallonger cette durée afin qu’un auteur écrivant assez jeune ne soit pas dépossédé
de ses droits de son vivant (soit au bout des 70 ans actuels).

La liberté d’expression
Elle est consacrée par l’article 11 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789. Il s’agit d’une
liberté fondamentale. C’est un héritage de la Révolution française. Elle est donc inscrite dans la DDHC : “la libre
communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout citoyen peut donc
parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi.”

Un professeur de droit constitutionnel, un membre du Conseil Constitutionnel = un constitutionnaliste.

Un constitutionnaliste, Jean-Philippe Derosier a écrit que “La liberté d’expression est la plus fondamentale car elle
conditionne l’exercice d’autres droits démocratiques. C’est à partir d’une expression libre qu’on aboutit à la
fabrication de la loi par le peuple souverain, et donc à la démocratie.”

La liberté d’expression est assez souple en France. C’est en cela qu’elle accueille souvent des écrivains étrangers qui
libèrent leur voix.

Trois siècles plus tard, la liberté d’expression reste un droit inaliénable pour chaque citoyen français car la DDHC de
1789 est inscrite dans le bloc de constitutionnalité. Elle figure dans le Préambule de la Constitution du 4 Octobre
1958. Elle est donc située au sommet de la hiérarchie des normes, au même titre que la Constitution du 4 Octobre
1958. Cette liberté n’est pas totalement absolue car les abus de celle-ci peuvent être sanctionnés dans la mesure où
ils nuisent à autrui.

Au XIXe et XXe siècle, la liberté d’expression était invoquée par les auteurs et éditeurs pour se protéger contre la
censure de l’Etat. Aujourd’hui, les supports d’expression se sont démultipliés grâce aux réseaux sociaux et avec eux,
les abus de l'exercice de cette liberté comme l’injure ou la diffamation.

Ces limites à la liberté d’expression sont fixées dans une loi qui aujourd’hui a plus de 140 ans : la Loi du 29 juillet
1881 sur la liberté de la presse. Cette loi sanctionne les propos écrits ou oraux comme l’injure ou la diffamation
tenus dans un cadre public.

Avant la SGM, lorsqu’une injure allait trop loin, on avait tendance à régler les différends sur le pré lors d’un duel.
Phrase de George Clémenceau au sujet de Félix Faure : “en entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui". Cette
phrase a été narrée par l’historien Bruno Fuligni, auteur du Petit Dictionnaire des Injures Politiques.
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L’injure et la diffamation sont des sujets difficiles car à celui qui accuse incombe la charge de la preuve. Il devra donc
prouver que l’infraction est bien réelle et pénalement valide alors que ce genre d'affaires peuvent être sujettes à
différentes interprétations... D’où l’importance de la jurisprudence existant dans ce domaine.

Regarder les débats à l’Assemblée Nationale les mercredis après-midi sur LCP

L’irresponsabilité pénale des parlementaires dans l’hémicycle


Principe hérité de la Révolution française, l’article 26 de la Constitution fixe une irresponsabilité pénale pour les
propos tenus par un parlementaire dans l’hémicycle.

“Pour que les élus n’aient pas peur de parler dans un hémicycle, il assure la séparation des pouvoirs et la liberté des
débats publics.” Benjamin Morel (constitutionnaliste)

Des sanctions disciplinaires sont néanmoins prévues dans le règlement des assemblées. L’article 92 du règlement
intérieur du Sénat prévoit quatre sanctions disciplinaires différentes :

- 1/ Le rappel à l’ordre
- 2/ Le rappel à l’ordre avec inscription au procès-verbal de la séance
- 3/ La censure
- 4/ La censure avec exclusion temporaire

Les sanctions disciplinaires (issues de règlements intérieurs de corps professionnels ou d’organismes de régulation
déontologique par exemple) sont complètement indépendantes des sanctions pénales (prononcées par les
juridictions).

La langue française est souvent négligée et utilisée de manière inadaptée, que ce soit dans les médias ou dans les
sphères politiques... D’où le rôle important de l'avocat dans ce genre d'affaires qui se doit de connaître les subtilités
de la langue afin de défendre au mieux son client.

Retour à la liberté d’expression


La liberté d’expression pose la question suivante : a-t-on le droit de tout dire ? Pour certains auteurs, journalistes ou
écrivains, on ne peut plus rien dire, écrire ou publier en France. On ne compte plus les polémiques où des
protagonistes de tous bords se renvoient au visage la figure du “bien-pensant" ou, de l’autre côté, la figure du
“censeur”.

Le principe fondamental de la liberté d’expression est, depuis quelques années, régulièrement sujet à interprétation.
La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse sanctionne les propos écrits ou oraux, tenus dans un cadre public.

L’association SOS Attentats est née en 1986. Sa fondatrice, Françoise Rudetzki, est grièvement blessée le 23
décembre 1983, dans un attentat au restaurant le Grand Véfour à Paris. Elle devient militante et œuvre tout le reste
de sa vie pour le droit des victimes et notamment pour leur dédommagement pécuniaire. C’est grâce à elle que les
victimes sont maintenant mieux protégées et accompagnées par le droit.

1/ L’injure est une expression outrageante, terme de mépris ou invective, qui ne renferme l’imputation d’aucun fait.
Ex : traiter quelqu’un de voleur alors qu’il n’a pas volé. Dans beaucoup de cas, il faut aller voir ce que la Cour de
cassation a dit à ce sujet. Dans un cas précis, elle a considéré que d’avoir traité quelqu’un de mesquin était injurieux
(nul besoin d’être vulgaire pour être condamné, tout dépend des circonstances).

2/ La diffamation représente toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la
considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé. L’allégation peut prendre plusieurs formes. Elle
peut être interrogative, conditionnelle, dubitative ou encore une insinuation... Ex : il semblerait que Victor soit un
voleur.
Une personne accusée de diffamation peut se défendre en apportant la preuve de la vérité des faits qu’elle avance.

3/ La provocation aux crimes et délits : ce sont soit des discours, des cris ou menaces proférés dans des lieux ou
réunions publiques soit des écrits, des imprimés mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publiques,
placards ou affiches exposés au regard du public qui auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à
commettre ladite action si la provocation a été suivie des faits.

En 2004, le tribunal de Nanterre avait débouté (débouter = en droit, rejeter la demande de quelqu’un) le gourou Rael
dans une affaire qui l’opposait à la chanteuse Ophélie Winter pour provocation non suivie des crimes. Cette dernière
avait déclaré auprès de la presse people : “je pense qu’il faut tuer Raël”. Le tribunal a considéré cette phrase comme
étant une métaphore inoffensive.

La loi sanctionne les outrages qui portent atteinte à la fonction et non forcément à la personne. L’outrage a vocation
à protéger également les corps constitués (corps de l’armée), les dépositaires de l’autorité publique (police et
gendarmerie), les personnes chargées d’une mission de service public (les ministres, élus, magistrats, enseignants...).

A l’origine, la loi de 1881 définissait aussi le délit d’outrage aux bonnes mœurs et à la décence publique, mention
supprimée en 1994 puis remplacée par l’article 227-24 du Code pénal qui punit la fabrication, la diffusion ou le
transport de messages à caractère violent, incitant au terrorisme, à la pornographie, ou de nature à porter
gravement atteinte à la dignité humaine.

4/ Les sanctions sont définies dans le Code pénal, différemment selon que ces délits sont commis dans la sphère
privée ou dans la sphère publique. Une injure ou une diffamation simple dans le cadre privé est punie d’une amende
de 38 euros minimum. Elle peut monter jusqu’à 12 000 euros si c’est une injure publique, puis jusqu’à 45 000 euros
si on touche une personne dépositaire de l’autorité publique. Une injure à caractère sexiste, raciste, homophobe,
handiphobe prononcée dans le cadre privé est passible d’une amende de 1 500 euros et de 45 000 euros assortis d’1
an d’emprisonnement si elle est prononcée publiquement.

Le délit de révisionnisme a été introduit par la loi Gayssot de 1990. Cette loi tend à réprimer tout acte raciste,
antisémite ou xénophobe. L’article 24bis de cette loi punit le délit de négationnisme et la contestation de l’existence
d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité d’1 an d’emprisonnement assorti de 45 000 euros d’amende.

Le négationnisme est le fait de nier l’existence d’un fait historique et avéré ou d’en minimiser l’ampleur. Nous
pouvons citer le génocide arménien de 1915 ou encore la réalité de la Shoah...

L’apologie du terrorisme, une infraction spécifique


La loi du 13/11/2014 durcit les sanctions des délits d’apologie et de provocation au terrorisme commis sur Internet.
C’est le fait de provoquer directement à des actes terrorisme ou de faire publiquement l’apologie de ces actes. Cette
infraction est passible de 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. La loi de 2014 permet également le
blocage administratif des sites internet qui font l’apologie du terrorisme.

Ces mêmes infractions, si commises sur des supports de presse traditionnels, sont punies d’1 an d’emprisonnement
et 45 000 euros d’amende.

En 2017, une autre loi permettra la fermeture administrative des lieux de culte lorsque les messages véhiculés
incitent à la discrimination, à la haine, à la violence, à la commission d’actes de terrorisme ou qui font l’apologie de
tels actes.

Liberté d’expression et Internet


L’essor des réseaux sociaux, qui facilite l’expression publique, a logiquement conduit à une multiplication des abus
de cette liberté. La loi AVIA de 2020 s’est révélée un échec. Ce texte fixait aux plateformes Internet un délais de 24h,
après notification par une ou plusieurs personnes (information de la plateforme), pour supprimer tout contenu
manifestement illicite... C’est-à-dire les incitations à la haine, les injures à caractère raciste ou anti-religieuses.
Le Conseil Constitutionnel avait estimé à l’époque que le dispositif de signalement par les internautes portait une
atteinte disproportionnée à la liberté d’expression et qu’il pouvait donc inciter des opérateurs de plateforme en
ligne à retirer des contenus qui leur sont signalés, qu’ils soient manifestement illicites ou pas.

Liberté d’expression et caricatures


Le genre littéraire de la caricature, bien que délibérément provocant, participe à ce titre à la liberté d’expression et
de communication des pensées et des opinions.

Extrait du jugement dans l’affaire Charlie Hebdo contre des associations musulmanes (2007) suite à la publication
des caricatures de Mahomet qui étaient parues à l’origine dans un journal danois (journal Jyllands-Posten, 2005) :

“En dépit du caractère choquant voire blessant de ces caricatures pour la sensibilité des musulmans, le contexte et
les circonstances de sa publication dans le journal Charlie Hebdo apparaissent exclusifs de toute volonté délibérée
d’offenser directement et gratuitement l’ensemble des musulmans, que les limites admissibles de la liberté
d’expression n’ont pas été dépassées.”

En France, on peut dire que se moquer d’une religion est autorisé. En revanche, s’attaquer à un groupe de personnes
en raison de leur religion est interdit. Souvent, c’est à la justice de trancher pour apprécier si les limites de cette
liberté d’expression ont été franchies ou pas. --> les humoristes, en ce sens, posent souvent question.

Le droit d’auteur
Le droit d’auteur, qui constitue une des deux tranches du droit de la propriété littéraire et artistique, est issu des
textes révolutionnaires mais il y a une loi qui l’a consacré : la Loi du 11 Mars 1957. Sa codification intervient en 1992.
Différentes directives en droit européen ont permis l’harmonisation du droit d’auteur sur le marché unique
européen.

La notion de droit d’auteur est imprécise puisqu’elle fait appel à la notion d’œuvre de l’esprit. Par exemple, une
saveur d’un produit alimentaire ne peut être qualifiée d'œuvre, faute de pouvoir obtenir de la création une
identification unique ou objective.

Pour accéder à la protection, la création doit être originale, c’est-à-dire revêtir l'empreinte de la personnalité de
l’auteur. La création doit également répondre à une exigence de forme, à la concrétisation du concept artistique,
sans forcément que cette œuvre soit achevée.

La loi dresse une liste de 14 œuvres de l’esprit. Elle est fixée dans le CPI à l’article L112-2
(lire l’article).
• livres
• brochures
• écrits littéraires, artistiques, scientifiques
• conférences, allocutions, sermons, plaidoiries
• œuvres dramatiques, dramatico-musicales, chorégraphiques, numéros des tours de cirque, les pantomines, les
compositions musicales, œuvres sans paroles, cinématographiques...
• la mode

--> Chaque type d’œuvre est ancrée dans un univers aux dynamiques particulières. D’où la spécialisation de certains
juristes sur des créneaux très restreints.

Quelles sont les prérogatives accordées au droit de l’auteur ?


Le droit moral de l’auteur, très protecteur, garantit à celui-ci le respect de son nom, de sa qualité et de son œuvre.
Ce droit est perpétuel, inaliénable, imprescriptible mais il est transmissible suite à la mort de l’auteur.
L’auteur est le seul à avoir le droit de divulguer son œuvre, c’est-à-dire de la communiquer au public. Les droits
patrimoniaux de l’auteur lui confèrent un droit qui est le monopole d’exploitation. Il dispose également du droit de
représentation et du droit de reproduction. Le droit d’exploiter une œuvre est limité dans le temps. Au décès de
l’auteur, ce droit persiste pendant les 70 années qui suivent.

--> Toute rassemblement festif qui diffuse de la musique (dont l’auteur dispose encore de son droit) doit donner lieu à
une déclaration préalable auprès de la SACEM, mais aussi a posteriori pour opérer une taxation sur les recettes
gagnées grâce à l'évènement.

L’exploitation du droit d’auteur


Plusieurs types de contrats sont à la disposition des auteurs et de ceux qui souhaitent exploiter l’œuvre. Les co-
contractants vont pouvoir choisir entre le contrat de représentation, le contrat d’édition, le contrat de production
audiovisuelle suivant le type d’œuvre.

Ces contrats doivent encadrer les droits qui peuvent être cédés. Le domaine d’exploitation est également délimité
dans son étendue mais aussi dans sa destination, quant au lieu et à la durée.

--> Ex : donner l’exclusivité à une galerie pour la diffusion d’une peinture

Les sanctions de l’atteinte au droit d’auteur


Celui qui porte atteinte aux droits patrimoniaux ou au droit moral de l’auteur commet une contrefaçon qui est
sanctionnée tant au plan civil qu’au plan pénal. On peut donc agir en contrefaçon : on peut cumuler le droit d’auteur
et un dépôt de dessin et modèle pour protéger l’apparence de nos produits. On peut également cumuler le droit
d’auteur et un dépôt de marque pour protéger une création graphique si celle-ci sert à distinguer votre entreprise de
celle de vos concurrents. C’est-à-dire si elle est, aux yeux des clients, un signe d’identification de votre produit ou de
votre service.

Si le droit d’auteur nait à partir de la date de création de l’œuvre, sans dépôt de formalité, cette œuvre doit être
originale : elle doit porter la marque de la personnalité de l’auteur. Pour assurer sa protection en cas de litige,
l’auteur doit être en mesure d'apporter la preuve de la date à laquelle son œuvre a été créée.

L’auteur a donc tout intérêt à protéger sa création. Il peut le faire en utilisant une enveloppe SOLEAU. C’est un
moyen pour déposer un brevet d’invention. Cette enveloppe, ou plutôt son contenu, constitue une preuve de la date
création d’une œuvre. On y inclut plans, croquis, dessins, épreuves, textes, photos...

Il peut également déposer ses créations auprès d’un officier ministériel ou en faisant appel à une société d’auteurs.
La protection accordée en France ne sont pas forcément les mêmes que celle reconnue à l’étranger et qu’elle n’a pas
automatique. Il faut donc se rapprocher de l’INPI (Institut National de la Protection Intellectuelle).

Le droit d’auteur impose à tout utilisateur d’une œuvre d’obtenir l’autorisation de l’auteur ou de celui qui détient les
droits pour l’utiliser. La notion d’œuvre est extrêmement large. Il s’agit de toute réalisation intellectuelle originale,
peu importe son genre, sa forme d’expression, son mérite ou sa destination. Le droit s’implique dès la création, sans
nécessité de procéder à un dépôt. -> Le dépôt n’est pas obligatoire, c’est une garantie supplémentaire.

Il faut donc tenir compte du droit d’auteur, quel que soit le sujet du contenu. Ce dernier peut être technique,
scientifique, une infographie, une prestation morale... Par prudence, l’utilisateur doit considérer que tout contenu
est potentiellement soumis au droit d’auteur et donc que son utilisation doit être autorisée. Cela ne signifie pas
automatiquement que son utilisation est payante. C’est par contre l’autorisation du titulaire des droits qui est
primordiale et celle-ci peut être gratuite voire donnée par avance à tout le monde.

L’utilisateur qui ne dispose pas de l’autorisation de l’auteur ou du titulaire des droits va commettre une contrefaçon.
L’autorisation doit être écrite pour des raisons de moyen de preuve. Cet écrit est important pour garantir la sécurité
juridique de l’utilisateur et éviter les malentendus. Le fait d’avoir acheté une œuvre, par exemple un tableau, ne
donne pas automatiquement le droit d’exploitation sur l’œuvre. Il faut donc bien distinguer la propriété matérielle
de l’objet (tableau par exemple) de la propriété intellectuelle qui appartient toujours à l’auteur.

Ni le but d’intérêt général ni le caractère gratuit ou désintéressé de l’exploitation ne permettent à l’utilisateur


d’une œuvre de s’exonérer de l’obligation de solliciter une autorisation.

Si l’œuvre est entrée dans le domaine public, plus aucune autorisation du titulaire des droits d’auteur n’est
nécessaire pour l’utiliser, même à titre commercial.

Pour les auteurs des périodes récentes, la détermination de l’entrée dans le domaine public d’une œuvre peut
nécessiter une analyse particulièrement pointue en raison de situations particulières comme l’existence d’un co-
auteur encore vivant.

La loi prévoit des cas et des utilisations que l’auteur ne peut pas interdire. Ce dernier ne peut pas interdire la copie à
usage privée ; la représentation privée et gratuite dans le cercle familial ; les parodies et caricatures ; les courtes
citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou encore scientifique.

Il existe également certaines utilisations autorisées sous certaines conditions à des fins exclusives d’illustration dans
le cadre de l’enseignement et de la recherche. Cependant, ces conditions sont d’interprétation stricte.

Le fait qu’un contenu soit accessible sur Internet notamment ne donne pas le droit de le reproduire ou de le diffuser
sans autorisation. C’est ainsi qu’une photographie qui a été trouvée sur un site web ou sur un réseau social ne peut
pas être reprise pour illustrer une brochure sans autorisation, même si on prend soin de mentionner le nom de
l’auteur et la source.

L’autorisation peut être donnée directement par l’auteur ou par un intermédiaire qui aura obtenu les droits pour ce
faire, par exemple une banque d’images. Elle peut être aussi matérialisée par le fait que l'auteur a placé l’œuvre sous
licence libre. Il s’agit donc d’une autorisation qui est donnée par avance.

L’expression ”libre de droit” n’existe pas en droit français. Elle est pourtant parfois utilisée pour renvoyer au
domaine public mais ne doit pas laisser croire, sans plus d’analyse, qu’aucune condition ne s’applique à l’utilisation
de l’œuvre.

En effet, le droit moral subsiste même pour une œuvre du domaine public. Les droits voisins peuvent avoir un
impact sur l’utilisation qui est envisagée. Il y a donc des licences libres, précisées par Creative Commons, qui
permettent un accès plus facile.

Pour rappel, le droit d’auteur peut s’appliquer même si l'œuvre n'a pas fait l'objet d'un dépôt puisque ce droit naît
de la seule création de l'œuvre. Il ne faut pas confondre le droit d’auteur et le dépôt légal qui est réalisé auprès de
la BNF et qui a pour objet la conservation du patrimoine (donc de l’œuvre).

Le copyright est le système de protection des œuvres en droit anglo-américain et qui diffère, par certains points, de
la conception française du droit d’auteur. Le terme de droit d’auteur est souvent compris comme signifiant une
somme à payer à l’auteur (ou redevance). Or, en réalité cela signifie que l’auteur dispose du droit exclusif d’autoriser
et d’interdire certaines utilisations de l’œuvre.

Cela n’exclut pas que l’autorisation soit gratuite, toutefois, cette gratuité doit être accordée sans ambiguïté de la
part de l'auteur. Elle peut résulter d’une négociation par exemple. -> Le mieux est de demander un document écrit
pour éviter tout contentieux postérieur. Les licences libres sont des autorisations données par l’auteur, par avance, et
gratuites.

Une fois entrée dans le domaine public, les effets du droit d’autoriser et d’interdire cessent. Les ayants-droits de
l’auteur (les héritiers à qui on transmet son patrimoine, familiaux ou pas) ne peuvent plus s’opposer à la
reproduction, à la représentation ou à l’adaptation libre de l’œuvre, même à titre commercial.
Le droit d’auteur impose donc à tout utilisateur d’une œuvre d’obtenir l’autorisation de l’auteur ou celui qui détient
les droits. La notion d’œuvre est extrêmement large. Il s'agit de toute réalisation intellectuelle originale, peu importe
son genre, sa forme d’expression, son mérite ou sa destination.

Exemples : écrits littéraires, scientifiques ou artistiques ; compositions musicales ; dessins ; logiciels ; œuvres d’art...

Par prudence, l’utilisateur doit considérer que tout contenu est potentiellement soumis aux droits d’auteur et donc
que son utilisation doit être autorisée. L’œuvre rentre dans le domaine public après 70 années qui suivent l’année
civile de son décès.

L’auteur peut décider de placer son œuvre son licence libre. Il donne donc cette autorisation, gratuite, à tous et par
avance. Il existe plusieurs standards de licence libre comme par exemple : les licences General Public License (GNU-
GPL) pour les logiciels et pour les créations, les licences en Creative Commons (CC).

La loi impose à l’utilisateur de mentionner le nom de l’auteur en relation avec l’œuvre ; de respecter l’œuvre en
l’utilisant dans les conditions les plus proches possibles qu’a voulues l’auteur, le respect de son intégrité et le respect
de son esprit -> pas de détournement politique ou de position contraire à la pensée de l’auteur. Qui est habilité à en
décider, qui tranche ? Souvent un arrangement à l’amiable mais ce contentieux peut aller jusqu’à l’action en justice.

L’utilisateur doit être également vigilant, s’agissant du droit à l’image des personnes et des biens, lorsque sur le
contenu apparaissent des personnes ou des biens. Par principe, l’autorisation doit être demandée pour utiliser
l’image mais aussi la voix et le nom d’une personne si celle-ci est identifiable.

Cette autorisation doit être précise concernant sa durée, ses limites territoriales, les modalités d’exploitation afin de
s’assurer que la personne a donné son consentement à toutes les utilisations qui seront faites de l’image. Le seul fait
d’avoir accepté d’être pris en photo ne vaut pas acceptation que l’image soit utilisée sur une affiche promotionnelle.

S’agissant d’un mineur, une autorisation de chacun des titulaires de l’autorité parentale est requise. Toutefois, ce
droit s’articuler avec la liberté de l’information. Ainsi, l’autorisation n’est pas nécessaire pour des prises de vue
liées à un évènement d’actualité ou pour une personnalité publique dans l’exercice de ses fonctions (ministre,
député...).

Lorsqu’un un bien, une maison, un jardin est représenté, l’autorisation de son propriétaire n’est en principe pas
requise. Toutefois, le propriétaire peut reprocher à l’utilisateur d’une photographie de son bien une exploitation qui
lui causerait un trouble anormal. Exemple : une publication de l’image de sa maison qui porterait atteinte à sa vie
privée.

En ce qui concerne les biens immobiliers constituant le domaine national, le Code du patrimoine impose désormais
que toute utilisation à des fins commerciales de ce type de bien soit soumise à autorisation préalable du
gestionnaire.

--> C’est tout autant valable pour le logo d’une des régions administratives par exemple. Le logo de la région AURA
est protégé par le Code du patrimoine. Quiconque veut l’utiliser à des fins commerciales (comme sur un produit local)
doit demander une autorisation.

En pratique, pour le droit à l’image il faut privilégier, si possible, des contenus sur lesquels ne figurent pas des
personnes identifiables. Si la personne publique souhaite faire figurer une personne identifiable, il convient de
recueillir une autorisation. Pour cela, des contrats type existent, adaptables à chaque cas.

--> Les manifestations sont des évènements dits publics, soit non soumis aux dispositions exigées par le droit à
l’image.

Il convient aussi d’avertir les participants d’un évènement du fait que des photos ou vidéos seront prises, et
d’indiquer à quelles fins elles seront prises. Il convient de ne pas réutiliser dans un autre contexte un contenu sur
lequel apparaît une personne, par exemple pour illustrer une brochure en reprenant une photo qui serait trouvée
sur les réseaux sociaux, sans l’autorisation formelle des personnes identifiables sur cette photo.

-> Une personne peut donner son autorisation à un moment M, pour une utilisation ciblée et ne pas vouloir que cette
photo soit utilisée dans un autre cadre.
Il y a lieu de conserver les autorisations en lien avec les contenus pour les futures utilisations. Il convient également
de s’interroger sur la présence d’un bien ou d’une œuvre protégée par un droit d’auteur sur l’image dont l’utilisation
est envisagée.

Les journalistes
Selon l’article L7111-3 du Code du travail, le journaliste est celui qui a pour activité principale, régulière et rétribuée,
l’exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou
agences de presse et qui en tire le principal de ses ressources.

Sont bénéficiaires du statut légal et conventionnel : les journalistes professionnels, les correspondants s’ils reçoivent
des rémunérations fixes et remplissent certaines conditions, les collaborateurs directs de la rédaction, les
rédacteurs-traducteurs, les sténographes rédacteurs, les reporters photographes. Sont encore bénéficiaires du statut
de journaliste ceux qui exercent leur profession dans une entreprise de communication audiovisuelle, les journalistes
pigistes, les journalistes d’une radio locale privée. Par contre, sont exclus de ce statut les collaborateurs occasionnels
et les agents de publicité.

La carte professionnelle et la carte de presse


La détention d’une carte de presse, étant précisé qu’elle n’est pas déterminante pour la qualification de journaliste,
est un moyen de preuve de cette qualité et peut donner ouvrir la porte à certains évènements. Les journalistes
peuvent disposer d’une carte d’identité professionnelle délivrée par une commission paritaire : La Commission de la
Carte d’Identité des Journalistes Professionnels.

Cette commission comprend 8 représentants des employeurs et 8 représentants des journalistes professionnels. La
décision de cette commission peut faire l’objet d’une réclamation devant la Commission Supérieure. Toute fausse
déclaration du requérant ou toute détention d’une carte falsifiée pour en faire un usage frauduleux encourt une
sanction d’emprisonnement qui peut aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement et 3750 euros d’amende.

En ce qui concerne le statut des journalistes par rapport à l’application du Code du Travail
et de la convention collective nationale des journalistes
La convention collective (entre patronat et syndicats) permet des négociations plus favorables au travailleur par
rapport au droit du travail. Les négociations se font par secteur d’activité.

Les journalistes professionnels et assimilés bénéficient d’un statut partiellement dérogatoire au droit commun. Il est
prévu par les articles 7111-1 à 7114-1 du Code du travail auxquels s’ajoute la CCN des journalistes qui existe depuis
novembre 1976. Elle a fait bien entendu fait l’objet de modifications depuis. La CCN s’applique à toutes les
entreprises qui abritent des journalistes professionnels. Dans une convention collective, il ne peut y avoir de
disposition allant à l’encontre du droit du travail.

La formation du contrat de travail des journalistes


Toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un
journaliste professionnel, est présumé être un contrat de travail. Chaque collaborateur doit recevoir, au moment de
son embauche, une lettre d’engagement qui précise son emploi, sa qualification professionnelle, la convention
collective applicable, le barème de référence, la date de sa prise de fonction, le montant de son salaire et le lieu
d’exécution du contrat de travail.
La présomption dans le droit des contrats = “la bonne foi est présumée dans les contrats”. Autrement dit, chaque
partie est supposée être honnête avec l'autre. La présomption peut tomber si on rapporte la preuve contraire.

La lettre d’engagement équivaut à une promesse de vente dans le secteur immobilier. Elle confère une sécurité au
potentiel recruté qui pourra réfléchir plus s’il le veut et surtout poser son préavis s’il le doit.

Le barème de référence = les salaires minimums conventionnels du secteur d’activité (cf. Textes sur les salaires avec
grilles sur les CCN).

La reprise de l’ancienneté = il faut impérativement la demander lorsqu’on change de poste. Elle permet d’une part,
un salaire plus élevé (après avoir passé 10 ans dans une entreprise A, il faut veiller à ce que l’entreprise B prenne en
compte cette expérience). D’autre part, elle garantit des indemnités de licenciement plus élevées en cas de
problème.

L’exécution du contrat de travail


Le temps de travail des journalistes.
Les journalistes sont soumis aux règles de droit commun. La convention précise les nécessités inhérentes à la
profession. Là encore, elle ne sera pas en mesure de déterminer la répartition des heures. Le nombre des heures ne
pourra excéder ce qui a été fixé par les lois en vigueur sur la durée du travail. Les dérogations exceptionnelles sont
rendues nécessaires par l’exercice de cette profession. -> Exemple : couvrir un procès qui peut durer très longtemps.
Ces dérogations doivent être compensées, financièrement ou par des RTT compensatoires.

Tout travail non prévu au contrat de travail conclu entre une entreprise de journal ou de périodique et un journaliste
professionnel entraîne une rémunération spéciale. De même, tout travail commandé ou accepté par l’éditeur d’un
titre de presse doit être rémunéré, même s'il n'est pas publié.

La convention collective prévoit aussi une prime d’ancienneté à partir de 5 ans d’ancienneté dans la profession et
une autre prime à partir de 5 ans d’ancienneté dans l’entreprise.

La rupture du contrat de travail passe par un préavis d’un mois en cas de démission.

La convention collective 1er novembre 1976 prévoit qu’en cas de démission du journaliste, la durée de préavis est
d’un mois quelle que soit son ancienneté. Ces dates ne sont valables que pour les professions du journalisme. En cas
de licenciement, la durée du préavis est fixée à 1 mois si le journaliste a une ancienneté inférieure à 2 ans. Elle est de
2 mois pour une ancienneté qui serait supérieure ou égale à 2 ans.

En cas de départ à la retraite, la durée du préavis est fixée à 3 mois. Lorsque le journaliste démissionne pour un
changement qui est notable dans le caractère ou dans l’orientation du journal, le journaliste professionnel peut être
dispensé de préavis mais dans ce cas-là, il n’aura droit à aucune indemnisation.

Si l’employeur est à l’initiative de la rupture, le salarié a le droit à une indemnité qui ne peut être inférieure à la
somme représentant 1 mois par année d’ancienneté. Le maximum des mensualités d’indemnisation de rupture est
fixé à 15 mois.

La clause de conscience. Le journaliste dispose de cette clause qui lui permet de prendre l’initiative de la rupture,
d’être dispensé du délai de préavis et de bénéficier de l’indemnité de licenciement. Cette clause garantit
l’indépendance des journalistes. Cette indemnité de licenciement est due au journaliste lorsque sa démission est
motivée par la cession du journal mais aussi par la cessation de publication ou encore lorsqu’il y a un changement
notable dans le caractère ou l’orientation du journal. -> Lorsqu’une situation est susceptible de porter atteinte à
l’honneur du journaliste ou à ses convictions morales.

Protection sociale et faits professionnels


Les journalistes sont assimilés au régime général de la Sécurité Sociale lorsqu’ils sont rémunérés suivant un salaire
ou alors à la pige. Ils bénéficient également de la législation sur les accidents du travail mais aussi d’une déduction
forfaitaire pour frais professionnels.

La protection du secret des sources


La Cour Européenne des Droits de l’Homme considère que le secret des sources d’information des journalistes est
la pierre angulaire de la liberté de la presse depuis une décision remontant à 1996. En France, la protection du
secret des sources des journalistes dans l’exercice de leur mission d’information au public est inclue dans la Loi du 29
juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Mais encore plus récemment par une Loi du 4 janvier 2010 qui prévoit que toute atteinte directe ou indirecte au
secret est interdite, sauf impératif prépondérant d’intérêt public et à condition que les mesures envisagées soient
strictement nécessaires et proportionnées au but légitime poursuivi. L’atteinte portée ne doit en aucun cas
consister en une obligation pour le journaliste de révéler ses sources. De plus, les journalistes entendus comme
témoins devant la Cour d’Assises (crime) ou le Tribunal Correctionnel (délit) disposent à présent de la faculté de ne
pas révéler l’origine de leurs sources. La transcription des correspondances avec un journaliste permettant
d’identifier une source, en violation de l’article 2 de la Loi du 29 juillet 1881, est interdite. Une Loi du 14 Novembre
2016 est venue renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias. Elle renforce notamment la
protection des sources des journalistes.

Identifier une loi : L n°2010-1 du 04 janvier 2010. Elle peut être suivie d'une phrase de référence : “relative à la loi de
liberté de la presse modifiée”.

Identifier un décret : D n°année-X du XX mois année.

Les journalistes ne sont pas tenus au secret professionnel. Néanmoins ils doivent s’assurer de l’exactitude de leurs
informations avant de les divulguer. A défaut, ils engagent leur responsabilité civile. Ils sont également tenus d’une
obligation d’objectivité et ne doivent pas déformer les informations qu’ils diffusent.

Responsabilité civile = la faute + le préjudice + lien de causalité


Responsabilité pénale = violation d’une loi de la République
Les deux peuvent être reliées.

Le procès de presse naît de la commission d’une infraction de presse qui est définie dans la Loi du 29 juillet 1881 et
est réprimée par cette loi ou encore par le Code Pénal.

Le procès pénal et la prescription de l’action publique


• La prescription : si, passé un délai, le citoyen n'a pas agi, on considère qu’il a renoncé à agir. C’est pourquoi au civil,
le délai de prescription attribué à plusieurs procédures a été réduit. En revanche, le délai de prescription a été
augmenté au pénal face à la montée de la délinquance.

• L’action publique = le ministère public, le Procureur de la République soit le parquet.

En matière de diffamation, le délai de prescription s’élève à 3 mois. Mais il y a des exceptions pour les injures, les
diffamations et les provocations aggravées, qui sont préférées en raison de l’origine, de la religion, du sexe, de
l’identité sexuelle ou du handicap de la victime, ainsi que les provocations et apologies en matière de crime contre
l’humanité sont soumises à un délai de 1 an.

En cas d’atteinte à la présomption d’innocence, un nouveau délai court à compter de la décision pénale définitive
mettant hors de cause la personne visée. Le point de départ est fixé au jour où l’infraction est commise. Il y aussi ce
que l’on appelle les actes interruptifs de prescription. De nouveaux éléments apportés au dossier peuvent également
repousser le délai de prescription prévu initialement par la loi : le délai inhérent aux nouveaux éléments est rattaché
à celui de la procédure initiale.

Les actes interruptifs sont :


• les réquisitions aux fins d’enquête du ministère public
• tout acte de poursuite ou d’instruction
• un réquisitoire introductif (un rappel des faits). -> Je dépose une plainte pour viol. Je suis entendu dans le réquisitoire.
Les coupables, si identifiés, seront interpellés. Là-dessus, le réquisitoire est un écrit qui récapitule les faits, les
éléments déposés et vérifiés et qualifie l’infraction pénale retenue. Tel est le rôle du Procureur de la République.
• la citation directe : pour quelqu’un qui prétend avoir été diffamé. Le prétendu diffamé peut convoquer directement
le prétendu diffamateur au Tribunal Correctionnel. C’est par contre à la prétendue victime qu’incombe la charge de la
preuve. Autrement dit, il doit faire le travail du parquet.
• la plainte avec constitution de partie civile

Etant précisé que ces procédures doivent toutes respecter un formalisme particulier qui serait sanctionné par la nullité.
Le ministère public ne peut agir qu’en présence d’une plainte de la victime. En matière de diffamation, si la victime se
désiste, l’action publique est éteinte, ce qui est une exception spécifique à ce domaine.

L’agence de presse
Le législateur a donné à l’agence de presse un statut par une loi du 10 janvier 1957. C’est un organisme autonome qui
est doté de la personnalité civile et dont le fonctionnement est assuré par des règles commerciales. L’AFP a pour
mission de rechercher tant en France qu’à l’étranger les éléments d’une information complète et objective et de les
mettre à disposition des usagers, participant ainsi au développement et à la libre circulation des idées.

Il y a toutefois des agences de presse qui sont privées. Sont considérées comme agences de presse les organismes
privés qui fournissent aux journaux et aux périodiques des articles, des informations, des reportages, des
photographies et tous les autres éléments de rédaction qui tirent leur principale ressource de ces fournitures.

L’agence de presse est réglementée et réservée aux seuls organismes qui sont inscrits sur une liste qui est établie par
différents ministères.

La reconnaissance de la qualité d’agence de presse et l’inscription sur la liste


Une commission paritaire des agences de presse va donner un avis sur l’application aux journaux et aux écrits
périodiques des textes qui vont prévoir des allégements en faveur de la presse en matière de fiscalité (une TVA à taux
réduit par exemple pour tout ce qui concerne les frais d’agence). Elle va également faire des propositions pour inscrire
sur cette liste des nouvelles agences de presse. Elle est présidée par un conseiller d’Etat. Elle rassemble des missions
du ministère de l’Economie et du ministère de la Communication qui y travaillent conjointement.

-> Commissions paritaires dans beaucoup de domaines, notamment dans la fonction publique. Il existe aussi une
fédération nationale des agences de presse.

Ces agences sont des sociétés commerciales. Elles fixent librement leur tarif qui varie en fonction des services rendus
et du tirage des journaux. Elles sont indépendantes et elles bénéficient d’avantages fiscaux, postaux (mêmes s’ils
tendent à s’amoindrir, tout comme le support papier). Les agences, tant qu’elles n’ont pas cessé de remplir les
conditions déterminées par l’ordonnance du 2 novembre 1945, sont exonérées des taxes sur le chiffre d’affaires, pour
les fournitures qu’elles font à des entreprises de presse, les bulletins périodiques qu’elles éditent, sont du point de
vue postal, assimilés aux journaux et bénéficient dont d’un tarif préférentiel également.

Les missions de l’ARCOM


Depuis le 1er janvier 2022, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) et la Haute Autorité pour la Diffusion des Œuvres
et la Protection des Droits sur Internet (HADOPI) ont fusionné pour donner naissance à l’Autorité de Régulation de la
Communication Audiovisuelle et Numérique (ARCOM). L’ARCOM est la nouvelle autorité publique indépendante et
garante de la liberté de communication et de création. Elle a été créée par une loi du 25 octobre 2021, relative à la
régulation et à la protection de l’accès aux œuvres culturelles sur Internet et elle va reprendre les missions de ces deux
organismes.

Cette autorité de régulation ne consiste pas en une simple juxtaposition de ses prédécesseurs dès lors que son champ
d’action s’étend également aux plateformes en ligne telles que les réseaux sociaux ou les moteurs de recherche. Elle
reprend le fonctionnement collégial de ses prédécesseurs : 9 membres nommés par décret pour un mandat de 6 ans,
non renouvelable (3 représentants de l’AN, 3 représentants du Sénat, un haut magistrat de la Cour de Cassation, un
conseiller d’Etat et un membre nommé par le Président de la République.)

-> La Cour de Cassation est la plus haute instance judiciaire de la France. Le Conseil d’Etat est la plus haute instance en
matière de droit administratif. Le judicaire concerne les personnes privées ou morales.

-> Tribunal Judiciaire -> Cour d’Appel -> Cour de Cassation (ce n’est pas un troisième degré de juridiction, elle se
positionne pour savoir si le droit applicable a bien été appliqué).

-> Tribunal Administratif -> Cour Administrative d’Appel -> Conseil d’Etat (il donne des avis au gouvernement, il est
composé de hauts magistrats administratifs).

L’ARCOM est l’héritière de la loi HADOPI dans la protection des droits d’auteur sur Internet. Elle va en reprendre les
missions qui sont listées à l’article L-331-12 du CPI. Ainsi, en matière de lutte contre le téléchargement illégal, l’ARCOM
hérite de ce domaine. Dans le cadre du développement de l’offre légale d’utilisation des œuvres protégées, l’autorité
dresse aussi une liste d’indicateurs permettant une plus grande visibilité et un meilleur référencement de ces offres
au public.

L’ARCOM, au début de ses fonctions, a mené une concertation avec une plateforme concernée, en vue d’adopter par
le collège de l’ARCOM, les lignes directrices et les dispositions d’ordre réglementaire. Elle reprend également le rôle
de l'HADOPI concernant la régulation des mesures techniques de protection appliquées aux œuvres afin que ces
mesures n’entrainent pas de limitations à l’utilisation autres que celle souhaitée par l’auteur de l’œuvre. En cas
d’obstacle, c’est-à-dire par le fait de pouvoir réutiliser un contenu disponible sur une plateforme, sur un autre support,
l’ARCOM peut être saisie de ce différend.

Si une difficulté se présente, soit des illégalités, un rapporteur peut estimer que le travail des agents qui sont habilités
et les documents qu’il aura recueillis justifient l’inscription du service de la plateforme sur la liste noire. Le dossier est
alors transmis au président de l’ARCOM pour délibération.

-> Enormément d’instances de régulation sont constituées sur le même schéma que l’ARCOM, dans pléthore de
domaines différents. Exemple : commission MIVILUDES à propos des activités et dérives sectaires. Chaque commission
créée répond à un besoin particulier, elles se font et se défont au fil du temps...

-> Cour des Comptes = organisme indépendant qui recense les dépenses liées aux politiques publiques. On peut s’y
référer pour vérifier leur efficacité. Chambres régionales des comptes qui épluchent les comptes des communes et des
COM-COM.

Le rapport est transmis au président de l’ARCOM. A compter de deux mois après la transmission, une séance publique
doit être tenue. Y sera convoqué le responsable du service de la communication en ligne qui a été mis en cause pour
qu’il fasse valoir ses arguments. Cette convocation sera faite par voie électronique, avec un certain formalisme : le
prévenu peut comparaître personnellement mais aussi se faire représenter ou assister. A l’issue de la séance, l’ARCOM
délibère soit favorablement, soit défavorablement (en cas d’atteinte grave et répétée). Le collège procède alors, dans
une décision motivée, à l’inscription du site internet sur liste noire pour une durée qui ne peut excéder 12 mois. Cette
inscription sur la liste implique également que les partenaires commerciaux du site internet visé rendent publique
l’existence de leurs relations commerciales, au moins une fois par an.

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