Bulgarie : le réveil d'une ration historique
On distingue trois périodes dans histoire du bulgare: le vieux
bulgare (x*=xr sigele), quest la langue de Cyrille et Méthode et des
Premiers textes slaves; le moyen bulgare (xit-xiv* sigcle), caraté=
risé par le conservatisme de la langue écrite, qui masque lévolution|
de Ia langue parlée; le bulgare moderne, contemporain de le montée
du mouvement national couronné par Ia eration d'un Etat en 1878.
‘On parle de renaissance bulgare 4 propos de la période 1762-
1879, avec la fin du féodslisme ture, de Pordre patriarcal, et le déve~
Joppement timide des villes et de la lute pour indépendance, Cette
renaissance est initiée par l'euvre du moine Pais Histoire des
‘Slaves bugares : 1762), un des premiers sere libéré totalement de
4a tuelle du slavon; son texte ne fut imprimé qu’en 1844, D'autres
‘cuvres voient le jour dans la premiére moitié du xix siele,offrant
|e mode dune prose plus proche de Ia langue parlée que ne était
celle de 'Eglise. Ces écriveins, dnt la plupart ont fait des études &
étranger,s'efforcent cle ratraper leurs modeles européens ils écri=
vent la fois en bulgare, er frangais, en allemand, en latin, en gree
eten russe,
‘Le bulgare écrit gu’ils sont en tain d’élaborers"éloigne plus ou
‘moins du slavon d'Eglise. Il intégre a doses variges des tats de la
langue parlée contemporain, mais sous la plume de certains, cette
demiére est privilégige. Ces demniers constituent la tendance la plus
émocratigue, dont sortiza le bulgare modeme. Le dialecte dans
lequel écrivent la plupart de ces auteurs n'est pas & proprement par~
ler le dialecte de I'Est mais celui des villes de Est. Car
entre eux, parmi les plus éminents (Karavelov, Botev, Slaveikov,
pplus tard Vazow), étaient des citadins originaires de cette région
‘Cependant, & Pévanger, une presse de langue bulgare vot le jour la
revue Liouboslovié en i844 8 Smyme, ou le journal Bélgarski Orel
en 1846 a Leipzig. Ces journau, édités 8 Constantinople, Bucarest
‘ou Odessa, jouent un rile important. Leur langue de l'Est est prise
‘assez tt comme mode alers que les journalistes qui les animent
‘venaient Pautres régions.
“Avant méme Tindépendance, on observait un fort désir chez tous
une unification ‘autour dane norms écrite servant demblémeidentification aux populations parlant des. dialectes bulgates
(Macédoine comprise). Ce sera chose faite avee lindépendance et le
choix de Sofia, ville intermédiaire entre les dialectes de Est et de
Ouest, comme capitate oi affluent bient6t intellectuels et bureeu-
crates du nouvel Etat en construction. A partir de la langue parlée &
Sofia s"élaborera la nouvelle nore qui servira la fixation de la
langue nationale,
Le lexique du bulgare moderse repose pour lessentiel sur un
fonds slave Ila cependant un earactére assez composite du fait dela
tolérance aux emprunts que manifestent éerivains et grammiaisiens,
Le ture osmanli a laissé de nombreuses traces dans le vocabulaire
‘coneret familier et dans la dérivation (suffixes ~dija et ja), mais
son action a cessé aprés 1878. Le grec aussi a exercé une influence
particuligrement importante dans le vocabulaire religieux. Lin
‘uence du russe a été plus considfrable encore: les livres importés
venaient de Russie, ce qui facilait V'introduction de nombreux
‘mots. Certaines formes tombées en désuéiule, comme le participe
présent actif, certains suffixes comme -fef ou -nie (en face de la
forme populaice -ne) ont été empruntés au russe. Aprés 1878, le bul-
tzate ses largement ouvert aux influences accidentales, frangaise,
allemande et, & un degré moindre italienne et anglaise, Le bulgare
‘moderne sest done aboré avec des emprunis étrangers varés, mais
aussi des néologismes.
Dans la premise littérature bulgare de Ia renaissance on retrouve