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BACTERIOLOGIE DES MALADIES

PARODONTALES

A.GHARIBI. Département de parodontologie. FMDC


Points à retenir

- Définition, classification et interactions inter


bactériennes.
- Facteur bactérien et maladie parodontale:
. Adaptation du postulat de koch aux maladies
parodontales.
. Hypothèses sur la pathogénie bactérienne.
. Composition de la flore des sites sains et des
sites malades.
- Les examens microbiologiques en parodontologie.
RAPPELS
Le parodonte sain
Sondage parodontal
Parodonte sain Parodonte malade
Valeurs de sondage en fonction

de l’état du parodonte:

● Parodonte sain : 0.5-3 mm


● Parodonte malade : 3mm.
1.Introduction

Maladies parodontales = maladies infectieuses à composante


inflammatoire associée aux complexes bactériens

Composante bactérienne
Modification des défenses de l’hôte
Composante génétique

Maladie parodontale
Maladies parodontales
1.Introduction

Maladies parodontales = maladies infectieuses à composante


inflammatoire associée aux complexes bactériens

Composante bactérienne
Modification des défenses de l’hôte
Composante génétique

Maladie parodontale
2. Notions de base en bactériologie
2.1 - Qu’est ce qu’une bactérie?

C’est un organisme procaryote unicellulaire ayant des


parois rigides, se multipliant par division binaire (FERRON
1994).
2. Notions de base en bactériologie
2.1. Classification des bactéries:
- Peuvent être classées selon:

. La coloration GRAM: mettre en évidence les propriétés de la paroi


bactérienne:

- GRAM+ : violet

- GRAM- : rose
GRAM- : rose
2. Notions de base en bactériologie
2.2. Classification des bactéries?

- la morphologie: - forme sphérique cocci


- forme cylindrique bacille
- spiralée spirille
- enroulée spirochète
- en fuseau fusiforme
Cocco-bacille

bacille
2. Notions de base en bactériologie
2.2. Classification des bactéries?
- Le mode respiratoire:
- aérobie strict: besoin strict d’oxygène.
- anaérobie strict: ne se développe pas en
présence d’oxygène.
- aérobie facultative: se développe en
présence ou en l’absence d’oxygène.
- capnophyle: dont la croissance est optimale lorsque
la concentration de CO2 est relativement élevée..
2. Notions de base en bactériologie
2.3. Désignation des bactéries:

• Toutes les bactéries sont désignées par deux


noms latins: le nom du genre, suivie du nom de
l’espèce. Ex: porphyromonas gingivalis
2. Notions de base en bactériologie
2.4. Les interactions bactériennes

• Les interactions bactériennes peuvent être: positives ou


négatives.

• Le mutualisme, le commensalisme et le synergisme sont


des interactions positives.

• La compétition et l'antagonisme sont des interactions


négatives.
2. Notions de base en bactériologie
2.4. Les interactions bactériennes
- Les interactions positives
• Le mutualisme est une relation de symbiose dont
les deux espèces profitent.
• Il y a commensalisme quand seule une espèce
profite de l'association, sans qu'il y ait bénéfice
ou préjudice pour la seconde.
2. Notions de base en bactériologie
2.4. Les interactions bactériennes
- Les interactions positives

• Dans le synergisme, le potentiel pathogénique


est de loin supérieur au potentiel de chaque
bactérie à part et peut provoquer la
destruction tissulaire.
2. Notions de base en bactériologie
2.4. Les interactions bactériennes
- Les interactions négatives

• La compétition: deux espèces ne peuvent pas


occuper la même niche écologique selon le
principe d'exclusion compétitive.
2. Notions de base en bactériologie
2.4. Les interactions bactériennes
- Les interactions négatives

• Il y a antagonisme quand une espèce sécrète


des substances inhibitrices pour l'autre ou des
substances qui altèrent le milieu, défavorisant
le développement de l'autre.
3. Facteur bactérien et maladie parodontale

Socransky en 1992 a résumé les conditions nécessaires en un


temps « t » pour qu’il y’ait destruction parodontale:

● Présence de bactéries virulentes


● Absence de bactéries protectrices
● Défaillance de l’hôte
● Environnement défavorable
3. Facteur bactérien et maladie parodontale

.
Chacune de ces 4 conditions est nécessaire
mais non suffisante en elle-même pour
déclencher des pertes d’attache
3. Facteur bactérien et maladie parodontale

Socransky en 1992 a résumé les conditions nécessaires en un


temps « t » pour qu’il y’ait une destruction parodontal:

● Présence de bactéries virulentes


● Absence de bactéries protectrices
● Défaillances de l’hôte
● Environnement défavorable
3. Facteur bactérien et
maladie parodontale

3.1. Présence de bactéries virulentes

Postulat de Koch 1882:


Agent spécifique maladie spécifique
- Agent isolé dans tous les cas de la maladie.
- Absence de cet agent dans d’autres pathologies ou
chez le sujet sain.
- Après isolation et purification, l’agent doit induire la
maladie chez l’animal.
• Adaptation du postulat de koch à la
maladie parodontale selon Haffajee et
Socransky
Adaptation du postulat de Koch aux
maladies parodontales
3.1 Présence de bactéries virulentes
- Hypothèses sur la pathogénie bactérienne:

Début du 20° siècle:


 Certaines bactéries ont été identifiées comme des
facteurs étiologiques: les spirochètes, les
fusiformes, streptocoques, les amibes

 Contrainte: moyens microbiologiques minimes


.
3.1 Présence de bactéries virulentes
- Hypothèses sur la pathogénie bactérienne:

Fin de 1960: Hypothèse de la plaque non spécifique


Travaux de la gingivite expérimentale Loe et
Theilade.
Principe:
• Toutes les bactéries présentes possèdent un ou
plusieurs facteurs de virulence, la somme de ceux-
ci provoquant la maladie, quelle que soit la
composition de la plaque.
Loë H, Theilade E.
3.1 Présence de bactéries virulentes
- Hypothèses sur la pathogénie bactérienne:

Au cours des années 80:


Certaines bactéries sont absentes ou présentes à un nombre
très réduit à la surface des dents au parodonte sain ou assaini
et présentes en nombre très important au niveau des sites
malades.
Socransky, 1992; Slots 1986

Les bactéries de la plaque bactérienne sont différentes selon que le


parodonte soit sain ou malade et probablement d’une maladie
parodontale à une autre.

Hypothèse des bactéries spécifiques


Socransky 1992
3.1 Présence de bactéries virulentes

Intérêt des associations bactériennes dans la


pathogénie des parodontopathies

Notion de biofilm spécifique


3. Facteur bactérien et maladie parodontale

3.1. Présence de bactéries virulentes

Composition de la flore des sites sains diffère


de la flore des sites malades:

- La quantité de bactéries est plus importante au


niveau des sites avec parodontite. Complexes
rouge et orange.
- Présence importante de bactéries anaérobies à
gram négatif.
3. Facteur bactérien et maladie parodontale

3.1 Présence de bactéries virulentes

• Par contre au niveau du parodonte sain:


- Bactéries aéro-anaérobies facultatives: cocci
gram+ et bâtonnets gram+
Espèces bactériennes lors des différentes pathologies
parodontales
3. Facteur bactérien et maladie parodontale
3.2 Absence de bactéries protectrices:

 Toutes les bactéries ne possèdent pas la même virulence vis


à vis des tissus parodontaux.
 Certaines bactéries ne sont présentes que lorsque le
parodonte est sain, et elles disparaissent lorsque le
parodonte se détruit et réapparaissent lorsque le traitement
stoppe la progression des pertes d’attache.

Socransky 1992
3.2 Absence de bactéries protectrices:

D’autres recherches in vitro ont montré qu’il existe une


compétition entre les bactéries virulentes et avirulentes

streptocoques

Bactériocine H2O2

Aa
4. Les examens microbiologiques en
parodontologie
4.1 Intérêts:

Des renseignements à différents niveaux


pourront être recueillis à partir de ces examens:
• Une aide au diagnostic, au pronostic,
• Un contrôle de l’efficacité du traitement,
• L’indication d’une antibiothérapie et le choix de
la ou des molécules les plus appropriées
(uniquement par culture).
4.2. Méthode de prélèvement bactériologique

- Méthode de prélèvement avec


cône en papier
- Méthode de prélèvement avec la
curette.
Méthode de prélèvement bactériologique
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

a) La microscopie optique à contraste de


phase et à fond noir.

- Consiste en l'observation microscopique d'un échantillon de


plaque prélevé sur le moment.
- Permet l'observation de la diversité et de la densité
.
microbienne de la flore.
- L'identification bactérienne se limite à la reconnaissance
des morphotypes.
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

a) La microscopie optique à contraste de


phase et à fond noir.

- La microscopie peut détecter les modifications dans

la morphologie et la motilité des bactéries de la

plaque observées dans les parodontites.


Un microscope à contraste de phase
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

b) La culture bactérienne:

- Prélèvement de la flore sous-gingivale.


- Culture sur différents types de milieux.
- Identification des colonies bactériennes sur la base de leur
morphologie.
- Réalisation de tests physiques et biochimiques permettant
l'identification (Loomer PM, 2004).
Culture bactérienne sur
boite de pétrie
b) La culture bactérienne:
Réalisation d’antibiogramme
Inoculer une colonie bactérienne
sur une gélose
b) La culture bactérienne:

Réalisation d’antibiogramme

La lecture

Après une incubation à 37°C, le diamètre d ’inhibition de


l’antibiotique entourant les disques permet de calculer la
CMI de l ’antibiotique pour la souche examinée.
b) La culture bactérienne:
b) La culture bactérienne:

Disques d’antibiotiques sur la culture


bactérienne: Établissement d’un antibiogramme
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

c- Diagnostic bactériologique immunologique :

- Cette détection repose sur des anticorps spécialement

créés et marqués par des molécules rapporteuses(colorées

ou fluorescentes).

- Repose sur la spécificité de la réaction antigène-anticorps.


4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique
c- Diagnostic bactériologique immunologique :

- Il permet la détection des antigènes bactériens ou

d’immunoglobulines de types IgG ou IgM

- Test d’immunofluorescence direct ou indirect et Elisa


Test d’immunofluorescence direct et indirect
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

c- Les sondes d’ADN

Le principe consiste à séparer les deux brins d’ADN


de la bactérie d’intérêt et d’apparier les bases d’un
des brins avec celle d’un autre brin d’ADN marqué
par un élément radioactif ou non radioactif appelé
sonde.
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

c- Les sondes d’ADN

Une sonde peut être définie comme une séquence


d’acide nucléiques d’au moins 20 nucléotides,
homologue à une séquence d’ADN ou d’ARN, avec
laquelle elle s’hybride de façon stable et spécifique
par réassociation entre bases complémentaires.
4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

d- La polymérase chain reaction ou PCR

Test développé par Kary Mullis ( le prix Nobel en 1993).

C’est une technique élaborée d’amplification de séquences

chromosomiques d’ADN sélectionnées permettant d’abaisser à

0,001 % le seuil de détection de l’espèce recherchée.


4.3. Les moyens de diagnostic microbiologique

e- Diagnostic par Tests enzymatiques:

- Basé sur la recherche d’enzymes protéolytiques


marqueurs de la présence de pathogènes.
La BANA (N-abenzoyl-DL-arginine-2-naphtylamide) est un
substrat synthétique qui est Hydrolysé par une enzyme
similaire à la trypsine(trypsin-like).
Cette enzyme est elle-même Synthétisée par certaines
bactéries parodontopathogènes, notamment par Tannerella
forsythensis, Porphyromonas gingivalis, et Treponema
denticola, qui appartiennent au Complexe rouge.
L'un des produits de dégradation de la BANA est la
p-naphtylamide, qui peut être mise en évidence par une
réaction de coloration.
La présence des bactéries productrices d'enzyme trypsin-
like est ainsi détectée.
L’écosystème parodontal est constitué par un ensemble de
microorganismes dans un environnement spécifique et par les
éléments non microbiens qui l’entourent. Les maladies
parodontales sont dues a un déséquilibre de cet écosystème.
Une meilleure connaissance de cet environnement et de ses
perturbations devrait permettre la mise en place de meilleures
stratégies thérapeutiques et de tests diagnostic et pronostic.

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