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La Relation Centrée

Pr A. ANDOH
Cours d’Occlusodontologie
3ème année 2018-2019
Objectifs :

• Définir la « RC ».
• Connaître les propriétés de la « RC ».
• Connaître la valeur référentielle de la « RC » et
son intérêt.
• Connaître les facteurs influençant sa fiabilité.
1. Introduction:

• La notion de relation centrée est une notion très ancienne


qui est née de la nécessité de résoudre un problème de
confection, restauration prothétique et plus exactement des
restaurations prothétiques totales ou réhabilitations
complexes, car, dans ces derniers, il n’existe aucune
référence dentaire pour les réussir.
• La découverte du mouvement de rotation pure de la
mandibule autour d’un axe charnière bi condylien était
considérée « la providence » du chirurgien dentiste, car,
l’exploitation de cette donnée a permis non seulement de
résoudre les problèmes cités mais aussi, elle a permis la
conception d’un simulateur des mouvements mandibulaires
appelé : « occluseur » ou « articulateur ».
2. DEFINITIONS (1)

• « La RC correspond à la situation condylienne de référence


correspondant à une coaptation condylo-disco-temporale
haute, simultanée, obtenue par contrôle non forcé. Elle est
réitérative dans un temps donné et pour une posture
corporelle donnée et enregistrable à partir d’un mouvement
de rotation mandibulaire. » Collège National
d'Occlusodontie en 2001

• La « RC » a connu plusieurs évolutions ou modifications


dans sa définition, ceci est lié au développement des
connaissances anatomiques, physiologiques et
technologiques.
2. DEFINITIONS (2)

• « La RC correspond à la situation condylienne de référence


correspondant à une coaptation condylo-disco-temporale
haute, simultanée, obtenue par contrôle non forcé. Elle est
réitérative dans un temps donné et pour une posture
corporelle donnée et enregistrable à partir d’un mouvement
de rotation mandibulaire. » Collège National
d'Occlusodontie en 2001

• La « RC » a connu plusieurs évolutions ou modifications


dans sa définition, ceci est lié au développement des
connaissances anatomiques, physiologiques et
technologiques.
2. DEFINITIONS (3)
La « RC » est :
• Une situation condylienne de référence correspondant à une coaptation bilatérale, condylo-disco-
temporale. Celle-ci est essentielle c-à-d. : le disque s’interpose entre deux structures osseuses : les
processus condylien et temporal.
• Haute : c-à-d qu’à l’état de repos et du fait de l’apesanteur, la mandibule est appendue au massif
crânio-facial : espace entre les constituants ATM, Il faut qu’il y ait un contact intime entre :surface
ant-sup du processus condylien/milieu du disque /surface post du processus temporal
• Simultanée : en même temps, à droite et à gauche.
• obtenue par un contrôle non forcé càd sans douleur, physiologiquement acceptable.
• Réitérative dans un temps donné càd , valide dans un certain temps, pour une posture et un
praticien donné.
• *posture donnée : position du corps et de la tête peuvent influencer les positions et propriétés de
la « RC ».
• *temps donné : à moyen et long terme, la position de RC change (Cenlenza : 32 prothèses totales
fixesen CCM en RC /10 ans : sans changement de l’occlusiond’OIM : 02 seulement ont conservé la
position de départ)
• *praticien donné : dépend de l’expérience du praticien.
• Enregistrable à partir d’un mouvement de rotation mandibulaire : position où la mandibule peut
effectuer un mouvement de rotation pure autour d’un axe charnière bicondylien. (avec précision
avec un localisateur de l’axe charnière ou par axiographie ou approximativement par palpation ou
par approche métrique= données statistiques)
• Une position physiologique de la mandibule au massif cranio-facial.
• Position mandibulaire Indépendante des dents.
• Transférable (enregistrement du RIM)
4. PROPRIETES :
• La « RC » appartient à l enveloppe des mouvements limites de la mandibule
lors de la mobilisation passive.

• Elle est l’aboutissement de tous les mouvements mandibulaires et peut donc


constituer une position de référence pour les autres mouvements.

• La rotation pure est un mouvement : simple, reproductible, réitérative,


enregistrable, transférable et exploitable pour une éventuelle analyse ou
construction prothétique.

• La « RC » est un rapport mandibulo-crânien indépendant des dents et dans


certaines limites de la dimension verticale d’occlusion « DVO ».

• Au delà de cette position, il y a apparition d’un mouvement de translation.

• Cette « RC » est physiologiquement acceptable et coïncide avec l’ICM dans


10% des cas et dans 90% des cas, elle est située dans une position
légèrement post à la position mandibulaire en ICM.
5. VALEUR REFERENTIELLE DE LA
« RC » :
La « RC » a une valeur référentielle par rapport à la position d’ICM du patient.
Cette comparaison entre les deux positions mandibulaires (RC/ ICM) doit être analysée dans les 3 plans de
l’espace aussi bien au niveau antérieur qu’au niveau des ATM :

 Evaluation du décalage dans les 3 plans de l’espace au niveau des dents antérieures:
Plan sagittal : décalage sagittal ant-post de l’ordre de 0-2mn.
Plan frontal : décalage frontal entre les 2 positions en supposant qu’un condyle est trop en avant et que l autre
est en arrière :
• Si ce décalage frontal est minime, il est toléré
• mais quand il dépasse 1,5 -2 mn, il va mettre les condyles en position asymétrique d’où les contraintes ; un
condyle sera en traction et l’autre en compression
Plan vertical : décalage vertical : aucun problème.
• La DV en « RC » n’est pas une position géométrique définie.
• Cette position s’inscrit dans la plage des mouvements de rotation pure et peut ne pas coïncider avec la
DVO.

 Evaluation du décalage dans les 3 plans de l’espace au niveau de l’axe charnière:


Si l’évaluation précédente se fait au niveau antérieur tout donnant des informations indirectes sur la position
des processus condyliens, l’évaluation directe de la position de l’axe charnière entre RC/ICM peut être réalisée
grâce à des systèmes tels que l’axiographe ou l’Indicateur de Positionnement Mandibulaire (MPI)
5. VALEUR REFERENTIELLE DE LA
« RC » :
Limites de la valeur référentielle de la« RC » :

• Limites relatives : (dans un temps donné) Lors d’une infection, fracture ou


toute autre pathologie touchant les muscles ou l’ATM, le recours à la « RC »
comme système de référence est limité et la qualité de la « RC » est
diminuée.
Il y a des limites en rapport avec les problèmes posturaux, par exemple,
l’arthrose (de l’ATM ou cervicale par exemple).
Quand la tête est en flexion, la mandibule est + avancée (appendue).
Les décalages de classe 2 d’Angle limitent aussi le recours à la « RC » comme
système de référence.

• Limites absolues : patients ayant des fractures ou exérèse de la mandibule


(cancers).
6. INTERET CLINIQUE :
• Lors de la mobilisation passive de la mandibule, la
recherche de la position mandibulaire en « RC »
permet également la recherche d’une douleur
provoquée.
• La « RC » est considérée comme une référence
pour analyser la position mandibulaire en ICM.
• C’est une référence pour les déplacements
mandibulaires et la conception ou fabrication
des prothèses.
7. CONDITIONS DE L’OBTENTION DE
LA « DV » en « RC » :
L’exploitation de la position mandibulaire en « RC » pour les motifs
d’examens, analyses ou traitements dépend de 3 facteurs :

 Facteurs liés aux patients : Le patient (denté) doit être allongé en


décubitus dorsal (sur le fauteuil), détendu, calme et non stressé, loin des
nuisances sonores ou lumineuses et la tête en hyper extension.
Pour les porteurs de PAT, et dans un souci de stabilisation des maquettes
d’occlusion, le patient (édenté) est installé dans une position semi-allongé.

 Facteurs liés aux praticiens : Le praticien doit être expérimenté, maitrisant


les techniques de recherche et d’enregistrement. Il doit rassurer le patient,
lui expliquer les manœuvres à réaliser et procéder à un examen préalable
du patient : procéder à la préparation neuromusculaire, chercher la
rotation pure de la mandibule en inocclusion et procéder à
l’enregistrement avec un matériau.
7. CONDITIONS DE L’OBTENTION DE
LA « DV » en « RC » :
 Facteurs liés à la technique et aux matériaux :
 Facteurs liés à la technique; il existe plusieurs techniques nous adoptons la
Technique bi-manuelle de Dawson pour un patient denté.
Cette technique consiste à placer les deux pouces sur le menton et les doigts sur le
rebord basilaire mandibulaire de la branche horizontale(le praticien exerce une force
qui a tendance à placer les condyles dans la position la plus haute) et on demande au
patient d’effectuer de simples mouvements d’ouverture / fermeture dans une
amplitude ne dépassant pas 2 cm.
Cette technique donne le plus de répétitivité dans ses résultats et peut être associée au
«JIG du Lucia » ce qui augmente encore plus la fiabilité de l’enregistrement.
7. CONDITIONS DE L’OBTENTION DE
LA « DV » en « RC » :
 Facteurs liés à la technique et aux matériaux :
 Facteurs liés aux matériaux :
• L’enregistrement du RIM se fait par l’interposition d’un matériau pour son
indexation.
• Matériaux archivables : conservables : plâtre (Snow-white), +/_ les
silicones A
• Matériaux non archivables : +/_ conservables : silicone C, polyéthers, cire
moyco….
• Ces matériaux doivent obéïr à un cahier de charges :
• Compatibles avec la cavité buccale (non allergiques, non irritants…)
• Rigides ou indéformables après l’enregistrement pour éviter la déformation
des informations contenues dans le matériau.
• L’épaisseur du matériau d’enregistrement doit se situer dans une plage
d’amplitude compatible avec une rotation pure de la mandibule.
Conclusion
• La « RC » est une position mandibulo-crânienne
indépendante des dents et servant de modèle ou
de référence pour évaluer la validité de la
position mandibulaire lors d’une ICM jugée
partiellement nocive pour l’appareil manducateur.
• Cette « RC » est utilisée également comme outil
de diagnostic d’un dysfonctionnement de
l’appareil manducateur et aussi comme référence
thérapeutique dans le cadre des réhabilitations
occluso-prothétiques de grandes étendues.

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