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Typologie des boues issue de la STEP textile

1. Boues primaire :

Elles sont produites par une simple décantation des matières en suspension (MES) contenues
dans les eaux usées. 70 % des MES peuvent ainsi être retenues. Avec l'évolution de la
conception des stations, ce type de boues est en train de diminuer.

2. Boues physico-chimiques :

Variante du type précédent, les matières organiques particulaires ou colloïdales contenues


dans les eaux usées sont agglomérées par addition d'un réactif coagulant (sels de fer ou
d'aluminium). 90 % des MES peuvent ainsi être captées. Séparées par décantation, les boues
obtenues renferment une partie importante de sels minéraux issus des eaux brutes et de l'agent
coagulant.

3. Boues biologique :

Ces boues sont essentiellement formées par les résidus de bactéries «cultivées» dans les
ouvrages d'épuration. Ces bactéries se sont nourries des matières organiques contenues dans
les eaux usées et les ont digérées. Pour maintenir l'activité biologique de la station à un bon
niveau, une partie de la masse des bactéries ou «biomasse en excès» doit être prélevée
soutirée régulièrement, entretenant ainsi la dynamique de reproduction bactérienne.

4. Boues mixtes :

C'est un mélange de boues primaires et de boues biologiques. Elles proviennent de la totalité


de la station.

Composition de la boue :

La composition des boues varie en fonction de l'origine des eaux usées, de la période de
l'année et du type de traitement et de conditionnement pratiqué dans la station d'épuration
(Werther et Ogada, 1999 ; Jarde et al., 2003 ; Singh et al., 2004).

Les boues de textiles contiennent des quantités élevées de matière organique, N, P, K et


oligoéléments et, par conséquent, ils pourraient être utilisés en tant qu'engrais dans les sols à
faible productivité agricole (Rosa et al., 2007a). Cependant ces boues peuvent également
contenir des substances toxiques telles que métaux lourds, des colorants, d'autres composés
organiques récalcitrants, ainsi que des produits de transformation abiotiques et biotiques qui
peuvent avoir un impact négatif sur le sol (Hewitt et Marvin 2005; Sharma et al ., 2007; Rosa
et al . , 2007b ).

Matière organique :

La concentration en matière organique peut varier de 30 à 80 %. La matière organique des


boues est constituée de matières particulaires éliminées par gravité dans les boues primaires,
des lipides (6 à 19 % de la matière organique), des polysaccharides, des protéines et des
acides
aminés (jusqu'à 33 % de la matière organique), de la lignine, ainsi que des produits de
métabolisation et des corps microbiens résultant des traitements biologiques (digestion,
stabilisation) (Kakii et al., 1986 ; Inoue et al., 1996 ; ADEME, 2001 ; Jarde et al., 2003).

Eléments fertilisants et amendements :

Selon la dose appliquée, les boues peuvent couvrir, en partie ou en totalité, les besoins des
cultures en azote, en phosphore, en magnésie, calcium et en soufre ou peuvent aussi corriger
des carences à l'exception de celle en potassium (Zebarth et al., 2000 ; Su et al., 2004 ;
Warman et al., 2005). Les éléments en traces tels que le cuivre, le zinc, le chrome et le nickel
présents dans les boues sont aussi indispensables au développement des végétaux et des
animaux.

Contaminants chimiques inorganiques et organiques :

Ces mêmes éléments traces métalliques (cuivre, le zinc, le chrome et le nickel) indispensables
au développement des végétaux et des animaux peuvent se révéler toxiques à trop fortes doses
(Chang et al., 1992 ; Cripps et al., 1992). D'autres, tels que le cadmium et plomb sont des
toxiques potentiels (Alloway, 1995; McBride, 2003). Ainsi, un polluant peut être défini
comme un élément ou un composé chimique ordinaire dont la nocivité n'apparaît qu'à partir
d'une certaine concentration. Aussi, dans les boues, une multitude de polluants organiques
(HAP, Phthalates, PCB, etc.) peut se trouver en concentrations en général de l'ordre de mg/kg
MS (Lega et al., 1997; Pérez et al., 2001).

La nature et la concentration des eaux usées en polluants organiques et inorganiques sont très
dépendantes des activités raccordées au réseau. L'essentiel des contaminations chimiques
vient des rejets industriels et dans une moindre mesure des rejets domestiques (utilisation de
solvants, déchets de bricolage...). Du fait de la décantation lors du traitement, ces
contaminants chimiques se retrouvent dans les boues à de très grandes concentrations par
rapport aux eaux usées (Klöpffer, 1996).

Les micro-organismes pathogènes :

Les boues contiennent des milliards de microorganismes vivants qui jouent un rôle essentiel
dans les processus d'épuration. Seul une infime partie est pathogène (virus, bactéries,
protozoaires, champignons, helminthes, etc.) et provient en majorité des excréments humains
ou animaux (Sahlström et al., 2004).

Les boues produites par les stations d'épuration sont essentiellement des particules solides non
retenues par les prétraitements et les procédés de traitement de l'eau (dégradation et séparation
des polluants de l'eau).Ces boues se composent de matières organiques non dégradées, de
matières minérales, de micro-organismes et d'eau (environ 99%).

Classification :

Les boues de textiles sont des boues industrielles peuvent être classé en fonction de la nature
de la matière solide, de leur apparence physique, de la liaison eau / matrice solide ou du
traitement mis en oeuvre.

Classification en fonction de la nature de la matrice solide :


Selon la nature des matières solides (organiques ou minérales) qui composent les boues et
selon les affinités de ces matières solides avec l'eau qu'elles contiennent (hydrophiles ou
hydrophobes) et les boues de textiles sont de boues organiques hydrophiles.

La difficulté à déshydrater ces boues provient de la présence de colloïdes, comme des


hydroxydes et des hydrocarbures, très hydrophiles.

Classification en fonction de l'état physique de la boue :

L'origine de l'effluent et le traitement suivi par celui-ci, qu'il soit biologique ou


physicochimique, ne sont pas suffisants pour caractériser une boue. Les propriétés
mécaniques ou plus précisément leur consistance comptent aussi énormément pour sa
manutention ultérieure [BOE99]. Un certain nombre de notions sont utilisables a priori pour
décrire l'état physique de la boue et il existe des tests de caractérisation spécifiques permettant
de classer une boue parmi les trois états conventionnels suivants :

? État liquide : la boue s'écoule simplement par gravité ;

? État plastique : la boue est alors collante ;

? État solide avec retrait : les boues peuvent être mises en tas sans s'affaisser.

L'état physique d`une boue dépend principalement de sa siccité, qui représente la teneur en
matières sèches. Devant la diversité des boues produites, il est difficile de connaître avec
exactitude les valeurs limites de siccité pour chaque état physique.

Classification en fonction de la nature de la liaison eau/ matrice solide :

Nous venons de voir que la siccité de la boue a une influence sur sa consistance. La
proportion d'eau dans la boue et, plus exactement, la manière dont cette eau est liée avec le
système complexe, formé de matières organiques et/ou minérales, joue un rôle par rapport à la
séparation liquide-solide.

Les dangers des boues de textiles :

En raison de la diversité des produits chimiques qui peuvent éventuellement être présents dans
ces déchets, il est difficile de déterminer sa la toxicité basée uniquement sur l'analyse
chimique (Araújo et al., 2001 ; Kapanen et Itävaara , 2001; Celebi et Kendir, 2002; Wilke
et al., 2008). Les tests de toxicité peuvent fournir informations supplémentaire sur le risque de
ces mélanges complexes (Kapanen et Itävaara 2001; Girotti et al., 2008; Wilke et al., 2008).

Dans les derniers temps, des efforts ont été orientés vers le traitement des eaux usées
domestiques et industrielles tandis que les boues qui leur sont associés sont simplement
rejetées sans traitement dans l'environnement. Bon nombre des mesures prises pour traiter les
eaux usées des résultats de la concentration de polluants dans les boues (Priestly, 1991). Les
boues devient donc instable, et putrescible pathogène.

Les différentes voies de traitement et valorisation de la boue de textile :


En raison de la forte augmentation du volume des eaux usées traitées, un grand volume de
boue doit être éliminé d'une manière respectueuse de l'environnement. Il y a donc la nécessité
d'opérer un bon traitement des boues avant leur élimination ou de réutilisation.

Les boues résultant du textile a généralement été disposées dans une décharge ou incinérés
avec les coûts associés élevés. Les pratiques de gestion des déchets modernes suggèrent
recyclage lorsque cela est possible (Rosa et a ., 2007b).

L'enfouissement :

L'enfouissement et l'incinération sont les deux méthodes principales d'élimination des boues
de teinture de textile en Chine. Du point de vue réglementaire et environnemental,
l'incinération est la méthode efficace pour réduction de la teinture et la stabilisation des boues
de textiles, Mais il conduit inévitablement à l'émission de gaz nocifs dans l'atmosphère.

(Werther, 1999).

Incinération :

Elle réalise la destruction de la matière organique des déchets par combustion à haute
température (+ de 500 °C) produisant des fumées et des matières minérales résiduelles
nommées cendres. Dans l'objectif d'une valorisation énergétique des déchets, la chaleur
produite est récupérée sous forme de vapeur ou d'électricité pour le fonctionnement du four
lui même, pour le chauffage urbain ou industriel (Prevot, 2000). Les résidus de l'incinération
(mâchefer) sont utilisables pour les travaux publics (Werther et Ogada, 1999).

Cependant, malgré l'intérêt de ce procédé pour une réduction importante des volumes de
déchets, il présente des contraintes principalement liées à un investissement très coûteux. Les
boues seules ne sont pas auto-combustibles, elles nécessitent des fours spéciaux et un mélange
avec d'autres déchets tels les déchets ménagers. L'élimination des cendres et des mâchefers
exigent une décharge contrôlée de classe 1 ou une unité d'inertage.

Cette technique reste aussi néfaste de point de vue écologique et environnemental puisqu'elle
contribue en plus du gaspillage de matières organiques utiles pour le sol à la diffusion de gaz
très toxiques (NO, NO2, CO, SO, dioxine, etc.) (Mininni et al., 2004 ; Nammari et al., 2004)
qui ont fait l'objet de réglementations spécifiques. En 1995, l'incinération des déchets était à
l'origine de 45 % de la dioxine produite et rejetée dans l'air en France. La directive
européenne du 4 décembre 2000 est plus sévère et fixe des concentrations maximales
admissibles pour certains produits toxiques dans la fumée (CE, 2000). Depuis, les
incinérateurs sont modernisés ou fermés, entraînant un coût supplémentaire d'une dizaine
d'euros par tonne de déchets incinérés.

Traitement biologique :

Le but de tous les systèmes de traitement biologique des eaux usées est d'éliminer les solides
de décantation et des effluents en utilisant les populations microbiennes. Les traitements
biologiques font généralement partie de systèmes de traitement secondaire. Les
microorganismes utilisés sont responsables de la dégradation de la matière organique et la
stabilisation de déchets organiques. Parmi les différents traitements biologiques pratiques
méthodes, la digestion anaérobie est souvent l'option la plus intéressante pour le traitement
des boues pour produire de l'énergie sous forme de biogaz et du bio-engrais.

Recyclage :

L'argile utilisée pour la fabrication de briques doit contenir une certaine quantité de
substances organiques. L'oxydation de ces substances au cours du processus de cuisson
améliore la qualité de la brique en sortie. Certaines argiles étant pauvres en substances
organiques, il convient donc d'en ajouter. Les boues générées par le l'industrie du textiles sont
excellentes pour cet usage (Interlaine, 1999).

Epandage des boues

L'épandage de boues liquides, issues de l'industrie du textile, est largement utilisé en France.
42% du gisement total de boues concerne l'épandage direct. Cette technique se traduit par
l'utilisation des boues comme matière fertilisante pour mettre à profit les capacités
biologiques naturelles des sols, pour digérer les boues et réintroduire les éléments dans les
cycles naturels, et valoriser les propriétés fertilisantes pour les cultures agricoles.

Les boues de textiles contiennent des quantités élevées de matière organique, N , P , K et


oligoéléments et , par conséquent, ils pourraient être utilisés en tant que engrais dans les sols à
faible productivité agricole ( Rosa et al  ., 2007a ).

Caractéristiques :
 Le pH de la boue est faiblement alcalin (7,45) à cause de la chaux qui a été ajouté lors
du traitement de l'eau usée de textile par coagulation chimique.
 La valeur de la conductivité de la boue est de 544 uS/cm.
 La valeur de CT est de 44,63 % ce qui montre que la boue contienne une haute teneur
des composés organique et inorganique
 La composition minéralogique de la boue textile a été déterminée par fluorescence X.
les résultats sont représentés dans le tableau

Tableau : Analyse de la boue par fluorescence X.


Elément Pourcentage
Silice (SiO2) 4,28%
Alumine (Al2O3) 1,12%
Fer 0.66%
Calcium 47,41%
Mg 2,22%
S 0,79%
Potassium 0,13%

Sodium 0,22%
 Phosphore : 0,11%
 Pert au feu (composé volatils) : 43%

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