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Preparation Les Fleurs Du Mal
Preparation Les Fleurs Du Mal
:
« Au lecteur »
Quelle vision de l'humanité le poème liminaire nous donne-t-il ?
Le processus alchimique :
«Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or », écrit Baudelaire dans une
ébauche d'épilogue à la seconde édition des Fleurs du mal. L'alchimie suppose
un processus de transformation des éléments de la vie matérielle. « Le soleil »
et « Les petites vieilles » mettent en lumiere ce processus : précisez quelle
matière est transformée, comment et avec quel resultat.
Dans « Le soleil », Baudelaire décrit le soleil comme une matière première qui peut
être transformée par le poète en quelque chose de plus élevé. Dans les premiers
vers du poème, le soleil est décrit comme une « idée » qui est « revêtue de pourpre
et d'or ». Cette idée est ensuite travaillée par le poète, qui la transforme en quelque
chose de plus grand que ce qu'elle était au départ : « Je l'ai pris comme un plat de riz
bien chaud, / Et j'ai mangé mon rêve en le salant ». Ainsi, le poète utilise le soleil
comme matière première pour transformer son rêve en quelque chose de plus
concret et de plus satisfaisant. Dans « Les petites vieilles », le processus alchimique
se produit également mais avec une matière différente : la vieillesse. Dans ce
poème, les petites vieilles sont décrites comme des créatures laides et grotesques.
Cependant, le poète les transforme en quelque chose de plus beau en les comparant
à des « fées » et en évoquant leur expérience de vie. Le poète utilise donc la
vieillesse comme matière première pour transformer une vision négative en quelque
chose de plus positif et de plus inspirant. Ainsi, dans les deux poèmes, Baudelaire
utilise des matières premières apparemment ordinaires, le soleil et la vieillesse, pour
en faire des éléments plus précieux et plus nobles. Cette transformation est le
résultat du processus alchimique que le poète utilise pour donner une nouvelle
signification à ces matières et les élever au niveau de la poésie.
« Le beau est toujours bizarre », écrit Baudelaire en 1855. Le poète alchimiste
est en quête d'une beauté nouvelle, en rupture avec la tradition poétique.
Etudiez dans Les Fleurs du Mal des exemples de ce « beau » insolite, bizarre,
dérangeant ou d'un « beau » associé à la cruauté, au malheur, à la tristesse.
Vous vous appuierez sur les poèmes suivants : « L'albatros », « A une
mendiante rousse », « Avec ses vêtements ondoyants et nacrés », « Hymne à
la Beauté »
Dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire cherche à réinventer la beauté en la sortant des
sentiers battus de la tradition poétique. Ainsi, dans « L'albatros », le poète compare
l'oiseau majestueux lorsqu'il est en plein vol à un roi, mais dès qu'il est sur le sol, il
devient maladroit et ridicule. Cette image de l'albatros, à la fois sublime et grotesque,
représente une nouvelle idée de la beauté, où la perfection n'est plus l'unique critère.
De même, dans « A une mendiante rousse », Baudelaire fait l'éloge de la laideur en
s'adressant à une femme pauvre, mais qui est dotée d'une beauté singulière et
sauvage. Il compare sa chevelure flamboyante à une gerbe de blé en feu, sa bouche
à une blessure et sa peau à un vieux mur lézardé. C'est une beauté qui n'est pas
conventionnelle, mais qui est puissante et qui laisse une forte impression. vDans «
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés », Baudelaire décrit une femme
mystérieuse et fascinante qui porte des vêtements diaphanes et irisés. Il utilise des
images étranges et inattendues pour décrire sa beauté : « ses cheveux un moment
dénoués/ Effleurèrent ma joue en passant », « son regard, où brille l'âcreté du
charbon », « son dos et ses reins d'acier ». Cette beauté est bizarre et fascinante,
mais également menaçante, ce qui montre que le poète ne cherche pas simplement
à embellir le monde, mais à le réinventer. Enfin, dans « Hymne à la Beauté », le
poète associe la beauté à la fois à la cruauté et au malheur. Il décrit la Beauté
comme une déesse à la fois séduisante et effrayante, qui peut tout autant inspirer
l'amour que la douleur. La Beauté est également présentée comme une entité qui a
le pouvoir de transfigurer la réalité : « Tout ce qui fut direct, est désormais travesti ».
Cette beauté est donc à la fois étrange et terrifiante, mais elle est également
libératrice et transformante. En conclusion, dans Les Fleurs du Mal, Baudelaire
cherche à redéfinir la beauté en explorant des aspects de celle-ci qui ne sont pas
conformes à la tradition poétique. Le beau devient bizarre, dérangeant, insolite,
associé à la cruauté, au malheur et à la tristesse. C'est une beauté qui n'est pas
simplement esthétique, mais qui a le pouvoir de transformer la réalité et de la rendre
plus intense et plus riche.