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Sommaire: La Tapisserie de Bayeux Illustre L'ost en Action Dans Les Guerres Du Moyen Âge
Sommaire: La Tapisserie de Bayeux Illustre L'ost en Action Dans Les Guerres Du Moyen Âge
Sommaire
Étymologie La Tapisserie de Bayeux illustre l'ost en action
dans les guerres du Moyen Âge.
Les origines de l'organisation militaire
médiévale
L'armée médiévale dans le droit féodal
Évolution de l'ost avec celle de la
stratégie militaire
La disparition de l'ost et la constitution
des armées modernes
Voir aussi
Articles connexes
Notes
Étymologie
Le mot « ost », apparu vers 1050 dans la langue d'oïl, trouve son origine dans le mot latin « hostis »
(ennemi, qui donna « hostile »), puis, par extension, « armée ennemie », et enfin « armée », terme qui le
remplacera progressivement, le faisant tomber en désuétude. Au XVIIe siècle, Jean de La Fontaine l'utilise
encore, comme figure de style dans ses Fables :
L'ost est convoqué en même temps que le plaid général, en mars, puis en mai (époque où la maturité des
herbages permet d'assurer l'alimentation des chevaux).
Le texte de la convocation de l'abbé Fulrad de Saint-Quentin et de ses vassaux en 806 permet de préciser
l'équipement requis pour les cavaliers convoqués par Charlemagne : écu (scutum) rond ou ovale, lance
(lancea) de 2 mètres en bois de frêne et pointe en fer acérée, épée longue (spata) en fer à double
tranchant, épée courte (semispata), gardé au ceinturon pour le combat à pied, un arc et carquois (de 24
1
flèches) .
Il va en résulter à l'époque féodale, avec l'affaiblissement de l'autorité royale, une multitude de petites
armées seigneuriales — chaque seigneur disposant librement de ses propres forces, recrutées parmi ses
vassaux — qui se regroupent à l'appel du roi pour former l'« ost royal » (armée royale).
Les hommes d'armes servaient pour un temps déterminé (de quarante à soixante jours). Le seigneur
pourvoyait sa troupe en armes, en munitions et en vivres. S'ils étaient eux-mêmes chevaliers ou barons,
les vassaux emmenaient avec eux leurs soldats. Quiconque désobéissait devenait félon et, comme tel,
était privé de son fief (commise).
Ce pouvoir de « ban » dont disposait le seigneur était l'un des rouages essentiels de la féodalité, car il
permettait à celui-ci non seulement d'ordonner, mais également de contraindre et de châtier. C'était donc
l'un des fondements de son autorité. Dans les appels faits pour le service militaire, on distinguait le ban
proprement dit, composé des vassaux directs, convoqués par le roi ou le seigneur lui-même, et l'arrière-
ban, composé des vassaux des vassaux convoqués par leurs propres suzerains.
Ce type d'armée connaîtra son apogée avec l'apparition, dans le dernier tiers du Xe siècle, de la chevalerie
— qui distingue le noble chevalier combattant à cheval, du paysan, soldat d'infanterie ou artilleur — et
son développement à partir du XIe siècle. L'institution des dignités de maréchal de France et de
connétable, destinées à récompenser les actions de bravoure des plus fidèles compagnons du roi au cours
de ses campagnes militaires, viendront parachever cette organisation militaire médiévale.
À partir du XIVe siècle, la nature de la guerre changeant, avec l'apparition de nouvelles armes — arbalètes,
artillerie — on assiste à la création de véritables compagnies de mercenaires, composées de soldats
professionnels, qui s'engagent pour le compte du plus offrant. Le lien qui unissait le seigneur et ses
vassaux dans l'ost s'estompe progressivement, en même temps que le système féodal se transforme.
On doit à Charles VII la constitution de la première armée de métier permanente en Europe, par la grande
ordonnance de 1445 (précisée par d'autres ultérieures en 1446 et 1448) qui crée les compagnies
d'ordonnance pour former la cavalerie de l'armée de campagne. Sont alors créées 15 compagnies de 100
lances, une lance étant un groupe de 6 hommes : un homme d'armes, qui dirige la lance, un coutilier, trois
archers et un page. Les pages n'étant pas des combattants cela forme une armée permanente de 9000
hommes dont 7500 combattants. Le nombre de compagnies, ainsi que la composition de la lance évoluera
selon les époques. En parallèle, sont créées les troupes dites de petite ordonnance, mais qu'on appellera
rapidement mortes-payes. Formées elles aussi autour de la lance (quoique réduite à 3 combattants et un
valet et privées de leurs chevaux), elles ont pour tâche de servir de garnison dans les places fortes, à leur
création elles sont 900 lances soit 3 600 (2 700 combattants). Le successeur de Charles VII, Louis XI
rajoutera en 1481 les bandes françaises ou bandes de Picardie, d'environ 12 000 fantassins, en
remplacement des francs-archers (lesquels étaient une milice et non une armée de métier). L'innovation
est non seulement d'avoir des troupes permanentes en lieu et place d'une armée mobilisée à la demande
ou de mercenaires, mais également que celles-ci sont directement sous l'autorité du roi et pas de ses
vassaux, ce qui modifie totalement le rapport de force avec ceux-ci.
Il existait aussi dans les villes un service de guet, qui était chargé de surveiller les alentours du haut des
tours ou des remparts. À titre d'anecdote, voici la composition du « guet » d'Orléans, en mars 1566, avec
le nombre d'hommes et les soldes correspondantes :
De manière similaire, l'Espagne, sous l'impulsion de Gonzalve de Cordoue se dote d'une armée
professionnelle : des régiments d'infanterie composés de piquiers, épéistes avec boucliers et arquebusiers,
qui deviendront les redoutables tercios sous Charles Quint.
Sous le roi Gustave II Adolphe, la Suède va également se doter d'une armée permanente, recrutée par
conscription pour faire face à son engagement dans la guerre de Trente Ans.
Il faut toutefois noter que ces changements ne marquent pas du tout la fin de l'emploi de mercenaires,
lequel va même encore s'amplifier étant donné la tendance à voir des effectifs plus grands de part et
d'autre lors des batailles, mais en revanche on peut bel et bien parler de la fin de l'ost médiéval.
Voir aussi
Notes
1. Voir le texte de la convocation à l'ost dans Michel Kaplan (dir.), Le Moyen-age, tome 1,
Bréal, 1991, page 211.
2. P. Thomas, Textes historiques sur Lille et le Nord, t. II, 1936, p. 218.
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