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Cours Introduction À La Mécanique Quantique S4
Cours Introduction À La Mécanique Quantique S4
INTRODUCTION
à
la mecanique quantique
ADANLETE ADJANOH Assiongbon
Maître de Conférences
Faculté des Sciences ET TECHNIQUES
Univeristé de KARA
2
Introduction
Au début du XXe siècle, alors que certains pensaient avoir atteint une compréhension totale
du monde qui nous entoure, commencent à apparaı̂tre de résultats expérimentaux qui viennent
ébranler la belle cohérence des lois de la physique classique. En effet, jusqu’à cette période, les
théories classiques comme la mécanique et l’électromagnétisme expliquaient très bien bon nombre
de phénomènes physiques. La première mise en échec de la théorie classique est venue avec la
théorie de la relativité d’Einstein. Les lois de la mécanique de Newton n’étaient plus valables
lorsqu’il s’agit de décrire le mouvement d’un corps de vitesse non négligeable devant celle de la
lumière. Ensuite, une série d’expériences sur les atomes et le noyau atomique ont mis en lumière
l’incapacité des théories classiques à rendre compte des phénomènes se produisant à cette échelle
microscopique. Ceci va donner naissance à la physique quantique.
Ce cours consiste en une première présentation de cette physique quantique. Pour comprendre
ce qu’est la théorie quantique, il est important de comprendre les problèmes de la théorie clas-
sique qui ont provoqué sa naissance. Nous commencerons donc par décrire brièvement dans le
chapitre 1, une série d’expériences faites au début du siècle dernier et qui n’ont pu trouver
d’explication classique. Les chapitres 2 et 3 seront consacrés aux concepts fondamentaux de la
nouvelle théorie quantique à savoir : la fonction d’onde et son interprétation, la densité de pro-
babilité, le concept d’état quantique, le principe d’incertitude de Heisenberg, etc. Au chapitre
4, nous introduirons l’équation de Schrödinger qui décrit l’évolution de la fonction d’onde. Des
méthodes seront proposées au chapitre 5 pour résoudre cette équation dans le cas des problèmes
simples à une dimension.
3
Objectifs généraux
Il s’agit de :
• Comprendre les expériences historiques qui ont conduit à une remise en question de la
théorie classique et à la naissance de la théorie quantique ;
• Comprendre les concepts fondamentaux de la nouvelle théorie quantique ;
• Savoir résoudre un certain nombre de problèmes simples possédant une solution analy-
tique.
Objectifs spécifiques
A la fin de ce cours, et pour atteindre les objectifs généraux, l’étudiant devra être capable :
• d’expliquer les expériences historiques qui ont mis en échec certaines des lois de la physique
classique ;
• d’expliquer la signification des concepts et principes qui sont à la base de la mécanique
quantique (état quantique, probabilité d’un état quantique, indéterminisme, principe d’in-
certitude de Heisenberg, dualité onde-corpuscule, quantification des niveaux d’énergie,
etc.) ;
• de résoudre l’équation de Schrödinger de façon analytique pour des systèmes simples à
une dimension.
Bibliographie
Prérequis
Chapitre 1
Naissance de la mécanique
quantique
Vers la fin du 19eme siècle, la physique paraı̂t être une science achevée. On distingue deux
catégories d’objets : la matière et le rayonnement.
La matière est constituée de corpuscules localisées. Leur état est défini à chaque instant par leur
position et leur vitesse. Leur mouvement obéit aux lois de la Mécanique de Newton.
Le rayonnement est défini à un instant donné par un champ électrique et un champ magnétique
en tout point de l’espace. Il unifie l’optique et l’électromagnétsisme et est parfaitement décrit
par la théorie ondulatoire et les équations de Maxwell. A l’inverse de la matière, il ne semble
pas possible de scinder le rayonnement en corpuscules localisées dans l’espace.
L’énergie des deux types d’objets varie de façon continue, puisqu’il est possible de modifier la
vitesse des particules ou l’intensité des champs électromagnétiques de quantités aussi faibles que
l’on veut.
Cependant quelques points demeuraient à être élucidé et parmi ceux ci :
– le spectre de rayonnement thermique émis par les corps portés à haute température ;
– l’extraction d’un électron d’un métal à l’aide d’une onde électromagnétique ou effet photo-
électrique ;
– La diffusion d’un électron par un photon ou effet Compton ;
– le spectre de raies émis par les atomes et notamment par le plus simple d’entre eux,
l’atome d’hydrogène.
5
1.1- I NTRODUCTION
Rappelons que vers la fin du XIXème siècle la physique paraît être une
science achevée. Elle supposait que la matière et le rayonnement constituaient deux
entités distinctes :
on peut dire que la mécanique quantique constitue une véritable révolution dans
notre façon de décrire le monde physique. Avec la relativité introduite par Albert
Einstein au début du siècle (1905), la mécanique quantique est un des piliers de
l’édifice théorique de la physique contemporaine. Ces deux théories, mécanique
quantique et relativité, expliquent un vaste ensemble de phénomènes physiques avec
une précision stupéfiante.
Energie en eV
800 T = 1500 K
700
T = 2000 K
600
T = 2500 K
500
400
300
200
100
0 1 2 5 6
3 4 14
Frequence en 10 Hz
B- Effet photoélectrique :
E =h (1.5)
Ce que nous sommes en train d’observer c’est que la lumière se comporte aussi
comme des corpuscules ; nous savions qu’elle était « ondulatoire» et maintenant
nous trouvons qu’elle aussi «corpusculaire». Elle arrive toujours - ou elle est
toujours diffusée – par paquets que nous appelons «photons». Nous pouvons
également dire que le photon est apparu comme un grain d'énergie échangeable entre
la matière et le rayonnement.
Pour montrer que le photon doit être considéré comme une « véritable
particule » avec une énergie et une quantité de mouvement, les physiciens se sont
basés sur la relativité, en tenant compte des deux informations suivantes :
- le photon se déplace à la vitesse de la lumière v = c dans tous les
référentiels.
- dans le référentiel du laboratoire (R ), l’énergie du photon est E = h .
En relativité, l’énergie et la masse d’une particule relativiste sont données
par :
12
m0 v
E= p 2 c 2 + m02c 4 et p =
v2 (1.7)
1
c2
m 0= 0
En utilisant la relation d’Einstein, relation (1.5), il s’ensuit que si l'on veut faire
du photon une « particule » se déplaçant à la vitesse de la lumière et transportant une
énergie h , on doit lui associer la quantité de mouvement :
h (1.8)
p=
c
h (1.9)
p= et E = h
c
=c k (1.12)
# ru (1.13)
E( r ,t ) = E 0 exp ! 2 i t
"!
Cette onde représente un jet de photons ayant chacun une énergie E = h ; ces
photons ont chacun une impulsion p dont le sens est celui de la direction de la
2
propagation de l’onde. Si on introduit le vecteur d’onde k = u la relation de
p = h k et E = h (1.14)
2
avec k = et =2 .
( )
paramètres corpusculaires E , p ; c’est la dualité onde corpuscule.
De ce fait, pouvons nous dire que la lumière se comporte à la fois comme une
onde et une particule ?
Des expériences ont été réalisées pour mettre en évidence l’existence des
photons telle que l’effet Compton (1924), d’autres pour répondre à la question
précédente.
La réponse à cette question a été réalisée par l’expérience des fentes de Young
avec une source si faible qu’elle n’émette qu’un seul photon à la fois.
F2
F
1
D
P E
La première étape de l’expérience montre que lorsque l’une des fentes est
obstruée, on obtient alors une tâche de diffraction sur l’écran. Dans le cas où les
deux fentes seraient ouvertes, on observe alors une intensité lumineuse qui se répartit
suivant un système de franges ; elle est égale au carré de l'amplitude de l'onde
résultant de la superposition des ondelettes ayant suivi tous les chemins possibles.
Fig.1.5 : Apparition des impacts lors de l'expérience des fentes d'Young photon par photon
On constante que les deux théories prises séparément sont insuffisantes pour
expliquer ces phénomènes.
Que se passe-t-il ?
- Quand les impacts des photons sont aléatoires : on n’a pas de franges.
- Quand les impacts de photons s’ordonnent : les faibles impacts donnent des
franges sombres alors que les forts impacts donnent des franges claires.
Tout d’abord, ceci nous conduit à affirmer que la probabilité de localiser les
photons en un point donné de l’espace est égale à l’intensité de l’onde lumineuse en
ce point.
Aussi est-on amené à formuler les hypothèses ci après :
1) A chaque photon est associée une onde % ( r ,t )
2) L'onde associée à un photon se propage suivant les lois classiques de
propagation des ondes, c'est-à-dire en "explorant" tous les chemins possibles.
3) L'onde a une signification probabiliste : le carré de son amplitude
% ( r ,t )% * ( r ,t ) est égal à la densité de probabilité de trouver la particule au point
à l'instant t. Pour les photons, cette onde est simplement celle des champs
électriques et magnétiques de l'onde électromagnétique associée.
Les hypothèses ci-dessus n'évoquent pas la trajectoire du photon, qui est une
notion dépourvue de sens ; elles ne parlent que de probabilité de manifestation du
photon par un point l'écran.
[h2 ] = [énergie][masse][longueur]2
h
En pratique, on utilise le plus souvent la constante : = qui se lit “h barre”
2π
et qui a, les mêmes dimensions que h et l’avantage d’être voisine de l’unité :
soit :
A =⇒ mécanique classique
A ≈ =⇒ mécanique quantique
1.3.2. Exemples
1.3.2.1. Montre
Chapitre 2
Dualité onde-corpuscule
22
2.1- Q UANTIFICATION DE LA MATIERE
n2 0 (2.1)
= 3646 A
n2 4
où n = 3, 4, 5, pour H ; H ; H & :
Si on considère plutôt l’inverse de la longueur d’onde, comme l’a suggéré
Rydberg, on trouve, pour cette série
1 1 1 (2.2)
= RH avec n = 3, 4, 5 …
22 n2
1 1 1 (2.3)
= RH avec n i > n f
ni2 n 2f
En 1908, une autre loi empirique a été établie, cette fois par Ritz, valable pour
tous les atomes et qui suppose que pour chaque atome il existe une suite de nombre
T 1 , T 2 , T 3 ,… T n , … T m , …appelés termes spectraux, telle que chaque fréquence de ces
spectres sera donnée par = Tm - Tn.
24
Toutes ces lois empiriques n’ont pas eu des fondements théoriques, par
ailleurs elles étaient en désaccord avec le modèle atomique établies par Rutherford
en se basant sur les lois de la physique classique.
Ei Ef (2.4)
=
h
Ces postulats donnent une nouvelle dimension à la matière : l’atome ne peut
exister que dans une suite discontinue d’états d’énergies. On parle alors des états
quantiques de la matière. ( ou états stationnaires pour lesquels l’atome est stable et
ce n’est que plus tard que l’équation de Schrödinger nous permettra de comprendre
pourquoi l’électron n’émet pas de radiations s’il "reste sur la même orbite").
1 Ze 2 mv 2 (3.5)
=
4 (0 r2 r
L = mv r =nh n = 1, 2, 3, …. (2.6)
La résolution de ces équations, nous permettent de calculer les rayons des orbites
permises :
n 2h 2 (2.7)
r = rn = 4 ( 0 avec n = 1, 2 ,3, …
mZe 2
Les vitesses correspondantes de l’électron sur ces orbites seront données par :
nh 1 Ze2 (2.8)
v = vn = = avec n = 1, 2 ,3, …
mrn 4 ( 0 nh
Le rayon de Bohr, donné par r = r1 = 0.53 Å est une bonne estimation de la taille de l’atome
d’hydrogène (Z = 1). La vitesse de l’électron sur cette orbite est aussi la plus grande vitesse
possible de l’électron. Pour l’atome d’hydrogène, on a v = 2.2 106 m/s.
1
K= ≈ 9 10 9 SI (N m2 C −2 )
4πε 0 L’énergie totale de l’électron est la somme de ses énergies cinétique et potentielle :
1 2 Ze 2 1 Ze 2 Ze 2 (2.9)
E = K +V = mv =
2 4 (0r 2 4 (0r 4 (0r
qu’on peut écrire, en tenant compte des relations (2.7) et (2.8), comme suit :
E0 mZ 2 e 4 h
E = En = avec E = où ( h = ) (2.10)
n 2 0
(4 ( 0 ) 2h
2 2
2
Remarque :
Les états d’énergie positive n’ont pas leur énergie quantifiée. L’énergie de l’électron, une fois
celui-ci séparé de l’atome, peut prendre un continuum de valeurs possibles. En mécanique
classique, E = 0 donne une orbite parabolique alors que E > 0 correspond à des orbites
hyperboliques . Un des foyers de ces orbites peut être près du noyau donc l’électron n’est pas
nécessairement infiniment éloigné du noyau dans les orbites d’énergie positive.
L’origine des raies spectrales s’explique facilement par le modèle de Bohr. Les électrons
sont excités à un niveau supérieur lorsqu’ils reçoivent de l’énergie, par une décharge
électrique ou autrement, ceci n'est possible que si cette énergie soit égale exactement
l'énergie nécessaire, c'est-à-dire la différence d'énergie entre le niveau d'arrivée et le
niveau de départ. Ils perdent ensuite cette énergie par une série de transitions à des niveaux
inférieurs. Dans chaque transition, ils doivent émettre un photon dont l’énergie correspond à
la différence d’énergie entre les deux niveaux impliqués dans la transition. Si la transition se
fait entre un niveau initial ni et un niveau final nf (ni > nf ), le saut d'énergie se manifeste
donc par une raie d'émission dans le spectre de l'atome. On en déduit alors, on a
selon le quatrième postulat de Bohr :
27
1 1 (2.11)
h = Ei E f = E0
n 2f n 2i
Sachant que la longueur d’onde du photon émis est reliée à sa fréquence par la relation
=c , le modèle de Bohr permet de retrouver la loi empirique de Balmer et de donner
une expression microscopique pour la constante de Rydberg pour l’atome d’hydrogène :
4
1 1 1 E0 me (2.12)
= RH avec RH = =
h c (4 ( 0 ) 4 h 3 c
2
n f n i2
2
I = ) p qd q = n q h (2.13)
Principe de correspondance :
Le modèle de Bohr permettait de calculer les fréquences des raies d’absorption
et d’émission mais restait muet devant l’intensité de ces raies décrites classiquement
par la lois de Maxwell-Lorentz. Pour résoudre ce problème, Bohr établit le principe
de correspondance :
La théorie quantique doit tendre asymptotiquement vers la théorie classique à
la limite des grands nombres quantiques. C’est à dire que les énergies mises en
jeu soient très importantes de telles sortes que la discontinuité n’apparaissent
pas. A l’échelle macroscopique la discontinuité est négligeable à cause de la
petitesse de h d’où la validité de la mécanique classique ( h 0 ).
phénomène ondulatoire. Pour associer une longueur d’onde à ces "ondes de matière",
de Broglie généralise les relations d’Einstein pour le photon et postule ainsi que
l’énergie totale et la quantité de mouvement de la particule matérielle sont reliées à
la fréquence et à la longueur d’onde de l’onde de matière par les relations :
p = h k et E = h (2.14)
h h (2.15)
= =
p mv
2 rn n (2.16)
où est la longueur d’onde de la matière associée à l’électron en mouvement autour
du noyau.
Dans le cas où l’égalité (3) ne serait pas vérifiée, l’onde y revient au point P
avec la même phase, elle ne se détruit pas et on aura :
2 rn = n (2.17)
On dit que dans ce cas : une onde stationnaire s’établit autour de l’orbite rn .
nickel, qu’on suppose formé par des plans atomiques équidistants de distance d, et
l’on mesure l’intensité du faisceau diffusé par ce dernier selon différents angles.
30
Chapitre 3
−
→ −
→ − →
Quantité de mouvement p Vecteur d’onde k = p /~
−
→→
Ψ(−
→
r , t) = A exp[i( k . −
r − ωt)] = A exp[−~i (−→p .−→r − Et)] . (3.1)
La question qu’on peut se poser : quelle est l’utilité de cette fonction d’onde
dans l’étude des systèmes quantiques? Autrement dit, quelle interprétation peut
acquérir cette fonction d’onde ?
Pour répondre à cette question, rappelons que l’explication apportée à
l’apparition des franges d’interférences est liée à l’intensité lumineuse I r ,t ( )
représentant le nombre moyen de photons par unité de temps frappant une unité
d’aire de l’écran ; cette intensité représente donc la probabilité de trouver un photon
en un point M, au temps t, elle est proportionnelle à l’amplitude au carré de la
fonction d’onde. Puisque les systèmes quantiques sont dotés aussi bien des propriétés
corpusculaires qu’ondulatoires, on peut alors, et par analogie, dire que l’amplitude de
la fonction d’onde au carré est reliée à la probabilité de localiser la particule en
un certain point M de l’espace à un instant t.
( )
dP r ,t = (r ,t ) 2
d
(3.2)
d’onde r ,t .
(r ,t) doit vérifie la condition de normalisation :
33
Cette fonction
(r ,t) 2
d3r =1
(3.3)
Pour un microparticule libre est une particule sur laquelle n’agit aucune force,
la fonction d’onde correspondante s’écrit :
E (3.5)
v = =
k p
relation dans laquelle nous avons tenu compte de la généralisation des relations de
Planck–Einstein à une microparticule.
p 2 h 2k 2 hk 2 (3.6)
E= = ! =
2 m 2m 2m
et la vitesse de phase est :
hk p v (3.7)
v = = = =
k 2m 2 m 2
Difficulté I (Physique) : L’onde monochromatique plane (3.1) présente une extension tempo-
relle et spatiale incompatible avec la localisation de la particule dans le temps et dans l’espace.
Compte tenu de toutes ces difficultés, on ne peut pas représenter une particule matérielle libre
par une onde plane. Cependant, nous allons le voir dans la suite, tous ces problèmes ne doivent
pas pousser à renoncer à l’onde plane. En effet, elle joue, mathématiquement un rôle très im-
portant.
' - k *$
1 ( x ,t ) = A exp & i + k0 + x 0 + .t #(
% , 2 2 )"
' - (3.9)
k *$
2( , ) =
x t A exp & i + k 0 x 0
.t #(
% , 2 2 )"
k
.[ ( x, t )] = 2 A cos x t cos (k0 x 0 t) (3.10)
2 2
hk p (3.12)
vg = = = =v
k m m
Il s’ensuit que c’est la vitesse de groupe et non la vitesse de phase qui décrit
la vitesse de microparticule matérielle.
n =+ 2 n= +2 (3.13)
(x ,t ) = 1 n ( x ,t ) = 1 An exp[i(k n x n t )]
n= 2 n= 2
2 n 2 n
avec kn = et n =
. La fonction d’onde ainsi présentée est une
T
décomposition en série de Fourrier, l’ensemble des valeurs An est appelé spectre de
Fourier de ( x ,t ) .
.
En effet lorsqu'on fait la somme d'un grand nombre d'ondes planes on combine des vecteurs
d’onde infiniment proches. Ce qui revient à passer à l’intégrale de Fourier. La fonction
d’onde ( x , t ), dans ce cas, s’écrit comme suit :
1
(k ,t ) exp [i (k x t )]dk
+2
(x , t ) = 2
(3.14)
2
(r ,t ) = (2 1) 3/ 2 R3
(k ,t )exp[i (k r )]
t d k
3 (3.15)
36
(k ,t ) = (2 1)3/ 2 R 3
(r ,t )exp[ i(k r )]
t d3r
(3.16)
( ) (k ,t )
dP k ,t =
2
d3k
(3.17
une densité de probabilité dans l’espace des k . Tout comme la position exacte de la
particule ne peut être connue, mais seulement la probabilité que la particule soit
trouvée en un certain point de l’espace, il en va de même pour sa quantité de
mouvement p = h k . Elle non plus ne peut être connue de façon exacte. Dans une
série d’expériences avec des systèmes identiques, il y aura une distribution des
valeurs mesurées pour la quantité de mouvement, de même qu’il y aura une
distribution des valeurs mesurées pour la position.
'exp (i k0 x ) si x 4 a
( x ,0 ) = & (3.18)
% 0 si x > a
37
Cette onde tronquée (Fig. 3.2) peut être obtenue par superposition d’une infinité
d’ondes planes. Le calcul de sa transformée de Fourier donne l’amplitude spectrale:
+a
exp[ i (k k 0 ) x ] 2 a sin [(k k 0 ) a ] (3.19)
(k ,0 ) = dx=
a 2 2 (k k0 ) a
L’allure de l’amplitude spectrale (Fig.3.2) nous montre que c’est une fonction
centrée autour de k=k 0 et ayant une largeur. Si on définit la demi-largeur de la
fonction (x,0) comme étant x = a et la demi-largeur de sa transformée de Fourier
comme étant la distance du maximum central au premier zéro soit, k = /a, on
trouve que x k = (3.20)
-
( x ,0 ) = A exp + (x x0 ) *
2 (3.21)
( exp (i k 0 x )
, 25 2 )
Cette fonction représente une onde plane de vecteur d’onde k 0 , laquelle est
modulée par une enveloppe gaussienne centrée en x = x 0 . Il est naturel de prendre
38
(x ,0 ) exp( i k x)
+a
)2 5
- *2
(3.22)
(k ,0 ) = d x = 5 A exp + (k k0 exp[ i (k k 0 ) x0 ]
a 2 , 2 ()
x k =1 (3.23)
Comme nous l’avons écrit auparavant, la relation x k = cte est une propriété
des transformées de Fourier. On peut montrer que, peut importe la fonction (x,0);
on a toujours :
x k 61 (3.24)
+ - 5 2 ( k k0 ) 2 * (3.25)
1
( x,t ) = exp + ( exp -, i ( k x ( k ) t ) *) d k
2 +, 2 ()
E p 2 hk 2 (3.26)
(k)= = =
h 2mh 2 m
1 - h k02 t * + a - 52 ht * - h k0 t * (3.27)
( x,t ) = exp +-i k0 x ( exp + - i K 2 ( exp + i x K( d K
2 , 2m ) a , 2 2m ) , m )
avec K=k-k 0
- h k0 t * hk t
L’intégrale contient le terme oscillant exp + i x K ( . Lorsque x = 0 , ce terme
, m ) m
vaut 1, et l’intégrale est maximale puisque les différentes contributions
s’additionnent en phase. Au contraire, si x s’éloigne trop de h k0t ; le terme
m
- h k0 t *
exp + i x K ( oscille rapidement avec K et l’intégrale diminue rapidement. Il est
, m )
donc clair que (x; t) est maximale lorsque :
h k0 t (3.28)
xmax = = vg t
m
- h k02 t *
( x,t ) = 7 ( x,t ) exp +i k0 x ( (3.29)
, m 2 )
- 2
*
( x vg t ) 1 i mh5t 2
2
+ (
2 /5 + ( (3.30)
7 ( x,t ) = 1/ 4
exp + (
h 2t 2 + h 2t 2 (
k0 x 25 2 1 + 2 4
m 25 4 + m5 (
, )
ht
tan( ) =
m5 2
40
La partie réelle de cette solution est représentée par la figure suivante :
particule localisée dans une région de l’espace, présentait une extension spatiale que
nous avons notée x et qui correspondait à un maximum de probabilité de présence
.
de la particule dans cette région. Nous dirons que x correspond à l’incertitude sur la
position de la particule, autour de x=x0 , obtenue par des mesures adéquates faites en
principe sur un très grand nombre de particules identiques (on parle d’une statistique
au sens de Gibbs). D’autre part, la probabilité de mesurer la quantité de mouvement
de la particule montre qu’elle correspond également à une fonction ayant une
certaine largeur p. Encore une fois, cette largeur signifie que si nous mesurons la
quantité de mouvement de la particule sur un grand nombre de particules, il y a une
grande probabilité pour que les résultats obtenus soient compris entre p 0 p 2 et
p0 + p 2 où p 0 correspond à la valeur moyenne de la quantité de mouvement .
En outre, nous avons vu que les largeurs x et k sont reliées par la relation
x k 6 1 et comme p = h k cette relation peut s’écrire x p 6 h . Le signe 6
indique que la grandeur du produit est une quantité de l’ordre h , en plus elle dépend
de la définition de la largeur des fonctions. Si, donc, nous décidons de minimiser
l’incertitude, x , sur la position en prenant un paquet d’ondes plus localisé dans
l’espace, il s’ensuit que nous aurons une plus grande incertitude, p, sur sa quantité
de mouvement.
Énoncé duPrincipe d’incertitude d’Heisenberg.
Si une mesure de la position est faite avec une précision x; et si une mesure
« simultanée” de la quantité de mouvement est faite avec une précision p,
alors le produit des deux incertitudes ne peut jamais être plus petit qu’un
nombre de l’ordre de h : x px 6 h
2 - (3.31)
41
A 3D on a :
∆x∆p x ≥ -~2 , ∆y∆py ≥ -~2 , ∆z∆pz ≥ -~2 .
De même, si l’énergie d’un système est mesurée avec une précision E; alors le
temps caractéristique de l’évolution du système, t doit satisfaire
h
t62 E - (3.32)
Et de façon plus générale, si q est l’incertitude sur la mesure d’une
coordonnée q; et p l’incertitude sur la mesure de sa quantité de mouvement
conjuguée, alors h
q p6 -2 (3.33)
Comme application du principe d’indétermination de Heisenberg nous
consultons les deux exemples suivants :
-
Définitions :
a- On dit que A est un opérateur si elle transforme une fonction d’onde d’un
certain espace fonctionnel F en une et une seule fonction bien déterminée du
même espace : (3.34)
;A0 = A
; :F
b- A est un opérateur linéaire si et seulement si :
A[ 1 +< 2 ]= A 1 +< A 2
(3.35)
Exemples d’opérateurs :
–
b) Opérateurs multiplications :
A = f ( x )× : ;;A0 = f ( x ) (3.37)
c) Opérateurs translations :
A =T ( a ) A
: ;;0 =T ( a ) = (x + a ) (3.38)
–
Remarques importants :
[ A B] [ B A] (3.42)
r ur - ur r E * 3 ur
( )
r,t =
1
(2 h )
3/ 2 R3
( )
p,t exp +i p r
, h
t d p
h ()
(3.43)
, = * ( x) , ( x) dx (3.46)
Propriétés :
• Le produit scalaire dans F x est non commutatif :
, = , * (3.47)
• Le produit scalaire dans F x est linéaire par rapport à et antilinéaire par rapport
à :
, 1 1 + 2 2
= 1
, 1 + 2
, 2
(3.48)
1 1 + 2 2 , = *
1 1 , + *
2 2 ,
N [
1 ! 1* ! *2 . ]
.
= i ui – – – – –
N = *
i ui .
propriétés :
• est nul si 3 E = 0.
• Deux bras 1 et 2 sont égaux si et seulement si 1 = 2 3 E.
*
• uv = vu
• si = i ui et = $ j v j alors = $ *j i v i ui
• Deux kets u et v sont orthogonaux si leur produit scalaire est nul : u v = 0 .
44
Chapitre 4
L’équation de Schrödinger
4.1 Introduction
Dans les chapitres précédents, nous avons introduit le concept de fonction d’onde pour décrire
l’état physique d’un système donné. Nous allons maintenant chercher une méthode de détermi-
nation de cette fonction d’onde. En d’autres termes, nous cherchons une équation d’onde que doit
satisfaire la fonction d’onde. Cette équation appelée équation de Schrödinger (ES) va déterminer
l’évolution de la fonction d’onde dans l’espace et dans le temps. Une fois l’état du système donné
à une date t0 , c’est-à-dire la fonction d’onde Ψ(−
→r , t0 ) connue, l’équation de Schrödinger nous
permettra de déterminer l’état ou la fonction d’onde à toute autre date t.
Dans cette recherche d’une équation que doit satisfaire la fonction d’onde Ψ, nous allons être
guidé par les principes suivants.
45
Considérons une particule libre de masse m se déplaçant en une dimension, ayant une impulsion
−
→
p = px − →x et une énergie E toutes deux bien définies. Dans ce cas, nous avons vu aux chapitres
précédents qu’on peut lui associer une onde plane monochromatique
où A est une constante. La fréquence angulaire ω étant liée à la norme k du vecteur d’onde par
ω = ~k2 /2m, ce qui est équivalent à l’équation classique
p2x
E= , (4.2)
2m
reliant la quantité de mouvement et l’énergie de la particule. Différencions (4.1) par rapport au
temps, on a :
∂ E
Ψ(x, t) = −i Ψ(x, t) . (4.3)
∂t ~
Différencions ensuite Ψ(x, t) deux fois par rapport à x, on a :
∂2 p2x
Ψ(x, t) = − Ψ(x, t) . (4.4)
∂x2 ~2
En tenant compte de (4.2), on voit que Ψ obéit à l’équation différentielle
∂Ψ(x, t) ~2 ∂ 2 Ψ(x, t)
i~ =− . (4.5)
∂t 2m ∂x2
L’équation (4.5) est une équation aux dérivées partielles linéaire et homogène. Alors toute com-
binaison linéaire de solution de (4.5) est encore une solution. En particulier, le paquet d’ondes
Z ∞
Ψ(x, t) = (2π~)−1/2 ei(px x−E(px )t)/~Φ(px )dpx (4.6)
−∞
associé à une particule localisée se déplaçant en 1D est aussi solution de (4.5). En effet,
Z ∞
∂
i~ Ψ(x, t) = (2π~) −1/2
E(px )ei(px x−E(px)t)/~ Φ(px )dpx
∂t −∞
1
L’équation est homogène signifie que si Ψ est solution, toute fonction proportionnelle, λΨ, est encore solution.
2
Selon ce principe de superposition si Ψ1 et Ψ2 sont solution de l’équation d’onde pour un système donné,
toute combinaison linéaire c1 Ψ1 + c2 Ψ2 (où c1 et c2 sont des constantes) doit être également solution.
46
∞
p2x i(px x−E(px )t)/~
Z
−1/2
= (2π~) e Φ(px )dpx
−∞ 2m
~2 ∂ 2 Ψ(x, t)
= − . (4.7)
2m ∂x2
L’équation (4.5) est connue sous le nom d’équation de Schrödinger dépendante du temps, pour
une particule libre en une dimension.
p2x
E= .
2m
En représentant E par l’opérateur Eop ≡ i~∂/∂t et px par l’opérateur px op ≡ −i~∂/∂x, alors
l’équation (4.5) peut se mettre sous la forme
px 2op
Eop Ψ(x, t) = Ψ(x, t) . (4.8)
2m
Sous cette forme, on voit le lien entre l’équation de Sschrödinger (ES) et l’équation classique (4.2).
l’ES est donc en accord avec le principe de correspondance de Bohr. L’équation étant linéaire
et homogène, elle est en accord avec le principe de superposition. Notons enfin que l’ES est une
équation aux dérivées partielles d’ordre 1 par rapport au temps t. Par conséquent, si la fonction
d’onde est connue à une date t0 quelconque, elle est déterminée à toute autre date t par l’ES.
L’équation de Schrödinger satisfait donc aux conditions requises formulées au début du chapitre.
∂Ψ(−
→
r , t) ~2 2 −
i~ =− ∇ Ψ(→
r , t) , (4.9)
∂t 2m
∂2 ∂2 ∂2
où ∇2 = + + , est l’opérateur Laplacien.
∂x2 ∂y 2 ∂y 2
L’équation (4.9) est l’ES dépendante du temps en 3D pour une particule libre. Comme dans le cas
1D, cette équation est linéaire et homogène. Elle est en outre d’ordre 1 par rapport au temps.
L’analogie avec la mécanique classique est la suivante : l’énergie de la particule libre 3D est
~∂ −
→
E=− →
p 2 /2m. En associant à E et − →
p les opérateurs Eop ≡ i et −
→
p op ≡ −i~ ∇ respectivement,
∂t
opérateurs qui agissent sur la fonction d’onde Ψ(− →
r , t), on a :
−
→
∂Ψ(−
→
2
−
→ p op − r , t) ~2 2 −
Eop Ψ( r , t) = Ψ(→
r , t) soit i~ =− ∇ Ψ(→
r , t) .
2m ∂t 2m
−
→→
Généralisons maintenant l’équation (4.9) au cas d’une particule soumise à une force F (−
r , t).
−
→− → −
→
Nous supposons que la force F ( r , t) dérive d’un potentiel scalaire V ( r , t)
−
→− −
→ →
F (→
r , t) = − ∇V (−
r , t) . (4.10)
~∂
Comme V ne dépend explicitement ni de −
→
p , ni de E, en associant à E et −
→
p les opérateurs i
−
→ ∂t
et −i~ ∇, on a
−
→ 2
p op −
−
→
Eop Ψ( r , t) = Ψ(→
r , t) + V (−
→
r , t)Ψ(−
→
r , t)
2m
soit
∂Ψ(−
→ ~2 2
r , t)
i~ = − ∇ + V ( r , t) Ψ(−
−
→ →
r , t) . (4.12)
∂t 2m
L’équation (4.12) est la célèbre équation de Schrödinger dépendante du temps pour une particule
soumise à une force dérivant d’un potentiel, proposée par E. Schrödinger en 1926.
C’est l’équation de base de la mécanique quantique3 .
L’opérateur
~2 −
→2
Ĥ = − ∇ + V (−
→
r , t) (4.13)
2m
qui intervient dans (4.12) est appelé opérateur Hamiltonien. L’ES peut donc se mettre sous la
forme
∂
i~ Ψ(−
→
r , t) = ĤΨ(−
→
r , t) . (4.14)
∂t
En mécanique classique, l’énergie totale d’un système exprimé en termes de coordonnées géné-
ralisées −
→
r , des moments conjugués −→
p et du temps t est appelé Hamiltonien. Donc une particule
−
→
se déplaçant dans un potentiel V ( r , t) a une énergie
−
→
p2
E ≡ Hcl (−
→
r ,−
→
p , t) = + V (−
→
r , t) . (4.15)
2m
L’ES (4.14) peut être obtenu en remplaçant E et Hcl dans (4.15) par les opérateurs Eop et
−
→
Ĥ ≡ Hcl (−
→
r , −i~ ∇, t) agissant sur la fonction d’onde Ψ(−
→
r , t).
Comme dans le cas de la particule libre, l’ES 3D dépendante du temps pour une particule
se déplaçant dans un potentiel est linéaire et homogène. Par conséquent, si Ψ1 (−
→
r , t) et Ψ2 (−
→
r , t)
sont des solutions, alors
Ψ(−
→
r , t) = c1 Ψ1 (−
→
r , t) + c2 Ψ2 (−
→
r , t), c1 et c2 constantes complexes (4.16)
est aussi solution. De manière plus générale, toute superposition linéaire de solutions de (4.12)
est également une solution en accord avec le principe de superposition. D’autre part l’équation
(4.12) étant d’ordre 1 par rapport au temps, alors une fois la fonction d’onde est connue à une
date t0 , c’est-à-dire Ψ(−
→
r , t0 ), sa valeur à tout autre instant t est déterminé en résolvant l’ES.
Le problème mathématique est de pouvoir résoudre (4.12) et trouver la fonction d’onde Ψ(− →r , t)
qui satisfait les conditions initiales.
3
Notons que la procédure adoptée ici pour déterminer l’équation de Schrödinger n’est pas rigoureuse. Le
raisonnement que nous avons mené est plutôt inductif. En réalité l’ES est un des postulats de la mécanique
quantique. Tout comme les lois de Newton ne sont pas démontrées en mécanique classique, l’ES a force de loi en
mécanique quantique.
48
Ψα (−
→
r , t) = ψα (−
→
r )e−iEα t/~ . (4.23)
Puis en vertu de la linéarité de (4.12), on écrit la solution la plus générale Ψ sous la forme d’une
combinaison linéaire :
Ψ(−
→
r ,t ) = Σ α Aα Ψα (−
→
r , t) , (4.24)
dP = P d3 −
→
r avec P (−
→
r , t) = |Ψ(−
→
r , t)|2 . (4.25)
Ainsi P (−
→
r , t) = |Ψ(−
→
r , t)|2 = Ψ̄(−
→r , t)Ψ(−
→r , t) est la densité de probabilité de présence. On a
Z
|Ψ(−→r , t)|2 d3 −
→
r =1. (4.26)
espace
traduisant le fait que la particule est quelque part dans l’espace. Nous allons montrer qu’une fois
cette équation vérifiée à une date t quelconque, elle demeure vraie à tout autre instant traduisant
la conservation de la densité de probabilité. Formellement nous avons à montrer que
∂
Z
P (−
→
r , t)d3 −
→
r =0 (4.27)
∂t espace
avec P (−
→
r , t) donné par (4.25).
∂ i~
Z Z
−
→ 3−
→
P ( r , t)d r =
Ψ̄(∇2 Ψ) − (∇2 Ψ̄)Ψ d3 −
→
r
∂t V 2m ZV
i~ −
→ − → −
→
∇ Ψ̄( ∇Ψ) − ( ∇ Ψ̄)Ψ d3 −
→
= r
2m
Z V
−
→−→ →
= − ∇ J d3 −
r (4.31)
V
−
→
où nous avons introduit le vecteur J défini par
−
→− ~ − → −
→
J (→
r , t) = Ψ̄( ∇Ψ) − ( ∇ Ψ̄)Ψ (4.32)
2mi
dont la signification physique sera discutée dans la suite. Selon le théorème de Green Ostro-
gradnsky, l’équation (4.31) peut se mettre sous la forme :
∂ −
→ − →
Z Z
−
→ 3−
→
P ( r , t)d r = − J .d S (4.33)
∂t V S
avec S la surface limitant le volume V . Les relations ci-dessus sont valables pour tout volume V .
Afin de démontrer (4.27), nous tendons V vers l’infini. Alors la surface S tend aussi vers l’infini.
−
→
Comme la fonction Ψ est de carré intégrable, elle s’annule vers l’infini et donc le vecteur J dans
(4.31) est nul. Il en résulte que la variation par rapport au temps de la densité de probabilité
est nulle. CQF D
Comme la variation de la probabilité de trouver la particule dans un volume V est égale au flux
−
→ −
→
du vecteur J à travers la surface S limitant le volume V , le vecteur J peut être interprété
comme un courant de densité de probabilité. L’équation
∂ −
→−→→
P (−
→
r , t) + ∇ J (−
r , t) = 0 (4.34)
∂t
qui dérive de (4.31) est analogue à l’équation de continuité exprimant la conservation de la
−
→ ∂ρ
charge électrique : div j = − (voir cours d’électromagnétisme).
∂t
−
→
Notons que, comme (~/im) ∇ est l’opérateur représentant la quantité − →p /m (c’est-à-dire, la
−
→
vitesse −
→v de la particule), on voit que J corresponds au produit de la vitesse avec la densité de
−
→
probabilité. Il est donc raisonnable d’interpréter J comme un courant de densité de probabilité.
51
Chapitre 5
Etude de quelques systèmes quantiques
simples
52
Nous allons nous intéresser à une particule plongée dans un potentiel V (r ) indépendant
V (r )
du temps. C'est à dire tel que = 0. La fonction d'onde (r, t ) d'une telle particule
t
vérifie l'équation générale de Schrödinger:
(r, t ) 2
ii (r, tt )+ V (r,t) (r,t) . (5.1)
t 2m
iEt
avec(x,t) =< x|(t)> = (x) e
1 df (t ) 2 1 d 2 ( x)
+ V(x) [V(x) est une énergie potentielle] (5.3)
i f (t ) dt 2m ( x) dx 2
•Puisqu’ils sont égaux, ils sont nécessairement égaux à une constante qui a la dimension
d’une énergie. Le membre de gauche ne dépend que du temps
1 df (t ) iEt
= E; Lnf(t) = +C
i f (t ) dt
2 d 2 ( x)
V ( x) ( x) E ( x)
2m dx 2
d 2 ( x) 2m
2 E V ( x) ( x) 0 (5.4)
dx 2
•C’est l’équation de Schrödinger indépendante du temps
En résumé
Et
i
( x) dx 1
2
( x, t ) Ae
( x) et (5.5)
•La constante A est quelconque et peut, pour le moment, être ignorée. En fait A sera
explicité plus tard lors de l’utilisation de la condition de normalisation appliquée à la
particule
Le problème le plus simple qu'on puise imaginer est celui où le potentiel V(r) subit des
discontinuités tout en restant constant entre deux discontinuités. En réalité V(r) n'est pas
discontinu mais varie très rapidement au voisinage de certaines valeurs de r. Lorsque les
intervalles, sur lesquels se fait cette variation, sont très petits devant les longueurs
caractéristiques du problème, à savoir, on peut remplacer le potentiel réel par le
potentiel carré. Cette approximation n'est plus valable pour des longueurs d'ondes très
petites (c. a. d. énergies très grandes).
n2 2
[ - ] E (x,t) = 0 (ox: direction de propagation) (5.6)
C 2 t 2
Cette équation admet une solution stationnaire de la forme: E ( x, t ) e E ( x) eit ( e :
vecteur unitaire). En reportant cette solution dans l'équation de propagation on trouve:
-67-
54
d2 n 2 2
2 E ( x) 0 On voit que cette relation a la même forme que celle obtenue pour
dx C2
d2 2m
une particule dans un potentiel carré. 2 2 E V ( x) ( x) 0 (5.7)
dx
n 2 2 2m C 2m
2 E V ( x) n [ E V ( x)] (5.8)
C 2
2
• si E<V==> l'indice n est imaginaire pure et l'onde lumineuse est de la forme e -kx, c'est
une onde lumineuse qui s'amortit lorsque x augmente. On dit que l'onde évanescente. Le
milieu est absorbant.
V(x) est constant dans les deux régions de l’espace. Elle présente un saut à x=0.
Supposons que la particule vient de x vers x’: Le problème est d’étudier la possibilité de
passage de la particule de (I) vers (II)
► En mécanique classique
► En mécanique Quantique
Il faut résoudre l'équation de Schrödinger et étudier les états stationnaires, états propres
de l'hamiltonien H:
d 2 ( x) 2m (5.9)
2 E V ( x) ( x) 0
dx 2
2m
1 ( x) E 1 ( x) 0
2
2mE
Posons k1 vecteur d'onde de la région (I) 1 ( x) k12 1 ( x) 0 (5.10)
B1eik1x est la partie réfléchie car elle a la forme d’une onde qui se propage dans le
même milieu caractérisé par le même vecteur d’onde k1 que l’onde
incidente
- Région(II) x>0; V= Vo
2m
2 ( x) ( E V0 ) 2 ( x) 0 (5.11)
2
2m( E V0 )
Posons k2 vecteur d'onde de la région (II)
A2eik2 x L'onde se propage dans le même sens que l'onde incidente; c'est une onde
transmise
56
B2eik2 x n'est pas physique car il ne peut y avoir de réflexion dans la région II. Cette
solution est à rejeter (elle n'a pas de signification) donc B2 = 0
On a alors 2 ( x) A2eik x
2
onde transmise
2 2 2
Les intensités d’onde incidente |A1| , réfléchies |B1| et transmise |A2| sont
déterminées en considérant l’hypothèse:
● 1 (0) 2 (0) A 1 + B1 = A2
(5.13)
● 1 (0) 2 (0) ik 1A1 - ik1B1 = ik2A2
A2 2k1 B1 k1 k2
et (5.14)
A1 k1 k2 A1 k1 k2
2 2
Intensité de l ' onde réfléchie B k k
R 12 1 2
Intensité de l ' onde incidente A1 k1 k2
(5.15)
Intensité de l ' onde transmise | A2 |2 k2 4k1k2
T
Intensité de l ' onde incidente | A1 | k1 (k1 k2 ) 2
2
k2
Remarque: le rapport est dû au fait que les ondes incidente et transmise se propagent
k1
dans des milieux d’indices différents.
2
2 Vo
2mE 2m( E Vo ) 1 1
R= 2
= E (5.17)
2mE 2m( E Vo ) Vo
1 1
E
Vo
4 1
T=1 - R = E ce qui permet l'interprétation de R et T. (5.18)
2
Vo
1 1
E
►Si E > Vo
►Si E = Vo
En mécanique quantique:
L'équation de Schrödinger s'écrit, quelle que soit la région
:
:
2 d 2 (5.19)
soit E V x 0
2m dx 2
2mE 2mV0 E
On introduit alors les constantes k1 et 2 (5.20)
2 2
1 x A1eik x B1eik x
1 1
A1 B1 B 2' (5.22)
ik1 A1 ik1 B1 - 2B 2'
B1 k1 i 2 B' 2k1
On obtient alors et 2 . (5.23)
A1 k1 i 2 A1 k1 i 2
B1
On définit alors un coefficient de réflexion R 1 . Comme en mécanique
A1
classique, la particule est totalement réfléchie. Cependant, il subsiste une différence
fondamentale. Du fait de l'existence de l'onde évanescente e 2 x , la particule à une
probabilité de présence non nulle dans la région de l'espace qui classiquement, lui est
interdite. Cette probabilité décroît exponentiellement en x et devient négligeable à une
1 2
épaisseur caractéristique , et on remarque que, conformément à
2 2mV0 E
l'intuition, cette épaisseur devient nulle dans le cas classique 0 et qu'elle devient
59
2 x B2' e2 x .
2 2
2
Elle décroît exponentiellement avec x mais elle est non nulle (elle s’annule rapidement
avec x)
Exemple: Vo - E = 1eV, x= 1Å
1/2 2
2(2m(Vo - E)) 2
= 1.045
h
-1.045
e = 0.29 x x
1Å
c- Effet tunnel:
2mE 2mV0 E
2 x B2e x B '2 e x , toujours avec k1
2 2
et 2 .
3 x A3eik x A '3 e ik x
1 1
Ici on ne peut pas annuler à priori B2 , puisque une réflexion en x=l est possible, mais
par contre, en considérant qu'il n'y a pas de dispositif réflecteur à l'infini, on peut écrire
A'3 0 . Les conditions de raccordement en x=0 et en x=l donnent les coefficients en
fonction par exemple de A3 , et on en tire les coefficients de réflexion et de transmission
pour la barrière:
A'
R 1
2
k 1
2
2
22 sinh 2 2 l
V02 sinh 2 2 2 l
A1
4k12 22 k12 22 sinh 2 2 l 2
4 E V0 E V02 sinh 2 2 l
(5.24)
4 E V0 E
2
A 4k12 22
T 3
A1 2
4k12 22 k12 22 sinh 2 2 l 4 E V0 E V0 sinh 2 l
2 2
e 2 2l
On a à ce moment là sinh 2 2 l et 4E V0 E V02 sinh 2 2 l .
4
16 E V0 E 2 2l
Le coefficient de transmission s'écrit alors: T e (5.25)
V02
donne alors T 0,78 , ce qui indique que l'électron à 80% de chances de franchir la
barrière par effet tunnel.
- Pour un proton, de masse 1840 fois plus grande, la longueur de pénétration vaut
o
4,5610 2 A , ce qui signifie qu'avec la même barrière le proton a beaucoup moins
de chance de passer. En effet ici T 4.10 19
- Enfin, au niveau macroscopique on peut se demander quelle est la probabilité
pour qu'un cycliste de 70kg arrivant à 36km/h sur une colline abrupte de 20m de
haut et 50m de large. On a alors V0 mgz 14kJ et E 3,5kJ . La longueur de
pénétration du paquet d'onde associé au cycliste vaut alors 8,210 38 m et donc le
38
coefficient de transmission vaut alors: e 2l e6.10 1 .
La petitesse de la constante de
Planck rend cet effet inexistant au
niveau microscopique. On ne doit
donc pas essayer de traverser un
mur par effet tunnel!
62
Annexe
Transformation de Fourier
Le produit −
→p .−
→
r a la dimension d’une action, ce qui explique la présence du facteur ~ dans
ces expressions (rappelons que ~ a la dimension d’une action).
3. La transformée de Fourier satisfait le théorème de Parseval-Plancherel :
Si f1 (−
→
r ) et f2 (−
→
r ) sont respectivement transformation de Fourier de g1 (−
→
p ) et g2 (−
→
p ), alors
on a :
Z Z
f¯1 (−
→
r )f2 (−
→
r )d3 r = ḡ1 (−
→
p )g2 (−
→
p )d3 p . (3)
→
−
r →
−
p
4. Plus le support de |g(− →p )|2 est localisé (au voisinage de p0 ), plus celui de |f (−
→
r )|2 est étalé
(et vice versa). En particulier, si l’on normalise f et g à un (ce sont des lois de probabilités)
et si l’on définit les dispersions (écart-type) par :
Z
x|f (−→r )|2 d3 x, (∆x)2 = x2 − hxi2 ,
hxi = (4)
Z
px |f (−
→p )|2 d3 p, (∆px )2 = p2x − hpx i2 ,
hpx i = (5)
La même analyse peut être faite pour une fonction de la variable temps f (t). On écrit alors
Z
f (t) = (2π~)−1/2
dEg(E)eiEt/~ . (7)
E∈IR
On peut enfin combiner temps et espace et, pour une fonction de − →r et t, écrire
Z
f (−
→ ei( p . r −E( p )t)/~g(−
→
→
− → − →
−
r , t) = (2π~)−2 p , E)d3 pdE . (9)
→
−
p ,E
et :
Z
g(−
→ e−i( p . r −E( p )t)/~f (−
→
→
− → − →
−
p , E) = (2π~)−2 r , t)d3 rdt . (10)
→
−
r ,t
−−
= 10 −3 s
−
−
1 Angström = 1Å = 10 10 m 1 ms = milliseconde
−
1 μs = microseconde = 10 6 s
1 F ermi = 1 F = 10 15 m
1 ns = nanoseconde = 10 −9 s
1 eV = 1, 6021910 19J 1 ps = picoseconde = 10 12 s
−
1K eV = kiloélectronvolt = 10 eV
1 MeV = megaélectronvolt = 106 eV e = 1, 6.10 −19 C mp = 1, 67.10−27 kg
k = 1, 38.10− 23 J.K
1 GeV = gigaélectronvolt = 109 eV 1
h 6.6260755 10−34 J s
1.05457266 10 −34 J s
Constante de Planck h
=
2.997924562 108 m s −1
2π
Vitesse de la lumière c
1.60217733 10 −19 C
Charge de l’électron q
−
6.6725 10 11 m3 kg −1 s 2 −
−
Constante gravitationnelle G
e2
− 1
−−
Constante de structure fine α= 7.29735 10 3
c 137
−−
Nombre d’Avogadro N0 6.0221367 10 23 mol 1
1.3806568 10−23 J K 1
−− −
Constante de Boltzmann k
8.314510 J mol 1 K 1
Constante des gaz parfaits R = N0 k
1.986 cal mol 1 K 1
9.1093897 10 31 kg
5.485930 10−4 uma
Masse de l’électron m
1.6726231 10−27 kg
Masse du proton Mp
1.00727661 uma
1.6749286 10−27 kg
Masse du neutron Mn
1.0086652 uma
65
'
$&%('*-C91M ?,8&7;&-1'*%(+ A )59*;QEF%(02>@)LG dx + α x = 0 H α ),3,-C7+.)56,%(+.3,-1;&+.-1),3 I
¾ %(70K02?,3,%(7 A 02)56,),-1-1)5?,8&7;&-1'*%(+ dt/ '*9<3,7EFEF'*- A )56,=.%('*3,'*0K7+.)53,%(9*7-1'*%(+D3,%(7359*;
EF%(02>@)LG x(t ) = Ce %(7¿Q),3,-C7+.)56,%(+.3,-1;&+.-1) I P M ?,8&7;&-1'*%(+ A '*EFEF?,02),+.-1'*),9*9*) A %(+.+.)LG
H A M %(7 r = −α IVº +D),+ A ? A 7'*-RG x(t ) = Ce ¼ B<%(70 A ?,-1),02>@'*+.),0K9*;
rt
© Dr ADANLETE FaST/UK
(
 |<k C v|<k h Fp k zp k y x | z h x\\, Fp<z<y x p<t~t p h k sKFprq x p< | h Fp5pry ® p ·j¸¹ q#pVq Fp `gx t
v<kÃ\\jx y h pL v|<k h F pLt qRÄVqRp k y x | z@q x v¥v z v5·j¸¹ qRpVq Fp5pry hÅ ° |<k yp<Ct v| t k y x | z
s y x k t x Æ Fp x = cte = b
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%(+D%(:<-1'*),+.-C7+.)5?,8&7;&-1'*%(+ A '*-1)56,;&02;&6,-1?,02'*3,-1'*8&7)LG r + k = 0
rt
ɱÊÌËÍ&Î&ÏNÐ ) * +
B<%(3,%(+.3 Ç W ω `(%(+D%(:<-1'*),+.-CB<%(70 A ),7Jw3,%(9*7-1'*%(+.35'*>@;&T'*+.;&'*02) Á r = jω et r = − jω H
9*;Q3,%(9*7-1'*%(+DT?,+.?,02;&9*) A )591M ?,8&7;&-1'*%(+ A '*EFEF?,02),+.-1'*),9*9*)5),3,-C7+.)56,%(>@:<'*+.;&'*3,%(+D9*'*+.?,;&'*02) A )
2
o o o
6,),3 A ),7Jw3,%(9*7-1'*%(+.3LG C e et C e jω o t − jω o t
$&%('*),+.-RG x(t ) = C e + C e |<k x(t ) = |v<^ ω ¦Ñy<
φ c.|<k x(t ) = ¥Ò |v<^ ω ¦Ñy c
vrx z ^ ω ¦Ñy c
1 2
2 2
ch ( x) − sh 2 ( x) = 1
I P ),35EF%(+.6,-1'*%(+D'*+.4,),023,),353,%(+.- A ?,EF'*+.'*-CB<;&05G
2
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−1 −1
et = arg sh( x)
Ø v | t k y x | z h pLt Å k y x | z h x\\, Fp<z<y x p<t~t p h k¥v p | z h | h Fp5pry ® p ·j¸¹ q#pVq Fp ` p v yrt
v| qÙqRp h pLt v| t k y x | z h pLt qRÄVqRp k y x | zq x v5v z v5·j¸¹ qRpVq F p5pry<t v| t k y x | z
s y x k t x Æ Fp x = cte = δ m
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2 2
),+.4,'*3,;&T),05G
•
v<m ¯ m ∆ ' ÝLÜ H x(t ) = Ae cos( -∆ 't + Φ) ;&4,),6 ),- Φ A ),356,%(+.3,-1;&+.-1),3 I
− mt
•
v<m ·Cm ∆ ' ÛLÜ H x(t ) = e (Cch( ∆ 't ) + Dsh( ∆ 't )) ;&4,),6lL),- A ),356,%(+.3,-1;&+.-1),3 I
− mt
•
v<m m ∆ ' ¬ Ü H x(t ) = ( E + Ft )e ;&4,),6 n ),-Þ A ),356,%(+.3,-1;&+.-1),3 I
− mt
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