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COURS

INTRODUCTION
à
la mecanique quantique
ADANLETE ADJANOH Assiongbon
Maître de Conférences
Faculté des Sciences ET TECHNIQUES
Univeristé de KARA
2

Introduction

Au début du XXe siècle, alors que certains pensaient avoir atteint une compréhension totale
du monde qui nous entoure, commencent à apparaı̂tre de résultats expérimentaux qui viennent
ébranler la belle cohérence des lois de la physique classique. En effet, jusqu’à cette période, les
théories classiques comme la mécanique et l’électromagnétisme expliquaient très bien bon nombre
de phénomènes physiques. La première mise en échec de la théorie classique est venue avec la
théorie de la relativité d’Einstein. Les lois de la mécanique de Newton n’étaient plus valables
lorsqu’il s’agit de décrire le mouvement d’un corps de vitesse non négligeable devant celle de la
lumière. Ensuite, une série d’expériences sur les atomes et le noyau atomique ont mis en lumière
l’incapacité des théories classiques à rendre compte des phénomènes se produisant à cette échelle
microscopique. Ceci va donner naissance à la physique quantique.

Ce cours consiste en une première présentation de cette physique quantique. Pour comprendre
ce qu’est la théorie quantique, il est important de comprendre les problèmes de la théorie clas-
sique qui ont provoqué sa naissance. Nous commencerons donc par décrire brièvement dans le
chapitre 1, une série d’expériences faites au début du siècle dernier et qui n’ont pu trouver
d’explication classique. Les chapitres 2 et 3 seront consacrés aux concepts fondamentaux de la
nouvelle théorie quantique à savoir : la fonction d’onde et son interprétation, la densité de pro-
babilité, le concept d’état quantique, le principe d’incertitude de Heisenberg, etc. Au chapitre
4, nous introduirons l’équation de Schrödinger qui décrit l’évolution de la fonction d’onde. Des
méthodes seront proposées au chapitre 5 pour résoudre cette équation dans le cas des problèmes
simples à une dimension.
3

Objectifs généraux

Il s’agit de :
• Comprendre les expériences historiques qui ont conduit à une remise en question de la
théorie classique et à la naissance de la théorie quantique ;
• Comprendre les concepts fondamentaux de la nouvelle théorie quantique ;
• Savoir résoudre un certain nombre de problèmes simples possédant une solution analy-
tique.

Objectifs spécifiques

A la fin de ce cours, et pour atteindre les objectifs généraux, l’étudiant devra être capable :
• d’expliquer les expériences historiques qui ont mis en échec certaines des lois de la physique
classique ;
• d’expliquer la signification des concepts et principes qui sont à la base de la mécanique
quantique (état quantique, probabilité d’un état quantique, indéterminisme, principe d’in-
certitude de Heisenberg, dualité onde-corpuscule, quantification des niveaux d’énergie,
etc.) ;
• de résoudre l’équation de Schrödinger de façon analytique pour des systèmes simples à
une dimension.

Bibliographie

1. C. Cohen-Tanoudji, B. Diu et F. Laloë, Mécanique quantique, vol 1 (Chapitre 1), Ed


Hermann, Paris, 1977.
2. C. Aslanguil, Mécanique quantique 1 : Fondements et premières applications, Eds de Boeck,
2008
3. J. L. Basdevant et Jean Dalibard, Mécanique quantique, Eds Ecole polytechnique 2006.
4. C. Leforestier, Introduction à la Chimie quantique, Eds Dunod, 2005
5. J. Hladick et M. Chrysos, Introduction à la mécanique quantique, Dunod (2000)
6. H. Lumbroso, Problèmes de phyiques commentés Tome II Ed Masson et Cie, 1972
7. J-P Farges et Y. Gabellini, Eercices résolus de mécanique quantique - avec complément de
cours Ellipses, 2006

Prérequis

Les UE suivantes constituent des prérequis pour ce cours :


1. Mécanique du point matériel
2. Electromagnétisme et relativité restreinte
4

Chapitre 1

Naissance de la mécanique
quantique

Vers la fin du 19eme siècle, la physique paraı̂t être une science achevée. On distingue deux
catégories d’objets : la matière et le rayonnement.
La matière est constituée de corpuscules localisées. Leur état est défini à chaque instant par leur
position et leur vitesse. Leur mouvement obéit aux lois de la Mécanique de Newton.
Le rayonnement est défini à un instant donné par un champ électrique et un champ magnétique
en tout point de l’espace. Il unifie l’optique et l’électromagnétsisme et est parfaitement décrit
par la théorie ondulatoire et les équations de Maxwell. A l’inverse de la matière, il ne semble
pas possible de scinder le rayonnement en corpuscules localisées dans l’espace.
L’énergie des deux types d’objets varie de façon continue, puisqu’il est possible de modifier la
vitesse des particules ou l’intensité des champs électromagnétiques de quantités aussi faibles que
l’on veut.
Cependant quelques points demeuraient à être élucidé et parmi ceux ci :
– le spectre de rayonnement thermique émis par les corps portés à haute température ;
– l’extraction d’un électron d’un métal à l’aide d’une onde électromagnétique ou effet photo-
électrique ;
– La diffusion d’un électron par un photon ou effet Compton ;
– le spectre de raies émis par les atomes et notamment par le plus simple d’entre eux,
l’atome d’hydrogène.
5

1.1- I NTRODUCTION

Rappelons que vers la fin du XIXème siècle la physique paraît être une
science achevée. Elle supposait que la matière et le rayonnement constituaient deux
entités distinctes :

a- La matière est constituée par des corpuscules parfaitement localisés, leur


état est défini à chaque instant par leurs positions et leurs vitesses et leurs
mouvements obéit aux lois de la mécanique formulées par les équations
dq
de Lagrange, dans l’espace des configuration q , , ou les équations de
dt
Hamilton dans l’espace des phase (q , p ) . On parle alors du déterminisme
de la physique classique.

b- Le rayonnement avait pour variables dynamiques ceux des champs


électrique et magnétique. En outre, il n’est pas possible de prédire des
trajectoires, on parle alors des phénomènes délocalisés qui sont régis par
les lois de Maxwell (voir cours d’optique ondulatoire). Un comportement
ondulatoire est toujours caractérisé par des phénomènes de diffraction ou
d’interférence.

La confusion que présentait le rayonnement sur sa nature était connue avant


ème
le 18 siècle ; par exemple Isaac Newton voyait la lumière comme constituée de
particules alors que son contemporain Christian Huygens était convaincu de sa nature
ondulatoire en essayant de faire admettre que le rayonnement transporte de la matière
mais quelle se propage sous forme d’ondes. Puis vint Thomas Young en 1800 avec sa
fameuse expérience des deux fentes permettant de démontrer la nature ondulatoire de
la lumière et juste après Fresnel auteur de travaux sur la polarisation et la diffraction
de la lumière ; Il parvint, en particulier, à obtenir des franges d’interférence à partir
d’un système de miroirs formant entre eux un angle très faible. En 1860 , Maxwell
postule l’existence des ondes électromagnétiques et donna en 1865 ses célèbres
équations permettant de conclure théoriquement que la lumière est une onde
électromagnétique. Et c’était Gustav HERTZ , physicien allemand qui a mis en
évidence les ondes électromagnétiques : le point de vue ondulatoire de la lumière
triompha alors définitivement.
6

La mécanique quantique a pour objet l’étude des phénomènes atomiques et


subatomiques (taille inférieure à celle de l’atome) ; l’échelle microscopique est de
l’ordre de 10 -10 m, alors qu’à partir de 10 -6 m on parle de l’échelle macroscopique.
Par exemple structure de l’atome, liaisons chimiques, interactions microscopiques,
interactions matière rayonnement.

On peut situer la naissance de la mécanique quantique en 1900, année où Max


Planck présenta son célèbre article sur le rayonnement du corps noir à une réunion de
la société allemande de physique. Durant la trentaine d’années qui ont suivi,
plusieurs expériences ont démontré l’incapacité de la physique classique (mécanique,
thermodynamique, électromagnétisme) d’expliquer certains comportements de la
matière au niveau microscopique, c’est-à-dire certains phénomènes où interviennent
des particules de faibles masses localisées dans de très petites régions de l’espace
(comme un atome, un noyau atomique, une molécule, un électron). Cette crise que
connaît la physique classique est donc due au faite qu’elle n’est valable qu’à la limite
des phénomènes macroscopiques

Pour parvenir à donner une interprétation cohérente de ces expériences, il a été


nécessaire d’introduire des concepts radicalement différents de ceux de la physique
classique. Par exemple, on a dû abandonner la notion de trajectoire et considérer que
les particules microscopiques ont parfois un comportement ondulatoire. L’ensemble
de ces nouveaux concepts a donné naissance à une nouvelle mécanique, la mécanique
quantique, qui s’est développée rapidement.

on peut dire que la mécanique quantique constitue une véritable révolution dans
notre façon de décrire le monde physique. Avec la relativité introduite par Albert
Einstein au début du siècle (1905), la mécanique quantique est un des piliers de
l’édifice théorique de la physique contemporaine. Ces deux théories, mécanique
quantique et relativité, expliquent un vaste ensemble de phénomènes physiques avec
une précision stupéfiante.

Tout comme la relativité contient la mécanique classique comme cas limite


(les lois relativistes approchent les lois classiques lorsque la vitesse d’une particule
est suffisamment faible par rapport à celle de la lumière), la nouvelle mécanique
quantique contient comme cas limites les lois classiques. La constante fondamentale
qui caractérise la physique quantique (comme la vitesse de la lumière, c, caractérise
la relativité) est la constante de Planck, h. Toutefois, la relation entre mécanique
quantique et mécanique classique est un peu plus subtile. Dans un sens, on peut dire
que la mécanique quantique, dans sa forme actuelle, a besoin pour exister de la
mécanique classique
7

1.2 T HEORIES QUANTIQUES DE LA LUMIERE

A- Le rayonnement du corps noir ; La catastrophe U. V. et l’hypothèse de


Planck :

- Définition : Un corps noir est un corps idéal capable d’absorber et


d’émettre toutes les radiations quelles que soient leurs longueurs
d’ondes (Fig.1.1).

Fig. 1.1 : Cavité percée d’un trou formant un corps noir


Supposons que ce four soit porté à une certaine température T, les parois vont
absorber des radiations électromagnétiques qu’elles vont émettre à leur tour : il
y’aura alors absorption et émission dans toutes les parois. Au cours du temps, un
équilibre thermique s’établit entre l’absorption et l’émission du rayonnement à
l’intérieur du four.
A l’équilibre thermique une certaine densité d’énergie s’établit à l’intérieur de
la cavité où existent tous les types du rayonnement (longueurs d’ondes). Pour étudier
la distribution spectrale du rayonnement à l’intérieur du corps noir, on place un
spectrographe devant l’orifice de la cavité permettant de mesurer expérimentalement
la densité spectrale pendant l’émission à travers cet orifice. Logiquement, la quantité
totale d’énergie électromagnétique, à toutes les longueurs d’onde, absorbée par les
parois de la cavité doit être égale à celle émise par ces parois, autrement le corps
formant la cavité verrait sa température changer. A l’équilibre entre radiation émise
et radiation absorbée doit s’appliquer pour chaque longueur d’onde (ou domaine de
longueur d’onde)¸ séparément.

L'analyse spectrale de la lumière émise révèle un spectre continu où toutes les


fréquences sont représentées. Le profil de la densité d'énergie lumineuse U est
représenté sur la figure 1.2. U d est la quantité d'énergie émise, par unité de temps et
par unité de surface, par les fréquences situées entre et +d .
Les tentatives théoriques pour reproduire les spectres d’émission par Rayleigh
et Jeans, en se basant sur la théorie classique de Maxwell et Lorentz, ont conduit au
résultat suivant :
8 kB 2 (1.1)
U = 3
T
c
où k B est la constante de Boltzmann et c la célérité lumineuse.
8

Energie en eV
800 T = 1500 K
700
T = 2000 K
600
T = 2500 K
500

400
300

200
100

0 1 2 5 6
3 4 14
Frequence en 10 Hz

Fig. 1.2: Spectres d’émission d’un corps porté à haute température


(corps noir)
Ce résultat coïncide bien avec la courbe expérimentale seulement aux basses
fréquences (voir Fig. 1.2). Aux hautes fréquences, elle diverge (catastrophe de
l’ultraviolet) ! Expérimentalement, on observe plutôt, aux hautes fréquences (relation
établie par Wien.):

U = exp λMT = C0 Loi de Wien (1.2)


T
où et sont des constantes.
,
C0 une constante , T température λ M longueur d'onde maximale
L'analyse thermodynamique élaborée à partir de la théorie classique du
rayonnement électromagnétique s'est avérée incapable de rendre compte de ces
courbes. Tout au plus elle rend compte de la partie basse fréquence sans jamais
pouvoir expliquer la retombée de U v aux hautes fréquences.

Pour expliquer ce comportement, Planck en 1900 suppose que l'échange


d'énergie entre la matière et le rayonnement s'opère non plus continûment, comme
dans la théorie classique, mais sous forme discontinue.

- Hypothèse de Planck : La matière et le rayonnement de fréquence ne


peuvent échanger que des quantités d'énergie égales à h ou à un de
ses multiples.

E =nh n = 0, 1, 2, 3 .... (1.3)

On appellera quanta ou photons les grains d'énergie échangés entre la matière


et le rayonnement. Cette hypothèse associée aux méthodes de la thermodynamique
statistique conduit à la formule dite de Planck :
9
8
2
h (1.4)
U =
c3 h
exp 1
kBT

en parfait accord avec les courbes expérimentales.


kB = R/N est la constante de Boltzmann
c = vitesse de la lumière
-34 2 -1
h = est la constante de Planck. h vaut 6,62 10 kg. m s .
( h a la dimension d'un moment cinétique)

B- Effet photoélectrique :

Si le spectre de rayonnement du corps noir est le point de départ historique de


la théorie des quanta, il peut, en l'absence d'une excellente connaissance de la
thermodynamique statistique, ne pas nous convaincre totalement de l'aspect
corpusculaire du rayonnement.

L'analyse de l'effet photoélectrique, effets découvert par Hertz en 1887, en


constitue une preuve beaucoup plus directe. Le montage expérimental utilisé
comporte une cellule contenant une cathode, portée à un potentiel VC , qui reçoit un
rayonnement excitateur de fréquence et de puissance P et une anode, portée à un
potentiel V A, qui recueille les électrons émis par la cathode.

Fig. 1.3 : Montage expérimental de l’effet photoélectrique


L'expérience consiste à mesurer l'intensité du courant qui traverse la cellule
photoélectrique en fonction des trois paramètres expérimentaux:
-

La puissance P du rayonnement incident, c'est à dire la quantité d'énergie


apportée par la lumière à la cathode par unité de temps.
-

La fréquence du rayonnement incident, à laquelle correspond la longueur


d’onde =c .

La différence de potentiel V=V A -V C entre l'anode et la cathode.

En premier nous pouvons dire que l'onde électromagnétique transporte de


l'énergie. Elle la communique aux électrons de la cathode et les en éjecte. Les
10

électrons accélérés dans le champ électrique régnant entre la cathode et l'anode


atteignent cette dernière et assurent le passage du courant

L’expérience permet de conclure trois caractéristiques principales


expérimentales de l’effet photoélectrique :

a- Pour chaque type de métal, il existe une certaine fréquence S dite


fréquence de seuil, pour laquelle :
- Si < S aucun courant ne traverse la cellule photoélectrique, quelle
que soit la puissance P du rayonnement incident.
- Si > S l’effet photoélectrique aura lieu
b- (Si > S) La vitesse des électrons éjectés est proportionnelle à la
fréquence du rayonnement.
c- (Si > S ) Le nombre des électrons éjectés croit avec l’intensité de l’onde
incidente.
Hypothèse d’Einstein : la radiation électromagnétique est constituée d’un
grand nombre de petits paquets d’énergie, les photons, dont l’énergie, pour une
fréquence ; est donnée par

E =h (1.5)

Selon Einstein lorsque la radiation électromagnétique interagit avec la


matière, elle se comporte comme si l’énergie était contenue sous la forme de paquets
localisés dans l’espace ; c’est pour cela qu’on parle d’un photon comme d’une
particule. Le nombre de photons dépend directement de l’intensité de la radiation
électromagnétique. Lors d’une collision avec un électron, ces particules donnent
toute leur énergie à ces derniers : les photons sont absorbés entièrement et
instantanément par les électrons. Le photon voyage à la vitesse de la lumière, c, et il
reste localisé en se déplaçant. Son mouvement n’est pas celui d’une particule
ordinaire, mais plutôt celui d’une onde.

On voit qu’Einstein pressentait la dualité (ondulatoire et corpusculaire) de la


radiation électromagnétique.

Le quantum de la lumière = le photon

D’après l’hypothèse d’Einstein, si ce photon a une énergie suffisante il peut


vaincre l’énergie de liaison de l’électron du métal et l’extraire.:
a) W : énergie de liaison de l’électron du métal
11

Il faut que le photons incidents aient au moins une énergie h S = W


( S fréquence de seuil)
b) (Si > S )
Les photons ne vont pas seulement extraire les électrons de la plaque mais
vont leur communiquer une énergie cinétique on aura alors :
mv2 (1.6)
h =W +
2
où m la masse de l’électron et v sa vitesse pendant l’émission.
c) (Si > S )
Le nombre d’électrons éjectés croit avec l’intensité des photons incidents (le
nombre de photons transportés par l’onde incidente est proportionnel à l’intensité).
Si on tient compte du fait qu’aucune expérience n’a jamais pu détecter une
partie d’un quantum d’énergie, on arrive à la conclusion que le quantum est une unité
d’énergie indivisible. De plus, comme on ne peut pas non plus mesurer le temps
d’attente, on doit conclure que l’absorption d’un quantum d’énergie par un système
est un processus indivisible. Cela implique, par exemple, que lors d’un transfert d’un
quantum d’énergie à un système, celui-ci ne peut pas être vu comme passant à travers
une succession d’états intermédiaires où l’énergie est échangée de façon graduelle.

Il faut voir le transfert d’énergie comme un processus discontinu et indivisible


(un processus quantique). C’est un processus élémentaire de la nature qui ne peut
pas être décrit en terme d’autres processus.

C- Caractéristique des photons

Ce que nous sommes en train d’observer c’est que la lumière se comporte aussi
comme des corpuscules ; nous savions qu’elle était « ondulatoire» et maintenant
nous trouvons qu’elle aussi «corpusculaire». Elle arrive toujours - ou elle est
toujours diffusée – par paquets que nous appelons «photons». Nous pouvons
également dire que le photon est apparu comme un grain d'énergie échangeable entre
la matière et le rayonnement.
Pour montrer que le photon doit être considéré comme une « véritable
particule » avec une énergie et une quantité de mouvement, les physiciens se sont
basés sur la relativité, en tenant compte des deux informations suivantes :
- le photon se déplace à la vitesse de la lumière v = c dans tous les
référentiels.
- dans le référentiel du laboratoire (R ), l’énergie du photon est E = h .
En relativité, l’énergie et la masse d’une particule relativiste sont données
par :
12

m0 v
E= p 2 c 2 + m02c 4 et p =
v2 (1.7)
1
c2

où p est l’impulsion de la particule, m 0 sa masse au repos, v sa vitesse et c la célérité


de la lumière.

Une question se pose: quelle quantité de mouvement faut-il attribuer au


photon pour en faire une particule relativiste?

L'application des formules de la relativité conduit à un paradoxe puisque


l'égalité v= c est incompatible avec une valeur d'énergie finie. En effet :

v c E dans tous les référentiels.

Une seule hypothèse permet de lever la difficulté. Elle consiste à poser :

m 0= 0

En utilisant la relation d’Einstein, relation (1.5), il s’ensuit que si l'on veut faire
du photon une « particule » se déplaçant à la vitesse de la lumière et transportant une
énergie h , on doit lui associer la quantité de mouvement :

h (1.8)
p=
c

Les relations (5) et (8) définissent la relation fondamentale de théorie


quantique de la lumière, dite relation de Planck-Einstein :

h (1.9)
p= et E = h
c

De ce fait le photon possède deux aspect l’un corpusculaire l’autre ondulatoire.


L’aspect ondulatoire du photon est décrit par les équations de Maxwell ; en
combinant ces équations on obtient l’équation d’onde définie par :
2 1 2
E (r , t ) (1.10)
E (r , t ) = 2
c t2

En écrivant E( r , t ) = E 0 ( t ) exp( i k r ) , cette équation devient :


2
E0 ( t ) 2 2 (1.11)
+ c k E0 ( t ) = 0
t2
13

On obtient l’équation d’une onde plane monochromatique, correspondant à un


mode de vibration du champ électromagnétique, dont la pulsation est reliée au
vecteur d’onde k par :

=c k (1.12)

L’onde plane monochromatique de fréquence sera définie par :

# ru (1.13)
E( r ,t ) = E 0 exp ! 2 i t
"!

où u définit le vecteur unité de la direction de propagation d’onde


monochromatique, r le rayon vecteur d’un point quelconque de l’espace et
E0 l’amplitude constante de l’onde.

Cette onde représente un jet de photons ayant chacun une énergie E = h ; ces
photons ont chacun une impulsion p dont le sens est celui de la direction de la
2
propagation de l’onde. Si on introduit le vecteur d’onde k = u la relation de

Planck-Einstein , nous aurons :

p = h k et E = h (1.14)

2
avec k = et =2 .

Cette relation est un lien entre les paramètres ondulatoires ( ,k ) et les

( )
paramètres corpusculaires E , p ; c’est la dualité onde corpuscule.

De ce fait, pouvons nous dire que la lumière se comporte à la fois comme une
onde et une particule ?
Des expériences ont été réalisées pour mettre en évidence l’existence des
photons telle que l’effet Compton (1924), d’autres pour répondre à la question
précédente.

D- Expérience d’interférence de trou de Young – Dualité Ondes Corpuscule :

Avec l'introduction du corpuscule photon, une ambiguïté sur la nature du


rayonnement électromagnétique apparaît: est-il de nature corpusculaire comme le
14
préconise l'interprétation de l'effet Compton ou de nature ondulatoire comme invitent
à le penser les phénomènes d'interférence? S'il possède les deux natures à la fois,
comment rendre compte de la dualité <<onde-corpuscule>>?

La réponse à cette question a été réalisée par l’expérience des fentes de Young
avec une source si faible qu’elle n’émette qu’un seul photon à la fois.

F2

F
1

D
P E

Fig. 1.4 : Expériences des fentes d’Young

Une source lumineuse S émet un rayonnement électromagnétique


monochromatique de pulsation 0 et de vecteur d'onde k 0 . L'onde (Fig. 4) se
décompose en deux ondelettes % 1 ( r ,t ) et % 2 ( r ,t ) cheminant respectivement par les
fentes S 1 et S 2 .

La première étape de l’expérience montre que lorsque l’une des fentes est
obstruée, on obtient alors une tâche de diffraction sur l’écran. Dans le cas où les
deux fentes seraient ouvertes, on observe alors une intensité lumineuse qui se répartit
suivant un système de franges ; elle est égale au carré de l'amplitude de l'onde
résultant de la superposition des ondelettes ayant suivi tous les chemins possibles.

La deuxième étape de l’expérience consiste à réduire l'intensité de la source


lumineuse, de telle sorte qu'elle n'émette plus qu'un photon à la fois, (en moyenne un
photon par seconde) et à observer le phénomène obtenu sur une plaque
photographique disposée sur l'écran. Cela suppose, d’après la théorie corpusculaire,
qu’il n’y pas d’interaction entre les photons issus des deux fentes S 1 et S 2 . Deux
phénomènes se présentent :
- le temps de pose est très court
On constante qu’il n’y a pas de franges d’interférence, on observe des impacts
nets qui apparaissent la plaque photo. Ils se produisent aléatoirement dans le temps
et paraissent disposés au hasard sur le film (Fig.5). La théorie ondulatoire est mise
en défaut.
- le temps de pose est assez long
Au fur et à mesure que le temps s'écoule, les impacts s'accumulent, toujours
aléatoirement dans le temps, mais ils semblent concentrés sur certaines régions
privilégiées de la plaque photo. Dans la limite des temps longs, les régions
15

privilégiées se saturent d'impacts et font apparaître le système de franges calculées


classiquement. La théorie corpusculaire est mise en défaut.

Fig.1.5 : Apparition des impacts lors de l'expérience des fentes d'Young photon par photon

On constante que les deux théories prises séparément sont insuffisantes pour
expliquer ces phénomènes.
Que se passe-t-il ?
- Quand les impacts des photons sont aléatoires : on n’a pas de franges.
- Quand les impacts de photons s’ordonnent : les faibles impacts donnent des
franges sombres alors que les forts impacts donnent des franges claires.
Tout d’abord, ceci nous conduit à affirmer que la probabilité de localiser les
photons en un point donné de l’espace est égale à l’intensité de l’onde lumineuse en
ce point.
Aussi est-on amené à formuler les hypothèses ci après :
1) A chaque photon est associée une onde % ( r ,t )
2) L'onde associée à un photon se propage suivant les lois classiques de
propagation des ondes, c'est-à-dire en "explorant" tous les chemins possibles.
3) L'onde a une signification probabiliste : le carré de son amplitude
% ( r ,t )% * ( r ,t ) est égal à la densité de probabilité de trouver la particule au point
à l'instant t. Pour les photons, cette onde est simplement celle des champs
électriques et magnétiques de l'onde électromagnétique associée.
Les hypothèses ci-dessus n'évoquent pas la trajectoire du photon, qui est une
notion dépourvue de sens ; elles ne parlent que de probabilité de manifestation du
photon par un point l'écran.

En conclusion, l’expérience d’interférence de trous de Young permis de


montrer la dualité « onde corpuscule » que possède les photons. C’est une réalité
dont le photon n'a pas l'exclusivité, elle s'étend à toutes les particules "matérielles"
telles que les électrons, protons, neutrons etc...
. LIMITE DE VALIDITÉ DE LA PHYSIQUE CLASSIQUE
16
1.3 Limite de validité de la physique classique
Il apparaı̂t que de nombreux faits expérimentaux, tels que ceux décrits
dans les paragraphes précédents ne peuvent être décrits dans le cadre
de la physique classique et nécessitent pour leur interprétation un nouveau
formalisme introduisant des concepts de discontinuité.
La physique quantique s’est développée à partir de ces bases historiques
et un nouveau formalisme intitulé “mécanique quantique” a été développé.
Son armature théorique repose sur une formulation mathématique élaborée
mais les idées de base sont relativement simples et pertinentes.
Il faut cependant signaler que la physique classique n’est pas remise en
question dans tous les domaines d’investigation. Elle continue à expliquer
un grand nombre de phénomènes dans le monde macroscopique, mais
sa validité s’avère limitée en ce qui concerne une description détaillée du
mouvement des objets microscopiques et de l’interaction entre la matière et
le rayonnement. Il est donc nécessaire de connaı̂tre la limite de validité de la
physique quantique en cherchant un critère pour son application.

1.3.1 Crit ère d’application de la mécanique quantique


En mécanique la vitesse de la lumière c est la constante universelle qui
permet de délimiter le domaine “non relativiste” du domaine “relativiste” :
lorsque les vitesses envisagées dans un problème sont petites par rapport
17
à c, un traitement “non relativiste” est suffisamment précis, par contre, dans le
cas où ces vitesses se rapprochent de c, un traitement “relativiste” est alors
nécessaire.
On peut se demander alors s’il existe une constante universelle qui
jouerait un rôle analogue pour fixer un critère d’applicabilité de la mécanique
quantique. Cette constante est incontestablement la constante de Planck h.
La dimension de h peut être déterminée à partir de la relation E = hν ou de
la condition de quantification de Bohr : Cette constante a donc les dimensions
d’un moment cinétique ou “action”, on l’appelle “quantum d’action” et on la
note A.
[h] = [temps][énergie]
= [longueur][quantité de mouvement] = M L2 T −1
Il est également utile de remarquer que :

[h2 ] = [énergie][masse][longueur]2
h
En pratique, on utilise le plus souvent la constante :  = qui se lit “h barre”

et qui a, les mêmes dimensions que h et l’avantage d’être voisine de l’unité :

 = (1, 054592 ± 0, 000006)10−34J.S


On considérera désormais  comme la “vraie” constante de la physique
quantique et le critère d’utilisation du formalisme quantique est le suivant :
Limite de validité
18

“Si dans un système physique une quelconque variable dynamique natu-


relle ayant les dimensions d’une action prend une valeur numérique de l’ordre
de la constante de Planck , le comportement du système doit être décrit dans
le cadre de la mécanique quantique. Si, au contraire toutes les variables ayant
les dimensions d’une action sont très grandes par rapport à , les lois de la
physique classique sont valides”.

soit :
A   =⇒ mécanique classique
A ≈  =⇒ mécanique quantique

1.3.2. Exemples
1.3.2.1. Montre

Une montre ordinaire a des parties mobiles de taille et masse typiques :


une longueur L ≈ 10−3 mètre, une masse M ≈ 10−4 kg, et un temps typique
T qui est la seconde.
L’action caractéristique est donc A = M L2 T −1 ≈ 1024   . La
mécanique classique est donc suffisante ! ! Et les horlogers n’ont pas besoin
de connaı̂tre la mécanique quantique pour fabriquer et réparer les montres.
Limite de validité
19
1.3.2.2. Atome d’hydrog ène

L’atome d’hydrogène a une énergie d’ionisation E = 13, 6 eV et un spectre


caractérisé par une longueur d’onde minimale de l’ordre de 103 Å, soit une
E
pulsation maximale ω ≈ 2.1016 s−1 .L’action caractéristique est : A = ≈ .
ω
On en conclut que l’atome d’hydrogène, et donc tous les atomes, ne peuvent
être appréhendés sans recours à la mécanique quantique.

1.3.2.3. Noyau atomique

L’énergie de liaison par nucléon dans un noyau ordinaire est de l’ordre de


8 MeV, par ailleurs, le rayon du noyau est donné par r = A1/3 r0 (A étant
le nombre de masse et r0 ≈ 1, 3.10−15 m). En prenant la masse du nucléon
(proton√ ou neutron) M = 1, 6.10−27 kg, on forme une action caractéristique
valant M E r0 ≈ 0, 5  ; la physique nucléaire est donc nécessairement
quantique.
20
1 eV = 1, 6021910−19 J
Ainsi les diverses transitions atomiques se font à des énergies de l’ordre
de l’eV. On utilise également pour la physique des particules les multiples de
l’électronvolt :
1K eV = kiloélectronvolt = 103 eV
1 MeV = megaélectronvolt = 106 eV
1 GeV = gigaélectronvolt = 109 eV
21

Chapitre 2
Dualité onde-corpuscule
22
2.1- Q UANTIFICATION DE LA MATIERE

Nous avons vu que la radiation électromagnétique est constituée de paquets


d’énergie E = h , les photons. Lorsqu’on considère que le spectre de radiation
électromagnétique (à l’équilibre) du corps noir ne dépend pas du matériau formant
les murs de la cavité, on est forcé de conclure que toute matière ne peut absorber ou
émettre de la radiation électromagnétique que sous forme de quanta d’énergie E=h :
L’explication la plus simple de cette restriction est de supposer que les niveaux
d’énergie des systèmes matériels sont eux-mêmes quantifiés ! Aujourd’hui il y’a
suffisamment de preuves expérimentales que cette idée, proposée par Niels Bohr, est
valable.
Une des raisons appuyant la quantification de l’énergie des systèmes matériels
concerne le problème de la stabilité des atomes. Selon la théorie classique, un
électron en mouvement émet de la radiation électromagnétique à un taux
proportionnel au carré de son accélération. Comme les électrons circulant sur les
orbites d’un atome sont continuellement accélérés, ils devraient perdre graduellement
leur énergie jusqu’à ce qu’ils s’écrasent sur le noyau ; on n’observe évidemment pas
ce phénomène, puisque les atomes sont stables. Cela suggère qu’il y a un état
d’énergie minimale pour l’électron dans l’atome et que l’émission de radiation cesse
lorsque l’électron atteint cet état. L’existence d’un tel état n’est pas compatible avec
la théorie classique.

A- Spectres discontinus de l’atome :


En spectroscopie, on utilise en générale deux types de sources lumineuses :
1- Sources thermiques : c’est lorsqu’un corps réfractaire est porté à une
haute température ; ces sources émettent un rayonnement réparti de manière continue
sur toutes les longueurs d’ondes.
2- Sources lumineuses à décharges : dans lesquelles une décharge
électrique traverse une vapeur constituée par un élément chimique donné.
Contrairement au sources thermiques qui émettent un rayonnement sur toutes les
fréquences, ces dernières n’émettent que sur certaines fréquences bien déterminées
correspondant à un spectres de raies, dont les fréquences correspondants sont
définies avec une très bonne précision relative de l’ordre de 10
-6
.

Fig.2.1: Principe d’un spectrographe


a- Expérience d’Angström :
La spectroscopie a débuté avec Newton et ses expériences avec les prismes. Il
faut toutefois attendre les années 1800 pour qu’elle devienne un outil puissant
23

d’exploration de la matière. En 1853, A. J. Angström utilise un tube à décharge


rempli de divers gaz pour étudier leur spectre. La lumière émise par le gaz est passée
à travers un prisme pour en séparer les différentes bandes de couleurs appelées lignes
spectrales. Lorsqu’un gaz est excité par une décharge électrique, il émet des
longueurs d’onde spécifiques dont l’ensemble est appelé le spectre d’émission
atomique. Inversement, lorsque de la lumière blanche passe à travers un gaz, les
atomes absorbent à certaines fréquences bien spécifiques qui constituent le spectre
d’absorption et on voit alors des lignes noires sur un fond coloré. Chaque ligne
correspond à une fréquence d’émission.
b- Résultat :
Cette expérience confirme bien le principe d’absorption et d’émission de la
lumière par les atomes de la matière qui se traduit par des raies lumineuses étroites et
distinctes, observées à l’aide d’un spectrographe, et qui correspondent à des
fréquences bien déterminées ; on parle alors des raies spectrales définissant le
spectre atomique.
Vers les années 1890, plusieurs physiciens sont parvenus à trouver des
formules empiriques pour décrire les différentes séries de raies spectrales. Par
exemple, la formule de Balmer (1885) donne pour la série de l’hydrogène :

n2 0 (2.1)
= 3646 A
n2 4

où n = 3, 4, 5, pour H ; H ; H & :
Si on considère plutôt l’inverse de la longueur d’onde, comme l’a suggéré
Rydberg, on trouve, pour cette série

1 1 1 (2.2)
= RH avec n = 3, 4, 5 …
22 n2

où la constante de Rydberg, R H ; vaut (10967757.6 ± 1.2 ) m -1 (chiffre qui donne une


idée de la précision atteinte par les mesures spectroscopiques).
D’autres séries de raies spectrales existent pour l’hydrogène. Elles sont
données avec la loi empirique de Balmer et qui a la forme générale :

1 1 1 (2.3)
= RH avec n i > n f
ni2 n 2f

En 1908, une autre loi empirique a été établie, cette fois par Ritz, valable pour
tous les atomes et qui suppose que pour chaque atome il existe une suite de nombre
T 1 , T 2 , T 3 ,… T n , … T m , …appelés termes spectraux, telle que chaque fréquence de ces
spectres sera donnée par = Tm - Tn.
24

Toutes ces lois empiriques n’ont pas eu des fondements théoriques, par
ailleurs elles étaient en désaccord avec le modèle atomique établies par Rutherford
en se basant sur les lois de la physique classique.

B- L’atome de Bohr et l’ancienne théorie des quantas.


Devant ces faits, Bohr postula l’existence d’états d’énergies stationnaires
dans lesquels l’électron ne rayonne pas et postule que le rayonnement a lieu lors des
changements de niveaux. Il introduit ainsi le concept de sauts quantiques.
Pour mettre en évidence son raisonnement, Bohr construisit son modèle
atomique en s’attaquant tout d’abord à la plus simple configuration possible, l’atome
d’hydrogène. Il imagine que l’électron tourne autour du noyau sur une orbite
circulaire et que seulement certaines orbites sont possibles. On peut résumer les
hypothèses de Bohr de la façon suivante :
Postulats du modèle de Bohr :
I. L’électron se déplace, sous l’influence de la force coulombienne, sur une
orbite circulaire autour du noyau.
II. L’électron ne peut se déplacer que sur une orbite où son moment cinétique
L = n h avec n = 1, 2, 3,…
III. Bien que l’électron soit constamment accéléré sur son orbite, il n’émet pas de
radiation électromagnétique de sorte que son énergie reste constante.
IV. L’émission de radiation électromagnétique ne se produit que si un électron,
initialement sur une orbite d’énergie totale E i ; change son mouvement de
façon discontinue pour se retrouver sur une orbite d’énergie totale E f < E i : La
fréquence de la radiation émise est alors donnée par :

Ei Ef (2.4)
=
h
Ces postulats donnent une nouvelle dimension à la matière : l’atome ne peut
exister que dans une suite discontinue d’états d’énergies. On parle alors des états
quantiques de la matière. ( ou états stationnaires pour lesquels l’atome est stable et
ce n’est que plus tard que l’équation de Schrödinger nous permettra de comprendre
pourquoi l’électron n’émet pas de radiations s’il "reste sur la même orbite").

Le modèle semi-classique de Bohr s’applique aux atomes à un électron tels


que H, He +, Li ++ , avec un nombre de charges positives donné par Z=1, 2, 3
25

respectivement. En première approximation, le noyau est considéré comme


stationnaire, sa masse étant beaucoup plus grande que celle de l’électron. En
supposant une orbite circulaire de rayon r, l’équilibre de la force de Coulomb et de la
force centrifuge donne :

1 Ze 2 mv 2 (3.5)
=
4 (0 r2 r

où m, e et v désignent respectivement la masse, la charge et la vitesse de l’électron sur l’orbite

La quantification du moment cinétique conduit à :

L = mv r =nh n = 1, 2, 3, …. (2.6)

La résolution de ces équations, nous permettent de calculer les rayons des orbites
permises :

n 2h 2 (2.7)
r = rn = 4 ( 0 avec n = 1, 2 ,3, …
mZe 2

Les vitesses correspondantes de l’électron sur ces orbites seront données par :

nh 1 Ze2 (2.8)
v = vn = = avec n = 1, 2 ,3, …
mrn 4 ( 0 nh

Le rayon de Bohr, donné par r = r1 = 0.53 Å est une bonne estimation de la taille de l’atome
d’hydrogène (Z = 1). La vitesse de l’électron sur cette orbite est aussi la plus grande vitesse
possible de l’électron. Pour l’atome d’hydrogène, on a v = 2.2 106 m/s.
1
K= ≈ 9 10 9 SI (N m2 C −2 )
4πε 0 L’énergie totale de l’électron est la somme de ses énergies cinétique et potentielle :

1 2 Ze 2 1 Ze 2 Ze 2 (2.9)
E = K +V = mv =
2 4 (0r 2 4 (0r 4 (0r

qu’on peut écrire, en tenant compte des relations (2.7) et (2.8), comme suit :

E0 mZ 2 e 4 h
E = En = avec E = où ( h = ) (2.10)
n 2 0
(4 ( 0 ) 2h
2 2
2

La quantification du moment cinétique a donné lieu à une quantification de l’énergie


totale de l’électron dans l’atome, comme ça été prédit par Bohr. Lorsque le nombre quantique
n augmente, les niveaux deviennent de plus en plus rapprochés et l’énergie totale tend vers
zéro. Les états d’énergie négative correspondent à des états liés de l’électron. L’état lié
26
d’énergie la plus basse, l’état fondamental (ground state, en anglais) E0 = 13.6 eV, pour
l’atome d’hydrogène. Cette énergie est aussi l’énergie de liaison. C’est l’énergie qu’il faut
fournir pour ioniser l’atome.

Remarque :
Les états d’énergie positive n’ont pas leur énergie quantifiée. L’énergie de l’électron, une fois
celui-ci séparé de l’atome, peut prendre un continuum de valeurs possibles. En mécanique
classique, E = 0 donne une orbite parabolique alors que E > 0 correspond à des orbites
hyperboliques . Un des foyers de ces orbites peut être près du noyau donc l’électron n’est pas
nécessairement infiniment éloigné du noyau dans les orbites d’énergie positive.

Fig. 2.2 : Représentation des niveaux d’énergie dans le modèle de Bohr


Le noyau est symbolisé en vert au centre ;
l’électron ne peut occuper qu’un nombre quantifié d’orbites.

L’origine des raies spectrales s’explique facilement par le modèle de Bohr. Les électrons
sont excités à un niveau supérieur lorsqu’ils reçoivent de l’énergie, par une décharge
électrique ou autrement, ceci n'est possible que si cette énergie soit égale exactement
l'énergie nécessaire, c'est-à-dire la différence d'énergie entre le niveau d'arrivée et le
niveau de départ. Ils perdent ensuite cette énergie par une série de transitions à des niveaux
inférieurs. Dans chaque transition, ils doivent émettre un photon dont l’énergie correspond à
la différence d’énergie entre les deux niveaux impliqués dans la transition. Si la transition se
fait entre un niveau initial ni et un niveau final nf (ni > nf ), le saut d'énergie se manifeste
donc par une raie d'émission dans le spectre de l'atome. On en déduit alors, on a
selon le quatrième postulat de Bohr :
27
1 1 (2.11)
h = Ei E f = E0
n 2f n 2i

Sachant que la longueur d’onde du photon émis est reliée à sa fréquence par la relation
=c , le modèle de Bohr permet de retrouver la loi empirique de Balmer et de donner
une expression microscopique pour la constante de Rydberg pour l’atome d’hydrogène :

4
1 1 1 E0 me (2.12)
= RH avec RH = =
h c (4 ( 0 ) 4 h 3 c
2
n f n i2
2

- Amélioration du modèle de Bohr :

Le modèle de Bohr a été amélioré par C. Sommerfeld et A. Wilson pour décrire la


structure fine de l’hydrogène, en postulant la règle de quantification (dite Bohr-Sommerfeld)
suivante :
Pour chaque système physique dans lequel les coordonnées sont des fonctions
périodiques du temps, il existe une condition quantique pour chaque coordonnée.
Cette condition stipule que :

I = ) p qd q = n q h (2.13)

où q est la coordonnée, pq est la quantité de mouvement conjuguée à cette


coordonnée, et nq est un nombre quantique qui ne peut prendre que des valeurs
entières. L’intégration se fait sur la trajectoire parcourue par la particule durant
une période d’oscillation de la coordonnée q.
La règle de quantification de Bohr-Sommerfeld correspond à la quantification
de l’action I qui ne peut changer que par unité discrète correspondant à la constante
de Planck h (parfois appelée le quantum d’action).

Principe de correspondance :
Le modèle de Bohr permettait de calculer les fréquences des raies d’absorption
et d’émission mais restait muet devant l’intensité de ces raies décrites classiquement
par la lois de Maxwell-Lorentz. Pour résoudre ce problème, Bohr établit le principe
de correspondance :
La théorie quantique doit tendre asymptotiquement vers la théorie classique à
la limite des grands nombres quantiques. C’est à dire que les énergies mises en
jeu soient très importantes de telles sortes que la discontinuité n’apparaissent
pas. A l’échelle macroscopique la discontinuité est négligeable à cause de la
petitesse de h d’où la validité de la mécanique classique ( h 0 ).

2.2 L ES ONDES DE LA MATIERE DE LOUIS DE BROGLIE .

A- Relation de de Broglie pour les ondes de la matières

En 1925, le physicien français, Louis de Broglie émet l’hypothèse que la


matière, tout comme la radiation électromagnétique, peut être associée à un
28

phénomène ondulatoire. Pour associer une longueur d’onde à ces "ondes de matière",
de Broglie généralise les relations d’Einstein pour le photon et postule ainsi que
l’énergie totale et la quantité de mouvement de la particule matérielle sont reliées à
la fréquence et à la longueur d’onde de l’onde de matière par les relations :

p = h k et E = h (2.14)

Qu’on peut formuler autrement :

A toute particule matérielle de masse m et de vitesse v, est associée une onde


de longueur d’onde , définie par la relation de L. De Broglie , soit:

h h (2.15)
= =
p mv

Cette relation constitue le départ de la nouvelle théorie quantique.

Quel sens physique donner à ces ondes ? Existent-elles réellement ? La


particule est-elle quelque part dans l’onde ?
Exemple :
i- Objet macroscopique : Une balle de base-ball de masse m = 1 Kg , ayant une
vitesse de v = 10 m/s , aura pour longueur d’onde associée = 6.6 10 -25 Å . Cette
longueur d’onde est beaucoup trop petite pour être mesurable car on n’a tout
simplement pas d’objets physiques sur lesquels la diffuser, << balle ( désigne la
dimension).
ii- Objet microscopique : Un électron (masse m 0 = 9.1 10 -31 Kg ) accéléré par une
différence de potentiel de 100 V , aura pour longueur d’onde associée = 1.2 Å . de
telles ondes, ou leurs effets, peuvent être détectées. Il est utile de se rappeler que la
diffraction, aspect typique du comportement ondulatoire commence à être observable
lorsque la dimension caractéristique du système physique (la taille des obstacles qui
diffusent les ondes, la largeur de la fente dans une expérience de diffraction, etc.) est
plus petite ou du même ordre de grandeur que la longueur d’onde de l’onde
incidente, c’est le cas de cette exemple ( ~ électron ).

B- Quantification de la matière et la relation de L. de Broglie:

Pour donner un sens physique à l’onde de matière, Louis de Broglie incline à


croire que l’onde et la particule coexistent, l’onde pilotant la particule.

Louis de Broglie s’intéresse à l’atome d’hydrogène décrit par le modèle de


Bohr , mais en renonçant au concept classique d’une trajectoire autour du noyau. Et
puisque l’électron est un corpuscule attaché à une " onde de matière ", il lui associé
29
une fonction d’onde et considère la propagation de cette onde autour d’une orbite
fictive r.

Fig 2.3: Electron gravitant autour du noyau d’une manière ondulatoire

Louis de Broglie remarqua que lorsque le mouvement de l’onde associée à


l’électron est un mouvement désordonné, alors l’onde s’amortit ; dans ce cas les
ondes qui arrivent au point P ont toujours des phases décalées, ce qui correspond à :

2 rn n (2.16)
où est la longueur d’onde de la matière associée à l’électron en mouvement autour
du noyau.
Dans le cas où l’égalité (3) ne serait pas vérifiée, l’onde y revient au point P
avec la même phase, elle ne se détruit pas et on aura :

2 rn = n (2.17)
On dit que dans ce cas : une onde stationnaire s’établit autour de l’orbite rn .

En combinant les relations (2.14), (2.15) et (2.17) on retrouve la quantification

du moment cinétique de l’électron de l’atome d’hydrogène postulé par N. Bohr :


m v rn = n h (2.18)
La quantification des niveaux d’énergies de l’atome est liée à la réalisation
d’une onde stationnaire associé à l’électron

C- Diffraction des électrons :

Pour tester l’hypothèse de Louis de Broglie , une expérience diffraction des


ondes de matière a été réalisée par les physiciens C. J. Davisson et Germer et une
autre par G.P. Thomson en même temps (1928). Ces expériences ont montré hors de
tout doute que l’électron a bel et bien.

L’expérience de Davisson et Germer consistait à accélérer des électrons par


une différence de potentiel de façon à leur communiquer une énergie cinétique et
donc une longueur d’onde bien définie ; Le faisceau est dirigé vers le cristal du

nickel, qu’on suppose formé par des plans atomiques équidistants de distance d, et
l’on mesure l’intensité du faisceau diffusé par ce dernier selon différents angles.
30

Fig. 2.4 : Diffraction électronique


Les résultats expérimentaux concernant la diffraction des électrons montrent que :
1. Lorsque l’énergie des électrons est fixée, l’intensité diffusée montre un maximum
important pour un certain angle, d’autre en quantité minimale suivant d’autres
directions.
2. Si on fixe l’angle d’incidence et qu’on varie la différence de potentiel qui
accélère les électrons, il apparaît un maximum d’intensité à une certaine
différence de potentiel, V.
Les directions d’intensité maximale définissent justement les directions
suivies lors de la diffraction des rayons électromagnétiques, à condition d’avoir la
même longueur d’onde .
Pour justifier cette assertion, il suffit de calculer la
longueur d’onde de Louis de Broglie associée aux électrons diffusés et celle obtenue
à partir de la loi de Bragg donnant la condition d’interférence constructive lors d’une
diffraction des rayons électromagnétiques par le même cristal. La loi de Bragg est
donnée par :
2 d s in( ) = n ; n = 1, 2, 3 … (2.19)
où est l’angle entre l’onde incident et la famille de plan considérée, et n donne
l’ordre de la diffraction.
En utilisant la relation (2.15), la longueur d’onde associée à chaque électron
diffusé est :
h h h 1 (2.20)
= = =
p 2mE 2 me V

où e est la charge de l’électron, m sa masse et E énergie communiquée à l’électron


par la différence de potentiel V.
L’étude du spectre de diffraction montre que l’intensité maximale apparaît
pour une différence de potentiel de V = 54 V et un angle = 50°, on trouve en
prenant n = 1 et d = 0.91 Å pour le cristal de nickel utilisé dans l’expérience (d ayant
été obtenu par les rayons X), que:
= 2d sin ( ) = 2 d sin 1. 65 Å (2.21)
2

Or, la longueur d’onde de Broglie correspondant à une énergie cinétique 54eV


est = 1.65 Å. L’accord avec l’expérience est impressionnant et confirme l’existence
des ondes de matière de de Broglie.
Le phénomène de diffraction obtenu avec les électrons est analogues à celui
des rayons X. A la différence des rayons X qui permettent l’étude de la structure
profonde de la matière, la diffraction électronique permet l’étude superficielle de
celle-ci. Cette propriété ondulatoire dont sont dotés les électrons (corpuscules) a
permet la création du microscope électronique.
31

Chapitre 3

La fonction d’onde et les


inégalités de Heisenberg

3.1- Fonction d'onde de la mtatière

De ce qui précède, il en sort qu’une microparticule peut être décrite en


utilisant deux concepts totalement opposés : le concept corpusculaire, qui décrit la
microparticule comme est une quantité de matière avec une certaine extension (une
taille) bien définie, et le concept ondulatoire, qui la décrit comme une onde ( ou
superposition d’ondes) qui peut être complètement délocalisée et remplir tout
l’espace. Bien que ces deux concepts soient totalement opposés, les expériences nous
empêchent de n’en garder qu’un seul.
Selon le type d’expérience (en langage quantique : de mesure) que
nous faisons, nous déterminons l’apparition d’un comportement ou d’un autre, mais
jamais des deux à la fois. Ainsi, il n’y a pas de contradiction dans le fait de garder
ces deux concepts car ils ne se révèlent jamais simultanément.

3.1.1- Notion de la fonction d’onde de la matière et son interprétation


statistique :

- A toute particule d’énergie E et impulsion p , comme pour un photon, on


associe une fonction d’onde (r ,t ) .
Aspect corpusculaire Aspect ondulatoire


→ −
→ − →
Quantité de mouvement p Vecteur d’onde k = p /~

Energie E Pulsation ω = E/~


→→
Ψ(−

r , t) = A exp[i( k . −
r − ωt)] = A exp[−~i (−→p .−→r − Et)] . (3.1)

La généralisation de cette assertion stipule que l’appareil mathématique de la


mécanique quantique repose sur l’affirmation que l’état du système peut être décrit
par une fonction bien déterminée ( en général complexe pour des systèmes se
trouvant dans des potentiels ) : la fonction d’onde.
32

La question qu’on peut se poser : quelle est l’utilité de cette fonction d’onde
dans l’étude des systèmes quantiques? Autrement dit, quelle interprétation peut
acquérir cette fonction d’onde ?
Pour répondre à cette question, rappelons que l’explication apportée à
l’apparition des franges d’interférences est liée à l’intensité lumineuse I r ,t ( )
représentant le nombre moyen de photons par unité de temps frappant une unité
d’aire de l’écran ; cette intensité représente donc la probabilité de trouver un photon
en un point M, au temps t, elle est proportionnelle à l’amplitude au carré de la
fonction d’onde. Puisque les systèmes quantiques sont dotés aussi bien des propriétés
corpusculaires qu’ondulatoires, on peut alors, et par analogie, dire que l’amplitude de
la fonction d’onde au carré est reliée à la probabilité de localiser la particule en
un certain point M de l’espace à un instant t.

L’interprétation universellement admise pour la fonction d’onde , qui a été


formulée par Max Born, abandonne une partie de la causalité au sens classique
(principe selon lequel tout phénomène a une cause). Dans cette formulation, les
notions classiques de trajectoires et vitesses associés à des particules n’ont plus de
sens ( dorénavant il faut éviter d’en parler !) . Max Born propose en 1926 que le
module au carré de la fonction d’onde soit proportionnel à la probabilité de
localiser la particule en un certain point r de l’espace lorsqu’on fait la mesure au

temps t. Plus précisément, (r ,t) est une amplitude de probabilité et (r ,t) 2


une

densité de probabilité. Il faut comprendre cette interprétation dans un sens

statistique, c’est à dire que (r ,t ) 2


ne décrit pas en réalité un système unique mis

une assemblée de systèmes identiques. Il s’ensuit que la probabilité de localiser une


particule, à un instant t, dans un élément de volume d est :

( )
dP r ,t = (r ,t ) 2
d
(3.2)

Le principe de causalité en mécanique classique stipule que la connaissance de


l’état d’un système à un instant t, au travers des équations de mouvement, détermine
complètement son état aux instants ultérieurs. En mécanique quantique, il va tout
autrement : si à un instant t une mesure physique correspond à un état donné, une
mesure à un instant ultérieur peut conduire à des résultats différents. Il y a dans ce
sens indéterminisme Ces résultats apparaissent avec une probabilité qui est
.

déterminé par la fonction d’onde au travers de l’équation de Schrödinger. Nous ne


sommes pas en principe certain du résultat que nous l’allons obtenir lors de la
mesure. La mécanique quantique ne donne qu’une probabilité d’obtenir tel ou tel
résultat. Ainsi, au concept classique de la trajectoire il faut à présent substituer la
notion d’état quantique dépendant du temps. Cet état est caractérisé par la fonction

d’onde r ,t .
(r ,t) doit vérifie la condition de normalisation :
33
Cette fonction

(r ,t) 2
d3r =1
(3.3)

traduisant la certitude de trouver la microparticule dans tout l’espace en tout temps,


puisque la particule n’est ni émise ni absorbée (on rappelle que nous ne traitons pas
du cas du photon dans ce cours et que nous ne considérons que la théorie quantique
non-relativiste).

3.1.2- Description quantique d’une microparticule : Notion du paquet d’ondes

3.1.2.1- Vitesse de phase pour une onde plane :

Pour un microparticule libre est une particule sur laquelle n’agit aucune force,
la fonction d’onde correspondante s’écrit :

(r, t) = A expi(k.r w .t ) (3.4)

C’est une onde plane monochromatique qui représente une vibration de


longueur d’onde et se propageant dans la direction de son vecteur d’onde k à la
vitesse constante. La vitesse considérée est la vitesse des plans d’égale phase ou
vitesse de phase qui est donnée par la relation :

E (3.5)
v = =
k p

relation dans laquelle nous avons tenu compte de la généralisation des relations de
Planck–Einstein à une microparticule.

Par exemple, pour un photon, la relation de dispersion est = c k et donc la


vitesse de phase de l’onde lumineuse est égale à la vitesse de la lumière, v = c. Pour
la microparticule matérielle, cependant, l’énergie d’une particule libre vaut :

p 2 h 2k 2 hk 2 (3.6)
E= = ! =
2 m 2m 2m
et la vitesse de phase est :
hk p v (3.7)
v = = = =
k 2m 2 m 2

où v = p m v est la vitesse de la particule.

Difficulté I (Physique) : L’onde monochromatique plane (3.1) présente une extension tempo-
relle et spatiale incompatible avec la localisation de la particule dans le temps et dans l’espace.

Difficulté II (Physique) : La vitesse de phase de l’onde est différente de celle de la parti-


cule ! En effet, la “vitesse de phase” de l’onde associée est définie par
ω E
vφ = = .
k p
34
Difficulté III (mathématique) : La représentation par une onde plane donne lieu à un autre
problème. L’intégrale de probabilité, traduisant que la particule est quelque part dans l’espace
diverge :
ZZZ ZZZ
Ψ(−

r , t)Ψ̄(−→r , t)dv = A2 dv −→ ∞ .
espace espace

L’onde plane n’est pas de carré sommable !

Compte tenu de toutes ces difficultés, on ne peut pas représenter une particule matérielle libre
par une onde plane. Cependant, nous allons le voir dans la suite, tous ces problèmes ne doivent
pas pousser à renoncer à l’onde plane. En effet, elle joue, mathématiquement un rôle très im-
portant.

3.1.2. 2- Vitesse de groupe d’une superposition d’ondes:

Essayons de représenter la microparticule en superposant des ondes planes de


différentes longueurs d’ondes voisines, c’est-à-dire en formant un paquet d’ondes.
Considérons la fonction d’onde obtenue en superposant deux fonctions d’ondes
planes ayant des vecteurs d’onde et des pulsations très roches (pour simplifier on
travaille dans un espace unidimensionnel) :

(x ,t) = 1 (x ,t) + 2 ( x, t) (3.8)


avec

' - k *$
1 ( x ,t ) = A exp & i + k0 + x 0 + .t #(
% , 2 2 )"

' - (3.9)
k *$
2( , ) =
x t A exp & i + k 0 x 0
.t #(
% , 2 2 )"

La partie réelle de l’onde totale est donnée par :

k
.[ ( x, t )] = 2 A cos x t cos (k0 x 0 t) (3.10)
2 2

qu’on représente sur la figure suivante :

Fig. 3.1 : Superposition de deux ondes planes


35

Elle est constituée d’une oscillation rapide (longueur d’onde 0 = 2 /k 0 ), modulée


par une enveloppe variant lentement.

La modulation (l’enveloppe) se déplace donc à la vitesse de groupe, vg , donnée par :


dx
vg = = (3.11)
dt k

Passant à la limite 0 0 et k 0 0 , on obtient :

hk p (3.12)
vg = = = =v
k m m

Il s’ensuit que c’est la vitesse de groupe et non la vitesse de phase qui décrit
la vitesse de microparticule matérielle.

3.1.2. 3- Représentation de la particule par un paquet d’ondes :

Malgré le fait que nous avions retrouvé la vitesse corpusculaire à partir de la


nouvelle théorie quantique, nous ne nous sommes pas encore arrivés à vérifier la
relation(3.3). Pour remédier à ce problème, nous allons supposer, comme c’est le cas
pour la lumière, que la fonction d’onde est une superposition d’ondes infiniment
voisines qui décriront notre microparticule :

n =+ 2 n= +2 (3.13)
(x ,t ) = 1 n ( x ,t ) = 1 An exp[i(k n x n t )]
n= 2 n= 2

2 n 2 n
avec kn = et n =
. La fonction d’onde ainsi présentée est une
T
décomposition en série de Fourrier, l’ensemble des valeurs An est appelé spectre de
Fourier de ( x ,t ) .
.

En effet lorsqu'on fait la somme d'un grand nombre d'ondes planes on combine des vecteurs
d’onde infiniment proches. Ce qui revient à passer à l’intégrale de Fourier. La fonction
d’onde ( x , t ), dans ce cas, s’écrit comme suit :

1
(k ,t ) exp [i (k x t )]dk
+2
(x , t ) = 2
(3.14)
2

L’expression générale de la fonction d’onde dans tout l’espace s’écrit :

(r ,t ) = (2 1) 3/ 2 R3
(k ,t )exp[i (k r )]
t d k
3 (3.15)
36

où (k ,t ), transformé de Fourier de (r ,t ), définit l’amplitude spectrale de la fonction


d’onde décrivant la microparticule, elle est donné par la relation suivante :

(k ,t ) = (2 1)3/ 2 R 3
(r ,t )exp[ i(k r )]
t d3r
(3.16)

Comme c’est le cas pour (r ,t ), l’amplitude spectrale (k ,t ) acquit elle aussi


une interprétation statistique, il s’ensuit que :

( ) (k ,t )
dP k ,t =
2
d3k
(3.17

définit la probabilité de trouver la particule avec un certain vecteur d’onde compris

entre k et k + d k .au temps t c’est-à-dire que (k ,t ) 2


puisse être considérée comme

une densité de probabilité dans l’espace des k . Tout comme la position exacte de la
particule ne peut être connue, mais seulement la probabilité que la particule soit
trouvée en un certain point de l’espace, il en va de même pour sa quantité de
mouvement p = h k . Elle non plus ne peut être connue de façon exacte. Dans une
série d’expériences avec des systèmes identiques, il y aura une distribution des
valeurs mesurées pour la quantité de mouvement, de même qu’il y aura une
distribution des valeurs mesurées pour la position.

Remarque : si (r ,t )est connue en tout point de l’espace, (k ,t ) 2


l’est

également. Une seule fonction détermine la probabilité d’une mesure de la position et


de la quantité de mouvement. Ces deux mesures sont intimement liées.

3.1.2. 4- Exemples de paquets d’ondes :

- Onde plane tronquée :

Considérons une microparticule représentée par l’onde plane tronquée définie


par :

'exp (i k0 x ) si x 4 a
( x ,0 ) = & (3.18)
% 0 si x > a
37

Cette onde tronquée (Fig. 3.2) peut être obtenue par superposition d’une infinité
d’ondes planes. Le calcul de sa transformée de Fourier donne l’amplitude spectrale:

+a
exp[ i (k k 0 ) x ] 2 a sin [(k k 0 ) a ] (3.19)
(k ,0 ) = dx=
a 2 2 (k k0 ) a

L’allure de l’amplitude spectrale (Fig.3.2) nous montre que c’est une fonction
centrée autour de k=k 0 et ayant une largeur. Si on définit la demi-largeur de la
fonction (x,0) comme étant x = a et la demi-largeur de sa transformée de Fourier
comme étant la distance du maximum central au premier zéro soit, k = /a, on
trouve que x k = (3.20)

Ce type de relation est une propriété des transformées de Fourier.

Fig.3.2 : Parties réelles de l’onde plane tronquée et de sa transformée de Fourier

Si on voulait construire un paquet d’ondes plus localisé dans l’espace, x


serait plus petit, mais k plus grand car il nous faudrait combiner beaucoup plus
d’ondes planes pour y arriver. La largeur de la fonction (k,0) est inversement
proportionnelle à celle de la fonction (x,0): Notez aussi que le produit x k ne
dépend pas de la valeur a, la largeur de notre fonction (x,0) initiale.

- Paquet d’ondes gaussien :

Un paquet d’ondes gaussien est une fonction d’onde d’enveloppe gaussienne


telle que :

-
( x ,0 ) = A exp + (x x0 ) *
2 (3.21)
( exp (i k 0 x )
, 25 2 )

Cette fonction représente une onde plane de vecteur d’onde k 0 , laquelle est
modulée par une enveloppe gaussienne centrée en x = x 0 . Il est naturel de prendre
38

comme demi-largeur de cette fonction x = 5 la fonction (x,0)


de son amplitude maximale, A. La transformée de Fourier de
(x,0) est donne l’amplitude spectrale:

(x ,0 ) exp( i k x)
+a
)2 5
- *2
(3.22)
(k ,0 ) = d x = 5 A exp + (k k0 exp[ i (k k 0 ) x0 ]
a 2 , 2 ()

Notez que le paquet d’ondes obtenu, en représentation k, est centré autour du


vecteur d’onde k 0 . Cela revient à dire que l’onde plane avec le vecteur d’onde k 0 a la
plus grande amplitude dans notre paquet d’ondes. Les ondes avec un k plus petit ou
plus grand que k 0 sont aussi contenues dans (x, t), mais elles ont moins de poids.

Si on définit la demi-largeur de la fonction (k,0) de la même manière que la


fonction d’onde (x,0) on obtient k = 1 / 5 , ce qui donne :

x k =1 (3.23)

Le produit k x est encore une fois indépendant de la largeur de notre


fonction de départ k = 1 / 5 de sorte que, plus on localise le paquet d’ondes dans
l’espace x plus la paquet d’ondes en k s’élargit.

Fig.5 : Parties réelles du paquet d’onde gaussienne et de sa transformée de Fourier

Comme nous l’avons écrit auparavant, la relation x k = cte est une propriété
des transformées de Fourier. On peut montrer que, peut importe la fonction (x,0);
on a toujours :

x k 61 (3.24)

La borne minimale x k = 1 est atteinte par la fonction gaussienne. Nous verrons


un peu plus loin dans ce chapitre que cette propriété des transformées de Fourier est
à la base du principe d’indétermination d’Heisenberg.

3.1.2. 5- Étalement du paquet d’onde dans le temps :


39

Considérons la propagation du paquet d’ondes gaussien dans le temps ; à un


instant t ultérieur, la fonction d’ondes associée à notre microparticule s’écrit :

+ - 5 2 ( k k0 ) 2 * (3.25)
1
( x,t ) = exp + ( exp -, i ( k x ( k ) t ) *) d k
2 +, 2 ()

La relation de dispersion (k) dépend en général du milieu de dans lequel se


propage le paquet d’onde. Dans le cas de notre microparticule son expression s’écrit

E p 2 hk 2 (3.26)
(k)= = =
h 2mh 2 m

La fonction d’onde s’écrit alors :

1 - h k02 t * + a - 52 ht * - h k0 t * (3.27)
( x,t ) = exp +-i k0 x ( exp + - i K 2 ( exp + i x K( d K
2 , 2m ) a , 2 2m ) , m )
avec K=k-k 0

- h k0 t * hk t
L’intégrale contient le terme oscillant exp + i x K ( . Lorsque x = 0 , ce terme
, m ) m
vaut 1, et l’intégrale est maximale puisque les différentes contributions
s’additionnent en phase. Au contraire, si x s’éloigne trop de h k0t ; le terme
m
- h k0 t *
exp + i x K ( oscille rapidement avec K et l’intégrale diminue rapidement. Il est
, m )
donc clair que (x; t) est maximale lorsque :

h k0 t (3.28)
xmax = = vg t
m

On montre, après avoir expliciter l’intégrale dans la relation (3.26), que la


solution :

- h k02 t *
( x,t ) = 7 ( x,t ) exp +i k0 x ( (3.29)
, m 2 )

- 2
*
( x vg t ) 1 i mh5t 2
2
+ (
2 /5 + ( (3.30)
7 ( x,t ) = 1/ 4
exp + (
h 2t 2 + h 2t 2 (
k0 x 25 2 1 + 2 4
m 25 4 + m5 (
, )
ht
tan( ) =
m5 2
40
La partie réelle de cette solution est représentée par la figure suivante :

Fig. 3.3 Evolution du paquet d’onde gaussien dans le temps

3.2- Principe d’indétermination (incertitude) de Heisenberg :


nous ne pouvons faire que des prédictions de type probabiliste sur le comportement
de l’électron ou d’une particule en général
Nous avons vu que la construction d’un paquet d’ondes pour décrire une
.

particule localisée dans une région de l’espace, présentait une extension spatiale que
nous avons notée x et qui correspondait à un maximum de probabilité de présence
.
de la particule dans cette région. Nous dirons que x correspond à l’incertitude sur la
position de la particule, autour de x=x0 , obtenue par des mesures adéquates faites en
principe sur un très grand nombre de particules identiques (on parle d’une statistique
au sens de Gibbs). D’autre part, la probabilité de mesurer la quantité de mouvement
de la particule montre qu’elle correspond également à une fonction ayant une
certaine largeur p. Encore une fois, cette largeur signifie que si nous mesurons la
quantité de mouvement de la particule sur un grand nombre de particules, il y a une
grande probabilité pour que les résultats obtenus soient compris entre p 0 p 2 et
p0 + p 2 où p 0 correspond à la valeur moyenne de la quantité de mouvement .
En outre, nous avons vu que les largeurs x et k sont reliées par la relation
x k 6 1 et comme p = h k cette relation peut s’écrire x p 6 h . Le signe 6
indique que la grandeur du produit est une quantité de l’ordre h , en plus elle dépend
de la définition de la largeur des fonctions. Si, donc, nous décidons de minimiser
l’incertitude, x , sur la position en prenant un paquet d’ondes plus localisé dans
l’espace, il s’ensuit que nous aurons une plus grande incertitude, p, sur sa quantité
de mouvement.
Énoncé duPrincipe d’incertitude d’Heisenberg.
Si une mesure de la position est faite avec une précision x; et si une mesure
« simultanée” de la quantité de mouvement est faite avec une précision p,
alors le produit des deux incertitudes ne peut jamais être plus petit qu’un
nombre de l’ordre de h : x px 6 h
2 - (3.31)
41
A 3D on a :
∆x∆p x ≥ -~2 , ∆y∆py ≥ -~2 , ∆z∆pz ≥ -~2 .
De même, si l’énergie d’un système est mesurée avec une précision E; alors le
temps caractéristique de l’évolution du système, t doit satisfaire
h
t62 E - (3.32)
Et de façon plus générale, si q est l’incertitude sur la mesure d’une
coordonnée q; et p l’incertitude sur la mesure de sa quantité de mouvement
conjuguée, alors h
q p6 -2 (3.33)
Comme application du principe d’indétermination de Heisenberg nous
consultons les deux exemples suivants :
-

Un grain de poussière dont le diamètre serait de l’ordre de 1 µ et de masse


-15 3
m = 10 Kg, animé d’une vitesse v = 10 m/sec. Si l’on mesure sa position à 0.01µ
près, par exemple, l’incertitude sur son impulsion serait de l’ordre
p = h m v = 10 26
Kg m s , soit p p = 10 8 . Nous voyons que la relation
d’indétermination n’introduit pratiquement aucune restriction dans ce cas car, en
pratique, un appareil de mesure est incapable d’atteindre cette précision relative.
Quantiquement, on décrira le grain de poussière par un paquet d’ondes dont la
-3 -18
vitesse de groupe est v = 10 m/s et l’impulsion moyenne p = 10 Kg m/sec. Mais
on peut alors prendre pour ce paquet d’ondes une extension spatiale x et une
dispersion en impulsion, p, tellement petites qu’elles sont totalement
inappréciables. Le maximum du paquet d’ondes représente alors la position du grain
de poussière, et son mouvement est identique à celui du corpuscule classique.
-

Le modèle de Bohr décrit un électron atomique comme une particule


classique. Les orbites permises sont définies par des règles de quantification posées à
priori. Montrer que la relation d’indétermination nous fait rejeter l’image semi-
classique des orbites de Bohr.

3.3 Notion d’opérateur et principe de correspondance


Dans cette écriture, on dit que le terme entre crochet est un opérateur qui agit sur la
fonction d’onde .

Définitions :
a- On dit que A est un opérateur si elle transforme une fonction d’onde d’un
certain espace fonctionnel F en une et une seule fonction bien déterminée du
même espace : (3.34)
;A0 = A
; :F
b- A est un opérateur linéaire si et seulement si :

A[ 1 +< 2 ]= A 1 +< A 2
(3.35)
Exemples d’opérateurs :

a) les opérateurs différentiels :


(3.36)
A= : ;;
A
0 =
x x
42

b) Opérateurs multiplications :
A = f ( x )× : ;;A0 = f ( x ) (3.37)
c) Opérateurs translations :
A =T ( a ) A
: ;;0 =T ( a ) = (x + a ) (3.38)

Opérations d’algèbre sur les opérateurs:

A partir de certains opérateurs linéaires, on peut former de nouveaux


opérateurs linéaires
a) Multiplication d’un opérateur par une constante :
[ A] = A (3.39)
b) Somme de deux opérateurs :
[ A + B] = A +B (3.40)
c) Produit des deux opérateurs :
[ A B] = A( B ) (3.41)

Remarques importants :

Le produit de deux opérateurs n’est pas commutatif.

[ A B] [ B A] (3.42)

A titre d’exemples, vérifier que l’opérateur multiplication par une fonction


- * ne commutent pas.
[ f ( x )×] et l’opérateur différentiel + x(
, )

Règles de correspondances et quantifications :

La théorie des ondes de matières nous a permis de d’écrire l’équation de


d’onde d’une particule libre sous la forme d’une superposition d’ondes planes :

r ur - ur r E * 3 ur
( )
r,t =
1
(2 h )
3/ 2 R3
( )
p,t exp +i p r
, h
t d p
h ()
(3.43)

La fréquence E h est liée au vecteur d’onde par la relation liant l’impulsion à


l’énergie :
p
2 (3.44)
E=
2m
l’énergie et l’impulsion étant représentés dans ce langage quantique par des
opérateurs différentielles agissant sur la fonction d’onde suivant la règle de
correspondance suivante : E 0 i h
t
ur h ur (3.45)
p 0 ?
i
3.4- E SPACE DES FONCTIONS D’ ONDES
Pour simplifier notre exposé nous allons étudier le cas d’une fonction d’onde
d’une seule variable, c’est à dire le cas où (x ,t ) F x . Les propriétés de l’espace F x
sont :
43
* Produit
- scalaire :

Définition : Soient deux fonctions ( 1 et 2 ) F x. On appelle produit scalaire de


la fonction par la fonction , dans cet ordre, la quantité définie par :
+

, = * ( x) , ( x) dx (3.46)
Propriétés :
• Le produit scalaire dans F x est non commutatif :

, = , * (3.47)

• Si ce produit est nul on dira que les fonctions et sont orthogonales.

• Le produit scalaire dans F x est linéaire par rapport à et antilinéaire par rapport
à :
, 1 1 + 2 2
= 1
, 1 + 2
, 2
(3.48)
1 1 + 2 2 , = *
1 1 , + *
2 2 ,

• La norme de la fonction dans F x est un nombre réel positif :


+
N = , = * ( x) , ( x) dx 0 (3.49)

• Si N = 1 alors est normée.


• Si N = 0 alors = 0.
l’inégalité de Schwartz définie par : , , , (3.50)

3.5 N OTATION DE D IRAC . N OTION DE L ’ESPACE DES ETATS .

- a : Vecteurs "kets" ; espace des états quantiques E x :

A toute fonction (x) F x (espace des fonctions d’ondes) on associe un


vecteur E x (espace des états quantiques).
c1 (x )
1
c2 (x' )
Convention est représenté par une matrice colonne à plusieurs lignes. 1
. .
*
- b : Vecteurs "Bras" ; espace dual E x : . .

A tout vecteur ket Ex , on associe un vecteur bras Ex * , formé par


une ligne et plusieurs colonnes. !1
!2
1
.
– – – – –

N [
1 ! 1* ! *2 . ]
.

= i ui – – – – –

N = *
i ui .
propriétés :
• est nul si 3 E = 0.
• Deux bras 1 et 2 sont égaux si et seulement si 1 = 2 3 E.
*
• uv = vu
• si = i ui et = $ j v j alors = $ *j i v i ui
• Deux kets u et v sont orthogonaux si leur produit scalaire est nul : u v = 0 .
44

Chapitre 4

L’équation de Schrödinger

4.1 Introduction

Dans les chapitres précédents, nous avons introduit le concept de fonction d’onde pour décrire
l’état physique d’un système donné. Nous allons maintenant chercher une méthode de détermi-
nation de cette fonction d’onde. En d’autres termes, nous cherchons une équation d’onde que doit
satisfaire la fonction d’onde. Cette équation appelée équation de Schrödinger (ES) va déterminer
l’évolution de la fonction d’onde dans l’espace et dans le temps. Une fois l’état du système donné
à une date t0 , c’est-à-dire la fonction d’onde Ψ(−
→r , t0 ) connue, l’équation de Schrödinger nous
permettra de déterminer l’état ou la fonction d’onde à toute autre date t.

Dans cette recherche d’une équation que doit satisfaire la fonction d’onde Ψ, nous allons être
guidé par les principes suivants.
45

4.2. L’équation de Schrödinger dépendante du temps

1. L’équation devra être linéaire et homogène1 afin de vérifier le principe de superposition2 .


2. Les résultats obtenus en utilisant cette équation doivent être en accord avec ceux de la
mécanique classique pour des systèmes macroscopiques afin de respecter le principe de
correspondance de Bohr.
3. Afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle, l’évolution d’un système est entièrement déter-
minée par l’équation d’onde, une fois la fonction d’onde connue à un temps quelconque
donné, il faut que l’équation d’onde soit de premier ordre par rapport au temps.
Dans ce chapitre, nous nous proposons d’établir cette équation par un raisonnement inductif
dont le point de départ est l’expression de la fonction d’onde associée à une particule libre.

4.2 L’équation de Schrödinger dépendante du temps

Considérons une particule libre de masse m se déplaçant en une dimension, ayant une impulsion


p = px − →x et une énergie E toutes deux bien définies. Dans ce cas, nous avons vu aux chapitres
précédents qu’on peut lui associer une onde plane monochromatique

Ψ(x, t) = Aei(kx−ωt) = Aei(px x−Et)/~ (4.1)

où A est une constante. La fréquence angulaire ω étant liée à la norme k du vecteur d’onde par
ω = ~k2 /2m, ce qui est équivalent à l’équation classique

p2x
E= , (4.2)
2m
reliant la quantité de mouvement et l’énergie de la particule. Différencions (4.1) par rapport au
temps, on a :
∂ E
Ψ(x, t) = −i Ψ(x, t) . (4.3)
∂t ~
Différencions ensuite Ψ(x, t) deux fois par rapport à x, on a :

∂2 p2x
Ψ(x, t) = − Ψ(x, t) . (4.4)
∂x2 ~2
En tenant compte de (4.2), on voit que Ψ obéit à l’équation différentielle

∂Ψ(x, t) ~2 ∂ 2 Ψ(x, t)
i~ =− . (4.5)
∂t 2m ∂x2
L’équation (4.5) est une équation aux dérivées partielles linéaire et homogène. Alors toute com-
binaison linéaire de solution de (4.5) est encore une solution. En particulier, le paquet d’ondes

Z ∞
Ψ(x, t) = (2π~)−1/2 ei(px x−E(px )t)/~Φ(px )dpx (4.6)
−∞

associé à une particule localisée se déplaçant en 1D est aussi solution de (4.5). En effet,
Z ∞

i~ Ψ(x, t) = (2π~) −1/2
E(px )ei(px x−E(px)t)/~ Φ(px )dpx
∂t −∞
1
L’équation est homogène signifie que si Ψ est solution, toute fonction proportionnelle, λΨ, est encore solution.
2
Selon ce principe de superposition si Ψ1 et Ψ2 sont solution de l’équation d’onde pour un système donné,
toute combinaison linéaire c1 Ψ1 + c2 Ψ2 (où c1 et c2 sont des constantes) doit être également solution.
46

4.2. L’équation de Schrödinger dépendante du temps


p2x i(px x−E(px )t)/~
Z
−1/2
= (2π~) e Φ(px )dpx
−∞ 2m
~2 ∂ 2 Ψ(x, t)
= − . (4.7)
2m ∂x2
L’équation (4.5) est connue sous le nom d’équation de Schrödinger dépendante du temps, pour
une particule libre en une dimension.

Revenons à l’expression classique de l’énergie totale de la particule libre :

p2x
E= .
2m
En représentant E par l’opérateur Eop ≡ i~∂/∂t et px par l’opérateur px op ≡ −i~∂/∂x, alors
l’équation (4.5) peut se mettre sous la forme

px 2op
Eop Ψ(x, t) = Ψ(x, t) . (4.8)
2m
Sous cette forme, on voit le lien entre l’équation de Sschrödinger (ES) et l’équation classique (4.2).
l’ES est donc en accord avec le principe de correspondance de Bohr. L’équation étant linéaire
et homogène, elle est en accord avec le principe de superposition. Notons enfin que l’ES est une
équation aux dérivées partielles d’ordre 1 par rapport au temps t. Par conséquent, si la fonction
d’onde est connue à une date t0 quelconque, elle est déterminée à toute autre date t par l’ES.
L’équation de Schrödinger satisfait donc aux conditions requises formulées au début du chapitre.

La généralisation au cas de la particule libre en 3D est immédiate. La fonction d’onde Ψ(−



r , t)
associée à une particule libre vérifie l’équation aux dérivées partielles

∂Ψ(−

r , t) ~2 2 −
i~ =− ∇ Ψ(→
r , t) , (4.9)
∂t 2m
∂2 ∂2 ∂2
où ∇2 = + + , est l’opérateur Laplacien.
∂x2 ∂y 2 ∂y 2
L’équation (4.9) est l’ES dépendante du temps en 3D pour une particule libre. Comme dans le cas
1D, cette équation est linéaire et homogène. Elle est en outre d’ordre 1 par rapport au temps.
L’analogie avec la mécanique classique est la suivante : l’énergie de la particule libre 3D est
~∂ −

E=− →
p 2 /2m. En associant à E et − →
p les opérateurs Eop ≡ i et −

p op ≡ −i~ ∇ respectivement,
∂t
opérateurs qui agissent sur la fonction d’onde Ψ(− →
r , t), on a :


∂Ψ(−

2

→ p op − r , t) ~2 2 −
Eop Ψ( r , t) = Ψ(→
r , t) soit i~ =− ∇ Ψ(→
r , t) .
2m ∂t 2m

→→
Généralisons maintenant l’équation (4.9) au cas d’une particule soumise à une force F (−
r , t).

→− → −

Nous supposons que la force F ( r , t) dérive d’un potentiel scalaire V ( r , t)

→− −
→ →
F (→
r , t) = − ∇V (−
r , t) . (4.10)

L’énergie totale de la particule, en mécanique classique est donc




p2
E= + V (−

r , t) . (4.11)
2m
47

4.2. L’équation de Schrödinger dépendante du temps

~∂
Comme V ne dépend explicitement ni de −

p , ni de E, en associant à E et −

p les opérateurs i

→ ∂t
et −i~ ∇, on a

→ 2
p op −


Eop Ψ( r , t) = Ψ(→
r , t) + V (−

r , t)Ψ(−

r , t)
2m
soit

∂Ψ(−
→ ~2 2
 
r , t)
i~ = − ∇ + V ( r , t) Ψ(−

→ →
r , t) . (4.12)
∂t 2m

L’équation (4.12) est la célèbre équation de Schrödinger dépendante du temps pour une particule
soumise à une force dérivant d’un potentiel, proposée par E. Schrödinger en 1926.
C’est l’équation de base de la mécanique quantique3 .

L’opérateur

~2 −
→2
Ĥ = − ∇ + V (−

r , t) (4.13)
2m
qui intervient dans (4.12) est appelé opérateur Hamiltonien. L’ES peut donc se mettre sous la
forme

i~ Ψ(−

r , t) = ĤΨ(−

r , t) . (4.14)
∂t
En mécanique classique, l’énergie totale d’un système exprimé en termes de coordonnées géné-
ralisées −

r , des moments conjugués −→
p et du temps t est appelé Hamiltonien. Donc une particule


se déplaçant dans un potentiel V ( r , t) a une énergie


p2
E ≡ Hcl (−

r ,−

p , t) = + V (−

r , t) . (4.15)
2m
L’ES (4.14) peut être obtenu en remplaçant E et Hcl dans (4.15) par les opérateurs Eop et


Ĥ ≡ Hcl (−

r , −i~ ∇, t) agissant sur la fonction d’onde Ψ(−

r , t).

Comme dans le cas de la particule libre, l’ES 3D dépendante du temps pour une particule
se déplaçant dans un potentiel est linéaire et homogène. Par conséquent, si Ψ1 (−

r , t) et Ψ2 (−

r , t)
sont des solutions, alors

Ψ(−

r , t) = c1 Ψ1 (−

r , t) + c2 Ψ2 (−

r , t), c1 et c2 constantes complexes (4.16)

est aussi solution. De manière plus générale, toute superposition linéaire de solutions de (4.12)
est également une solution en accord avec le principe de superposition. D’autre part l’équation
(4.12) étant d’ordre 1 par rapport au temps, alors une fois la fonction d’onde est connue à une
date t0 , c’est-à-dire Ψ(−

r , t0 ), sa valeur à tout autre instant t est déterminé en résolvant l’ES.
Le problème mathématique est de pouvoir résoudre (4.12) et trouver la fonction d’onde Ψ(− →r , t)
qui satisfait les conditions initiales.
3
Notons que la procédure adoptée ici pour déterminer l’équation de Schrödinger n’est pas rigoureuse. Le
raisonnement que nous avons mené est plutôt inductif. En réalité l’ES est un des postulats de la mécanique
quantique. Tout comme les lois de Newton ne sont pas démontrées en mécanique classique, l’ES a force de loi en
mécanique quantique.
48

4.3. L’équation de Schrödinger indépendante du temps : états stationnaires

4.3 L’équation de Schrödinger indépendante du temps : états


stationnaires

Nous allons maintenant étudier le cas particulier où l’énergie potentielle V (−



r ) de la particule est


indépendante du temps. Alors, l’opérateur Hamiltonien Ĥ = −(~ /2m) ∇ +V (−
2 2 →r ) est également
indépendant du temps. Il y a conservation de l’énergie. Le système est dit conservatif. Dans ce
cas, nous allons voir qu’il est possible d’extraire de l’équation de Schrödinger dépendante du
temps, une équation dite stationnaire qui a la forme d’une équation aux valeurs propres.
Cherchons une solution particulière à l’équation de Schrödinger sous la forme
Ψ(−→r , t) = Ψ(−

r )f (t) (4.17)
où Ψ et f sont des fonctions qui dépendent seulement des variables − →
r et t, respectivement. En
appliquant la méthode de séparation des variables à (4.12), on a :
~2 −
 

→ df (t) →2 − → −
→ −

i~Ψ( r ) = − ∇ Ψ( r ) + V ( r )Ψ( r ) f (t) .
dt 2m
En divisant les deux membres de l’égalité par Ψ(−
→r , t) = Ψ(−→
r )f (t), on trouve
~2 −
 
1 df (t) 1 →2 − → −
→ −

i~ = − ∇ Ψ( r ) + V ( r )Ψ( r ) .
f (t) dt Ψ(−
→r) 2m
Comme le premier membre ne dépend que de t, et le second ne dépend que de − →r , les deux
membres doivent être égaux à une même constante. Cette constante ayant la dimension d’une
énergie, nous la noterons E . On obtient alors deux équations
df (t)
i~ = Ef (t) (4.18)
dt
et
~2 −
 
→2 −
− ∇ Ψ( r ) + V ( r )Ψ( r ) = EΨ(−
→ −
→ −
→ →
r). (4.19)
2m
La première equation peut être intégrée facilement
f (t) = C exp −iEt/~ (4.20)
avec C une constante. En prenant C = 1, la solution particulière (4.17) s’écrit donc sous la
forme
Ψ(−→
r , t) = Ψ(−

r ) exp(−iEt/~) (4.21)
avec Ψ(−

r ) vérifiant l’équation de Schrödinger indépendante du temps (4.19).
Cette équation (4.19 est appelée l’équation de Schrodinger stationnaire. Ell peut se mettre sous
la forme
~2 −
→2
ĤΨ = EΨ avec Ĥ = − ∇ + V (−

r). (4.22)
2m
L’équation (4.22) apparaı̂t sous la forme d’une équation aux valeurs propres4 . La fonction Ψ est
la fonction propre de l’opérateur Ĥ avec la valeur propre E. Ψ et E forment un couple appélé
couple propre. Les états Ψ solutions (4.22) sont appelés des états stationnaires5
4
Une équation aux valeurs propres est une équation de la forme
Aψa = aψa .
ψa est la valeur propre associée à la valeur propre a.
5
Ils sont appelés ainsi car ce sont des des états de la particule pour les quels l’énergie est une constante (non
dépendante du temps).
49

4.4. Conservation de la probabilité

4.3.1 Solution générale de l’équation de Schrödinger dépendante du temps


dans le cas des systèmes conservatifs

Le principe d’une résolution systématique de l’équation de Schrödinger est le suivant. On com-


mence par résoudre l’équation aux valeurs propres (4.22), ce qui fournit un ensemble de couples
propres (Eα , ψα (−

r )). Chacun d’entre eux permet de construire une solution particulière de
(4.12) :

Ψα (−

r , t) = ψα (−

r )e−iEα t/~ . (4.23)

Puis en vertu de la linéarité de (4.12), on écrit la solution la plus générale Ψ sous la forme d’une
combinaison linéaire :

Ψ(−

r ,t ) = Σ α Aα Ψα (−

r , t) , (4.24)

où les coefficients Aα sont à déterminer à partir des conditions initiales.

4.4 Conservation de la probabilité

Nous avons vu au chapitre 2, que la fonction d’onde Ψ(− →


r , t) a une interprétation probabiliste.
Si une particule est décrite par une fonction d’onde Ψ(−

r , t), la probabilité de la trouver à la
date t dans le volume élémentaire d r ≡ dxdydz autour du point −
3 −
→ →r ≡ (x, y, z) est

dP = P d3 −

r avec P (−

r , t) = |Ψ(−

r , t)|2 . (4.25)

Ainsi P (−

r , t) = |Ψ(−

r , t)|2 = Ψ̄(−
→r , t)Ψ(−
→r , t) est la densité de probabilité de présence. On a
Z
|Ψ(−→r , t)|2 d3 −

r =1. (4.26)
espace

traduisant le fait que la particule est quelque part dans l’espace. Nous allons montrer qu’une fois
cette équation vérifiée à une date t quelconque, elle demeure vraie à tout autre instant traduisant
la conservation de la densité de probabilité. Formellement nous avons à montrer que

Z
P (−

r , t)d3 −

r =0 (4.27)
∂t espace

avec P (−

r , t) donné par (4.25).

Considérons la probabilité de trouver la particule dans un volume fini V , c’est-à-dire


Z Z

→ 3−

P ( r , t)d r = |Ψ(−
→r , t)|2 d3 −

r . (4.28)
V V

La variation de cette probabilité est


Z      
∂ ∂Ψ ∂ Ψ̄
Z

→ 3−

P ( r , t)d r = Ψ̄ + Ψ d3 −

r . (4.29)
∂t V V ∂t ∂t

La fonction d’onde Ψ(−



r , t) vérifie l’équation de Schrödinger (4.12) ; son complexe conjugué
vérifie :
~2 2
 
∂ −

−i~ Ψ̄( r , t) = − ∇ + V ( r , t) Ψ̄(−

→ →
r , t) (4.30)
∂t 2m
50

4.4. Conservation de la probabilité

où nous avons considérer que V (− →r , t) est une fonction réelle. On a :

∂ i~
Z Z

→ 3−

P ( r , t)d r =

Ψ̄(∇2 Ψ) − (∇2 Ψ̄)Ψ d3 −
 →
r
∂t V 2m ZV
i~ −
→ − → −

∇ Ψ̄( ∇Ψ) − ( ∇ Ψ̄)Ψ d3 −
 →
= r
2m
Z V

→−→ →
= − ∇ J d3 −
r (4.31)
V



où nous avons introduit le vecteur J défini par

→− ~  − → −

J (→

r , t) = Ψ̄( ∇Ψ) − ( ∇ Ψ̄)Ψ (4.32)
2mi
dont la signification physique sera discutée dans la suite. Selon le théorème de Green Ostro-
gradnsky, l’équation (4.31) peut se mettre sous la forme :

∂ −
→ − →
Z Z

→ 3−

P ( r , t)d r = − J .d S (4.33)
∂t V S

avec S la surface limitant le volume V . Les relations ci-dessus sont valables pour tout volume V .
Afin de démontrer (4.27), nous tendons V vers l’infini. Alors la surface S tend aussi vers l’infini.


Comme la fonction Ψ est de carré intégrable, elle s’annule vers l’infini et donc le vecteur J dans
(4.31) est nul. Il en résulte que la variation par rapport au temps de la densité de probabilité
est nulle. CQF D

4.4.1 Courant de densité de probabilité

Comme la variation de la probabilité de trouver la particule dans un volume V est égale au flux

→ −

du vecteur J à travers la surface S limitant le volume V , le vecteur J peut être interprété
comme un courant de densité de probabilité. L’équation
∂ −
→−→→
P (−

r , t) + ∇ J (−
r , t) = 0 (4.34)
∂t
qui dérive de (4.31) est analogue à l’équation de continuité exprimant la conservation de la

→ ∂ρ
charge électrique : div j = − (voir cours d’électromagnétisme).
∂t


Notons que, comme (~/im) ∇ est l’opérateur représentant la quantité − →p /m (c’est-à-dire, la


vitesse −
→v de la particule), on voit que J corresponds au produit de la vitesse avec la densité de


probabilité. Il est donc raisonnable d’interpréter J comme un courant de densité de probabilité.
51

Chapitre 5
Etude de quelques systèmes quantiques
simples
52


Nous allons nous intéresser à une particule plongée dans un potentiel V (r ) indépendant

V (r ) 
du temps. C'est à dire tel que = 0. La fonction d'onde (r, t ) d'une telle particule
t
vérifie l'équation générale de Schrödinger:


(r, t ) 2   
ii   (r, tt )+ V (r,t) (r,t) . (5.1)
t 2m
 iEt
avec(x,t) =< x|(t)> = (x) e 

5.1 - L’équation générale de Schrödinger

La mécanique quantique repose sur l’équation de Schrödinger qui s’écrie à une


dimension :

( x, t ) 2  2( x, t ) (5.2)


i  + V (x,t) (x,t)
t 2m x 2

Question : Comment résoudre l’équation de Schrödinger ? Supposons que la fonction d’onde


puisse se séparer en deux fonctions dont elle est le produit:

(x,t) = f(t) (x)

•En remplaçant (x,t) par le produit f(t).(x) dans l’équation de Schrödinger, on


obtient :

 1 df (t )  2 1 d 2 ( x)
  + V(x) [V(x) est une énergie potentielle] (5.3)
i f (t ) dt 2m  ( x) dx 2

•Le terme de gauche ne dépend que de t ; celui de droite ne dépend que de x

•Puisqu’ils sont égaux, ils sont nécessairement égaux à une constante qui a la dimension
d’une énergie. Le membre de gauche ne dépend que du temps

 1 df (t ) iEt
= E; Lnf(t) = +C
i f (t ) dt 

Donc f(t) = eC e-i E t /  = A e-i E t / 


53

Le membre de droite ne dépend que de x :

2 d 2 ( x)
 V ( x) ( x)  E ( x)
2m dx 2

d 2 ( x) 2m
 2  E  V ( x) ( x)  0 (5.4)
dx 2 
•C’est l’équation de Schrödinger indépendante du temps

En résumé

Et
i 
   ( x) dx  1 
2
 ( x, t )  Ae 
 ( x) et (5.5)


•La constante A est quelconque et peut, pour le moment, être ignorée. En fait A sera
explicité plus tard lors de l’utilisation de la condition de normalisation appliquée à la
particule

5.2 - Potentiel carre unidimensionnel

Le problème le plus simple qu'on puise imaginer est celui où le potentiel V(r) subit des
discontinuités tout en restant constant entre deux discontinuités. En réalité V(r) n'est pas
discontinu mais varie très rapidement au voisinage de certaines valeurs de r. Lorsque les
intervalles, sur lesquels se fait cette variation, sont très petits devant les longueurs
caractéristiques du problème, à savoir, on peut remplacer le potentiel réel par le
potentiel carré. Cette approximation n'est plus valable pour des longueurs d'ondes très
petites (c. a. d. énergies très grandes).

La résolution de l'équation de Schrödinger pour de tels problèmes est analogue à la


résolution de l'équation de propagation des ondes lumineuses en optique.

5.2.1-Analogie avec l'optique

Soit un milieu transparent d'indice n ne dépendant ni des coordonnées d'espace ni du


temps. Dans ce milieu se propage des ondes électromagnétiques dont les champs
électrique ne dépendant que de la coordonnés x (indépendant des coordonnés y et z).
L'équation de propagation du champ électrique E (x,t) dans ce milieu s'écrit:

n2  2
[ -  ] E (x,t) = 0 (ox: direction de propagation) (5.6)
C 2 t 2
 
Cette équation admet une solution stationnaire de la forme: E ( x, t )  e E ( x) eit ( e :
vecteur unitaire). En reportant cette solution dans l'équation de propagation on trouve:

-67-
54

 d2 n 2 2 
 2   E ( x)  0 On voit que cette relation a la même forme que celle obtenue pour
 dx C2 
 d2 2m 
une particule dans un potentiel carré.  2  2  E  V ( x)    ( x)  0 (5.7)
 dx  

On peu donc faire correspondre au problème de mécanique quantique relatif au


potentiel carré, un problème d'optique ondulatoire, celui de la propagation d'une onde
électromagnétique de pulsation , dans un milieu dont l'indice n subit des discontinuités
du type de celle que subit V(x). La relation liant les paramètres optique aux paramètres
mécaniques est alors:

n 2 2 2m C 2m
 2  E  V ( x)   n [ E  V ( x)] (5.8)
C 2
  2

• si E >V==> l'indice n est réel et l'onde électromagnétique est de la forme e -ikx, le


milieu est transparent

• si E<V==> l'indice n est imaginaire pure et l'onde lumineuse est de la forme e -kx, c'est
une onde lumineuse qui s'amortit lorsque x augmente. On dit que l'onde évanescente. Le
milieu est absorbant.

5.2 2- Réflexion et transmission par une barrière de potentiel

Il s’agit d’étudier le mouvement à une dimension d’une particule soumise à un potentiel


présentant la forme simple suivante :

Fig. 5.1 – Marche de potentiel simple

V(x) est constant dans les deux régions de l’espace. Elle présente un saut à x=0.
Supposons que la particule vient de x vers x’: Le problème est d’étudier la possibilité de
passage de la particule de (I) vers (II)

► En mécanique classique

Le passage de la particule de la région I à la région II est impossible si l'énergie E est


inférieure à V0.
55

► En mécanique Quantique

Il faut résoudre l'équation de Schrödinger et étudier les états stationnaires, états propres
de l'hamiltonien H:

d 2 ( x) 2m (5.9)
 2  E  V ( x) ( x)  0
dx 2 

Il y a deux régions (2 zones)

- Région (I) x<0; V=0

2m
1 ( x)  E 1 ( x)  0
2

2mE
Posons k1  vecteur d'onde de la région (I) 1 ( x)  k12  1 ( x)  0 (5.10)

Solution :  1 ( x)  A1eik1x  B1eik1x 

A1eik1x est la partie incidente ;

B1eik1x est la partie réfléchie car elle a la forme d’une onde qui se propage dans le
même milieu caractérisé par le même vecteur d’onde k1 que l’onde
incidente

- Région(II) x>0; V= Vo

2m
2 ( x)  ( E  V0 ) 2 ( x)  0 (5.11)
2

a- Si l’énergie de la particule est supérieure ou égale à celle de la marche


( E  V0 )

2m( E  V0 )
Posons k2  vecteur d'onde de la région (II)

2 ( x)  k22  2 ( x)  0 et la solution est :  2 ( x)  A2eik2 x  B2eik2 x  (5.12)

A2eik2 x L'onde se propage dans le même sens que l'onde incidente; c'est une onde
transmise
56

B2eik2 x n'est pas physique car il ne peut y avoir de réflexion dans la région II. Cette
solution est à rejeter (elle n'a pas de signification) donc B2 = 0

On a alors  2 ( x)  A2eik x
2
onde transmise

2 2 2
Les intensités d’onde incidente |A1| , réfléchies |B1| et transmise |A2| sont
déterminées en considérant l’hypothèse:

i: la continuité de la fonction d’onde de la région (I) à (II)

ii: la continuité de la première dérivée de  : 

Si on écrit la continuité de la fonction d'onde et de sa dérivée en x  0 , on obtient:

●  1 (0)   2 (0)  A 1 + B1 = A2
(5.13)
● 1 (0)  2 (0)  ik 1A1 - ik1B1 = ik2A2

Des deux équations de continuité on obtient:

A2 2k1 B1 k1  k2
 et  (5.14)
A1 k1  k2 A1 k1  k2

D'où les coefficients de réflexion R et de transmission T qui sont définis :

2 2
Intensité de l ' onde réfléchie B  k k 
R  12 1 2
Intensité de l ' onde incidente A1  k1  k2 
(5.15)
Intensité de l ' onde transmise | A2 |2 k2 4k1k2
T  
Intensité de l ' onde incidente | A1 | k1 (k1  k2 ) 2
2

k2
Remarque: le rapport est dû au fait que les ondes incidente et transmise se propagent
k1
dans des milieux d’indices différents.

R T 1 analogie avec l’optique

R et T sont interprètes comme des probabilités de réflexion et de transmission de la


particule par la barrière de potentiel. Par ailleurs
57

2mE 2m( E  Vo ) (5.16)


k1 = k2 =
 

2
2  Vo 
 
2mE  2m( E  Vo )   1  1  
R=  2
=  E  (5.17)
 2mE  2m( E  Vo )   Vo 
  1 1 
 E 

Vo
4 1
T=1 - R = E ce qui permet l'interprétation de R et T. (5.18)
2
 Vo 
1  1  
 E

►Si E > Vo

En mécanique quantique: la probabilité


de réflexion est faible mais non nulle (réflexion
partielle).

En mécanique classique il n'y a pas de


réflexion car R =0

Les deux résultats sont différents.

Exemple: si E = 2Vo alors RMQ = 0.029 =3% et RMC = 0

►Si E = Vo

En mécanique quantique: la réflexion est


totale R=1,

En mécanique classique: la particule


passera vers la région (II) (juste au dessus de la
hauteur) mais avec une énergie cinétique plus
faible.

b- Si l’énergie de la particule est inférieure à l’énergie de la marche 0  E  V0


58

En mécanique classique: la particule


rebondit sur la marche et repart dans l'autre sens,
la réflexion est totale R=1,

En mécanique quantique:
L'équation de Schrödinger s'écrit, quelle que soit la région
:
:

 2 d 2 (5.19)
soit  E  V  x   0
2m dx 2

2mE 2mV0  E 
On introduit alors les constantes k1  et  2  (5.20)
2 2

 1  x   A1eik x  B1eik x
1 1

Et la solution s'écrit: (5.21)


 2  x  A e ' 2 x
2
'  2 x
B e
2

Le coefficient A1 traduit l'existence d'ondes se propageant dans le sens des x


croissants, le coefficient B1 traduit l'existence d'une onde réfléchie dans la zone 1, et
comme il faut que la fonction d'onde reste bornée à l'infini, on doit prendre A2'  0 .

Si on écrit la continuité de la fonction d'onde et de sa dérivée en x  0 , on obtient:

A1  B1  B 2' (5.22)
ik1 A1  ik1 B1  -  2B 2'

B1 k1  i 2 B' 2k1
On obtient alors  et 2  . (5.23)
A1 k1  i 2 A1 k1  i 2

B1
On définit alors un coefficient de réflexion R   1 . Comme en mécanique
A1
classique, la particule est totalement réfléchie. Cependant, il subsiste une différence
fondamentale. Du fait de l'existence de l'onde évanescente e   2 x , la particule à une
probabilité de présence non nulle dans la région de l'espace qui classiquement, lui est
interdite. Cette probabilité décroît exponentiellement en x et devient négligeable à une
1 2
épaisseur caractéristique  , et on remarque que, conformément à
2 2mV0  E 
l'intuition, cette épaisseur devient nulle dans le cas classique   0 et qu'elle devient
59

infinie lorsque E  V0 , où on rejoint également le cas classique. C'est cette probabilité


de présence et sa longueur caractéristique qui vont expliquer physiquement l'effet
tunnel.

En mécanique quantique, la probabilité de présence de la particule dans la région II est :

 2  x   B2' e2  x .
2 2
2

Elle décroît exponentiellement avec x mais elle est non nulle (elle s’annule rapidement
avec x)

Exemple: Vo - E = 1eV, x= 1Å

1/2  2
2(2m(Vo - E)) 2
= 1.045
h
-1.045
e = 0.29 x x

Remarque: si la largeur de la barrière de potentiel


est faible (de l’ordre de 1Å) la particule passe par
effet tunnel. La particule traverse la barrière sans
perte d’énergie. Dans le cas d’une barrière de
potentiel infiniment élevée Vo   alors k   et
par suite, 2(x)  0

c- Effet tunnel:

On considère à présent une barrière de


potentiel, toujours de hauteur V0 et d'épaisseur
V0 l. Nous nous limiterons toujours au cas où
0  E  V0 , cas où la physique classique interdit
à la particule de franchir la barrière.
l
Dans ce cas, il y a probabilité de transmission
non nulle, contrairement aux prévisions
classiques. En effet, au regard des résultats sur la marche de potentiel (qui est ce qu'une
particule venant de   voit en premier lieu), on voit qu'il suffit que la longueur l soit
inférieure à  B1 pour que la zone où la densité de probabilité prend des valeurs notables
s'étendent jusqu'à l'autre extrémité de la barrière et qu'elle s'étende alors jusqu'à l'infini.
60

Il s'agit en fait d'un phénomène analogue au phénomène de réflexion totale frustrée


dans le cas de la réflexion d'une onde électromagnétique sur une feuille métallique
d'épaisseur inférieure à l'épaisseur de peau déjà rencontrée en électromagnétisme.

Cet argument mérite tout de même d'être précisé.

Ecrivons alors les solutions de l'équation de Schrödinger aux états stationnaires. On


trouve immédiatement:

 1  x   A1eik x  A '1 e ik x


1 1

2mE 2mV0  E 
 2  x   B2e  x  B '2 e   x , toujours avec k1 
2 2
et  2  .
 
 3  x   A3eik x  A '3 e ik x
1 1

Ici on ne peut pas annuler à priori B2 , puisque une réflexion en x=l est possible, mais
par contre, en considérant qu'il n'y a pas de dispositif réflecteur à l'infini, on peut écrire
A'3  0 . Les conditions de raccordement en x=0 et en x=l donnent les coefficients en
fonction par exemple de A3 , et on en tire les coefficients de réflexion et de transmission
pour la barrière:

A'
R 1
2


k 1
2

2
  22 sinh 2  2 l

V02 sinh 2 2  2 l
A1 
4k12  22  k12   22 sinh 2  2 l 2
4 E V0  E   V02 sinh 2  2 l
(5.24)
4 E V0  E 
2
A 4k12  22
T 3  
A1  2

4k12  22  k12   22 sinh 2  2 l 4 E V0  E   V0 sinh  2 l
2 2

Dans le cas d'une barrière épaisse, on a  2 l  1 .

e 2  2l
On a à ce moment là sinh 2  2 l  et 4E V0  E   V02 sinh 2  2 l .
4

16 E V0  E  2  2l
Le coefficient de transmission s'écrit alors: T e (5.25)
V02

On voit alors que la probabilité décroît de manière exponentielle lorsque l augmente


ou que  2  diminue.
1

On peut alors donner quelques ordres de grandeur:

- considérons un électron d'énergie 1eV et une barrière d'énergie 2eV et de largeur


o o
1 A . La longueur caractéristique de pénétration vaut alors 1,96 A . La formule
61

donne alors T  0,78 , ce qui indique que l'électron à 80% de chances de franchir la
barrière par effet tunnel.
- Pour un proton, de masse 1840 fois plus grande, la longueur de pénétration vaut
o
4,5610 2 A , ce qui signifie qu'avec la même barrière le proton a beaucoup moins
de chance de passer. En effet ici T  4.10 19
- Enfin, au niveau macroscopique on peut se demander quelle est la probabilité
pour qu'un cycliste de 70kg arrivant à 36km/h sur une colline abrupte de 20m de
haut et 50m de large. On a alors V0  mgz  14kJ et E  3,5kJ . La longueur de
pénétration du paquet d'onde associé au cycliste vaut alors 8,210 38 m et donc le
38
coefficient de transmission vaut alors: e 2l  e6.10  1 .

La petitesse de la constante de
Planck rend cet effet inexistant au
niveau microscopique. On ne doit
donc pas essayer de traverser un
mur par effet tunnel!
62
Annexe

Courbes de rayonnement du corps noir à différentes températures


63

Transformation de Fourier

L’étude de la transformation de Fourier est au programme du cours de Mathématiques en Licence


de Physique. Nous donnons ici, sans démonstration, les résultats utiles à notre cours :
1. Les fonctions f (−
→r ) et g(−

p ) sont transformées de Fourier l’une de l’autre si1
Z
f (−
→ ei p . r /~g(−


− → −
r ) = (2π~)−3/2 p )d3 p . (1)


p

2. La transformation inverse s’écrit :


Z
g(−
→ e−i p . r /~f (−


− → −
p ) = (2π~)−3/2 r )d3 r . (2)


r

Le produit −
→p .−

r a la dimension d’une action, ce qui explique la présence du facteur ~ dans
ces expressions (rappelons que ~ a la dimension d’une action).
3. La transformée de Fourier satisfait le théorème de Parseval-Plancherel :
Si f1 (−

r ) et f2 (−

r ) sont respectivement transformation de Fourier de g1 (−

p ) et g2 (−

p ), alors
on a :
Z Z
f¯1 (−

r )f2 (−

r )d3 r = ḡ1 (−

p )g2 (−

p )d3 p . (3)


r →

p

4. Plus le support de |g(− →p )|2 est localisé (au voisinage de p0 ), plus celui de |f (−

r )|2 est étalé
(et vice versa). En particulier, si l’on normalise f et g à un (ce sont des lois de probabilités)
et si l’on définit les dispersions (écart-type) par :
Z
x|f (−→r )|2 d3 x, (∆x)2 = x2 − hxi2 ,


hxi = (4)
Z
px |f (−
→p )|2 d3 p, (∆px )2 = p2x − hpx i2 ,


hpx i = (5)

le produit des dispersions ∆x et ∆px est contraint par l’inégalité


~
∆x∆px ≥ (6)
2
et de même pour les composantes sur les axes y et z.
1
On peut se débarasser de la constante ~ en travaillant avec la variable k au lieu de p. Dans ce cas les équations
(D.1) et (D.2) deviennent, respectivement :
Z Z

− −
i k .→ →
− 3 →
− →
− → −
f (→
−r ) = (2π)−3/2 → −
e r
g( k )d k , g( k ) = (2π) −3/2
e−i k . r f (→

r )d3 r .
k →

r
64

La même analyse peut être faite pour une fonction de la variable temps f (t). On écrit alors
Z
f (t) = (2π~)−1/2
dEg(E)eiEt/~ . (7)
E∈IR

La fonction inverse g(E) est alors donnée par


Z
−1/2
g(E) = (2π~) dtf (t)e−iEt/~ . (8)
t∈IR

On peut enfin combiner temps et espace et, pour une fonction de − →r et t, écrire
Z
f (−
→ ei( p . r −E( p )t)/~g(−


− → − →

r , t) = (2π~)−2 p , E)d3 pdE . (9)


p ,E

et :
Z
g(−
→ e−i( p . r −E( p )t)/~f (−


− → − →

p , E) = (2π~)−2 r , t)d3 rdt . (10)


r ,t

Unités et Constantes usuelles de la physique quantique

−−
= 10 −3 s


1 Angström = 1Å = 10 10 m 1 ms = milliseconde


1 μs = microseconde = 10 6 s
1 F ermi = 1 F = 10 15 m
1 ns = nanoseconde = 10 −9 s
1 eV = 1, 6021910 19J 1 ps = picoseconde = 10 12 s

 = 1, 05.10− 34 J.s me = 9, 1.10 −31 kg


3


1K eV = kiloélectronvolt = 10 eV
1 MeV = megaélectronvolt = 106 eV e = 1, 6.10 −19 C mp = 1, 67.10−27 kg
k = 1, 38.10− 23 J.K
1 GeV = gigaélectronvolt = 109 eV 1

h 6.6260755 10−34 J s
1.05457266 10 −34 J s
Constante de Planck h
=
2.997924562 108 m s −1

Vitesse de la lumière c
1.60217733 10 −19 C
Charge de l’électron q

6.6725 10 11 m3 kg −1 s 2 −

Constante gravitationnelle G
e2
− 1

−−
Constante de structure fine α= 7.29735 10 3
c 137

−−
Nombre d’Avogadro N0 6.0221367 10 23 mol 1
1.3806568 10−23 J K 1

−− −
Constante de Boltzmann k
8.314510 J mol 1 K 1
Constante des gaz parfaits R = N0 k
1.986 cal mol 1 K 1
9.1093897 10 31 kg
5.485930 10−4 uma
Masse de l’électron m
1.6726231 10−27 kg
Masse du proton Mp
1.00727661 uma
1.6749286 10−27 kg
Masse du neutron Mn
1.0086652 uma
65

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b
arctan( ) a>0
a
θ=
b
π + arctan( ) a<0
­ k yFFp v\|  q k t p vwG e = cosθ + i sin θ H

a
(cos θ + i sin θ ) p = cos( pθ ) + i sin( pθ )
G
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¯ c s Š ±° m
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Cours d'Introduction à la Mécanique Quantique (L2)


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t x z ‘ Š x Fp vQ¼ 6,%(>@:<'*+.;&'*3%(+D9*'*+.?,;&'*02) A )53,%(9*7-1'*%(+.3 A )591M ?,8&7;&-1'*%(+D),3,-C;&73,3,'<3,%(9*7-1'*%(+.½ I
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( r + α )e = 0
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© Dr ADANLETE FaST/UK
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a
dX
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b m
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v<kÃ\\jx y h pL ‘v|<k h F pLt Š qRÄVqRp ‘  k Š y x | z@q Š x v¥v Š z v5·j¸—¹ qRpVq ” Fp5pry hÅ Š ° |<k y“p<Ct Š v| t k y x | z
s Š  y x ’ k t x Æ Fp x = cte = b
a

FaST/UK
66

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2

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2

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rt

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2
o o o

6,),3 A ),7Jw3,%(9*7-1'*%(+.3LG C e et C e jω o t − jω o t

$&%('*),+.-RG x(t ) = C e + C e |<k x(t ) = ­ ’ |v<^ ω ¦Ñy<… φ c.|<k x(t ) = ­¥Ò ’ |v<^ ω ¦Ñy c …­ „ vrx z ^ ω ¦Ñy c
1 2

­ ® p ’ Á ˜ Ò `˜ „ ` ­ ` φ ` ­¥ÒVpryK­ „ v| zry h p v ’ | z v y Š zry“p v<m


jω o t − jωo t
1 2

Cours d'Introduction à la Mécanique Quantique (L2)


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2

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­ ® p ’ Á ˜ Ò `˜ „ ` ­p<y× v| zry h p v ’ | z v y Š zry“p v<m
ηt −ηt
x(t ) = C e + C e 1 2

’ ™<^ o cV),-v<™<^ o cV3,%(+.-C02),3,B<),6,-1'*4,),>@),+.-C9*),35$ EF%($ +.6,-1'*%(+D6,%(3,'*+.735=.œB<),02:<%(9*'*8&7),35),-C3,'*+.73


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x −x x −x

2 2
ch ( x) − sh 2 ( x) = 1
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2

( ch( x) ) ' = sh( x) et ( sh( x) ) ' = ch( x)


( ch( x) ) = arg ch( x) ( sh( x) )

© Dr ADANLETE FaST/UK
−1 −1
et = arg sh( x)

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2

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2

δ ),-C9*;QEF%(02>@) A )59*;Q3,%(9*7-1'*%(+ A ?,B<),+ A 02; A 7 3,'*T+.) A ) I


X (t ) = x(t ) − λ
λ

Ø Š v | t k y x | z h pLt Å ‘  k Š y x | z h x\\,‘ Fp<z<y x p<t~t p h k¥v p ’ | z h |  h Fp5pry Š ® p ’ ·j¸—¹ q#pVq ” Fp ` p v yrt Š
v| qÙqRp h pLt Š v| t k y x | z h pLt Š qRÄVqRp ‘  k Š y x | zq Š x v5v Š z v5·j¸—¹ qRpVq ” F p5pry<t Š v| t k y x | z
s Š  y x ’ k t x Æ Fp x = cte = δ m
λ

FaST/UK
67

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2
2

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2

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2

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2 2

),+.4,'*3,;&T),05G

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− mt


˜ Š v<m ·Cm ∆ ' ÛLÜ H x(t ) = e (Cch( ∆ 't ) + Dsh( ∆ 't )) ;&4,),6l˜L),- • A ),356,%(+.3,-1;&+.-1),3 I
− mt


˜ Š v<m ‚ m ∆ ' ¬ Ü H x(t ) = ( E + Ft )e ;&4,),6 n ),-Þ A ),356,%(+.3,-1;&+.-1),3 I
− mt

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