Vous êtes sur la page 1sur 6

JEU DE CONSTRUCTION DE

PHRASES AU CE1

20/09/2020
CERIANTHEENCLASSE
5 COMMENTAIRES

Le jeu « la fabrique à phrases » a


évidemment des visées grammaticales
mais son intérêt est plus large. Il
favorise aussi l’émergence d’images
mentales, compétence indispensable en
compréhension de lecture, ainsi que
l’imagination, vous allez voir comment.

L’idée de ce jeu m’est venu après le


commentaire d’une maman, dans
l’article sur la segmentation des mots. En effet, et c’est là un des premiers objectifs de la
fabrique à phrases, en faire construire avec des mots donnés peut aider l’enfant à
conceptualiser la langue. Étant donné que la structure des phrases à élaborer est pré-établie,
cela permet d’intégrer les formes syntaxiques de base. Pour que vous compreniez mieux, je
vous présente déjà le matériel et la règle générale. Cela fait, ce sera plus facile d’expliquer
les multiples intérêts du jeu.

La règle générale

Le but du jeu est de parvenir le premier à fabriquer une phrase avec six étiquettes, en
respectant une structure donnée. À l’arrivée, il se peut que la phrase ait un aspect loufoque
ou étrange, inhabituel en tout cas. Par exemple, avec la structure suivante :
Voici le résultat d’un tirage : « Le journaliste tremblant abandonne l’arbre (ou son arbre)
dans la voiture pointue. » Bon d’accord, au premier abord, on peut se dire que c’est
n’importe quoi. Non non ne partez pas, vous verrez que pour développer l’imaginaire des
enfants c’est génial, et vous avez là de quoi induire de belles séances d’expression écrite. Je
vous en parlerai en fin d’article.

Le matériel

— Pour pouvoir construire les phrases, il y a quatre séries de cartes réparties selon la nature
grammaticale des mots : les NC, les adjectifs, les adverbes et les verbes transitifs. Peu
importe que les élèves ne sachent pas ce qu’est un adjectif ou un adverbe, cela ne gêne en
rien le cours de la partie. Au contraire, entrer en contact avec ces concepts de façon
informelle peut être une manière de les apprivoiser en douceur, l’air de rien.

Pour les NC, les adjectifs et les verbes, les fichiers contiennent huit pages de seize mots.
C’est vraiment beaucoup mais vous n’êtes pas obligé(e) de tout photocopier. Cela vous
laisse le choix de sélectionner les pages qui vous parlent le plus.

En ce qui concerne les NC, j’ai essayé de panacher les catégories sur chaque page : noms de
« personnes », de lieux, d’animaux, de professions, d’éléments naturels, d’objets ou outils de
la maison, de pièces ou parties de la maison et de moyens de transport ou de locomotion.
— Le plateau sert à aller chercher
les cartes nécessaires pour
construire sa phrase.

— Huit modèles syntaxiques sur lesquels s’appuyer. Ils comportent tous six mots à acquérir.
Comme vous le verrez sur les photos ci-dessous, j’ai entouré les groupes grammaticaux en
gris, sans autres indications ( sujet, COD et CC). Cela vous laisse libre d’en parler ou non, de
les faire nommer ou de passer outre. Là encore, ces précisions ne sont pas nécessaires pour
jouer.
— Et enfin une dernière série
de cartes : les prépositions
contenues dans certaines
phrases, qui seront données
aux joueurs sans qu’ils aient
besoin d’aller les chercher.
Vous les mettrez donc à part,
de façon à ce qu’elles soient
disponibles. Dans ce fichier
vous trouverez aussi les
cartes hasard.

Règle du jeu

Règle principale

a) La structure syntaxique de la phrase

Au choix :

— Chaque joueur tire une structure de phrase au hasard. Il gardera la bande près de lui
durant la partie.
— Une structure syntaxique est tirée au hasard et sera la même pour tous le joueurs.

— Il est encore possible de laisser les joueurs libres de construire leur phrase sans structure
pré-établie, à condition qu’elle comporte six mots, dont un verbe. Cette option suppose que
les élèves aient déjà acquis quelques bases grammaticales.

b) Déroulement de la partie

Au départ, les séries de cartes sont disposées sur le plateau aux endroits indiqués, puis les
joueurs placent chacun leur pion sur un coin de la piste. Le premier lance le dé et avance en
conséquence, dans le sens qu’il veut. Il doit aller se poster sur une case correspondant au
premier mot de sa phrase. S’il y parvient, il tire une carte du tas équivalent et la garde, sinon
il essaiera au prochain tour. Le joueur suivant fait de même et ainsi de suite. Les joueurs
doivent obligatoirement respecter l’ordre des mots de la bande modèle. De cette façon, des
images mentales commencent à émerger, ils peuvent anticiper, créer des scenarios
possibles… Il serait d’ailleurs intéressant qu’au cours de la partie vous fassiez parler les
élèves, en leur demandant d’expliquer comment ils interprètent les bizarreries, ce qu’ils
imaginent etc.

Quand on arrive sur une case grise il faut tirer une carte hasard. Mais ceci est optionnel.
Étant donné que les cases sont vierges, vous pouvez décider de ne pas ajouter cette variante.
Je précise néanmoins que les élèves sont très friands du paramètre « chance » ou
« malchance ».

Dès qu’un joueur a réussi à former sa phrase, il est considéré comme vainqueur, sauf si un
des mots rend celle-ci vraiment boiteuse, auquel cas il peut décider d’aller en chercher un
autre.

Variantes

On peut aussi jouer sans la piste. Dans ce cas, toutes les cartes sont soigneusement
mélangées avec la série de cartes hasard, et posées au centre en une seule pile. Avant de
démarrer, on distribue à chacun quatre cartes, et une structure de phrase. Ou bien on en
prend une identique pour tous.
Ensuite, les joueurs tirent une carte de la pile à tour de rôle, et la gardent jusqu’à en avoir
huit devant eux. À partir de là, si personne n’a réussi à constituer sa phrase, il faudra
systématiquement faire un choix, c’est-à-dire se défausser d’une carte de façon à toujours en
avoir huit devant soi.

Prolongements

Illustration

Il peut être intéressant de demander à chacun d’illustrer la phrase produite au cours du jeu,
après avoir favorisé les échanges sur les interprétations possibles. Ce travail sert encore une
fois à déclencher des images mentales. La consigne sera alors de faire figurer tous les
aspects de la phrase.

Production d’écrit

Je vous le disais plus haut, les phrases ainsi construites sont un formidable matériau pour
développer l’imaginaire. Reprenons celle que je vous ai donné en exemple : Le journaliste
tremblant abandonne l’arbre dans une voiture pointue. Il faut suivre l’idée que cette phrase fait
partie d’un récit. On va donc se poser tout un tas de questions qui vont amener à structurer
celui-ci. Par exemple : Pourquoi le journaliste est-il tremblant ? Que s’est-il passé pour qu’il
tremble ? Pourquoi abandonne-t-il un arbre ? On imagine qu’un arbre ne peut entrer dans
une voiture, alors qu’est-ce que c’est que cet arbre ? Ainsi, par ce jeu de questions, on arrive
peu à peu aux circonstances qui ont abouti à la phrase. L’histoire est lancée ! Il ne reste plus
qu’à la faire écrire, de la façon qui vous convient. Par épisodes, ou en se focalisant sur une
partie… Vous l’avez compris, c’est un peu le principe du cadavre exquis, lequel est
beaucoup utilisé dans les ateliers d’écriture.

Vous aimerez peut-être aussi