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Cours D'economie Et Developpement Durable Fin
Cours D'economie Et Developpement Durable Fin
INTRODUCTION
insiste sur la localisation géographique des PED en opposition avec le Nord, ou bien
encore avec la notion de « pays émergent » qui insiste sur le caractère imminent de
leur développement, en particulier pour les pays les plus avancés dans leur
développement.
La dénomination du sous-développement a donc suivi une voie qui réduit
de plus en plus la vision conflictuelle qui le caractérisait dans les années 1950 et 1960.
Certains critiquent même le caractère euphémisant de ces nouvelles appellations, qui
masquerait les causes du sous-développement et le fait qu‟une partie des PED n‟en
sorte pas. Cette notion de PED est en tout cas très floue, comme le montre l‟initiative
de l‟Organisation mondiale du commerce (OMC ) de laisser les PED s‟autodésigner
comme tels en son sein !
1.2. Définition du sous- développement
Le développement est un phénomène très récent. Il n‟a concerné qu‟un petit
nombre de pays à partir du XVIIIe siècle lors de la révolution industrielle des pays
d‟Europe de l‟Ouest. L‟état qualifié aujourd‟hui de « sous-développement » était donc
la situation normale du monde avant cette époque.
Qualifier la situation des pays ne connaissant pas de trajectoire de
développement similaire aux pays occidentaux est apparu comme une nécessité
lorsque, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il s‟est avéré qu‟une grande partie
des nations du globe était de fait exclue du processus de développement, et que cette
situation constituait un enjeu économique et politique. La notion de « sous-
développement » a d‟abord été définie en creux, comme une situation de non-
développement.
Un pays « sous-développé » connaîtrait donc des blocages qui empêchent le
processus de développement de se mettre en place, en particulier l‟industrialisation.
Lever ces blocages par des stratégies de développement basées sur l‟industrialisation
et la sortie de la spécialisation agricole permettrait donc de sortir du sous-
développement.
1
KABENGELE DIBWE G, Economie du développement pour le tiers monde., Ed, Kinshasa,2008,CAP. 15
2
RIGOTARD JEAN, l’incertitude bataille du développement ,éd .Privat, Paris,1967, P.26
3
CHALIAND GERARD, Mythe révolutionnaire du tiers monde, Educ. Politique, paris 1976, p. 34
7
Compte tenu des réflexions que nous avons pu faire jusque ici, nous serions
donc tenté de proposer la formule suivante : « est sous-développé un pays dans lequel
les conditions d‟existence ou de structures politico sociales inadaptées au monde
moderne, parfois de deux ensembles, retardent l‟évolution des groupes sociaux vers le
progrès, gênent le plein épanouissement de l‟homme, freinent la mise en valeur des
ressources nationales, maintiennent l‟épargne locale dans des limites insuffisantes,
empêchent la croissance.
Il s‟ensuit que dans les pays à climat « chaud », beaucoup des risques
peuvent provoquer des maladies telles que la malaria, fièvre jaune, maladie du
sommeil, parasites de toutes formes sans compter les maladies communes à tous les
climats telles que la tuberculose.
- Soit d‟ordre agricole : les sols tropicaux sont loin, en général, d‟avoir la fertilité
pour l‟agriculture. Ils sont, pour la plupart beaucoup plus fragiles, exposés à
l‟atteinte des intempéries et avérés surtout inadaptés aux méthodes modernes de
mise en culture, avec recours aux engins mécaniques.
Donc, les hommes ne doivent pas être enlisés dans des habitudes
routières, mais accepter, et même rechercher les innovations qui se traduisent par
l‟amélioration des rendements et le perfectionnement de méthode de production.
Les inégalités des niveaux de vie dus aux écarts souvent considérables
entre les gains des métropolitains établis aux colonies et ceux des autochtones, mêmes
si les capacités professionnelles sont sensiblement comparables.
En effet, pour l‟occident, le tiers monde est avant tout une source de
richesse alors ni son développement agricole, ni son industrialisation n‟est sont pris en
compte. C‟est ce retard dans l‟évolution économique qui serait l‟une des causes du
sous-développement.
situation initiale du pays avant qu‟il soit colonisé (type de production, structure
sociale…).
2.2. Une forte croissance démographique
Les PED se caractérisent par une forte croissance démographique du fait
que leur transition démographique (passage d‟un régime démographique à forte
natalité et mortalité à un régime démographique à faible natalité et mortalité par
l‟intermédiaire d‟un régime d‟expansion élevée de la population) n‟est pas achevée.
Ainsi, ils représentaient 1,7 milliard d‟habitants en 1950, près de 5 milliards en 2000,
et devraient peser entre 8 et 12 milliards en 2050 selon les prévisions de l‟ONU.
La fécondité y est forte (plus de 3 enfants par femme en moyenne en
2000), même si elle diminue depuis les années 1960, période du plus fort
accroissement démographique (la population augmentait de 2,5 % par an en moyenne).
La mortalité y est encore élevée, ce qui explique une espérance de vie à la naissance
très faible par rapport aux pays développés (62,9 ans contre 74,9 ans en 2000).
Si le taux de mortalité diminue lui aussi, cette tendance pourrait être
freinée à moyen terme par l‟épidémie du sida, devenue la première cause de mortalité
en Afrique et qui devrait provoquer une diminution de la population d‟Afrique du Sud
dans les années 2010-2025.
2.3. Une faible insertion dans le commerce international
Les PED occupent une place minoritaire dans les échanges
internationaux. Ils sont à l‟origine de 37 % des exportations de marchandises
mondiales en 2005, une part identique à celle de 1948 même si elle est en progression
depuis les années 1970. Cette part est d‟autant plus faible que ces pays regroupent 80
% de la population mondiale.
De plus, le commerce intrazone des PED est très faible. En effet, une très
grande part de leurs exportations est à destination des pays riches : seulement 17,4 %
des échanges totaux pour l‟Amérique latine, 10,6 % pour le Moyen-Orient et 9,4 %
pour l‟Afrique sont des échanges intrazone (données 2005). Les relations
commerciales Sud-Sud sont donc marginales.
Cette faible place dans le commerce international est due à plusieurs
facteurs : une spécialisation dans les produits primaires défavorable, des prix
internationaux peu avantageux depuis les années 1980, des obstacles au commerce
international mis en place par les pays du Nord (barrières non tarifaires, quotas comme
pour le textile et l‟habillement…) et aussi des facteurs structurels internes aux PED
(distance géographique, culturelle – langue, religion…– par rapport aux grands foyers
géographiques d‟échange).
Néanmoins, la nature des exportations des PED s‟est profondément
modifiée : les produits manufacturés, qui n‟en représentaient que 20 % en 1970, en
constituent aujourd‟hui les trois quarts au détriment des produits primaires. C‟est à une
véritable remise en cause de la division internationale du travail traditionnelle que
14
nous assistons (pays industrialisés spécialisés dans les produits manufacturés, PED
spécialisés dans les produits primaires). Nous verrons par la suite la cause de cette
évolution.
2.4. La pauvreté et l’insatisfaction des besoins fondamentaux
Selon le classement du BIT, les besoins fondamentaux portent sur les
biens et services suivants :
sûr moyen d‟augmenter les salaires est de rendre le travail plus rare » (Bigsten), le
sous-emploi a pesé sur les salaires et la pauvreté de masse a peu diminué.
Redistribution des actifs. Il apparaît que les pays ayant opéré les réformes de ce
type (ex réforme agraire) ont obtenu de meilleurs résultats dans la lutte contre la
pauvreté (Corée, Taiwan, Costa Rica). Au contraire, les pays présentant une grande
inégalité de patrimoine, comme en Amérique latine, connaissent un blocage
caractérisé par l‟aggravation des inégalités et l‟impossibilité d‟éliminer la pauvreté
malgré la croissance. Dans ce domaine en outre, il n‟y a pas de conflit entre
redistribution et efficacité, puisque la production agricole sera stimulée par une
structure de moyenne propriété et de paysans responsables.
Redistribution des droits. Les privilèges sociaux, les barrières entre classes, l‟accès
à l‟éducation réservée à une minorité, ne feront que perpétuer la pauvreté. Une
redistribution des cartes par des réformes démocratiques et l‟égalité des chances
pour tous sont des conditions nécessaires à l‟élévation des revenus des plus
pauvres. Le rapport du PNUD met aussi l‟accent sur le rôle des droits dans
l‟élimination de la pauvreté. C‟est souvent l‟absence des droits élémentaires pour
pauvres (droit à la terre, sécurité sociale, salaire minimum, prix rémunérateur pour
les paysans) qui explique et maintient la pauvreté.
Ces différents moyens d‟action sont assez connus, mais il manque
souvent la volonté politique pour le mettre en œuvre (la réforme agraire est par
exemple souvent bloquée par des intérêts puissants, comme cela a été le cas au Brésil
dans les années 80). D‟autre part, ces politiques ne doivent pas se substituer à une
politique de croissance. Celle-ci reste à long terme le moyen le plus efficace
d‟améliorer le sort des pauvres.
Les principaux aspects du dualisme sont bien mis en valeur par Penouil
en 1979 qui présente les caractéristiques opposées de deux secteurs :
jeunes et les ruraux seront attirés par les lumières de la ville et le clinquant de la
société de consommation reflété dans les médias : « il est peu probable que les jeunes
reviennent à la ferme familiale une fois qu‟ils auront vu Disneyland ». Ainsi, selon
l‟expression forte de Sunkel, l‟intégration internationale mènera à la désintégration
nationale.
On peut observer ces phénomènes dans le tiers-monde, mais ils ne
correspondent qu‟à une facette de la réalité du choc culturel. Si les civilisations
indiennes d‟Amérique ont été bel et bien détruites (au demeurant plutôt par les armes
que par des moyens idéologiques ou économiques), la plupart des autres peuples du
tiers monde en Afrique et en Asie ont fait preuve d‟une capacité d‟adaptation
remarquable et ont intégré l‟idée de progrès économique et technique, sans perdre
l‟essentiel de leur culture.
2.6. Les inégalités
Les inégalités sont habituellement plus fortes dans le tiers-monde que
dans les PIDEM. Simon Kuznets a soutenu l‟idée d‟une opposition ( tradde-off) entre
croissance et égalisation des revenus. C‟est l‟hypothèse du U inversé selon laquelle
l‟inégalité tendrait à augmenter dans les premières phases du développement, à partir
d‟une situation de relative égalité dans la pauvreté générale. La réduction de la
pauvreté peut d‟ailleurs aller de pair avec une aggravation des réalités. Celles-ci ne
diminueraient qu‟après un certain seuil de développement, comme cela a été le cas
pour les pays riches à partir des années 50.
Ces relations sont cependant critiques par la plupart des économistes qui
soutiennent que justice sociale et efficacité économique sont tout à fait compatibles.
On peut mettre en doute la capacité élevée d‟épargne des classes supérieures
(consommation de luxe, suite de capitaux), ainsi que l‟effet incitatif : trop d‟inégalités
aboutit à une dégradation du consensus national et à des conflits politiques et sociaux
défavorables à la croissance.
PED les plus pauvres qui sont structurellement handicapés dans leur développement et
qui doivent bénéficier d‟un traitement de faveur de la part des institutions
internationales. Ils se caractérisent par une grande vulnérabilité économique liée à
l‟instabilité de la croissance économique, un secteur primaire majoritaire dans la
structure économique et donc une production peu diversifiée.
À l‟opposé des PMA s‟est constitué un groupe de PED très avancés dans
leur industrialisation et dans leur rattrapage avec les pays développés : les nouveaux
pays industrialisés (NPI : notion de l‟OCDE). Ils regroupent les NPI asiatiques (NPIA
: Corée du Sud, Singapour, Taiwan, Hong Kong) et les pays émergents comme le
Brésil, le Mexique et la Chine. Y ont été ajoutés depuis les années 1980 la Malaisie et
la Thaïlande.
Enfin, une troisième catégorie regroupe les pays exportateurs de produits
primaires qui connaissent une forte demande internationale : ce sont surtout les pays
exportateurs de pétrole dont le développement dépend en particulier du cours de l‟« or
noir ».
4.1. Des caractéristiques socio-économiques différentes
Les PED ne forment pas un groupe économiquement et socialement
homogène. Du point du vue de la richesse, les PED regroupent des pays aux niveaux
de vie très différents.
Qu‟ont en commun, d‟un côté, l‟Argentine et la Corée du Sud dont le
niveau de vie moyen de la population les places dans le groupe des pays à revenu
intermédiaire de la tranche supérieure et, de l‟autre côté, le Cameroun et la Côte-
d‟Ivoire qui font partie des pays à faible revenu ? Les disparités sont d‟autant plus
grandes que les performances économiques enregistrées par les PED accroissent
l‟écart entre pays émergents et PMA : l‟Asie de l‟Est et du Pacifique connaît une
croissance économique annuelle moyenne largement supérieure à celle des pays
développés. En conséquence, leur revenu par tête, qui représentait 1/14e de celui des
pays développés en 1975, en représente 1/6e en 2000. À l‟inverse, ce rapport est passé
de 6 à 14 pour l‟Afrique subsaharienne
Le groupe des PED éclate donc du fait que ce sont les pays déjà les plus
développés qui connaissent les taux de croissance les plus élevés, alors que les PMA
ont des taux de croissance faibles voire parfois négatifs.
Du point de vue des indicateurs de développement, les PED peuvent
avoir un niveau de développement comparable à celui des pays développés : c‟est le
cas de certains pays émergents comme l‟Argentine, le Chili ou des NPIA comme Hong
Kong, classé au 21e rang mondial en 2005.
Les PMA, au contraire, ont des niveaux de développement très faibles,
en particulier les pays d‟Afrique subsaharienne. Les PED ne connaissent pas les
mêmes situations démographiques. Les pays émergents sont en train d‟achever leur
22
transition démographique : par exemple, l‟Amérique latine ne connaît plus qu‟un taux
de croissance démographique annuel moyen de 1,3 %.
Pour leur part, les PMA sont encore en pleine transition démographique :
l‟Afrique subsaharienne voit encore sa population augmenter en moyenne de 2,8 % par
an : de ce fait, l‟indice de fécondité de l‟Afrique subsaharienne atteint encore des
sommets (5,47 enfants par femme en moyenne en 2000) alors que celui de l‟Asie n‟est
plus que de 2,7, mais l‟Afrique a une espérance de vie moyenne à la naissance
inférieure de 15 ans à celle des pays asiatiques (50,3 ans contre 65,5 ans en 2000).
4.2 Une insertion opposée dans le commerce international
Si les PED voient leur part dans le commerce international progresser
depuis les années 1970 et une majorité de leurs exportations être constituée de produits
manufacturés, ce n‟est dû qu‟au décollage économique de l‟Asie de l‟Est. Ainsi, entre
1948 et 2005, alors que la part des NPI et de la Chine dans le commerce mondial passe
de 4 % à plus de 16 %, celle de l‟Afrique passe elle de 7,3 % à 2,8 %. On assiste à une
marginalisation très forte des PMA dans le commerce mondial, leur part passant de 1
% en 1970 à 0,3 % en 2005.
Ces derniers sont restés spécialisés dans l‟exportation de produits
primaires, et donc dépendants de l‟évolution du cours des matières premières et
produits de base, alors que les NPI ont réussi à faire évoluer leur spécialisation vers les
produits manufacturés, comme nous le verrons dans l‟article suivant.
De plus, les PED les plus avancés sont ouverts au commerce
international du fait de leurs exportations, alors que les PMA n‟ont un rôle dans le
commerce international que par leurs importations, ce qui, certes, accroît leur taux
d‟ouverture, mais celui mesuré par le rapport de leurs importations (et non de leurs
exportations) sur leur PIB, ce qui est assimilé à un taux de dépendance au commerce
international : les PMA subissent le commerce international quand ils y participent.
Enfin, les NPI ont de même réussi leur intégration dans la mondialisation financière en
étant une des destinations principales des investissements directs à l‟étranger (IDE) et
des investissements de portefeuilles internationaux.
représentée par les travaux de l‟économiste américain Walt Rostow qui, en 1961, dans
Les Étapes de la croissance. Un manifeste non communiste, définit cinq étapes de
croissance que les pays doivent connaître pour se développer :
• La « société traditionnelle » : C‟est une société agricole stable, où la terre est la
seule source de richesse. C‟est une économie de subsistance, sans accumulation,
spécialisée dans les activités agricoles. L‟économie connaît donc un taux de
croissance très faible ;
• Conditions préalables au décollage (transition) : Inspirés de l‟observation des
sociétés européennes des XVIe et XVIIe siècles, ils consistent en un changement des
mentalités vers l‟accumulation et l‟accroissement du taux d‟épargne. Une structure
économique et sociale tournée vers la croissance économique se met en place (début
de l‟industrialisation et émergence d‟une bourgeoisie commerçante) . : l‟agriculture se
développe permettant de dégager un surplus de ressources pour effectuer des
investissements dans l‟industrie nouvelle. Cependant, le taux d‟investissement reste
encore limité : de 5 à 10% du PIB.
• Démarrage : le « take-off » : On note ici l‟ apparition du progrès technique, le taux
d‟investissement augmente fortement, ce qui lance la croissance économique. Cette
période est assimilée à la révolution industrielle des pays développés des XVIIIe et
XIXe siècles .C‟est donc une étape marquée par un fort taux d‟investissement,
l‟émergence d‟industries motrices (chemins de fer) et la disparition des blocages
socio-politiques. Cette phase de décollage s‟accompagne d‟inégalités sociales.
• La « marche vers la maturité » : Diversification des secteurs de production par la
diffusion du progrès technique, accroissement des gains de productivité, cette étape est
marquée par une agriculture plus prospère et productive, l‟apparition des nouvelles
industries qui remplacent les anciennes et exerçant un effet d‟entraînement sur le reste
de l‟économie.
• La « consommation de masse » : caractérisée par l‟accroissement des revenus de la
population qui lui permet d‟atteindre un niveau de vie basé sur la consommation de
masse : biens d‟équipement, loisirs, etc.C‟est une étape marquée par la production de
masse, l‟expansion des services, la satisfaction des besoins essentiels, et la mise en
place des politiques sociales. Le problème soulevé par le développement se situe au
niveau de la troisième étape. Le décollage se produit grâce à une forte augmentation
du taux d‟investissement, déclenchant une dynamique autoentretenue de la croissance.
Cette thèse a fait l‟objet de nombreuses critiques. L‟économiste
américain Simon Kuznets , en 1972, met en cause le manque de données empiriques
qui aurait permis de valider les différentes étapes du développement, ainsi que
l‟absence de précision sur les modalités de passage d‟une étape à une autre.
L‟économiste d‟origine russe Alexander Gerschenkron montre qu‟il est
possible de suivre d‟autres voies de développement que les seules étapes de Rostow. Il
indique aussi que des étapes peuvent être sautées du fait que l‟emploi de nouvelles
24
Nurkse voit une possibilité de briser les cercles vicieux à travers l‟aide
internationale. L‟appel aux capitaux étrangers et le choix d‟une stratégie de
croissance équilibrée. En investissant dans les infrastructures économiques et sociales,
rôle de l‟Etat, ensuite en développant les investissements productifs il sera possible
d‟enclencher le processus de développement.
du 20e siècle, 1950, avec deux ouvrages: un par Hans Singer et un autre part Raúl
Prebisch. Ce dernier devient le président de la CEPAL (Commission économique de
l'ONU pour l'Amérique latine). Cette commission devient le laboratoire de la
naissance des théories de l'indépendance.
D'après cette théorie, le monde est divisé entre un centre et une
périphérie. Les pays développés sont au centre et commandent l'ensemble des deux
cercles. Les économies périphériques sont marquées par le dualisme et par une
production peu diversifiée. Les économies du centre se caractérisent par des structures
de production homogènes et par une production très diversifiée. Ces différences
centre/périphérie s'expliquent par la division internationale du travail.
Les économistes néo marxistes vont radicaliser dans les années 1960-
1970 l‟analyse centre-périphérie en développant la notion de dépendance (même si
cette notion existait déjà dans les travaux de Raul Prebisch) dans le cadre d‟une théorie
de l‟impérialisme des pays développés sur les pays du Sud, déjà proposée par Lénine.
Pour l‟économiste égyptien Samir Amin (Le Développement inégal, 1973), le modèle
économique capitaliste est à l‟origine du sous-développement. Les PED sont dominés
dans le rapport économique mondial et c‟est cette domination qui organise leur sous-
développement.
En effet, la relation de dépendance de la périphérie vis-à-vis du centre est
un héritage du développement du capitalisme mondial basé sur une structure coloniale,
dont les firmes multinationales implantées dans les pays du Sud seraient les héritières
(exploitation des ressources naturelles et de la main-d‟oeuvre locale au profit des
consommateurs du Nord). Cette relation de dépendance assure le transfert des
richesses du Sud vers les pays du Nord, permettant le processus d‟accumulation
capitaliste des pays développés. Le capitalisme interdit donc par sa nature l‟intégration
économique de la périphérie.
C‟est le développement des pays riches qui nécessite le sous-
développement des pays pauvres. Le rapport de domination n‟oppose plus des classes
sociales, mais des pays à l‟échelle mondiale.
Selon Samir Amin, toutes les sociétés sont intégrées dans un système
mondial, celui-ci est constitué de deux mondes qui s‟opposent : le centre, regroupant
les économies industrialisées (pays riches) et la périphérie constituée du tiers-monde.
Le niveau inégal du développement s‟explique par une intégration
défavorable à l‟économie mondiale.
Les pays du centre bénéficient du commerce mondial en produisant des
produits de forte valeur ajoutée contrairement aux pays de la périphérie. Le
30
1.1. Définition
Le développement est un processus caractérisé par des changements
positifs qui rendent un pays apte à satisfaire la majorité des besoins matériels de sa
population, une face d‟une médaille tandis que le sous-développement est un état dans
lequel un pays donc se trouver et qui n‟est pas définitif mais peut demeurer. C‟est donc
l‟autre face de la médaille caractérisée par l‟incapacité à répondre aux besoins
fondamentaux physiques et psychiques.
11
PERROUX F., L’économie du XXème siècle, 2ème édition, PUF, Paris, 1965, p.155.
32
Ainsi donc, le développement est une notion globale incluant tous les
aspects de la vie humaine. En d‟autres termes, c‟est un ensemble de la croissance
économique de la population.
12
BANYUKU LUAPE, Aspects Politiques du développement, cours de L2 RI/UNIKIN,
2009-2010, inédit.
13
COLIN CLARK cité par FURTARDO Celso, théorie du développement économique,
2éme éd., PUF, Paris, 1976.P.96
34
14
http://www.toupie.org/dictionnaire/croissance.html. consulté le25/02/2016 à 8 :00
15
CAPUL, J.Y, et GARNIER, O., Dictionnaire d’Economie et des Sciences Sociales, Ed. Hatier, PARIS, 2005,
P.115
16
SILEM, A, et ALBERTINI, J, M, Lexique d’Economie, 8eme Ed. DALLOZ, PARIS, 2004, P.213
17
PERROUX, cité par BREMOND, J, et GELEDAN, A, Dictionnaire des Sciences Economiques et Sociales,
éd. Berlin, PARIS, 2002, P.133
18
BREMOND, J, et GELEDAN, A, Op. Cit., p.134
19
http://www.traderforex.fr/finance-croissance/. Consulté le 13/06/2012 à 10 :12
35
20
http://www.bourse-reflex.com/Lexique/croissance. Consulté le 26/08/2012 à 9:30
21
http://www.wiki-beral.org/wiki/croissance_économique. Consulté le 20/09/2012 à 10:25
22
CAPUL, J, Y, et GARNIER, O., Op.cit, p.116
36
la manière dont la richesse produite est répartie. De plus, il n‟évalue pas le mode de
vie des habitants, en particulier leur temps disponible, la qualité de leurs relations
sociales, etc.
C‟est la raison pour laquelle il faut compléter le PIB par d‟autres
indicateurs comme l‟Indice de développement humain (IDH ; voir définition plus bas),
l‟Indice de pauvreté humaine (IPH, qui considère le sous-développement en termes de
manques de droits fondamentaux, comme le droit à la vie mesuré par la probabilité de
mourir avant 40 ans, le manque d‟éducation mesuré par le pourcentage d‟adultes
analphabètes, le manque d‟accès aux ressources naturelles mesuré notamment par la
proportion d‟individus n‟ayant pas accès à l‟eau potable), ou comme l‟Indicateur
sexospécifique de développement humain (ISDH, qui pondère l‟IDH par une mesure
des inégalités entre hommes et femmes).
C‟est la raison pour laquelle aussi la commission Stiglitz (du nom du
prix Nobel d‟économie 2001 qui l‟a présidée) a été créée, chargée par le Président de
la République française d‟identifier les limites du PIB comme indicateur de
performance économique et de progrès social et de développer une réflexion sur les
moyens d‟échapper à une approche trop quantitative des performances collectives, a
élaboré 12 recommandations sur la constitution d‟indicateurs de bien-être, de prise en
compte de l‟environnement et du développement durable.
2.1.2. Les Sortes de croissance Economique
Il existe plusieurs sortes de croissance économique. Dans ce travail nous
parlerons de la croissance exponentielle, linéaire, amortie, extensive, intensive,
appauvrissante, la croissance pro-pauvre et la croissance inclusive.
23
SILEM, A, et ALBERTINI, J, M, Op.cit, p.213
24
Idem
25
Ibidem
37
26
SILEM, A, et ALBERTINI, J, M, Op.cit, p.213
27
KANDA MUKANYA, Mondialisation, inégalités et pauvreté : cas de quelques pays moins avancés africains,
Mémoire, L2 économie mathématique, UNIKIN, 2005-2006, P.56
38
28
LOKOTA ILONDO, M.A., MATATA AMSINI, D., et LUKAU EBONDA, P., « Comprendre la croissance
inclusive » in Revue congolaise de politique économique, vol1, n°2, S.L., Nov. 2015,
p.p., 1-43.
29
BREMOND, J et GELEDAN, A, Op.cit, P.137.
39
faut que le niveau de la demande solvable soit suffisant pour inciter les entreprises à
produire.
D‟autres conditions sont également importantes, les entreprises doivent
trouver les moyens de financer leurs investissements, considérer que les taux de profit
sont suffisants pour justifier les décisions de production.
2.2.1.1. Définition
Le commerce international est un ensemble des échanges de biens et
services pratiqués entre les nations (31).
Le commerce international regroupe l‟ensemble des échanges des biens, de
services entre agents résidents sur les territoires économiques différents (32).
Selon Beitone Alain et al ; le commerce international est la partie des
relations économiques internationales qui concerne les échanges de biens et services
(importations et exportations) (33).
31
Microsoft encarta, 2009.
32
www.Economie-trader-finance.fr/commerce+international/consulté le 10/02/2013.
33
BEITONE, A, et al., Dictionnaire des sciences économiques, éd. Armand Colin, Paris, 1995, p. 42.
34
DEYSINE, A, et DUBOIN, J, S’internationaliser, Stratégies et Techniques, Dalloz, Paris, 1995, p. 2.
35
Idem.
41
5) Ce n‟est qu‟en 1986 que les exportations dépassent le niveau de 1980 ; cette
année marque le début d‟une troisième phase de forte croissance, de 64% en cinq
ans, avec un essoufflement en fin de période.
Depuis 1989, le phénomène essentiel de la période est l‟ouverture des
pays de l‟Est Européen et de l‟ex-URSS confrontés à la nécessité de faire passer leur
économie centralisée à l‟économie de marché, et d‟acquérir un savoir-faire financier et
commercial.
Les échanges augmentent, puisque de nouveaux pays se développent très
vite, mais le monde et le commerce international changent de nature pour la seconde
fois depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.
Au cours de deux dernières décennies, les échanges commerciaux
internationaux ont augmenté plus particulièrement pour les pays développés, et pour
les nouveaux pays industrialisés, favorisant la croissance de ces derniers.
Les pays les moins avancés n‟ont pas connu une telle hausse des
échanges commerciaux.
Les échanges internationaux de biens et services se sont accélérés au
cours de 2004, en rapport avec une forte demande mondiale, stimulée surtout par les
importations soutenues des Etats-Unis dont la demande intérieure dépasse largement la
production et celle de la Chine qui connait une évolution rapide aussi bien des
investissements que de la consommation. Aussi, le volume du commerce mondial de
biens continue à progresser à un rythme soutenu, soit 10,7% contre 5,3% l`année
précédente (36).
D‟une manière générale l‟on peut noter que le volume du commerce
mondial a triplé entre 1990 et 2012.Cependant la croissance du commerce mondial
cache bien des évolutions contradictoires.
La chute du Mur de Berlin, et la disparition du rideau de fer ont entrainé
avec elles la bipolarisation des systèmes : communiste et capitaliste.
A présent, c‟est une multitude de pôles qui apparait, transformant les
échanges internationaux. On peut donc citer :
Le pôle Nord-Américain, symbolisé par le traité de l‟accord de libre-échange
Nord-Américain (ALENA), entre les USA, le Mexique et le CANADA
Le pôle Sud-est Asiatique (ASEAN), structuré autour du japon, sans préjudice
de l‟attrait qu‟y exercent les Etats-Unis au titre des pays riverains du pacifique ;
36
OMC, Rapport sur le Commerce Mondial, 2005 : Analyse des liens entre le commerce, les normes
commerciales et l`OMC, Genève, 2005, p. 1.
44
Le pôle européen (UE), structuré autour du noyau dur de la CEE à Six, dont les
divers élargissements témoignent de sa montée en puissance et la constitution
de l‟union économique et monétaire (avec l‟Euro).
37
NÊME, C, Economie Internationale, Fondements et Politiques, 2ème éd., LITEC, Paris, 1996, p. 23.
38
JEFFERSON, TH., cité par NEME, C, idem, p.23.
39
Ibidem
45
Supposons qu‟un pays exporte et importe une seule catégorie des produits de la
manière suivante :
Première période :
Prix du produit exporté : 1000 fc
Prix du produit importé : 500 fc
1000
In=--------- x 100= 200 fc
500 fc
l‟économie par l‟introduction plus rapide du progrès technique, par la formation des
hommes, par la transformation structurelle de l‟industrie, par le développement du
salariat et des institutions bancaires et financières. Elles assurent enfin un meilleur
équilibre entre activités de production.
La catégorisation des industries peut se faire de la manière suivante:
Industries lourdes : sidérurgie, chimiques.
Industries légères : textile, électroménager, pharmaceutiques, etc.
Industries traditionnelles (technologie simple) : vêtements, cuir, bois,
chaussures, etc.
Industries modernes (technologie plus élaborée) : transport, plastique,
mécanique
Industrie de biens de consommation : équipement électroménager, automobile.
Industries de biens de productions : machine, mécanique.
Comme on peut le constater, les industries légères, traditionnelles de
biens courants recourent aux mêmes activités qui sont à l‟origine du démarrage
industriel dans les PVD.
2.3.4.Les stratégies de l’industrialisation
Un autre aspect non moins important concerne la détermination des
stratégies d‟industrialisation. On distingue à cet effet trois types des stratégies :
La première d‟industrialisation concerne les industries industrialisantes.
La seconde stratégie s‟articule autour de l‟industrialisation par substitution
d‟importation.
La troisième stratégie d‟industrialisation concerne la promotion des exportations.
2.3.4.1. Les industries industrialisantes
Cette stratégie consiste à développer les industries qui provoquent et sont
susceptibles de créer des effets d‟entraînement sur les autres industries brisant ainsi la
dépendance de l‟Etat vis-à-vis de l‟extérieur.
Il s‟agit, spécialement des entreprises lourdes qui produisent des impacts
vers le processus de production. C‟est ainsi qu‟à partir des matières premières, un
pays peut produire des biens de consommation (par exemple les hydrocarbures dans la
pétrochimie, le fer, le cuivre dans la sidérurgie, les cotons, les fibres dans les industries
textiles, etc.).
2.3.4.2. L’industrialisation par substitution d’importations
Cette stratégie tournée vers le marché intérieur consiste à assurer un
développement équilibré où la production nationale devra satisfaire la demande interne
par la substitution des importations. Elle consiste à diminuer la dépendance extérieure
à diversifier et à équilibrer la balance commerciale.
2.4. Investissement
40
2.4.1.Origine et définition du concept « investissement »
1. Origine latine
Le terme investissement vient du verbe latin « investire » qui signifie
entourer, encercler. Cela nous renvoie au mot investir quand le roi envahit un royaume
étranger par ses troupes.
2. Origine Anglo-saxonne
Le terme investissement vient du verbe « to invest »qui veut dire employer
des capitaux en vue d‟accroitre la production ou augmenter le rendement d‟une
entreprise. Cette origine est importante à cause de la manière dont elle définit ce
terme.
40
Buabua wa Kayembe, cours de Droit congolais des investissements , L1 RI, FSSAP, UNIKIN, 1999-2000
53
2.4.1.2. Définition
Définition rétrospective
41
DIETEREN, P, investissement, bilan de la connaissance générale économique, PUF, Paris, 1917
42
RAMANDELINA, M, premières notions des sciences économiques, éd. PUF, Paris, 1964, p. 52
43
MIYILA IBANG-A „NDA, les investissements directs étrangers et le développement des pays du
tiers-monde, cas de la société MOBIL OIL, TFC, G3 RI, UNIKIN, 2000-2001,
P.14-15.
54
Définition perspective
a. Investissements publics
Sont ceux qui sont créés, réalisés et assurés par l‟Etat, ceux-ci sont
d‟autant vrais depuis que l‟Etat a cessé d‟être gendarme pour devenir un Etat
providence c‟est-à-dire gestionnaire, pour assurer le service public. Notons ici que
l‟Etat est promoteur en même temps décideur.
b.Investissements privés
C.Investissements mixtes
44
RAMANDELINA, OP.CIT
45
ORDONNANCE-LOI N° 36-0-22 du 05 Avril 1926, portant code des investissements
55
Investissements de remplacement
Visent à maintenir le capital existant à niveau actuel, c‟est-à-dire qu‟il
faut prévoir le remplacement des machines et des équipements visés. Ne pas prévoir
l‟amortissement du capital, c‟est consommer ce dernier, c‟est-à-dire s‟appauvrir, pour
un pays c‟est décapitaliser47.
Investissement productif
S‟intéresse à augmenter le capital existant. Ainsi, il regroupe en son sein
trois groupes d‟investissements :
46
BONGOY, M, Investissement direct au Zaïre, Ed. PUZ, Kinshasa, 1974, p. 300-301
8. RUDLOFF Marcel, économie politique du tiers-monde, éd. Cuyas, Paris V, 1968, p. 123
56
Investissements de commission
Il institue une commission d‟investissements placée sous l‟autorité
directe du ministre du plan. Cette commission d‟investissements est chargée
notamment d‟examiner la conformité des dossiers soumis au cadre des investissements
et d‟apprécier l‟importance de leur contribution aux objectifs de développement du
pays.
Investissements étrangers
Sont des investissements effectuer au moyen des capitaux venant de
l‟étranger ; par toute personne physique n‟ayant pas la qualité de nationalité congolaise
ou par toute personne morale dont le capital social est détenu à concurrence de 51 au
moins par des étrangers : personnes physiques ou morales.
d‟une activité économique au développement se mesure par les effets qu‟elle crée sur
le niveau général de l‟éducation, des compétences et sur le comportement économique
général spécialement sur l‟élévation de niveau de vie des populations ainsi que sur la
transformation sociale.
La théorie générale des investissements consacre l‟idée selon laquelle –
les investissements étrangers procurent des avantages aux pays d‟accueil notamment
sur l‟équilibre des balances de paiements, sur la création d‟emplois et des richesses,
sur l‟industrialisation, sur les exportations, sur la croissance et sur le développement
des pays bénéficiaires. A ce sujet, deux conceptions s‟affrontent face à la pertinence
des arguments développés par les uns et les autres. Il s‟agit de courants des optimistes
et celui des pessimistes.
1° Les optimistes
Selon C. FRED BERGESTEN, les investissements déployés par les
privés internationaux sont les faits normaux de l‟évolution objective de facteurs de
production ainsi que l‟expansion des industries modernes qui, à leur tour, aiguisent la
mondialisation comme moteur d‟internationalisation de la production.
Les sociétés multinationales à cause de leur puissance financière tendent
à remplacer et à replacer le commerce international dans le contexte de la concurrence
et de la compétitivité entre les nations.
Il estime que les sociétés multinationales à travers leurs investissements,
sont utiles dans le monde en développement à cause de leur capacité de gestion et de
leur supériorité technologique favorable à la redistribution efficiente des revenus avec
comme conséquence, l‟élévation de niveau de la population et la promotion de la
croissance économique dans tous les secteurs de production dans les pays d‟accueil
2° Les pessimistes
Les pessimistes sont ceux qui voient à travers les investissements
internationaux comme facteur ou phénomène d‟exploitation et du néo-colonialisme.
Les tenants de ce courant estiment que les stratégies utilisées par les investisseurs
privés internationaux dans les PVD sont loin de favoriser le progrès et la croissance
économique.
Ils développent à cet effet quatre théories :
La théorie néo-impérialiste ;
La théorie néo-mercantiliste ;
La théorie du déclin de la souveraineté ;
La théorie globaliste.
Stephen HYMEN estime que les investissements privés internationaux
sont le fait de l‟impérialisme américain qui consiste à créer les inégalités et la
dépendance entre les Etats. Pour lui, ce sont les multinationales qui concentrent tout le
pouvoir de décision à New York, Londres et Tokyo.
58
investissements privés constitue le fait qu‟ils sont une base d‟indicateur de stabilité
dans les économies industrialisées en ce sens que l‟industrie manufacturière constitue
la part largement majoritaire de l‟ensemble de la production.
C‟est en fait dans ce contexte que l‟économie de développement
considère les investissements privés comme un acteur important de la croissance et de
l‟essor économique. L‟analyse de la théorie de l‟investissement dégage que les pays
avancés choisissent surtout d‟intervenir dans les secteurs d‟activités les plus
productifs et les plus dynamiques en laissant aux pays sous-développés les productions
les moins favorables au développement. Les pays exportateurs de capitaux procèdent
de cinq façons :
o Par la possibilité d‟exporter des produits manufacturés qui permet un transfert de
facteurs de production des activités à faible productivité vers des activités à haute
productivité ;
o Par les économies internes dues au développement industriel ;
o Par l‟impulsion dynamique transmise à toute l‟économie grâce au
développement de ce secteur ;
o En bénéficiant en tant que consommateur des progrès techniques réalisés dans le
secteur primaire ;
o En tirant bénéfice de la vente à l‟extérieur des produits manufacturés.
De ce qui précède, l‟Etat qui dispose d‟une série d‟instruments efficaces
pour organiser et stimuler le développement, devra déterminer une politique discursive
et managériale dans le choix des opérations utiles, susceptibles d‟éviter toute sorte de
piège. Il devra :
Créer une épargne participative ;
Renforcer les capacités des services publics, notamment en matière de
l‟éducation et de formation technique ;
Combattre la spéculation, lutter contre l‟inflation et contrôler les prix ;
Former une main-d‟oeuvre de bonne qualité ;
Diversifier les acteurs de production économique ;
Améliorer la qualité du commerce international susceptible d‟entraîner des
effets positifs sur la balance des paiements ;
Stimuler la croissance économique par l‟introduction des industries modernes
et compétitives ;
Améliorer la qualité de la stabilisation des institutions politiques et de la
sécurité nationale.
leurs frontières afin d‟atténuer la pression qu‟ils exercent sur leur balance des
paiements.
Le Canada, les pays européens et le Japon cherchent à limiter les
investissements étrangers au sein de leurs frontières par crainte de voir leur contrôle
sur leurs ressources nationales s‟émousser à cause de la propriété étrangère. Les pays
en développement quant à eux, s‟inquiètent du fait que les étrangers veulent investir
chez eux mais craignent aussi l‟exploitation d‟un côté et un accès insuffisant aux
capitaux et à la technologie étrangère de l‟autre.
On institue des interdictions et de la restriction contre l‟investissement
dans certaines activités qu‟on considère à l‟influence étrangère ou particulièrement
nocives – les ressources naturelles, la banque, la presse, le commerce de détail, les
boissons non alcoolisées. On pose des conditions d‟après lesquelles il doit y avoir une
participation locale, des devises étrangères doivent être apportées de l‟étranger, on
doit assurer une formation, acheter sur place des éléments, faire de la recherche sur
place, exporter, etc. Et pourtant, la tendance à l‟internationalisation des firmes se
poursuit.
De ce qui précède, les comptables chargés de la balance des paiements
définissent l‟investissement extérieur direct comme tout flux de prêt à une entreprise
étrangère ou toute nouvelle acquisition de parts de propriété dans une entreprise
étrangère, à condition que les résidents du pays investisseurs aient une partie
importante de la propriété de cette entreprise. Le nombre de parts de propriété qui est
considéré comme important varie d‟un pays à l‟autre.
Dans le cas des Etats-Unis, la détention de 10% d‟une firme par
l‟investisseur suffit pour la définition officielle de l‟investissement direct. Il faut
souligner que l‟investissement direct comprend n‟importe quel investissement, qu‟il
s‟agisse d‟une acquisition nouvelle ou d‟un simple prêt dès lors que la firme qui
investit détient plus de 10% de la firme étrangère dans laquelle l‟investissement se
produit. Il convient également de préciser que l‟investissement direct n‟est pas
seulement un mouvement de capitaux.
En réalité, l‟investissement direct n‟est pas un simple mouvement de
capitaux qu‟il demande bien souvent sans aucun flux net de capitaux.
Il arrive que la société mère emprunte exclusivement les capitaux
initiaux dans les pays d‟accueil et se contente d‟ajouter son image de marque, ses
règles de gestion et d‟autres actifs d‟un type plutôt immatériel. Dès que la filiale
devient rentable, sa croissance s‟effectue à l‟aide d‟un réinvestissement de ses propres
profits de nouveaux fonds d‟emprunts. En même temps, elle renvoie une partie de ses
profits à la société mère dont les investissements avaient été si difficiles à percevoir.
Depuis la première guerre mondiale et la Révolution russe, les pays
d‟accueil se sont montrés désireux de s‟approprier les actifs des firmes
multinationales, sans offrir toujours une compensation aux investisseurs. Conscients
61
eu des effets pervers sur la production locale ; elle retarde et anéantit les initiatives
locales, la croissance et exacerbe la pauvreté.
Elle contribue timidement à l‟élimination des minorités productives, à
détruire le système commercial, à restreindre les capitaux étrangers à la
collectivisation. Du point de vue scientifique, il faut affirmer que toutes ces critiques
contiennent une part de vérité, mais elles oublient que l‟aide peut produire des effets
positifs.
L‟aide externe a permis de faciliter la croissance économique.
L‟expansion de la Côte d‟Ivoire par exemple, trouve son origine dans l‟aide. La Corée
du Sud et le Taiwan ont connu leur développement à partir de l‟aide ; si l‟aide a
produit des effets positifs dans certains pays, en revanche, elle a appauvri d‟autres : la
République Démocratique du Congo est l‟un des cas spectaculaires d‟échec enregistré
après les années 60.
L‟aide peut en fait jouer le rôle supplétif et faciliter le processus de
croissance en cours ; l‟aide doit s‟adapter aux intérêts locaux et doit être améliorée
afin d‟engendrer le développement.
Bref, l‟aide doit constituer un apport indispensable aux programmes et
plan de développement initiés par les pays et les gouvernements. Cela revient à dire
que l‟aide doit être intégrée à l‟effort national de développement car ce dernier est
d‟abord l‟oeuvre des pays intéressés. L‟aide ne doit pas être systématiquement un don
car elle peut donner lieu à d‟incontestables gaspillages et entraîner la mauvaise
gouvernance.
L‟aide doit prendre un caractère fonctionnel et déboucher sur une
véritable coopération internationale. Elle doit cesser comme aujourd‟hui d‟être un
moyen raffiné de domination, d‟aliénation et de la recolonisation. Il faut que l‟aide
crée une économie mondiale fonctionnelle qui facilite la diffusion des progrès
économique et technique lesquels doivent supprimer les subordinations qui pèsent sur
les peuples du tiers monde.
C‟est dans ce contexte que nous pouvons parler objectivement de la
mondialisation dans tous les secteurs. L‟aide pour le développement intégré permettra
de supprimer les déséquilibres régionaux ou sectoriels afin de réaliser les conditions
favorables pour un développement suffisant pour tous les hommes.
Bref, l‟aide doit constituer un apport indispensable au programme et plan
de développement, initiés par les pays et gouvernements. Cela revient à dire que l‟aide
doit être intégrée à l‟effort national de développement car ce dernier est d‟abord
l‟oeuvre des pays intéressés. L‟aide ne doit pas être systématiquement un don car elle
peut donner lieu à d‟incontestables gaspillages et entraîner la mauvaise gouvernance.
L‟aide doit prendre un caractère fonctionnel et déboucher sur une véritable
coopération internationale. Elle doit cesser comme aujourd‟hui d‟être un moyen
raffiné de domination, d‟aliénation et de la recolonisation.
66
Le monde a connu dans les années 80 des taux importants de la pauvreté qui a
touchée de nombreux pays en voie de développement en dépit de l‟évolution de la
croissance économique dans ces pays.
Cette croissance ne s‟est donc pas traduite sur le niveau de vie des
populations qui a paradoxalement baisse dune manière significative sur le plan de
l‟éducation, de la sante publique et dans bien d‟autres domaines.
1.1.Définition
Chaque jour, chaque être humain fait toute une séries de choix d‟ordre
économique, politique, social ou culturelle.Si les êtres humains sont bien au centre des
activités entreprises en vue du développement, celles-ci devraient orientées vers
l‟élargissement des choix dans tous les domaines de l‟activité humaines au bénéfice de
tous.
1. 2. La naissance du concept
Le concept du développement humain est né au cours des années 1980
dans un contexte de remise en cause progressive des indicateurs monétaires
traditionnels du développement économique, de type Produit Intérieur Brut (PIB).
Dans cette optique, «.. les pays qui élèvent leurs revenu, mais sans
assurer aussi une augmentation de l‟espérance de vie, une réduction de la mortalité
infantile et un accroissement des taux d‟alphabétisation échouent dans des aspects
importants du développement. Si la totalité de revenu accru se concentre dans les
mains d‟une petite élite riche ou si elle est affectée à des mouvements ou à des
équipementsmilitaires, le développement au sans où nous l‟entendons a été minime »
Le revenu est un moyen, non une fin. Il peut être utilisé pour se procurer des
médicaments essentiels ou des stupéfiants. Le bien-être d'une société dépend de
l'emploi qui est fait du revenu et non de son niveau ;
Selon les pays, l'expérience montre qu'un niveau de revenus modeste peut
s'accompagner d'une bonne qualité de vie et qu'à l'inverse elle peut être
déplorable à de hauts niveaux de revenus ;
Le revenu actuel d'un pays ne donne que peu d'indications sur ses perspectives de
croissance. Si le pays a déjà investi dans sa population, son revenu potentiel
pourrait être beaucoup plus élevé que ce que laisse supposer son revenu actuel, et
vice versa;
La prolifération de problèmes graves dans bon nombre de pays riches et
industrialisés révèle qu'un revenu élevé n'est pas, en soi, une garantie de progrès
humain ;
Dans cette perspective, le concept de « développement humain » et notamment
son émergence, s‟inscrit, selon Hatem et Malped (Hatem & Malpede, 1992), dans
le cadre d‟une tentative pragmatique de réconciliation des approches autrefois
considérées comme antagoniste au sein d‟une stratégie globale de
développement, et dont l‟application d‟une manière isolée a montré ses limites:
satisfaction des besoins humains fondamentaux d‟une part, recherche de la
croissance et l‟efficacité économique d‟autre part.
a) Longévité et santé : L‟OMS définit la santé comme un état de bien- être physique,
mental et social complet et ne consistant pas seulement en une absence de maladie
(Perkins, Radelet, & Lindauer, 2008).
Tandis qu'au niveau démographique, les études et enquêtes ont montré que la
généralisation de la scolarité, notamment dans le cas des femmes, permet une
meilleure maîtrise du taux de croissance démographique.
Enfin, au niveau politique l'éducation permet une meilleure implication des
individus dans la gestion des affaires nationales et locales.
c) Le niveau de vie : En économie, le niveau de vie est une notion qui cherche à
évaluer le niveau de richesse et de prospérité d'une population. Il se traduit en général
par une mesure de la qualité et la quantité des biens et services qu'une personne ou une
population .
Le niveau de vie correspond au PNB réel divisé par la population, le PNB réel par tête,
(valeur minimal 100- valeur maximal 40000).
2) La valeur de l’IDH :
L‟IDH est calculé en établissant la moyenne arithmétique d‟indicateurs
illustrant les trois dimensions de développement humain retenues par le Programme
des Nations unies pour le développement (PNUD).
(espérance de vie < 40 ans,adultes analphabètes, manque d'accès aux services de base,
etc.). l'IPH-2, apparu en 1998, effectue un calcul similaire pour les pays industrialisés
en se fondant sur le taux d'illétrisme, le pourcentage de population ayant une espérance
de vie < 60 ans, le pourcentage de population vivant en dessous du seuil de pauvreté
(1/2 médiane), le taux de chômage de longue durée.
4) Insuffisance de l’IDH:
Depuis son introduction il ya 27 ans, l‟IDH a fait l‟objet de nombreuses
critiques par les spécialistes du domaine notamment sur :
Dans cette optique, certains spécialistes optent plutôt pour les données
que communiquent certaines institutions internationales dont la crédibilité est souvent
prouvée. Nous pouvons citer ici à titre d‟exemple, l‟UNICEF et l‟Unesco pour ce qui
est de la scolarisation, de la santé et des conditions de vie des enfants ainsi que le FMI
pour la croissance du PIB.
Selon le rapport du PNUD 2010, des études ont montrées une corrélation
extrêmement faible, entre la croissance du revenu par tête (indicateur exclusivement
monétaire) et les autres indicateurs d‟ordre qualitatif. Le rapport a cité l‟exemple de
plusieurs pays comme l‟Iran, le Togo et le Venezuela, où le revenu abaissé, mais
l‟espérance de vie y a augmenté de 14 ans en moyenne, et le taux brut de scolarisation
de 31 pour cent depuis 1970. Cela montre clairement les limites du revenu comme
critère de développement humain (ECONOMICA, 1990).
75
La conception de l‟IDH repose, comme nous l‟avons vu, sur les trois
critères qui sont la sante, l‟éducation et le revenu.
L'équité est l'idée d'équité pour chaque personne, entre les hommes et les
femmes ; nous avons chacun droit à l'éducation et aux soins de santé.
La durabilité est le point de vue selon lequel nous avons tous le droit de
gagner notre vie qui peut subvenir à nos besoins et d'avoir accès à une
distribution plus équitable des biens.
La productivité énonce la pleine participation des personnes au processus de
génération de revenus. Cela signifie également que le gouvernement a besoin de
programmes sociaux plus efficaces pour sa population.
L'autonomisation est la liberté des personnes d'influencer le développement et
les décisions qui affectent leur vie.
La coopération stipule la participation et l'appartenance aux communautés et
aux groupes comme moyen d'enrichissement mutuel et source de sens social.
La sécurité offre aux personnes des opportunités de développement librement
et en toute sécurité, avec l'assurance qu'elles ne disparaîtront pas soudainement
à l'avenir.
76
Répartir plus équitablement les revenus et les actifs est crucial pour
tisser des liens étroits entre la croissance économique et le développement humain.
Lorsque la croissance des revenus se couple à des inégalités criantes, les fruits de la
croissance ne profitent pas au plus grand nombre. Une participation gouvernementale
bien structurée aux dépenses sociales peut se traduire par des améliorations du
développement humain, même dans le cas où la croissance économique n‟est pas
galopante. L‟autonomisation des personnes, et en particulier des femmes, favorise le
fait que croissance et développement humain aillent de pair.
5.1. Santé
Avoir une vie longue et saine est la clé pour qu‟elle soit bien remplie. La
promotion du développement humain exige que les possibilités pour les gens d‟éviter
une mort prématurée soient élargies en augmentant l‟espérance de vie. Mais plus que
cela, il faut garantir un environnement sain, avec un accès à une santé de qualité, tant
physique que mentale.
5.2. Éducation
5.3. Le revenu
Le revenu est essentiel pour que les gens aient accès aux besoins
fondamentaux tels que l‟eau, la nourriture et le logement. Mais aussi pour qu‟ils
puissent aller plus loin, vers une vie de véritables choix et d‟exercice des libertés.
C‟est aussi le moyen d‟atteindre une série de fins, en se rappelant que son absence peut
limiter les opportunités de la vie.
80
1. Incidence de la pauvreté
2. Profondeur de la pauvreté
48
PNUD, Rapport Mondial sur le développement humain, les OMD, Op. cit., p.1
81
3. Sévérité de la pauvreté
4. Part du premier quintile de pauvreté dans les dépenses des ménages
5. Indice de Gini des dépenses des ménages
Cible 2. Assurer le plein emploi et la possibilité pour chacun, y compris les femmes et
les jeunes, de trouver un travail décent et productif
20. Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (en pour 100.000)
82
Cible 10. Réduire de moitié d‟ici 2015, le pourcentage de la population qui n‟a pas
accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable
Cible 11. Réussir d’ici 2020, à améliorer sensiblement la vie de 100 millions
d’habitants de taudis
Non concerné
Cible 13. S‟attaquer aux besoins particuliers des pays les moins avancés
40. Proportion de l‟APD bilatérale des donneurs de l‟OCDE/C‟est-à-dire qui est déliée
Cible 14. Traiter globalement le problème de la dette des pays en développement par
des mesures d‟ordre national et international propre à rendre leur endettement viable à
long terme
Cible 14. En coopération avec le secteur privé, faire en sorte que les avantages des
nouvelles technologies, en particuliers les NTIC, soient accordés à tous
49
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, Nations Unies, New York,
2015, p.15
84
plus importantes se trouvent en Asie de l‟Est et en Asie du Sud, qui ont enregistré des
baisses du taux d‟emploi de l‟ensemble de la population de 6,7 et 4,6 points de
pourcentage, respectivement. La situation de l‟emploi s‟est améliorée légèrement en
Afrique subsaharienne, mais les améliorations des moyens de subsistance ont été
annulées par un sous-emploi élevé et persistant, et un emploi informel, ainsi que par
une faible productivité du travail.
Au plan mondial, le taux de chômage des jeunes est près de trois fois
supérieures à celui des adultes. En 2015, la situation est plus grave en Afrique du Nord
et en Asie de l’Ouest, où la proportion de jeunes qui ont un emploie st seulement la
moitié de celle de l’ensemble de la population en âge de travailler. Le nombre de
travailleurs vivant dans une extrême pauvreté a considérablement diminué durant les
25 dernières années, en dépit de la crise économique mondiale. En 1991, près de la
moitié des travailleurs des régions en développement vivait avec leur famille avec
moins de 1,25 dollar par personne et par jour. Ce taux a chuté à 11 % en 2015, ce qui
correspond à une baisse des deux tiers du nombre de travailleurs extrêmement pauvres,
ce nombre passant de 900 millions en 1991 à 300 millions en 2015.Cependant, les
progrès réalisés ont été inégaux entre les régions. En 2015, 80 % des travailleurs
pauvres résident en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud (53).
53
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.17.
54
Idem
86
L‟Asie du Sud-Est la plus touchée par la faim, avec environ 281 millions
de personnes sous-alimentées. Les progrès en Océanie ont été lents à cause d‟une forte
dépendance aux importations de produits alimentaires par les petites îles qui
constituent la plupart des pays de cette région.
La sécurité alimentaire dans cette région est aussi freinée par les
catastrophes d‟origine naturelle ou humaine, qui entraînent souvent la volatilité des
prixet des changements soudains et imprévisibles de la disponibilité des principaux
aliments de base (56).
55
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.17
56
Idem
57
Ibidem
58
Ibidem
87
d‟insuffisance pondérale vivent dans deux régions, une moitié en Asie du Sud et un
tiers en Afrique subsaharienne (59).
L‟Asie de l‟Est et l‟Amérique latine et Caraïbes ont à l‟évidence atteint
la cible. Les projections indiquent que l‟Afrique du Nord, l‟Asie de l‟Ouest, l‟Asie du
Sud-Est et le Caucase et Asie centrale ont aussi atteint la cible. Alors que l‟Asie du
Sud a la plus forte prévalence d‟insuffisance pondérale, avec environ un enfant sur
trois toujours affecté en 2015, la région a connu la plus grande diminution absolue
depuis 1990, soit une diminution de22 points de pourcentage. En Afrique
subsaharienne, le taux d‟insuffisance pondérale a diminué de seulement un tiers depuis
1990. Cependant, à cause de l‟augmentation de la population dans la région, le nombre
d‟enfants souffrant d‟insuffisance pondérale a en fait augmenté (60).
Après cette date, les progrès se sont arrêtés. Le taux de scolarisation n‟a
pas augmenté de manière significative, et les projections basées sur l‟extrapolation des
tendances entre 2007 et 2012 montrent que près d‟un enfant sur dix en âge d‟aller à
l‟école primaire n‟est pas scolarisé en 2015.
59
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.20.
60
Idem.
61
Ibidem
88
d‟enfants non scolarisés dans le monde n‟iront jamais à l‟école. Cependant, les
disparités régionales sont importantes. En Asie du Sud, on estime que 57 % des
enfants non scolarisés n‟iront jamais à l‟école, alors qu‟en Afrique subsaharienne la
proportion est de 50 %. Le sexe aussi est un facteur important. Près de la moitié des
filles non scolarisées (48 %) n‟iront jamais à l‟école, contre 37 % des garçons (62).
Plus de la moitié des pays présentant une disparité entre les sexes dans
l‟enseignement primaire en 2012 (56 %) se trouvaient en Afrique subsaharienne.
62
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.20.
63
idem.
89
Les décès dus à la rougeole ont diminué rapidement depuis 2000, passant
de 544 200 décès à 145 700 décès en 2013, principalement chez les enfants de moins
de cinq ans. En comparaison avec la mortalité estimée en l‟absence d‟un programme
de vaccination contre la rougeole, près de 15,6 millions de décès ont été évités par la
vaccination contre la rougeole entre2000 et 2013. Les décès dus à la rougeole en
64
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.33.
65
. Idem.
66
Ibidem
90
Afrique subsaharienne (96 000)et en Asie du Sud (39 800) ont compté pour 93 %du
nombre estimé des décès dus à la rougeole dans le monde en 2013(67).
67
Idem Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.33.
68
Idem
69
Ibidem
70
Ibidem
91
taux est le plus bas. Ces deux régions ont les taux les plus élevés de mortalité
maternelle et néonatale au monde (71).
71
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.33
72
Idem
73
, Ibidem
74
Ibidem
92
75
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.45
76
Ibidem
93
77
Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015, op.cit, p.45.
94
1.1. La forêt
Etymologiquement le mot « forêt » a une origine mal connue. L‟IFN
(inventaire forestier national) souligne qu‟une forêt est un territoire occupant une
superficie d‟au moins 50 hectares, avec des essences forestières (arbres poussant en
forêt) capables d‟atteindre une hauteur supérieure à 5m, avec un couvert arboré de plus
de 10% et une largeur moyenne d‟au moins vingt mètre. La forêt se subdivise en bois
et boqueteaux, ne comprend pas les bosquets, mais inclut les peuplerais.
78
Code forestier, loi n° 011/2002 du 29 aout 2002, journal officiel de la république démocratique du Congo,
Kinshasa, 31 aout 2002.
79
ULRICH., E., « Effets de l‟ozone sur la végétation forestière : introduction générale dans la problématique »,
in Rendez-vous techniques de l’ONF, n° 9, p. 26
80
DICTIONNAIRE Larousse, Paris, 1999, p214
81
JOUZEL, J. le climat : un jeu Dangereux, éd, Dunod, 2004, paris, p9
82
CATHERINE JENDEL et REMY MOSSERI, Le climat à découvert, outils et méthode en recherche
climatique, éd CNRS paris 2011.
83
Source : www.notre-planete.info/terre/climatologie_meteo/changement-climatique-donnees.php consulté le 06
juin 2014, à 16h 17.
96
vie sur la terre. Sans lui, la température de notre planète serait à l‟ordre de -18°C
contre une moyenne de 15°C.84
C‟est ce rayonnement qui retourne vers la terre qui crée l‟effet de serre, il
est à l‟origine d‟un apport supplémentaire de chaleur à la surface terrestre. Sans ce
phénomène, la température moyenne sur terre chuterait d‟abord -18°c puis la glace
s‟étendra sur le globe. Il s‟agit donc d‟un effet naturel à l‟origine, bénéfique à la vie
humaine puisqu‟il permet à l‟eau de rester à l‟état liquide et minimise le risque de
glaciation.
En plus, cet effet a été nommé effet de serre par analogie avec la pratique
en culture et jardinière de construire de serre, espace clos dont une ou plusieurs face
sont transparentes, laissant passer le rayonnement du soleil et le retenant prisonnier à
l‟intérieur. C‟est le piégeage des infrarouges qui entraine une augmentation de
température.
1.4. Ecosystèmes
Ce terme a été introduit par Tanley en 1935 pour nommer un concept
écologique balistique qui combine dans un seul système, les organismes vivants et leur
environnement physique (non vivant). L‟écosystème est donc un système comprenant
l‟ensemble des organismes vivants et l‟ensemble des facteurs physiques du milieu,
comme système, les éléments interagissent.86
D‟une façon simple, nous disons qu‟un écosystème est un tout formé de
deux parties indépendantes dont l‟une vivant appelée « biocénose ou biocœnose » et
84
PEYRON J.L., « Forêt et méthane : entre science et politique, expérimentation et extrapolation, objectivité et
subjectivité », in Revue française, 2005, vol. 57, p. 172.
85
Cf. http://www.techno-science.net/onglet=glossaire&définition= 3466. (Page web consultée le 09/11/2017)
86
CALWELL, L.K., La terre en danger pour une protection de la biosphère, éd. International, Paris, p. 50
97
l‟autre non vivant dite « biotope ». Au sein de la même composante vivante, il y a des
interactions de plusieurs ordres (ex : synergie, antagonisme, parasitisme, prédation,
mutualisme, coopération, symbiose, etc.).
87
MUSIBONO EYUL‟ANKI, D, Du marasme d’un Etat-Squelette aux défis du développement durable gestion
de l’environnement au Congo-Kinshasa : cueillette, chronique et pauvreté durable , chaire UNESCO pour
l‟Afrique et la SADC, Kinshasa, 2006, p. 18-19.
98
1.5. La biodiversité
Le programme des nations Unies pour l‟environnement (PNUE) définit
la biodiversité ou la diversité biologique comme « la variabilité des organismes vivants
de toute origine. Cela comprend les diversités au sein des espèces et entre espèces
ainsi que celle des écosystèmes dont elles dépendent.88
1.6. L'environnement
L'environnement est l'ensemble des éléments qui constituent le
voisinage d'un être vivant ou d'un groupe d'origine humaine, animale ou végétale et
qui sont susceptibles d'interagir avec lui directement ou indirectement. C'est ce qui
entoure, ce qui est aux environs.
Depuis les années 1970 le terme environnement est utilisé pour
désigner le contexte écologique global, c'est-à-dire l'ensemble des conditions
physiques, chimiques, biologiques ,climatiques, géographiques et culturelles au sein
desquelles se développent les organismes vivants, et les êtres humains en particulier.
L'environnement inclut donc l'air, la terre, l'eau, les ressources naturelles, la flore, la
faune, les hommes et leurs interactions sociales.
Les mouvements pacifistes et écologistes ont permis de faire
prendre conscience à de plus en plus de personnes que l'exploitation excessive des
ressources naturelles de la Terre faisait courir à l'espèce humaine un danger à long
terme. La protection de l'environnement est devenue progressivement une
préoccupation pour les hommes politiques.
88
PNUE, n° 92-7808, Rio de Janeiro, juin 1992.
99
jurisprudence internationale et les cent neuf recommandations n'ont pas été suivies
dans les faits ..
Pour Aggeri , « les retombées seront très faibles car l'époque n'était
probablementpas encore prête pour ce type de débat (les indices sur la dégradation de
l'environnement étaient encore très partiels, les appuis institutionnels faibles, les
chercheurs mobilisés sur ces questions encore peu nombreux...) ». Par ailleurs, notons
que les deux chocs pétroliers ainsi que la manifestation d'une crise économique
importante ont conduit à un déclin de l'attention publique et politiquen pendant une
dizaine d'années vis-à-vis des questions environnementales.
Il n'en reste pas moins que certaines idées développées lors de cette
conférence seront réaffirmées dans le rapport Brundtland en 1987 (et lors de la
Conférence de Rio en 1992). Maurice Strong, le Secrétaire générale Conférence de
Stockholm, a d'ailleurs souligné la nécessité d'harmoniser les besoins du présent avec
ceux des générations à venir et d'intégrer les considérations environnementales au sein
de stratégies de développement. C'est à cette occasion qu'il lance le terme «
d'écodéveloppement »89.
Notons comme le souligne Vivien (2005) que l'écodéveloppement va être
repris et approfondi au symposium PNUE/CNUCED consacré aux modes de
développement et à l'utilisation des ressources naturelles qui se tient à Cocoyoc au
Mexique en 1974.
En même temps, cette notion va être écartée du vocabulaire onusien et va
être peu à peu remplacée par l'expression de sustainable development. L'origine de
cette expression date de l'élaboration de la Stratégie mondiale pour la conservation
(World Conservation Strategy) par l'VICN (International Union for Conservation
ofNature and Natural Resources), avec l'appui du PNUE (Programme des Nations
unies pour l'environnement) et du WWF (World Wildlife Fund), au début des années
1980 (VICN et al., 1980).
Présentée comme un cadre théorique et pratique à destination des
pouvoirs publics, des praticiens du développement, cette stratégie vise à concilier les
objectifs du développement des sociétés et de conservation de la nature, lesquels ont
été trop longtemps considérés comme antinomiques.
89
Selon Sachs (1980: 37), «l'écodéveloppement est un développement des populations par elles-
mêmes, utilisant au mieux les ressources naturel/es s'adaptant à un environnement qu'el/es
transforment sans le détnée (. ..) C'est le développement lui-même, tout entier, qui doit être imprégné,
motivé, soutenu par la recherche d'un équilibre dynamique entre la vie et les activités collectives des
groupes humains et le contexte spatio-temporel de leur implantation. » Il justifie la prise en compte de
trois dimensions essentielles à ce qu'est un développement des sociétés: la prise en charge équitable
des besoins, la prudence écologique ainsi que l'autonomie des décisions (se/f-re/iance) et la recherche
de modèles endogènes à chaque contexte historique, culturel et écologique.
101
90
Rodary et Castellanet (2003) citent l'ouvrage de Turnbull de 1972 qui relate la destruction
des Iks, survenue après que l'État ougandais eut créé un parc national sur leurs zones de
chasse en les dépossédant de leurs terres de manière autoritaire et en leur imposant de se
sédentariser et de pratiquer l'agriculture
91
Initiée en 1974 par l'UNESCO dans le cadre du programme MAB (Man and Biosphere)
avec la création du concept de réserve de biosphère équivalent à : «des espaces réglementés
basés sur une séquence spatiale d'au moins trois niveal/X de protection qui ont eu, dès leur
origine, vocation à relier les besoins
102
monde des entreprises , alors que la référence à la planification qui figurait dans la
Déclaration de Stockholm est marginalisée.
Il est alors intéressant d'analyser la traduction de la production des savoirs
des économistes sur le développement durable avant d'en étudier la traduction dans des
politiques publiques à Madagascar, exemple illustratif de pays en développement
mettant le développement durable au premier plan de ces choix politiques. Nous
verrons, au préalable, qu'il n'y a pas un courant unique homogène donnant sens à cette
notion, mais qu'il existe plusieurs courants à la base d'interprétations différentes de ce
qu'on entend par développement durable.
Qui peut être défendu, appuyé par des arguments sérieux. Ex : Ce point de vue
n’est pas soutenable.
Qui peut être supporté, enduré. Ex : Des scènes de violence peu soutenables.
93
PERROUX F., Pour une philosophie du nouveau développement, op. cit., p. 32.
94
Idem
95
. MILL J.S., Principes d’économie politique, op. cit., p. 300.
107
sauvage, sans qu‟on vînt aussitôt les arracher au nom des progrès de l‟agriculture. (...)
Il n‟est pasnécessaire de faire observer que l‟état stationnaire de la population et de la
richesse n‟implique pas l‟immuabilité du progrès humain. (...) Les arts industriels eux-
mêmes pourraient être cultivés aussi sérieusement et avec autant de succès, avec cette
seule différence qu‟au lieu de n‟avoir d‟autre but que l‟acquisition de la richesse, les
perfectionnements atteindraient leur but, qui est la diminution du travail.”96
Cependant Perroux marque un retrait par rapport à Mill quand il refuse
d'adhérer à la croissance zéro mais il demande: “la croissance engendre-t-elle
"spontanément" la structure industrielle optimum et répartit-elle d'elle-même le produit
et le revenu global pour la satisfaction des besoins de la totalité de la population? (...)
Il y a tout lieu d'en douter.”97
Les préoccupations environnementales sont certes absentes dans la
pensée de Perroux mais tout l'aspect humain de ce qu'on appellera plus tard
développement durable est déjà largement présent.
B. Besoins essentiels et développement endogène.
Devant les difficultés de promouvoir un développement fondé sur la
simple imitation du modèle occidental en transférant techniques, savoirs, savoir-faire,
institutions et, dans le pire des cas, valeurs culturelles, des stratégies se voulant
alternatives ont vu le jour dans la décennie 1970 qui, bien que portant des noms
différents, présentent beaucoup de points communs; tels sont les cas de la stratégie dite
des besoins essentiels et du développement endogène. Ces points communs portent sur
la définition de priorités et de politiques; de plus, les critiques qui leur ont été
adressées contribuent également à les rapprocher.
1. Les priorités.
Le développement doit assurer à tous les membres d'une société la
satisfaction des besoins considérés comme essentiels, au premier rang desquels
figurent l'alimentation, l'éducation et la santé. Le niveau de couverture de ces besoins
est évolutif avec le développement et le critère peut donc être utilisé, en réactualisant
en permanence son contenu, à tous les stades du développement.
La conception des besoins essentiels s'inspire d'une notion de justice
sociale qui la conduit à mettre l'accent sur la nécessité d'une répartition plus équitable
des revenus et des patrimoines.
2. Les politiques.
Le développement doit s'appuyer sur les ressources et les potentiels
internes dont la mise en oeuvre incombe moins aux autorités politiques centrales
qu'aux populations concernées de la manière la plus décentralisée possible.
96
MILL J.S., Principes d’économie politique, op. cit., p. 300.
97
PERROUX F., Pour une philosophie du nouveau développement, op. cit., p. 113
108
C. L'écodéveloppement.
Cette notion constitue une première synthèse entre la stratégie des
besoins essentiels, le développement endogène et l'éco-éco (éco pour l'écologie et éco
pour l'économie). Le terme est utilisé pour la première fois lors de la première
Conférence sur l'environnement de l'ONU tenue à Stockholm en 1972. Il est repris
dans la déclaration de Cocoyoc par le PNUE et la CNUCED en 1974 et dans le rapport
Dag Hammarskjöld en 1975. “Nous croyons à la possibilité d‟établir des modes de vie
et des systèmes nouveaux plus justes, moins arrogants dans leurs exigences
matérielles, plus respectueux de l‟environnement de la planète entière.98
Peu à peu se précise le contenu de la notion qui rassemble toutes les
précédentes et parallèlement à ce début d'officialisation, des recherches théoriques se
poursuivent dans le but d' “aider les populations à s'éduquer et à s'organiser en vue
d'une mise en valeur des ressources spécifiques de chaque écosystème pour la
satisfaction des besoins fondamentaux” et de concevoir un “développement endogène
et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des besoins de la population
entière et non de la production érigée en fin en soi, enfin conscient de sa dimension
écologique et recherchant une harmonie entre l'homme et la nature.99
98
Déclaration de Cocoyoc, dans PNUE, Defence of the Earth, The basic texts on environment, Founex,
Cocoyoc, Nairobi, 1981, p. 119, reproduite dans SACHS I., L’écodéveloppement, Stratégies de transition vers le
XXI° siècle, Paris, Syros, 1993, p. 92.
99
SACHS I., Stratégies de l'écodéveloppement, Paris, Ed. Economie et humanisme, Ed. ouvrières, 1980, p. 11
12, 32.
109
100
MEADOWS D., Halte à la croissance?, op. cit., p. 275.
101
COMMONER B., The closing circle, 1971, éd. fr. L’encerclement, Paris, Seuil, 1972.
102
DUMONT R., L’utopie ou la mort, Paris, Seuil, 1973.
103
GORZ A., Ecologie et politique, op. cit., p. 14.
110
104
PEZZEY J., Economic analysis of sustainable growth and sustainable development, World Bank,
Environment Department Working Paper, n° 15, 1989.
105
Déclaration de la Conférence des Nations Unies sur l‟environnement, Stockholm, 16 juin 1972.
106
I.U.C.N., World conservation strategy, Living resource conservation for sustainable development, Gland,
1980, cité par HATEM F., Le concept de "développement soutenable", CEPII, Economie prospective
internationale, La Documentation Française, n° 44, 4° trimestre 1990, p. 101.
111
107
La CITES a abouti à interdire en 1989 le commerce d‟ivoire pour protéger les éléphants africains.
108
Rapport BRUNDTLAND, op. cit., p. 10, 51.
112
109
PEARCE D.W., WARFORD J.J., World without end, Economics, environment, and sustainable
development, Washington, The World Bank, New-York, Oxford University Press, 1993, p. 49, traduit
110
. Pearce et Warford pourtant sentent ce danger: “Much of the economics literature prefers the term "utility",
wich can be translated as pleasure. We avoid the term here because well-being and welfare have a more
acceptable, wider connotation. Development cannot be reduced strictly to advances in utility, as the earlier
discussion of the meaning of development showed.” World without end, Economics, environment, and
sustainable development, op. cit., p. 61, note 2.
111
Rapport BRUNDTLAND, op. cit., p. 10-11.
113
e. Mais le Rapport Brundtland ne précise pas comment définir les besoins des
générations présentes et futures en relation avec les capacités de l'environnement.
Pour combler cette lacune R.S. Norgaard1 a proposé plusieurs critères:
112
. Rapport BRUNDTLAND, op. cit., p. 10.
113
Idem
114
Ibidem
114
pays développés représenterait 20%, c'est-à-dire 125 milliards, soit environ 0,7% du
PNB de ces pays, correspondant à un doublement de l'aide actuelle.
Or, à la fin de la Conférence, les engagements concrets ne s'élevaient
qu'à 2 milliards supplémentaires. De plus, la part demandée aux pays développés
(20%) et celle laissée aux pays du tiers-monde (80%) ne représentent
approximativement que les parts respectives des populations: on ne peut alors, à
propos de ces sommes, parler d'aide aux pays en voie de développement.
L'avenir de cet Agenda est largement conditionné, d‟une part, par le
statut et les missions du Fonds pour l‟Environnement Mondial (FEM) 117 et, d‟autre
part, par l'avancée des autres grandes négociations internationales.
Le FEM sera-t-il un organisme au sein duquel chaque pays disposera d‟une
voix ou bien le pouvoir de chacun sera-t-il proportionnel à son apport financier comme
dans les autres institutions financières internationales? Cet aspect juridique n‟est pas
sans lien avec la conception du rôle du FEM.
Depuis sa création en 1990, le FEM, sans autonomie réelle vis-à-vis de la
Banque Mondiale, est resté prisonnier de l‟idée que la protection de l‟environnement
entraîne obligatoirement un surcoût, le coût incrémental, des investissements de
développement. Cette idée fait fi des économies qu‟apporteront à long terme les
améliorations dues aux protections réalisées et elle s‟inscrit dans une approche
essentiellement réparatrice et non préventive.118
La notion de coût incrémental apparaît donc conforme à la manière
traditionnelle dont les économistes abordent la question de l‟environnement, c‟est-à-
dire sur le mode de l‟internalisation des externalités.”119
De plus, les ressources du FEM ont été plafonnées à 2 milliards de
dollars pour la période de 1994 à 1997, somme considérablement inférieure aux
estimations du coût annuel de protection de l‟environnement et environ dix fois
inférieure aux sommes investies pendant la même période par la Banque Mondiale
dans des projets énergétiques (essentiellement d‟énergie fossile) ou de transports
(essentiellement routiers) dont les conséquences heurteront les objectifs du FEM.
Dans le cadre du GATT, les pays développés réclament l'instauration
d'un régime universel des droits de propriété intellectuelle, ce qui obligerait les pays du
Sud à payer les brevets pour bénéficier des transferts de techniques.
117
En anglais Global Environment Facility (GEF).
118
DESSUS B., Le pire n’est jamais sûr, Entretien avec Alternatives économiques, Hors série n° 17, 3°
trimestre 1993, propos recueillis par P. Frémeaux.
119
. AUBERTIN C., CARON A., VIVIEN D., Convention d’environnement global: le GEF et la notion de "coût
incrémental", Colloque d‟inauguration de la Section Européenne de la Société Internationale pour l‟Economie
Ecologique, Ecologie, Société, Economie, Quels enjeux pour le développement durable?, Université de
Versailles-St Quentin en Yvelines, 23 mai au 25 mai 1996, tiré à part, tome II pour le texte en anglais.
ORSTOM, Coût incrémental et protection de la biodiversité, Etude réalisée à la demande du Fonds Français
pour l‟Environnement Mondial et du Ministère de l‟Environnement, Document de travail, 2 tomes, avril et mai
1996.
118
Deux ans après, la plupart des parlements ne les avaient pas encore
ratifiés. La France était dans ce cas à propos de la convention sur la biodiversité
qu‟elle avait pourtant signée avec empressement à Rio. Le Congrès américain ne
projette de ratifier cette convention qu‟après l‟examen d‟une “"déclaration
interprétative" suscitée par l‟industrie pharmaceutique”121, initiative menée semble-t-il
parallèlement en France et en Grande Bretagne.
Comment interpréter le fait qu‟en dépit de ces difficultés beaucoup de
122
pays aient tenu à présenter devant la Commission des Nations Unies pour le
Développement Durable des plans nationaux de développement durable? Les
préoccupations exprimées dans les textes signés en 1992 et traduites en résolutions
continuent-elles de servir de référence?
Ou bien apporter la preuve de sa conscience écologique est-il devenu le
moyen de prendre sa place dans toute négociation internationale, d‟obtenir ainsi un
assentiment (et donc un financement) pour tout autre projet de développement, ou
encore de maintenir sous influence des pays en proie à un même problème écologique
grave123?
3. La Conférence de l’ONU à Copenhague sur le développement social.
Dans le droit fil des grandes rencontres inaugurées à Rio de Janeiro,
l‟ONU s‟est penchée lors d‟un nouveau Sommet 124 à Copenhague du 6 au 12 mars
1995 sur le développement social. Le Rapport du PNUD préparatoire à cette réunion
réaffirmait la nécessité d‟un développement humain durable en inventant un nouveau
concept-miracle, la sécurité humaine: “
Il nous faut définir un nouveau paradigme du développement
humaindurable, capable de s‟adapter aux nouvelles frontières de la sécurité
humaine.” 125 La définition apportée n‟apporte aucun élément nouveau
comparativement aux rapports précédents du PNUD, au rapport Brundtland, à la
Conférence de Rio.
121
CANS R., Deux ans après le sommet de Rio, Le développement durable reste en pointillé, Le Monde, 12 et
13 juin 1994.
122
Roger Cans cite la Grande Bretagne, les Etats-Unis, l‟Indonésie, la Malaisie, le Pakistan, la Chine qui ont
présenté de tels plans à la Commission des Nations Unies pour le Développement Durable qui s‟est réunie à
New York du 17 au 24 mai 1994.
123
La France a réussi, par son implication dans la lutte contre la désertification, à rassembler autour d‟elle un
bon nombre d‟Etats africains confrontés à ce problème.
124
Preuve de son impuissance à résoudre les problèmes qu‟elle soulève? L‟ONU multiplie les rencontres au
sommet, après celles de New York sur les enfants en octobre 1990, de Rio sur l‟environnement et le
développement du 3 au 14 juin 1992, en changeant le titre de la conférence alors que les mêmes questions
reviennent sans cesse: Conférence des Droits de l‟Homme à Vienne du 14 au 25 juin 1993, Conférence sur la
Population au Caire du 15 août au 5 septembre
125
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 1994, Paris, Economica, 1994, p. 3.
120
perceptible dans les textes et les discours de Rio: cette fois, “le développement humain
durable est axé sur les gens, sur l‟emploi et sur la nature”126.
L‟ONU établit un lien entre la Conférence de Rio et celle de Copenhague
.L‟ONU établit un lien entre la Conférence de Rio et celle de Copenhague en insistant
sur l‟obligation d‟équité entre les générations et au sein d‟une génération pour assurer
la durabilité: “Dans la mesure où l‟équité entre générations doit aller de pair avec
l‟équité au sein d‟une même génération, il se peut que toute stratégie viable de
développement durable impose comme condition préalable une refonte des modèles de
distribution du revenu et de consommation. Il n‟y a aucune raison de privilégier le
partage actuel de l‟héritage commun de l‟humanité entre pays riches et pays
pauvres.”127
La Déclaration finale de la Conférence de Copenhague4 comporte dix
engagements concernant:
Un environnement économique, politique, social, culturel et juridique
favorisant le développement social;
L‟élimination de la pauvreté;
L‟intégration sociale dans le respect de la diversité et de la sécurité;
L‟égalité entre les hommes et les femmes;
L‟accès universel à l‟éducation et à la santé;
Le développement de l‟Afrique et des pays les moins avancés;
L‟inclusion dans les programmes d‟ajustement structurel d‟objectifs de
développement social;
L‟accroissement des ressources affectées au développement social;
Le cadre de coopération internationale pour le développement social.
Pour tenir les engagements de la Déclaration, le Programme d‟action
envisage cinq axes:
Mettre en place le contexte favorable au développement social, notamment par
la participation de la société civile à l‟élaboration et l‟application des
Décisions, par le partage des fruits de la croissance, par l‟accès à
l‟enseignement et aux soins;
Eliminer la pauvreté par des actions sur l‟éducation (accès universel à
l‟éducation de base en l‟an 2000, égaliser le niveau de scolarité des filles et des
garçons en 2005) et sur l‟espérance de vie (la porter à au moins 60 ans dans
tous les pays en 2000);
Augmenter l‟emploi et réduire le chômage essentiellement par le biais de la
croissance économique;
Instaurer une société pour tous par l‟intégration;
126
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 1994, op. cit., p. 4.
127
Idem
121
131
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 1994, op. cit., p. 18.
2. Idem
132
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 11.
133
Idem
134
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 20.
124
135
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 20.
136
Pour une présentation, BERIOT L., La Charte pour le développement durable, Seize principes pour un
nouveau modèle économique, Futuribles, n° 163, mars 1992, p. 66-75.
125
contribué à créer une bonne part de la richesse actuelle du monde. Elle contribuera
sans nul doute à garantir l'avenir de la planète.”137
Cette citation montre que la réduction du développement de l'homme à
celui de l'entreprise a pour corollaire la prétendue nature humaine marchande, elle-
même justificatrice des analyses en termes d'homo oeconomicus. De plus, nous
pouvons remarquer l'ordre de présentation de cette trilogie: d'abord acheter et vendre
avant de produire; l'économie des hommes serait d'abord une économie de marché
avant d'être une économie de production.
b) Le développement est réduit à la croissance.
En dépit de dénégations répétées concédant la nécessité d'une croissance
économique qualitative, la problématique patronale n'abandonne pas la croyance
qu'une croissance économique forte est nécessaire pour tous les pays du monde. A
aucun moment n'est au moins posée la question: ne faut-il pas envisager une
croissance ralentie pour les pays déjà développés de façon à permettre une croissance
plus rapide pour les pays en développement, l'ensemble étant alors plus supportable
par les écosystèmes? Cette absence témoigne du refus d'envisager le problème de la
répartition des richesses d'une part entre pays riches et pays pauvres, d'autre part au
sein même des pays riches.
Le glissement de sens à propos de la notion de durabilité est manifeste:
(Une croissance durable) est une croissance, en moyenne de l‟ordre de 3% à 4% l‟an,
sans tension inflationniste. Elle seule permet d‟améliorer le bien-être des générations
actuelles et à venir, en élargissant leurs possibilités de consommation.”138
2.2. Le plaidoyer en faveur du libéralisme économique.
a) Des marchés libres et concurrentiels.
La croyance au fonctionnement d'un système de marchés libres et
concurrentiels comme fondement d'un développement durable est explicitement posée
comme un postulat139. A condition que les ressources soient évaluées à leur juste prix,
le marché est le meilleur garant de la minimisation de la pollution et du gaspillage. Les
outils économiques sont considérés dans cette perspective comme les plus efficaces.
b) L'appropriation privée des ressources naturelles.
Aux yeux des membres du B.C.S.D., l'existence d'externalités est due à
l'absence de propriété sur les biens naturels. L'internalisation des coûts sera alors
d'autant mieux réussie que la propriété privée sera favorisée.140
137
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 21, 35.
138
KESSLER D., Il faut passer d’une économie axée sur le secteur public et social à une économie fondée sur le
secteur productif, Entretien avec Le Monde, 14 février 1996, propos recueillis par A. Faujas.
139
. SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., op. cit., p. 37
140
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 13.
126
c) Le productivisme.
Selon eux, il convient, pour assurer le potentiel alimentaire des pays
pauvres, de favoriser une forme d'agriculture intensive et d'accentuer la sélection
variétale141, qui constituent pourtant deux graves défauts de l'agriculture moderne.
d) L'insertion dans l'ordre économique mondial.
Avec détermination, le manifeste patronal affirme que les impératifs
écologiques ne doivent pas remettre en cause la marche vers la libéralisation des
échanges internationaux et le démantèlement des protections, notamment celles des
agricultures nationales. “Le GATT ne saurait faire passer les considérations de
sauvegarde de l'environnement avant le souci du libre-échange.”142 Pour éviter que les
règles de bonne concurrence ne soient troublées sous prétexte écologique, il faut créer
une réglementation “de préférence sous les auspices du GATT”143.
On ne saurait mieux préparer la subordination des impératifs écologiques
aux impératifs commerciaux.
Le B.C.S.D. prévient les pays du tiers-monde qui veulent attirer les
investisseurs: “Les principaux éléments générateurs d'un climat attrayant pour les
investissements sont connus et éprouvés: la stabilité macro-économique, la liberté du
marché, le respect du droit de propriété et la stabilité politique. Si ces quatre conditions
ne sont pas en grande partie satisfaites, le développement durable est tout bonnement
impossible. Voilà pourquoi les programmes d'ajustement structurel de la Banque
Mondiale et du FMI doivent être accueillis favorablement; ils augmentent la pression
sur les Etats en faveur de la réalisation des changements voulus.”144
A l'évidence, la volonté de garantir pour toutes les populations
l'autonomie et la maîtrise de leur développement, affirmée par tous les premiers
concepteurs du développement durable et même par l‟ONU est oubliée. En fin de
compte, l'adhésion du monde patronal à la démarche du développement durable n'est
pas convaincante.
Elle reproduit les incohérences de l'approche de l'économie de
l'environnement réduisant la logique de la biosphère à celle de la rentabilité. 145 En
particulier, elle est en contradiction avec elle-même en prônant la prééminence des
marchés alors que la naissance de certains d'entre eux (permis de polluer par exemple)
suppose l'intervention de l'Etat.
Elle est davantage mobilisée par l'occupation d'un nouveau créneau
porteur de marchés d'avenir et de profits potentiels. Le B.C.S.D. affirme, d'un côté,
que les dégradations et les gaspillages doivent être décomptés du PNB, et, de l'autre,
parie sur la croissance de l'éco-industrie: “L'industrie de l'environnement devrait
141
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 13.
142
Idem
143
Ibidem
144Ibidem
145Nous examinerons les incohérences théoriques de cette approche dans la deuxième partie.
127
devenir l'un des secteurs économiques à la croissance la plus rapide. On évalue déjà le
marché international à 280 milliards de dollars par an, et il pourrait doubler d'ici la fin
de la décennie.
En 1990, la Lyonnaise des Eaux et le groupe Dumez ont fusionné pour
former une entreprise vouée à la gestion de l'environnement sans égale dans le monde.
Berzelius Umwelt Service a été la première société allemande cotée en bourse à se
consacrer exclusivement à la protection de l'environnement; elle vise à tirer parti du
resserrement des réglementations sur l'élimination des déchets et de la baisse de
capacité des décharges. Le gouvernement japonais considère que la technologie de
l'environnement va devenir une industrie de croissance, et les sociétés nipponnes sont
déterminées à récolter les fruits de cette évolution en étant prêtes au bon moment.”146
L'avertissement de René Passet apparaît alors véritablement
prémonitoire:
“L'idéal n'est pas qu'une moitié des activités économiques allège ses coûts en polluant
le milieu pour que l'autre moitié réalise des profits en le dépolluant.”147
2.2.2.3. L'approche du développement durable par les Organisations
Non Gouvernementales.
146
SCHMIDHEINY S. et B.C.S.D., Changer de cap, op. cit., p. 117.
147
PASSET R., Les approches économiques de l'environnement, op. cit., p. 54.
148
. Sachs confirme ce point: “l‟émergence de la société civile sur la scène politique”, dans L’écodéveloppement,
op cit., p. 17.
128
1. Un paradoxe.
Les O.N.G. n'échappent pas totalement aux dilemmes que connaissent les
débats des instances plus officielles. Les différents comités de coordination des O.N.G.
chargés de préparer la Conférence ont été partagés entre, d‟une part, la défense de
l'environnement au sein du modèle de développement occidental sur la base, grosso
modo, du Rapport Brundtland, et d‟autre part la critique radicale de ce modèle.
Les O.N.G. des pays développés ont eu plus de difficulté à joindre les impératifs
environnementalistes et développementistes.
Les O.N.G., très attentives aux risques d'épuisement des ressources de la
planète, ont cependant gardé une sensibilité pour refuser la pression qui s'exerce sur les
pays du tiers-monde afin qu'ils limitent leur croissance démographique, retrouvant des
arguments qui semblaient abandonnés et qui sont contradictoires avec l‟attention
rappelée plus haut.
2. Des analyses assez radicales.
Elles furent très influencées par les thèses de l'Indien écologue et
écologiste Anil Agarwal1 et du Centre pour la Science et l'Environnement (CSE) qu'il
a créé à New Delhi en premier lieu pour évaluer les contributions respectives des pays
au phénomène de l‟effet de serre. Elles furent ensuite mises en forme dans l'Agenda Ya
Wananchi, dont la traduction signifie Les racines du futur.
Elles posent avec insistance le problème de la reconnaissance de
l‟existence de biens collectifs planétaires, qu‟Alain Lipietz appelle les nouveaux biens
communaux (“global commons”)149, et de leur affectation internationale.
2.1. Une méthode d’évaluation.
Agarwal 150 réfute d‟abord les méthodes d‟évaluation du Groupement
Intergouvernemental sur le Changement de Climat (IPCC) et celles du World
Resources Institute (WRI). Selon lui, les premières intègrent les conséquences des
émissions futures de gaz à effet de serre mais ont le défaut de ne pas tenir compte des
émissions passées et donc d‟atténuer la responsabilité des pays industrialisés. Les
secondes ne s‟intéressent qu‟aux émissions présentes.
Agarwal et le CSE proposent de prendre en compte les émissions passées
présentes et à venir. Alors que les premières évaluations attribuent 49,3% de la
responsabilité des émissions aux pays développés et 50,7% aux pays en
développement, les secondes respectivement entre 52,6% et 55% pour les uns et entre
47,4% et 45% pour les autres selon les échelles de temps retenues, Agarwal et le CSE
les évaluent à respectivement 67% et 33%.151
149
. LIPIETZ A., Berlin, Bagdad, Rio, Paris, Quai Voltaire, 1992, p. 107.
150
. AGARWAL A., Pour un juste calcul des responsabilités, La Recherche, vol. 23, n° 243, mai 1992, p. 610-
151
AGARWAL A., Pour un juste calcul des responsabilités, op. cit., p. 612.
129
152
PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 1994, op. cit., p. 19
153
AGARWAL A. et autres, Déclaration pour les droits écologiques universels, op. cit., p. 33
154
AGARWAL A., Faire payer les riches, Entretien avec Les Réalités de l‟écologie, n° 50, février 1994, propos
recueillis par F. Nicolino.
130
155
En fait, 750 associations étaient présentes mais certaines étaient déjà des coordinations d‟associations. Parmi
les ONG françaises, figuraient les principales organisations de solidarité internationale (CRID, Solagral,Orcades)
et celles de protection de l‟environnement (France Nature Environnement, Greenpeace). Pour une présentation
synthétique des ONG françaises et mondiales, voir FARDEAU J.M., La galaxie des ONG, Alternatives
économiques, Hors série, n° 17, 3° trimestre 1994, p. 9-10.
131
156
SOKONA Y., ONG: rassembler les différences, ENDA-Vivre autrement, numéro bilan, septembre 1992.
157
Selon la formule de René Char reprise par plusieurs auteurs dont SACHS I., Penser globalement, agir
localement, Entretien avec Alternatives économiques, Hors série n° 17, 3° trimestre 1993, p. 41-44, propos
recueillis par P. Frémeaux; ainsi que GINISTY B., Le chômage, fracture d’un modèle de société, Partage, n° 89,
mai 1994 janvier 1995, p. 9.
158 CHESNEAUX J., Les ONG, ferment d’une société civile mondiale?, Transversales Science/ Culture, n° 24,
novembre-décembre 1993, p. 18-19.
159
FAUCON M. représentant des ONG françaises de développement et de solidarité internationale auprès de
l‟ONU), L’enjeu des ONG à Copenhague: Le social doit commander l’économique, Peuples en marche, n° 101,
132
Or il existe d‟autres formes de sociétés dans le monde, qui ont vécu des
formes de développement différentes : des sociétés agraires basées sur une agriculture
vivrière par exemple, ou encore des sociétés non-étatiques et autonomes.
Dans les années 1970, la France a créé pour la première fois son
Ministère de l‟Environnement, chargé de la protection des écosystèmes et des
ressources naturelles. Depuis, ce ministère s‟est transformé pour devenir aujourd‟hui le
Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, chargé à la fois de mettre en oeuvre
les politiques écologiques et en partie les politiques sociales du pays.
L'empreinte écologique est un indicateur qui sert à mesurer l‟impact des activités
humaines sur l'environnement. Cet outil permet d‟évaluer la consommation humaine
des ressources naturelles et la capacité de ces ressources à se régénérer.
Concrètement, cet indicateur mesure la surface totale requise pour
produire les besoins d‟une personne, une activité, une ville ou un pays (nourriture,
vêtements, énergie, logements etc.) et pour absorber les déchets générés.
La planète comporte des parties productives en ressources naturelles biologiques qui
sont directement exploitables par l‟Homme (par exemple, les forêts, les pâturages,
etc.) et d‟autres qui ne sont pas productives (par exemple, les déserts, les calottes
glaciaires, etc.) ou qui ne sont pas directement exploitables (comme le fond des
océans). Les parties productives sont appelées « surface biologiquement productive
», « surface bioproductive » ou encore « biocapacité » de la Terre.
Elles comprennent six types de surfaces :
Les forêts : pour produire le bois que nous utilisons pour construire,
pour nous chauffer ou encore produire du papier, etc.
Les pâturages : pour élever le bétail qui nous fournira de la viande, de la
laine, du lait, etc.
Les terres cultivées : pour cultiver les plantes qui serviront à notre
alimentation et à celle du bétail ou qui seront transformées en huiles ou
en fibres (comme le coton, le lin etc.)
Les surfaces maritimes : pour produire les poissons et les fruits de mer
que nous consommons
Les terrains bâtis : pour construire les logements, routes et
infrastructures, etc.
Les surfaces énergie : surfaces équivalentes aux surfaces forestières
nécessaires pour absorber les émissions de CO2 produites par
l‟utilisation des combustibles fossiles.
Selon les calculs effectués en 2007, seulement 21 % de la surface
terrestre est de la surface bioproductive exploitable par l‟Homme, c‟est-à-dire 11,9
milliards hag (hectare global).
Si on divise cette surface bioproductive par le nombre d’habitants de
la Terre, on arrive au chiffre 1,8.
Ce qui signifie que chaque être humain avait droit à 1,8 hectare par an
pour manger, se vêtir, se loger, se chauffer, se déplacer et absorber les émissions
provenant de sa consommation d‟énergie.
Si nous voulons vivre de manière durable, notre empreinte écologique
ne peut pas dépasser la surface bioproductive disponible. C‟est-à-dire qu‟en 2007,
l‟empreinte écologique moyenne de chaque habitant sur Terre devait, donc, se situer
en dessous de 1,8 hectare.
136
Cela ne signifie pas pour autant qu‟il faille en finir avec l‟activité
économique ! L‟objectif du développement durable est bien la création d‟une richesse
économique, qui améliore les conditions de vie de chacun comme de tous, sur le long
terme.
En somme, Il s‟agit de rejeter les actes nuisibles à notre planète pour que
notre écosystème, la biodiversité, la faune et la flore puissent être préservées.
3.3.1.La responsabilité
Les États portent principalement la responsabilité collective. Ce sont eux qui créent
les conditions du développement durable. Pour cela, ils utilisent par exemple les
contraintes environnementales. Par ailleurs, ce sont également eux qui doivent mettre
en application le principe de pollueur-payeur, acté par beaucoup de gouvernements
dans le monde.
3.3.2.La solidarité
notamment entre les pays développés qui sont souvent des pays du nord et les pays en
développement, souvent des pays du sud.
Les décisions prises aujourd‟hui doivent tenir compte des besoins des
générations futures ainsi que de leur droit légitime de vivre dans un environnement
décent.
3.3.4.La participation
3.3.5.La précaution
3.3.6.La subsidiarité
œuvrer les acteurs de terrain. Ce fonctionnement permet des mesures plus rapides avec
une efficacité accrue.
4.1.1. Démocratie
Ainsi, tout individu, d'où qu'il soit, peut légitimement aspirer à un air et
à une eau de qualité, à une nourriture suffisante, à un toit confortable, à un travail
gratifiant, tout cela dans une atmosphère de paix et de respect de la différence et de la
diversité. En parallèle, il doit pouvoir assurer la protection et la survie de son
patrimoine, tant naturel que culturel.
Bref, tout être humain jouit d'un droit fondamental à un cadre de vie de
qualité et à un environnement sain. Par démocratie, il faut entendre le respect, non
seulement des droits individuels, mais aussi des droits collectifs, en particulier ceux
des femmes et des premiers peuples, de participer activement et pleinement à la quête
d'un développement durable.
145
4.1. 2. Autonomie
4.1.3. Équité
Enfin, l'un des plus grands défis du développement durable demeure sans
doute cet objectif d'équité entre les générations. Dans les termes de la Stratégie pour
l'Avenir de la Vie :
4.1.4. Interdépendance
Par ailleurs, la notion d'équité, selon qu'elle s'applique aux pays et aux
nations ou aux générations et aux individus, suggère que les responsabilités de chacun
peuvent être différentes et complémentaires, en fonction des besoins propres à chacun.
Ainsi, ces responsabilités pourront varier proportionnellement à l'ampleur des
préjudices à l'environnement et selon les capacités de chacun d‟intervenir et de limiter
ces atteintes.
Les cibles de cet objectif sont le maintien d'une espérance de vie et d'un
bien-être élevé, la mise en place d'une couverture santé accessible à tous, la réduction
des inégalités face aux risques sanitaires liés à l'environnement, l'éradication des
maladies et l'accès équitable aux soins et services de santé.
entre 2 000 et 50 000 francs CFA pour les occupants d‟immeubles à des fins d‟activité
commerciale, industrielle et professionnelle.
En Afrique centrale, les différents pays sont riches en ressources
naturelles renouvelables et non renouvelables.
Dans ce cas, la fiscalité des industries extractives doit tenir des impacts à
court, moyen et long terme. On peut donc imaginer qu‟une part des gains soit
conservée et investie au service des générations futures, comme dans les fonds
souverains.
En somme, l‟État doit être le moteur du financement de l‟environnement
à travers des politiques budgétaires appropriées.
B.Le financement privé
Le développement d‟un pays est lié au dynamisme du secteur privé, car
le public ne peut pas supporter à lui seul tous les investissements indispensables à la
croissance économique. Les ressources privées sont donc des moteurs de croissance et
de création d‟emplois. Même si, de nos jours, le secteur privé est sensibilisé à la cause
de l‟environnement, son niveau d‟investissement dans ce domaine reste faible.
Les gouvernements nationaux se doivent d‟inciter les banques privées et
les assurances à contribuer au développement durable par l‟octroi de crédits sur des
projets innovants. L‟accès des ménages et des entreprises au crédit est en soi un
problème en Afrique, où les taux d‟intérêt sont élevés.
Or les banques ont une responsabilité dans le financement du
développement durable. En effet, elles peuvent jouer un rôle en amont des projets
d‟investissement de leurs clients (particuliers ou entreprises). Les investissements dans
l‟éco-innovation sont souvent coûteux ; en général, les banques préfèrent financer des
projets dont la rentabilité est réalisable à court terme.
Ainsi, pour stimuler un financement privé interne, les pouvoirs publics
devraient mettre en place des politiques pour encourager les investissements de long
terme dans le domaine de l‟environnement. Pour ce faire, selon les Nations Unies
(2015), il faudrait :
Assurer un meilleur accès aux services financiers aux ménages et aux
microentreprises ;
Promouvoir les prêts pour les petites et moyennes entreprises ;
Développer des marchés financiers pour les investissements à long terme ;
Améliorer la réglementation pour une meilleure gouvernance dans le système
financier.
Il existe cependant des organismes et des fonds privés très actifs dans le
domaine de l‟environnement, qui mobilisent des ressources financières non
négligeables dans des domaines spécifiques comme la conservation des ressources
naturelles. On peut citer, entre autres, l‟Union internationale pour la conservation de la
nature (UICN), la Fondation pour la nature et l‟homme et la fondation MAVA.
163
A.Définition
Le principe clé de l‟économie circulaire est d‟éviter le gaspillage des
ressources et l‟impact environnemental.
Pour Laurent et Le Cacheux (2015), l‟économie circulaire vise des
prélèvements limités des ressources, l‟utilisation d‟énergies renouvelables et la
minimisation des déchets.
Selon l‟ADEME , l‟économie circulaire est un « système
économique d‟échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des
produits (biens et services), vise à augmenter l‟efficacité de l‟utilisation des ressources
et à diminuer l‟impact sur l‟environnement tout en développant le bien-être des
individus ».
Quant à la gestion des déchets, elle repose sur le recyclage, qui vise à
utiliser les matières premières issues de déchets.
Ainsi, l‟économe circulaire s‟inscrit dans une démarche de
développement durable. Elle a pour objectif de passer d‟un modèle de réduction des
impacts environnementaux à un modèle de création de valeur positive sur les plans
social, économique et environnemental.
5.1.2.Les outils techniques
5.1.2.1 L’analyse du cycle de vie
A.Définition
L‟analyse du cycle de vie (ACV) est une méthode normalisée qui permet
de mesurer les effets quantifiables de produits ou de services sur l‟environnement.
Pour la norme ISO 14040, l‟ACV est une « compilation et évaluation des intrants, des
extrants et des impacts environnementaux potentiels d‟un système de produits au cours
de son cycle de vie ».
L‟ACV est un outil d‟aide à la décision. Ses résultats peuvent être utilisés
pour des besoins d‟écoconception, d‟affichage environnemental ou encore
d‟orientation des politiques publiques.
L‟ACV a pour objectif de présenter une vision globale des impacts générés
par les produits (biens, services ou procédés), déclinée selon différentes simulations :
pour les politiques industrielles, il s‟agit de choix de conception et d‟amélioration de
produits, de choix de procédés, etc. ; pour les politiques publiques, de choix de filières
de valorisation ou de critères d‟écolabellisation des produits.
B.Les étapes de l’analyse du cycle de vie
L‟analyse du cycle de vie s‟articule autour de quatre étapes, selon les
normes ISO 14040 et 14044 :
Étape 1 : Définir les objectifs et du champ de l’étude
Cette étape permet de déterminer quels sont les objectifs de l‟ACV, en précisant
l‟application qui en sera faite : écoconception, comparaison ou déclaration
environnementale.
La cible de l‟étude (interne ou externe à l‟entreprise) est précisée à ce
stade, ainsi que la manière dont seront divulgués les résultats (pour des affirmations
comparatives par exemple). Le champ de l‟étude doit par ailleurs préciser les fonctions
du produit étudié, l‟unité fonctionnelle choisie (voir ci-dessous), les frontières du
système étudié et les limites de l‟étude.
Étape 2 : Inventorier le cycle de vie
Cette étape consiste à dresser l‟inventaire des flux de matières et
d‟énergie entrants et sortants, associés aux étapes du cycle de vie rapporté à l‟unité
fonctionnelle retenue. L‟inventaire est donc une comptabilité analytique des flux.
On collecte ainsi des facteurs d‟activité (la consommation, en kilowatts ; la distance
parcourue, en kilomètres ; les quantités transportées, en tonnes) et des facteurs
168
A.Définition
170
Exemples
171
A.Définition
Le marketing social est un outil essentiel pour réaliser des campagnes
de prévention ou de changement de comportement, notamment en tout ce qui touche
l‟environnement, mais aussi pour communiquer en temps de crise, pour réagir à des
catastrophes naturelles, comme un tremblement de terre, ou à des désastres
écologiques, comme le déversement accidentel de pétrole brut dans un écosystème.
B.Les différentes formes de marketing
Le marketing commercial permet à une entreprise privée de vendre ou
de louer ses produits ou ses services pour réaliser des profits, alors que le marketing
social est plutôt utilisé par des gouvernements, des ONG ou des organismes sans but
lucratif (OSBL) pour informer le public, modifier des comportements ou réaliser des
campagnes de prévention pour le mieux-être de la société, d‟où l‟utilisation du terme
publicité ou communication sociétale. Il existe aussi une forme de marketing où
l‟entreprise commerciale adopte une cause sociale : c‟est ce qu‟on appelle le marketing
de la cause ou les valeurs partagées.
C.La stratégie marketing
Si les objectifs du commercial et du sociétal diffèrent, les techniques
utilisées sont cependant fort semblables, pour ne pas dire identiques. Dans un cas
comme dans l‟autre, on élabore d‟abord la stratégie marketing qui comprend l‟analyse
de la situation et un tableau des forces, faiblesses, opportunités et menaces (FFOM).
Puis, on identifie le groupe cible primaire, composé des gens à qui on souhaite
communiquer les messages de l‟annonceur en priorité.
Il peut y avoir plus d‟un groupe, que l‟on complète ensuite par des
cibles secondaires. Il est très important de cibler des groupes précis par leur
géolocalisation, leur âge ou d‟autres attributs qui les rendent sensibles aux messages.
On n‟aborde pas de la même façon des jeunes de 15 à 24 ans et des adultes de 65 ans
et plus, comme on ne s‟adresse pas à des gens qui n‟ont pas eu la chance d‟aller à
l‟école et d‟apprendre à lire comme on le ferait à des universitaires.
D‟où l‟importance de faire du microciblage en fonction de ces aspects
sociodémographiques, mais aussi en fonction des intérêts des gens ou de leur
comportement psychographique. On doit aussi tenir compte des aspects culturels. Plus
on est précis dans l‟élaboration des cibles, plus les messages de l‟annonceur seront
efficaces.
5.2. acteurs du développement durable
Les acteurs du développement durable regroupent toutes les
personnes physiques et morales qui contribuent à la définition des valeurs et des
objectifs du développement durable et à leur mise en oeuvre.
Les principes du développement durable s‟appliquent au sein d‟une entreprise, d‟une
collectivité territoriale, mais aussi dans la vie de tous les jours. Tous les acteurs de la
173
société civile ou de la sphère économique et politique, les associations, les citoyens ont
un rôle à jouer en matière de développement durable.
Depuis le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (1992), les territoires
sont au coeur du développement durable. À l‟aide du plan Action 21, véritable feuille
de route de la politique de développement durable des collectivités, les réseaux de
villes et les communautés urbaines sont à même d‟exprimer les besoins et de mettre en
oeuvre des solutions.
5.2.1. Des organisations internationales aux fonctions diverses
Les organisations internationales sont dotées d‟une personnalité juridique
de droit international, elles possèdent leurs organes propres et édictent leurs propres
actes. On peut notamment citer :
Le Programme des Nations unies pour l‟environnement ;
Le Fonds pour l‟environnement mondial (FEM) ;
La Commission des Nations Unies pour le développement durable (CDD) ;
Les secrétariats ;
La Banque mondiale ;
L‟Organisation mondiale du commerce (OMC) ;
Le Fonds monétaire international (FMI).
En principe, un État n‟altère pas sa souveraineté en s‟engageant dans une
organisation internationale.
5.2.2. Les États
Les outils d‟intervention de l‟État sont très variés. Ils relèvent, entre
autres, de la sensibilisation, de la formation, de l‟information, du conseil, de la
communication, de la normalisation.
1.La gouvernance environnementale à l’échelle de l’État
Le respect des plans d‟action pour l‟environnement que les différents
États du monde ont commencé à développer au cours des dernières années
s‟accompagne de timides tentatives de contrôle mutuel entre États voisins, c‟est-à-dire
que la gouvernance environnementale apparaît comme un espace d‟action idéal pour le
développement de mécanismes de coopération entre les États et l‟ensemble régional,
même si l‟essentiel reste à faire.
L‟État, de par sa nature même, est le principal acteur du développement
durable et ceci, quelles que soient ses modalités d‟intervention.
Le mode d‟action de l‟État en matière de développement durable couvre les aspects
suivants : fixer les objectifs, choisir les indicateurs, produire et diffuser les
informations, mener les évaluations, répartir les responsabilités entre les acteurs,
choisir et équilibrer les moyens d‟action de l‟État pour gérer ses propres ressources ou
pour orienter ou cadrer les autres acteurs.
174
Aussi le développement durable a-t-il fait son apparition en tant que nouveau principe
directeur destiné à guider la croissance (Flam, 2011, p. 39-72). Malgré une adhésion
considérable de la part de la société civile, du milieu des affaires et des administrations
publiques, son opérationnalisation s‟est toutefois révélée une tâche des plus
complexes.
Selon le PNUE, plusieurs des difficultés éprouvées peuvent être
associées à une même cause, soit le caractère inapproprié de notre modèle de
développement économique en regard des objectifs du développement durable (PNUE,
2011)2. Ce constat, sur lequel se fonde l‟économie verte, pourrait bien être la clé de
plusieurs problèmes. En tant qu‟approche intégratrice, l‟économie verte entend
répondre à de nombreux défis contemporains, dont la pauvreté, la pénurie d‟emplois et
les difficultés économiques résultant de l‟effondrement des marchés financiers,
l‟actuelle crise alimentaire mondiale, les problèmes liés à la disponibilité et la qualité
de l‟eau potable et les changements climatiques.
Des trois dimensions du développement durable, l‟aspect économique
domine de facto l‟actuel modèle de développement et conditionne le succès de toutes
tentatives de mise en oeuvre du développement durable. Sur la base de cette
constatation, comment peut-on, tout en assurant une transition adéquate, modifier la
trajectoire de développement afin d‟atteindre les objectifs du développement durable?
Loin de reléguer le développement durable aux oubliettes, l‟économie verte en
représente plutôt la continuité logique.
Sa représentation visuelle (voir Figure 1) reflète la relation de
dépendance qui unit les trois dimensions du développement durable : l‟économie est
l‟un des sous-systèmes de nos sociétés et les sociétés humaines font partie des
nombreux sous-systèmes de l‟environnement.
6.1 Définition
L‟économie verte, aussi appelée croissance verte, vise à modifier la
trajectoire des économies nationales et mondiales. Pour ce faire, on accorde la priorité
au rôle directeur de la croissance, tout en redéfinissant les bases sur lesquelles se fonde
cette dernière.
Les tenants de l‟économie verte précisent les objectifs du
développement économique et identifient des moyens d‟action politique concrets afin
de créer les conditions nécessaires à la mise en oeuvre du développement durable. De
manière générale, l‟économie verte tend à i) assurer la viabilité économique, ii) lutter
contre la pauvreté par la création d‟emplois dans de nouveaux secteurs et iii) préserver
le capital naturel qui soutient les activités humaines (PNUE, 2011).
À l‟heure actuelle, aucune définition véritablement consensuelle n‟a
encore émergé des différents forums de négociations internationales (ECO Canada,
2010, p.9). À la faveur du processus de préparation de Rio + 20, une majorité d‟États,
semble-t-il, estime que, malgré l‟absence d‟une définition partagée, leur «
178
est en capacité de reformer. Il s‟agit donc de ne pas consommer plus que ce que les
écosystèmes naturels peuvent fournir.
Exemple : une activité d‟exploitation de gisements de pétrole ne peut être une activité
“verte”. Elle est même qualifiée de “noire” puisqu‟elle puise une matière première que
la nature ne peut pas fabriquer en quelques années.
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
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2. AGARWAL A., Pour un juste calcul des responsabilités, La
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4. Aghion, P., R. Veugelers et D. Hemous No Green Growth without Innovation,
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8. Baddache, Farid Entreprises et ONG face au développement durable :
l’innovation par la coopération, Paris, L‟Harmattan,2004.
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11. Boulding, Kenneth (1996). « The economics of the coming Spaceship Earth »,
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13. BREMOND, J, et GELEDAN, A, Dictionnaire des Sciences Economiques et
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17. CAPUL, J.Y, et GARNIER, O., Dictionnaire d’Economie et des Sciences
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18. CAPUL, J.Y, et GARNIER, O., Dictionnaire d’Economie et des Sciences
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II.DOCUMENTS OFFICIELS
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2. AUBERTIN C., CARON A., VIVIEN D., Convention d’environnement global:
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9. François, pape). Loué sois-tu : lettre encyclique Laudato Si’ sur la sauvegarde
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10. Létourneau, Alain Gouvernance et développement durable : des enjeux éthiques
sous-jacents, conférence organisée par la Fondation Ostad Elahi et l‟Institut du
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11. Lundvall, Bengt-Åke National Systems of Innovation : Towards a Theory of
Innovation and Interactive Learning, Londres, Pinter,1992.
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13. Nations Unies, Objectifs du Millénaire pour le Développement, Rapport 2015,
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14. Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises Développement
durable et entreprises : un défi pour les managers ,2004.
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2. AGARWAL A., Pour un juste calcul des responsabilités, La Recherche, vol.
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3. Akrich, M., M. Callon et B. Latour (s.d.). « À quoi tient le succès des
innovations ? 1 : L‟art de l‟intéressement ; 2 : Le choix des porte-parole »,
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4. BERIOT L., La Charte pour le développement durable, Seize principes pour un
nouveau modèle économique, Futuribles, n° 163, mars 1992, p. 66-75.
5. BESSIS S., Patience la terre, ENDA-Vivre autrement, numéro
6. Callon, Michel « Éléments pour une sociologie de la traduction : la
domestication des coquilles Saint-Jacques et des marins-pêcheurs dans la baie
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7. CANS R., Deux ans après le sommet de Rio, Le développement durable reste
en pointillé, Le Monde, 12 et 13 juin 1994.
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8. CANS R., En dix ans, l’Allemagne veut réduire de 25% l’émission de gaz
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9. CANS R., Pour protéger la couche d’ozone, l’usage d’un gaz pesticide, le
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10. Carnet de voyage pour un Agenda du XXI° siècle, Macunaïma, Bordeaux, n° 8,
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11. CHESNEAUX J., Les ONG, ferment d’une société civile mondiale?,
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12. DESSUS B., Le pire n’est jamais sûr, Entretien avec Alternatives économiques,
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oeuvre 2007
14. FARDEAU J.M., La galaxie des ONG, Alternatives économiques, Hors série,
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15. FAUCON M. (représentant des ONG françaises de développement et de
solidarité internationale auprès de l‟ONU), L’enjeu des ONG à Copenhague: Le
social doit commander l’économique, Peuples en marche, n° 101,
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1994 janvier 1995.
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Populations et développements : une approche globale et systémique. Louvain-
la-Neuve/Paris : Academia-Bruylant/L‟Harmattan, 1999. p. 199-230
18. HARRIBEY J.M., La terre au sommet, Sud-Ouest-Dimanche, 10 mai 1992.
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21. Haudeville, Bernard et Christian Le Bas « L‟innovation frugale : une nouvelle
opportunité pour les économies en développement ? » Mondes en
développement, no 173, 2016.p p. 11‑28.
22. Haudeville, Bernard et Christian Le Bas « L‟innovation frugale : une nouvelle
opportunité pour les économies en développement ? » Mondes en
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23. KESSLER D., Il faut passer d’une économie axée sur le secteur public et social
à une économie fondée sur le secteur productif, Entretien avec Le Monde, 14
février 1996, propos recueillis par A. Faujas.
24. Laurens, Patricia et Christian Le Bas « L‟innovation inverse : clarification
conceptuelle et essai d‟évaluation quantitative
188
INTRODUCTION ................................................................................................................ 1
CHAP. I. LE SOUS DEVELOPPEMENT ................................................................................... 4
SECTION1. LES DIFFÉRENTES APPELLATIONS ET LA DÉFINITION DU SOUS-DÉVELOPPEMENT........................... 4
1.2. Définition du sous- développement ............................................................................. 5
1.3. Les causes du sous-développement. ............................................................................ 8
SECTION2. LES CARACTÉRISTIQUES DES PED ................................................................................... 12
2.1. Des structures économiques et sociales désarticulées .............................................. 12
2.2. Une forte croissance démographique ........................................................................ 13
2.3. Une faible insertion dans le commerce international ................................................ 13
2.4. La pauvreté et l’insatisfaction des besoins fondamentaux ........................................ 14
2.5. Le dualisme, l’inarticulation et les distorsions ........................................................... 15
2.6. Les inégalités .............................................................................................................. 17
SECTION3.LA CLASSIFICATION DES PAYS SOUS DEVELOPPÉS ................................................................. 19
3.1. Le classement selon la mesure par le PNB/habitant .................................................. 19
3.2.Le classement par les indicateurs de développement ................................................ 19
SECTION4.LA DIVERSITÉ DES PED ................................................................................................. 20
4.1. Des caractéristiques socio-économiques différentes ................................................. 21
4.2 Une insertion opposée dans le commerce international ............................................ 22
SECTION 5. LES THEORIES DU SOUS-DÉVELOPPEMENT........................................................................ 22
5.1 Le sous-développement comme retard : les théories libérales ................................... 22
5.2 .Le sous-développement comme phénomène auto-entretenu : la théorie de nurske et
l’analyse tiers-mondiste .................................................................................................... 25
5.3. Les structure des PED comme obstacles à leur développement ................................ 26
4.3 Le sous-développement comme conséquence de l’impérialisme : les analyses néo
marxistes ........................................................................................................................... 28
CHAPII.LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ..................................................................... 31
SECTION1 DÉFINITION ET INDICATEURS ET DE DÉVELOPPEMENT .......................................................... 31
1.2. Indicateurs de développement économique .............................................................. 32
SECTION2. LES IMPERATIFS DE DÉVELOPPEMENT ............................................................................. 34
2.1.LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ................................................................................................ 34
2.1.1.2. La mesure de la croissance .................................................................................. 35
2.1.2. Les Sortes de croissance Economique ..................................................................... 36
2.1.3. Les sources de la croissance .................................................................................... 38
2.2 .LE COMMERCE INTERNATIONAL ET LES TERMES DE L’ÉCHANGE ...................................................... 40
2.2 .1.Le commerce international ..................................................................................... 40
2.2.2.2. Les trois catégories d’acteurs du commerce international ................................. 44
2.2.2. Les termes de l’échange .......................................................................................... 45
193