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ODF:Odontologie Pediatrique
ODF:Odontologie Pediatrique
Orthopédie dento-faciale
Odontologie pédiatrique
Collection Internat en Odontologie
Orthopédie dento-faciale
Odontologie pédiatrique
Sous la Direction de
Avec la collaboration de
Elisabeth DURSUN
Claire-Hélène MAIRE
Larissa MEYER
3e tirage
MALOINE
www.maloine.fr
2014
Chez le même éditeur
Anatomie dentaire -Application à la pratique de la chirurgie dentaire-, par Woelfel J.B., Scheid
R.C.
Microbiologie en odonto-stomatologie, par Chardin H., Barsotti O., B onna ure- Ma ll et M.
Urgences au cabinet dentaire, par Grubwieser G.J.. Baubin M.A., Strobl H.J., Zangerle R.B.
Dorosz, Guide pratique des médicaments 2014, 33è édition, par Vital Durand O., Le Jeunne C.
et coll.
L'essentiel en anatomie, par Kamina P.
Guide pratique des analyses médicales, par Dieusaert P.
Examens de laboratoire, par Fiacre A, Plouvier E., Vincenot A
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 2• et 3• alinéas, d'une
pa rt, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans le but d'exemple
ou d' illustration, toute rep résentation ou reproduction intégrale ou pa rtielle, faite sans le consentement
de l'auteur ou de ses ayants d roit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4 du Code de la propriété
intellectuelle).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefa
çon sanctionnée par les a rticles L. 335-2 et suivants du CPI.
Tous d roits de reproduction, d'a da ptation et de traduction réservés pour tous pays.
Imprimé en Espagne
Liste des auteurs
Avec la collaboration :
Orthopédie Dento-Faciale :
- Dr Claire-Hélène MAIRE : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien Interne des Hôpitaux de
Paris, Certificat d' É tudes Cliniques Spéciales - Mention Orthodontie 4ème année (Université Paris
Diderot)
- Dr Larissa M EYER : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien Interne des Hôpitaux de Paris,
Certificat d' É tudes Cliniques Spéciales - Mention Orthodontie 3ème année (Université Paris
Diderot)
Odontologie Pédiatrique :
- Dr Elisabeth DURSUN : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien I nterne des Hôpitaux de Paris,
Maître de Conférences des Universités - Praticien H ospitalier, département d'Odontologie
Pédiatrique (Université Paris Descartes)
V
Préface
Il est vrai, que contrairement aux DESODF et DESCO où les compétences acquises dans des
domaines très ciblés semblent évidentes, le périmètre de compétences de la spécialisation en
M B D peut paraître beaucoup plus flou car il est très vaste. Il est bien évident que chaque praticien
spécialiste en M B D ne pourra acquérir toutes les compétences. C'est pourquoi, dans nos Facultés
et nos services nous nous attachons et en accord avec la maquette nationale, d'orienter les internes
vers des parcours personnalisés, qui permettront une offre globale de soins. Ces spécialistes en
M B D seront capables seuls ou en équipe (avec les autres DES) de prendre en charge tout type de
pathologie bucco-dentaire, des plus simples aux plus complexes, des moins spécifiques aux plus
spécifiques. Ceci explique que le DESMDB qui a été pour longtemps affublé de « troisième filière »
trouve tout son sens et est essentiel à notre profession.
Dans cette collection en trois volumes sur l'internat en Odontologie, les auteurs se sont attachés
à rendre les ouvrages pratiques pour la préparation et la réussite au concours de l'internat en
Odontologie, mais également à la réussite du deuxième cycle des études odontologiques qui a une
finalité très clinique. Ces outils serviront également de référence aux internes de tous les DES en
formation, mais aussi dans la pratique quotidienne des futurs chirurgiens-dentistes.
Cette collection est organisée par grandes thématiques (volume orthopédie <lento-faciale -
odontologie pédiatrique, volume médecine orale et chirurgie orale - parodontologie et volume
odontologie conservatrice, endodontie - prothèses) et par items. Réalisés de manières claires et
concises, ces items sont traités dans l'esprit du concours.
Je remercie tous les auteurs pour ce travail important et essentiel dans l'actualisatio n des
connaissances en fonction des nouvelles données acquises de la science. Ces trois volumes seront,
j'en suis persuadé, des références du moment. Il ne faut pas oublier, et cela n'est pas faute de le
répéter à tous nos étudiants, qu'au-delà des examens ou des concours nous avons des patients
à soigner et que nous nous devons toujours de proposer la thérapeutique la meilleure et la plus
adaptée en fonction des connaissances actuelles.
vii
Introduction
Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que vous vous apprêtez à préparer I'lnternat en
Odontologie et nous vous en félicitons. Lorsque nous avons passé l'internat, celui-ci était non
qualifiant et intéressait peu de candidats. Aujourd'hui, l'étudiant qui voudra exercer la chirurgie
orale ou l'orthopédie dento-faciale n'aura plus d'autre choix que de préparer ce concours. Enfin,
ceux qui souhaitent évoluer en milieu hospitalier, hospitalo-universitaire ou approfondir leurs
compétences cliniques peuvent suivre la voie de la médecine bucco-dentaire.
A l'époque (pas si lointaine !), il n'existait pas d'ouvrage ou de collection dédiée à l'internat en
Odontologie. Nous avons passé beaucoup trop de temps (précieux) à chercher des documents en
bibliothèques. Il s'agissait le plus souvent de volumineux traités ou d'articles en langue anglaise,
finalement peu adaptés à la préparation au concours qui exige certes de solides connaissances
de l'ensemble du programme, mais aussi une acquisition structurée et une vivacité d'esprit pour
répondre aux questions posées en plaçant un maximum de mots clés, dans un laps de temps
limité. Nous nous sommes donc astreints à résumer ces articles, rédiger des plans détaillés et
mettre en avant ces mots clés sur des fiches afin d'être paré pour ce type d'épreuves.
Cette collection comprend 3 tomes : un tome odontologie pédiatrique et orthopédie dento
faciale ; un tome parodontologie, médecine orale et chirurgie orale ; un tome odontologie
conservatrice, endodontie et prothèses. Ils n'ont pas la prétention de remplacer vos
enseignements ni vos lectures. Ils sont là pour les compléter et surtout vous aider à raisonner et
à en faire la synthèse, le plus efficacement possible. Ces tomes ont été réalisés en se basant sur
les items exacts du programme de I'Internat en Odontologie et dans l'état d'esprit du concours et
du futur interne. Vous y retrouverez des mots clés (souvent en gras), des plans détaillés avec un
raisonnement de chaque item par « tiroirs » qui permet de ne rien oublier sur une copie de
concours où chaque demi-point compte.
Ce travail a exclusivement été rédigé par des internes en fonction et anciens internes,
aujourd'hui AHU, anciens AHU ou MCU-PH (que je remercie sincèrement, compte tenu de
l'importance du travail engendré en plus de leurs activités hospitalière, universitaire, de
recherche ou libérale) et de chaque spécialité ou domaine de compétence (chirurgie orale,
parodontologie, odontologie pédiatrique, orthopédie dento-faciale, odontologie conservatrice,
endodontie et prothèses) de façon à ce que la rédaction puisse rester dans l'état d'esprit du
concours.
Nous avons essayé autant que possible de mettre en avant les recommandations les plus
récentes dans chacune des disciplines. Ce sont ces consensus qui seront recherchés par vos
correcteurs lors de l'examen.
Nous espérons que ce travail répondra à vos attentes et constituera une aide précieuse pour
votre préparation et vos révisions.
Nous vous souhaitons bonne chance !
Pour les auteurs, Nicolas DAVIDO
ix
Table des Matières
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ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE 1
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ODONTOLOGIE PEDIATRIQUE 128
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xii
Abréviations dans les items d'Orthopédie dento-faciale
xiii
Abréviations dans les items d'Odontologie pédiatrique
XV
Orthopédie Dento-Faciale
ORTHOPÉDIE DENTO-FACIALE
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1
ITEM 27 Croissance cranio-faciale
la croissance est un processus biologique quantitatif, qui se définit par « l'augmen tation des
dimensions de l'ensemble d'un corps organisé ou de l'une ou l'autre de ses parties » (dictionnaire
SFODF). li est indispensable de connaître les phénomènes de croissance cranio-faciale, car ils
interviennent dans les traitements ODF dès qu 'ils s'adressent aux jeunes patients.
• La base du crâne qui s épare l'étage céphalique de l'étage facial, se développe à partir d'une
maquette cartilagineuse (le chondrocrâne), qui se transforme en tissu osseux par
ossification enchondrale.
• La voûte du crâne ( desmocrâne) se forme par ossification membraneuse.
• La face (viscérocrâne) se forme par ossification mixte, à prédominance membraneuse.
2
ITEM 27 Croissance cranio-faciale
3
ITEM 27 Croissance cranio-faciale
� A 6-7 ans, toutes les synchondroses de la partie antérieure de la base du crâne sont fermées,
ce qui permet d'identifier des zones stables pour la réalisation de superpositions.
� Seule la suture sphéno-occipitale reste active j usqu'à l'âge adulte : la base du crâne
postérieure s'allonge et s'abaisse jusqu'à l'âge adulte.
- La face obéit pour une part importante à l'expression des fonctions oro-faciales qui
soutiennent et guident son développement dans les trois sens de l'espace.
- La croissance de la face est également guidée par l'orientation de la base du crâne (angle
basi-crânien), et par la croissance de la synchondrose sphéno-occipitale.
- Croissance transversale : assurée par les sutures sagittales (ex : suture intermaxillaire)
- Croissance verticale et antéro-postérieure vers le bas et l'avant par l'action des sutures
obliques (ex : suture zygomatico-maxillaire)
- La croissance suturale de la fa ce supérieure est guidée par l'environnement +++ :
• La poussée du septum nasal (cartilagineux, qui dérive du chondrocrâne) propulse les os
propres du nez et la partie basse des os frontaux, et tracte le maxillaire vers le bas et l'avant
4
ITEM 27 Croissance cranio-faciale
• Les fo n ctions, et plus particulièrement la fonction lingual e, j ouent un rôle confo rmat eu r
dans la morphologie du palais en exerçant des forces qui stimulent la croissance suturale.
- Croissance v erti cal e+++ avec notamment la croissan ce alvéolai re qui suit l'évolution des
germes dentaires. Dans le sens vertical, la croissance par remodelage s'additionn e à la
croissance suturale.
- Croissance transversale : apposition face postérieure et face externe du maxillaire
- Croissance antéro-postérieure : importante zone de réso rption au niv eau du point A. Dans le
sens sagittal, la croissance par remodelage s'oppos eà la croissance suturale.
- Elle est très minoritaire. La sutu re symphysai re qui permet un développement dans le sens
transversal se ferme à l'âge de 1 an.
5
ITEM 27 Croissance cranio-faciale
3. CONCLUSION
4. A RETENIR
5. REFERENCES
- AKNI N JJ, Croissance générale de l'enfant, Encycl M ed Chir, O rthopédie <lento-faciale, Elsevier,
2 3-450-A- 10, 2008
- BASSIGNY F, Manuel d'orthopédie dento-faciale, MASSON 1 983
- BJôRK A, Prediction of mandibular growth rotation, American Journal O rthodonties, 1 969
- DELAIRE J., Introduction à l'étude de la croissance du squelette facial in C HATEAU M. O rthopédie
Dento-Faciale. Bases scientifiques. Tome 1. Editions CdP 1993
- SFODF, Dictionnaire d'orthognathodontie. 2 0 1 2.
6
ITE M 28 Bilan orthodontique : Examens cliniques et complémentaires
le bilan orthodontique constitue une étape incontournable de la prise en charge en ODF. Il doit
être systématique, minutieux et complet. Il comporte des éléments issus de /'observation clinique,
une anamnèse complète, des moulages d'études ainsi que des documents radiographiques et
photographiques. Il est l'élément de référence qui prend acte de la situation initiale du patient. Il
constitue une base pour /'élaboration du diagnostic et du plan de traitement
le dossier orthodontique a une valeur médico-légale. les éléments qui le composent doivent
être conservés.
}il- Photos
}il- Modèles d'étude
}il- Bilan radiographique de première intention : panoramique, téléradiographie de profil, bilan
long-cône rétro-incisif
}il- Anamnèse complète
1. INTERROGA TOIRE
- M otif de consultation
- Etat de santé général
- Habitudes alimentaires, addictions (tabac ... )
- Age
- Recherche de parafonctions
- Antécédents dentaires et o rthodontiques
- M otivatio n du patient (et de ses parents si c'est un enfant)
2. EXAMEN CLINIQUE
7
ITEM 28 Bilan orthodontique : Examens cliniques et complémentaires
2.2.2. lntra-arcade
2.2.3. Inter-arcades
2.2.3. 1. Statique
- Dans le sens t ransv ersal : correspondance des milieux inter-incisifs, recherche d'une
dysharmonie du sens transversal : occlusion « en bout à bout cuspidien » voire « croisée » ou, au
contraire, occlusion « en ciseaux », encore appelée syndrome de B rodie.
8
ITEM 28 Bilan orthodontique : Examens cliniques et com plémenta i res
2.2.3.2. Cinétique
2.3.2.1. Ventilation
2.3.2.2. Déglutition
- Matu re : arcades en occlusion, la pointe de la langue appuyée sur la papille rétro-incisive, sans
contraction des m uscles orbiculaire des lèvres et mentonniers.
- Atypi qu e : contraction des muscles labiaux et jugaux et interposition de la langue entre les
arcades en inocclusion. Considérée comme dysfonctionnelle après 7 ans
- Rechercher les signes de déglutitio n atypique : activité labiale et m entonnière, position
linguale . . .
9
ITEM 28 Bilan orthodontique : Examens cliniques et complémentaires
2.3.2.3. Phonation
- Recherche d'une int erposition ou d'un e pulsion lingual e (normalement, pas d'interposition
linguale entre les arcades)
- Etudier la prononciation des dentales et des palatines DTLN (« dînette », « tartine », « le
lait » . . . ) pendant laquelle la langue doit être en contact avec la papille rétro-incisive sans contact
dentaire
- Etudier la prononciation des sifflantes et des chuintantes (« chien », « chat » . . . ) pendant
laquelle la langue ne doit pas s'interposer dans les secteurs latéraux
- Etudier le comportement des lèvres lors de la prononciation de certains phonèmes
« mamama », « ve »
2.3.2.4. Mastication
3. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
10
ITEM 28 Bilan orthodontique : Examens cliniques et complémenta i res
4. CONCLUSION
5. A RETENIR
11
ITEM 28 Bilan orthodontique : Examens cliniques et complémentaires
6. REFERENCES
12
ITEM 29 Imagerie en ODF
l'imagerie est « l'ensemble des techniques physiques permettant d'obtenir une image
interprétable du point de vue médical, d'un organe ou d'une région anatomique » (dictionnaire
SFODF). En ODF, /'imagerie est principalement représentée par la radiographie. Cet examen qui
repose sur l'utilisation de rayons X permet de visualiser la partie interne d'un corps.
la radiographie est un examen complémentaire et ne peut être réalisée qu 'après avoir procédé
à /'interrogatoire et à l'examen clinique du patient. Il ne faut pas oublier les risques potentiels liés à
l'utilisation des rayonnements ionisants. les directives européennes de radioprotection
conduisent le praticien à une double obligation : la justification des actes, et l'optimisation des
pratiques. la dose délivrée au patient doit être la plus faible possible, tout en restant compatible
avec l'objectif médical recherché : c'est le principe ALARA (As low As Reasonably Achievable).
les examens à notre disposition en ODF sont représentés principalement par la radiographie
conventionnelle (image de projection : 2D) et l'imagerie tridimensionnelle.
1. RADIOGRAPHIE PANORAMIQUE
1.1. Principes
1.2. Intérêts
1.3. Limites
13
ITEM 29 Imagerie en ODF
2. TELERADIOGRAPHIES
2.1. Principes
- M éthode d'explo ration e xt rao rale du massif crânio-facial, dont le principe est d'augmenter la
distance entre le foyer et l'objet (étymologiquement : télé = loin) . L'éloignement entre le foyer
et film (4 mètres) permet de diminuer le taux d'agrandissement. On obtient ainsi une image aux
dimensions quasi égales à l'élément radiographié, ce qui permet la réalisation de mesures.
L'utilisation d'un céphalostat pour maintenir et orienter la tête permet la standa rdisation des
clichés. Cet examen présente l'avantage d'être peu irradiant (2 à 3 µSv par cliché).
2.2. Limites
- La téléradiographie donne une image de p roj e ction sur un seul plan d'un objet en trois
dimensions. La superposition des structures rend parfois difficile l'interprétation des images.
- Cette radiographie fait partie du dossier orthodontique standard. Elle permet de visualiser les
dysmorphoses dans le sens antéro-postérieur et vertical.
2.2. 1 . 1 . Intérêts
- Analyse de la morphologie de la base et de la voûte du crâne ainsi que des ve rtèb res
ce rvi cales, à la recherche d'éventuelles anomalies (image de dédoublement du fond de la selle
turcique, craniosténoses, impression basilaire, fusion de C 1 -C2 ...), et analyse de la postu re
céphali que. Cet examen est l'une des premières radiographies du crâne réalisée chez le jeune :
le dépistage des anomalies crânio- ra chidiennes est capitale.
- Analyse de la perméabilité des voies aé riennes supé rieu res : volume des tonsilles
pharyngiennes et palatines, position de la langue. Analyse des volumes sinusiens (sinus
maxillaire, frontal, sphénoïdal). Observation de l'o cclusion labiale.
- Evaluation de la situation du patient sur sa cou rbe de croissan ce grâce au stade de
maturation des vertèbres cervicales (Baccetti et al.)
- Aide précieuse dans le diagnosti c ODF : analyse squelettique, dentaire et esthétique dans les
sens antéro-postérieur et vertical. La réalisation d'analyses céphalomét ri ques permet de
préciser le diagnostic :
• Analyses typologi ques (Bjôrk ...) L'analyse de Bjôrk permet de déterminer le schéma de
croissance du patient : rotation antérieure ou postérieure.
• Analyses dimensionnelles (Tweed, Ricketts, Steiner, Downs ... ) Elles reposent sur le tracé de
points et lignes de référence, qui permettent la réalisation de mesures métriques et
angulaires. Celles-ci sont ensuite comparées à des normes qui sont le plus souvent issues de
valeurs moyennes statistiques.
• Analyses st ru ctu rales et a rchite ctu rales (Delaire) L'analyse de Delaire cherche à étudier
l'origine des déséquilibres au niveau des structures crâniennes et faciales, par la réalisation
d'une constructio n où le patient est sa propre référence.
-* La téléradiographie de profil a une vocation diagnosti que, mais aussi p ronosti que (indices
de difficulté, Visualisation des Objectifs de Traitement ... ). Elle est une aide dans la dé cision
thé rapeuti que. E nfin, la reproductibilité des clichés permet de les comparer entre eux, on peut
alors suivre la croissance et le déroulement du traitement grâce à la réalisation de
supe rpositions.
14
ITEM 29 I m agerie en ODF
- Elle permet de visualiser les dysmorphoses dans le sens frontal et vertical. Elle peut être
indiquée devant une asymét ri e fa cial e et/ou des anomalies du s ens t ransv ersal.
2.2.2.1. Intérêts
3.1. Principes
- Les rétroalvéolaires sont des télé radiog raphi es int ra-bu ccal es. Elles sont idéalement
réalisées selon la technique des plans parallèles, à l'aide d'un angulateu r.
3.3. Limites
4. RADIOGRAPHIE OCCLUSALE
- La radiographie occlusale est un cliché intraoral qui peut être utilisé dans la localisation des
d ents in clus es et des élém ents su rnumé rai res. Les orientations o rtho-o cclusal e (de
15
ITEM 29 Imagerie en ODF
5.1. Principes
- L'imagerie en coupe a été initialement représentée par la tomographie, puis par le s cann er à
rayons X (tomodensitométrie), qui est la référence en imagerie sectionnelle. Désormais, nous
pouvons avoir recours à une technique plus récente : le con e b eam (tomographie volumique à
faisceau conique). Il en existe deux types : ceux qui permettent une exploration complète des
arcades voire du massif facial (grand champ), et ceux qui se limitent à une exploration
sectorielle (champ réduit).
- L'imagerie 3D permet de lo calis er très précisément les d ents in clus es. de clarifier leurs
rapports anatomiques avec les structures voisines et notamment les dents adjacentes, en
mettant en évidence d'éventuelles résorptions radi culair es. Elle permet également de localiser
les obstacles (élém ents surnumérair es), d'évaluer précisément la morphologi e de la dent
incluse, la taille du follicule, mais aussi de détecter une ankylos e. Cet examen est utile dans la
détermination de la voi e d'abord chirurgi cal e, et de la dir ection d e tra ction orthodontique
qui permettra de ne pas aggraver les contacts avec les dents adjacentes.
- L'imagerie 3D présente un intérêt dans le cadre des dysmorphos es crânio-fa cial es
(asymétries faciales, fentes, syndromes ... ). Il existe une analyse céphalométrique
tridimensionnelle (analyse de Treil). L'imagerie sectionnelle peut être également indiquée dans
l'étude des altérations structurelles des ATM (atteintes traumatiques, dégénératives ... ) . Enfin,
La 3 D peut être une aide dans le choix du positionnement des minivis d'ancrage.
� I l faut toujours utiliser l e plus p etit champ d'a cquisition compatible avec la recherche
diagnostique. Par exemple, dans le cas où une seule dent serait en situation d'inclusion, on
comprend alors l'intérêt du con e b eam s ectori el qui a une excellente résolution, tout en étant
moins irradiant
16
ITEM 29 Imagerie en ODF
� Dans un futu rproche, le protocole d'imagerie ODF évoluera peut-être vers un cli ché uniqu e:
le cone beam grand champ (protocole décrit par Cavézian et Pasquet). A partir de celui-ci, il est
alors possible de reconstituer une panoramique, des téléradiographies de profil, de face, et des
reconstitutions tridimensionnelles. Les informations fournies par ce cliché remplacent
également le bilan rétroalvéolaire complet.
5.4. Limites
- Ces examens sectionnels présentent tout de même une dos e d'i rradiation plus importante
que l'imagerie conventionnelle (scanner du crâne : 400 à 1000 µSv / cone beam grand champ :
70 à 550 µSv / petit champ 5-500 µSv : il existe une grande va riabilité entre les machines, et en
fonction des paramétrages d'un même appareil.) Aujourd'hui, la prescription de ces examens
doit rester limité e au x cas où un exam en cliniqu e app rofondi et un e explo ration
radiog raphiqu e d e p remiè re int ention n e s'avè rent pas suffisants.
- Il est indispensable de savoi r int erp rét er l' ens embl e du volum e exposé, et pas seulement le
champ <lento-maxillaire. Attention donc au scanner et au cone beam grand champ, car une
pathologie non décelée sur une radiographie (par exemple une anomalie crânienne) met en
cause la responsabilité du p res cript eu r et du réalisat eu r.
6.1. Photographie
- Cet examen présente un intérêt dans le diagnostic des pathologies de !'ATM, car elle permet de
visualiser le disqu e a rti culai re (morphologie, position par rapport au condyle en bouche
ouverte / bouche fermée). Cet examen n'est indiqué que si les observations cliniques sont
incohérentes ou difficilement interprétables, et que le doute diagnostique persiste même après
examen a xiog raphiqu e.
- Cette radiographie permet d'évaluer l'âg e oss eu x, par l'analyse de la maturation des os de la
main et du poignet, et donc de situer le patient sur sa cou rb e d e croissan ce. Son indication est
exceptionn ell e, car ces informations peuvent être obtenues par l'observation de la maturation
des vertèbres cervicales (Baccetti) sur la téléradiographie de profil, qui est souvent prescrite en
1 ère intention dans les traitements d'ODF.
- Il permet de réaliser une emp reint e optiqu e grâce à une caméra et un balayage laser. Cette
technique non invasive permet d'obtenir des modèl es numé riqu es, qui remplaceront
certainement les modèles en plâtre traditionnels dans un futur proche. Cette technique présente
un intérêt dans la réalisation de s et-up vi rtu els, dans les procédures de collag e indi rect, mais
aussi dans la confection de gouttiè res d'align em ent et de b ra ck ets linguau x individualisés.
17
ITEM 29 Imagerie en ODF
7. CONCLUSION
8. A RETENIR
- Respect des grands principes de radioprotection : justification des actes, Optimisation des
pratiques. Evaluation du rapport bénéfice / risque potentiel.
- Radiographie : examen complémentaire, qui ne peut se substituer à /'anamnèse et à l'examen
clinique du patient. les examens ne doivent pas être systématisés, mais au contraire appuyés
sur une nécessité diagnostique ou thérapeutique : individualisation des prescriptions.
- Responsabilité du praticien dans la prescription d'examens radiographiques, et dans
l'interprétation de /'ensemble du volume exposé.
9. REFERENCES
- BOI LEAU MJ, BAZERT C, DELBOS Y, ROUAS P. Approche diagnostique. ln : BOI LEAU MJ Orthodontie de
l'enfant et du jeune adulte, Principes et moyens thérapeutiques. Tome 1. Elsevier Masson SAS
2011.
- CAVEZIAN R, PASQUET G Imagerie et orthopédie dento-faciale : évolution, présent et avenir. Orthod
Fr 2 008; 79 : 3 - 1 2
- FELIZARDO R, THOMAS A, FOUCART JM. Techniques radiographiques utiles e n orthodontie. O rthod
Fr 2 0 1 2; 83 : 1 1-2 2 .
- FOUCART JM, FELIZARDO R., PIZELLE C . l a radioprotection en orthodontie : données utiles. Orthod
Fr 2 0 1 2; 83:3-10.
- FOUCART JM, FELIZARDO R., PIZELLE C., BOURRIAU J. Indications des examens radiologiques en
orthopédie dento-faciale. Orthod Fr 2 0 1 2 ; 83: 59-72.
- SFODF, Dictionnaire d'orthognathodontie. 2 0 1 2 .
18
ITEM 30 Les malocclusions de classe 1
1. DEFINITION
- Class e 1 d'Angl e
• Elle caractérise les rapports entretenus par les pr emièr es molair es en vu ev estibulair e.
• La pointe de la cuspid e mésio-v estibulair e de la pr emièr e molair e ma xillair e entre en
occlusion avec le sillon v estibulair ede la pr emièr e molair e mandibulair e.
• Décalage mésial des dents mandibulaires d'une demi-cuspide par rapport à leurs
antagonistes maxillaires
- Class e 1 canin e
• Etablie en vue vestibulaire
• Situation dans laquelle la point e d e la canin e ma xillair e se projette au niveau de l' espa ce
int er-d entair e entr e la canin e et la pr emièr eprémolair e mandibulaire
- Class e 1 d e Ballard
- Déterminée grâce à une téléradiographi ed e profil, lors de l'examen céphalométrique
- Situation dans laquelle le maxillaire et la mandibule entretiennent des relations harmonieuses
sans dé calag e dans l e s ens sagittal.
- Analys e d e Tw eed : La classe de Ballard est donnée par l'angle ANB. En classe 1, ANB = 2° +/-
20.
- Analys e d e Ri ck etts : Le décalage squelettique est donné par la conv exité fa cial e, c'est à dire
par la distance du point A à la ligne reliant le point Nasion au point Pogonion. En Classe 1 : [dist.
A- (Na-Pog) ] = 3mm +/- 2 mm à l'âg ed e 9 ans.
- Selon les forces exercées par les tissus mous environnants, la classe 1 DOM pourra avoir
différentes manifestations cliniques :
• En combr em ent avec possible situation des canines en infra-mésio-position
• Proalvéoli e pouvant entrainer une inocclusion labiale au repos
19
ITEM 30 Les ma locclusions de classe 1
- Diastèmes
3.1. Alvéole-dentaires
- Endoalvéolie / Exoalvéolie
- Symétrique ou asymétrique
3.2. Squelettiques
- Endognathie maxillaire
- Exognathie maxillaire (syndrome de B rodie)
4.1. Béance
4.2. Supraclusion
- Dents surnuméraires
- Agénési es :
• Isolées
• Multiples : hypodonti e (2 à 6 dents permanentes absentes, hors 3èmes molaires) ou
oligodonti e (plus de 6 dents permanentes absentes, hors 3 èmes molaires)
20
ITE M 30 Les malocclusions de classe 1
6. CONCLUSION
La classe l correspond à un objectif de traitement, mais elle ne saurait à elle-seule être garante
d'une occlusion fonctionnelle satisfaisan te et d'une harmonie faciale. De nombreuses malocclusions
peuvent exister en présence d'une classe /, notamment les malocclusions touchant le sens vertical,
le sens transversal, ou encore les malocclusions liées à des dysharmonies dento-maxillaires.
Toute la difficulté du traitement des malocclusions de classe l réside dans le main tien de la classe l
durant toute la durée du traitement orthodontique. Pour ce faire, il sera primordial de se prémunir
de toute perte d'ancrage ou de faire en sorte que celle-ci soit simultanée et cohérente au niveau des
deux arcades.
7. A RETENIR
8. REFERENCES
21
ITEM 31 Les malocclusions de classe I l
1. DEFINITIONS
1 . 1 . La classe I l dentaire
- La class e Il d'Angl e: situation dans laquelle la première molaire mandibulaire se trouve dans
une situation distale à celle qu'elle occupe en classe 1 d'Angle.
- On parle de class e Il complèt e lorsque le décalage de classe II correspond à une cuspide. La
cuspide disto-v estibulai re de la première molaire maxillaire entre en occlusion avec le sillon
v estibulai re de la première molaire mandibulaire. Les premières molaires sont alors calées
dans une situation stable et satisfaisante sur le plan fonctionnel.
- La class e Il thé rap eutiqu e correspond à une occlusion présentant à la fois les premières
molaires en situation de class e Il complèt e et les canines en class e 1. Elle correspond à un
objectif de traitement dans la prise en charge des classes II avec avulsion de deux prémolaires
maxillaires. Dans les traitements d'agénésies d'incisives latérales maxillaires par fermeture des
espaces, l'occlusion de fin de traitement correspond à une classe II thérapeutique dont les
canines se trouvent en classe I l .
- Lorsqu'un décalage squelettique de classe I I apparaît durant la croissance, les arcades peuvent
ou non s'adapter à leur environnement en réalisant des compensations dento-alvéolaires. Il
existe plusieurs formes cliniques décrites pour la classe I I :
22
ITE M 31 Les malocclusions de classe I l
- Excès de Su rplomb
- V estibulo-v ersion d es in cisiv es ma xillai res
- I nterposition possible de la lèvre inférieure derrière les incisives maxillaires
- Facteurs fonctionnels +++ (ex : v entilation o ral e, su ccion digital e, i nterposition labiale)
- Avec une classe 1 1 . 1, le risque de t raumatism e, de fractures des incisives maxillaires est
majoré. De plus, certaines formes cliniques (hyperdivergence, rétromandibulie, ventilation
orale), sont le terrain de SAHOS (syndrome d'apnées hypopnées obstructives du sommeil).
- Sup ra clusion (avec parfois morsures palatines ou vestibulaires causées par les i ncisives)
- Linguo-v ersion d es in cisiv es ma xillai res (voire des canines)
- Arcades verrouillées
- Typologie plutôt hypodiv erg ent e, visage carré
- Profil sous nasal concave
- Stomion haut situé (sourire gingival)
- Facteurs fonctionnels +++ : mus culatu re fo rt e (élévateurs), lèvre inférieure fine et tonique,
langue positionnée « en crosse » (haute et distale), déglutition avec interposition linguale
latérale, mastication type « mastication/succion ».
- Au long terme, la classe 1 1.2 représente un risqu e pou r l e pa rodont e (morsures) et pour les
ATM (fortes contraintes articulaires).
- Normalisation des fonctions (ventilation +++), abandon des parafo nctions (habitudes de
succion non nutritives ...)
- Alimentation : tétée orthostatique chez le nourrisson, puis dans l'enfance favoriser la
mastication d'aliments durs.
23
ITEM 31 Les malocclusions de classe I l
- I ndications :
• Risque t raumatique sur les i ncisives maxillaires exposées
• Classes II d'origine fonctionnelle, sur une typologie faciale mésa ou hypodivergente
- M oyens : Edu cation fon ctionnelle et thé rapeutiques o rthopédiques
• Commencer par leve r les ve rrous o cclusau x dans le sens transversal et vertical (ex : quad
hélix, arc de base d'ingression ... )
• Appareils o rthopédiques de stimulation de la croissance mandibulaire (activateur,
hyperpropulseur) pour les cas de rétromandibulie
• Fo rces E xt ra-O rales et systèmes de re cul des molai res ma xillai res dans les cas de
promaxillie.
24
ITEM 31 Les malocclusions de classe I l
4.1. Classe 1 1, 1
5. CONCLUSION
6. A RETENIR
25
ITEM 31 Les malocclusions de classe I l
7. REFERENCES
26
ITEM 32 Les malocclusions de classe I l l
Les classes li/ sont des malocclusions du sens antéro-postérieur qui présentent une prévalence
moins importante que les malocclusions de classe Il ou de classe /. La classe li/ entraine un
préjudice esthétique, ainsi q u 'un déficit fonctionnel, autant par la perte de guide antérieur
que par /'engrènement molaire inefficace.
1. DEFINITIONS
- Class e III d'Angl e: En vue vestibulaire, situation dans laquelle la première molaire
mandibulaire se situe dans une position antérieure (mésiale) à celle de sa s ituation en classe 1
d'Angle.
- Inv ersé d'arti culé antéri eur
- Les classes I I I constituent un « syndrom e» (ensemble de symptômes)
- Classe I I I de Balard :
• Mesure dans l'analyse de Tweed : AN B < oc
• Mesure dans l'analyse de Ricketts : convexité faciale < lmm à 9 ans
- Origine du décalage :
• Insuffisan ce ma xillair e: SNA < szc (Tweed)
• E xcès mandibulair e: SNB > soc (Tweed)
• Insuffisance maxillaire associée à un excès mandibulaire (torts partagés).
- Au niveau exobuccal, on retrouve chez les classes I I I un profil plat voir e con cav e, un menton
proéminent, et des pomm ett es effa cé es (aplasie de la face supérieure).
- La classe I I I est fréquemment associée à des dysmorphoses dans les autres sens de l'espace,
liées à une posture basse de la langue :
• Transv ersal : Défaut de croissance transversale du maxillaire et/ou un excès mandibulaire
• V erti cal : Excès mandibulaire possible et/ou excès maxillaire par croissance de rattrapage
2. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
- Etiologie principalement fon ctionn ell e : ventilation buccale associée à une langue basse et
hypotonique.
27
ITEM 32 Les malocclusions de classe I l l
- Non con co rdan ce ent re l'OI M et l 'O RC : occlusion de classe I l l en OIM, et occlusion de classe 1
en relation centrée : p rogliss em ent mandibulai re (Attention, un proglissement peut venir
s'ajouter à une classe I l l squelettique et l'aggraver).
- Présence d'interférences ou prématurités dentaires
- Fréquent en d entu re mi xt e ou t empo rai re
- Avec la croissance, elle peut se transformer en une classe I l l squelettique vraie
- L'int erception de la classe I l l cinétique est vivement i ndiquée +++
3. PRISE EN CHARGE
- Dans la thérapeutique des classes I I I, la clé du succès est la p ré co cité de la prise en charge.
- Dans tous l es cas : Rétablir un environnement fon ctionn el favorable à une expression
optimale de la croissance et des phénomènes de dentition (arrêt des parafonctions,
établissement d'une ventilation nasale, et rééducation de la posture et de la fonction linguale).
- Class e III d'o rigin e cinétiqu e : m eulag es sél ectifs des dents t empo rai res (canines +++)
pour lever les interférences occlusales en vue de rétablir une cohérence entre l'OIM et l'ORC.
- Class e III pa r insuffisan ce ma xillai re : masque de Delaire
- Class e III pa r excès mandibulai re : possibilités de traitement par fronde mentonnière
(controversée du fait des contraintes exercées sur les ATM), sinon abstention, surveillance de la
croissance. Examen de la fratrie et des parents pour une évaluation de la part génétique de la
prognathie mandibulaire.
Les classes I l l par excès mandibulaire seul sont rares chez l'enfant, il y a souvent insuffisance
maxillaire associée et donc possibilité d'avoir recours au masque de Delaire.
- E xpansion t ransv ersal e ma xillai re o rthopédiqu e si insuffisance transversale associée
- Info rmation d es pa rents du caractère récidivant de la classe I l l.
28
ITEM 32 Les malocclusions de classe I l l
4. CONTENTION
29
ITEM 32 Les malocclusions de classe I l l
5. CONCLUSION
la classe Ill est, dans la majorité des cas, une malocclusion tridimensionnelle associée à des
troubles fonctionnels. la prudence, la vigilance et une surveillance rapprochée de la
croissance doivent guider la prise de décision thérapeutique. Son dépistage et sa prise en charge
précoce sont très importants. En cas de diagnostic de classe Ill en denture temporaire ou mixte, la
prise en charge précoce a pour but de rétablir un guide antérieur et un environnement
fonctionnel favorables à une bonne expression de la croissance maxillaire. Elle doit tenir compte
du caractère récidivant de la classe Ill et être réalisée efficacement dans un temps court afin de
préserver un maxim um de coopération et de temps orthodontique pour la prise en charge à
/'adolescence. l 'information des parents doit être entière et avoir lieu avant le début du
traitement. Elle inclue le risque de récidive ainsi que l'éventualité d'un recours à la chirurgie
orthognathique en fin de croissance.
6. A RETENIR
7. REFERENCES
30
ITEM 33 et 34 Dysharmonie dento-maxillaire et dento-dentaire
- L' espa ce né cessair e à la mise en place et à l'alignement de toutes les dents permanentes est
supéri eu r à l' espa ce disponibl e sur les arcades dentaires : ma crodonti e r elativ e.
- Manifestations cliniques :
• En denture temporaire, l'abs en ce d es diastèm es d e Bogu e constitue un signe
d'encombrement ultérieur probable.
• En phase d'établissement de la denture mixte, l'exfoliation de l'incisive latérale temporaire
lors de l'éruption de l'incisive centrale permanente ou de la canine tempo raire lors de
l'éruptio n de l'incisive latérale permanente sont des manifestations de la D O M .
• En combr em ent (antérieur, moyen o u postérieur)
• In clusions dentaires (canines maxillaires, troisièmes molaires qui sont les dernières à faire
leur éruption)
• Proalvéoli e (vestibuloversion des incisives)
• Evolution des canin es p erman ent es en infra-mésio-v estibulo-position
- L' espa ce né cessair e à la mise en place et à l'alignement de toutes les dents permanentes est
inféri eur à l' espa ce disponibl e sur les arcades dentaires : mi crodonti e r elativ e.
- Manifestations cliniques : diastèm es.
- Espa ce disponibl e: Périmètre d'arcade entre les faces mésiales des premières molaires
mandibulaires en suivant les cuspides vestibulaires et les bords libres.
- Espa ce né cessair e : somme des diamètres mésio-distaux des dents permanentes mesurées
sur les modèles d'étude. Si des dents permanentes sont en cours d'éruption, leur diamètre sera
31
ITEM 33 et 34 Dysharmonie dento-maxillaire et dento-dentaire
évalué sur des clichés radiographiques (dans l'idéal rétro-alvéolaires) grâce à un rapport de
proportionnalité avec les dents permanentes sur l'arcade.
- Indi ce de Tweed : [(Somme des profondeurs des courbes de Spee droite et gauche)/2) + 1 .
- Indi ce d e Bald ridge : [(Somme des profondeurs d e s courbes d e Spee droite e t gauche)/2] -
0,5. L'indice de Baldridge est utilisé dans l'analyse de Ricketts.
- Espace consommé par le red ressement lingual de l'in cisive mandibulai re dans la symphyse
jusqu'à sa position idéale, donnée par l'analyse céphalomét rique.
- Il dépend de la typologie fa ciale.
- Analyse de Tweed = correction céphalométrique : (angle permettant la correction de l'axe de
l'incisive inférieure (FMIA) j usqu'à sa mesure idéale, fonction du FMA (divergence faciale)] x 0,8
- A titre d'information, la correction céphalométrique suit la règle suivante :
• Si 22° < FMA < 28°, FMIA doit être égal à 67° +/- 2°
• Si FMA > 28°, FMIA doit être égal à 65° +/- 2°
• Si FMA < 22°, I M PA doit être égal à 92° +/- 2°
- Analyse de Ri cketts : (1- (distance de l'incisive inférieure à la ligne A-Pog)] x 2
- Le repositionnement incisif peut faire l'objet d'un comp romis dans le plan de traitement.
32
ITEM 33 et 34 Dysharmenie dente-maxillaire et dente-dentaire
1.4. Contention
2. Dysharmonie dento-dentaire
- La DDD correspond à une dysha rmoni e dim ensionn ell e entre les deux a rcad es d entai res.
Elle est évaluée en mesurant le rapport entre les dim ensions mésio-distal es des dents
maxillaires et mandibulaires, au niveau de l'ensemble des arcades ou au niveau des secteurs
antérieurs.
- La DDD doit être p ré cisé e comme étant :
• Par excès ou défaut
• Ma xillai re ou mandibulai re
- Manifestations cliniques :
• Diastèmes, encombrement
• Typiquement, la DDD se manifeste en fin de traitement par la persistance de diastèmes, les
arcades étant alignées et coordonnées en classe 1.
[(Somme des diamètres mésio-distaux des six dents antérieures mandibulaires) / (Somme des
diamètres mésio-distaux des six dents antérieures maxillaires)] x 1 00 = 7 7,2 % +/- 0 , 2 2
- S i l'indice d e Bolton < 77 , 2 % , on parle d e D D D par excès anté ri eu r ma xillai re ou défaut
anté ri eu r mandibulai re. Elle se manifeste par un recouvrement incisif et un surplomb
augmentés.
- Si l'indice de B olton > 77 , 2 %, on parle de DDD par défaut ma xillai re anté ri eu r ou excès
anté ri eu r mandibulai re. Elle se manifeste soit par un ou plusieurs diastème(s) maxillaire(s)
antérieur(s ), soit par un encombrement incisif mandibulaire.
[(Somme des diamètres mésio-distaux des 1 2 dents mandibulaires) / (Somme des diamètres
mésio-distaux des 12 dents mandibulaires maxillaires)] x 1 00 = 9 1,3 % +/- 0 , 2 6
- Sur l'arcade présentant l'excès : rédu ctions amélai res int erp ro ximal es (stripping) réparties
équitablement
33
I T E M 33 et 34 Dysharmonie dento-maxillaire et dento-dentaire
- Sur l'arcade présentant le défaut : co ronoplasties additives, répa rtition des espa ces
2.4. Contention
3. CONCLUSION
la DDM est constatée dès l'examen clinique, et sa correction fait partie des objectifs de
traitement.
la DDD, surtout lorsqu 'elle est faible, se rend visible plus tardivement, lorsque des espaces
persistent alors que les arcades son t alignées et coordonnées en classe /. la DDD doit être calculée
en début de traitement, afin de prévenir le patient q u 'il pourra être nécessaire d'avoir recours à des
coronoplasties (par addition ou soustraction : réductions amélaires interproximales). la gestion
finale de la DDD peut être visualisée dès l'élaboration du plan de traitement par la réalisation
d'une maquette prévisionnelle (set up).
4. A RETENIR
- la DDM caractérise une dysharmonie entre la taille des dents permanentes et la taille des
maxillaires. Elle est dite « par excès » ou « par défaut ».
- la DDM par excès se manifeste par un encombrement et/ou une biproalvéolie. Son
traitement peut n écessiter des avulsions, de l'expansion, ou des améloplasties (stripping).
- la DDM par défaut se manifeste par des diastèmes. Son traitement peut reposer sur la
répartition des espaces ou des coronoplasties par addition.
- la DDD caractérise la dysharmonie entre la taille des dents permanentes maxillaires et
mandibulaires. Elle est dite « par excès » ou « par défaut » en précisant « maxillaire » ou
« mandibulaire ». Elle est calculée selon l'analyse de Bolton
- la DDD peut être traitée sur l'arcade en excès par améloplastie soustractive (stripping) ou
sur l'arcade en défaut par coronoplastie par addition ou répartition des espaces.
5. REFERENCES
34
ITEM 35 Les dysmorphoses du sens transversal
Les dysmorphoses du sens transversal regroupent les excès et les défau ts de développement
transversal du maxillaire et/ou de la mandibule. Elles peuvent affecter les bases osseuses, et les
zones alvéolaires (arcades dentaires). Très souvent liées au contexte fonctionnel (ventilation), elles
apparaissent tôt dans l'enfance et demandent une prise en charge précoce. La thérapeutique
concerne essentiellement le maxillaire.
Les malocclusions du sens transversal sont souvent associées à d 'autres dysmorphoses. Elles
représen tent un verrou de croissance, et doivent être prises en charge en priorité dans le
traitement orthodontique.
La dysharmonie du sens transversal (DST) est mesurée sur moulages d'étude. Elle correspond à
la différence entre la distance séparant les cuspides mésio-palatines des l ères molaires maxillaires,
et celle qui sépare les fosses centrales des l ères molaires mandibulaires. Elle est dite « par excès » ou
« par défaut », maxillaire ou mandibulaire.
- Prévalence importante
- Peut être isolée ou s'intégrer dans un contexte d'hypodéveloppement du maxillaire (classe I I I)
- Contexte dysfonctionnel : v entilation oral e, postur e lingual e bass e. . .
- Spirale dysmorpho-fonctionnelle : l a langue basse ne j o u e plus s o n rôle d e guid e
morphologi qu e à la croissance transversale du maxillaire (stimulation de la suture palati ne), ni
au développement des fosses nasales sus-jacentes. L'étroit ess e d es foss es nasal es favorise à
son tour une ventilation orale entrainant une posture basse de la langue.
- Rare
- Position haute de la langue ne stimulant que le maxillaire
- Peut avoir une étiologie iatrogène (excès de correction de l' endognathie)
- N'est prise en charge que lorsqu'elle perturbe l'occlusion : occlusion en ciseaux (ou syndrome
de B rodie)
35
I T E M 35 Les dysmorphoses du sens transversal
- Importance d'une prise en charge p ré co ce. Il est alors possible de stimuler la sutu re palatin e
médian e de manière plus physiologique. La correction du sens transversal maxillaire permet de
dév errouill er l'o cclusion, et participe à la co rrection d es aut res dysmo rphos es (correction
de la classe I l par déverrouillage de la croissance mandibulaire, prévention du risque
d'inclusions par gain de place sur l'arcade .. .).
- La prise en charge précoce est un facteur favorable pour la stabilité à long terme.
- P rév ention :
• Veiller à la mise en place d'une v entilation nasal e st ri ct e (apprendre à l'enfant à se
moucher, bilan O RL de la perméabilité des voies aériennes, dépistage et traitement des
allergies ...) +++
• Réédu cation fon ctionn ell e, suppression des parafonctions
- Int erception : expansion t ransv ersal eo rthopédiqu e du ma xillai re
• Disjon ct eu r soudé sur les bagues des premières molaires permanentes (ou 2 èmes molaires
temporaires).
• L e quad héli x activé d'emblée fortement en expansion et torque radiculo-vestibulaire
postérieur aurait également une action orthopédique chez le jeune, et permettrait de stimuler
la suture de manière plus douce qu'avec le disjoncteur.
- On recherche une hyp erco rrection, puis le dispositif est maintenu quelques mois en
cont ention. Une réédu cation fon ctionn ell e est indisp ensabl e pou r maint eni r l es résultats.
36
ITEM 35 Les dysmorphoses du sens transversal
- Disjon ction chi ru rgi cale en début et/ou fin de traitement orthodontico-chirurgical, associé à
une réédu cation fon ctionnelle.
- Si le déficit transversal est limité, une compensation dento-alvéolai re est possible
(expansion et/ou contraction de l'arcade antagoniste avec ou sans avulsions).
- L'endoalvéolie peut être symétrique ou asymétrique. Elle est souvent associée à une
laté rodéviation mandibulai re qui cherche à stabiliser le calage postérieur. Le diagnostic
différentiel avec l'asymétrie mandibulaire vraie doit être réalisé par la recherche de la relation
centrée.
- La stabilité dépend de la réussite du t raitement étiologique ( réédu cation des fon ctions
ara-faciales +++)
- Contention par des dispositifs t ranspalatins : plaque de Hawley, enveloppe linguale
nocturne ...
37
ITEM 35 Les dysmorphoses du sens transversal
2.2.3. Contention
- Une masti cation unilaté rale alte rnée assure la stabilité du résultat +++
- Asymét rie mandibulaire persistant en ouve rtu re ma ximale et en relation cent rée
- Déviation du menton
- D éviation du milieu mandibulai re par rapport au plan sagittal médian
- Téléradiographie de face
- Examen tridimensionnel
- Longueur asymétrique des branches montantes et/ou des corps mandibulaires
- D éviations du menton et du milieu inter-incisif confirmées
2.3.3. Etiologies
- Hypercondylie
- Antécédent de latérodéviation non traitée
- Tumeurs ou autres processus évolutif situés au niveau d'un condyle
38
ITE M 35 Les dysmorphoses du sens transversal
3. CONCLUSION
les dysmorphoses du sens transversal sont le plus souvent d'étiologie fonctionnelle : posture
linguale basse pour le maxillaire, contacts prématurés pour la mandibule. Elles ont des
conséquences sur le sens vertical et sur le sens antéropostérieur. leurs conséquences sur
/'apparition d'autres dysmorphoses et leur caractère récidivant indiquent une prise en charge en
priorité et une surveillance accrue durant tout le traitement ainsi que pendant la période de
contention.
4. A RETENIR
5. REFERENCES
39
ITEM 36 Les dysmorphoses du sens vertical
Les dysmorphoses du sens vertical son t des troubles dans la proportion des étages de la face.
Elles résultent à la fois de /'expression de la croissance, des fonctions ara-faciales et du contexte
musculaire. Elles peuvent être par défaut ou par excès, concerner les arcades alvéolo-dentaires
et/ou les bases osseuses. Nous verrons leur prise en charge en fonction de l'origine de la
dysmorphose et l'âge du sujet.
1.1. Hypodivergence
1.2. Hyperdivergence
- Hyp erdiv erg en ce mandibulaire (Schudy), typologie doli chofa cial e (Ricketts)
- Augm entation d e la haut eu r d el 'étag e infé ri eu r de la face ( excès v erti cal)
- Ino cclusion labial eou occlusion labiale forcée
- Signes de v entilation o ral e fréquents
- Effacement des plis faciaux (sillons labio-mentonnier, nasogénien effacés)
- De profil : angle goniaque ouvert, inclinaison du plan mandibulaire augmentée, augmentation
du rappo rt hauteur faciale antérieure/hauteur faciale postérieure
- Examen endobuccal : selon l'existence de compensations dento-alvéolaires, l'occlusion
antérieure peut prendre différentes formes (infraclusion/béance, occlusion normale, et même
supraclusion)
- Les suj ets hyperdivergents suivent généralement une croissance en rotation posté ri eu re
(sign es d e Bjo rk : mandibule grêle, condyle mandibulaire allongé et dirigé vers le haut et
l'arrière, angle goniaque ouvert, symphyse fine en « goutte d'eau » . . .).
- Examen fonctionnel : t roubl es v entilatoi res passés ou présents, langue basse, déglutition
atypique, hypotonicité musculaire, posture céphalique en extension . . . Rechercher une
hypertrophie des tonsilles palatines et pharyngiennes (examens clinique et radiographique).
40
ITE M 36 Les dysmorphoses du sens vertical
- Les malocclusions du sens vertical peuvent être d'origin e basal e et/ou alvéolair e. Les
fact eurs fonctionn els j ouent un rôle important dans l'apparition de ces malocclusions.
- Le recouvrement antérieur normal est généralement estimé à 2 mm.
2.1. Su praclusion
2.1.1. Diagnostic
2. 1.2.1. Prévention
2. 1.2.2. Interception
- Plaqu e int er-incisiv e (].Philippe) : dès l'exfoliation des incisives temporaires, mise en place
d'une plaque amovible comblant l'espace entre la crête maxillaire et les incisives mandibulaires.
Le parodonte des incisives permanentes, dont l'éruption est bloquée, s'organise apicalement.
41
ITEM 36 Les dysmorphoses du sens vertical
2.2. 1. Diagnostic
- Infraclusion = diminution voir e abs en ce d e r ecouvr em ent. Elle peut être située au niveau
antéri eur ou latéral.
• Infraclusion antérieure :
./ Le sourire peut apparaître « édenté »
./ En occlusion statique : diminution ou absence de recouvrement incisif, qui peut être
accompagnée d'une proalvéolie uni ou bimaxillaire
./ O cclusion dynamique : en l'absence de recouvrement, absence de guidage antérieur
• Infraclusion latérale (au niveau des secteurs cuspidés) :
./ M oins fréquente
./ Uni ou bilatérale
- Examen des fonctions +++ : examen de la ventilation, de la posture et de la fonction linguale
Recherche de parafonctions (habitudes de succion non nutritives)
- Analyse de la typologie faciale
2.2.2. Etiologies
- Origine fonctionnelle
• Troubles de la ventilation nasale
42
ITEM 36 Les dysmorphoses du sens vertical
- Origine fonctionnelle
• Dysfon ction lingual e : interposition linguale latérale
- Autres :
• infraclusion/réinclusion de molaires temporaires (notamment dans les cas d'agénésies de
prémolaires)
2.2.3. 1. Prévention
2.2.3.2. Interception
- Chez l'adult e, le traitement des béan ces s qu el etti qu es nécessite le plus souvent un recours à
la chirurgie orthognathique. Celle-ci peut être indiquée lorsque le préjudice esthétique et
fonctionnel est conséquent, selon la demande du patient.
43
ITEM 36 Les dysmorphoses du sens vertical
3. CONCLUSION
les dysmorphoses du sens vertical peuvent présenter de nombreuses formes cliniques. Une
approche précoce par interception permet de corriger ou tout du moins de diminuer /'importance
de la dysmorphose. la prise en charge précoce apporte un bénéfice certain en termes de bien-être
au patient, et diminue la difficulté de la 2ème phase de traitement.
la normalisation de l'environnement fonctionnel et le contrôle de la dimension verticale
sont des éléments clés dans la réussite de nos traitements. De plus, il est important de rechercher
systématiquement les anomalies associées dans les autres sens de l'espace. En effet, le pronostic
global du traitement dépend du diagnostic et de l'étiologie de la dysmorphose du sens vertical,
mais aussi des anomalies associées.
4. A RETENIR
5. REFERENCES
44
ITE M 37 Critères de choix des avulsions en ODF
le recours aux avulsions fait partie intégrante des moyens thérapeutiques en orthopédie dento
faciale. Elles peuvent être symétriques ou asymétriques, précoces ou tardives et concerner des
dents temporaires ou permanentes, évoluées ou à l'état de germes. la décision d'inclure une ou
plusieurs avulsions au plan de traitement est prise après réalisation du bilan orthodontique. le
choix des dents à avulser est le résultat d'une mise en balance de différents critères prenant en
compte le rapport bénéfice-risque.
1.1. Indications
1.2. Contre-indications
- Différentes combinaisons d'avulsions sont possibles dans le cadre d'un traitement ODF. Le
choix des avulsions se fera en fonction de différents critères :
• Liés au diagnosti c
../ Importance de la DOM par excès
../ Manifestations de la DOM (ex : DOM due à la vestibulo-version incisive, DOM due à
l'encombrement)
../ Localisation du déficit à corriger (antérieur, latéral ou postérieur)
45
ITEM 37 Critères de choix des avulsions en ODF
- Les critères liées à la malocclusion et à la conduite du traitement sont confrontés aux critères
liés aux dents afin d'élaborer la combinaison la plus astu ci eus e permettant d'atteindre les
obj ectifs d e trait em ent. Les différentes combinaisons d'avulsions, accompagnées de leurs
indications, sont les suivantes (liste non exhaustive) :
2.1. Prémolaires
- Ce sont les avulsions les plus courantes en ODF (hormis les 3 èmes molaires), du fait de leur
position stratégique au centre de l'arcade.
- Classe 1 DOM
- Classe 1 avec biproalvéolie
46
ITEM 37 Critères de choix des avulsions en ODF
- L'indication d'avulsion de pres molaires n'est quasiment jamais purement orthodontique. Elle
concerne essentiellement les cas où les 1 ères molaires sont délabrées :
• M I H avec premières molaires très délabrées
• Premières molaires dont le délabrement est avancé et dont le pronostic de conservation sur
l'arcade est très réservé à moyen ou long terme.
- L'avulsion des premières molaires autour de 8 ans permet la mésialisation spontanée de la
deuxième molaire. Il faudra au préalable s'assurer de la présence des germes des troisièmes
molaires ou de leurs cryptes
- Indications :
• Germes en situation ectopique
• Risque élevé d'inclusion
• Axe d'éruptio n défavorable à une mise en occlusion fonctionnelle sur l'arcade
• Germe enclavé
47
ITEM 37 Critères de choix des avulsions en ODF
- Contre-indication :
• I nclusion complète des germes mandibulaires en contact avec le canal mandibulaire
• Les germectomies systématiques en prévention de la récidive ne sont pas indiquées : selon
les données evidence-based, il n'y a pas de preuve établissant le lien entre l'évolution des
dents de sagesses et l'apparition d'un encombrement antérieur mandibulaire. La stratégie la
plus prudente serait donc un cont rôle régulie r de l'évolution des t roisièmes molai res
asymptomatiques (conclusions revue Cochrane Mettes et al. 2 0 1 2) .
2. 6. 1. Indications
48
ITEM 37 Critères de choix des avulsions en ODF
3. CONCLUSION
le recours aux avulsions dans le plan de traitement n 'est pas anodin. Cette décision irréversible
se traduit par une perte d'éléments dentaires. Néanmoins les avulsions rendent de grands
services, et peuvent s'avérer nécessaires pour atteindre les objectifs thérapeutiques esthétiques et
fonctionnels. le choix des dents à avulser doit faire l'objet d'une réflexion incluant différents
critères, individualisés à chaque patient.
4. A RETENIR
- Indications d'avulsions : Importan te DDM par excès, DDM par excès associée à une classe Il
ou à une classe Ill d'A ngle, typologie hyperdivergente, asymétries...
- Contre-indications d'avulsions : DDM par défaut, diastèmes, agénésies multiples, typologie
hypodivergente
- Avulsion de classe I DDM : 1 4-24-34-44
- Avulsion de classe Il DDM : 1 4-24-35-45
- Avulsion de classe Ill DDM : 1 5-25-34-44
- Avulsion de molaires : l ère molaire permanente (MIH, délabrement), 3èmes molaires
(germectomie, risque d'inclusion, encombrement postérieur)
- Avulsion de canines : décision exceptionnelle
- Avulsion d'incisives mandibulaires : compromis chez l'adulte, encombrement mandibulaire
antérieur, DDD par excès mandibulaire
- Avulsions pilotées : signes précoces de DDM. Elles sont rares et controversées
5. REFERENCES
49
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
Une dent incluse est définie comme étant « retenue dans le maxillaire au-delà de sa date
normale d'éruption, entourée de son sac péricoronaire et sans communication avec la cavité
buccale » (De/sol et al.). Cette anomalie fréquente, dont la prévalence approche les 20 %, concerne
le plus souvent les troisièmes molaires pour lesquelles la thérapeutique est généralement l'avulsion
ou l'abstention.
Toutefois, lorsque l'inclusion concerne une autre dent, l'attitude devient beaucoup plus
conservatrice. Nous tenterons dès que possible de la mettre en place sur l'arcade, afin de rétablir
l'esthétique et la fonction.
La prise en charge thérapeutique sera plus ou moins complexe en fonction de l'âge auquel est
posé le diagnostic. En effet, lorsque celui-ci est réalisé précocement, il est possible de mettre en
œuvre des moyens d'interception simples. Au contraire, un diagnostic tardif implique une prise en
charge orthodontique et chirurgicale plus contraignante, qui complique et rallonge le traitement.
1. ETIOPATHOGENIE
- Synd rom es tels que la dysostose cléïdocrânienne, le syndrome de Crouzon, les fentes labio
alvéolo-palatines
- Troubles endo crini ens, carences vitaminiqu es, certaines maladies infectieuses, ou encore
des i rradiations
- Certaines p rédispositions familial es peuvent déterminer une tendance à l'inclusion,
notamment dans le cas particulier des canines incluses palatines.
- La dysha rmoni e d ento-ma xillai re par déficit squelettique ou macrodontie peut conduire à
l'inclusion d'une ou plusieurs dents, notamment les dernières à faire leur éruption : les
troisièmes molaires et les canines maxillaires.
2. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
- Dans Je cas d'inclusion dentaire, le patient n'est pas généralement pas conscient de l'anomalie.
Sa découverte est le plus souvent faite par l'omnipraticien, Je pédodontiste ou J'orthodontiste.
50
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
2.1. I nterrogatoire
- Les signes exobuccaux d'inclusion dentaire sont rares. Une tuméfaction peut apparaître en
présence d'une complication infectieuse de la dent incluse.
- Ils donnent une image très nette de la dent incluse, de son espace desmodontal, et du sac
folliculaire. La variation de l'angulation du tube radiogène entre deux clichés permet de situer la
dent incluse dans le plan vestibulo-palatin (technique de Clark).
2.3.3. Téléradiographie
- La téléradiographie de profil, qui fait partie du dossier orthodontique, nous apporte des
info rmations complémentaires dans le plan vertical et sagittal, mais la superposition des côtés
droit et gauche limite l'interprétation des images
51
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
- La téléradiographie de face peut nous orienter sur la position de la dent incluse dans le sens
frontal.
- Les orientations o rtho-o cclusale (de Simpson) et dyso cclusale (de Belot) permettent
respectivement une discrimination topographique et morphologique.
- Aujourd'hui, les procédés d'imagerie sectionnelle bien plus contributifs au diagnostic viennent
remplacer les radiographies occlusales.
- Elle permet de localiser très précisément la dent incluse, de clarifier ses rapports anatomiques
avec les structures voisines et notamment les dents adjacentes, en mettant en évidence
d'éventuelles réso rptions radi culai res. Elle permet également de localiser des obstacles
(éléments surnuméraires), d'évaluer précisément la mo rphologie de la dent incluse, la taille du
follicule, mais aussi de détecter une ankylose.
- L'imagerie sectionnelle nous est utile pour déterminer la voie d'abo rd chi ru rgi cale, mais
aussi la di re ction de t ra ction orthodontique qui permettra de ne pas aggraver les contacts avec
les dents adjacentes.
- Le scanner et le cane beam donnent des images de qualité comparable, mais le cane beam
présente l'avantage d'être moins irradiant. Cette technique répond au devoir de radioprotection
des patients, d'autant plus chez l'enfant et le jeune adulte qui sont plus sensibles aux radiations
ionisantes. Cependant sa prescription doit rester limitée aux cas où un examen clinique
approfondi et une exploration radiographique de première intention ne s'avèrent pas suffisants.
- Il est important de lever les obstacles à l'éruption le plus tôt possible en réalisant les avulsions
de dents surnuméraires et odontomes. Plus l'avulsion des dents surnuméraires est réalisée
tardivement, plus grands sont les risques que la dent permanente ne poursuive pas son éruption
spontanément. L'intervention doit être précautionneuse, de manière à ne pas déplacer le germe
de la dent permanente retenue, ni léser son sac péricoronaire.
- Cette thérapeutique concerne plus particulièrement les canines maxillaires. Dès l'âge de 9 ans,
il est possible de détecter une déviation dans leur trajet d'éruption. Si l'orientation de la canine
permanente paraît anormale, il est possible de suivre son éruption et de réaliser l'avulsion de la
canine temporaire j uste après 10 ans. Le but est de normaliser le trajet d'éruption de la dent
permanente, car une dent en évolution a tendance à se déplacer dans la zone de moindre
résistance.
- Toutefois, la revue de littérature réalisée par Parkin et al. (2009) parue dans la Cochrane
Library, conclut qu'il n'y a pas suffisamment de preuve pour préconiser l'extraction de la canine
temporaire en cas de dystopie palatine de la canine permanente.
52
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
- La perte prématurée d'une dent temporaire nécessite le plus souvent la mise en place d'un
maint en eur d' espac e, afin de conserver la place disponible pour la dent successionnelle.
- Les moyens interceptifs destinés à aménager un couloir éruptif sont mis en œuvre en denture
mixte, ils permettent de recréer l'espace nécessaire à la mise en place de la dent permanente sur
l'arcade. Ces traitements concernent toutes les dents successionnelles, et plus particulièrement
la canine maxillaire qui est la dent la plus fréquemment incluse après les troisièmes molaires.
- La correction du déficit transversal doit être prise en charge par une expansion transversale
orthopédique du maxillaire, qui permet d'élargir la partie basse de l'orifice piriforme, et
d'optimiser le tonus de l'enveloppe faciale (Talmant et Deniaud).
- Il est préférable après l'orthopédie de compléter le traitement par une rééducation
fonctionnelle ventilatoire et linguale afin de pérenniser les résultats obtenus. L'âge idéal
d'intervention correspond à la phase éruptive des incisives maxillaires permanentes, aux
alentours de 7 ans. L'expansion maxillaire par quad héli x ou disjonct eur permet alors de
retrouver l'espace nécessaire à l'alignement incisivo-canin.
- La mise en place d'une forc e extra oral e de manière à contrer la mésialisation des secteurs
postérieurs paraît être un moyen efficace dans l'interception de l'inclusion des canines
maxillaires.
53
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
- Une fois l'espace nécessaire retrouvé, il est possible de réaliser l'accès chirurgical.
- Toutefois, celui-ci est contre-indiqué chez les patients présentant un haut risque d'endocardite
infectieuse, d'après les recommandations françaises de l'AFSSAPS ( 2 0 1 1).
- Voi e d'abo rd v estibulai re
• Lorsque la couronne de la dent incluse est en position vestibulaire, 3 procédés de
dégagement sont possibles en fonction sa situation verticale, vestibulo-linguale et mésio
distale. La quantité de gencive attachée doit également être prise en compte .
./ Lamb eau d'a ccès di rect
� Dans les cas où la dent est simplement retenue par du tissu fibreux à proximité de la
crête alvéolaire, une simple incision au niveau de la gencive peut être suffisante (la dent
doit être positionnée au moins 5 mm coronairement à la ligne de j onction muco
gingivale) L'incision ne doit en aucun cas être réalisée au sein de la muqueuse alvéolaire .
.
54
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
� Un lambeau de pleine épaisseur est réalisé, puis l'os qui recouvre la couronne de la
canine est dégagé jusqu'à la jonction émail-cément. Le lambeau est alors repositionné, et
une fenêtre gingivale est créée par une gingivectomie à biseau externe suffisamment
large pour dégager la face palatine de la canine.
� Avantage :
•
Favorise l'é ruption spontanée de la dent incluse.
•
Collage différé et réalisé dans de meilleures conditions
•
Le décollement de l'attache ne nécessite pas de réintervention
� Inconvénients :
•
Cicatrisation de zcte intention (inconfort du patient)
- La revue réalisée par Parkin et al (2009) parue dans la Cochrane Library compare les
techniques de dégagement des canines incluses palatines (lambeau repositionné, associé ou non
à fenêtre gingivale et osseuse). Ils concluent à un manque de preuves pour défendre l'une ou
l'autre technique. Elles donneraient des résultats cliniques équivalents en termes de santé
bucco-dentaire, d'esthétique, de coût et de ressenti du patient.
- La phase d'orthodontie post chirurgicale a pour but de mettre en place la dent incluse dans sa
position fonctionnelle sur l'arcade. Idéalement, les· forces appliquées doivent être légères et
continues (de l'ordre de 50 g.), afin d'éviter la résorption ou la nécrose de la dent incluse.
- D'après la troisième loi de Newton, à toute action correspond une réaction de même intensité
et de sens opposé. Il est donc nécessaire de mettre en place une unité d'an crage qui s'opposera
aux mouvements parasites. Celui-ci peut être un arc vestibulaire rigide, un arc auxiliaire de type
transpalatin, ou encore des minivis. Les ancrages squelettiques sont une aide précieuse, ils
permettent de tester la mobilité de la dent incluse dans les cas de suspicion d'ankylose, sans
solliciter les dents adjacentes, et donc sans provoquer de mouvements parasites.
- Les forces orthodontiques peuvent être exercées par :
• Tra ction élastique
� Elle peut être intra ou inter arcade, exercée par un fil élastique ou une chaînette reliée au
point d'ancrage. Cette technique est un moyen simple, mais qui nécessite des activations
fréquentes induisant des forces discontinues.
• T ra ction di re cte, exe rcée par l'ar cp rin cipal vestibulai re
� Le fil doit alors jouer à la fois un rôle de stabilisation et de traction. Ces actions opposées
peuvent être obtenues par l'adjonction de boucles au niveau du secteur de traction, ou
encore par l'utilisation de fil Nickel-Titane super-élastique ou à mémoire de forme.
L'avantage de cette technique est la désactivation lente de la force, qui est alors de faible
intensité et continue.
55
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
• Ressort
� Nous pouvons utiliser un ressort en traction ou un sectionnel en alliage de �-Titanium
(TMA) qui s'apparente à un ressort. Les forces obtenues sont alors légères et continues.
- Ainsi, grâce à la prise en charge orthodontico-chirurgicale, la maj orité des situations
d'inclusion a une issue favorable. Elle est considérée comme la technique de choix et doit être
mise en œuvre le plus tôt possible, l'âge du patient j ouant un rôle déterminant dans le
déroulement du traitement. En effet, le pronostic de mise en place d'une canine incluse est
significativement moins bon chez l'adulte de plus de trente ans.
- Cependant, la prise en charge orthodontico-chirurgicale ne peut pas toujours être mise en
œuvre (refus du patient, risques anatomiques, patient à risque d'endocardite infectieuse ... ), nous
sommes alors contraints de nous orienter vers une solution de compromis.
3.2.2. Abstention
3.2.3. Autotransplantation
3.2.4. Avulsion
- Cette décision thérapeutique exceptionnelle peut être indiquée lorsque la dent incluse est
associée à des complications nerveuses, infectieuses, mécaniques, tumorales, <l'ankylose, ou
lorsqu'elle représente un danger pour une dent adjacente.
- Elle peut être également indiquée après l'échec d'une tentative de mise en place orthodontico
chirurgicale.
- Enfin, l'avulsion peut être la solution lorsqu'elle permet de résoudre une DDM (cas des
prémolaires) ; lorsqu'il y a agénésie de son homologue controlatéral, ou lorsque le germe
présente une anomalie de forme.
- La décision d'avulsion implique le plus souvent de mettre en place un traitement prothétique
de substitution ou de fermeture d'espace par moyen orthodontique.
56
ITEM 38 et 57 Dents incluses et ODF / Inclusions dentaires
4. CONCLUSION
La détection précoce d'une dent en voie d'inclusion permet de mettre en œuvre une
thérapeutique d'interception simple et le plus souvent suffisan te. li est donc essentiel que les signes
d'appel soient connus, et qu'un dépistage soit effectué en cas de doute, à l'aide d'une radiographie
panoramique.
En effet, un diagnostic tardif implique une mise en place orthodontico-chirurgicale plus
contraignante. Même si le pronostic est relativement bon, les échecs existent. Avant de débuter le
traitement, nous ne pouvons être sûrs de sa faisabilité, de sa durée, ni du résultat parodontal et
esthétique. li est donc primordial d'informer le patient, qui doit donner son consentement éclairé
avant d'entreprendre la thérapeutique. Le traitement ces anomalies d'éruption nécessite une prise
en charge pluridisciplinaire. La communication et la coordination entre les différents intervenants
sont la clé de la réussite de ces traitements complexes.
Enfin, /'amélioration de /'ensemble des techniques diagnostiques et thérapeutiques nous fait
espérer une diminution des échecs. En effet, l'imagerie 3D nous permet d'analyser précisément les
structures adjacentes et de choisir la direction de traction la plus adaptée. Cet examen, devenu plus
accessible avec l'essor du cane beam, bénéficie d'améliorations constantes en termes de qualité
d'image et de diminution de l'irradiation. De même, le développement des ancrages squelettiques
augmente nos options thérapeutiques, et nous permet de limiter la sollicitation des dents
adjacentes et donc les mouvements parasites.
5. A RETENIR
6. REFERENCES
57
ITEM 39 Orthodontie de l'adu lte
l 'adulte « désigne ou qualifie un individu dont la croissance est terminée » {dict. SFODF). la
demande d'orthodontie chez l'adulte ne cesse d'augmenter. Bien souvent, l'environnement bucco
dentaire est compliqué par des édentements ou des atteintes parodontales, nécessitant une prise en
charge globale pluridisciplinaire. De plus, si chez le jeune nous pouvons intégrer les phénomènes de
croissance à nos traitements, il n 'en n 'est pas de même chez l'adulte. les propositions
thérapeutiques doivent être adaptées à l'âge, mais aussi à la demande du patient.
- Malocclusions/dysmorphoses qui n'ont pas été traitées dans l'enfance, ou apparues à l'âge
adulte.
- Récidive de traitement orthodontique
- M alocclusion consécutive à une parodontopathie ou un traumatisme
- Malocclusion empêchant une réalisation prothétique optimale
- Traitement des SAHOS (protocole orthodontico-chirurgical d'avancée maxillo-mandibulaire) .
- L'âge n'est pas une contre-indication au traitement orthodontique.
3. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
3 . 1. I nterrogatoire
58
ITEM 39 Orthodontie de l'adu lte
- Examen intra-arcade :
• Détermination de la formule dentaire, observation de l'état de la denture : présence de
délabrements dentaires, restaurations, facettes d'usure . . .
• Encombrement, malpositions, diastèmes, édentements n o n compensés avec égressions d e
dents antagonistes ou versions d e dents adjacentes . . .
- Examen interarcades :
• Observation de l'occlusion dans les 3 sens de l'espace, recherche de la relation centrée.
Recherche d'interférences.
- Permet de préciser le niveau osseux, ainsi que l'état et la forme des racines.
59
ITEM 39 Orthodontie de l'adulte
- Permet de réaliser l'analyse céphalométrique qui sera une aide précieuse dans la précision du
diagnostic dentaire et squelettique.
- Un examen scanner ou cone beam peut être indiqué pour préciser la localisation d'une dent
incluse, si les examens précédents se sont avérés insuffisants. Un « protocole moderne »
(Cavézian, Pasquet) propose une acquisition cone beam grand champ unique, qui par ses
reconstructions 20 et 30, permet de remplacer la panoramique, la téléradiographie de face, de
profil, et le bilan rétroalvéolaire.
3.3.5. IRM
- Cet examen peut être indiqué dans l'exploration des ATM, car il permet de visualiser le disque
interarticulaire.
4. PARTICULARITES THERAPEUTIQUES
- Avec l'âge, le nez s'affaisse, les lèvres s'amincissent, le profil sous nasal se creuse. Le stomion
s'abaisse avec pour conséquence une diminution de la visibilité des incisives maxillaires au
sourire. Il faut veiller à ne pas aggraver ces changements morphologiques par nos traitements.
60
ITEM 39 Orthodontie de l'adulte
- Contrairement à ce que l'on rencontre chez le jeune, l'ensemble des dents successionnelles ont
fait leur apparition. Toutefois il peut manquer des dents permanentes sur l'arcade (agénésie,
inclusion, avulsion) . La présence de dents délabrées ou absentes, de migrations suite à des
édentements non compensés, mènent à des traitements pluridisciplinaires avec une phase
prothétique (voir item 41).
4. 1.2. 3. ATM
- Les données evidence-based postulent que l'orthodontie ne peut pas être recommandée pour
prévenir ou traiter une dysfonction de l'appareil manducateur (DAM). Les patients candidats à
l'orthodontie atteints de DAM doivent être prévenus de la possibilité de progression de la
pathologie (amélioration ou dégradation). Le choix de traitements simples semble être
approprié pour ces patients (Luther et al. Cochrane Library 2 0 1 0).
- La psychologie de l'adulte est différente de celle de l'enfant. La motivation est bonne dès lors
que la demande est esthétique. Par ailleurs les adultes sont particulièrement exigeants,
notamment sur l'esthétique de l'appareil.
- Ces patients devront être correctement informés de la durée de traitement, des risques
(notamment de résorption radiculaire), du coût (pas de prise en charge par J'Assurance M aladie
au delà des 16 ans - hors protocoles o rthodontico-chirurgicaux). En cas de traitement
orthodontico-chirugical, le patient doit se préparer psychologiquement à un changement majeur
de sa morphologie faciale.
- Le consentement éclairé est nécessaire avant de d'entreprendre la thérapeutique.
- L'adaptation est difficile, avec plus de tendance aux ulcérations buccales, aux blessures. Les
dents sont plus sensibles, les déplacements dentaires plus douloureux.
- On observe également plus de troubles de l'élocution.
61
ITEM 39 Orthodontie de l'adu lte
� Le plan de traitement doit être global et cohérent. Il est établi et validé par tous les
intervenants.
� Chez l'adulte, on cherche à simplifier les traitements, minimiser les déplacements dentaires.
On s'autorise plus de compromis (extraction d'une incisive inférieure, stripping ... ) tant que
l'occlusion reste équilibrée et atraumatique.
4.2.1. Biomécanique
4.2.1.1. Ancrage
- Chez l'adulte, l'ancrage naturel est plus faible dès lors que le support parodontal est affaibli,
et que certaines dents sont absentes. Les ancrages osseux par minivis ou miniplaques peuvent
être une option intéressante. Par ailleurs, les implants posés avant ou pendant l'orthodontie
peuvent servir d'ancrage osseux dès qu'ils sont ostéointégrés. Ils sont alors qualifiés d'implants
mixtes.
4.2.1.2. Force
- li est préconisé d'utiliser des forces faibles et continues, en raison du déplacement apical du
centre de résistance, du ralentissement du remodelage osseux, et du risque accru de résorptions
radiculaires.
5. CONCLUSION
Les traitements de l'adulte sont des traitements pluridisciplinaires. Tous les in tervenants
doivent participer à /'élaboration du plan de traitement, qui doit être adapté à la situation clinque
et à la demande du patient. La faisabilité doit être évaluée, le patient informé du déroulement du
traitement, de sa durée, de son coût global et des risques qu'il comporte.
62
ITEM 39 Orthodontie de l'adulte
6. A RETENIR
7. REFERENCES
63
ITE M 40 Orthodontie et parodontologie
l 'orthodontie permet de rétablir l'occlusion et l'esthétique, mais aussi de recréer les conditions
favorables au contrôle de plaque. Toutefois, celle-ci ne peut être mise en œuvre sans risque pour le
parodonte que si celui-ci est exempt d'inflammation. Parodontie et orthodontie son t deux
disciplines complémentaires et indissociables.
- L'application d'une force sur une dent entraîne son déplacement immédiat par compression
d u desmodonte. Si cette force est maintenue, des effets biologiques vont apparaître
(phénomène de remodelage osseux : résorption sur la face en pression, et apposition sur la
face en tension) :
• Au niveau la face en pression, si l'apport vasculaire est diminué mais toujours possible, la
résorption osseuse commence rapidement (résorption directe).
• Si la compression entraîne un arrêt total de la circulation sanguine, la zone privée d'apport
vasculaire se nécrose et transforme en zone hyaline. Le déplacement dentaire s'arrête et ne
reprend qu'une fois la zone hyaline éliminée (résorption indirecte).
- L'orthodontie pourrait être un facteur favorisant dans l'apparition des récessions. Il est donc
indispensable d'aménager le parodonte superficiel avant de commencer un traitement
orthodontique.
- Le parodonte a une plus grande capacité d'adaptation chez le jeune, avec une prolifération
cellulaire plus importante.
64
ITEM 40 Orthodontie et parodontologie
- Chez l'adulte le tissu osseux est plus dense, et le renouvellement osseux moins rapide, ce qui
rend plus lent le déplacement dentaire.
1. 1.3.1. Version
- Attention à respecter les limites anatomiques sous peine de risquer des fenestrations et des
récessions, surtout avec les mouvements de vestibulo-version et d'expansion des arcades.
1.1.3.2. Egression
- Déplacement de la dent dans le sens de son éruption. Une égression lente sur parodonte
assaini provoque une migration de l'attache épithéliale en direction occlusale, avec une
augmentation de la hauteur de gencive attachée. Attention, ce mouvement peut aggraver la
mobilité de la dent égressée par perte de support osseux.
1.1.3.3. I ngression
- Déplacement de la dent dans le sens inverse de son éruption : mouvement non physiologique,
menant à une diminution de la hauteur de gencive attachée. Ce mouvement doit être conduit
avec précaution, avec l'utilisation de forces faibles.
1.1.3.5. Rotation
65
ITEM 40 Orthodontie et parodontologie
- Lorsqu'une dent doit être déplacée en direction d'une lésion intraosseuse, il est nécessaire de
réaliser une régénération parodontale préalable pour ne pas aggraver les lésions.
- Au contraire si l'on veut éloigner la dent de la lésion intraosseuse, il faut commencer par
l'orthodontie. En effet, les lésions intraosseuses peuvent être corrigées par égression
ortho dontique. Par exemple, il est fréquent d'observer une lésion parodontale mésiale dans le
cas de molaire mésioversée suite à une extraction non compensée. Le redressement d'axe
molaire est accompagné d'un mouvement d'égression qui permet la correction de la poche
intraosseuse.
- L'orthodontie permet de corriger un défaut d'alignement des collets par égression lente.
- Aménagement des sites préimplantaires par égression orthodontique lente avant extraction
(augmentation de volume osseux).
2.2. 1. Frenectomie
- Frenectomie linguale dans le cas de freins courts qui entravent la mobilité de la langue.
- Frenectomie labiale dans les cas où leur insertion est défavorable (frein tractant la gencive
marginale et/ou entravant l'hygiène, frein hypertrophique et d'insertion basse empêchant la
fermeture d'un diastème médian ... )
66
ITEM 40 Orthodontie et parodontologie
de la localisation de la dent incluse (voir item 38). Le but est d'obtenir un environnement muco
gingival satisfaisant en fin de traction orthodontique.
- Les ancrages osseux sont une aide précieuse dans la limitation des mouvements parasites,
d'autant plus chez l'adulte au parodonte réduit.
2.2.6. Corticotomie
- Une récession est définie par Je déplacement apical des tissus parodontaux marginaux.
L'orthodontie pourrait être un facteur déclenchant, surtout dans Je cas de déplacements
dentaires hors des procès alvéolaires. En cas de biotype fin ou de récession avérée, il est
préférable d'intervenir par chirurgie muco-gingivale avant Je traitement orthodontique. Il ne
faut pas attendre qu'une récession s'aggrave pour intervenir, car cela complique le traitement et
le pronostic.
3 . 1 . Première consultation
3.3. Réévaluation
67
ITEM 40 Orthodontie et parodontologie
- Contrôler les forces et maîtriser les ancrages pour éviter les mouvements parasites
- Maintenance parodontale tout au long du traitement (thérapeutique de soutien).
- Dans les cas où le support parodontal est faible, on cherche à minorer les déplacements
dentaires, et diminuer l'intensité des forces développées.
4. CONCLUSION
5. A RETENIR
6. REFERENCES
- BORGHETTI A, MONNET-CORTI V. Chirurgie plastique parodontale 2ème édition. Editions CdP 2 008
- DANAN M, FONTANEL F, BRION M. Parodontites sévères et orthodontie. Editions Cd P. 2 004.
- MASSIF L, FRAPIER L. Orthodontie et parodontie. Encycl Med Chir, Odontologie/Orthopédie
dentofaciale, Elsevier, 23-490-A-07, 2007.
- POUGATCH P, BOES D, MAUJEAN E, ÎARRAGANO H. Interrelations orthodontie-parodontologie. Encycl
Med Chir, Odontologie, Elsevier, 2 3-448-A- 10, 1999.
68
ITEM 41 Orthodontie et prothèses
la prothèse permet de compenser les édentements, de reconstituer les dents délabrées mais
aussi de corriger les anomalies dentaires de forme ou de teinte. Toutefois, celle-ci ne peut pas
toujours être mise en œuvre dans de bonnes conditions, et une phase d'orthodontie préalable peut
s'avérer nécessaire. De plus, la demande de traitement orthodontique chez l'adulte ne cesse
d'augmenter. le contexte dentaire peut être compliqué : édentements non compensés, parodonte
affaibli ... Ceci mène donc à la réalisation de traitements globaux pluridisciplinaires, pouvant
mettre en jeu de nombreux intervenants : chirurgien-dentiste omnipraticien, orthodontiste,
parodontologue, chirurgien maxillo-facial... Nous nous intéresserons particulièrement à
/'interrelation orthodontie-prothèse.
- I nterrogatoire du patient :
• Age, antécédents médicaux, allergies . . .
• Motif d e consultation : Remplacement d e dents absentes ? Alignement dentaire ?
Demande esthétique ?
- Examen clinique exobuccal :
• Observation de l'harmonie faciale et du profil
- Examen clinique endobuccal :
• Observation de l'état parodontal, recherche de lésions carieuses
• Observation de l'occlusion
- Exam ens complémentaires :
• radiographie panoramique : à la recherche de foyers infectieux, de lésions carieuses et
parodontales évidentes, de dents incluses ...
• si nécessaire : clichés rétroalvéolaires, bilan radio à visée orthodontique (téléradiographie,
cane beam ... )
- Il existe deux situations où orthodontie et prothèse sont en interrelation :
• Le patient consulte le chirurgien-dentiste pour une réhabilitation buccale à la suite
d'édentements ou de délabrements dentaires. Mais il s'avère qu'une phase orthodontique
préalable est nécessaire pour permettre ou faciliter la réalisation prothétique.
L'omnipraticien adresse alors le patient à !'orthodontiste. Il est indispensable d'informer
correctement le patient. Celui-ci doit comprendre l'intérêt de cette étape orthodontique
supplémentaire, d'autant plus qu'elle n'est pas prise en charge par !'Assurance Maladie chez
l'adulte. Il est nécessaire qu'il soit informé notamment du coût et de la durée des soins.
• Le patient consulte !'orthodontiste pour corriger une malocclusion, avec le plus souvent une
demande essentiellement esthétique, mais la situation clinique nécessite une prise en charge
globale. L'orthodontiste adresse alors à l'omnipraticien pour qu'ils puissent établir ensemble
le plan de traitement.
- Nous allons voir ce que chaque discipline peut apporter à l'autre dans le cadre de plans de
traitements globaux.
69
ITEM 41 Orthodontie et prothèses
- Répartition des espaces (et donc des piliers) en cas d'agénésies multiples,
- Repositionnement des espaces en cas d'agénésie d'incisive latérale (ouverture ou fermeture
d'espace),
- Gain d'espace avant la pose d'implant, au niveau coronaire (7mm minimum) et radiculaire
(divergence des racines),
- Fermeture d'un diastème médian avant la réalisation de facettes ou de couronnes.
- Le redressement des dents piliers permet que les forces occlusales soient dirigées dans le
grand axe des dents, garantissant une meilleure pérennité de la prothèse.
- La perte d'une dent non remplacée entraîne souvent l'égression de son antagoniste. Il devient
alors impossible de remplacer correctement la dent absente sans ingresser son antagoniste. Les
ancrages osseux (minivis) sont une aide particulière dans la gestion de ces mouvements
orthodontiques.
- L'égression orthodontique permet de gérer l'espace biologique. Toutefois la dent ne doit pas
présenter de lésion apicale, ni de résorption radiculaire. De plus, le rapport couron ne/racine
doit rester ::::; 1 en fin de traction orthodontique.
- En fonction de la situation clinique, les forces employées peuvent être légères ce qui permet la
migration concomitante du parodonte. Au contraire si les forces employées sont lourdes, on
obtient une extrusion de la dent sans la migration du système d'attache.
- M ésialisation de 2 ème molaire en place de 1 ère (ou de 3 ème en place de 2 ème) . Préférentiellement
chez le jeune.
- En cas de perte traumatique des incisives centrales, mise en place des incisives latérales en
place de centrale (chez le jeune)
- Fermeture d'espace en cas d'agénésie d'incisive latérale
70
ITEM 41 Orthodontie et prothèses
1. Supprimer l'inflammation parodontale ainsi que toute trace de foyer infectieux et de lésion
carieuse,
2. Réaliser les restaurations provisoires nécessaires,
3. Effectuer le déplacement dentaire par orthodontie,
4. Maintenir des résultats :
• A court terme : prothèse d'usage ou provisoire posée dans les 2 4h, contention orthodontique
(fil collé, attelles ... )
• A long terme : prothèses d'usage, contrôle de la contention orthodontique
- Les techniques employées dans le cadre de l'orthodontie préprothétique peuvent être fixes
(traitement multiattaches) ou amovibles (plaques). Le choix des systèmes de force doit prendre
en compte les nécessités d'ancrages, et les mouvements parasites doivent être anticipés et
neutralisés.
- Les appareils orthodontiques doivent dès que possible remplir les objectifs suivants :
• simplicité de conception : faible volume et facilité de nettoyage
• préservation de l'esthétique du sourire si p ossible (possibilité de techniques linguales chez
l'adulte)
- Les ancrages osseux par implants mixtes, minivis, ou miniplaques, facilitent les mécaniques
orthodontiques. La corticotomie peut être également un moyen adjuvant par accélération du
mouvement dentaire.
71
ITEM 41 Orthodontie et prothèses
4. CONCLUSION
5. A RETENIR
Secteur Secteur
antérieur postérieur
Agénésies Edentements
Grandes Agénésies
incisives Traumatismes non
Malocclusions multiples
latérales compensés :
- Version dents
adjacentes
- Egression
antagoniste
6. Références
- BASSIGNY F. L 'orthodontie préprothétique pour praticiens initiés et non initiés. Editions CdP. 2 009
- CANAL P, SALVADOR! A. Orthodontie de l'adulte. Elsevier Masson S.A.S. 2008
- TECLES-FROSSARD O., A. SALVADOR! A., CANAL P. Indications et traitements de l'orthodontie de
l'adulte. Encycl Med Chir, Odontologie/Orthopédie dentofaciale, Elsevier, 2 3-498-A-2 1, 2007.
72
ITEM 42 La récidive en ODF
la récidive est « un nouvel accès de maladie qui revient après une guérison avérée ». On peut la
distinguer de la rechute : « réapparition de symptômes après une guérison apparente ». En ODF,
« la distinction entre récidive et rechute étant difficile à discerner, les deux termes sont employés
pour désigner le retour de malpositions ou de malocclusions après correction » (définitions
dictionnaire SFODF).
En orthodon tie, la récidive est très fréquente et peut apparaître même en présence de
dispositifs de contention. Elle est à distinguer du vieillissement physiologique des arcades.
- Il existe une très forte interrelation entre la forme et la fonction. Ainsi, un déséquilibre des
fonctions oro-faciales peut être responsable de l'apparition de malocclusions.
• Si après le traitement les pressions musculaires de la sphère buccale s'équilibrent d'une
manière qui ne correspond pas aux formes d'arcades, la récidive est assurée U. Philippe). Les
dents doivent se trouver dans la zone d'équilibre où les forces exercées par les j oues et les
lèvres (forces centripètes) et la langue (forces centrifuges) s'annulent.
• La rééducation des dysfonctions oro-faciales est indispensable dans la recherche de la
stabilité des traitements :
../ La ventilation orale présente de multiples répercussions négatives sur
l'accomplissement des autres fonctions oro-faciales, mais aussi sur la posture. L'obtention
d'une ventilation nasale optimale peut demander l'intervention d'un O.R.L afin de traiter
l'obstruction nasale et/ou pharyngée, mais également l'intervention d'un allergologue .
../ La déglutition dysfonctionnelle avec pulsion linguale, mais aussi les troubles de la
phonation peuvent être responsables de la réapparition de béance et de surplomb .
../ Une mastication dysfonctionnelle (notamment mastication unilatérale dominante) peut
être impliquée dans la récidive des asymétries.
- L'insuffisance de mouvements d'incision se traduit par un manque de forces s'opposant à
l'égression incisive, favorisant la récidive de supraclusion.
73
ITEM 42 La récidive en ODF
- Les parafonctions (succion digitale, tétée de la langue, tics de mordillement . . . ) doivent être
impérativement éliminées afin de stabiliser les résultats.
- L'aide d'un kiné et/ou d'un orthophoniste est très bénéfique dans la rééducation des
fonctions oro-faciales.
1.4. 1. Occlusion
1.4.1.1. Statique
- Moins l'engrènement de fin de traitement est profond, plus grands sont les risques de
récidive. Ainsi, un défaut de calage (occlusion non équilibrée, non respect des grandes règles
d'occlusodontie) ou de centrage (non concordance entre l'OIM : Occlusion d'Intercuspidation
M aximale, et l'ORC : Occlusion en Relation Centrée) sont d'importants facteurs de récidive des
traitements orthodontiques.
- Il est important d'obtenir un équilibre cinétique permettant une protection mutuelle lors
des mouvements d'excursion mandibulaire :
• Guidage antérieur, et désocclusion postérieure lors de la propulsion,
• Fonction canine ou de groupe dans les mouvements de diduction. On cherche à obtenir une
symétrie de l'abaissement mandibulaire lors mouvements de latéralité droite et gauche,
condition d'une fonction harmonieuse (Planas).
- Une mauvaise orientation du plan d'occlusion, des courbes de compensation inexistantes ou
exagérées peuvent mener à un guidage non équilibré, gage d'instabilité des résultats.
74
ITEM 42 La récidive en ODF
- Certaines incisives maxillaires présentent sur leur face palatine de très fortes crêtes
marginales qui peuvent se prolonger j usqu'au bord libre. Ces incisives « en pelle », fréquemment
retrouvées dans la population asiatique, peuvent être responsables de la récidive
d'encombrement au niveau du secteur antérieur mandibulaire du fait de l'excès de contacts
occlusaux.
- La dysharmonie <lento-dentaire (DDD) représente une difficulté dans la conduite de la
thérapeutiq ue, qui doit être gérée au moment du plan de traitement.
- La récidive liée aux facteurs dentaires, fonctionnels, et de croissance, peut être prévenue mais
pas contenue, alors q ue celle causée par le facteur desmodontal peut être contenue, mais pas
prévenue. lj. Philippe)
3. PREVENTION DE LA RECIDIVE
75
ITE M 42 La récidive en ODF
4. CONCLUSION
Certaines malocclusions sont plus récidivantes que d'autres, notamment les malpositions au
niveau du secteur incisif mandibulaire, la réouverture de béances ou de diastèmes antérieurs, et la
supraclusion.
Comme le rappelle]. Philippe « la recherche de la stabilité est, en fin de compte, une utopie parce
que le vivant est, par nature, changeant et instable » ... Mais il est important de rechercher pour
chacune des malocclusions initiales quels sont le ou les facteurs d'instabilité, afin de tout mettre en
œuvre pour limiter les risques de récidive.
76
ITEM 42 La récidive en ODF
5. A RETENIR
6. REFERENCES
77
ITE M 43 Les effets iatrogènes des traitements orthodontiques
Les effets iatrogènes (du Grec iatros : médecin et genes : engendré) son t « les manifestations
pathologiques consécutives à un acte médical » (dictionnaire SFODF).
En orthodontie, les effets iatrogènes peuvent concerner aussi bien les tissus dentaires que les
tissus environnants. Le patient devra être informé de ces risques avant de débuter le traitement.
- Selon la HAS, le port d'un appareillage orthodontique est un facteur de risque collectif de la
maladie carieuse (brossage plus délicat en raison de l'encombrement lié à l'appareillage, et
modification de la flore bactérienne au profit des bactéries cariogènes) .
- En cas d'insuffisance de contrôle de plaque et/ou devant un comportement alimentaire
cariogène, deux types de lésions peuvent apparaître :
Les lésions carieuses cavitaires.
•
• Les tâches de déminéralisation, encore appelées leucomes, ou white spots, situées
préférentiellement sur le tiers cervical des faces vestibulaires, autour des attaches.
- La perte d'étanchéité du collage ou du scellement peut être à l'origine de l'apparition des
lésions.
1.1.1.1. Précautions
- Au niveau de l'assemblage collé, c'est toujours l'interface ou le composant le plus faible qui
cède (règle des couches de faible cohésion). Ainsi, il est possible d'assister à une rupture
cohésive au sein de l'émail au moment de la dépose de l'appareillage. Ce phénomène arrive plus
facilement lorsque l'assemblage comporte une attache très rigide (céramique), associé à un
système de collage aux valeurs d'adhérence très élevées (colles traditionnelles composites).
- L'utilisation de fraises trop abrasives (fraises diamantées) pour déposer la colle peut créer des
lésions amélaires (rayures . . . )
··Une abrasion coronaire peut être observée en cas d'interférence avec une attache antagoniste
(surtout céramique) .
- Enfin, les réductions interproximales (stripping) mal menées ou trop importantes risquent
d'augmenter le risque de lésions carieuses.
78
ITEM 43 Les effets iatrogènes des traitements orthodontiques
1.1.2.1. Précautions
1.2.1.1. Précautions
79
ITEM 43 Les effets iatrogènes des traitements orthodontiques
- Il est préconisé de réaliser des radiographies rétro-alvéolaires, (au moins des incisives) avant
le traitement, puis 6-9 mois après le début de traitement, puis tous les 9 mois.
- Lorsqu'une résorption appa raît. le patient doit en être informé.
- Il est recommandé de faire un « repos orthodontique » de 2 à 3 mois, en maintenant les arcs
passifs (recommandations HAS).
- Un raccourcissement excessif des racines peut amener à réévaluer les objectifs de traitement
orthodontique. La décision peut aller jusqu'à l'interruption du traitement, afin d'éviter un
danger pour la pérennité des dents (recommandations HAS).
- En présence de résorptions, les contentions collées de longue durée sont à privilégier.
- Les réactions pulpaires au cours du traitement orthodontique sont minimes. Une légère
inflammation peut être observée dans les phases initiales du déplacement dentaire.
- Des cas de nécrose ont été reportés, mais ils concernent le plus souvent des dents qui ont subi
un traumatisme antérieur. Toutefois, des forces orthodontiques lourdes et continues pourraient
provoquer ce type de complication par mouvement abrupt de l'apex, provoquant la rupture du
paquet vasculaire.
2. 1.1.1. Précautions
- Pas d'orthodontie tant que le contrôle de plaque n'est pas parfait et qu'il persiste une
inflammation gingivale,
- Eviter les dispositifs qui risquent d'irriter la gencive : préférer les tubes aux bagues,
- Utiliser les dispositifs les moins encombrants possibles, éliminer les excès de colle.
- L'orthodontie peut favoriser l'apparition de récessions gingivales lorsque les dents sont
éloignées de leur support osseux (incisives mandibulaires les plus touchées).
2. 1.2.1. Précautions
- Pas d'orthodontie tant que le contrôle de plaque n'est pas parfait et qu'il persiste une
inflammation gingivale,
80
ITEM 43 Les effets iatrogènes des traitements orthodontiques
- Aménagement du parodonte superficiel lorsqu'il est défavorable (biotypes fins) dans les zones
à risque, préalablement à l'orthodontie,
- Ne pas éloigner les dents de leur support osseux.
2.2.2. Alvéolyse
2.2.2.1. Précautions
81
ITE M 43 Les effets iatrogènes des traitements orthodontiques
3.1. Précautions
- D'après les références evidence-based, il n'existe aucune donnée établissant un lien entre la
réalisation d'un traitement orthodontique et l'apparition de dysfonctions de l'appareil
manducateur (DAM). L'orthodontie ne peut donc pas être recommandée pour prévenir ou
traiter une DAM. Les patients candidats à l'orthodontie atteints de DAM doivent être prévenus
de la possibilité de progression de la pathologie (amélioration ou dégradation). Le choix de
traitements simples semble être approprié pour ces patients (Luther et al. Cochrane 2 0 10) .
- Une erreur dans le diagnostic et le plan de traitement peut mener à des effets délétères sur le
profil des patients. Par exemple, des extractions sur un profil déjà rétrusif (concave) risquent
d'accélérer le vieillissement du visage.
5.1. Précautions
6.1. Précautions
- Bien montrer au patient la façon de mettre l'appareil, donner une fiche d'explication,
- Avoir recours dès que possible à des dispositifs de sécurité.
7. EFFETS PSYCHOLOGIQUES
- Les appareillages en lingual, ou qui recouvrent la voute palatine représentent une gène pour la
langue, entrainant fréquemment des troubles de l'élocution (transitoires),
- Le changement brutal d'apparence physique après une chirurgie orthognathique peut être très
perturbant pour les patients adultes fragiles.
82
ITEM 43 Les effets iatrogènes des traitements orthodontiques
8. CONCLUSION
9. A RETENIR
10. REFERENCES
83
ITEM 44 Contention et ODF
La contention est un « procédé visant à maintenir les dents et les arcades dans une position
donnée par le traitement, pendant que les tissus environnants s'adaptent à la nouvelle position
des dents » (dictionnaire SFODF). Elle fait suite à la phase de traitement actif La contention a pour
but de stabiliser les résultats obtenus, et donc de prévenir la récidive (cf item 42).
1. OBJECTIFS DE LA CONTENTION
- La contention = ensemble des procédés et appareillages dont le but est de stabiliser les
corrections orthodontiques et orthopédiques obtenues grâce au traitement actif.
- Dans les traitements précoces en 2 temps, la contention permet de stabiliser les résultats
obtenus lors la 1 ère phase en attendant le début de la 2 ème .
- La contention est quasiment touj ours indispensable pour s'opposer à la tension des fibres
desmodontales, et laisser le temps aux comportements musculaires et fonctionnels de s'adapter
au nouvel équilibre.
- Les objectifs de la contention sont donc de :
• Stabiliser les dents pendant la réorganisation des fibres desmodontales
• Favoriser l'établissement d'une occlusion fonctionnelle
• Limiter les effets délétères des déséquilibres qui n'ont pu être corrigés
- Dans le cadre des traitements orthodontiques chez l'adulte au parodonte réduit, la contention
aura également pour but de prévenir les récidives de migrations secondaires, et de limiter les
mobilités résiduelles.
2.1. Surcorrection
- Certains auteurs préconisent une surcorrection des malpositions et malocclusions, mais cette
option thérapeutique est controversée. En effet, il est impossible de prédire l'intensité de retour
de la dent vers sa situation idéale, et l'occlusion de fin de traitement risque d'être i nstable et
dysfonctionnelle. Néanmoins, la surcorrection est bénéfique dans le traitement des classes III
chez le sujet en cours de croissance.
- Les crêtes marginales palatines saillantes des incisives « en pelle » peuvent être réduites afin
d'éviter l'apparition de malpositions dans le secteur incisif mandibulaire.
- La création d'une butée cingulaire par apport de composite au niveau palatin des incisives
maxillaires permettrait de contrer les récidives de supraclusion.
84
ITEM 44 Contention et ODF
3.1. Principes
- Les dispositifs fixes évitent l'apparition de malpositions dans les secteurs antérieurs (récidives
de rotations, ouverture de diastèmes ...)
- Classiquement collés au niveau de la face linguale des dents antérieures (discrets)
- Concernent l'arcade mandibulaire et/ou maxillaire (au maxillaire, ils seront plus fragiles en
raison des contraintes occlusales)
- Si une contention fixe est choisie, il faudra veiller à dégager les embrasures afin de faciliter
les mesures d'hygiène ; et respecter autant que possible les principes d'économie tissulaire.
- Les contentions fixes nécessitent une surveillance régulière.
- Technique simple et efficace, très largement répandue. Sa longévité est réduite, mais il peut
être renouvelé régulièrement. Le fil est façonné pour s'adapter à la forme d'arcade.
- Matériaux :
• Fil de gros diamètre (acier rond .024" ou .030") : collé seulement au niveau des extrémités
(canines). Il assure le maintien de la largeur intercanine.
• Fil fin (acier tressé .01 75") : collé à l'aide d'un plot de composite sur chaque dent. Par sa
souplesse, il autorise une mobilité dentaire physiologique.
- Technique de collage :
• Le fil peut être collé en méthode directe ou indirecte (étape de laboratoire).
85
ITE M 44 Contention et ODF
- Etendue :
• Canine à canine (6 dents) : le plus classique.
• Prémolaire à prémolaire (8 dents) : afin d'éviter la réouverture d'espace dans les cas
d'extractions.
• Incisives centrales et latérales (4 dents) : au maxillaire, le fil peut être seulement collé au
niveau des incisives afin d'éviter les interférences occlusales au niveau canin.
- Pour éviter les récidives de supraclusion, il est possible d'utiliser le composite de collage au
niveau de la contention maxillaire comme butées cingulaires O.Philippe).
- Grille métallique d'Ellman, indiquée dans les cas de parodonte affaibli avec mobilités
dentaires. La largeur de la grille et l'épaisseur de la colle nécessaire pour la recouvrir
entièrement la rendent très rigide, et empêchent la mobilité dentaire physiologique.
- lis permettent des mesures d'hygiène facile, mais ils présentent l'inconvénient de dépendre de
la coopération du patient.
- En fonction de l'indication, ils seront portés la nuit ( �sh/24) , « à la maison » ( � 12 à 14h/24) ,
e t parfois même 24h/24 dans les premiers mois d e contention.
- lis nécessitent le plus souvent une étape de laboratoire.
- Gouttière thermoformée :
• Appareil en matériau thermoformable transparent, discret et peu encombrant.
• La gouttière permet le maintien de l'alignement et de la forme d'arcade.
• Lorsqu'elle est formée à partir d'un set-up ou lorsqu'on la modifie à l'aide de pinces à
thermoformer, elle permet la correction de malpositions mineures
• Par contre, elle laisse peu de possibilités aux ajustements spontanés de !'engrènement suite à
la dépose de l'appareillage orthodontique.
86
ITEM 44 Contention et ODF
- Plaque de Hawley :
• Plaque résine maxillaire qui recouvre la muqueuse palatine. Elle comporte un bandeau
vestibulaire, et des crochets Adams sur les 1 ères molaires.
• Elle permet surtout le maintien du sens transversal maxillaire.
• Les ajustements du bandeau vestibulaire permettent de moduler la pression au niveau du
secteur antérieur maxillaire (possibilité de fermer de légers diastèmes).
• Une variante sans crochet Adams, mais avec un bandeau vestibulaire circonférentiel continu
autorise un maximum d'adaptation occlusale (pas d'interférence)
- Plaque de Sved :
• Plaque résine maxillaire avec retour sur le bord libre des incisives maxillaires.
• Elle évite la récidive de supraclusion.
- Enveloppe Linguale Nocturne (E.L.N. de Bonnet)
• Appareil fonctionnel qui favorise le maintien de la langue en position haute.
• En empêchant l'interposition de la langue entre les arcades, l'E.L.N. peut être indiquée dans la
contention des béances, en parallèle de la rééducation linguale. Elle peut être construite en
propulsion, et participe alors à la contention des classes I l .
- « Spring retainer » ou mini-positionneur
- Positionneur
• Appareil monobloc : gouttières maxillaire et mandibulaire solidarisées ; composées le plus
souvent de matériau élastomérique. Contention active : confectionnée selon un alignement
dentaire et des rapports d'arcade idéaux, ce qui permet des ajustements de l'occlusion. Il
est porté la nuit et quelques heures en journée, pendant lesquelles on demande au patient de
serrer sur l'appareil par intermittence.
� Eviter les positionneurs en cas de dysfonctions de l'appareil manducateur (pression sur les
ATM), et dans les cas de résorptions radiculaires (micro-mouvements dentaires) .
../ Positionneurs préfabriqués : appareils standardisés (pas de possibilité de choix de
forme d'arcade), disponibles en différentes tailles. Il existe des modèles pour les
traitements sans extraction et avec extractions (2 ou 4 prémolaires) .
../ Positionneurs individualisés : dispositifs adaptés à la morphologie dentaire et occlusale
du patient. Ils sont construits à partir de set-ups montés sur articulateur. Ces appareils sur
mesure sont encombrants, ils demandent une bonne coopération du patient, mais
apportent une excellente qualité d'intercuspidation.
- Activateurs
• Un activateur construit en légère propulsion permet la contention des classes I l .
- Elastiques inter-maxillaires sur plaques ou gouttières amovibles
• Pour le maintien de la correction des décalages sagittaux
- Appareils d'Education Fonctionnelle
• Ils peuvent être utilisés dans le cadre des traitements précoces, en stabilisation des résultats
de la 1 ère phase de traitement.
87
ITEM 44 Contention et ODF
- Il n'y a pas de durée pré-établie pour la contention : elle est à adapter en fonction du type et
de la sévérité de la malocclusion initiale, de l'âge du patient et de la qualité de son parodonte.
Il est nécessaire de maintenir la contention tant que les facteurs de récidive persistent.
- Les avis divergent, mais un minimum de 1 an semble nécessaire, et il serait même plus
prudent de prolonger le suivi de contention jusqu'à la fin de croissance.
- Dans quelques situations cliniques, certains auteurs préconisent la « contention naturelle » :
l'absence de dispositif de contention (par exemple, en cas de correction d'occlusion i nversée
antérieure limitée à une dent, avec un recouvrement correct).
- A l'opposé, chez l'adulte, la contention est systématique, de longue durée, voire
permanente, d'autant plus si le parodonte est réduit.
4. CONCLUSION
la recherche de la stabilité passe avant tout par le respect des objectifs idéaux d'occlusion de fin
de traitement, et l'obtention d'un environnement musculaire et fonctionnel équilibré. la phase de
con tention fait partie intégrante du traitement orthodontique, et comme le précise Philippe « une
con tention semble être intelligente, lorsqu 'elle s'oppose précisément et individuellement aux
risques de récidive que présente le patient ».
le professionnel de san té ayant une obligation de moyens, « en absence de con tention et de suivi
thérapeutique, la faute du praticien sera retenue et par voie de conséquence sa responsabilité
engagée » (Sery). Il est donc important de prendre des précautions : la con tention sera
régulièrement contrôlée, et le patient sera informé de cette nécessité avant même de commencer
le traitement.
5. A RETENIR
6. REFERENCES
88
ITEM 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
Les fonctions sont « l'ensemble des propriétés actives concourant à un même but chez l'être
vivant (Robert). C'est le rôle d'une structure, d'un organe, ou d'un système ». Les fonctions ont un
rôle prépondérant dans le développement cranio-facial. Ainsi, les dysfonctions (altération dans
/'exécution des fonctions), et /ou les para/onctions (« comportement répétitif et pulsionnel don t la
réalisation n 'apporte rien à /'économie du sujet ») peuvent perturber la morphogénèse cranio
faciale (définitions dictionnaire SFODF).
1.1. Ventilation
- La ventilation est une fonction vitale. C'est la plus importante dans la hiérarchie des matrices
fonctionnelles.
1 . 1 . l. Fonction normale
- La ventilation orale est dysfonctionnelle, elle peut entraîner des perturbations au niveau de
l'accomplissement des autres fonctions oro-faciales, (notamment la fonction linguale), mais
aussi sur la posture céphalique. Elle impacte la morphogenèse cranio-faciale et générale de
l'enfant (« spirale dysmorpho-fonctionnelle » ) .
1 . 1.2.l. Etiologies
- Interrogatoire :
• Présence d'allergies, antécédents O.R.L. (et leur prise en charge éventuelle), ronflements,
troubles d u sommeil, somnolence ou hyperactivité diurne ...
- Examen clinique exobuccal :
• Posture céphalique en extension (pour dégager les voies aériennes).
• « Faciès adénoïdien » : face longue, cernes, nez pincé, narines étroites, inocclusion labiale,
lèvres sèches ... La ventilation orale provoque l'ouverture du schéma facial.
89
ITEM 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
- Afin de normaliser la croissance faciale, il est impératif de rétablir une ventilation nasale le
plus précocement possible :
• Les déficits du sens transversal maxillaire doivent être traités par expansion
o rthopédique précoce du maxillaire. Cela permet d'augmenter le volume et la perm éabilité
des fosses nasales (partie basse de l'orifice piriforme ( Talmant, Deniaud)), et favorise la
posture linguale haute. La correction des rétrognathies mandibulaire (activateurs classe I I,
bielles de Herbst. ..) et maxillaire (masque de Delaire) permettent de dégager le carrefour
aéro-naso-pharyngé, et donc favorisent la ventilation nasale.
• Les allergies doivent être impérativement explorées et traitées par un allergologue, afin de
supprimer l'inflammation chronique au niveau de la muqueuse respiratoire.
• L'apprentissage d'une posture linguale haute est essentiel et indissociable de la rééducation
de la ventilation. Une Enveloppe Linguale Nocturne (E.L.N.) et les appareils d'éducation
fonctionnelle pourront y contribuer. En cas de frein anormalement court, il peut être
envisagé de réaliser une frenectomie linguale (suivie d'une rééducation de la mobilité
linguale).
90
ITE M 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
• En cas d'obstruction des voies aériennes supérieures, le patient sera adressé à un médecin
O.R.L afin d'explorer et de traiter si nécessaire les obstacles à leur perméabilité (par exemple,
ablation des tonsilles pharyngiennes et palatines) .
• La rééducation fonctionnelle active ou myothérapie fonctionnelle est réalisée par un
rééducateur kinésithérapeute. A l'aide d'exercices, le patient va apprendre à laver son nez,
se moucher, et à inspirer/expirer naturellement par le nez.
1.2. Déglutition
- Cet acte par lequel le contenu buccal est propulsé vers l'estomac nécessite une bonne
coordination neuro-musculaire. Seule la phase orale de la déglutition est sous le contrôle
volontaire (les phases pharyngée et œsophagienne sont réflexes). En journée, la déglutition est
un acte automatique ; la nuit elle devient réflexe.
- La déglutition est dite dysfonctionnelle lorsqu'elle implique des contractures musculaires péri
orales, et que la langue s'interpose entre les arcades dentaires. Cette déglutition appelée
« infantile » ou « primaire » est considérée comme étant normale j usqu'à l'âge de 18 mois, puis
l'on doit observer une transition progressive vers une déglutition mature (ou « secondaire »,
ou « adulte »). Si la déglutition infantile persiste après l'âge de 7 voire 10 ans, elle est considérée
comme dysfonctionnelle (ou « atypique »).
- I nterrogatoire :
• Recherche d'une succion digitale ou labiale, d'une tétée linguale associée
- Signes endobuccaux (répercussions <lento-alvéolaires) :
• P résence d'une infradusion antérieure ou latérale (béance).
• Présence d'un surplomb antérieur.
- Examen fonctionnel :
• Observation de la déglutition (salive ou gorgée d'eau) :
./ Signes exobuccaux : Recherche de contractures des muscles péri-oraux Qoues, lèvres, et
parfois même muscles mentonniers) . Vérifier si les arcades sont bien en occlusion par
palpation du muscle masséter.
./ Signes endobuccaux : Ecarter rapidement les lèvres après la déglutition afin d'observer la
91
ITEM 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
1.3. Phonation
- Dans la langue française, aucun phonème ne doit se prononcer avec la langue en appui sur
les dents.
- Les répercussions néfastes sur les arcades dentaires ne seraient pas liées directement à une
déglutition ou une phonation dysfonction ne/les, mais plus à un trouble de la posture linguale au
repos ---+ il paraît alors plus judicieux de parler de « dysfonction linguale ».
1.4. Mastication
- La mastication est la phase initiale de la digestion. Elle permet le broyage des aliments
(diminution de la granulométrie) et l'insalivation du bol alimentaire, ce qui le rend apte à être
dégluti. Elle correspond à un déplacement mandibulaire rythmique selon des cycles, faisant
intervenir l'action coordonnée de nombreux muscles. La forme des cycles varie entre chaque
individu et dépend de la consistance du bol alimentaire.
92
ITEM 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
- Masti cation unilatérale alternée. Les cycles font intervenir des mouvements
d'abaissement/élévation de la mandibule, de propulsion/ rétropulsion, ainsi que de diduction
(composante latérale). Une mastication fonctionnelle stimule la croissance de la sphère
maxillo-faciale, et donc le développement des arcades dentaires (Planas).
./ Elles peuvent se manifester par une simple modification de forme et de rythme du cycle
masticateur, ou par une perturbation des capacités et des performances masticatrices. Les
causes sont multiples car elles peuvent provenir des différentes structures impliquées
dans la fonction de mastication : troubles du système neuro-musculaire, dysfonctions
de l'appareil manducateur (dont les pathologies de l'ATM), et causes dentaires et
occlusales (malocclusions, pertes dentaires non compensées, douleurs ...)
� La prise en charge thérapeutique se fera en fonction de l'étiologie de la dysfonction.
- Les parafonctions sont des habitudes nocives sans but fonctionnel. Leur diagnostic repose
surtout sur l'interrogatoire, l'observation du comportement du patient, et l'examen endobuccal.
2.1. Succion
- Succion digitale (pouce le plus souvent), d'un objet (tétine, doudou) succion de la langue
(tétée), s uccion/aspiration ou tics de mordillement de la lèvre inférieure, ou des joues. Au
delà de 6 ans, la succion peut révéler une immaturité et/ou un comportement émotif de l'enfant.
Z. 1.1. Conséquences
93
ITEM 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
2.2. Onychophagie
2.2. 1. Conséquences
2.3. Bruxisme
2.3. 1. Conséquences
- Comportementale (ne pas serrer les dents en j ournée, éviter les chewing-gums, la
consommation d'excitants ... ) ,
2.4. M i métisme
2.4.1. Conséquences
- Le mimétisme pourrait être l'une des étiopathogénies possibles des classes III (les enfants
imitent leurs parents prognathes).
94
ITE M 45 Dysfonctions et parafonctions en ODF
3. CONCLUSION
4. A RETENIR
S. REFERENCES
95
ITEM 46 Age et indications thérapeutiques en O D F
La prise en charge orthodontique et/ou orthopédique d'une dysmorphose peut avoir lieu dans la
petite enfance, l'enfance ou l'adolescence. Les indications thérapeutiques ne son t pas posées en
fonction de l'âge civil du patient mais en fonction de sa situation sur sa courbe de croissance, de son
stade de dentition, de sa maturité ainsi que de la nature et l'importance de la dysmorphose.
- L'âge dentaire correspond à la situation de la denture par rapport à l'âge normal d'éruption
dentaire.
- La comparaison entre l'âge dentaire et l'âge civil permet d'évaluer si l'éruption dentaire a lieu à
temps, est en retard ou précoce. Elle permet d'ajuster les normes au patient, afin de
déterminer si l'éruption ou l'absence d'une ou plusieurs dents sur l'arcade à un instant t relève
du normal ou du pathologique.
- Les phénomènes d'éruption dentaire se font par groupes de dents, alternant des phases
d'éruption avec des phases de stabilité de la denture. La mandibule est en avance sur Je
maxillaire.
}
Age d'éruption Stades de dentition
96
ITEM 46 Age et indications thérapeutiques en ODF
2.1. Chez le très jeune e nfant (en denture temporaire, jusqu'à :::: 6 ans)
./ Favoriser l'allaitement maternel ou l'utilisation d'une tétine à débit réduit ainsi que la
97
ITEM 46 Age et indications thérapeutiques en ODF
2.2.2.Sens vertical
2.2.2.1. Béances
- Traitement étiologique : suppression des parafonctions (une aide est possible par la pose
d'un dispositif anti-pouce scellé sur les bagues des premières molaires permanentes).
- Education fonctionnelle active (kiné, orthophoniste), et passive à l'aide d'appareillages
(ELN, écrans labiaux, plaque avec perle de stimulation linguale . . . )
2.2.2.2. Su praclusion
2.2.3.1. Classe I l
2.2.3.2. Classe I l l
2.2.4. DDM
- Signe précoce de DOM : exfoliation des canines temporaires lors de l'éruption des i ncisives
latérales permanentes
- Rechercher des anomalies du sens transversal et interception de celles-ci (la correction de
l'insuffisance transversale maxillaire diminue les risques d'inclusion des canines maxillaires) .
- Dispositifs de correction des rotations molaires maxillaires : quad hélix ou arc transpalatin.
- Dispositifs d'ancrage maxillaire (ex : arc de Nance, FEO)
- Maintien du Lee-way : mainteneur d'espace (ex : arc lingual)
- En raison de ses conséquences délétères sur le périmètre d'arcade, le protocole d'avulsions
pilotées est controversé et ses indications sont limitées.
98
ITE M 46 Age et indications thérapeutiques en ODF
- La correction des dysmorphoses se fait toujours dans les 3 sens de l'espace. Les choix
thérapeutiques seront en fonction du potentiel de croissance résiduel. Les traitements sont
principalement orthodontigues.
2.3.2.1. Béance
2.3.2.2. Supraclusion
- I ngression incisive (maxillaire et/ou mandibulaire) et/ou égression molaire (ex : cales
rétro-incisives, arc de base d'ingression . . .)
2.3.3. 1. Classe I l
- Lever les verrous occlusaux (verrous d e croissance) dans le sens transversal puis vertical :
Transversal : corriger l'insuffisance transversale maxillaire + /- corriger la rotation mésio
palatine des 1 ère s molaires maxillaires (ex : quad hélix ou arc transpalatin)
Vertical : levée de la supraclusion (ex : arc de base d'ingression en technique de Ricketts)
- Si potentiel de croissance mandibulaire est suffisant : phase orthopédique directement suivie
d'une phase orthodontique (dans l'idéal autour du pic de croissance) .
- Tractions intermaxillaires de classe I I sur appareil multiattache
- Dispositifs de recul molaire maxillaire (pendulum d'Hilgers, FEO ...)
- En cas de DDM par excès associée : orthodontie avec possibilité d'avulsion de quatre
prémolaires (typiquement, avulsion des premières prémolaires maxillaires et des secondes
prémolaires mandibulaires).
99
ITE M 46 Age et indications thérapeutiques en ODF
- Béance / hyperdivergence :
• On se dirige plutôt vers un traitement orthodontico-chirurgical (ostéotomie de Lefort 1,
et/ou ostéotomie sagittale mandibulaire de rotation anti-horaire) .
• Orthodontie avec élastiques verticaux antérieurs (attention à la récidive)
• TOUJOURS : suppression des parafonctions, et rééducation fonctionnelle linguale et
ventilatoire : posture, tonicité et fonction linguale / obtenir une ventilation nasale
(kiné/ orthophoniste + /- dispositifs type ELN).
1 00
ITEM 46 Age et indications thérapeutiques en ODF
- Supraclusion / hypodivergence :
• Orthodontie d'égression des secteurs postérieurs et/ou d'ingression des secteurs
antérieurs (aide des ancrages osseux).
• Traitement orthodontico-chirurgical, avec chirurgie mono ou bimaxillaire (Lefort 1 et/ou
ostéotomie sagittale mandibulaire de rotation horaire), ou chirurgie segmentaire de Kôle :
ingression du bloc incisivo-canin mandibulaire (moins employée depuis l'apparition des
ancrages osseux).
2.4.3.1. Classe I l
2.4.3.2. Classe I l l
3. CONCLUSION
A chaque âge, ses possibilités de traitement et à chaque malocclusion son âge optimal de prise
en charge. li est important de savoir poser l'indication du traitement précoce. Intervenir tôt
permet de simplifier la prise en charge ultérieure. La décision thérapeutique du traitement précoce
est individualisée selon différents critères : maturité et motivation de l'enfant (et de ses parents),
nature et importance de la malocclusion, stade de dentition ...
L 'interception rapide et la rééducation fonctionnelle (déglutition mature, ventilation nasale
stricte, occlusion labiale) associée à la suppression précoce des para/onctions permettent de
rétablir des conditions favorables à l'expression optimale des phénomènes de croissance et de
dentition. Ceci évite /'aggravation de dysmorphoses squelettiques nécessitan t un recours
chirurgical, et permet de diminuer la durée et le poids du traitement à l'adolescence.
1 01
ITEM 46 Age et indications thérapeutiques en ODF
4. A RETENIR
5. REFERENCES
1 02
ITEM 4 7 Les traitements interceptifs en ODF
L e dépistage des dysmorphoses dès la denture temporaire permet leur prise e n charge précoce.
L 'interception réalisée dans l'enfance a pour vocation la simplification de la prise en charge à
l'adolescence en rétablissant le plus tôt possible les conditions optimales au bon déroulement de
la croissance et des phénomènes de dentition.
1. DEFINITIONS
2. OUTILS THERAPEUTIQUES
- Normalisation des fonctions : obtenir une ventilation nasale stricte (apprendre à l'enfant à se
moucher efficacement), obtenir une déglutition mature . . .
- Peut demander l'aide d'un rééducateur : kinésithérapeute et/ou orthophoniste
- Suppression des parafonctions, habitudes déformantes (ex : aspiration de la lèvre
inférieure, succion de joues, de la langue, succion digitale, interposition d'objets)
2.2.1. Extra-oraux
1 03
ITEM 47 Les traitements i nterceptifs en ODF
2.2.2. lntra-oraux
• Quad hélix :
./ Rotation disto-palatine des premières molaires permanentes
• Grille anti-pouce
• Orthodontie par traitement multiattache partiel (ex : arcs de base, distaleurs molaire)
- Les dispositifs d'interception fixes nécessitent le plus souvent la présence des premières
molaires permanentes. Néanmoins si un traitement interceptif s'avère nécessaire dès la phase
de denture temporaire, le dispositif pourra être fixé sur les 2 èmes molaires temporaires (par
exemple : expansion transversale maxillaire précoce par quad hélix en appui sur bagues de
55 / 65 chez les patients porteurs de fente labio-alvéolo-palatine ).
- Sur dents temporaires (canines temporaires +++) afin d'éliminer les interférences au
déplacement.
2.5. Chirurgie
- Chirurgie ORL visant à dégager les voies aériennes supérieures (ex : ablation des tonsilles
pharyngiennes et palatines)
- Chirurgie orale (ex : frenectomie, suppression de germes surnuméraires . . . )
- Chirurgie maxillo-faciale (ex : prise en charge des pathologies congénitales et dysmorphoses
cranio-faciales sévères par distraction osseuse précoce)
1 04
ITEM 47 Les traitements interceptifs en ODF
3.2.1. Béances
3.2.2. Supraclusion
3.3. 1. Classe Il
- Objectifs :
• Corriger le décalage des bases
• Réduire le surplomb et/ou le recouvrement
• Diminuer le risque de traumatisme sur les incisives maxillaires exposées
1 05
I T E M 47 Les traitements interceptifs en O D F
- Une DDM transitoire est physiologique en denture mixte. Les dents permanentes
apparaissent dans une mâchoire dont le périmètre final n'est pas encore atteint.
- Signe précoce de DDM : exfoliation des canines temporaires lors de l'éruption des incisives
latérales permanentes
- Objectif : Aménager les arcades afin de diminuer l'importance et les implications cliniques de
la D O M (ex : diminuer le risque d'inclusion, d'encombrement, et le recours aux avulsions)
- Moyens :
• Pose d'un mainteneur d'espace en cas de perte prématurée d'une dent temporaire
• Maintien du lee-way (ex : arc lingual, pastille de Nance)
• Avulsions pilotées :
./ Ce protocole lourd (avulsions multiples) a des indications limitées : très forte DOM dans
les cas de profil convexe, avec un schéma facial normo ou hyperdivergent, et une classe 1
dentaire et squelettique. Ce protocole est controversé, car la germectomie des premières
prémolaires empêche l'expression de la croissance alvéolaire associée à l'évolution
des germes des dents permanentes.
1 06
ITEM 47 Les traitements interceptifs en O D F
4. RECIDIVE / CONTENTION
- Dans le cadre des traitements orthopédiques, on recherche toujours une surcorrection, puis
le dispositif est maintenu quelques temps en contention. Une surveillance est nécessaire
entre la phase d'interception et le traitement en denture adulte jeune.
- Port nocturne d'un dispositif de contention amovible possible (attention à la perte de
coopération du patient)
- Le maintien des résultats et le pronostic dépendent de la réussite de la rééducation
fonctionnelle et de l'arrêt effectif des parafonctions.
5. CONCLUSION
6. A RETENIR
7. REFERENCES
1 07
ITEM 4 7 Les traitements interceptifs en ODF
- FERRE J C, FOU R N I E R MY, Réadaptation fonctionnelle orofaciale, Encycl Med Chir, Elsevier, 2 3-495-
A- 1 0, 1996.
- FORTI E R JP et coll., l 'odontologie pédiatrique et le traitement orthodontique, Réalités Cliniques,
1997-8-3-2 2 5
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- JEGOU 0, l 'orthodontie chez l'enfant. Diagnostic et gestes utiles en denture mixte, Réalités
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- SETBON 0, V E R M E L I N L, Gestes simples en orthodontie interceptive, Réalités cliniques 2008-1 3-3-
231
1 08
ITEM 48 Thérapeutiques fonctionnelles et orthopédiques en ODF
1. THERAPEUTIQUES ORTHOPEDIQUES
- Les traitements orthopédiques ont pour but de corriger les décalages des bases osseuses
chez les patients en cours de croissance. Il est idéal d'intervenir avant le pic pubertaire (7-9
ans), et au plus tard j usqu'à 1 2 - 1 3 ans. Au-delà de cet âge, il semblerait que les effets soient
majoritairement <lento-alvéolaires et non plus squelettiques.
- Toutefois, les appareils orthopédiques ont toujours un certain effet dento-alvéolaire, car ils
prennent appui sur les arcades dentaires.
- Les traitements orthopédiques rentrent dans le cadre des traitements précoces ; ils
correspondent à la 1 ère phase des traitements en 2 temps (phase orthopédique et fonctionnelle /
surveillance / o rthodontie si nécessaire). Cette philosophie de traitement précoce correspond à
l'approche bioprogressive (Ricketts).
- Un des grands principes est de supprimer au préalable les interférences occlusales et les
troubles fonctionnels (véritables « verrous » de croissance), afin de libérer le potentiel de
croissance :
� Déverrouillage psychologique.
� Déverrouillage fonctionnel (suppression parafonctions/ normalisation fonctions)
� Déverrouillage mécanique dans le sens Transversal, Vertical, puis Antéro-post.
- Les déficits d u sens transversal maxillaire ( endognathie) doivent être pris en charge
précocement par une expansion transversale orthopédique, qui agit au niveau de la suture
maxillaire. Cette expansion permettrait d'élargir la partie basse de l'orifice piriforme, et
d'optimiser le tonus de l'enveloppe faciale (Talmant, Deniaud).
- L'expansion maxillaire favorise la ventilation nasale et la posture linguale haute, mais elle
doit être complétée par une rééducation fonctionnelle active afin de pérenniser les résultats.
L'âge idéal d'intervention correspond à la phase éruptive des incisives maxillaires permanentes,
aux alentours de 7-8 ans.
1 09
ITEM 48 Thérapeutiques fonctionnelles et orthopédiques en ODF
- Disjoncteur à vérin : sur bagues ou sur gouttière ; généralement activé à raison d'un quart de
tour de vérin par jour (0,25mm).
- Quad hélix : Par sa souplesse, le quad hélix activé de manière à minimiser les effets dento
alvéolaires (torque corono-lingual molaire), permettrait d'agir sur les sutures du prémaxillaire
(inter-incisive et incisivo-canine) chez le très jeune enfant (Deniaud).
--+ Quelque soit le dispositif, on recherche une légère hypercorrection, puis l'appareil est laissé
- Dès que cela est nécessaire, la correction du sens antéropostérieur sera précédée d'un
déverrouillage transversal (expansion maxillaire), et d'un déverrouillage vertical (levée de la
supraclusion) . Elle sera accompagnée d'une rééducation fonctionnelle.
- Les appareils orthopédiques de correction de classe II sont des appareils amovibles qui
nécessitent un port nocturne ainsi que quelques heures en j ournée ( � 14h/24 ) . Ils demandent
donc une bonne coopération du patient pour la réussite du traitement.
- Origine du décalage :
--+ Origine maxillaire : prognathie maxillaire
--+ Origine mandibulaire : rétrognathie mandibulaire
./ Le contrôle du sens vertical passe par le réglage des branches externes de l'arc facial
./ Les forces utilisées sont lourdes (forces orthopédiques), entre 400 et 1000 g
1.2. 1.2. Thérapeutiques orthopédiq ues des classes Il squel. par insuffisance
mandibu laire
- Le but est de stimuler la croissance sagittale de la mandibule. Ces appareils sont considérés
comme des appareils fonctionnels orthopédiques (activateurs de croissance).
- En induisant un changement de position de la mandibule par rapport à celle qu'elle occupe
habituellement (propulsion et abaissement), les activateurs auraient une action sur les
déterminants musculaires ( ++ ), articulaires (ATM et articulation dento-dentaire), et
squelettiques ( + /- d'action sur le cartilage condylien : Petrovic)
- Ces thérapeutiques sont très bénéfiques pour les schémas hypo ou normodivergents. Par
contre, elles ont tendance à ouvrir le schéma facial, elles sont donc à éviter chez les sujets
hyperdivergents.
110
ITEM 48 Thérapeutiques fonctionnelles et orthopédiques en ODF
- Dans la thérapeutique des classes I I I, la clé du succès est la précocité de la prise en charge. Il
existe de nombreuses formes cliniques de classe I I I, d'où l'intérêt du diagnostic
céphalométrique, et notamment de l'analyse architecturale de Delaire.
- O rigine du décalage :
� O rigine maxillaire : insuffisance maxillaire (rétrognathie, brachygnathie maxillaire)
� O rigine mandibulaire : excès mandibulaire (prognathie, macromandibulie)
./ Des élastiques relient les crochets du double arc interne j usqu'à l'appui facial.
� Forces orthopédiques (200 à 500 g de chaque côté soit 400 à 1000 g au total),
dirigées obliquement vers le bas et l'avant pour contrôler le plan d'occlusion.
• On recherche toujours l'hypercorrection (repère : position des incisives latérales).
111
ITEM 48 Thérapeutiques fonctionnelles et orthopédiques en O D F
• L'ELN est un appareil amovible en résine, largement ouvert dans sa partie antérieure ce qui
permet de guider la langue en position haute au niveau de la papille rétro-incisive.
• Port nocturne + environ 1 heure par jour.
� L'ELN est indiquée devant toutes les dysmorphoses dont l'étiologie est linguale :
- En empêchant l'interposition de la langue entre les arcades (écrans linguaux), l'ELN est
indiquée dans le traitement des béances. En repositionnant la langue au palais, l'ELN favorise
un développement harmonieux du maxillaire, notamment dans le sens transversal ; ce qui la
rend bénéfique dans le traitement des classes III.
1 12
ITEM 48 Thérapeutiques fonctionnelles et orthopédiques en ODF
- Dispositif amovible ou fixe comprenant une perle tournant autour de son axe au niveau de la
papille rétro-incisive. L'enfant sera tenté de faire tourner la perle avec sa langue, ce qui pourrait
favoriser la normalisation de la position linguale.
- Dispositif amovible qui éloigne les forces centripètes de la musculature péri-orale grâce à des
écrans. Il permet ainsi à la langue d'exprimer son action conformatrice (expansion maxillaire
passive). Il existe différentes conceptions en fonction des rapports d'arcade dans le sens sagittal
(Frankel 1, 2 ou 3). Ces appareils sont complexes dans leur mise en œuvre, et nécessitent une
bonne compliance du patient (port continu sauf repas et brossage).
- Ce sont des appareils monoblocs souples en matériau élastomérique. Ces dispositifs sont
préfabriqués, il en existe une très large gamme en fonction de l'âge et de la malocclusion. Ces
appareils participent à la normalisation des fonctions linguale, jugale et labiale, et
encouragent la ventilation nasale. Ils participent au « pré-alignement » dentaire, et permettent
à la croissance de s'exprimer sans contrainte.
- Ecran lingual qui peut être fixe ou amovible, qui empêche l'interposition linguale entre les
arcades ; ainsi que la succion digitale.
- Interposé entre les lèvres, les j oues et les dents, l'écran buccal aide le jeune enfant à ne plus
interposer la lèvre inférieure derrière les incisives, et à arrêter la succion du pouce. I l permet de
tonifier la musculature labiale. L'écran buccal existe avec ou sans grille linguale associée.
- Le lip bumper est u n écran labial antérieur, prenant appui sur deux bagues molaires.
- Il est généralement utilisé à l'arcade mandibulaire, et porté 24h/24h (sauf brossage).
- En s'interposant entre la lèvre et les dents, le lip bumper permet d'alléger les pressions
centripètes des lèvres sur les incisives. Les forces labiales sont alors transmises aux molaires, ce
qui permet de les redresser.
� Dispositif indiqué en cas d'incisives linguoversées et/ou de molaires mésialées.
- Elles fonctionnent par paire : une plaque résine au maxillaire et une à la mandibule,
comprenant chacune un vérin et deux pistes de rodage. Le vérin permet de suivre la croissance,
et les pistes facilitent les mouvements de latéralité.
- Le port doit être continu (sauf repas et brossage).
1 13
ITEM 48 Thérapeutiques fonctionnelles et orthopédiques en O D F
3. CONCLUSION
4. A RETENIR
« Plus le traitement est précoce, plus la face s'adapte à votre concept, plus le traitement est tardif,
et plus votre concept doit d'adapter à la face » (C. Gugino).
5. REFERENCES
114
ITEM 4 9 : Thérapeutiques mécaniques en ODF
le contrôle de la biomécanique est l'une des clés de la réussite des traitements ODF.
1. NOTIONS DE BIOMECANIQUE
- L'ancrage caractérise la capacité d'un corps à s'opposer au déplacement. D'après la 3 ème loi
de Newton, « à toute action correspond une réaction d'intensité égale et de sens opposé ».
- Selon le trinôme de Denevrezé, le système orthodontique est composé :
• d'une résistance mobile (unité à déplacer)
• d'une résistance stabile (unité d'ancrage)
• d'une force motrice (qui unit les éléments mobile et stabile et provoque le déplacement)
- Au moment du plan de traitement, il est indispensable d'évaluer les nécessités d'ancrage
(qui sont différentes en fonction de la DDM, du décalage sagittal, de la typologie et de
l'esthétique faciale, de l'état dentaire et parodontal, et surtout de si le traitement est conduit
avec ou sans avulsions).
• Ancrage osseux :
../ hauteur et densité osseuse
• Ancrage musculaire :
../ fonction de la typologie faciale (l'ancrage est plus fort chez les sujets hypodivergents dont
la musculature faciale est plus tonique)
- Technique de Ricketts : l'arc de base d'ancrage permet de placer les racines des molaires
mandibulaires dans l'os cortical vestibulaire (ancrage cortical)
- Technique de Tweed : préparation d'ancrage (redressement dents postérieures
mandibulaires par version corono-distale)
115
ITEM 49 : Thérapeutiques mécaniques en ODF
- Elle peut être délibérée, et correspond le plus souvent à la mésialisation des secteurs
latéraux.
- Mais elle peut être non contrôlée (manque de coopération du patient, mauvaise évaluation
des nécessités d'ancrage ...) et empêche alors l'accomplissement des objectifs thérapeutiques
initialement établis.
1.2. 1. Force
- Action mécanique capable de déformer ou de déplacer un corps. Elle est représentée par un
vecteur, et elle est définie par plusieurs paramètres :
• Sa direction (ligne d'action)
• Son sens
• Son intensité
• Son point d'application
• Sa durée et son rythme d'application
- Continue : l'énergie déployée par le dispositif décroît lentement et progressivement (ex : arcs
à mémoire de forme)
- Discontinue : l'énergie libérée par le dispositif décroît très rapidement dès le début du
déplacement (ex : traction par une chainette élastomérique, plicature sur un arc en acier ...)
- Intermittente : Alternance de périodes de port d'un dispositif actif et de périodes de repos
(ex : port d'une force extra-orale 1 2h/24)
- Le centre de résistance est l'équivalent du centre de gravité lorsque l'objet n'est pas libre
dans l'espace. Le centre de résistance est le point par lequel doit passer la ligne d'action d'une
force pour que le solide se déplace en translation pure (= en gression).
116
ITEM 49 : Thérapeutiques mécaniques en ODF
- Le centre de rotation : point autour duquel tourne un solide lorsqu'on lui applique une force
ne passant pas par son centre de résistance.
- Il dépend du système de forces, et n'est pas forcément situé sur la dent.
- On parle de centre instantané de rotation, car il varie avec le déplacement de la dent et la
désactivation du système orthodontique.
- Toute force appliquée sur une unité à distance de son centre de résistance entraine une
rotation de l'ensemble de l'unité, caractérisée par l'apparition d'un moment M (f).
- Le Moment d'une force correspond au produit de l'intensité de la force par la distance
orthogonale de sa ligne d'action au centre de résistance ( d) :
1 M (f) = F x d (g.m)
- En ODF, on considère que l'on étudie le système mécanique en équilibre, c'est à dire que la
somme des forces et des moments s'annulent.
- Le rapport Moment/Force détermine le type de mouvement et la position du centre de
rotation.
2.1. Principes
(esthétique)
• Eventuellement de ba�es scellées (le plus souvent au niveau molaire)
• D'un arc i nséré dans la gorge des attaches, qui assure le déplacement des dents et leur
contrôle.
• De liKatures (élastomériques, métalliques, ou brackets autoligaturants) qui maintiennent
l'arc au fond de la gorge des attaches.
Un arc orthodontique peut assurer différentes fonctions :
• Déplacer une dent ou un groupe de dents (ex : alignement, nivellement)
• Servir de rail pour guider le déplacement (ex : recul canin ou incisif en glissement)
• S'opposer au déplacement dans les zones d'ancrage
117
ITEM 49 : Thérapeutiques mécaniques en ODF
- La technique est dite continue lorsque l'ensemble des dents d'une arcade est prise en charge
par le même arc (ex : technique de Tweed-Merrifield, technique d'arc droit ...)
- La technique est dite segmentée (ex : technique bioprogressive de Ricketts, technique de
B urstone) lorsque plusieurs groupes de dents sont individualisés (unité passive, unité active).
Les déplacements dentaires sont guidés par la désactivation d'un ressort qui relie les différents
groupes de dents, ce qui évite les forces de friction.
- Les caractéristiques de l'arc (nature de l'alliage, section de l'arc ...) et sa déformation lors de
l'insertion dans l'attache sont responsables de la force exercée sur la dent. Le choix de l'arc se
fait en fonction des caractéristiques individuelles du patient (hauteur d'os alvéolaire, risque de
résorption radiculaire, sensibilité à la douleur . . .) et de la phase du traitement, et de la technique :
• Alignement/nivellement : arcs souples délivrant des forces faibles et continues (ex : arcs
NitTi)
• Recul canin. recul incisif :
../ pour les mécaniques en glissement (technique continue) : arcs rigides (ex : arcs acier)
../ techniques segmentées : on cherche un module d'élasticité plus faible (TMA ™, Elgiloy®)
• Correction du décalage interarcades/ stabilisation : arcs rigides de forte section (ex : arcs
acier)
• Finitions : on cherche un arc permettant des ajustements dans les 3 ordres, et qui délivre des
forces légères (ex : TMA™, arcs acier multibrin)
- Les informations sont classiquement transmises aux dents grâce à des plicatures sur les arcs
dans les 3 ordres :
• 1erordre : correspond aux courbures dans le plan horizontal, · occlusal (dans le plan de
l'arc) . Il détermine la forme d'arcade.
• 2 ème ordre : correspond aux déformations dans le sens vertical (perpendiculairement au
plan de l'arc).
• J ème ordre : correspond au torque : torsion de l'arc sur le chant, permettant de contrôler
l'inclinaison vestibulo-linguale des dents.
- Dans les débuts de !'orthodontie, les appareils utilisés étaient amovibles. Ces dispositifs
entraînent des mouvements dentaires en version, et ne permettent pas de contrôler le 3ème
ordre.
- Avec l'apparition des thérapeutiques fixes, les arcs transmettent les informations aux
attaches (attaches non informées, par exemple dans la technique de Tweed). Il alors est
devenu possible de contrôler le torque, grâce à l'utilisation d'arcs rectangulaires dans les
attaches dont la gorge est elle aussi rectangulaire.
- Dans un souci de simplification de manipulation, il existe désormais des attaches pré
informées, c'est-à-dire qui contiennent les informations dans les 3 ordres pour chaque dent.
(ex : technique d'arc droit) . Il existe de nombreuses préinformations différentes en fonction de
la technique. La précision dans le positionnement de l'attache sur la dent est capitale.
118
ITEM 49 : Thérapeutiques mécaniques en ODF
- En dehors des arcs, il est possible d'avoir recours à des dispositifs actifs unimaxillaires ou
intermaxillaires pour déplacer les dents et les arcades :
- Les forces inter-maxillaires sont des dispositifs qui prennent appui simultanément sur les
deux arcades et délivrent sur chacune d'elles des forces réciproques.
Elles sont principalement représentées par les tractions inter-maxillaires (TIM) ou élastiques
i nter-maxillaires.
- Les T I M permettent de déplacer une dent ou un groupe de dents en prenant appui sur l'arcade
opposée (TI M de classe Il, de classe I l l, TIM verticaux, transversaux (criss-cross) ...
- L'utilisation de T I M dans la correction des décalages sagittaux nécessite une préparation des
arcades et leur stabilisation par des arcs de forte section.
- En période de croissance, les élastiques de classe Il peuvent avoir une action orthopédique qui
vient s'ajo uter à l'action dento-alvéolaire.
- L'intensité de la force développée par les élastiques intermaxillaires dépend de :
• leur diamètre
• leur épaisseur
• la portée (distance) sur laquelle ils sont étirés
- La force indiquée par le fabricant correspond à la force délivrée lorsque l'élastique est étiré de
trois fois son diamètre.
- Avantages / inconvénients des T I M
Avantages Inconvénients
Pas d'intervention nécessaire par le praticien Efficacité dépendante de la coopération du
pour la réactivation patient et de la bonne observance des
prescriptions
Pas d'entretien spécifique Q etables) Forces délivrées inconstantes : les élastiques
perdent leur propriétés mécaniques, et
nécessitent d'être changés régulièrement
- I ndications
• Correction de relations inter-arcades dans les trois sens de l'espace
• Orientation de l'effet mécanique de l'arc
• Contrôle des effets parasites
• Amélioration de l'intercuspidation pendant la phase de finitions
• Contention post-chirurgicale
119
ITEM 4 9 : Thérapeutiques mécaniques en O D F
- Contre-indications et précautions
• Les TIM sont contre-indiqués chez les patients à typologie faciale très hyperdivergente (les
T I M entraînent des mouvements d'égression des dents d'ancrage)
• L'existence de troubles articulaires impose des précautions et une surveillance accrue durant
le port des T I M .
- En dehors d e s élastiques intermaxillaires, il existe d e s systèmes réduisant le besoin de
coopération du patient tels que les bielles fixes ou encore les ressorts comprimés
intermaxillaires. Ils sont indiqués dans le traitement des classes I l, et leurs effets s'apparentent
à ceux des élastiques intermaxillaires.
3. CONCLUSION
La mécanique orthodontique est une boîte à outil complexe dans laquelle le praticien peut
piocher à la demande, afin d'individualiser le dispositif u tilisé à la situation clinique du patient. La
bonne connaissance de la biomécanique et de l'ensemble de ses outils donne au praticien une
liberté de choix et d'in terventions, dans le but d'individualiser au maxim um la prise en charge
orthodontique. Les thérapeutiques fixes m ultiattaches permetten t un con trôle précis des
déplacements dentaires, mais ils n écessitent un suivi très régulier, et demandent une bonne
coopération de la part du patient (contrôle de plaque, port des auxiliaires. . .)
4. A RETENIR
5. BIBLIOGRAPHIE
120
ITEM 50 Agénésies et O O F
L 'agénésie (du grec a-: privatif et genesis : génération), se caractérise par l'absence
congénitale d'un organe dentaire. Cette anomalie de nombre par défaut est assez fréquente,
puisqu 'elle touche environ 6% de la popula tion. Elle concerne principalement les dents
permanentes, et peut être unitaire ou multiple, unilatérale ou bilatérale.
L'absence d'une ou plusieurs unités dentaires peut retentir sur le développement des
maxillaires (hypoplasie alvéolaire) et sur les fonctions oro-faciales.
Le traitement orthodontique sera toujours une solution de compromis, et n écessite le plus
souvent l'intervention d'une équipe pluridisciplinaire.
1. GENERALITES
1.1. Epidémiologie
1.2. Etiologie
- Les agé nésies sont le plus souvent liées à des facteurs génétiques, elles o nt donc un caractère
héréditaire, on les retrouve dans une même lignée familiale. Des mutations au niveau des
gènes Msxl et Pax9 ont été mises en cause. Les agénésies peuvent être isolées, mais peuvent
également être associées à d'autres anomalies dentaires : infraclusion des molaires
temporaires, canine i ncluse palatine, microdontie, incisive latérale riziforme, retard d'éruption ...
Ces anomalies auraient plus de chance d'apparaître ensemble que de manière isolée.
- Les facteurs génétiques donnent une prédisposition aux agénésies, mais les facteurs
environnem entaux peuvent moduler l'expression des gènes : les agénésies auraient ainsi une
origine plurifactorielle. Certains facteurs pathologiques durant la grossesse (in fection,
intoxication, troubles nutritionnels), mais aussi les irradiations, certaines carences vitaminiques
et des troubles endocriniens pourraient être i ncriminés.
- Les agénésies peuvent faire partie du tableau clinque de syndromes, tels que les dysplasies
ectodermiques, les fentes labio-alvéolo-palatines, la trisomie 2 1 . . .
1 21
I T E M 50 Agénésies et O D F
2. DEMARCHE DIAGNOSTIQUE
2.1. Interrogatoire
- retard d'éruption,
- inclusion dentaire,
- minéralisation tardive du germe.
122
I T E M 50 Agénésies et O D F
- L'agénésie de l'incisive latérale maxillaire est délicate, car celle-ci occupe une place
stratégique sur l'arcade : son rôle est à la fois fonctionnel, dynamique, et esthétique. L'agénésie
des incisives latérales représente 25% des agénésies.
- Le choix thérapeutique se fait selon de nombreux critères : l'esthétique faciale, le sourire,
l'occlusion, l'anatomie dentaire, la fonction articulaire ...
1 23
ITEM 50 Agénésies et ODF
- Si la solution d'ouverture d'espace est retenue, le projet prothétique doit être prévu en amont du
traitement orthodontique, avec une concertation pluridisciplinaire. le patient doit être
pleinement informé de la durée de traitement et de son coût global.
1 24
ITEM 50 Agénésies et ODF
des collets) . Enfin, un éclaircissement unitaire voire une facette céramique permettent d'obtenir
d'excellents résultats esthétiques, et ne nécessitent pas d'attendre la fin de croissance
(Zachrisson).
- Au niveau occlusal, on obtient une classe II canine et une classe II molaire thérapeutique. Si
des extractions compensatrices sont réalisées à la mandibule, on obtient une classe II canine et
une classe 1 molaire.
- On cherche à obtenir un guidage en fonction de groupe. La lère prémolaire est en place de
canine, et il peut s'avérer nécessaire de minimiser sa cuspide palatine (torque corono-lingual ±
coronoplastie) afin d'éviter les interférences.
- Devant une forme asymétrique (agénésie unilatérale d'incisive latérale), il est préférable de
symétriser la situation (ouverture d'espace). L'extraction de l'incisive controlatérale peut être
envisagée lorsque celle-ci présente une anomalie de forme (incisive riziforme).
- Devant une agénésie de 2ème prémolaire mandibulaire, deux solutions sont possibles :
- La présence d'une D OM, une typologie hyperdivergente, un profil convexe, et la présence des
germes de 3èmes molaires sont en faveur de la fermeture d'espace.
- Avec la fermeture d'espace, on obtient une classe III molaire thérapeutique (compromis
occlusal). L'utilisation d'ancrages osseux (minivis) facilite la mésialisation molaire : les risques
de linguoverser les incisives mandibulaires et de creuser Je profil sont minorés. Si des
extractions de prémolaires sont indiquées au maxillaire (DOM associée), cela permet de
conserver la classe 1 molaire et de résoudre la DOM.
1 25
ITEM 50 Agénésies et ODF
4. CONCLUSION
La prise en charge des agénésies est le plus souvent pluridisciplinaire. Le plan de traitement sera
individualisé en fonction de la situation clinique et de la demande du patient. La prévisualisation
du projet de traitement à l'aide de maquettes (set-up) est d'une grande aide, et permet
d'anticiper les coronoplasties. La décision d'ouverture d'espace doit être bien réfléchie car elle pose
des questions sur le long terme. Le coût de cette thérapeutique pour le patient n 'est pas négligeable.
La communication avec le patient et les autres praticiens intervenants est indispensable pour
le bon déroulement de la thérapeutique.
5. A RETENIR
6. REFERENCES
126
ITEM 50 Agénésies et ODF
127
Odontol ogie Pédiatrique
ODONTOLOGIE PÉDIATRIQUE
1 28
ITEM 59 La traumatologie alvéolo-dentaire
La traumatologie alvéo/o-dentaire concerne comme son nom l'indique les atteintes de la dent et
de son alvéole, ainsi que les tissus attenants. Dans cet item, les fractures osseuses à proprement
parler {fractures maxi/Io-faciales et mandibulaires) ne seront donc pas abordées.
La prise en charge détaillée des différentes formes sera traitée :
- pour les dents temporaires, item 1 1 0 : « La traumatologie des dents temporaires et les séquelles »
- pour les dents permanentes immatures, item 1 1 1 : « La traumatologie des dents permanentes
immatures » et item 1 13 : « Apexogenèse et apexification »
- pour les dents matures, item 1 1 5 : « Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations ».
- Les traumatismes dentaires sont le plus souvent la combinaison de différents types de lésions.
129
ITEM 59 La traumatologie alvéole-dentaire
- Contusion : ecchymose souvent suite à l'impact d'un objet contondant, sans plaie, avec une
hémorragie sous-muqueuse
- Abrasion : blessure superficielle par frottement ou raclage, laissant un saignement de surface
- Lacération : plaie superficielle/profonde, souvent suite à un déchirement par un objet pointu.
- C'est une urgence vraie, la consultation doit être systématisée, dans le but de : rassurer l'enfant et
les parents, établir un diagnostic, mettre en place une thérapeutique, émettre un pronostic, poser
un calendrier de suivi et rédiger un certificat médical initial.
2.1. L'anamnèse
- Examen exobuccal : examiner les atteintes cutanées (plaie, tuméfaction), palper les contours
osseux (fracture éventuelle), examiner les ATM en statique et dynamique (atteinte du condyle)
- Examen endobuccal : nettoyer à la compresse imbibée de sérum physiologique,
puis examiner :
• les tissus mous (face interne des joues, lèvres, freins), la gencive et la langue : rechercher
d'éventuels corps étranger dans les plaies
• les dents traumatisées, collatérales, antagonistes : la( es) perte(s) de substance, si exposition
pulpaire, la mobilité (mouvement coronaire : signe de fracture corono-radiculaire ; mouvement
130
ITEM 59 La traumatologie alvéolo-dentaire
2.3. L'examen RX
- Il révèle l'étendue de l'atteinte aux tissus de soutien, permet souvent d'affirmer le diagnostic,
mais n'est pas toujours réalisable. Plusieurs clichés sont possibles.
• Le cliché rétro-alvéolaire ou incidence dysocclusale (film mordu et incidence à 45°), en
1 ère intention ; multiplier les clichés sous diverses incidences si nécessaire, pour visualiser :
./ la maturation physiologique (longueur radiculaire, largeur de la lumière canalaire)
./ le trait de fracture par rapport à la pulpe, une fracture radiculaire, alvéolaire ou osseuse
• Le cliché panoramique : pour révéler des dents manquantes ; en cas de choc sur le
menton : pour dépister une fracture mandibulaire et observer l'intégrité des condyles
• Le cliché mordu occlusal : pour dépister des fractures incomplètes des structures osseuses
• Le cliché maxillaire défilé : pour objectiver une intrusion, rechercher des corps étrangers
dans les tissus mous avec un temps d'exposition de moitié.
- Rédigé sur o rdonnance à en-tête, daté et signé, remis aux parents/au responsable légal, copie à
annexer au dossier du patient : valeur médico-légale
- I ndiquer nom, prénom, âge du patient, dires relatés des conditions de l'accident ; rapporter les
éléments des examens exo-buccal/endo-buccal/RX, le diagnostic, la thérapeutique d'urgence ;
émettre des réserves sur le devenir des dents affectées/collatérales/antagonistes et sous
jacentes ; poser un calendrier de suivi
- Pour le patient : expose de la situation le jour de 1 ère consultation ; utile pour les assurances si
s'ensuivent des frais de : soins, prothèses de transition/semi-permanentes, traitement ODF
- Pour le praticien : j ustifie (si expertise) la qualité de son examen, la pertinence du traitement
d'urgence, la j ustesse des informations fournies.
- Réduire toute luxation et soulager le parodonte avec mise en place d'une contention
- Conserver la vitalité pulpaire :
• coiffage indirect : fracture amélo-dentinaire sans exposition pulpaire
• coiffage direct/pulpotomie partielle : fracture avec exposition pulpaire
- Réimplanter : avulsion de dent permanente sauf contre-indication
- Extraire : luxation importante d'une DT gênant l'occlusion, luxation et parodontite sévère,
multi-fracas de la dent/alvéolaire/osseux
- Instaurer un suivi : pour suivre les lésions et intercepter les complications.
1 31
ITEM 59 La traumatologie alvéolo-dentaire
5. LA PREVENTION
6. A RETENIR
- la consultation d'urgence doit : rassurer l'enfan t/les parents, évaluer les dommages/poser un
diagnostic, mettre au repos les tissus lésés/instaurer une thérapeutique, améliorer le pronostic.
- Toujours expliquer le traitement global aux parents/accompagnateurs et à l'enfant.
7. REFERENCES
132
ITEM 96 Dentition et denture normale chez l'enfant
1 . 1. 1 . Phase pré-éruptive
1 33
ITEM 96 Dentition et denture normale chez l'enfant
- Rapports intra-arcades :
• points de contact entre les dents, puis apparition de diastèmes avec la croissance vers 5 ans
../ type 1 de Baume : diastème inter-incisif et diastèmes simiens
../ type II de Baume : sans diastème (préfigure un encombrement)
• plan d'occlusion : plat
• usure : bord libre des JT, pointes CT, face occlusale des MT
- Rapports inter-arcades :
• sagittal : plan de Chapman : droit (favorable), marche mésiale (préfigure classe 1 ou I I I),
marche distale (préfigure classe II) ; occlusion de la C maxillaire entre la 1 ère MT et la C
mandibulaire ; léger surplomb, voire bout à bout
• transversal : le maxillaire circonscrit la mandibule, alignement des points inter-incisifs
• vertical : recouvrement léger, voire bout à bout.
2. DENTITION PERMANENTE
134
ITEM 96 Dentition et denture normale chez l'enfant
De la ch ute de la lère den t intermédiaire (CT ou MT) à la mise en occlusion des CP et PM.
- Séquences d'éruption variée, conditionnant l'organisation des arcades :
• 453 ou 543 : la permutation de IV-V en 4-5 laisse la place à la C P (0 MD IV-V > 0 M D 4-5)
• 345 : risque de dysharmonie transitoire avec malposition de la C P (0 MD I l l-IV < 0 MD 3-4)
• la 2e M P peut faire son éruption avant/pendant l'éruption des CP /PM : les phases
d'édification de la denture adolescente, de denture adolescente stable et d'édification de la
denture adulte jeune sont fusionnées en une phase d'édification de la denture adulte jeune.
- Phénomènes de compensation :
• la permutation des CT /MT en PM/M P cède un crédit d'espace (espace de dérive mésiale ou
/ee-way) : 1,7 mm à la mandibule et 0,8 au maxillaire (par hémi-arcade)
../ permet la m ésialisation des !è res M P (pour obtenir la mésioclusion molaire pour le type I l
MP
• la croissance des arcades dentaires s e poursuit :
../ dans le sens sagittal : ze poussée vestibulaire des incisives
../ dans le sens transversal : augmentation de la distance inter-canine.
135
ITEM 96 Dentition et denture normale chez l'enfant
- 3 2 dents permanentes
- Les seuls remaniements : l'usure des faces occlusales (compensées par une légère égression
verticale) et proximales (traduites par une légère mésialisation).
Dents
IC P IL P CP t ère pM ze PM tère MP ze MP 3e MP
l!ennanentes
Début de 3 -4 3-4 4-5 1,5-2 2-2,5 2,5-3
0 ans 7-10 ans
minéralisation mois mois mois ans ans ans
Couronne 2,5-3 12-16
4-5 ans 4-5 ans 6-7 ans 5-6 ans 6-7 ans 7-8 ans
achevée ans ans
1 1- 1 2 1 0- 1 1 1 7- 2 1
Eruption 7 ans 8 ans 9-lO ans 6 ans 1 2 ans
ans ans ans
13-15 12-13 1 3 - 14 1 4- 1 6 18-25
Racine édifiée 10 ans 1 1 ans 9-10 ans
ans ans ans ans ans
4. A RETENIR
- Connaitre la normalité pour déceler tou te déviation et minimiser les traitements nécessaires
pour aboutir à une denture adulte harmonieuse.
5. REFERENCES
136
ITEM 97 Les anoma lies d'éruption
Elles peuvent être liées à une anomalie chronologique, de position ou d'accident à /'éruption.
- L'éruption précoce est l'apparition sur arcade, avant la date normale, d'une ou plusieurs dents
normalement constituées (avant 5 mois en denture temporaire ; avant 5 ans en denture
permanente). L'éruption pré maturée correspond à l'éruption d'une dent immature sur arcade.
1 . 1 . 1 . En denture temporaire
1. 1 . 2. En denture permanente
Absence d'éruption après 1 0 mois en denture temporaire, après 7-8 ans en denture permanen te.
- Dent retenue : dent immature (a un potentiel d'éruption), mais un obstacle à son émergence
- Dent incluse : racine formée, position toujours i ntra-osseuse
- Dent enclavée : dent en éruption partielle, position bloquant son évolution sur l'arcade.
137
ITEM 97 Les anomalies d'éruption
- Causes locales : maladie carieuse avec atteinte parodontale, D O M par macrodontie relative
- Causes générales : diabète insulinodépendant responsable de rhizalyses accélérées des DT,
folliculite expulsive de Capdepont, ostéomyélite du nourrisson, tableaux clinique de maladies
avec atteintes parodontales sévères (histiocytose, chérubisme .. ) . .
138
ITEM 97 Les anomalies d'éruption
2.1. Ectopie
2.2. Rotation
- Dent en rotation de 45° à 1 80° autour de son grand axe (mais à sa place sur l'arcade)
- Souvent ze PM, IL et 1 ère M maxillaire
- Causes : traumatisme, perte précoce de la DT, encombrement, dent surnuméraire.
2.3. Transposition
2.4. Anastrophie
3. ACCIDENTS D1ERUPTION
139
ITEM 97 Les anomalies d'éruption
4. A RETENIR
- les accidents d'éruption sont un motiffréquent de consultation (en particulier l'évolution des IP
en lingual).
- le dépistage précoce limite les complications ultérieures de malocclusions.
5. REFERENCES
- MOULIS E, FAVRE DE ÎHI ERRENS C, GOLDSM ITH M C, TORRES JH. Anomalies de /'éruption. Encycl Med
Chir 2 0 0 2 ; 2 2 - 0 3 2 -A- 1 0
- WRIGHT JT., A n atomy and development of the teeth. Up To Date [http://www.uptodate.com/home],
2013
1 40
ITEM 98 Les anomalie dentaires de nombre, de forme, de volume et de structure
- Par défaut ou par excès, elles sont souvent accompagnées d'anomalies d'éruption et de forme.
- Elles peuvent entraîner des troubles : dans l'organisation des arcades, de fonction ou esthétiques.
1 41
ITEM 98 Les anomalie dentaires de n o m bre, de forme, de volu m e et de structure
2. 1 . 1 . La dent double
- La gémination : subdivision (souvent abortive) d'un germe, la dent géminée est plus
volumineuse, avec une encoche nette de son bord libre. Surtout à la région antérieure maxillaire
� clinique : encoche du bord libre d'une incisive, formule dentaire non modifiée
La dent double : gémination totale formant une dent surnuméraire
� clinique : dent supplémentaire, formule dentaire augmentée
- La fusion : union avec i nterpénétration tissulaire de 2 germes, totale (couronnes et racines
fusionnées) ou partielle (couronnes fusionnées, racines séparées ou l'inverse). Surtout à la
région antérieure maxillaire, possible avec une dent surnuméraire
� clinique : formule dentaire diminuée (sauf si fusion entre dent normale et dent surnuméraire)
- CAT : surveiller l'occlusion et sceller les sillons coronaires.
2. 1.2. Le taurodontisme
- RX : chambre pulpaire volumineuse, plancher repoussé, tronc radiculaire très haut : pas de
constriction à la j onction amélo-c�mentaire et la division en canaux se situe près de l'apex
- Etiologies : quand l'invagination de la gaine d'Hertwig dans les gaines épithéliales radiculaires
est retardée ; souvent dans les syndromes de Down, poly X ou avec anomalies ectodermiques.
- Partielles :
• cingulum disproportionné des I/C ; cuspide supplémentaire : tubercule de Ca ra belli (1 ère M P),
tubercule de Bolk (face vestibulaire 1 ère;2e M P)
• perle d'émail : formation d'émail arrondie sur la racine, surtout à la furcation de la ze M P
mandibulaire ; projections d e dentine : rare, surtout I L maxillaire, sous forme d'une corne
- Totales : dent conique (en « grain de riz »), surtout I L/3e M P, symétrique/avec agénésie en
controlatéral.
1 42
ITEM 98 Les anomalie dentaires de nombre, de forme, de volume et de structure
3 . 1 . La macrodontie
- Dent de taille supérieure à la normale : une dent (rare) ; un groupe de dent (hypertrophie
hémi-faciale) ; généralisée (gigantisme hypophysaire), à distinguer d'une macrodontie
relative (petite taille du maxillaire)
- Rhizomégalie : amplification des dimensions radiculaires (surtout C P).
3.2. La m icrodontie
- Dent de taille inférieure à la normale : une dent (fréquent : IL P supérieure, 3e M P) ;
généralisée (retard de croissance hypophysaire, nanisme, syndrome de Dawn), à distinguer
d'une microdontie relative (maxillaire volumineux)
- Rhizomicrie : diminution des dimensions radiculaires (surtout PM/3e M P) .
4. 1 . 1 . L 'amé/ogenèse imparfaite
1 43
ITEM 98 Les anomalie dentaires de n o mbre, de forme, de volume et de structure
4. 1 . 2. La dentinogenèse imparfaite
- Tou tes les dents des deux dentures, isolément (type 11) ou avec ostéogénèse imparfaite (type /)
- Clinique :
• en denture temporaire : den ts brunes/ambrées, émail normal (épaisseur réduite), n 'adhère pas
à la den tine : se clive et laisse la dentine à n ue (risque de nécrose par invasion bactérienne),
usure importante et perte de D V
• en denture permanente (moins sévère) : émail souvent présent, gris « bleuté »
- RX : oblitération de la chambre pulpaire et des canaux, couronnes globuleuses, constriction
cervicale marquée, racines grêles
- CAT : idem amélogenèse imparfaite.
- Touche plusieurs dents d'un/plusieurs cadrans, « dents fantômes » (dents peu visibles à la RX)
- Clinique : OP souvent retenues, petites, abcès fréquents à l'évolution, déformations marquées,
mates et rugueuses, fines et jaunâtres
- RX : émail mince et hypocalcifié, dentine coronaire anormale, racines courtes avec apex béants,
chambres pulpaires larges, images radio-transparentes, limite émail/dentine peu nette
- CAT : avulsion des dents atteintes.
- Transmise/médicamenteuse, une dent/un groupe, DT/DP, intrinsèque (agent causal agit sur dent
en formation)/extrinsèque (agen t causal agit sur dent formée)
- Etiologies :
• dyschromies intrinsèques : porphyrie érythropoïétique (orange), ictère hémolytique
néonatal (verte), cardiopathie cyanogènes (bleuté), i ntoxication médicamenteuse
(tétracyclines prise par la femme enceinte/le jeune enfant : bandes jaune-clair/brunes ;
fluor : cf. fluorose)
• dyschromies extrinsèques : séquelle de trauma sur DT, pigmentatio n externe.
1 44
ITEM 98 Les a n omalie dentaires de nombre, de forme, de volume et de structure
- Anomalie qualitative de l'émail avec hypominéralisation d'origine systémique, d'au moins une
1 ère MP, associée o u non à des hypominéralisations des I P, parfois 2 e M P, pointe C et 2e MT
- Etiologies multifactorielles/complexes : prédisposition génétique, perturbations systémiques
péri-natales/post-natales, dioxines
- Clinique : s évérité sel o n le sujet, selon la dent (asymétrique) : de l'opacité jaune-brun, à la
perte de s ubstance post-éruptive, hypersensibilité (dent difficile à anesthésier), caries associées,
restaurations atypi ques
- CAT : reminéralisation, restaurations (CVI ou composite avec élimination de tout/ou partie de
l'émail altéré), avulsions (avis O D F), suivi.
5. A RETENIR
6. REFERENCES
- AME RI CAN ACADEMY OF PEDIATRIC D ENTISTRY. Guideline on dental management of heritable dental
developmental anomalie, 2008 [www . aapd.org]
- DE LA DURE-MOLLA M, NAULIN-IFI C, J EDEON K, B E RDAL A, BABAJKO S. les taches de l'émail : quoi de
neuf ? Rev O rthop Dento Faciale 2 0 1 3 ;47(3) : 2 9 5-300
1 45
ITEM 99 Les anomalies de fonction chez l'enfant
Une fonction est l'ensemble des actes accomplis par une structure définie (organe ou système)
en vue d'un résultat déterminé. Une dysfonction est une fonction effectuée selon des modalités
incorrectes : elle doit être rééduquée. Une para/onction est une fonction effectuée sans raison
d'être, par habitude volontaire/inconscient : elle doit être supprimée.
Les différentes dysfonctions et para/onctions seron t développées.
1. LES DYSFONCTIONS
1 . 1 . 1 . La ventilation buccale
- La respiration physiologique est nasale, en cas d'obstacle, elle devient buccale ou mixte
- Etiologies de la ventilation buccale :
• causes anatomiques : cloison nasale déviée, fosses nasales étroites, hypertrophie des cornets
• causes inflammatoires : hypertrophie des amygdales/végétations/muqueuse nasale ; polype
nasal/naso-sinusien ; phénomènes infectieux/allergiques à répétition (rhinites, sinusites)
- Entretien : terrain poly-allergique (rhino-pharyngites/sinusites/otites à répétition), sommeil
difficile, fatigue anormale à l'exercice, difficultés de concentration, retard scolaire
- Clinique :
• exobuccal : facies adénoïdien � visage allongé, nez pincé (petits orifices narinaires),
pommettes fuyantes, protrusion des globes oculaires, béance labiale, lèvres sèches
• endobuccal : palais profond/étroit, articulé inversé (proalvéolie bimaxillaire, endoalvéolie
maxillaire), langue en avant, sècheresse buccale, mauvaise hygiè ne, hyperplasie gingivale
• tests de perméabilité des voies aériennes supérieures
./ test de Rosenthal : faire faire 1 5/20 respirations nasales
perméabilité nasale
- Conséquences :
• dentaires : gingivites, caries dentaires, linguo-versions des M mandibulaires
• sur la croissance faciale : non sollicitation de J'étage nasal, langue en propulsion/rétraction :
./ sens transversal : palais étroit, endognathie avec articulé inversé u ni/bilatéral,
latérodéviation/latérognathie
./ sens sagittal : prognathie mandibulaire, articulé inversé antérieur
1 46
ITEM 99 Les a n omalies de fonction chez l'enfant
- la déglutition est l'acte par lequel le bol alimentaire est propulsé de la bouche vers l'estomac, en
trois temps : buccal (le seul contrôlable), pharyngien et œsophagien ; c'est le résultat de /'activité
coordonnée des muscles faciaux, linguaux, élévateurs/abaisseurs de la mandibule.
1 . 2. 1 . Les différents types de déglutition
- Dès la naissance, déglutition primaire avec : une interposition linguale entre les arcades
édentées, une succion et une contraction de la langue et des lèvres pour stabiliser la mandibule
- Après l'éruption dentaire, évolution vers déglutition adulte avec : un appui lingual sur la
papille rétro-incisive, les arcades dentaires en contact et une activité musculaire faciale inerte
- Elle s'établit par : la maturatio n des circuits nerveux, les modifications de l'environnement
buccal (présence des dents, augmentation de hauteur des procès alvéolaires, diminution du
volume lingual, passage à alimentation semi-liquide puis solide)
• en moyenne, lors de la mise en occlusion fonctionnelle des 1 ères M et I P
• après 6 -7 ans, u n e déglutition primaire persistante est pathologique, elle est dite atypique.
147
ITEM 99 Les anomalies de fonction chez l'enfant
- Etiologie : supraclusie
- Clinique : absence d'usure dentaire (absence de mouvements de latéralité)
- CAT : meulages sélectifs.
- Etiologie :
• dentaire : une douleur -; un réflexe d'évitement -; une mastication unilatérale ou un refus
d'alimentation
• occlusale : un troubles statique/dynamique -; des interférences -; une mastication
unilatérale, avec absence d'usure physiologique et engrainement important -; des difficultés
pour effectuer les mouvements de latéralité
• musculaires : des spasmes -; des douleurs ou trismus ou hypertrophies musculaires
• ATM : des douleurs -; limitation d'ouverture
- Cliniques : déviation des milieux, usure dentaire asymétrique (surtout sur les C), asymétrie
des angles fonctionnels masticateurs de Planas, avec mastication du coté de l'angle le plus aigu
- Conséquences : développement dentaire/maxillo-mandibulaire/ATM asymétrique, troubles
1 48
ITEM 99 Les anomalies de fonction chez l'enfant
articulaires et parodontaux.
- CAT : traitement des caries et lésions chroniques, meulages sélectifs
• prise d'aliments durs (oblige une mastication correcte et dynamise l'appareil manducateur)
• soins des caries (douleurs à l'origine de déviations ou de perturbations masticatoires)
• meulage des obstacles occlusaux : les C non abrasées, les prématurités ou les interférences
• rétablissement du plan occlusal : ajout de composite pour obtenir des surfaces de frottement.
La phonation se fait en 2 phases : au niveau du larynx (les sons sont liés à la vibration des cordes
vocales) ; au niveau du pharynx/bouche (la langue et son point d'appui déterminent le phonème).
- Clinique : troubles dépistés à l'ouïe, appuis linguaux anormaux, souvent avec déglutition
atypique, perturbations surtout des consonnes acquises tard : J S Z CH, mais aussi D T N L
- Etiologies :
• générale : atteintes du système nerveux central (cortex moteur, centre de la déglutition)
• locale :
../ sigmatismes interdentals : interposition linguale entre les arcades dentaires � zézaiement
../ constrictives nasales : obturation de bouche, l'air s'écoule par Je nez (fente vélo-palatine)
../ ankyloglossie : altération de la mobilité linguale lors de la phonation
../ porteur de prothèse ou patient édenté
- Conséquences : biproalvéolie (appui de la langue sur secteurs dentaires supérieur/inférieur),
perturbations du sens transversal
- CAT : rééducation linguale, souvent avec rééducation de la déglutition.
2. LES PARAFONCT/ONS
- Associée à une déglutition atypique, mêmes incidences que la succion mais moins néfastes
- Tétine anatomique : elle modèle les arcades dentaires, renforce la tonicité de l'orbiculaire des
lèvres, oblige une ventilation nasale � une habitude plus facilement abandonnée que Je pouce.
149
ITEM 99 Les anomalies de fonction chez l'enfant
- Hypertonie labiale � bord de la lèvre inférieure contre bord libre des 1 supérieures,
empêchant leur égression � une infraclusion, voire une linguo-version des 1 inférieures.
2.4. L'onychophagie
2.5. Le bruxisme
3. A RETENIR
4. REFERENCES
1 50
ITEM 100 Psychologie appliquée et prise en charge de l'enfant et de l'adolescent
le comportement de l'enfant lors des soins dentaires dépend de son stade d'évolution psychique,
de sa personnalité, de ses antécédents de soins médicaux/dentaires et de son environnement.
les différents stades du développement cognitif de l'enfant seront relatés, puis quelques
élémen ts concernant le rôle des parents et /'attitude du praticien seront apportés.
- La marche assure à l'enfant une mobilité et une relative indépendance (« l'âge de l'acrobate »)
- Il ne peut pas comprendre le bienfait des soins, ne peut pas être consciemment coopérant
- Le parent doit être présent, l'enfant installé sur le parent
- Les pleurs sont signe d'inconfort dans un environnement inconnu.
- 2 ans : l'enfant a peu de vocabulaire, mais il comprend : lui parler avec des mots simples
• Il a besoin de toucher les objets, d'entendre les sons : le laisser faire, mais le cadrer et lui
apprendre ce qu'il peut faire dans cet environnement
• Le parent doit toujou rs être présent
- 2 - 2 , 5 ans : « phase d'opposition » : prise de position d'un moi
• Il veut décider (âge difficile pour le brossage, il veut tout faire comme « un grand »)
• Le langage s'étoffe, mise en place de la fonction représentative : il mime les situations
• Lui expliquer nos faits et gestes, le prévenir de l'utilisation de bruits nouveaux
• Le parent doit toujou rs être présent
- 3 -4 ans : « âge du questionneur » : besoin de raconter des histoires, poser des questions
• L'âge du pourquoi, souvent insatisfait même de réponses logiques : calmer l'anxiété suscitée
par notre environnement, lui expliquer ce que l'on fait, son attention est limitée à 4-8 min
• Lui dire la vérité (ne pas dire qu'il ne va rien sentir mais lui décrire les sensations), lui
apprendre ce qui est autorisé ou interdit
• L'installer seul sur le fauteuil, mais présence du parent
- 4-6 ans : il é co ute les explications, répond aux directives verbales
• Beaucoup d'imagination, n'envisage pas le temps et l'espace : le rassurer, les soins
s'arrêteront lorsque le travail sera terminé, son attention est limitée à 1 0-20 min
• Il redoute la douleur, le saignement
• Il est fier de ses expériences, il peut être très coopérant si des explications sont données
• Il apprend au travers de ses sens, le langage n'est pas la source majeure d'information, il doit
toucher, sentir et explorer : le laisser utiliser certains objets.
- I l comprend les règles des adultes, il a la notion du temps, période "paisible" en général
- Il gagne en indépendance, peut être indiscipliné : lui mettre des limites, donner des ordres
énergiques, mais de manière attentionnée
1 51
ITEM 100 Psychologie appliquée et prise en charge de l'enfant et de l'adolescent
- Période complexe : constitution d'une image de soi avec des moments d'ouverture et de repli.
2. Les parents
3. L'attitude du praticien
1 52
ITEM 100 Psychologie appliquée et prise en charge de l'enfant et de l'adolescent
- Accepter les protestations/le repli (les résistances face aux stress sont variables)
- Evaluer sa maturité, les expériences antérieures, son niveau d'anxiété pour anticiper les
comportements
- Prendre le temps d'expliquer/d'écouter les parents
- Créer des conditions propices aux modifications de comportements.
../ mots adaptés au n iveau de compréhension (vocabulaire imagé pour les plus jeunes),
langage positif (éviter le « n'aie pas peur »), emploi du « nous » pour impliquer l'enfant,
phrases s imples et explications courtes, réponses aux demandes de l'enfant
../ variation de ton/volume de la voix pour exprimer son mécontentement ou rassurer
• non verbale :
../ le regard, les contacts physiques, les attitudes
../ à la base des échanges, humanise la relation.
- Aider l 'enfant à développer l'aptitude à faire face :
• Les techniques de désensibilisation
../ les m éthodes de pré-exposition/d'exposition :
� laisser l'enfant explorer le matériel pour éliminer la crainte de l'inconnu
� commencer par les situations les moins anxiogènes/les actes cours, puis évoluer
progressivement vers des actes plus difficiles/plus longs
../ la méthode « tell show do » : expliquer le rôle des instruments, montrer les procédures,
puis réaliser les actes en continuant d'expliquer
• Les techniques de modification comportementale
../ le renforcement : féliciter/récompenser les attitudes positives de l'enfant
../ le modelage : faire observer une séance de soin, d'un autre enfant, qui se déroule bien
../ la distractio n : détourner l'attention avec une télévision, de la musique, un j ouet
• Les techniques de relaxation ou l'hypnose ou la musicothérapie
• Les contraintes : mettre la main sur la bouche du patient turbulent, stabiliser physiquement
le patient � techniques très discutables.
1 53
ITEM 100 Psychologie appliquée et prise en charge de l'enfant et de l'adolescent
4. A RETENIR
5. REFERENCES
1 54
ITEM 101 Les pathologies de la dent temporaire
Les pathologies carieuses de la dent temporaire sont liées à : son immaturité (lors des premiers
stades), ses caractéristiques anatomiques, sa physiologie et le résultat des : habitudes alimentaires
(prises d 'hydrates de carbone, biberon/allaitement), de la présence de bactéries (Streptocoques
mutans transmis par la mère) et de l 'hôte. Leur évolution est très rapide et souvent asymptomatique,
jusqu 'à l 'apparition de complications.
Les thérapeutiques seront abordées item 1 05 : « Les thérapeutiques dentino-pulpaires des dents
temporaires ».
- Faible épaisseur des tissus durs (émail/den tine), volume proportionnellement important de la
chambre pulpaire avec cornes proéminente : proximité pulpaire rapide
- Email moins minéralisé, Jaible cohésion des prismes : déminéralisation/destruction facilitée
- Tubules dentinaires larges : progression de l'infection bactérienne rapide
- Canaux pulpo-parodontaux/plancher mince : diffusion de /'inflammation vers la furcation
- Racines : parois fines, épaisseur cément fine : diffusion osseuse de l'inflammation rapide
- Corticale osseuse fine, espace trabéculaire vaste : extériorisation/drainage par voie osseuse
- Germe sous-jacent : éviter des gestes iatrogènes (lors des thérapeutiques endodontiques).
- Programmée pour accomplir son développement et disparaitre avec son tissu de soutien
- Email immature : plus fragile ; émail mature : usure proximale � destruction facilitée
- Réaction de la pulpe face aux agressions, variable selon stade :
• stade M (maturation) : fort potentiel de réparation (apposition dentinaire), réponse réactive
• stade S (stabilité) : activité de réparation moindre, mais potentiel de défense élevé
• stade R (rhizalyse) : potentiel défense au début, mais en régression et nul à la fin.
L 'évolution des lésions carieuses souvent asymptomatique et les tests peu fiables, le diagnostic
repose sur /'anamnèse, l'examen clinique et l'examen RX (stade MSR et sévérité de /'atteinte). Il faut
confron ter tous les éléments recueillis pour établir le diagnostic.
2.1. Anamnèse
1 55
ITEM 101 Les pathologies de la dent temporaire
- Examen endobuccal :
• muqueuses/parodonte : rougeur, abcès/parulie, fistule (confirmée avec u n cône de gutta),
attache épithéliale/destruction osseuse, papille congestionnée
• dentaire : siège/étendue d u/des délabrement(s) carieux, polype pulpaire, colorations, état
des restaurations, mobilité, antécédents de traumatisme.
2.3. Tests
- De vitalité : peu fiable (immaturité du système nerveux, dent immature), réponse subjective
(modifiée par appréhension), douloureux (perturbation de la coopération de l'enfant)
- De palpation � mobilité : présence de résorption pathologique et/ou rhizalyse physiologique
- De percussion � douleur : inflammation péri-radiculaire (à tester doucement), mais peut-être
signe de rhizalyse, impaction alimentaire, pas fiable (anxiété) .
C'est une atteinte parodontale, diagnostic pulpaire indépendant, mais diagnostic différentiel
difficile : en cas de doute, considérer qu 'il y a a tteinte pulpaire.
- j usqu'à 2 0 mois : caries précoces du jeune enfant : atteinte des surfaces lisses, sévérité en
rapport avec la chronologie d'éruption, préservation (relative) des incisives mandibulaires
1 56
ITEM 101 Les pathologies de la dent tem poraire
- 3 ans : atteintes des sillons (zones anfractueuses), en rapport avec la séquence d'éruption
- 4-5 ans : atteintes proximales (usure proximale), sillons moins anfractueux (usure occlusale)
- 8 ans : risque équivalent d'atteinte des sillons et des zones proximales.
- Anamnèse
• atteinte inflammatoire aiguë : évol utio n rapide vers la nécrose sans symptomatologie
• rares antécédents douleur ou inflammation marginale (impaction alimentaire)
• éventuel signe fugace de pulpite, cède rapidement aux antalgiques.
- Clinique : cavitation étendue : modérée/grande, profondeur : proche/pénétrant pulpe
- RX :
• proximité pulpaire
• léger élargissement desmodontal (ou non) à la furcation des M ou apex des I/C
- Per-opératoire : hémostase non obtenue, sang rouge vif � confirme l'atteinte irréversible.
3.5. Nécrose pulpaire sans pathologie osseuse (partielle ou totale) (surtout stade S)
Situation rare : fait suite à l'inflammation pulpaire irréversible et suivie rapidement d'une
atteinte osseuse (surtout pour I/C). Sur M, elle concerne une partie (nécrose partielle)/toute
(nécrose totale) la pulpe radiculaire. Evolution ensuite de la nécrose partielle à la nécrose totale.
- Anamn èse : épisode infectieux aigu (abcès, cellulite) : douleurs vives, spontanées, répétées
ou chronique (fistule)
- Clinique :
• cavitatio n carieuse d'étendue moyenne/importante, douleur à la percussion
• si infection aigue : altération de létat général (fièvre, perte d'appétit, asthénie), tuméfaction
(parulie, abcès, cellulite), adénopathies, trismus, comblement du vestibule
1 57
ITEM 101 Les pathologies de la dent temporaire
• si infection chronique : fistule (parfois à distance, cône de gutta pour révéler la dmt
causale), abcès répétés, papilles congestives/hyperplasiques, disparition de l'os (palpatbn
vestibulaire) avec mobilité dentaire
- RX
• Sur M : pathologie osseuse
./ simple : atteinte du sommet du septum, nécrose partielle ou totale
4. A RETENIR
- le succès des thérapeutiques des pathologies pulpo-parodontales des D T est tributaire d 'un
diagnostic précis de l'état pulpaire. la difficulté est liée à l'absence de corrélation entre les
éléments cliniques/RX/tests et l'état pulpaire.
- Carie sans proximité pulpaire (> 1 mm) : pulpe saine ; carie avec proximité pulpaire (< 1 mm) :
inflammation irréversible ou nécrose (confirmé en per-opératoire) ; carie avec effractVn
pulpaire : nécrose avec atteinte parodontale/osseuse simple ou complexe, a igue ou chronique.
5. REFERENCES
1 58
ITEM 102 Les pathologies de la dent permanente immature
La den t fait son éruption au stade Vlll de Nol/a (2/3 longueur de sa racine) et met 3 à 4 ans
pour atteindre le stade X (fermeture apicale). Entre ces deux états, la dent est considérée comme
immature et présen te des caractéristiques histologiques, physiologiques et anatomiques, à l'origine
de sa vulnérabilité et à prendre en compte pour nos thérapeutiques.
- Eruption de la 1 ère M ignorée des parents et enfants : importance à lui accorder sous-estimée
- Longue période d'éruption des MP : avec position très postérieure, sous le plan d'occlusion
-----> pas d'auto-nettoyage, difficulté d'accès au brossage : rétention de plaque favorisée
- Environnement hostile : dextérité manuelle non acquise (brossage imparfait) ; déséquilibre
alimentaire éventuel ; flore bactérienne spécifique ; polycaries des DT : milieu cariogène.
- Sillons, zones de rétention de plaque : anfractueux (pas d'attrition avant mise en occlusion),
peu accessibles au brossage et à la salive ; défauts de coalescence des prismes d'émail
- Pas de constriction apicale : diffusion rapide de l'inflammation au peri-apex et à l'os ; voies
nerveuses non comprimées à l'inflammation : absence de signe d'appel douloureux.
1 . 3. 1 . L'émail immature
- Tubuli larges : i nvasion bactérienne favorisée, processus carieux accéléré avec destruction en
direction pulpaire et cuspidienne : délabrement presque total possible
- Mouvement liquidien différent (tubuli plus larges) : transmission de la douleur moindre.
1 59
ITEM 102 Les pathologies de la dent permanente immature
- en occlusal : atteintes les plus fréq uentes des 1 ère s M P (80 % des dents cariées à 1 2 ans) :
initialement difficile à dépister ; forme très extensible avec développement de carie « cachée »,
émail présent non soutenu (halo blanchâtre à la surface « signe de Marmasse » ) ; atteinte de la
dentine selon 3 zones : nécrotique, infectée (molle) et affectée (à conserver)
- sur les sillons/fossettes vestibulaires (M mandibulaires)/palatins (M maxillaires).
3. LA CLASSIFICATION ET LE DIAGNOSTIC
- Dent nettoyée (avec brossette sur contre-angle), observée avant et après séchage : évaluer les
modifications de teinte/translucidité, l'état lisse/accrochant avec une sonde à extrémité mousse
- RX : rétrocoronaire, dépistage des caries cachées occlusales et lésions proximales
rétroalvéolaire, en cas d 'atteinte plus profonde
- Fluorescence laser : dépistage des caries occlusales peu profondes (plus sensible que la RX) .
- Définie selon 2 chiffres : le 1er renseigne sur la nature de la restauration ; le ze sur la carie
- Le 1er sur une dent sans restauration ni scellement est 0 ; le ze en fonction d'atteinte est :
1 60
ITEM 102 Les pathologies de la dent permanente immature
4. LES THERAPEUTIQUES
- I n citer le patient à : limiter la fréquence des prises alimentaires, éviter les boissons
sucrées/acides et les aliments riches en hydrates de carbo nes.
- 2 voies d'administration :
• voie systémique/pré éruptive : incorporation de F dans les tissus pendant la minéralisation ;
-
- L'apport systémique a une action topique à son passage dans la cavité buccale (succion des
comprimés) ; l'application topique peut être i ngérée et rejoindre la voie systémique
- La mesure la plus efficace : brossage biquotidien avec un dentifrice fluoré, à une teneur
adaptée à l'âge, < 6 ans : 500 ppm, > 6 ans : 1 0 0 0- 1 5 0 0 ppm 2 fois par jour (AFSSAPS) ; à
renforcer par : bains de bouche (après 6 ans), gels fluorés (gouttières), vernis (2 fois par an).
- Si : RCI élevé, eau de boisson < de 0,3 mg/L de F, pas d'autre apport systémique (réaliser un
bilan) : voie systémique, 0,05 mg/kg/24h (max 1 mg/24h) dès 6 mois (comprimés/gouttes).
- Pose d'une barrière physique étanche au niveau des sillo ns et fosses de l'émail pour entraver
la stagnation de plaque : prévient l'initiation de caries/intercepte une déminéralisation amélaire
- Disti nguer les surfaces indemnes/douteuses/cariées ; évaluer le RCI (élevé si : pas de
brossage quotidien avec dentifrice fluoré, ingestions sucrées hors repas, médicaments
sucrés/générant une hyposialie au long cours, sillons anfractueux, présence de plaque ou caries)
- Sceller dès que possible les sillons des 1 ères MP des patients à RCI élevé : efficacité montrée,
bon rapport coût/efficacité (puis les ze M P)
- Isolation satisfaisante : matériau à base de résine ; isolation imparfaite : CVI fluide ou vernis
fluoré ; isolation i mpossible : différer, réévaluer les possibilités à 3 mois.
1 61
ITEM 102 Les pathologies de la dent permanente immature
- Infiltration des lésions carieuses pour obstruer les voies de diffusion des acides avec une
résine fluide, pénétrant par capillarité j usqu'au corps de la lésion
- Pour des lésions confinées à la moitié interne de l'émail (ou ne dépassant pas le 1/3 externe
dentinaire), sans cavité visible cliniquement, avec une bonne observance du patient.
- Lésions occlusales :
ICDAS 3-4 : air abrasion (et fraise boule sur contre-angle) : composite
ICDAS 5-6 : préparation a minima : composite ou sandwich CVI MAR/composite (ou amalgame)
Si proximité pulpaire : éliminer la dentine cariée, dentine affectée laissée, puis 2 méthodes :
• en 1 temps : obturation définitive CaOH/non + CVIMAR + composite (ou CaOH + amalgame)
• en 2 temps (stepwise) : biodentine ou CV! ou CVI MAR (avec/sans CaOH) ; après 3-6 mois,
formation dentine tertiaire, réintervention et composite (ou amalgame)
- Lésions proximales :
• préservation du contact proximal/crêtes marginales : cavité slot, tunnel, goutte ; composite
(ou CV!)
• contact proximal intégré dans la préparation (réaliser les cavités les moins invasives)
- Lésions cervicales : composite à privilégier, CV! si pas de possibilité d'isolation
- Lésions de plusieurs faces : envisager C P P ou extraction si besoin ODF.
5. A RETENIR
6. REFERENCES
1 62
ITEM 103 Les pathologies des m u queuses chez l'enfant et l'adolescent.
Leurs spécificités son t liées aux particularités histologiques et immunologiques des muqueuses
chez l'enfant et par des pathologies typiquement infantiles. Les plus communes de ces pathologies
seront exposées en fonction de leur étiologie. Celles typiquement infantiles sont traitées dans l'item
1 04 : « Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l'enfance ».
1 . 1. L'herpès
- Liée à HSVl ou H SV2, surtout enfant < 4 ans, souvent à l'éruption des DT, contamination
muqueuse/ salivaire
- Prodromes : enfant irritable 48h ; puis : gingivo-stomatite érythémateuse de douleur intense
jusqu'à la non-alimentation/déshydratation n écessitant une hospitalisation
- Sur muqueuse é rythémateuse : vésicules � se transforment en lésions érosives jaunâtres �
leur confluence donnent des lésions étendues à contours polycycliques ; saignements ; halitose
- Siège : gencive, palais, voile et langue ; éventuellement débordant sur lèvres et joues
- Signes généraux : fièvre, adénopathies cervicales, dysphagie, hypersialorrhée ; éventuelles
lésions digitales par contact
- Incubation : 6 j environ ; évolution : 7- 1 4 j
- TT : symptomatique � antalgique (paracétamol ou codéine), anesthésique en topique
(xylocaïne) ; antiviral (aciclovir 200 mg 5 fois par j our) à prescrire en particulier chez les
patients immunodéprimés ou aux stades précoces ; prévention de la transmission : hygiène,
éviter le contact avec les autres enfants/parents/praticien.
1 . 1.2. la récurrence
1.2. L'herpangine
1 63
ITEM 103 Les pathologies des muqueuses chez l'enfant et l'adolescent.
- Liée au Coxsackievirus A 1 6 en général, par épidémie estivale ; surtout enfant < 10 ans ;
transmission orale-orale, fécale-orale ; atteinte cavité buccale et extrémités des membres
- Prodromes : malaise, fièvre, sensation de brûlure ; puis énanthème comme herpangine :
papules � vésicules � ulcérations douloureuses ; dysphagie et adénopathie
- Siège : buccal (langue, palais, lèvres, pharynx) et cutané : papules érythémâteuses, vésicules se
rompent, laissent des croûtes sur : paumes des mains, espaces inter-digitaux, plantes des pieds
- Evolution 7-10 j
- TT : symptomatique � antalgiques, anesthésiques topiques.
- Liés au VZV (varicelle zona virus) : la varicelle correspond à la primo-infection ; le zona à une
réactivation à partir des ganglions nerveux sensitifs
- Varicelle : cf. item 104 : « Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l'enfance »
- Zona (rare chez l'enfant < 1 0 ans) :
• vésicules douloureuses sur un territoire nerveux sensitif, atteinte unilatérale, adénopathies
• 3 types avec répercutions orales : zona du nerf maxillaire supérieur (éruption
cutanée/muqueuse joue, lèvre, gencive supérieure, hémi-palais, hémi-voile) ; zona du nerf
mandibulaire (menton, lèvre inférieure, commissure labiale, gencive inférieure, 2/3
antérieurs de la langue) ; zona otitique (zone de Ramsay-Hunt, bord de la langue, voire
paralysie faciale)
- TT : évolution souvent spontanément favorable, anti-viral chez l'immunodéprimé.
2.1. L'impétigo
1 64
I T E M 103 Les pathologies des m u q ueuses chez l'enfant et l'adolescent.
- Gingivite chronique :
• défaut de brossage, rougeur gingivale, œdème, saignement, peu douloureuse
• TT : motivatio n à l'hygiène, détartrage
- Gingivite aigue éruptive :
• inflammation l ocalisée à une dent en éruption ou DT avec rhizalyse retardée retenant la
plaque dentaire
• TT : motivatio n à l'hygiène, antalgique, extraction de la DT
- Gingivite ulcéro-nécrotique : chez l'enfant i mmunodéprimé ou dénutri ; adolescent stressé
ou avec pathologie générale
• Inflammation gingivale douloureuse, papilles/zones nécrotiques, saignements spontanés,
adénopathies, halitose, fièvre, évolutio n rapide en parodontite ulcéro-nécrotique
• TT : antibioti ques (amoxicilline, metronidazole), antalgique (paracétamol) ; en local : pâte de
Keyes, irrigatio n à la chlorhexidine
- Gingivite hyperplasique médicamenteuse :
• Inflammation gingivale peu inflammatoire (hydantoïne) ou plus inflammatoire (ciclosporine)
• TT : motivation à l'hygiène orale, application de chlorhexidine, équilibrer la médication si
réalisable (voir avec le médecin traitant).
- Parodontite prépubertaire :
• rare, perte dentaire précoce des DT, puis des OP
• TT : soins locaux, antibioth érapie (amoxicilline + metronidazole), recherche
d'hypophosphatasie ou autre pathologie générale
- Parodontite j uvénile localisée :
• atteinte des I P et lères M P, peu de plaque/tartre, disproportion entre l'atteinte gingivale peu
marquée et les alvéolyses sévères
• TT : renforcement de l'hygiène, détartrage/surfaçage, antibiothérapie (tétracycline enfant > 8
ans + métronidazole), chirurgies
- Parodontites juvéniles généralisées :
• atteinte diffuse, présence de plaque/tartre, suite à une parodontite localisée ou entité propre
• TT : identique à la forme localisée.
- Liées au Candida albicans, infection opportuniste par facteurs locaux (xérostomie, mucite),
généraux (immunodépression, diabète), iatrogéniques (antibiotiques, corticoïdes)
- Sècheresse buccale, sensation de brûlure, goût métallique, dysphagie si étendue au pharynx
- Stomatite candidosique pseudomembraneuse (ou muguet) : stomatite érythémateuse avec
grains blanchâtres confluant et facilement décollables ; perlèche : suite à l'ensalivation
permanente de la commissu re labiale ; glossite : atteinte du dos de la langue ; candidose buccale
chronique : stomatite érythémateuse ou lésions leucoplasiques ou nodulaires
- Siège : j oues, palais, dos de la langue
1 65
ITEM 103 Les pathologies des m u q ueuses chez l'enfant et l'adolescent.
- Lésion chronique, enfant < 2 ans, liée a u frottement lingual répété sur les 1 inférieures,
accentuée par frein bref ou dents natales
- Plaque blanche, parfois ulcérée
- Siège : pointe et face ventrale
- TT : meulage des IT, attendre l'évolution des antagonistes, extraction si dent néonatale.
1 66
ITEM 103 Les pathologies des muq ueuses chez l ' enfant et l'adolescent.
6. AUTRES PA THOLOGIES
7. A RETENIR
8. REFERENCES
167
I T E M 104 Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l ' enfance
Leur système immunitaire étant en constitution, les enfants son t particulièrement vulnérables et
susceptibles de contracter différentes maladies, en particulier lors de la petite enfance. Ces
pathologies son t éruptives ou non. L 'éruption, si présente, est caractérisée par un exanthème
(érubescence cutanée plus ou moins durable) affectant des zones localisées ou l 'ensemble de la
peau, avec une apparition souvent progressive.
Ne seront évoquées ici que les pathologies dont l'un des signes est buccal ; celles caractérisées
principalement par une attein te de la m uqueuse buccale seront l'objet de l'item 1 03 : « Les
pathologies des muqueuses chez l'enfant et l'adolescent ».
1.1. La Rougeole
1 . 1 . 1 . Contexte
- Période invasive : fièvre élevée, faciès bouffi : conjonctivite, œdème des paupières, rhinorrhée,
laryngite, otite, toux, diarrhée, pendant 4 j
- Phase d'état : éruption maculo-papuleuse : plaques rouges, intervalles de peau saine, léger
relief, effacement à la pression ; rash généralisé débute derrière o reilles/racine des cheveux (1 er
j), envahi visage/cou/thorax (Ze j), tronc/membres supérieurs (3 e j), membres inférieurs ( 4e j)
- Evolution 5 - 1 0 j : desquamation fine, enfant très fatigué/grognon
- Diagnostic essentiellement clinique : éruption généralisée maculo-papuleuse d'au moins 3 j
avec un des signes suivants : toux, coryza, conjonctivite, fièvre supérieure à 38,3 °C.
1. 1 . 3. Répercussions buccales
1 . 1 . 4. Contagion/incubation
- Contagion par gouttelettes de salive de sujets infectés, contagieux 4 j avant éruption à 4 j après
- Incubation 1 0 j.
1 . 1 . 5. Traitement
1 68
ITEM 104 Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l'enfance
1.2. La rubéole
1.2.1. Contexte
- Contagion par voie respiratoire (rubéole acquise) ou par voie transplacentaire (rubéole
congénitale) : contami nation pendant la grossesse � risque élevé de malformations fœtales
- Incubation : 2 semaines.
1.2.5. Traitement
1.3. La varicelle
1.3.1. Contexte
- Liée à virus du groupe herpès (VZV), lors d'épidémies en h iver/au printemps, surtout à 2 - 1 0
ans.
- Phase invasive : inapparente (ou courte 2 4h : avec fébricule, malaise général, éruption)
- Phase d'état : éruption évoluant par p oussées selon 3 phases : macules (roses, arrondies,
limitées, vésicule (à liquide clair p osée) avec liseré érythémateux à 2 4h, croûtes (contenu
devient jaunâtre, vésicule se plisse) à 48h. Prurit i ntense, fièvre. Atteintes des muqueuses
- Evolution 8- 1 0 j : tombée de la croûte, cicatrice rose, puis blanche, disparition à quelques mois
- Ensemble du corps touché, surtout tronc et face, cuir chevelu touché précocement
- Surinfection par grattages : vésicules deviennent des pustules, cicatrices i ndélébiles.
- Possible énanthème avec lésions érosives des muqueuses oro-pharyngée à l ' éruption.
1.3.4. Contagion/incubation
1 69
ITEM 104 Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l'enfance
1.3.5. Traitement
1.4.1. Contexte
- Origine inconnue étiologie virale suspectée, vascularite fébrile, enfant < 5 ans, surtout garçons
- Urgence m édicale.
- Phase dite aiguë : fi èvre sur 1 0 j, conjonctivite, adénopathies cervicales ; érythème des
paumes/plantes (puis œdème induré, signe constant) gagnant le tronc à 48 h, macules
érythémateuses non prurigineuses en plaques, confluentes, région périnéale (3 e-S e j),
tachycardie
- Phase subaiguë : diminution de la fièvre, desquamation en « doigt de gants» des extrémités,
arthralgies, atteinte coronaire (dilatation)
- Phase de convalescence/complications ischémiques : asymptomatique ou anévrisme artériel et
sténose cicatricielle (avec risque d'infarctus du myocarde)
- Diagnostic : localisation évocatrice, fièvre persistante (> 5 j), résistante aux antibiotiques,
atteinte cardiaque, syndrome inflammatoire marqué.
1.4.4. Traitement
1.5. Scarlati ne
1.5. 1. Contexte
- Phase invasive : début brutal avec fièvre élevée, angine rouge, vomissements
- Phase d'état : éruption sous forme de plaques rouges rugueuses sans intervalles de peau saine ;
débute par l e cou, les membres et le corps, prédomine aux plis de flexion ; fi èvre
- Evolution : desquamatio n de la peau à 1 0 j.
- Muqueuses rouges, angine rouge, langue blanche puis rouge (langue framboisée) puis
desquamative (lisse, vernissée), pâleur péri-b uccale.
1 70
ITEM 104 Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l'enfance
1.5.4. Contagion/incubation
1.5.5. Traitement
2. 1.1. Contexte
2. 1.4. Contagion/incubation
2. 1.5. Traitement
2.2. 1. Contexte
1 71
ITEM 104 Les répercussions bucco-dentaires des maladies de l'enfance
- Phase d'état : quintes de toux caractéristiques (3-5 secousses expiratoires suivies d'une longue
inspiration sifflante : « chant du coq » ) avec expectoration/vomissements, apnée/ cyanose
- Evolution : souvent favorable en 1 mois, hospitalisation possible si détresse respiratoire et/ou
asthénie importante.
- Ulcération du frein de la langue (cisaillé à répétition par les 1 mandibulaire lors des quintes).
2.2.4. Contagion/incubation
- Contamination par contact direct par la toux, très contagieuse jusqu'à 3 semaines
- I ncubation : 7 j (de 5 j à 3 semaines).
2.2.5. Traitement
3. A RETENIR
4. REFERENCES
1 72
ITEM 105 Les thérapeutiques dentino-pulpaires des dents temporaires
1.1. Définition
1.2. Indications
1.3. Contre-indications
1.4. Protocole
- Evictio n des tissus cariés (à l'aide de fraises sur turbine et/ou contre-angle, excavateur)
- Mise en place d'un matériau obturation (voir item 1 06).
2.1. Définition
- Mise en place d'un matériau biocompatible au contact d'une pulpe exposée, pour stimuler la
formation d'un pont dentinaire afin de conserver la vitalité pulpaire
- Pronostic peu favorable (cellules pulpaires mésenchymateuses peuvent se différencier en
odontoclastes, causes de : résorptions internes, calcifications/inflammation chronique pulpaire,
nécroses, lésions osseuses interradiculaires : thérapeutique exceptionnelle � préférer la
pulpotomie.
2.2. Indications
2.3. Contre-indications
1 73
ITEM 105 Les thérapeutiques dentine-pulpaires des dents temporaires
2.4. Protocole
3. LA PULPOTOMIE
3.3. Contre-indications
3.4. Protocole
4. PULPECTOM/E
4.1. Définition
1 74
ITEM 105 Les thérapeutiques dentine-pu lpaires des dents temporaires
4.2. Indications
- Sur MT : atteinte pulpaire irréversible avec élargissement desmodontal à la furcation sans lésion
osseuse du septum interradiculaire ; état S : amputation partielle ou totale ; début état R
amputation partielle des 2/3 de la longueur radiculaire
- Sur IT/CT : atteinte pulpaire irréversible sans image apicale, jusqu 'au début de l'état R.
4.3. Contre-indications
5. Traitement radiculaire
5.1. Définition
- É viction aussi complète que possible des tissus et débris nécrosés de la chambre pulpaire et
canaux radiculaires, associé ou non à une antibiothérapie, réalisé en une ou deux séances
- Suivie de la mise en forme et de l'obturation canalaire aussi complète que possible, permettant
le maintien de la dent sur arcade.
5.2. I ndications
- Nécrose sur une dent d'état S, sans manifestation parodontale extériorisée, sans atteinte
osseuse complexe.
5.3. Contre-indications
1 75
ITEM 105 Les thérapeutiques dentine-pul paires des dents temporaires
5.4. Protocole
6. A vulsion
6.1. Généralités
6.2. Indications
- Nécrose avec pathologie osseuse complexe, avec manifestations chroniques (fistule, mobilité,
perte osseuse corticale)
- Atteintes multiples chez des enfants avec polycaries sévères
- Délabrement important, restauration impossible ; suivi peu probable, défaut de coopération
- Pathologies générales (déficit immunitaire, risque d'endocardite, diabète mal équilibré .. .).
6.3. Contre-indications
7. A RETENIR
Les traitements des dents temporaires diffèrent de ceux des dents permanentes en raison de leurs
spécificités anatomiques, des possibilités de réalisations et de leur durée limitée sur arcade.
8. REFERENCES
- FUKS AB. Pulp therapy for the primary dentition. I n : PINKHAM J R. Paediatric Dentistry: lnfancy
through adolescence. 4th Ed. St louis: Elsevier Saunders, 2005 :33-47
- AMERICAN ACADEMY ON PEDIATRIC DENTISTRY. Guideline on pulp therapy for primary and immature
permanent teeth. Reference manual 2 0 1 2 - 2 0 1 3 ; 34(6) : 22 2-229
1 76
ITEM 106 Reconstitutions coronaires des dents temporaires
- Maintenir son intégrité pour qu'elle puisse remplir ses rôles au cours de la croissance :
mastication, déglutition, phonation, équilibre neuro-musculaire, esthétique, croissance maxillo
faciale, maintien de l'espace/des rapports inter-arcades, protection et guide d'éruption de la D P
- Après évictio n carieuse, veiller à : protéger les tissus, préparer les cavités selon l e matériau
d'obturation, préparer l'environnement, reconstituer la morphologie.
- Email : fine épaisseur, minéralisation moindre, défauts de cohésion des prismes � destruction
importante en cas de lésion carieuse
- Dentine : fine épaisseur, plus perméable, tubuli larges � pénétration bactérienne accélérée
- Pulpe : proportionnellement plus volumineuse, cornes effilées et proéminentes � rapide
proximité pulpaire des lésions carieuses ; risque d'effraction si élément de rétention cavitaire
secondaire pour un matériau non adhésif
- Faible hauteur coronaire (inférieure au 0 M D), forme bulbeuse et ronde avec constriction
cervicale marquée, papilles gingivales volumineuses et hautes � difficultés d'obtention d'un
champ opératoire étanche
- Temps sur arcade court (max 8-9 ans) � matériau de longévité conciliable avec cette durée
- Contraintes masticatoires moindres � moindre exigence de résistance mécanique
- Atteinte des surfaces lisses en nappe chez le très jeune patient.
Il existe des matériaux adhésifs et non-adhésifs, pour des restaurations cavitaires ou complète
de la den t. les études cliniques actuelles ne permettent pas d'élire un meilleur matériau.
Matériau organo-minéral, résultat d'une réaction acide-base entre des particules de fluoro
alumino-silicate (poudre) et une solution d'acide polyacrylique (liquide).
3. 1.1. Description
1 77
ITEM 106 Reconstitutions coronaires des dents tem poraires
3.1.2. Indications
- Cavités petites à modérées ou sous C PP, durée de vie sur l'arcade 3 ans
- Privilégier les CVIMAR en antérieur (bonne esthétique) ; les CVIc en postérieur (bonne
résistance) ; éventuellement les CVI traditionnels sur surfaces lisses (haut relargage de fluor) .
3.1.3. Protocole
- Anesthésie et isolation
- Eviction carieuse a minima
- Conditionnement à l'acide polyacrylique à 1 0 ou 2 0 % (respectivement 2 0 ou 1 0 s)
- Rinçage sans assécher
- Mise en place du matériau de restauration + photopolymérisation si CVI MAR
- Dépose de la digue si présente, réglage de l'occlusion
- Application éventuelle d'un vernis photopolymérisable.
Matériau constitué d'une matrice organique résineuse et d'un renfort avec charges, don t la
cohésion est assurée par un agent de couplage (silane). li existe des composites macro-chargés,
micro-chargés et hybrides (microhybrides ou nanochargés), des condensables et des fluides.
3.2.1. Description
3.2.2. Indications
3.2.3. Protocole
1 78
ITE M 106 Reconstitutions coronaires des dents temporaires
• à 2 temps :
../ M R 2 : mordançage, rinçage + séchage, application du (primer/adhésif) + séchage +
p hoto polymérisation
../ SAM 2 : application de l'auto-mordançant + séchage, application de l'adhésif +
photopolymérisation
• à 1 temps, SAM 1 : application de l'auto-mordançant + séchage + photopolymérisation
- Mise en place du matériau de restauration + photopolymérisation
- Dépose de la digue et réglage de l'occlusion
--.; les SAM ont l'avantage de réduire le nombre d'étapes cliniques.
3.3. Les compomères (ou résines composites modifiées par adjonction de polyacide)
3.4. L'amalgame
Combinaison d'une poudre d'alliage métallique (argent associé à l'étain et au cuivre) avec un
métal liquide à température ambiante, le mercure.
3.4. 1 . Description
- Aucune toxicité avérée (interdit dans certains pays pour des raisons environnementales), facile
et rapide à manipuler, fiable dans le temps, faible coût, bactériostatique
- Pas adhésif aux tissus dentaires calcifiés (préparation cavitaire mutilante), inesthétique.
3.4.2. Indications
3.4.3. Protocole
1 79
ITEM 106 Reconstitutions coronaires des dents temporaires
3.5. 1. Description
3.5.2. Indications
3.5.3. Protocole
5. A RETENIR
- l 'approche actuelle se veut des moins invasives : soins opératoires exécutés avec des
préparations cavitaires a minima.
- Confronter les propriétés du matériau à la situation clinique, en privilégiant les matériaux
adhésifs : si digue possible et enfant coopérant : composite ; si difficultés d'isolation/enfant
relativement coopérant : CV!c/CVIMAR ; si lésion étendue/dent dépulpée : CVJ+CPP ;
autrement et en particulier si RCI élevé et suivi faible : amalgame.
6. REFERENCES
1 80
ITEM 107 La prothèse chez l'enfant
1 81
ITEM 107 La prothèse chez l'enfant
3.2. Contre-indications
4. La prothèse fixée
Couronne anatomique en NiCr, préformée à adapter, puis sceller. A noter q u 'il existe aujourd'hui
des CPP en zircone. Le protocole de préparation est différent.
4. 1.1. Indication
4. 1.2. Conception
4. 1.3. A vantages/inconvénients
4.2. 1. Indication
1 82
I T E M 107 La prothèse chez l'enfant
- Moules en celluloïd pour IT /CT avec étranglement cervical : moules adaptés en cervical
comme une C P P, remplissage au composite, photopolymérisatio n, retrait du moule
- Reconstitution corono-radiculaire : des techniques ont été décrites.
4.3. 1 . Indication
4.3.2. Conception
- Secteur antérieur : prothèse fixée sur dents postérieures par CPP ou bagues orthodontiques
• ajuster les moyens de rétention sur dent support
• empreintes maxillaire/mandibulaire à l'alginate emportant les éléments de rétention
• réaliser une cire d'occlusion
• arc palatin ou lingual adapté sur le modèle et soudé sur les éléments de rétention : boucle
palatine ou système à glissière passif pour le suivi de la croissance
• fausse gencive minimaliste : pour brossage/passage du fil dentaire sous la prothèse
• dents en résine
• après fi nitions et polissage, scellement de la prothèse (CV!)
• suivi important : à 3-6 mois veiller à l'éruption des DP et à la rhizalyse des dents supports
• si descellement, dépose et rescellement
- Secteurs postérieur/antérieur :
• bridges collés pour de faible portée, mais à déposer à l'exfoliation d'une des dents supports
• en postérieur préj udice esthétique/fo nctionnel faible : mainteneur d'espace préférable.
- Dispositif fixe, moins encombrant qu'une PAP, moins de risques de perte et esthétique
- Suivi rigoureux exigé, accroissement de la distance inter-canine
- Pour bridge collé antérieur : surface de collage faible en lingual.
5. Prothèse amovible
5 . 1 . Indication
5.2. Conception
1 83
ITEM 107 La prothèse chez l'enfant
5.3. Avantages/inconvénients
- Solution fiable, mise en œuvre simple, suivi de la croissance (et interception si malocclusion),
nettoyage facile
- Crochets spécifiques (anatomie des dents temporaires différente), perte/fracture de prothèse.
6. A RETENIR
- la réhabilitation prothétique est transitoire, mais essentielle dans un système en évolution. Elle
doit être évolutive et permettre un développement physiologique/psychologique normal.
- Elle rétablit /'apparence, les fonctions perturbées et prévient leurs conséquences néfastes,
assurant une croissance harmonieuse.
7. REFERENCES
C-10
1 84
ITEM 108 Spécificités des soins dentaires chez l'enfant à risque
Le passage des germes de la cavité buccale dans la circulation sanguine lors des actes bucco
dentaires peut entraîner un risque d'infection chez certains patients dit « à risque », présentant un
potentiel de défense moindre. La définition des patients jugés « à risque », puis la conduite à tenir
dans le cas de soins dentaires pour de jeunes patients sera détaillée en s'appuyan t sur les dernières
recommandations de /'A FSSAPS de 201 1.
1.2. Les patients à sur-risque d'infection : les patients immu nodéprimés (Pl}
- Risque d'infection locale et/ou générale lié à tout facteur cause d'immunodépression (VIH,
diabète, traitement immunosuppresseur, chimiothérapie ... )
- I nclusion du patient dans cette catégorie : décision entre Je chirurgien-dentiste et Je médecin,
motivée par le terrain du patient et la sévérité du cas
- Patients sous anti-TNF alpha ou syndromes drépanocytaires majeurs (recommandations
spécifiques) .
1.3. Les patients à sur-risque d'infection : les patients à haut risque d'endocardite
infectieuse (PHREI}
- Endocardite infectieuse : fort taux de mortalité ; facteurs de risque établis : âge, diabète de
type 1, complications suite à une endocardite infectieuse, présence de Staphylococcus aureus, de
champignons ou de bacilles à Gram négatif
- Patients à haut risque, patients avec :
• prothèse valvulaire (mécanique ou bioprothèse) ou matériel étranger pour une chirurgie
valvulaire conservatrice (anneau prothétique ... )
• antécédent d'endocardite infectieuse
• cardiopathie congénitale cyanogène :
./ non opérée ou une dérivation chirurgicale pulmonaire-systémique
./ opérée, mais présentant un shunt résiduel
./ opérée avec mise en place d'un matériel prothétique par voie chirurgicale ou
transcutanée, sans fuite résiduelle, dans les 6 mois suivant la mise en place
./ opérée avec mise en place d'un matériel prothétique par voie chirurgicale ou transcutanée
avec shunt résiduel.
1 85
ITEM 108 Spécificités des soins dentai res chez l'enfant à risque
Pas de relation entre le saignement pendant une procédure et la survenue d'une bactériémie.
Pour les actes non invasifs : pas d'ABP ; pour les actes invasifs, selon la catégorie du patient.
- Anesthésie locale/loco-régionale dans un tissu non infecté, pas d'ABP ; intra-ligamentaire, ABP
- Soins endodontiques :
• pose de la digue : pas ABP
• traitement des dents à pulpe vitale, nécrosée, retraitement : ABP
- Soins parodontaux : sondage, détartrage, surfaçage : ABP
- Chirurgie : simple, alvéolectomie, séparation de racine, dent incluse, germectomie, chirurgie
pré-orthodontique des dents incluses ou enclavée : ABP
- Freinectomie : ABP
- Soins prothétique ou orthodontique à risque de saignement : ABP.
3.2. Indications de 1'ABP chez le patient à haut risq ue d'endoca rdite infectieuse
1 86
ITEM 108 Spécificités des soins dentaires chez l'enfant à risque
4.1. Indications de 1' ABC selon l'acte et la catégorie de patients à risque (Pl ou PHREI)
4.2. Les posologies et modalités d'administration (sans dépasser les doses adultes ++)
187
ITEM 108 Spécificités des soins dentaires chez l'enfant à risque
- Cas particuliers :
• gingivite/parodontite nécrosante : métronidazole 3 0 mg/kg/j en 2 - 3 prises sur 7 j
• parodontite agressive localisée :
../ doxycycline 1 prise de 2 0 0 mg, 1 0 0 mg pendant 1 4 j (enfant > 8 ans)
../ amoxicilline 5 0 - 1 0 0 mg/kg/j en 2-3 prises + métronidazole 30 mg/kg/j en 2-3 prises sur 7 j
• parodontite agressive généralisée : amoxicilline 5 0 - 1 0 0 mg/kg/j en 2-3 prises + métronidazole
30 mg/kg/j en 2-3 prises sur 7 j (� si allergie : métronidazole seul)
• sinusite maxillaire aiguë d'origine dentaire : amoxicilline + acide clavulanique 80 mg/kg/j en
3 prises par jour ( � si allergie pristinamycine ou clindamycine (enfant > 6 ans) 50 mg/kg/j
en 2 prises pendant 7 j)
- En cas de signes locaux associés à un retentissement général, sur terrain à risque d'infection
générale ou si administration orale impossible : hospitalisation.
L 'objectif est d'éviter l'apparition de foyers infectieux dentaires, parodontaux ou muqueux, dont
l'existence ou le traitement pourrait entraîner une bactériémie.
- Une hygiène bucco-dentaire rigoureuse (en rapport avec les bactériémies quotidiennes)
- Le suivi accru : contrôle tous les 3 mois pour : vérifier l'hygiène, réaliser des actes de
prévention (vernis, sealant), détecter précocement les lésions carieuses, dépister des foyers
infectieux (panoramique).
6. A RETENIR
- Les bactériémies suite aux actes bucco-dentaires invasifs nécessitent par précaution une ABP
chez l'enfant à risque ; les bactériémies quotidiennes justifient /'importance des actes de
prévention et un suivi renforcé chez ces enfants.
- Toujours contacter le médecin traitant et valider les modalités de prise en charge par écrit.
1 88
ITEM 108 Spécificités des soins dentaires chez l'enfant à risque
7. REFERENCES
- AGENCE FRANÇAISE DE SECURITE SAN ITAIRE DES P RODUITS DE SANTE. Prescription des antibiotiques en
pratique bucco-dentaire, 2 0 1 1
- HABIB G e t al. ESC Committee for Practice Guidelines. Guidelines o n the prevention, diagnosis, and
treatment of infective endocarditis: the task force on the prevention, diagnosis, and treatment of
infective endocarditis of the european society of cardiology (ESC). Eur H eart J
2 0 0 9 ; 3 0 ( 19) : 2 3 69-4 1 3
- HAUTE AUTORITE DE SANTE. Prise e n charge de la drépanocytose chez l'enfant e t l'adolescen t, 2 0 0 5
- WILSON W e t al. Prevention of infective endocarditis: guidelines from the American Heart
Association. J Am Dent Assac 2 007; 1 38(6) :739-760
1 89
ITE M 109 La prescription médicamenteuse chez l'enfant
La prescription, basée sur le diagnostic d'une pathologie, dicte les médications à prendre et leur
posologie, selon la maladie (forme clinique, sévérité) et le patient (âge, terrain, environnemen t).
Les spécificités chez l'enfant et les prescriptions les plus courantes seront abordées ; les contre
indications détaillées, les effets indésirables et les interactions médicamenteuses ne le seront pas,
voir : - item 1 7 : « Prescriptions anti-infectieuses en odon tologie »
- item 18 : « Prescriptions anti-inflammatoires en odontologie »
- item 1 9 : « Prescriptions analgésiques en odontologie ».
L 'immaturité des grandes fonctions physiologiques a des conséquences sur le devenir des
médicaments (pharmacocinétique) et la réponse de l'organisme (pharmacodynamie) : nécessité
d'une adaptation de la posologie en fonction de l'âge, pour un traitement efficace et sans accident.
- Absorption (voie orale) : résorption intestinale diminuée, faible quantité d'acides biliaires,
résorption diminuée � retard de la concentration plasmatique maximale, action plus lente
- Distribution : selon la liaison aux protéines, la dimension des compartiments de l'organisme,
le débit sanguin.
• taille élevée des compartiments hydriques/adipeux : volumes de distribution plus élevés que
chez l'adulte � nécessité de doses plus élevées que chez l'adulte
• fixation aux protéines plasmatiques moindre : fraction libre plus élevée � activité
thérapeutique accrue pour posologie analogue � risque de surdosage
- Biotransformation : des voies métaboliques matures à la naissance ; d'autres plus importantes
que chez l'adulte � diminution de la Y2 vie ; d'autres inférieures � clairance réduite
- Elimination : le rein, principal organe d'excrétion des médicaments, est encore immature �
diminuer les doses et espacer les prises.
� toujours se référer au Vidal : grandes variabilités pharmacocinétiques selon le médicament.
- Pas de proportionnalité directe entre les posologies de l'adulte et de l'enfant pour tous les
médicaments : si pas de données pédiatriques validées, adapter la posologie en rapport avec
l'intensité des symptômes et selon la surface corporelle (plus fiable que le poids)
- Médicament avec marge thérapeutique large : prescription selon le poids, dose par kg par jour.
1 90
ITEM 109 La prescription médicamenteuse chez l'enfant
- Même règles de rédaction que chez l'adulte, écrire lisiblement et mentionner : les
nom/prénom, l'âge, Je poids, la posologie, Je rythme d'administration et la durée du traitement
- Expliquer à l'enfant et au parent : les conditions de prises, les éventuels effets indésirables
- Chez l'enfant < 6 ans :
• formes liquides (sirop, solution, suspension) : attention à la présence de sucre ou d'alcool
• voie rectale à éviter : absorption irrégulière et difficultés de compliance
- Chez l'enfant > 6 ans : formes solides possibles (comprimé, gélule).
2. LA PRESCRIPTION D'ANTALGIQUES
2. 1.1. Le paracétamol
- Dose optimale : 60 mg/kg/j, soit 1 0 (15) mg/kg toutes les 4(6) h (max 80 mg/kg/j)
- Risques : intoxication hépatique après administration itérative
- CI : allergie connue, atteintes hépatiques sévères
- Spécialités :
• DOLIPRANE® suspension buvable à 2,4 % (sans sucre) j usqu'à 5 ans ;
� puis sachet 1 00/1 50/200/300/500 mg pour 6-8/8-12/12-16/ 1 6-30/>30 kg
• EFFERALGAN® suspension buvable à 3 % (avec sucre) j usqu'à 5 ans ;
� puis sachet 80/150/250/500 mg pour 5- 10/10- 1 6/16-2 7 /2 7-40 kg.
- A faible dose, action antalgique, faible action anti-inflammatoire, prescription courte (3-4 j)
- Sur terrain infecté (et pour la varicelle), préférer + + un autre antalgique que AINS
- Spécialités pédiatriques :
• ibupro fène ADVIL® 20-30 mg/kg/j
� suspension b uvable 20 mg/mL (enfant < 30 kg) : 1 à 2 dose(s)-poids par jour
� comprimé 1 00 mg (enfant 2 0-30 kg), 200 mg (enfant > 30 kg) : 1 à 2 comprimé(s), toutes les
6 h (max 600 mg enfant 20-30 kg/ 1 2 00 mg enfant > 30 kg)
• ketoprofène TOPREC® 2 mg/kg/j sirop l mg/mL (enfant > 6 mois) : 3-4 doses-poids par jour
• acide méfanamique PONSTYL® 750-1 500 mg/j gélule 250 mg (enfant > 12 ans) : 1 à 2
gélules, 3 foi s par jour
• acide tiaprofénique SURGAM® 10 mg/kg/j, comprimé 100/200 mg (enfant > 3/6 ans, 1 5/20
kg), 1 50-200 (dès 1 5 kg), 300 mg (dès 30 kg)/j en 2 à 3 prises
• acide nifluminique N IFLURIL® 500 à 750 mg/j, gélule 250 mg (enfant > 12 ans) : 2 à 3
gélules par j our.
1 91
ITEM 109 La prescription médicamenteuse chez l'enfant
1 92
ITEM 109 La prescription médica menteuse chez l'enfant
Destinés à l'enfant anxieux/handicapé, après échecs de soins, mais /'efficacité d'action est
aléatoire et nécessite accompagnement/surveillance de l'enfantjusqu 'à disparition des effets.
5. LA PRESCRIPTION ANTI-EMETIQUE
- PRIM PERAN® suspension buvable 2,6 mg/mL (enfant 15-50 kg) : 0,1 mg/kg par prise
- VOGALENE® soluté buvable 0,5 mg/kg/j
- I M avec benzodiazépines.
6. LA PRESCRIPTION DE FLUOR
- Après bilan fluoré, en cas de risque carieux élevé, pas d'autres sources systémiques de fluor
- Dose optimale : 0,05 mg/kg/j
- Spécialités : fluorure de Na ZYMAFLUOR® 4 gouttes contiennent 0,25 mg de fluor
fluorure de Ca CRINEX® 1 comprimé contient 0,25 mg de fluor.
1 93
ITEM 109 La prescription médicamenteuse chez l'enfant
7. A RETENIR
8. REFERENCES
1 94
ITEM 110 La traumatologie des dents temporaires et les séquelles
4. 1 . La concussion
1 95
ITEM 110 La traumatologie des dents temporaires et les séquelles
4.2. La subluxation
4.3. L'extrusion
- Clinique : déplacement axial partiel de la dent hors alvéole, séparation du ligament parodontal,
position vestibulaire ou linguale, sensibilité à la percussion, mobilité accrue
- RX : augmentation de l'espace ligamentaire apical, l'ampleur du déplacement peut être évalué,
hypothèse de fracture radiculaire à écarter
- CAT :
• extrusion < 3 mm, stade M/S : repositionnement de la dent, contention éventuelle (8- 1 5 j)
• extrusion > 3 mm ou patient difficile : extraction
- Suivi : 1 semaine, 6-8 semaines, 6 mois, 1 an (risque de nécrose).
4.4. L'intrusion
- Clinique : déplacement axial partiel ou total de la dent dans l'alvéole (impaction complète à
distinguer de /'expulsion ou la fracture radiculaire avec expulsion du fragment coronaire), son
métallique à la percussion, dent non mobile
- RX : diminution de l'espace ligamentaire apical
• apex en direction vestibulaire : la dent peut sembler plus courte que la contra-latérale
• apex en direction palatine : la dent peut sembler plus longue que la contra-latérale
- CAT : risque d'atteinte de la dent permanente ++
• si apex vers l'os : espérer une rééruption spontanée (d'autant plus probable que l'intrusion
est faible et la dent immature)
• si apex déplacé sur le germe/en cas de non-rééruption spontanée : extractio n
- Suivi : à 1 semaine, 3 -4 semaines, 6 - 8 semaine, 6 mois, 1 an, puis tous les ans j usqu'à l'éruption
de la dent permanente.
1 96
ITEM 110 La traumatologie des dents temporaires et les séquelles
- Clinique : éclat d'émail, dentine non visible, pas de sensibilité à la percussion, mobilité normale
- RX : perte d'émail objectivée
- CAT : meulage doux à la fraise des bords tranchants, application de fluor éventuelle
� si lésion des tissus mous associée : recherche d'éventuels fragments de dents
- Suivi : clinique et RX à 1 mois.
- Clinique : perte d'émail et de dentine visible, pulpe non exposée, pas de sensibilité à la
percussion, mobilité normale
- RX : perte d'émail et de dentine objectivée, distance entre le trait de fracture et la chambre
pulpaire peut être évaluée
- CAT : nettoyer la plaie dentinaire à l'eau/sérum physiologique/ou chlorhexidine, désinfecter à
l'hypochlorite, sceller temporairement avec un CVI, restaurer au composite
- Suivi : à 6 - 8 semaines, à 1 an.
- Clinique : perte d'émail et dentine, pulpe exposée, pas de sensibilité à la percussion, mobilité
normale
- RX : perte de substance et atteinte pulpaire objectivées
- CAT :
• si effraction petite et délai < 48 h : pulpotomie (eugénate à prise rapide/hydroxyde de
calcium), recouvert d'un CVI, suivi d'une reconstitution au composite ; extraction en cas de
manque de coopération
• si effraction et/ou délai > 48 h : pulpectomie ; extraction en cas de manque de coopération
• si délai très important : extraction
- Suivi : à 1 semaine, à 6-8 semaines, 1 an.
- Clinique : fracture dans un plan horizontal ou diagonal, s'étendant sous la limite gingivale
impliquant l'émail/la dentine/le cément, sensibilité à la percussion, au moins l'un des fragments
est mobile, douleur à la mastication
- RX : le trait de fracture peut être objectivé, surtout au n iveau de la partie coronaire, plus
rarement à la partie apicale
1 97
ITEM 110 La traumatologie des dents temporaires et les séquelles
- CAT :
• extraction du fragment mobile : si la fracture n'intéresse qu'une petite partie de la racine et
que le fragment stable permet une restauration coronaire
• extraction : sinon
- Suivi :
• si retrait du fragment mobile : à 1 semaine, puis clinique et RX à 3-4 semaines, à 1 an
• si extraction : contrôle à 1 an jusqu'à éruption de la D P.
- Clinique : fracture dans un plan horizontal ou diagonal, s'étendant sous la limite gingivale
impliquant l'émail/la dentine/le cément/la pulpe, sensibilité à la percussion, au moins l'un des
fragments est mobile avec une douleur à la mastication
- RX : étendue apicale de la fracture généralement pas visible
- CAT : nettoyer la zone à l'eau/sérum physiologique/chlorhexidine, extraire
- Suivi : contrôle à 1 an, puis tous les ans jusqu'à éruption de la D P.
6. FRACTURE ALVEOLAIRE
- Clinique : implique l'os alvéolaire, souvent : fragment osseux mobile, interférences occlusales
- RX (RX latérale) : peut indiquer la relation entre les deux dentitions
- CAT : repositionnement du fragment osseux, contention ( 1 mois)
- Suivi : à 1 semaine, 3-4 semaines, 6-8 semaines, 1 an, puis tous les ans jusqu'à l'éruption de la D P.
1 98
I T E M 1 10 La traumatologie des dents temporaires et les séquelles
7. SEQUELLES
Elles peuvent être liées : au traumatisme, à ses complications, à une thérapeutique iatrogène.
Selon le type de traumatisme, sa direction, le stade de formation coronaire/radiculaire du germe,
les manifestations seront diverses.
1 99
ITEM 110 La traumatologie des dents temporaires et les séquelles
8. REFERENCES
200
ITEM 1 1 1 La traumatologie des dents permanentes immatures
Les traumatismes de la DPI touchent surtout les /C maxillaires, les garçons, les patients avec
proalvéolie maxillaire et/ou rétrognathie mandibulaire.
Plus la dent est immature/mature, plus l'ancrage fibrillaire est faible/stable, plus le
traumatisme concernera le parodonte (luxation, avulsion)/les tissus minéralisés (fracture).
Les différentes situations cliniques et la CA T seront développées.
3.1. La concussion
3.2. La subluxation
3.3. L'extrusion
- Clinique : la dent apparait allongée, inclinée souvent côté palatin et retenue par les fibres
du ligament, sensibilité à la percussion, mobilité accrue et saignement
- RX (occlusale et 2 RA avec incidences différentes) : augmentation de l'espace ligamentaire
apical (évaluer l'ampleur du déplacement), l'hypothèse de fracture radiculaire à écarter
- CAT : nettoyer la surface radiculaire exposée au sérum physiologique, réinsérer la dent dans
l'alvéole avec pression axiale (anesthésie non nécessaire), contention semi-rigide 2 semaines,
éventuelle prescription antibiotique (car contamination parodontale) selon contexte clinique
- Suivi : clinique et RX, à 2 semaines et retrait de la contention, 4 semaines, 6-8 semaines, 1 an et
tous les ans pendant 5 ans. Surveiller la vitalité pulpaire est essentiel pour le diagnostic de
résorption radiculaire
• dent immature : la revascularisation est confirmée à la RX par la poursuite de l'édification
radiculaire, de l'apposition dentinaire et une réponse positive au test de vitalité
• dent (presque) mature : l'absence de réponse au test de vitalité est souvent signe de nécrose,
associée à une image radio-claire péri-apicale, parfois avec dyschromie coronaire.
201
ITEM 1 1 1 La traumatologie des dents permanentes immatures
3.4. L'intrusion
- Clinique : la dent est déplacée axialement dans l'os alvéolaire (impaction complète à
distinguer de l'expulsion ou de la fracture radiculaire avec expulsion du fragment coronaire), son
métallique à la percussion (douloureuse), dent immobile
- RX (occlusale et 2 RA) : diminution/absence d'une partie/tout l'espace ligamentaire apical,
jonction amélo-cémentaire localisée plus apicalement que sur la dent adjacente
- CAT : risque important de résorption ou ankylose
• dent immature : espérer ré-éruption spontanée en cas d'intrusion mineure/modérée, si elle
ne se produit pas à quelques semaines � traction orthodontique ; si intrusion importante (>
7 mm) � repositionnement chirurgical (ou orthodontique si consultation différée)
• dent (presque) mature : espérer ré-éruption spontanée en cas d'intrusion mineure, si elle ne
se produit pas à quelques semaines � traction orthodontique ; si intrusion
modérée/importante (> 7 mm) � repositionnement chirurgical (ou orthodontique si
consultation différée). Revascularisation peu probable : initier un traitement endodontique à
3-4 semaines (après obturation temporaire au CaOH)
� prescription antibiotique éventuelle, selon le contexte clinique
- S uivi : clinique et RX à 2 semaines avec retrait de la contention, 4 semaines, 6-8 semaines, 6
mois, 1 an et tous les ans pendant 5 ans.
- Clinique : la dent est hors de l'alvéole (qui est vide ou emplie d'un coagulum)
- RX (occlusale, 2 RA) : alvéole vide, confirme l'absence de fragment radiculaire ou la non-
intrusion de la dent si elle n'a pas été retrouvée, objective une éventuelle fracture alvéolaire ou
osseuse
- CAT : selon le degré de maturité de la dent, le temps extra-alvéolaire (TEA) et le milieu de
conservation ; c'est une urgence vraie ; instructions par téléphone possible :
• calmer le patient/le parent
• récupérer la dent à saisir par la couronne, la laver à l'eau froide, la repositionner, la maintenir
en mordant sur un mouchoir
202
ITEM 1 1 1 La traumatologie des dents permanentes i m m atures
� Dent mature
../ si la dent a été réimplantée : nettoyer la zone à l'eau/sérum physiologique/chlorhexidine
../ si TEA < 60 min ou dent conservée dans un milieu favorable : nettoyer la surface
radiculaire et l'alvéole au sérum physiologique, anesthésier, réimplanter
../ si TEA > 60 min : mauvais pronostic, tremper la dent 20 min dans une solution de NaF à 2
%, réimplanter pour raisons esthétique et fonctionnelle transitoire et psychologique, mais
risque important d'ankylose ou résorption
� Dent immature
../ si la dent a été réimplantée : nettoyer la zone à l'eau/sérum physiologique/chlorhexidine
../ si TEA < 60 min ou dent conservée dans un milieu favorable : nettoyer la surface
radiculaire et l'alvéole au sérum physiologique, tremper la dent 5 min dans une soluti o n de
minocycline ou doxycycline** ( 1 mg/20 mL de sérum physiologique), anesthésier,
réimplanter
../ si TEA > 60 min : mauvais pronostic, tremper la dent 2 0 min dans une solution de NaF à 2
%, pour raisons esthétique et fonctionnelle transitoire et psychologique, mais risque
important d'ankylose ou résorption
203
ITE M 1 1 1 La traumatologie des dents permanentes i m matures
4.1. La fêlure
- Clinique : éclat d'émail, dentine non visible, pas de sensibilité à la percussion "(sauf si
traumatisme parodontal associé), mobilité normale
- RX (occlusale, RA) : perte d'émail objectivée (vérifier l'absence de traumatisme parodontal ou
fracture radiculaire associée)
- CAT : si perte d'émail faible : légère améloplastie et fluoration ; sinon restauration composite
- Suivi : clinique et RX à 6-8 semaines, 1 an.
- Clinique : perte d'émail et de dentine visible, pulpe non exposée, pas de sensibilité à la
percussion (sauf si traumatisme parodontal associé), possible douleur froid/chaud/mastication,
mobilité normale
- RX (occlusale, 2 RA) : perte d'émail et de dentine objectivée, évaluer le rapport trait de
fracture/pulpe (vérifier l'absence de traumatisme parodontal ou fracture radiculaire associée)
- CAT : si fragment récupéré : le recoller ; sinon : nettoyer la plaie dentinaire à l'eau/sérum
physiologique/chlorhexidine, désinfecter à l'hypochlorite, sceller temporairement avec un CV!,
puis restaurer ultérieurement au composite
- Suivi : clinique et RX à 6-8 semaines, 1 an.
- Clinique : perte d'émail et dentine, pulpe exposée, pas de sensibilité à la percussion (sauf si
traumatisme parodontal associé), mobilité normale
- RX (occlusale, 2 RA) : perte de substance et atteinte pulpaire objectivées (vérifier l'absence de
traumatisme parodontal ou fracture radiculaire associée), noter le degré de maturité radiculaire
- CAT : préserver la vitalité pulpaire avec coiffage direct, pulpotomie partielle (ou cervicale)
pour permettre l'apexogenèse voir item 1 1 3 : « Apexogenèse et apexification »
- Suivi : à 6-8 semaines, 1 an.
- Clinique : fracture dans un plan horizontal ou diagonal, s'étendant sous la limite gingivale
impliquant l'émail/la dentine/le cément, sensibilité à la percussion, au moins l'un des
fragments est mobile, douleur à la mastication
- RX ( occlusal, 2 RA) : trait de fracture objectivé si situé dans la partie coronaire, plus rarement à
la partie apicale ; une incidence cone beam révèle son étendue
204
ITEM 1 1 1 La traumatologie des dents permanentes i m matures
- Clinique : fracture dans un plan horizontal ou diagonal, s'étendant sous la limite gingivale
impliquant l'émail/la dentine/le cément/la pulpe, sensibilité à la percussion, au moins l'un
des fragments est mobile, douleur à la mastication, saignement
- RX ( occlusal, 2 RA) : trait de fracture objectivé si situé dans la partie coronaire, plus rarement à
la partie apicale ; une incidence cone beam révèle son étendue
- CAT : stabiliser temporairement le fragment mobile ou préférer :
• dent immature : selon la taille de l'exposition/délai, un coiffage pulpaire ou une pulpotomie
(partielle ou cervicale)
• dent (presque) mature : une pulpectomie et un traitement endodontique
� puis les options thérapeutiques sont similaires au cas de fracture corono-radiculaire sans
implication pulpaire (cf. 4.5.)
- Suivi : à 6-8 semaines, 1 an.
205
ITEM 1 1 1 La traumatologie des dents permanentes immatures
5. REFERENCES
206
1 ITEM 1 12 : Les urgences en odontologie pédiatrique: conduite à tenir 1
Pour répondre à la situation d'urgence, il faut adopter un comportement rassurant et une
attitude constructive, en vue d'apaiser l'enfant et les parents/l'accompagnateur.
Les différents motifs de consultation d'urgence seront successivement développés.
1.1. Etiologie
1.2. Diagnostic
- Symptômes :
• douleur à la mastication, à la pression, en occlusion, exacerbée pendant/après les repas
• puis douleur devenant aiguë, irradiante (comparable à une douleur de pulpite)
- Clinique : inflammation gingivale papillaire : rougeur, œdème, débris alimentaires
- RX : possible lyse osseuse superficielle, souvent le cas des caries proximales.
1.3. Traitement
Elles sont assez rares sur la dent temporaire et la dent permanente immature.
- Voir :
• item 1 0 1 : « Les pathologies de la dent temporaire »
• item 1 0 2 : « Les pathologies de la dent permanente immature »
• item 1 0 5 : « Les thérapeutiques dentino-pulpaires des dents temporaires »
• item 1 1 3 : « Apexogenèse et apexification ».
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