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Après avoir gagné la bataille de Nankin, les Japonais se livrent à six semaines de viols, de

pillage et de carnage8. Ils incendient les maisons et magasins au hasard, parfois simplement
pour se réchauffer8. Plusieurs dizaines de milliers de civils s'agglutinent dans la zone de sécurité
mise en place par la petite colonie occidentale 8.
Les Japonais reçoivent l'ordre d'exécuter les soldats chinois restés en ville8. La convention de
Genève protégeant les prisonniers de guerre n'est pas appliquée étant donné que pour le
commandant japonais, le conflit est un « incident » et non une guerre 8. Des milliers de
prisonniers chinois sont exécutés par des mitrailleuses, leurs cadavres sont jetés dans l'Yang-
Tsé-Kiang, d'autres sont brûlés à l'essence9. Certains soldats sont décapités ou transpercés à la
baïonnette9. Certains soldats chinois trouvent refuge dans la zone de sécurité, mais sont
traqués9. Les Japonais arrêtent tous les hommes en âge de combattre et les exécutent
sommairement9. Au total, on estime que très peu de prisonniers chinois ont réussi à échapper
au massacre9. Le nombre de morts peut être évalué entre 60 000 et 80 000 hommes 9.
Les Japonais se livrent aussi au massacre des civils qui n'ont pas pu se placer sous la protection
des Occidentaux9. Ce sont entre 20 000 et 30 000 civils qui sont tués au cours du massacre9.
Les femmes ne sont pas épargnées puisque 20 000 d'entre elles sont violées, y compris des
fillettes9. Celles qui s'y opposent sont tuées9.
Si aucun ordre criminel n'a été donné au sujet des civils, le haut commandement ― qui n'ignorait
rien du sort qui leur était réservé ― n'est pas intervenu10.
Le bilan global du massacre est difficile à établir 11. À la fin de la guerre, le bilan établi par le
tribunal international de Tokyo fait état de 200 000 victimes, tandis que les Chinois en
dénombrent 300 00011.
Pendant l'année 1938, l'armée japonaise continue sa progression dans la grande plaine, entre le
fleuve Bleu et le fleuve Jaune11. Malgré un cinglant revers infligé par les Chinois à Hsuchow,
l'avancée japonaise se poursuit, notamment grâce à l'arrivée constante de nouvelles unités 11. Le
9 juin, le Kuomintang ordonne la destruction des digues du fleuve Jaune dans le Henan,
provoquant des inondations, qui entraînent des noyades et des épidémies tuant des centaines
de milliers de personnes11.

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