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Bien qu'elle reste la principale puissance militaire en Europe, avec la première armée d’Europe

(environ 400 000 hommes), et une marine de bonne qualité (quoiqu’inférieure à celle des
Britanniques), la France se trouve dans une situation inconfortable en Europe, vis-à-vis de la
Prusse, et hors d’Europe, vis-à-vis du Royaume-Uni.
Durant la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), elle n’a rien obtenu du fait de son
alliance avec la Prusse, qui a d'ailleurs conclu une paix séparée dès 1745. Les finances
françaises ont été durement éprouvées par cette guerre inutile.
L'alliance de la Prusse avec le Royaume-Uni en 1756 contrarie énormément le gouvernement
français. Encouragé par son entourage, notamment par la marquise de Pompadour, sa favorite,
Louis XV se résout à un renversement d’alliance au profit de l’Autriche. Le traité d’alliance9,
signé en mai 1756 à Versailles, qui vise à contrecarrer la montée en puissance de la Prusse, met
fin à une inimitié entre la France et la maison de Habsbourg, au pouvoir à Vienne, qui remonte à
l'époque de Charles Quint10.
De plus, le 21 mars 1757, la France conclut avec la Suède une convention visant à maintenir les
acquis des traités de Westphalie11. La Suède s'engage à fournir une armée, qui sera financée
par la France.
La situation en Amérique du Nord pose aussi des problèmes : l'émigration de sujets français vers
la Nouvelle-France est trop limitée et ne permet pas à la France d’assurer le contrôle réel et la
défense de son empire colonial. Les pertes de territoires qui ont eu lieu à la suite de la guerre de
Succession d'Espagne12 ont sérieusement amputé les possessions françaises, mais l’ambition
d’étendre la domination sur le continent américain demeure.
En Inde, les affrontements antérieurs ont plutôt tourné à l’avantage des Français, mais les
princes locaux, prompts à changer d’alliance, modifient en permanence l’équilibre existant.

La Grande-Bretagne de George II[modifier | modifier le code]

La Grande-Bretagne a un empire colonial étendu et peuplé (à la différence des colonies


françaises), qui rapporte beaucoup d’argent à la couronne. Sa composante principale est formée
par les Treize Colonies d'Amérique du Nord.
Le point fort des Britanniques est la marine, la Royal Navy. Comme Alfred Mahan l’a expliqué
plus tard, elle est le fondement de la puissance britannique, permettant de maîtriser le commerce
maritime, de conquérir et de contrôler des colonies et, militairement parlant, de « déplacer la
frontière de la Grande-Bretagne sur les côtes de ses adversaires ».
En revanche, elle n'a plus d’armée de terre puissante, malgré la création de la New Model Army
par Oliver Cromwell et Thomas Fairfax13 durant la guerre civile du siècle précédent. L'armée
britannique est principalement utilisée pour maintenir la paix intérieure et pour la conquête et la
pacification des colonies.

La question hanovrienne[modifier | modifier le code]

Le Royaume-Uni a un point faible en Europe : du fait que les électeurs de Hanovre ont accédé à
la couronne britannique avec George Ier en 1714, le gouvernement britannique est impliqué dans
les conflits autour de l’électorat de Hanovre, un des nombreux États du Saint Empire. Le
gouvernement britannique ne peut pas abandonner l'électorat et doit donc trouver un allié
continental pour protéger le Hanovre contre une attaque française comme celle qui s'était
produite en 1741. Londres, en 1755, a signé des traités de garantie avec la Russie, le
landgraviat de Hesse et quelques autres princes allemands mais ils offrent peu de garanties.
L'opposition reproche au premier ministre Lord Newcastle de sacrifier les intérêts commerciaux
et maritimes de la Grande-Bretagne à une question qui n'intéresse que la famille royale mais le
roi et la majorité parlementaire, en jouant sur la crainte d'une invasion française, parviennent à
retourner l'opinion en faisant venir des régiments hanovriens pour la défense de l'île. En mai
1756, Londres signe avec la Prusse le traité de Westminster par lequel, en échange d'un fort
subside, Frédéric II s'engage à défendre le Hanovre14.

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