ExternalEvaluation 2018 1594028676806

ETUDE ET FORMATION SUR LES TECHNIQUES MECANIQUES ET BIOLOGIQUES POUR LA
DIMINUTION DES EFFETS DES ECOULEMENTS, LUTTE CONTRE L'EROSION, PROTECTION DU

LAC D'IFNI CONTRE LES ENVASEMENTS, DES INFRASTRUCTURES ET TERRASSES
AGRICOLES DANS LA VALLEE D'AZZADEN. RAPPORT DE CONSULTATION.
FONDATION DU HAUT ATLAS (FHA)
ETUDE ET FORMATION SUR LES TECHNIQUES MECANIQUES ET BIOLOGIQUES

POUR LA DIMINUTION DES EFFETS DES ECOULEMENTS, LUTTE CONTRE
L'EROSION, PROTECTION DU LAC D'IFNI CONTRE LES ENVASEMENTS, DES
INFRASTRUCTURES ET TERRASSES AGRICOLES DANS LA VALLEE D'AZZADEN (CR
D’OUIRGANE ET TOUBKAL).
RAPPORT DE CONSULTATION
JUIN 2018
Ali Blali, Consultant en aménagement des bassins versants et en conservation des sols Page 0
SOMMAIRE
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE ....................6
I. CONTEXTE DE L’ETUDE................................................................................................6
II. OBJECTIFS DE L'ETUDE ................................................................................................6
III. CONTENU DE LA PRESTATION................................................................................7
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE......................9
I. SITUATION ADMINISTRATIVE ET GEOGRAPHIQUE............................................9
1.1 SITUATION ADMINISTRATIVE ...........................................................................................9
1.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE ...........................................................................................11
II. MILIEU PHYSIQUE.........................................................................................................12
2.1 CLIMAT..........................................................................................................................12
2.2 ASPECTS GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIE..................................................................12
2.2.1 Aspect géologique .................................................................................................12
2.2.2 Aspect géomorphologique ....................................................................................13
2.3 VEGETATION ..................................................................................................................15
2.4 ASPECTS SOCIO ECONOMIQUES ..................................................................................16
TROISIEME PARTIE : SOURCES DE MENACES, ACTIONS A MENER ET
PRIORITES D’INTERVENTION .....................................................................................17
I. ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA ZONE D’ETUDE ................................................17
1.1 ATOUTS .........................................................................................................................17
1.2 CONTRAINTES ..............................................................................................................17
II. LES MAUVAISES PRATIQUES DE LA POPULATION................................................18
III. LE SAVOIR FAIRE DE LA POPULATION DANS LE DOMAINE DE LA CES .......19
IV. SOURCES DE MENACES .............................................................................................20
V. LES ACTIONS A MENER ET LES SITES D’INTERVENTION................................21
5.1 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DU LAC D’IFNI .............................................................23
5.1.1 Description du site ................................................................................................23
5.1.2 Evaluation physique et financière des travaux à exécuter au niveau du torrent
fougdour..............................................................................................................................25
5.1.3 Caractéristiques et spécifications techniques des ouvrages.....................................26
5.2 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DES VALLEES D’IZLI ET TIZGUI...........28
5.2.2 Evaluation physique des travaux à exécuter et ordre de priorité .......................30
5.2.3 Caractéristiques et spécifications techniques des ouvrages................................31
5.3 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DE LA VALLEE D’AZZADEN ET DES
VERSANTS AU DESSUS DU DOUAR TASSA OUIRGANE...........................................32
5.3.2 Evaluation physique des travaux à exécuter .......................................................35
5.3.3 Caractéristiques et spécifications techniques des ouvrages................................36
QUATRIEME PARTIE : FORMATION DES MEMBRES DES
ASSOCIATIONS SUR LES TECHNIQUES DE CORRECTION
MECANIQUES ET BIOLOGIQUES ...............................................................................38
I. CR D’OUIRGANE (DOUAR TASSA OUIRGANE).....................................................38
II. CR DE TOUBKAL............................................................................................................39
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ....................................................................................41
ANNEXES....................................................................................................................................44
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n° Intitulé Page

1 Répartition des douars par vallée dans la zone d’étude 7
2 Précipitations moyennes mensuelles et annuelles des stations proches de 10
la vallée de l’Azaden
3 Nature des interventions selon le type d’érosion
4 Sources de menaces pour le lac d’ifni 22
5 Type d’interventions à entreprendre dans les vallées d’Izly et Tizgui 27
6 Classement des sites par ordre de priorité 29
7 Type d’interventions à entreprendre dans la vallée d’Azaden et les 32
versants au dessus du douar Tassa Ouirgane
LISTE DES FIGURES
Figure n° Intitulé Page

1 Douars de la CR de Toubkal 8
2 Situation géographique de la CR de Toubkal 9
3 Formations géologiques du PNT 12
LISTE DES ANNEXES

Annexe n° Intitulé Page
1 Fiche technique de la banquette grillagée 40
2 Fiche technique du seuil grillagé 44
3 Fiche technique de la grande murette de pierres 47
4 Fiche technique du seuil en PS 49
5 Fiche technique du seuil en gabions 52
6 Fiche technique de la digue de protection des berges d’oueds 55
7 Termes de références de la consultation 57
LISTE DES ACRONYMES
CPS : Cahier des prescriptions spéciales

CES : Conservation des eaux et des sols
CR : Commune rurale
DAO : Dossier d’appel d’offres
FHA : Fondation du Haut Atlas
ONG : Organisation non gouvernementale
PCD : Plan de développement communal
PAM : Plantes aromatiques et médicinales
PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement
PNT : Parc National du Toubkal
RP : Route provinciale
RN : Route nationale
RGPH : Recensement général de la population et de l’habitat
REMERCIEMENTS
Au terme de la présente prestation, le consultant tient à exprimer ses vifs

remerciements à la représentation du PNUD à Rabat pour son appui sans limites à
la conduite de la consultation. Les remerciements vont aussi à la fondation du Haut
Atlas en particulier Mlle Amina et à l’association Toubkal particulièrement MM
Didouqen Larbi et Amazzal Ahmed pour leur disponibilité et leur contribution au
bon déroulement de la consultation.
Le consultant remercie vivement les autorités locales, les élus et les

fonctionnaires de la CR de Toubkal qui ont facilité le bon déroulement de la
formation, la population des douars Tassa Ouirgane, Andous, Missour et Tissalday
pour leur hospitalité et l’intérêt particulier qu’ils ont manifesté aux thèmes de
formation proposés. Le contenu des modules de formation animés et les résultats
des investigations sur le terrain trouveront sans nul doute une application dans
l’exécution des programmes d’intervention futurs au niveau du lac d’Ifni et des
vallées concernées.
Je suis entièrement convaincu que les recommandations et les conclusions
des journées de formation seront transférées au reste des membres des
associations pour en faire usage dans la préparation des DAO de travaux et le suivi
des chantiers de CES.
PERSONNES RENCONTREES
Hemmi Mohamed : Président de la CR de Toubkal

Amazzal Ahmed : Président de l'Association Toubkal
Amina El Hajjami : Fondation Haut Atlas
Didouqen Larbi : Association des amis du PNT du Toubkal
Aoucar Omar : Membre de l’association et Fonctionnaire à la CR de Toubkal
Pr Ouhammou Ahmed : Professeur à la Faculté des sciences Semlalia de Marrakech
Haj Belaid : Cheikh à Andous
Ismail Al Ouzdini : Président de l’association Ouanamrou
Ouhmane El Houceine : Président de l’association Tigdal
Iguedmiouen Mahjoub : Président de l’association Toukssous
Lhoussain Ait Jamaa : Président de l’association Oum Al Kora
Ait Ouamoumen Omar : Président de l’association Targa n’Tit
PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
I. CONTEXTE DE L’ETUDE
La présente consultation s’inscrit dans le cadre du projet '' Contribution à la

conservation du paysage de la vallée d'Azaden, à la lutte contre les inondations et
l'érosion des sols à travers la restauration et la valorisation des terrasses agricoles et des
vergers de la localité de Tassa Ouirgane'' élaboré par la FHA et financé par le PNUD.
Ce projet vise la protection des terrasses agricoles du douar Tassa Ouirgane, dans la
Province dÀl Haouz et autour du Parc National du Toubkal au moyen de la promotion
et du développement de l'agroforesterie sur les terrains agricoles et la protection des
vergers d’oueds dans le réseau hydrographique principal.
La Fondation du Haut Atlas (FHA) qui abrite le projet, est une ONG qui encourage les
solutions innovatrices, plaide en faveur d’un développement durable et équitable et
contribue à la protection des Aires Protégées et à l'adaptation aux changements
climatique par le biais des activités suivantes :
- La réhabilitation des écosystèmes dégradés à base de plantation naturels et

adaptés aux conditions des milieux ;
- La lutte contre l'érosion et la protection des infrastructures (terrasses, canaux
d'irrigation ...etc) ;
- La lutte contre les pollutions et sensibilisation sur les respects de
l'environnement ;
- Le renforcement des capacités professionnelles des agriculteurs et membres des
associations locales ;
- Le développement socio-économique et làppui à làmélioration des revenus des
populations les plus vulnérables.
II. OBJECTIFS DE L'ETUDE
Les objectifs assignés à la prestation sont dictés par les termes de références élaborés
par le maitre d’ouvrage sont les suivants :
- L’évaluation de l'état et l’ampleur de l'érosion et son impact sur les
infrastructures et le potentiel agricole dans la zone d'étude ;
- La sensibilisation et la formation de la population et des associations et ONGs
locales, sur les techniques de conservation des sols pour les aider à contribuer
eux même à la protection de leurs habitations, leurs infrastructures et leurs
terrasses agricoles ;
- Le diagnostic des pratiques, de savoir -faire et des connaissances locales de la

population en matière de techniques de protection des berges, des versants, des
terrasses et la correction des ravins ;
- L’étude des ravins, berges, terrasse à corriger avec une estimation des besoins en
matériaux et budget et élaboration d’un plan d'action à mettre en œuvre pour
l’atténuation du phénomène de l’érosion;
- La proposition d’un programme de formation en matière de lutte contre l’érosion
pour toute la zone d'étude.
III. CONTENU DE LA PRESTATION

Selon les termes de référence, l'expertise comporte deux aspects à savoir :
- La réalisation d’une étude technique et la proposition de techniques de
conservation des eaux et des sols à même d’atténuer l'érosion, l’effet des
écoulements et assurer la protection du Lac d'Ifni (CR de Toubkal) et les
infrastructures et terrasses agricoles dans la vallée d'Azaden (CR d’Ouirgane) ;
- La formation du personnel de l’ONG et des autres associations sur les techniques
mécaniques et biologiques à mettre en œuvre pour l’atteinte de l’objectif de
conservation des eaux et des sols dans ces vallées.
Pour répondre aux préoccupations du maitre d’ouvrage, des missions de prospection ont
été menées au niveau des deux sites (lac d’Ifni et douar Tassa Ouirgane) en présence
des représentants des deux associations. De telles prospections étendues aux vallées de
Tifnout (oueds Izly et Tizgui) et de l’Azaden ont permis d’évaluer l’ampleur de
l’érosion et identifier ses différents types et de la faire des priorités en termes
d’interventions par site.
En plus des propositions d’actions à mener pour atténuer le phénomène d’érosion et
protéger les douars et les infrastructures, des séances de formation ont été animées à
Tassa Ouirgane et à Imlil au profit des membres d’associations et d’autres personnes
appelées à exécuter et/ou suivre les travaux de correction mécanique (construction de
seuils en pierres sèches et en gabions, construction des digues de protection des berges).
Ces formations méritent d’être étendues à l’ensemble des associations combien
nombreuses qui exécutent d’importants programmes de correction mécanique sans
aucune formation malheureusement dans ce domaine.
Concernant les thèmes de formation, il est à noter que ceux-ci concernent un rappel des
techniques usuelles dans le domaine de la conservation des sols avec une description
détaillée des techniques spécifiques à mettre en œuvre au niveau de chaque site.
Le rapport de consultation élaboré est structuré en cinq parties comme suit :
- Première partie : Contexte et objectifs de l’étude ;

- Deuxième partie : Présentation de la zone d’étude ;
- Troisième partie : sources de menaces, actions à mener par site et priorités
d’intervention ;
- Quatrième partie : formation des membres des associations et la population des
CR de Ouirgane et Toubkal sur les techniques de correction mécanique et
biologique de lutte contre l’érosion;
- Cinquième partie : Documents annexes (fiches techniques des ouvrages de
conservation des sols).
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
I. SITUATION ADMINISTRATIVE ET GEOGRAPHIQUE
1.1 SITUATION ADMINISTRATIVE

La zone concernée par l’étude est située dans le PNT essentiellement dans ses parties
Nord Ouest et Sud Est. Il s’agit de la vallée de l’Oued Azaden au niveau du douar de
Tassa Ouirgane (CR d’Ouirgane) et de la zone du lac d’Ifni dans la CR de Toubkal. Si
la première zone ne comporte qu’un seul douar de la vallée, la deuxième concerne outre
la région du lac d’Ifni, deux vallées irriguées par les sources alimentées par les eaux du
lac et un ensemble de douars perchés sur les versants.
Pour ce qui est de la commune rurale de Toubkal, elle relève sur le plan administratif du
Caïdat d’Askaouen, Cercle de Taliouine. Elle est située à l’est de la province de
Taroudant à 162 km du chef lieu de la province.
Les fractions qui composent la CR sont : Aït Tizgui au nord, Aït Imi n’Tizgui au centre,
Aït slimane et Aït Telti à l’est. La population est disséminée dans 44 douars mais nous
nous sommes intéressés dans cette étude, outre le douar Tassa Ouirgane dans la vallée
de l’Azaden, aux douars des vallées des oueds Izli et Tizgui. La répartition de ces
douars par vallée est la suivante :
Tableau 1. Répartition des douars par vallée dans la zone d’étude

Vallée d’Oued CR Douars
Azaden Ouirgane Tassa Ouirgane.
Izli Toubkal Imhilen, Andouss, Tisguane, Takaterte, Abrouan,.
Tizgui n’Takkaiine Toubkal Tislday, Missour, Tassekka, Aguerzrane,
Tagadirte, Ouanfssiouene, Timzakine, Idrghane
n’Oudine, Tagounite.
Tifnout ou Imi Toubkal Amzouzerte, Talmerselte, Wawounzourte, Agadir
n’Tizgui Tagnit nou fekhar, Almkal, Wawounzourte, Imlil
Le siège de la CR de Toubkal, le lac d’ifni et les vallées concernées par l’étude sont
accessibles par les voies d’accès suivantes :
-
La RP 1510 sur une longueur de 56 km (Agouim-Imlil) depuis la route

nationale n° 9, qui relie Marrakech à Ouarzazate via le tizi N’tichka;
-
La RP 1737 (Ouzioua-Toubkal) d’une longueur de 70 km reliant la commune

à la RN10 puis au chef lieu de la province de Taroudant et au cercle de
Taliouine vers le sud et la relie à la RP1510 vers le nord-est.
L’accès à pied ou à dos de mulet à travers la montagne est possible à travers les trois
itinéraires les plus fréquentés par les touristes randonneurs de montagne qui visitent la
commune et qui sont :
-
Du village d'Imlil dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte (commune du

Toubkal) par le tizi N'Taghrate ;
-
Du village d'Imlil dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte par le tizi

n’Ouanoums ;
-
Du village d'Imlil dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte par le tizi

likemt et le tizi N'Aouraï ;
-
De Setti Fadma (Ourika) dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte via

Laazib Likemt.
La répartition schématique et la taille des douars dans la vallée de Tifnout sont illustrées
dans la figure ci après :
Figure 1. Douars de la CR de Toubkal

Source : PCD de la CR du Toubkal, 2013
1.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE

La zone étudiée correspond à une partie des BV des Oued Azaden et Imi n’Tizgui. Ce
dernier prend naissance dans la confluence des deux oueds Izli et Tizgui qui prennent
leurs sources dans la région du lac d’Ifni. C’est une zone de montagne sèche à climat
méditerranéen avec un relief montagnard très accidentée avec des pentes allant de 15 à
40 %. Les vallées sont étroites et encaissées et l’habitat regroupé et perché sur les flancs
de montagne. L’altitude varie entre 1800 m et 2500 m, avec des sommets allant jusqu’à
3000 m. Aussi l’essentiel de l’agriculture est-il pratiqué sur de petites terrasses irriguées
allongées en courbes de niveau et soigneusement aménagées sur les versants souvent
très abrupts.
Sur le plan géographique, la CR de Toubkal est limitée :
 Au Nord par la province d’Al Haouz (CR d’Oukaiden et Setti Fadma);
 Au Sud par la commune d’Ahl Tifnoute ;
 A l’Est par les communes de Khouzama et Tidili (Province d’ Ouarzazate) ;
 A l’Ouest par les communes d’Ahl Tifnoute et d’Asni (Province d’Al Haouz).
Figure 2. Situation géographique de la CR de Toubkal

Source : PCD de la CR du Toubkal, 2013.
II. MILIEU PHYSIQUE

2.1 CLIMAT
La commune rurale de Toubkal est située au centre du haut Atlas à quelques kilomètres
à vol d’oiseau du lac d'Ifni et du mont Toubkal, sommet le plus haut du Maroc et de
l’Afrique du Nord (4165 m). Dans la zone étudiée, la pluviométrie moyenne est de 500
mm par an et la température moyenne normale est de 31°c, la moyenne maximale
arrive à 38°c et la moyenne minimale est de 6°c. L’enneigement au niveau de la
commune commence souvent à partir du mois de novembre et peut continuer jusqu’au
mois de mai. La hauteur des neiges peut atteindre 200 cm dans les hautes altitudes.
Quoique la moyenne des précipitations soit de l’ordre de 500 mm par an et que la fonte
des neiges alimente la nappe phréatique sur une bonne période de l’année, le territoire
de la commune est située du point de vue bioclimatique dans un bioclimat semi-aride à
variante fraiche à froide.
Quant à la CR d’Ouirgane dans laquelle se trouve la vallée de l’Azaden et le douar
Tassa Ouirgane, objets de l’étude, la moyenne des précipitations enregistrée à la station
d’Asni est de 512 mm. Elle est de l’ordre de 500 mm à la station d’Ouirgane et 452 mm
au niveau de la station du barrage Yacoub El Mansour. La moyenne mensuelle des
températures maximales enregistrée au niveau de la station du barrage Yacoub El
Mansour est de 33,3°C.
Le type de bioclimat qui règne dans la zone est du semi-aride frais (stations d’Asni et du
barrage Yacoub El Mansour).
Tableau 2. Précipitations moyennes mensuelles et annuelles des stations proches de la

vallée de l’Azaden
Mois
Stations
S 0 N D J F M A M J J A Total
Yacoub El
Mansour 31,2 28,5 80,4 11,3 62,4 21,2 82,8 84,9 34,9 2,8 1,5 10 451,9
Ouirgane 24 45 53 85 50 49 64 70 39 10 2 8 499
Asni 29 47 51 67 54 54 71 76 43 9 2 9 512
2.1 ASPECTS GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIE

2.1.1 Aspect géologique
Du point de vue géologique, on distingue dans la vallée de l’Azaden, les terrains
primaires qui comprennent les formations de couverture du massif précambrien. La
simultanéité de la sédimentation et du volcanisme s'est traduite par une prédominance
de sédiments volcanogènes, comme des silstones vertes, des grès, des quartzites et des
conglomérats. Il est difficile de retrouver la stratification sur le terrain car ces roches
sédimentaires sont très fragmentaires (VOGEL & al. 1980).
Les formations sédimentaires du cambrien et de l'infracambrien recouvrent l'ensemble

éruptif granitique. Elles sont constituées de calcaires à la base, surmontées de quartzites
et surtout de schistes. Ces derniers apparaissent dans le haut bassin de l'Imenane
(DRESCH, 1941 b) et la vallée de l'Azaden (DONADIEU et al. 1976).
Dans le P.N du Toubkal, les formations permiennes et triasiques sont peu fréquentes et
très fragmentaires. Elles existent dans les bassins de l'Azaden au niveau de la rive
gauche de Talat n’Tichki, au voisinage de Tizi Zouggagharte et dans le haut bassin de
l’assif Zagzaouane (affluent de l'oued N'fis). D'autres affleurements apparaissent dans la
région d'Iâabassene dans la partie occidentale du bassin de l'Ourika amont. Elles se
composent de grès et de conglomérats. Cette série est surmontée par d'immenses
coulées de basaltes doléritiques.
Quant au lac d’Ifni, il correspond à un héritage géomorphologique quaternaire très
spectaculaire. Il est situé sur le bas fond sud du Toubkal, source de l'oued Tifnout. C'est
le seul lac du massif ancien de l'Atlas, long de 700 à 800 mètres et large de 400 à 500
mètres (CELERIER et al. 1923), à environ 2300 mètres d'altitude. Il constitue l'un des
attraits touristiques du P.N du Toubkal. Le lac occupe une cuvette aux versants très
escarpés, dans laquelle débouchent deux larges ravins descendant de Tizi n'Ouanoums
et Tizi n'Tamrhart. Au centre, il mesure 53 mètres de profondeur (BOULHOL, in
DRESCH, 1941 b) ou 60 m et environ 30 ha de surface (GEE et al.1993). Le niveau
d'eau varie en fonction des saisons et des précipitations annuelles.
2.1.2 Aspect géomorphologique
Sur la carte des formations géologiques du P.N du Toubkal ci-dessous, la zone d’étude
est située dans la partie NO (douar Tassa Ouirgane) et SE (lac d’Ifni et douar
Amsouzerte). Globalement, la zone du PNT offre une prédominance de vallées
encaissées à l'aval et relativement évasées à l'amont, ce qui se traduit par des versants le
plus souvent raides et rocheux dans la première zone, doux et peu escarpés dans la
seconde. Ces vallées sont entourées de murailles de versants, fort élevées ce qui
accentue l’état de leur encaissement. Ce cas est bien illustré dans le bassin de l’assif
n'Tinzart dont le fond de la vallée est à 2600 m et les sommets qui l'entourent dépassent
3670 m (Bou Iguenouane : 3882 m ; Aksoual : 3842 m), sur la rive gauche (Tinilim :
3670 m et Iferouane : 3996 m) sur la rive droite. L'encaissement est également
important dans la cuvette du lac d’Ifni dont l'altitude est à 2300 m alors que les sommets
environnants dépassent 3200 m, tels que Toubkal (4167 m), Amrourough (3258 m) et
Azrou Izzoughaghane (3240 m).
Figure 3. Formations géologiques du PNT (Ouhammou, 2005).

2.2 HYDROLOGIE
Au niveau du bassin de l’Oued Azzaden, la vallée de l’Azaden correspond au bassin de
l'oued N'fis aval. En effet l'oued Azzaden rejoint l'oued N’fiss à l’aval de la localité
d’Ouirgane. Le long de sa rive gauche, il est drainé par d'importants affluents qui sont, de
l'aval à l'amont :
- Talat n'Takherkhort collecte les eaux de la face nord de Takherkhort ;
- Talat n'Ikkis drainant la face sud de l’Adrar n'Takherkhort et la face nord de
l'Adrar Fiferouane rejoint l'Azzaden au village de Tiziane ;
- Talat n'Tichki ou Assif n'Zagraou collecte les eaux de la face sud de Fiferouane et
celles de la face Nord d'Assamar n'Louhch, il descend près du village de Tizi
Zouggaghte;
- Assif n’Ouarrou qui prend ses sources au niveau du plateau de Tazaghart et au-
dessous de Tizi n'Tagdalt, il descend au-dessus du village de Tizi Oussem, il draine
les faces nord et sud-occidentales de l’Aourir n'Irg et la face sud d'Assamar
n'Louhch.
La partie amont de l'Azaden est caractérisée par une vallée plus étroite, au-dessus
des Azib n'Tamsoulte où les Issafen n'Tizikert et par la suite Timlilte rejoignent
l'Azzaden ; puis de plus en plus évasée en altitude, au-dessus de la cascade "Assader

n'Irhoulidene", où il y a :
- Assif Bou Idarne qui draine la face sud de l’Aourir n'Irg et la face NW des
massifs (Tiouraghine et Amagard n’Lborj) au Nord du plateau de Tazaghart
(Tsoukine) ;
- Assif Aghzane vient directement de Tizi Melloul et de la face nord du plateau de
Tazaghart, au niveau du couloir de glace (névé permanente).
Dans la région du lac d’Ifni, le haut bassin de l’oued Tifnout fait partie du haut bassin
de l’oued Souss. Il draine la zone sud du Parc National du Toubkal et reçoit les eaux
des oueds ci après qui constituent ses affluents:
- L’Assif n'Tizgui, passant par le village de Tissalday. Il draine les faces sud de
Tinilim, SE de Tichki et NE du Toubkal et leurs prolongements orientaux ;
- L’Assif n'Izli en provenance du lac d’Ifni et coule à travers le barrage
d'éboulement ;
- L’Assif n’Souss qui collecte les eaux de la face sud de l’ensemble Adrar
n’Dern ;
- L’oued Tifnout alimenté essentiellement par le lac d’Ifni. Ce oued prend
naissance au niveau du douar Amsouzerte, lieu de rencontre des deux oueds
Izli et Tizgui.
Les ressources hydriques sont importantes grâce aux chutes de neige qui couvrent les
versants une bonne période de l’année. Les eaux de surface couvrent pratiquement
toute la commune et alimentent, même en période d’été, les seguias qui irriguent la
totalité des terrasses de la vallée.
La principale retenue d’eau est constituée naturellement par le lac Ifni, situé au pied du
Toubkal. Ce lac reste le principal pourvoyeur d’eau de la commune et notamment de la
vallée de Tifnout. Il est alimenté par la fonte des neiges des hauts sommets qui
l’entourent, notamment le mont Toubkal.
2.3 VEGETATION
Dans la vallée de l’Azaden, les essences forestières arborées qui constituent la forêt sont
très diversifiées. Il s’agit du Thuya de Berbérie, des genévriers de Phénicie et Oxycèdre
et du chêne vert. Outre les espèces arborées, le couvert végétal est très riche en espèces
arbustives et herbacées qui constituant la toile de fond floristique de ces massifs
forestiers. Les espèces rencontrées sont la phyllaire, le lentisque, le myrthe, le caroubier,
les cistes, les lavandes. Parmi cette végétation, les PAM occupent une place importante
dans le cortège floristique : les Thyms (Thymus satureioides et Th. pallidus), la Sauge
(Salvia aucheri), les lavandes (Lavandula dentata, L. multifida, et L. maroccana), les
genévriers (Phénicie, oxycèdre,…), le Pin d’Alep et le lentisque, d’où un potentiel

important à explorer pour l’extraction des huiles essentielles de haute qualité.
Dans la région du lac d’Ifni (vallée de l’Oued Tifnout), la couverture végétale est
formée d’une steppe à Adénocarpe et Rétam au fond et par des peuplements résiduels de
genévriers thurifère sur certains versants relativement conservés. Partout ailleurs, c’est
un paysage lunaire dans lequel on ne voit que des tâches de xérophytes d’altitude qui
continuent d’assurer une protection partielle des sols sur les crêtes et les versants. La
végétation arbustive y est constituée essentiellement des espèces ci après :
- Adenocarpus anagyrifolius ;
- Berberis hispanica ;
- Scorzonera pygmea ;
- Allyssum spinosum;
- Cytisus bamansea;
- Genista quadrifolia;
- Ormenis scariosa;
- Arthemisia sp;
- Retama dasycarpa.
2.4 ASPECTS SOCIO ECONOMIQUES
La commune de Toubkal s’étend sur une superficie de 241 km2 et abrite selon le
RGPH 2004, La population est répartie sur 44 douars comportant 1326 ménages et une
population de 9119 habitants, 8489 habitants et 1464 ménages selon le RGPH 2014.
La taille moyenne des ménages est de 6,86 habitants/ménage. La totalité des douars est
à habitations groupées. Les douars sont disséminés sur tout le territoire à plus de 23 km
d’une route goudronnée et à 5,23 km du Chef lieu de la Commune en moyenne. La
densité démographique est de 37,83 habitants/km2, inférieure à la moyenne de la
province de Taroudant (47 habitants/km²). La commune a enregistré entre 1994 et 2004
un taux d’accroissement démographique de 0,8%, inférieur à celui de la province
(1,3%). Ce taux s’explique par le fait que Toubkal est l’une des communes qui
connaissent une forte émigration vers les autres communes nanties de la province et de
la région.
Selon les résultats du RGPH 2004, 2958 personnes sont actives dans la commune rurale
de Toubkal, soit un taux d’activité de 32,5% pour l’ensemble (taux supérieur à la
moyenne de la province qui est de 30,9%). Pour les hommes, ce taux est de 47%,
supérieur à celui des femmes qui est de 19,8%. En ce qui concerne le taux de pauvreté,
il est de 29,8%, supérieur à la moyenne rurale de la province (15,7%). Pour la CR
d’Ouirgane, le RGPH 2014, donne un nombre de ménages de 1583 et un nombre
d’habitants de 7727.
TROISIEME PARTIE : SOURCES DE MENACES, ACTIONS A

MENER ET PRIORITES D’INTERVENTION
I. ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA ZONE D’ETUDE
1.1 ATOUTS
Parmi les atouts de la zone d’étude, il y a lieu de citer :
- La disponibilité de l’eau d’irrigation sous forme de sources alimentées en
permanence par les réserves hydriques du lac d’Ifni. En raison de la position du
lac en altitude, les sources également situées en altitude permettent l’irrigation
des parcelles et l’alimentation en eau potable des maisons même sur les parties
élevées des versants;
- L’existence localement d’un savoir faire très riche et diversifié dans les domaines
de la construction de terrasses sur les fortes pentes, de la correction mécanique
des ravins et de la protection biologique des versants ;
- La population de ces vallées est connue par une solidarité sans limites pour la
mobilisation d’une main d’œuvre qualifiée pour la réalisation de projets
communautaires (ouverture de pistes, adduction d’eau, travaux de CES…) ;
- Le microclimat de la zone est favorable à une gamme d’espèces arboricoles
intéressantes sur le plan économique : pommier, cerisier, noyer…
- Les régions de Tassa Ouirgane et du lac d’Ifni sont connues par leur fort
potentiel touristique et de là par un afflux massif des touristes nationaux et
étrangers surtout en été.
1.2 CONTRAINTES
Parallèlement aux nombreux atouts que présente la zone, celle-ci souffre d’un certain
nombre de contraintes dont :
- Un relief très accidenté et des pentes fortes ;
- Un accès difficile à cause d’un réseau de pistes très lâche, une chassée étroite et
un tracé en relief très escarpé et difficile ;
- Un couvert végétal presque absent sur les versants, ce qui favorise, en présence
d’une pente forte et d’un substrat friable, le phénomène d’érosion, d’éboulements
et de glissements de terrain ;
- Une exigüité des parcelles agricoles et une disposition des terrasses perchées sur
les versants abrupts ;
- Une difficulté de commercialisation des produits agricoles en raison des
conditions d’accès difficile et de l’éloignement des villes et des grands centres
urbains ;
- Si l’attrait des touristes constitue un atout pour la population de ces vallées,

l’absence d’infrastructures d’accueil est une contrainte majeure pour le
développement de cette activité.
II. LES MAUVAISES PRATIQUES DE LA POPULATION

Dans la zone du lac connue par une intensité d’érosion élevée, certaines pratiques
quotidiennes de la population sur les zones soumises à l’érosion nuisent aux efforts de
conservation des eaux et des sols entrepris. La sensibilisation de la population des
douars concernés à travers les associations s’avère une des étapes importantes avant
d’entamer tout programme de CES. Parmi ces pratiques, on note :
- L’extraction du sable de construction sur les versants instables qui nécessitent
une protection urgente en raison des dégâts que pourraient occasionner les
matériaux en cas d’éboulement;
- L’extirpation et le déracinement de petites plantules herbacées qui constituent la
dernière couverture du sol après la disparition de la couverture arbustive. Sur
notre chemin vers le lac, nous avions aperçu des fillettes munis de sapes entrain
d’extirper et ramasser ces plantules destinées à nourrir les animaux ;
- L’élimination quasi-totale de l’adenocarpe (Adenocarpus anagyrifolius) qui
couvrait jadis des superficies importantes dans la région et constituait des nappes
relativement denses sur les versants. Le témoignage des personnes âgées
justifient cette exploitation massive par le fait que cette plante aux épines, gêne la
libre circulation des troupeaux ovins sur les parcours.
Extractuion du sable dans un versant instable sans protection et en forte pente (versant en
face du douar Imhiln).
III. LE SAVOIR FAIRE DE LA POPULATION DANS LE DOMAINE DE LA

CES
Dans les vallées étudiées, la nécessité de se protéger lui-même et protéger sa source de
vie (eau, potentiel agricole) a poussé le paysan de ces vallées à mettre en place selon les
moyens dont il dispose, des techniques de correction simples certes mais efficaces et
adéquates pour atténuer le phénomène d’érosion. La disponibilité de la pierre et de l’eau
d’irrigation partout même en haut de versant a facilité l’utilisation de ces techniques aux
environs des douars comme sur les parties les plus hautes des versants. Parmi les
techniques utilisées avec un grand succès, nous citons :
- La construction des terrasses aménagées en courbes de niveau témoignent d’un
savoir faire et d’une technicité élevés des agriculteurs. Malgré les fortes pentes
(parfois jusqu’à plus de 50%), l’aménagement de l’espace d’ailleurs très réduit, a
permis à la fois de disposer d’une superficie cultivable (cultures, arbres fruitiers)
et de protéger les infrastructures et les groupements humains contre l’érosion et
les éboulements. Ces murs soigneusement construits sont bien consolidés et fixés
en aval par un gazonnement naturel et par des plantations d’iris, agave et cactus ;
La terrasse fruitière : une technique de valorisation du potentiel agricole et de protection,

contre l’érosion, des terrains en pente
- Les plantations fruitières (noyer, cerisier) installées parfois d’une manière

désordonnée et sans préparation de sol préalable visent la fixation biologique du
sol sur les versants. Ces tentatives auraient plus d’effets si elles sont précédées
par un aménagement de banquettes et une préparation de sol appropriée ;
Les plantations fruitières viennent consolider la protection des terrasses et valorisent

d’avantage les terrains menacés par l’érosion
- La correction des ravins par fixation du lit au moyen de pierres et l’aménagement

en escaliers à permis une circulation de l’eau sans creusement. Ce cas a été
observé dans les ravins entre les maisons et ceux qui descendent des versants ;
- La correction de la pente des versants par aménagement de petites terrasses en
escaliers. L’objectif étant la protection des maisons par réduction de l’effet des
éboulements. C’est le cas observé au dessus d’une habitation à la sortie du douar
Andous au bord de la piste qui mène vers le lac d’Ifni ;
- La fixation biologique des berges par plantation de peuplier, frêne et la
multiplication de la ronce et du saule
Quelques techniques de correction mécanique des ravins réalisées avec succès par la population
IV. SOURCES DE MENACES

Les sources de menaces pour les habitations, les infrastructures, les sources d’eau et le
potentiel agricole sont multiples en raison du relief accidenté, de la fréquence des orages
de l’absence du couvert végétal et de l’insuffisance en matière de traitement contre

l’érosion. Parmi les menaces qui pèsent lourdement sur les infrastructures on cite:
 Les éboulements de matériaux grossiers sur les pentes fortes allant du gravier aux
grosses pierres. Ce phénomène très fréquent caractérise les versants dominant le
lac et les vallées des oueds Izli et Tizgui ;
 Le ravinement en pente causé par un ruissellement de surface sur des matériaux
friables. Ce phénomène s’accentue d’avantage dans les zones de concentration
des eaux de surface en l’absence d’infiltration ;
 Le déclenchement de grosses pierres en direction de la vallée et balayant tout ce
qu’elles trouvent sur leur chemin. Ce phénomène s’est produit il y a quelques
années au dessus du douar Missour mais fort heureusement n’a pas causé de
pertes humaines ni de dégâts matériels. Cette pierre qui pesait plusieurs tonnes a
atterri dans le lit de l’oued et s’y trouve toujours. Sur le même versant, on a du
repérer une deuxième pierre qui risque de se détacher suite à l’érosion et causer
des dégâts aux habitations si on n’intervient pas pour la réduire en morceaux ;
 Le sapement des berges, caractéristique de la vallée de l’Azzaden, entraine
parfois la disparition de parcelles entières suite à une protection biologique
insuffisante. C’est dans cette zone que nous allons entreprendre un programme
de formation - action au profit de l’association Tassa Ouirgane et de la
population du douar pour les sensibiliser au phénomène et les amener à protéger
eux-mêmes leur parcelles ;
 Les inondations peuvent également causer des dégâts aux terrasses proches du lit
de l’oued et aux habitations mais il semble que celles-ci ont un effet moindre que
les éboulements et les glissements de terrain.
V. LES ACTIONS A MENER ET LES SITES D’INTERVENTION

Partant des sources de menaces ainsi identifiées et repérées, nous avons pu classer les
sites potentiels d’intervention comme suit :
- Zones stables à risque d’éboulements qui représente moins d’un dixième de la
superficie concernée par les éboulements. C’est le cas du versant dominant le
douar Andouss et du versant qui domine le douar et la source Tissalday. Ces
zones pourraient être traitées par la banquette grillagée qui malgré son coût
élevée pourrait en ces endroits rassurer la population qui vit des moments de
panique à chaque pluie torrentielle ;
- Zones instables à éboulements de gravier et petites pierres : c’est le cas le plus

fréquent et qui représente plus de la moitié de la superficie concernée par les
éboulements. On le rencontre sur le versant qui domine la piste allant du douar

Andouss vers le lac d’Ifni en passant par le douar Imhilen. Plusieurs tentatives de
protection biologique par plantation du noyer ont été entreprises mais n’ont pas
connues beaucoup de succès. L’intervention à mener dans ce cas serait une
plantation sur des terrasses initialement préparées et aménagées par petites
superficies de proche en proche. Il s’agira d’étendre progressivement les
anciennes terrasses en procédant à l’aménagement de nouvelles terrasses dans les
zones de traitement ;
- Zones instables à éboulements de grosses pierres : c’est le cas observé sur le
versant Nord exposé au douar Missour. L’intervention préconisée serait un
aménagement du versant par ouverture en courbes de niveau, de plateformes de
1,20 m de largeur dans lesquelles sera construite avec de la grosse pierre, une
murette de 1 m x 1 m. Une telle construction pourrait absorber la masse de
pierres qui jonche le versant pour laisser la place entre les murettes à une
plantation de noyer, cerisier ou amandier (le problème de l’eau d’irrigation ne se
pose pas) ;
- Ravins sur substrat schisteux en pente forte : il s’agit de chenaux d’écoulement
de torrents qui alimentent en matériaux fins, un cône de déjection à l’aval. C’est
le cas observé au niveau du lac d’Ifni en cours d’envasement par ces matériaux
en provenance des sommets (bassins de réception du torrent). L’intervention à
mener dans ce cas serait une série de seuils grillagés qui se terminent à l’aval (en
contact avec le lac) par un grand seuil en gabions ou en maçonnerie. Il existe au
niveau du lac sept torrents de ce type qui nécessitent une intervention urgente
pour atténuer le phénomène d’envasement qui réduit chaque année la superficie
occupée par les eaux;
- Ravins sur substrat argileux ou limoneux friable en pente forte : C’est le cas du
versant sud au dessus des douars Missour et Tissalday. Les ravins traversant ces
douars ont fait l’objet de correction partiellement par la population par
couverture du lit du ravin au moyen de pierres et aménagement en escaliers.
L’intervention préconisée pour ce type d’érosion est la mise en place de petits
seuils en PS dans la partie amont du ravin et de seuils en gabions dans la partie
avale. On peut également envisager des seuils en maçonnerie au contact des
pistes ou du réseau d’irrigation ;
- Dans les zones de sapement des berges, le recours à la végétalisation au moyen
d’espèces spontanées comme le peuplier, le frêne, la ronce ou les saules constitue
le moyen le plus efficace et le moins cher. Le traitement mécanique ne pourrait
être une solution que lorsque le phénomène de sapement ait atteint un degré
avancé. Dans ce cas, l’installation des digues de protection en gabions ou en

maçonnerie pourrait faciliter la reconstitution de la végétation au niveau du site.
Tableau 3. Nature des interventions selon le type d’érosion
Type d’érosion Importance Localisation Nature de l’intervention

Zones stables à risque Faible superficie Versants Banquette grillagée
d’éboulements dominant les
douars Andouss et
Tissalday
Zones instables à Plus de 50 % de la Versant dominant Plantation de proche en proche en
éboulements de gravier et superficie la piste terrasses aménagées par petites
petites pierres d’Andouss vers le superficies.
lac d’Ifni
Zones instables à Environ 20 % de la versant Nord Murette de 1 m x 1 m en courbes de
éboulements de grosses superficie exposé au douar niveau, large de 1,20 m.
pierres Missour
Ravins sur substrat schisteux Sept torrents dont lac d’Ifni Seuils grillagés le long du ravin qui
en pente forte les chenaux se terminent par un grand seuil en
d’écoulement gabions ou en maçonnerie à l’aval
(ravins) doivent
être traités.
Ravins sur substrat argileux Versant sud au Seuils en PS en amont du ravin et
ou limoneux friable en pente dessus des douars en gabions dans la partie avale,
forte Missour et seuils en maçonnerie au contact des
Tissalday pistes ou du réseau d’irrigation
Zones de sapement des le long des oueds et Berges de l’oued Végétalisation par les espèces
berges cours d’eau. Azzaden à Tassa spontanées (peuplier, frêne, ronce,
Ouirgane ; saules) ;
Quelques cas Blocs de pierres étalées sur la rive
isolés dans les menacée de sapement ;
vallées d’Izli et Digues de protection en gabions ou
Tizgui. en maçonnerie le cas échéant.
5.1 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DU LAC D’IFNI
5.1.1 Description du site

Selon NELTNER (1938), l'origine du lac d’Ifni est due à un barrage couvert de blocs,
qualifiés de moraines et qu'un énorme éboulement de rochers est venu recouvrir le
promontoire et remplir la vallée en donnant l'énorme masse de blocs actuellement
visibles et à travers laquelle l'eau du lac s'écoule. Selon DRESCH, 1941, la vallée de
l'assif n'Izli (à l'aval du lac d’Ifni) n'est pas une auge glacière (vallée en U)
contrairement à la description de CELERIER et al. (1923). C'est tout simplement une
vallée d'érosion normale.
L’état actuel du lac montre que la superficie occupée par les eaux a beaucoup régressé
suite à un envasement par les matériaux grossiers qui descendent des versants. Cette
réalité a été confirmée par certaines personnes âgés résidentes dans les douars
limitrophes du lac (Imhiln et Andouss). Les vestiges de genévrier thurifère témoignent
de l’existence dans le passé récent d’une forêt de cette espèce qui couvrait jadis les
versants au dessus du lac.
Actuellement, même la strate arbustive basse qui pourrait atténuer partiellement l’effet
de l’érosion, est pratiquement absente sur les versants. La pente forte, associée à
l’absence de couverture végétale, accentue l’érosion qui se manifeste sous forme
d’éboulements de surface, de creusement et ravinement en roche dure. Ainsi, outre les
éboulements en surface libre, les torrents (grands ravins) individualisés sur les versants
canalisent et charrient à travers leurs chenaux d’écoulement l’eau et les sédiments vers
les cônes de déjection en contact du lac.
La masse de sédiments visible qui a été déposée au fil des années, montre qu’un tiers
environ de la superficie du lac a été comblée. Ce phénomène se traduit par la remontée
des eaux et la réduction de l’étendue occupée par les eaux. La reconstitution probable
du couvert végétal doit obligatoirement passer par une phase de traitement mécanique
par les techniques appropriées dans le but de stabiliser les versants et reconstituer le sol.
Sur les versants qui surplombent la retenue, nous avons pu recenser sept torrents de
différentes intensités mais étant donné qu’il est difficile d’intervenir partout, nous
estimons qu’il est possible de commencer l’intervention par le torrent le plus simple et
le plus accessible. La technique à mettre en œuvre sera la mise en place d’une série de
seuils grillagés depuis le haut du ravin jusqu’en bas sur une longueur d’environ 700 m.
Ces ouvrages seront ainsi consolidés par un grand seuil en gabions ou en maçonnerie
au niveau du cône de déjection.
Tableau 4. Sources de menaces pour le lac d’Ifni.
Torrent Techniques de correction Illustration (photo)

Fougdour Seuils grillagés sur une longueur
de l’ordre de 700 m et une pente
moyenne 50 % ;
Vers le bas au niveau du cône de

déjection, un grand seuil en
gabions ou en maçonnerie sera
construit pour consolider les
ouvrages en amont.

Bouizri (2 petits Seuils grillagés sur une longueur
ravins en de l’ordre de 200 m et une pente
évolution). moyenne 30 à 40 % ;

déjection, un seuil en gabions
sera construit pour consolider les
ouvrages en amont.

Aghbalou et Seuils en gabions alternés avec
Assif les seuils grillagés sur toute la
Ouannoums longueur des ravins. La pente
moyenne est de l’ordre de 40 à
50 % ;
déjection, un seuil en
maçonnerie sera construit pour
consolider les ouvrages en
amont et arrêter les matériaux
grossiers qui peuvent arriver au
cône de déjection.
Tissli et Banquette grillagée sur versant
Zmarir pour piéger les sédiments et
réduire l’effet des éboulements
(action mécanique).
L’opération peut être suivie dans

un deuxième temps par une
plantation après reconstitution
du sol (action biologique).
5.1.2 Evaluation physique et financière des travaux à exécuter au niveau du

torrent fougdour
Si au niveau du lac on se limite dans un premier temps au torrent Fougdour, le nombre
de seuils en grillage à mettre en place, sur une longueur de l’ordre de 500 m, en prenant
une équidistance moyenne de 10 m, serait 70 ouvrages. La hauteur de ces ouvrages est

de 1 m sur fondations et la largeur moyenne serait de 8 m y compris les ailes ou
ancrages (les plus larges ont 10 m et les plus étroits ont 6 m).
En ce qui concerne le seuil en gabions qui sera construit vers le bas, on utilisera des
cages de 0,50 m de hauteur pour la fondation (gabion semelle) et des cages de 1m pour
le corps de l’ouvrage (Gabion cage). Pour concevoir un déversoir suffisamment ouvert,
on utilisera des cages de 0,50 m comme dernière rangée de gabions à la surface du seuil.
Comme pour tous les ouvrages en gabions, le seuil sera protégé en surface par un
couronnement en béton armé épais de 30 cm.
Pour une largeur de 10 m et une hauteur sur fondations de 3 m, le volume total de
l’ouvrage serait de 101,60 m3 décomposée selon les parties de l’ouvrage comme suit:
- Fondations : 4 m x 10 m x 0,5 m = 20 m ;
- Corps : 6 m x 12 = 72 m ;
- Déversoir : 12 m x 0,5 = 6 m ;
- Couronnement de surface : 12 m x 0,30 m x 1 m = 3,60 m3
L’évaluation physique et financière des travaux à exécuter est donnée dans le tableau
suivant :
Type d’ouvrage Unité Volume ou Volume ou Prix unitaire Coût total

surface moyenne surface (dh) (dh)
50 seuils en grillage m² 8 400 300 120 000,00
1 seuil en gabions m3 101,60 101,60 600 60 960,00
5.1.3 Caractéristiques et spécifications techniques des ouvrages

Quoique la fiche technique en annexes donne toutes les indications nécessaires pour la
mise en place des ouvrages (conditions d’application, type de matériaux, conditions de
mise en œuvre…), nous avons jugé utile de rappeler ci dessous le schéma et les
caractéristiques des seuils en grillage et en gabions.
a) Seuil en grillage
Caractéristiques
 Seuil linéaire ou en arc de cercle avec
la concavité tournée vers l'aval ;
 Fouille ouverte sur 0,50 m de largeur
et 0,30 à 0,50 m de profondeur ;
 Corps central constitué par les jambes
de force piquets d’encrage, grillage et
haubans ;
 Grillage double maille ;
 Piquets d’ancrage en fer de 1 m de
hauteur et 25 mm de  ;
 Déversoir curviligne ou en forme de U
très ouvert ;
 Ailes largement remontées dans les
berges sur 0,50 à 1m de part et d'autre
de la section du ravin ;
 Tapis para fouille et atterrissement
artificiel.
Domaine d’application
 Ravins de roche dure (schistes, grès,
calcaire),;
 Pente forte et relief abrupt;
 Couvert végétal faible ou nul ;
b) Seuil en gabions
Caractéristiques
- Fondation : tranchée ouverte sous le corps
de l'ouvrage et sur toute sa largeur ;
- Semelle de 0,50 m parfaitement ancrée
dans les flancs du ravin);
- Corps en « gabions cage » fortement
ancres dans les berges;
- Déversoir en u permettant de concentrer
l'écoulement des eaux dans la partie
centrale;
- Tapis para-fouille en blocs de pierres ou
en gabions;
- Atterrissement artificiel a l'amont ;
- grillage de maille 100 x 120 mm ou 80
x100 mm, diamètre du fil 2 a 3 mm.
- Ouvrages de soutènement dans tous
milieux et sur toutes conditions
climatiques ;
- Terres argileuses ou marneuses de part
leur souplesse aux affouillements et aux
mouvements du sol ;
- Ravins d'ordre 1, berges d'oued, talus de
routes ou de versants exposes aux
éboulements.
5.2 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DES VALLEES D’IZLI ET TIZGUI

Dans les vallées de Tizgui et Izly, l’érosion qui se déclenche sur les versants constitue
une réelle menace aux vies humaines (habitations), aux sources d’eau et au réseau
d’irrigation, au potentiel agricole et aux infrastructures (pistes de liaison). les types
d’érosion dominantes sont :
i) Les risques d’éboulements sur versants relativement stables et qui menacent
directement les habitations. Ce cas est rencontré près des douars Andouss et Tissalday.
L’intervention à entreprendre au niveau de ces sites est la banquette grillagée en raison
de la valeur du potentiel à protéger. La superficie concernée est évaluée à près de 6 ha, à
réaliser par tranches annuelles de 2 ha ;
ii) Les éboulements sur versants instables (gravier et matériaux de texture moyenne)
et qui menacent le réseau d’irrigation (sources) et les terrasses agricoles. Ce type
d’érosion est largement répandu et visible sur le versant traversé par la piste allant du
douar Andouss vers le lac d’Ifni. L’instabilité du versant est due à la fréquence des
éboulis (matériaux grossiers en mouvement) mais également à l’ouverture par endroits,
de carrières d’extraction de sable par les usagers. Vu l’étendue et l’importance de ce
phénomène, toute intervention à grande échelle serait vouée à l’échec. Néanmoins, des
tentatives d’extension, par de petites superficies et de proche en proche, des terrasses
agricoles est possible. Il suffit de préparer le support de plantation avant la mise en
terre des plants. L’arrosage n’étant pas une contrainte même en haut de versant, une
telle action permettra à la fois de valoriser le terrain et protéger le potentiel existant ;
iii) Les éboulements sur versants instables mais dont les charriages sont constitués de
matériaux grossiers (pierres de grande taille). Ce type d’érosion a été observé sur le
versant Nord en face du douar Missour où les jeunes noyers ont été ensevelis par de
grosses pierres issues du versant. Les paysans tentent d’arrêter l’avancement des pierres
sur le versant en procédant à une plantation en lignes des noyers le long de la seguia
mais les charriages sont trop importants pour pouvoir les intercepter par une simple
action biologique. C’est pour cela que nous avions envisagé la construction de grandes
murettes en utilisant la pierre disponible, ce qui permettra d’avoir un espace inter
murettes libre pou la plantation du noyer ou du cerisier.
Tableau 5. Types d’interventions à entreprendre dans les vallées d’Izly et Tizgui.
Site Superficie Type Illustration (photo)

approximative d’intervention
Versant au 4 ha Banquette
dessus du grillagée en
douar courbes de
Andouss niveau.

Versant ouest 2 ha Banquette
au dessus du grillagée en
douar courbes de
Tissalday niveau.

Versant Nord 5 ha Grande murette

en face du de pierres en
douar courbes de
Missour niveau.

Versant en 20 ha Extension des
face du douar terrasses
Imhiln cultivées et
plantations
fruitières
(noyer, cerisier,
pommier).

Zone aux 10 ha Extension des
environs de la terrasses
source cultivées et
Tinkhar Ifni plantation de
noyer
5.2.2 Evaluation physique des travaux à exécuter et ordre de priorité

En ce qui concerne l’évaluation physique des travaux à exécuter au niveau de ces sites,
celle-ci ne fait pas partie des obligations du consultant étant donné qu’elle n’est pas
mentionnée dans les termes de références de la consultation. Néanmoins, la prospection

de terrain a permis d’identifier les sites qui nécessitent un traitement urgent en raison de
l’ampleur de l’érosion et des menaces que cela représente pour la population, les
infrastructures et le potentiel agricole.
Etant donné que les besoins en terme d’intervention sont largement supérieurs aux
possibilités et qu’il serait difficile d’intervenir partout dans les vallées, nous avons pu
dégager un ordre de priorité pour les sites décrits ci-dessus. Le tableau ci-dessous donne
un classement des sites par ordre de priorité en se basant sur la valeur du potentiel à
protéger et le degré d’urgence de l’intervention.
Tableau 6. Classement des sites par ordre de priorité
Sites Ordre de Justification

priorité
Versant ouest au dessus 1 Le site constitue une menace permanente pour les
du douar Tissalday maisons en bas du versant et pour les sources de
l’Oued Tizgui. Le dernier glissement a provoqué la
disparition d’une maison avec son contenu
(personnes, animaux, biens…)
Versant au dessus du 2 Le site menace directement les maisons du douar
douar Andouss Tizgui, la piste qui mène vers le lac Ifni et le douar
Imhiln, le réseau d’irrigation et les terrasses agricoles
avoisinantes.
Versant Nord en face 3 Le site menace le réseau d’irrigation, les jeunes
du douar Missour plantations de noyer et les terrasses agricoles au bord
de l’oued.
Versant en face du 4 Intervention à entreprendre par la population avec
douar Imhiln l’appui technique et financier de l’Etat. L’opération
Zone aux environs de la 5 permettra d’étendre progressivement la superficie
source Tinkhar Ifni cultivée et lutter contre les éboulements au niveau du
versant.

L’illustration de l’ouvrage et ses caractéristiques sont données ci dessous. La fiche
technique en annexes donne plus de détails sur les conditions de mise en place, les
types de matériaux utilisés et les avantages et inconvénients à prendre en considération.
Caractéristiques
- Fouille, petite plate-forme ouverte sur
0,50 m de largeur et 0,30 à 0,50 m de
profondeur ;
- Corps central: jambes de force, piquets
d’encrage, grillage et haubans ;
- Grillage double maille ; une maille ;
- Fils de fer pour renforcer les jambes de
force suffisamment ancrés aux piquets
d’encrage à l’amont.
- Terrains à roche dure (schistes, grès,
calcaire), pentus et dépourvus de
végétation ;
- Versants dominant les habitations à
topographie difficile, lorsque, pour les
raisons déjà évoquées, la réussite des
plantations demeure aléatoire.
5.3 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DE LA VALLEE D’AZZADEN ET DES

VERSANTS AU DESSUS DU DOUAR TASSA OUIRGANE

Dans la vallée de l’Azaden, le type d’érosion rencontré est surtout le sapement des
berges. Sur les versants, malgré la texture argileuse ou schisteuse des sols, le couvert
végétal assez diversifié et relativement dense, permet une protection suffisante du sol.
Les dernières tentatives de plantation entreprises par la population sur le versant au
dessus du douar à l’initiative du projet et de l’association (Pins, cyprès, cactus) ont bien
convaincu la population de l’efficacité de l’intervention biologique dans la lutte contre
l’érosion linéaire sur les versants.
Après identification et caractérisation de la nature de l’érosion qui prédomine dans le
réseau hydrographique et sur les versants, nous suggérons d’entreprendre les actions
suivantes :
- Dans le réseau hydrographique principal (Oued Azaden), les berges surtout
de la rive droite subissent l’effet d’un sapement violent à l’occasion des fortes
crues. Le phénomène s’est aggravé à hauteur de certaines maisons et de parcelles
agricoles du douar Tassa Ouirgane par la formation de méandres suite aux
déplacements fréquents du lit de l’oued. Certaines maisons qui étaient à un
moment donnée, loin du lit de l’oued, sont actuellement menacées et risquent de
s’écrouler sous l’effet d’un sapement de berges.
En l’absence d’une protection biologique efficace, le recours au traitement

mécanique (construction de digues de protection) s’avère la solution pour arrêter
l’élargissement anormal du lit de l’oued. A défaut d’une intervention urgente en
certains tronçons de l’oued, Certaines habitations déjà fragiles peuvent
disparaitre et la superficie cultivable continuerait à être réduite dans la vallée.
En ce qui concerne le choix des matériaux à utiliser pour l’édification des digues,
il semble que la pierre de construction n’est pas disponible sur place ou dans les
environs immédiats. La pierre de l’oued quoique très abondante n’est pas
recommandée pour la construction des digues aussi bien en gabions qu’en
maçonnerie. Des approvisionnements extérieurs en pierres de carrière grèveraient
d’avantage le prix de revient surtout que le budget alloué à la protection des
berges est très faible. Aussi la technique des filets textiles pourrait –elle
remplacer dans ce cas précis et dans tous les cas similaires, le gabion et la
maçonnerie ;
Aménagement des fouilles et pose de filets Les filets textiles permettent de valoriser les
géotextiles à l’aide d’engins de manutention. matériaux locaux (gravier, pierres gélives).
Les matériaux locaux de petite granulométrie (50 à 150 mm) ne sont pas de taille
suffisante et n’offrent pas les caractéristiques nécessaires pour la construction des
digues de protection par les techniques classiques. Les filets textiles permettent alors de
valoriser ces matériaux locaux et peuvent répondre aux problèmes de protection des
berges contre l’érosion. Après une protection mécanique de la berge, la végétation peut
s’installer naturellement et viendra renforcer et consolider la digue. Les photos ci-
dessous montrent l’évolution de la berge depuis la préparation de la fondation jusqu’à
sa stabilisation définitive.
Stabilisation de la berge après réinstallation et recolonisation du site par la végétation naturelle

- Sur les versants, la couverture végétale assez dense n’arrête pas l’apparition en
certains endroits, de petites ravines dont la profondeur et la largeur augmentent
avec le temps. Quelques actions de végétalisation très localisées entreprises par
la population ont pu cicatriser les zones touchées par le ravinement au dessus du
douar mais l’évolution du ravinement en certains endroits nécessite un traitement
mécanique par la technique appropriée.
Plantations réalisées par la population pour atténuer l’érosion sur les versants
Aussi deux types d’ouvrages peuvent être recommandés dans le réseau hydrographique
secondaire et tertiaire selon le type de substrat : sur les versants argileux, la mise en
place de seuils en pierres sèches à l’amont, consolidés par des seuils en gabions à l’aval.
Sur les versants schisteux durs, l’ouvrage à mettre en place est le seuil grillagé.
Tableau 7. Types d’interventions à entreprendre dans la vallée d’Azzaden et sur les

versants au dessus du douar Tassa Ouirgane
Site Type d’intervention Illustration (photo)

Vallée de l’Azzaden Digues de protection en
gabions, en maçonnerie ou
en filets textiles.
Site Type d’intervention Illustration (photo)

Versant au dessus du Petits seuils en PS en amont
douar Tassa consolidés par des seuils
Ouirgane. moyens en gabions vers
l’aval des ravins (substrat
argileux) ;
Seuils grillagés sur des
substrats schisteux durs;
Travaux de plantation
biologique à forte densité
dans des zones ouvertes
(cactus, caroubier,
eucalyptus…)
5.3.2 Evaluation physique des travaux à exécuter
Lors de cette consultation, les types d’érosion, leur ampleur et les priorités
d’intervention ont été exprimés. L’évaluation physique du volume des travaux à
exécuter nécessiterait plus de temps et ne fait pas partie des tâches du consultant.
Néanmoins, la formation, sur les techniques de conservation des sols, des membres de
l’association et des bénévoles parmi la population serait un atout majeur pour la réussite
de l’intervention. L’association « Tassa Ouirgane », avec l’appui technique et financier
du Projet, peut prendre en charge la réalisation des travaux de correction mécanique
aussi bien au niveau des berges que sur les versants.

Pour la protection des berges contre le sapement, les digues peuvent être construites en
gabions lorsque le substrat est tendre et que la pierre de construction est disponible dans
les environs. Lorsque le substrat est dur et que la pierre de construction est toujours
disponible, il est préférable d’opter pour la digue en maçonnerie. Cependant lorsque la
pierre n’est pas disponible et que l’approvisionnement en ce matériau risque
d’augmenter considérablement le prix de revient du m 3 de l’ouvrage construit, on doit
impérativement penser à l’utilisation du filet textile.
L’illustration des types de digues, leurs caractéristiques et spécifications techniques

sont données ci-dessous :
Caractéristiques
- Fouilles conduites de manière à atteindre le
rocher sein ou le sol non remanié ;
- Cages utilisées de dimensions variables, de
première qualité avec du fil de fer galvanisé
n°17( 3 mm) à double ou triple torsion ;
- Tirants et ligatures constitués de fil de fer
galvanisé n° 17 (diamètre 3 mm) ;
- Couronnement de surface en béton armé.
- Berges d’oueds menacées par l’effet du
sapement;
- Substrats tendres et présence de la pierre;
- Protection d’un potentiel agricole et
d’infrastructures ayant une haute valeur
Epi et digue de gabion (palmeraie d’Assa) (cultures intensives, agglomérations
humaines, bâtiments, routes).
sapement;
- Substrats durs et présence de la pierre de
carrière pour la construction;
- Protection d’un potentiel agricole et
d’infrastructures ayant une haute valeur
(cultures intensives, agglomérations
humaines, bâtiments, routes).
Digue en maçonnerie (berge de l’oued Ziz, CR de

Mzizel, Province de Midelt)
Caractéristiques
- Aménagement des fouilles et pose de filets
géotextiles à l’aide d’engins de manutention;
- Valorisation des matériaux locaux (de l’oued
même de faible granulométrie) ;
- Reprise et reconstitution rapide de la
végétation et consolidation de la berge.
- Technique qui répond parfaitement aux
problèmes de protection contre l’érosion ;
Digue en filets textiles, recommandées pour les sapement;
berges à substrat tendre et abondance des matériaux - Substrats tendres ;
de petite granulométrie. - Absence de la pierre de construction;
QUATRIEME PARTIE : FORMATION DES MEMBRES DES

ASSOCIATIONS SUR LES TECHNIQUES DE CORRECTION
MECANIQUES ET BIOLOGIQUES
Pour permettre aux associations Toubkal et Tassa Ouirgane de réaliser et suivre les
travaux de conservation des sols, il est nécessaire de faire bénéficier les membres de
ces associations d’une formation dans ce domaine. Malheureusement, ce que l’on
constate, c’est que plusieurs chantiers de correction mécanique sont ouverts et suivis par
certaines associations sans aucune expérience ni formation. Une des conséquences
directes de ces pratiques c’est que les sites et les techniques ne sont pas souvent bien
choisies et les ouvrages construits ne répondent pas souvent aux normes en vigueur.
Les thèmes de formation choisis doivent répondre aux besoins de chacune des deux CR
concernées. Au niveau de la CR d’ Ouirgane (douar Tassa Ouirgane), les types
d’érosion identifiés sont le sapement des berges et l’érosion par ravinement sur les
versants. Quant à la CR de Toubkal, la situation est beaucoup plus grave puisque
l’absence quasi-totale du couvert végétal sur les versants expose les douars, les
infrastructures et le potentiel agricole à toute sorte d’érosion (éboulements, glissements
de terrain, ravinement...). Aussi le thème de formation doit-il comprendre les techniques
de lutte contre ces phénomènes.
Les grandes catégories de techniques de conservation des sols utilisées en aménagement

des bassins versants sont les techniques mécaniques, les techniques biologiques et les
techniques mixtes. Parmi les techniques mécaniques, la correction des ravins, la
correction torrentielle et le traitement des berges d’oueds. Les techniques biologiques
regroupent les reboisements, la DRS forestière et fruitière. Quant aux techniques mixtes,
elles font appel à la fois au mécanique et au biologique qui sont deux actions
complémentaires.
I. CR D’OUIRGANE (DOUAR TASSA OUIRGANE)

Au niveau de cette commune, la formation a mis l’accent sur la technique de
construction des digues sur les rives de l’oued Azzaden. A l’issue de cette formation,
les paysans peuvent désormais protéger eux-mêmes leurs terrasses avec un appui
technique et financier du projet ou de l’association. Les techniques connues et qui font
appel aux cages de gabion et aux travaux de maçonnerie ont été explicitées. Une
nouvelle technique qui semble s’adapter beaucoup mieux aux conditions de la zone et
qui reviendrait moins chère a été également proposée : il s’agit du filet textile qui peut
valoriser la pierre disponible sans avoir recours à un approvisionnement extérieur en
pierres.
Sur les versants, les techniques de correction mécanique et biologique recommandées

pour le traitement des ravins concernent les seuils en pierres sèches, en gabions et en
grillage. Les fiches techniques relatives à la conception de ces ouvrages ainsi que les
coûts d’installation sont explicités en annexes.
II. CR DE TOUBKAL
Au niveau de la commune de Toubkal, le thème de formation choisi doit répondre aux
préoccupations des associations et de la population des vallées d’Izli et de Tizgui en
matière de lutte contre l’érosion et proposer des solutions au phénomène d’érosion
torrentielle qui menace d’envasement le lac d’Ifni. Les techniques évoquées sont: la
correction torrentielle qui vise à maîtriser les éboulements sur les versants, valoriser
l‘espace et protéger les infrastructures, l’aménagement des versants par extension et
construction de nouvelles terrasses agricoles. Il est évident que la richesse et la
diversification du savoir -faire de la population en matière de conservation des sols
(construction de terrasses, correction de ravins, végétalisation des berges et des talus…)
ne doit pas passer inaperçu et doit faire partie de la formation, ce qui inciterait la
population à multiplier les bonnes pratiques pour préserver d’avantage le potentiel dont
jouissent ces vallées.
Ont pris part à cette formation, outre le président de la CR de Toubkal et ses
collaborateurs, les techniciens des Eaux et forêts responsables de la gestion du PNT, les
associations de développement des tribus d’Inmaraght, Ait Lti, Tizgui et Imi n’Tizgui.
Les techniques de correction mécanique sur lesquelles le formateur a insisté et dont la
mise en œuvre doit nécessairement contribuer à la lutte contre les types d’érosion
identifiées sont les suivantes :
- La banquette grillagée;
- Le seuil en grillage métallique;
- Le seuil en pierres sèches ;
- Le seuil en gabions ;
- Le seuil en maçonnerie.
Quant aux techniques d'aménagement biologique ou génie biologique, elles concernent

les reboisements de protection, les travaux de DRS forestière et fruitière, les travaux de
végétalisation des ravins et des ouvrages. Ces techniques font souvent appel au matériel
biologique et viennent consolider les ouvrages mécaniques.
Pour les techniques mixtes, l’accent a été mis sur :

- Les terrasses et les banquettes fruitières : technique traditionnelle largement
répandue et maitrisée par la population dans ces vallées ;
- Les grandes murettes en courbes de niveau : technique nouvelle qui sera testée
pour la première fois dans cette zone. Elle consiste en des terrassements ayant
pour but principal d’atténuer les charriages de matériaux sur les versants, réduire
l’énergie des eaux de ruissellement, favoriser l'infiltration des eaux et adoucir
progressivement la pente par piégeage de sédiments au niveau des obstacles.
CONCLUSION
La consultation réalisée au niveau des deux CR de Toubkal et Ouirgane a permis à

travers les prospections faites dans la zone d’étude, d’identifier les potentialités (atouts
et contraintes), les sources de menaces en matière d’érosion et les propositions
d’intervention spécifiques à chacun des sites étudiés. Quoique les TDR limitent la zone
d’étude au lac d’Ifni et à la vallée de l’Azaden au niveau du douar Tassa Ouirgane, les
prospections ont été volontairement étendues aux vallées des oueds Izly et Tizgui en
raison de l’ampleur de l’érosion constatée au niveau de ces vallées.
Les types d’érosion qui dominent au niveau de ces sites et auxquels il faut absolument
trouver une solution sont : i) le sapement des berges dans la vallée de l’Azaden du aux
violentes crues de l’oued et au manque d’actions de protection entreprises par les
agriculteurs et ii) le phénomène d’éboulement caractéristique de la zone du lac et de la
vallée de Tifnout. Ce phénomène est une conséquence directe de l’absence quasi-totale
d’une couverture végétale protectrice du sol sur les versants.
Les principales techniques d’aménagement et de conservation des sols proposées sont
les suivantes :
- Les digues de protection en gabions et en maçonnerie pour stabiliser les berges
de l’Oued Azaden. Néanmoins en raison de l’absence de la pierre de
construction sur le site, il a été recommandé de tester pour la première fois la
technique des filets textiles en vue de parer au manque de la pierre d’une part et
valoriser les matériaux (gravier et sable grossier) disponibles dans le lit de
l’oued d’autre part;
- Les seuils grillagés pour traiter le torrent Fougdour et y corriger la pente
longitudinale du terrain. Cette batterie de seuils à construire depuis la partie
amont du torrent sera renforcée à l’aval par un ou deux seuils en gabions à
partir du cône de déjection;
- La banquette grillagée pour corriger mécaniquement dans un premier temps, les
versants au dessus des douars Andous et Tissalday. L’extension dans un
deuxième temps, des terrasses et de l’arboriculture sur ces versants pourra
assurer leur stabilisation et de là leur valorisation ;
- La grande murette sur le versant en face du douar Missour pour arrêter
l’avancement le long de la pente, des matériaux grossiers vers les vergers. Cette
technique sera également testée pour la première fois dans cette région.
En plus de ces programmes d’actions qui visent l’atténuation du phénomène d’érosion
et la protection des douars et des infrastructures dans la zone, la formation sur les
techniques de correction mécanique et biologique permettra dorénavant aux
associations et autres personnes de la population, d’exécuter elles-mêmes et suivre les

chantiers de travaux sur leurs sites. Ces formations méritent d’être étendues aux autres
associations qui exécutent ou assurent le suivi, dans la zone, des programmes de
correction mécanique.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
 Ali Blali ; 1998 : Techniques d’aménagement de bassins versants et de correction

mécanique des ravins, manuel destiné à la formation continue des personnels du
HCEFLCD ;
 Ali Blali, 2005, Choix des sites d’intervention et identification d’un programme
d’action en matière de conservation des eaux et des sols. Expertise auprès du
Projet Khénifra (10/05 au 10/06 /2005), Rapport de mission, 48 p + annexes ;
 Ali Blali, 2007, Mise en œuvre, suivi des travaux d’infrastructures anti érosives et
de plantations, avec préparation des DAO pour les travaux de conservation des
eaux et des sols. Expertise auprès du Projet Khénifra (08 au 12/07 /2007), Rapport
de mission, 45 p + annexes ;
 Ali Blali, 2007, Evaluation des réalisations en matière d’infrastructures et de

plantations anti érosives, et formulation des mesures correctives pour les travaux
de conservation des eaux et des sols réalisés. Expertise auprès du Projet Khénifra
(18 au 23 mai 2009), Rapport de mission, 40 p + annexes ;
 Ali Blali, 2009, Programme Oasis Sud ; cartographie des sites à aménager par
ordre de priorité dans le BV de l’Oued Bouljir, choix des techniques de CES à
mettre en œuvre et identification d’autres projets dans la zone, en relation avec la
gestion conservatoire de l’eau ;
 Ali Blali, 2010, Programme Oasis Sud ; Rapport de suivi des travaux de protection
des berges de l’oued Zag et des travaux de correction mécanique des ravins et de
collecte des eaux pluviales dans la partie avale du BV de l’Oued Adroum ;
 Ouhammou Ahmed, 2005 : Flore et végétation du Parc National de Toubkal (Haut-Atlas

de Marrakech, Maroc) : typologie, écologie et conservation. Thèse de doctorat d'Etat es.
sciences, option : écologie végétale, Universite Cadi Ayyad, faculté des sciences
Semlalia – Marrakech ;
 Plan Communal de Développement de la commune rurale de Toubkal, Province de

Taroudant, 2013;
 M. Zouagui, Ali Blali, 2010: Etude d’exécution des ouvrages de contrôle des eaux de crue
et de limitation des charriages solides au niveau du site de Tamja, Zaouiat Sidi Hamza,
Province de Midelt, Maroc.
 Uniconsult, 2010 : Etude technique à l’élaboration d’un référentiel technique pour

les traitements mécaniques de protection des terrains et des infrastructures dans la
zone de montagne d’Errachidia ;
ANNEXES
ANNEXE 1 : FICHE TECHNIQUE DE LA BANQUETTE GRILLAGEE
1. Description
La banquette grillagée est un ouvrage linéaire sous forme d’une petite banquette de
0,50 m de largeur, ouverte, en courbes de niveau et dans laquelle sont alignées des
piquets en fer verticaux haubanées et supportant le double grillage de la même nature
que celui du seuil grillagé.
Banquette grillagée ouverte sur terrains schisteux et Banquette grillagée ouverte sur terrains schisteux pente
très forte dans le bassin versant de l’Ourika. dénudés en pente forte dans la région d’El Kbab.
2. Caractéristiques
Les caractéristiques de la banquette grillagée sont les mêmes que pour le seuil grillagé.
Les éléments qui la constituent sont également similaires à la seule différence que les
jambes de force sont cette fois ci plus courtes en hauteur. De ce fait, les éléments
constitutifs de la banquette grillagée sont :
 Fouille constituée par une petite plate-forme ouverte sur 0,50 m de

largeur et 0,30 à 0,50 m de profondeur ;
 Corps central constitué par les jambes de force (enfoncés dans la
fondation et espacés de 0,50 m), les piquets d’encrage, le grillage et les
haubans ;
 Le grillage utilisé est à double maille ; une maille large type gabion et une
maille fine 6 mm x 6 mm ;
 Les piquets d’ancrage en fer de 0,80 m de hauteur et 25 mm de  ;
 Les jambes de force avec une hauteur de 1 m à 1,20 m;
 Le grillage métallique à double maille (6 mm x 6 mm et 100 mm x 100
mm) qui sert à recouvrir les jambes de force;
 Les fils de fer de 7 mm de diamètre en vue de renforcer les jambes de
force suffisamment ancrés aux piquets d’encrage à l’amont.
3. Domaine d’application
C’est l’ouvrage le plus indiqué pour la protection des versants dans lesquels l’érosion
est arrivée au stade ultime : affleurement de la roche, substrat schisteux, absence de
couvert végétal protecteur du sol, pente forte. Dans ces conditions, seule la banquette
grillagée pourrait stimuler une réhabilitation du site et de là une reconstitution de la
végétation et du sol ; support de cette végétation. La plantation du site traité par la
banquette grillagée pourrait intervenir deux à trois années plus tard une fois le milieu
reconstitué. La banquette grillagée est recommandée :
 Dans les terrains à roche dure (schistes, grès, calcaire), pentus et

dépourvus de végétation ;
 Les versants dominant les habitations à topographie difficile, lorsque,
pour les raisons déjà évoquées, la réussite des plantations demeure
aléatoire.
4. Modalités de construction
 Ouverture d’une fouille correspondant à une petite terrasse de 0,50m de
largeur en courbes de niveau ;
 Mise en place des jambes de force espacées de 0,50 m et plantées à la
masse sur une profondeur de 0,40 m au moins dans des trous
préalablement forés. La hauteur des piquets (jambes de force) est de 0,90
à1m;
 Recouvrement des jambes de force par des grillages de soutien et de
rétention, soigneusement ligaturés et repliés à la base sur 0,20m vers
l’amont pour constituer le bas- volet ;
 Mise en place des piquets d’ancrage à l’amont de l’ouvrage et à raison
d’un piquet par deux jambes de force. Ces piquets doivent avoir une forte
inclinaison vers l’amont. Les haubans doubles sont fixés à chaque jambe
de force et reliés aux piquets d’ancrage ;
 L’atterrissement artificiel obligatoire car, par un apport de terre à l’amont,
on favorise le démarrage de la végétation mais aussi la mise en place
d’éclats de touffes et de boutures permettant le reverdissement de la
banquette.
5. Avantages et inconvénients
Avantages Inconvénients
 Facile à mettre en place; permet de stabiliser  Son coût élevé réduit sa généralisation
des versants complètement dénudés et son utilisation à grande échelle.
(affleurement de la roche mère), de forte pente Toutefois elle demeure la technique la
et soumis à l’érosion ; plus appropriée pour le traitement des
 Facilite la reconstitution du couvert végétal superficies limitées : stabilisation de
même avant la plantation surtout quant la mise versants à roche dure, pentus et
en défens est respectée; dominant les agglomérations
 Technique très efficace surtout lorsqu’elle le humaines ;
traitement mécanique est suivi par le  Nécessite une mise en défens et une
traitement biologique (plantation du site) ; surveillance stricte les premières
 Malgré son coût élevé au départ, elle a donné années pour éviter le cambriolage des
de bons résultats dans la vallée de l’Ourika et matériaux (grillage, fil, piquets en fer).
dans la région d’El Kbab (Khénifra).
6. Spécification des matériaux utilisés
 Jambes de force et piquets d’ancrage : Fer en T de 30mm à ailes de 4 mm

d’épaisseur ; à traiter contre la rouille avant utilisation ;
 Grillage de soutien type gabion double torsion constitué de fil galvanisé
n° 17, maille 50 x 70 mm ;
 Grillage de rétention à maille fine, maille 13 mm, diamètre 0,3mm ;
 Haubans : fil galvanisé recuit n° 16 (2,7 mm de diamètre).
7. Coût de réalisation
La réalisation d’un ml de banquette grillagée est équivalente à celle d’un m² de seuil
grillagé. En effet pour ce dernier le calcul est basé sur une hauteur d’un m sur
fondations, alors que pour la banquette grillagée, celle-ci est de 0,50 m. Aussi un ml de
banquette grillagée reviendrait à 100 - 150 dh.
ANNEXE 2 : FICHE TECHNIQUE DU SEUIL GRILLAGE
- Seuil en arc de cercle avec la concavité tournée vers l'aval ;

- Fouille constituée par une plate-forme ouverte sur 0,50 m de largeur et
0,30 à 0,50 m de profondeur ;
- Corps central constitué par les piquets en fer enfoncés dans la fondation
et espacés de 0,70 m, les montants, la traverse, le grillage et les haubans ;
- Le grillage utilisé est à maille fine 6 x 6 mm et les piquets de fer sont de
2,5 à 30mm de diamètre et 0,50 à 1m de long ;
- Déversoir curviligne ou en forme de U très ouvert ;
- Ailes largement remontées dans les berges sur 0,50 à 1m de part et d'autre
de la section du ravin ;
- Recouvrement des montants par un grillage métallique de maille 6 x 6
mm ;
- Les montants sont renforcés à leur extrémité supérieure par une traverse
en fer suffisamment ancrée dans les berges ;
- Tapis para fouille en pierres sèches ou cimentées, à l'aval ;
- Atterrissement artificiel.
2. Champ d'application
- Zones où la pierre est absente ou rare.

- Recommandé dans les terrains à roche dure.
- Son coût élevé réduit sa généralisation et son utilisation à grande échelle.
Toutefois, il peut jouer le rôle d'ouvrage mobile transférable une fois
l'atterrissement atteint et le site végétalisé.
- Ouvrage sensible aux affouillements, il doit être protégé à l'aval par un
contre-barrage.
3. Description
Le seuil en grillage métallique est un ouvrage généralement utilisé dans les régions où la
pierre est rare et dans les terrains de roche dure. Les éléments qui constituent ce seuil
sont :
 Les piquets en fer enfoncés dans le sol au niveau de la plate-forme sur une
profondeur de 0,30 à 0,50m. Les trous dans lesquels sont enfoncés les
piquets sont comblés par du mortier de ciment formant ainsi la fondation de
l'ouvrage ;
 Les montants ou tubes en acier et dont la longueur est variable selon la

hauteur du seuil. Ces tubes sont munis à leur extrémité supérieure d'une
plaquette de 6mm d'épaisseur et d'un diamètre équivalent au diamètre
interne du tube, avec un trou à boulon de diamètre 8mm; l'extrémité
inférieure du tube est creuse. Au moment de l'assemblage, chaque montant
est rempli au 2/3 de sa longueur d'un coulis de béton fin et déposé aussitôt
par sa partie inférieure sur le piquet de fondation ;
 La traverse qui est une barre de fer en U type 70x40 et d'une longueur variable
suivant la largeur du seuil. Elle est percée préalablement de trous à boulons de 8
mm de diamètre et alignés de manière à ce qu'ils coïncident avec ceux des
montants pour permettre leur fixation avec les boulons. La traverse est encastrée
dans les flancs du ravin par du béton ordinaire sur 0,20 m d'épaisseur ;
 Le grillage à maille fine en fil de fer galvanisé. Il est disposé en amont des tubes et
fixé par plusieurs ligatures en fil galvanisé de 3mm d'épaisseur. Au contact du sol,
il est replié sur 0,50 m en amont pour éviter l'affouillement; Au niveau des berges
le grillage est encastré sur 0,50 m et renforcé par une maçonnerie de pierres
cimentées ;
 Les haubans constitués de tirants en fil de fer galvanisé double de 4mm de

diamètre et accroché au 2/3 de la hauteur de chaque montant vertical, l'autre
extrémité étant ancrée dans le sol par des piquets en fer à 6 m en amont du pied de
l'ouvrage ;
Le corps de l'ouvrage (grillage, traverse, fondation) est assez bien ancré dans les berges
constituant ainsi l'ossature du seuil, et renforcé d'avantage par les haubans, les replis du
grillage et le tapis para fouille. Du fait que l'ouvrage est filtrant, l'eau de ruissellement
est évacuée à travers les mailles du grillage mais au fur et à mesure du colmatage des
parois suite au dépôt des sédiments derrière l'ouvrage, le déversoir assure l'évacuation
des eaux en excès. C'est pourquoi un tapis para fouille doit être aménagé à la base du
seuil pour éviter les affouillements.
La végétalisation de ce type d'ouvrage est nécessaire lorsque la couche du sol piégée est
suffisamment épaisse. Une fois stabilisé par la végétation, le grillage peut être déplacé
sur un autre site.
4. Avantages
 Facile à mettre en place; facile à déplacer et à transporter.
 Contrairement au seuil en gabion ou en pierres sèches, le coût de la main d'œuvre
est extrêmement réduit car il n'utilise pas la pierre.
 Malgré son coût élevé, il donne de bons rendements dans les ravins de
roche dure et le matériel qui le constitue peut être utilisé plusieurs fois, ce
qui réduit le prix de revient des sites stabilisés.
5. Coût de réalisation
Pour la construction d'un seuil en grillage, les éléments qui rentrent dans le calcul du
coût sont la fourniture de matériaux (grillage métallique, piquets en fer, montants, fil de
fer) qui représentent près de 90% du coût d'installation. Les frais de main d'œuvre pour
la mise en place et les entretiens annuels ne représentent qu'environ 11% de ce coût.
L'édification d'un seuil de ce type couvrant une superficie de 8m² coûterait environ 2
140 dh; ce qui fait qu'un m² de seuil reviendrait à près de 270 dh.
ANNEXE 3 : FICHE TECHNIQUE DE LA GRANDE MURETTE DE

PIERRES
 Hauteur : 1m à 1,20 m.
 Largeur à la base : 1,20 à 1,50m.
 Fruit important et parement aval.
 Contre pente : 10 à 20%.
2. Champ d'application
 Terrains de forte pente soumis à l'effet des éboulements de grosses

pierres ;
 Technique liée à l'opération de valorisation des terrains en pente, à la lutte
contre l’érosion et à la construction de terrasses dans les vallées irriguées.
3. Description
L’opération consiste à ouvrir, en courbes de niveau, des banquettes larges de 1,20 m à

1,50 m en prenant soin de donner à l’ouvrage une contre pente 10 à 20%. La pierre
disponible sur le versant est utilisée pour la construction à l’intérieur de la plateforme
ouverte, une grande murette d’une largeur à la base de 1,20 m et au sommet de 1 m. La
hauteur de la murette ne doit pas dépasser 1,20 m
L'écartement entre les murettes est fonction de la pente du terrain et la densité du réseau
de murettes peut être calculée comme pour la banquette en faisant appel à la formule de
SACCARDY. Cependant, il est recommandé de choisir un écartement qui permet
d’augmenter la superficie cultivable entre murettes et réduire le coût de l’opération (10
à 12 m par ex). La correction progressive de la pente suite aux atterrissements favorise
la stabilité de l’ouvrage qui pourrait faire l'objet d'une surélévation selon le besoin.
Pour réduire d’avantage la densité du réseau qui augmente considérablement avec la
pente et le coût de réalisation, il est recommandé d'opter pour l'association des lignes de
murettes continues avec des éléments de murettes ou pour des éléments de murettes
disposés en quinconce lorsque la pente est trop forte.
4. Avantages
 Protection efficace des habitations, des infrastructures et des terrasses
agricoles ;
 Réduction des pertes en terre dues à l'érosion par amélioration de

l’infiltration;
 Amélioration des rendements des cultures, des plantations fruitières par
amélioration de la qualité du sol et la disponibilité en eau.
5. Coût unitaire
Pour l'estimation du coût d'un hectare traité en murettes, il faut préciser la pente du
terrain, la densité du réseau c'est à dire le nombre de ml à l'hectare et les dimensions de
la murette. Ce coût comprend le ramassage ou l'approvisionnement en pierres, le tracé et
l'encadrement, la construction et l'entretien des murettes. Le plus simple serait de
donner un coût au ml construit sachant qu’il s’agit d’un mur de 1,20 m de largeur et 1 m
de hauteur. Le prix de revient d'un ml de murettes réalisé selon ces caractéristiques
serait de 300 à 400 dh :
ANNEXE 4 : FICHE TECHNIQUE DU SEUIL EN PIERRES SECHES
Description de l'ouvrage
Le seuil en pierres est un ouvrage construit à l'aide de pierres non cimentées mais bien
ancrées sur les berges de manière à en augmenter la cohésion et la rigidité. Les pierres
doivent être disposées soigneusement de façon à ce que l'ouvrage soit bien stable.
L'utilisation de la pierre sèche permet d'avoir un ouvrage filtrant, laissant passer à
travers les parois, une partie des eaux ruissellées. L’excédant des eaux est évacué à
travers un déversoir aménagé à la partie centrale de l'ouvrage (0,30 à 0,50 m de
profondeur et 1 à 1,20 m de largeur en moyenne pour un seuil large de 4m).
Seuil en pierres sèches de forme curviligne avec contre -seuil et radier
Coupe longitudinale d’un seuil en PS
Choix du seuil en PS
Le seuil en pierres sèches convient bien aux petites ravines d’une profondeur allant
jusqu’à 1,50 m. c’est généralement le réseau hydrographique de 3ème et de 4ème ordre,
situé plus en amont, qui alimente les réseaux primaire et secondaire. Le recours à ce
type d’ouvrage est également conditionné par la disponibilité d’une source proche
d’alimentation en pierres de qualité disponible et accessible partout dans la vallée
(pierre de carrière).
Champ d'application
Le seuil en pierres sèches convient bien pour les petits ravins ayant une pente faible à
moyenne et un substrat moyennement tendre à dur. La construction de ce type de seuil
nécessite une main d’œuvre qualifiée, contrairement à l’opinion couramment admise.
Celle-ci pourra éventuellement être formée pour réaliser avec succès ce type de travaux.
Il suffira de quelques journées d’encadrement technique par un spécialiste pour assurer
une large diffusion de la technique parmi certaines personnes ayant déjà exercé les
travaux de construction dans la région.
Le seuil en PS est l’ouvrage le plus simple à concevoir, le moins coûteux et le plus

répandu chez la population. Le recours à ce type de seuil est recommandé dans bon
nombre de situations mais son utilisation a aussi des limites :
 Il est à éviter sur les terrains argileux et terrains glissants dans lesquels il doit
être remplacé par le seuil en gabion ;
 Recommandé dans les régions où la pierre est disponible ;
 Assure une correction efficace du « petit ravinement » : ravins d'ordre 3 et
suivants ;
 Recommandé sur les terrains de culture, les périmètres de reboisement, les
terrains de parcours.
Techniques de mise en place : Modalités de construction

Le seuil en PS est facile à mettre en place quoiqu’il nécessite une main d’œuvre
qualifiée. La première opération à faire est le tracé qui définit les dimensions respectives
de chacune des parties qui constitue le seuil : semelle, corps, ailes, déversoir et tapis
para fouille. La deuxième étape consiste en l’ouverture de la fondation avec les ailes qui
doivent être parfaitement ancrées dans les flancs du ravin.
On commence par ouvrir une fouille en prenant soin de prévoir un encastrement du seuil
de part et d’autre de la section du ravin. La fondation est souvent confondue avec le
tapis para fouille à l’aval du seuil pour améliorer sa stabilité et limiter les
affouillements. Ensuite on procède à la construction du seuil selon le plan type fourni

par le maitre d’ouvrage dans les termes de références relatifs au marché de travaux. La
construction du corps du seuil vient au dessus de la fondation, avec de grosses pierres de
maçonnerie bien arrangées les unes par rapport aux autres.
La hauteur à donner à ce type de seuil dépend des conditions de la zone mais ne

dépasse en aucun cas 1,50 m et la largeur 1m, la longueur étant fonction de la section du
ravin. Le déversoir est aménagé à la surface du seuil perpendiculairement à l’axe du
ravin. La largeur du déversoir varie avec la longueur du seuil mais le plus souvent, et
pour des seuils rectilignes, on prend une longueur entre 1m et 1,50 m, une largeur et une
hauteur respectivement de 1 m et 0,50 m.
La dernière étape, d’ailleurs très importante car elle conditionne la pérennité de

l’ouvrage, consiste en l’aménagement des parties aval et amont du seuil : tapis para
fouille et atterrissement artificiel pour protéger la partie amont du seuil des chocs des
premières crues.
La distance entre les seuils dans le même ravin dépend de la pente longitudinale du
ravin et de la hauteur à donner aux ouvrages.
Construction du corps du seuil en PS et Aménagement du tapis para fouille dans la

aménagement du déversoir partie avale de l’ouvrage
ANNEXE 5 : FICHE TECHNIQUE DU SEUIL EN EN GABIONS
1. Description de la technique
Les gabions sont des caisses en grillage que l'on transporte pliées et que l'on déploie au moment
de l'utilisation sur le terrain. Ce sont des structures modulaires constituées par des éléments
parellelepipediques en grillage d'acier à maille hexagonale double torsion. Le grillage
métallique possède une grande résistance mécanique; le tissage à double torsion empêche les
démaillages. La résistance aux agents du milieu est assurée par la galvanisation.
En chantier, les gabions sont assemblés et reliées les uns aux autres avec un fil de ligature ayant
les mêmes caractéristiques que celles du grillage. La réalisation des ligatures est très simple
mais il faut absolument qu'elles soient régulières et bien soignées.
Schéma d’un seuil en gabion avec ailes d’ancrage et déversoir.
2. Domaine d'application
- Ouvrages de soutènement dans tous milieux et sur toutes conditions climatiques ;

- Parfaitement recommandés pour les terres argileuses ou marneuses de part leur souplesse
aux affouillements et aux mouvements du sol ;
- Fixation de ravins d'ordre 1, berges d'oued, talus de routes ou de versants exposés aux
éboulements.
3. Modalités de construction
Les étapes suivies dans la construction d’un seuil en gabion sont les suivantes :
- l’ouverture de la fouille correspondant à une tranchée largement inclinée vers l’amont
dans le corps de l’ouvrage et sur toute sa longueur. Il sera tenu compte du volume des
fouilles dans le bordereau des prix et payé au m3 de terre déblayée. Cette terre servira
pour l’atterrissement artificiel en amont de l’ouvrage ;
- La construction de la semelle par des gabions semelle de 0,50 m de hauteur et 1 m de

largeur correspondant à la fondation ; la semelle et le corps doivent être bien ancrés
dans les berges ;
- L’édification de l’ouvrage par des gabions « cage » de 1 m de hauteur et 1 m de largeur

à l’intérieur desquels est construit un mur qui épouse les dimensions du gabion. Il s’agit
par conséquent d’une construction et non d’un remplissage. La pierre ne doit en aucun
cas être jetée en vrac dans le gabion mais rangée avec soin comme pour la maçonnerie
en pierres sèches ;
- L’aménagement d’un déversoir permettant de concentrer l’écoulement des eaux dans la

partie centrale du lit du ravin ;
- L’utilisation de la terre de fouille pour constituer un remblai à l’amont de l’ouvrage :
atterrissement artificiel ;
- L’aménagement d’une zone contre l’affouillement à l’aval correspondant au tapis para
fouille. On peut utiliser soit un blocage de pierres bien damé ou des gabions type
« semelle » soigneusement incorporés au corps de l’ouvrage ;
- Le couronnement de surface permet de protéger le gabion contre la corrosion, les
frottements ou le cisaillement ;
- L’utilisation de tirants en fils de fer galvanisé à mi-hauteur des gabions et espacés de
0,50 à 0,60 m environ permet de tendre des cages et éviter la formation des ventres.
Enfin les ligatures sont faites également à l’aide du fil de fer galvanisé.
4. Spécifications techniques des matériaux utilisés

- Les cages ou paniers doivent satisfaire aux normes en vigueur concernant les essais de
charge et de rupture, de galvanisation, d’adhérence du zinc, de torsion et de flexion ;
- les paniers constitués de grillage galvanisé double torsion, de maille 80 x 100 mm ou

100 x 120m et diamètre du fil 3 mm. On trouve deux types de paniers selon la hauteur :
1m pour les cages et 0,50 pour la semelle. La largeur et constante : 1m. Quant à la
longueur elle varie de 1,50 m à 4 m ;
- La pierre employée pour la construction ne doit pas être friable ni gélive et doit avoir un
poids spécifique le plus haut possible. Sa dimension optimale est celle comprise entre
1,5 à 2 fois la dimension intérieure de la maille du grillage; cela pour empêcher que la
pierre puisse sortir du grillage, avoir un bon assortiment et par conséquent une meilleure
densité ;
- Les tirants et les ligatures constitués de fil de fer galvanisé n° 17 (diamètre 3 mm).
5. Types de seuils en gabions
Batterie de seuils en gabions avec couronnement de Surface et Seuils en gabions végétalisés après atterrissement naturel avec
tapis para fouille dans la région d’El Kbab, Khénifra. (Photo un couronnement de surface dans le BV de l’Ourika (Photo
Blali , 2005). Blali, 2005).
ANNEXE 6: FICHE TECHNIQUE DE LA DIGUE DE PROTECTION DES

BERGES D’OUEDS
1. Description
Cette technique consiste à protéger les berges par des rangées en gabions d’une
hauteur variable. L'objectif est la protection des terrasses et des parcelles
d’agriculture intensive, souvent irriguées. Du fait que cette technique est coûteuse,
elle n’est appliquée que dans les cas où les terres et les installations à protéger ont
une haute valeur (cultures intensives, bâtiments, routes). Afin de minimiser
l’affouillement au pied du mur constituant le corps de la digue, une semelle para-
fouille est aménagée dans la fondation.
L’objectif étant de mieux valoriser les parcelles dans des zones exposées aux
risques d’inondations, en procédant à ce type d’aménagement. L’oued est canalisé
pour limiter l’affouillement des berges, responsable de l’élargissement du cours
d’eau au détriment de parcelles exploitables
- Fouilles conduites de manière à atteindre le rocher sein ou au moins le sol non

remanié ;
- Gabions utilisés de dimensions variables : cages de première qualité avec du
fil de fer galvanisé n°17( 3 mm) à double torsion ;
- Tirants et ligatures constitués de fil de fer galvanisé n° 17 (diamètre 3 mm).
- Couronnement de surface en béton armé.
3. Conditions d’application
- Berges d’oueds menacées par l’effet du sapement ;

- Protection des terrasses et des parcelles d’agriculture intensive, souvent
irriguées ;
- Potentiel agricole et infrastructures à protéger ayant une haute valeur
(cultures intensives, agglomérations humaines, bâtiments, routes).
4. Conception et mise en œuvre

Les fouilles seront réduites au strict minimum. Elles consisteront en l’ouverture d’une
tranchée sous le corps de l’ouvrage et sur toute sa largeur. Elles seront conduites de
manière à atteindre le rocher sein ou au moins le sol non remanié. Les matériaux des
fouilles seront déposés à l'amont de l’ouvrage et serviront pour le comblement d'au
moins un tiers de la hauteur de la digue.
Les gabions utilisés seront de dimensions variables en fonction de la forme des

ouvrages. Les cages seront de première qualité avec du fil de fer galvanisé n°17( 3
mm) à double torsion. Elles sont reliées les unes aux autres par du fil de fer jouant le
rôle de couture afin d'assurer à l'ouvrage une homogénéité et une cohésion parfaite.
Toutes les règles de construction des gabions sont observées: fil de ligature, dimension
de la pierre, couronnement de surface…
Digue en maçonnerie (Douar Tabia CR de Digues en gabions avec couronnement de

Mzizel) surface (douar Aghbalou; Ifrane AA)
5. Avantages et Inconvénients
Avantages Inconvénients
 Lutte contre l’érosion par sapement et fixation  Technique qui demande beaucoup
définitive des berges. d’investissements pour être mise en place.
 Protection des cultures contre les inondations.  Les travaux de mise en place parfois confiés
 Compacité : les gabions reliés les uns aux aux paysans ne sont pas exécutés comme il
autres forment un bloc monolithique pouvant le faut par manque de moyens et surtout
défier les courants les plus violents. d'encadrement technique;
 Pérennité: des gabions en place depuis 30 ans.  Ouvrages directement exposés au pouvoir
abrasif des crues torrentielles;
 Simplicité et rapidité de construction.
 Requiert une certaine technicité et un savoir
 Flexibilité, ce qui augmente la stabilité, donc faire ;
très recommandé pour des terres argileuses ou
marneuses.  Sensible aux affouillements: la moindre
rupture met en péril l’ensemble de la
 Consolidation biologique avec possibilité de structure;
valorisation de berges, stabilisées par la
plantation d’arbres et arbustes.  Construction pendant les périodes d’étiage.
6. Coût de construction
Le coût de construction de la digue non compris l'encadrement technique, y compris
ouverture de la fouille, aménagement de la semelle et couronnement en béton serait de
650 dh / m3.
TERMES DE REFERENCE POUR LA ETUDE ET FORMATION SUR LES

TECHNIQUES MECANIQUES ET BIOLOGIQUES POUR LA DIMINUTION DES
EFFETS DES ECOULEMENTS, LUTTE CONTRE L'EROSION, PROTECTION DU
LAC D'IFNI CONTRE LES ENVASEMENTS, DES INFRASTRUCTURES ET
TERRASSES AGRICOLES DANS LA VALLEE D'AZZADEN.
A- CONTEXTE :
La Fondation du Haut Atlas (FHA) est une ONG d’aide au développement, de droit marocain,
non confessionnelle et apolitique qui ouvre sur tout le territoire National. Partageant les
principes de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain et le développement durable,
la mission de la FHA est de servir les individus et les communautés les plus démunis au Maroc,
en particulier celles proches des forets et en particuliers les Aires Protégées.
Les activités liées à làgriculture biologique, valorisation des produits de terroir et promotion
des espèces adaptées aux changements climatique, font également la priorité de la FHA à coté
de la protection de lènvironnement et au développement des compétences professionnelles.
La FHA applique une approche participative de développement qui inclut les bénéficiaires en
tant qu'associés actifs pendant toutes les étapes du processus de développement ; notamment
dans l’élaboration des priorités et des buts et la mise en œuvre des projets, ainsi qu’aux étapes
de suivi et évaluation. Elle encourage les solutions innovatrices, plaide en faveur d’un
développement durable et équitable et contribue à la protection des Aires Protégées et à
l'adaptation aux changements climatique en participant à :
1. La réhabilitation des écosystèmes dégradés à base de plantation naturels et adaptés aux

conditions des milieux ;
2. La lutte contre l'érosion et la protection des infrastructures (terrasses, canaux d'irrigation
...etc) ;
3. La lutte contre les pollutions et sensibilisation sur les respects de l'environnement ;
4. Le renforcement des capacités professionnelles des agriculteurs et membres des
associations locales ;
5. Le développement socio-économique et làppui à làmélioration des revenus des
populations les plus vulnérables.
C’est dans cette perspective que la FHA a élaboré un projet, financé par le PNUD ''
Contribution à la conservation du paysage de la vallée d'Azzaden, à la lutte contre les
inondations et l'érosion des sols à travers la restauration et la valorisation des terrasses
agricoles et des vergers de la localité de Tassa Ouirgane'' qui vise la protection des terrasses
agricoles du Douar Tassa Ouirgane, dans la Province dÀl Haouz et autour du Parc National du
Toubkal par le développement de l'agroforesterie et la réhabilitation des environs des vergers.
.
B- RESULTATS DU PROJET :
1- Les champs agricoles sont restaurés et leurs berges stabilisées avec la plantation
d’arbres.
2- Une source d’eau durable composée de 2 nouveaux puits équipés de pompe solaire de
réservoir de stockage de l'eau et d’une ligne de distribution économe est installée,
fournissant de l'eau à la pépinière et aux champs agricoles (vergers et terrasses)
3- Une pépinière communautaire de production d'arbres fruitiers sera aménagée et

fonctionnelle sur une superficie de 0.5 ha, et 200 000 plants de noyer, cerisiers et autres
fruitiers y sont produits au profit des arboriculteurs du douar de Tassa Ouirgane et ceux
de toute la commune de Ouirgane. pour la satisfaction des besoins en plants de chantiers
de plantation fruitière et forestière.
4- l’expérience est capitalisée et les résultats sont disséminés en vue de favoriser la
réplication et la mise à l’échelle des bonnes pratiques et des leçons apprises du projet
C-OBJECTIFS DE L’EXPERTISE :
Formations théoriques et pratiques sur le choix et la mise en place des infrastructures
biologique et mécaniques de défense et restauration des sols, la correction torrentielle, avec
usage de la pierre sèche, maçonnerie, gabion et autres matériaux (bois, grillage.....etc...).
- Evaluer l'état d'érosion dans la zone d'étude ;

- Diagnostiquer les pratiques et les ressources locales (connaissances, savoirs-faires en
matière de protection des berges, des sols, des terrasses et correction des ravins…) ;
- Etudier les ravins, berges, terrasses à corriger et donner une estimation des besoins en
matériaux, budget et élaborer un plan d'action ;
- Assurer la formation en matière de conservation des sols des paysans dans la zone
d'étude.
D- TACHES ET RESPONSABILITES DE L’EXPERT(E)
- Faire un diagnostic sur le terrain pour apprécier l'état des lieux et évaluer le degré
d'érosion, d'éboulement dans les zones concernées par le projet ;
- Animer des ateliers de formation au profit des habitants proches des lieux inondables et
des ravins qui menacent les douars et les infrastructures;
- Faire une étude pour identifier les meilleures pratiques sur la protection des terrasses, la
protection des berges etc...
- Identifier, en collaboration avec les associations locales, les besoins en matière de
sensibilisation et de formation.
E- DURE DE L’EXPERTISE : Deux mois (60) jours (avant fin mars) 2018.
F- LIVRABLES
Les livrables attendus de cette prestation et formation sont les suivants:
• Une note méthodologique validée par le comité chargé du suivi du projet;
• Un rapport de l’état des lieux en matière d'érosion et dégradation des sols, des pratiques de
conservation des sols adaptées à la zone d'étude (Commune Ouirgane et Commune de
Toubkal) ;
• Les PV des 04 ateliers de sensibilisation et de formation ; (2 à Andous de la commune de
Toubkal et 2 à Tassa Ouirgane de la commune de Ouirgane)
Le Nombre d’exemplaires de chaque rapport à établir est fixé comme suit:
- Version provisoire : 03 exemplaires

- Version définitive : 03 exemplaires
- 03 copies sur support informatique
- 3 Power point pour la formation (Lac d'Ifni et Tassa Ouirgane)
G- QUALIFICATIONS ET PROFIL DE L’EXPERT(E)
- Diplôme universitaire en génie civil; Ecoles supérieures dàgronomie et foresterie ;

Institut Technique Royal des Eaux et Forets ;
- Avoir une expérience confirmée de plus de quatre ans dans le la conservation des sols,
d'encadrement et suivi des chantiers de correction torrentielle et protection des berges
des oueds;
- Avoir une expérience confirmée en matière de formation sur l’aménagement des bassins
versants et des techniques de correction mécanique et biologique;
- Avoir de bonnes capacités analytiques et une aptitude à synthétiser les informations en
provenance de diverses sources ;
- Avoir une bonne maîtrise des langues française, arabe et le dialecte Tashelheit;
H- DOSSIER DE SOUMISSION DOIT COMPRENDRE

- Une note méthodologique décrivant l’approche et les outils préconisés pour la réalisation de
l’étude et la formation avec un calendrier d’exécution.
- Un CV actualisé et détaillé du responsable et de conducteur de chantier.
- Une proposition financière détaillée.
Les candidats doivent envoyer leurs dossiers par e-mail à l’adresse suivante :
larbi@highatlasfoundation.org; mouhssine@highatlasfoundation.org. La date limite d’envoi
des dossiers est fixée au 15 Janvier 2018.
I- CONTACTS :
- Didouqen Larbi, Rue Qadi Ayyad résidence Al Manar 4 app 12 en face de Jnane Hart Marrakech.
E mail : larbi@highatlasfoundation.org haf@highatlasfoundation.org, Tel: 0524420821 fax
0524430002, Mobile : 0661197378 ;
- Mouhssine Tadlaoui: 0662840666 ;

-Amazzal Ahmed président de l'Association Toubkal: 0650785145.

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ETUDE ET FORMATION SUR LES TECHNIQUES MECANIQUES ET BIOLOGIQUES POUR LA

DIMINUTION DES EFFETS DES ECOULEMENTS, LUTTE CONTRE L'EROSION, PROTECTION DU

FONDATION DU HAUT ATLAS (FHA)

ETUDE ET FORMATION SUR LES TECHNIQUES MECANIQUES ET BIOLOGIQUES

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n° Intitulé Page

LISTE DES FIGURES

Figure n° Intitulé Page

LISTE DES ANNEXES

LISTE DES ACRONYMES

CPS : Cahier des prescriptions spéciales

Au terme de la présente prestation, le consultant tient à exprimer ses vifs

Le consultant remercie vivement les autorités locales, les élus et les

Hemmi Mohamed : Président de la CR de Toubkal

PREMIERE PARTIE : CONTEXTE ET OBJECTIFS DE L’ETUDE

La présente consultation s’inscrit dans le cadre du projet '' Contribution à la

- La réhabilitation des écosystèmes dégradés à base de plantation naturels et

II. OBJECTIFS DE L'ETUDE

- Le diagnostic des pratiques, de savoir -faire et des connaissances locales de la

III. CONTENU DE LA PRESTATION

- Première partie : Contexte et objectifs de l’étude ;

DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE

I. SITUATION ADMINISTRATIVE ET GEOGRAPHIQUE

1.1 SITUATION ADMINISTRATIVE

Tableau 1. Répartition des douars par vallée dans la zone d’étude

La RP 1510 sur une longueur de 56 km (Agouim-Imlil) depuis la route

La RP 1737 (Ouzioua-Toubkal) d’une longueur de 70 km reliant la commune

Du village d'Imlil dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte (commune du

Du village d'Imlil dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte par le tizi

Du village d'Imlil dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte par le tizi

De Setti Fadma (Ourika) dans la province d’Al Haouz à Amsouzerte via

Figure 1. Douars de la CR de Toubkal

1.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE

Figure 2. Situation géographique de la CR de Toubkal

II. MILIEU PHYSIQUE

Tableau 2. Précipitations moyennes mensuelles et annuelles des stations proches de la

2.1 ASPECTS GEOLOGIQUE ET GEOMORPHOLOGIE

sédimentaires sont très fragmentaires (VOGEL & al. 1980).

Les formations sédimentaires du cambrien et de l'infracambrien recouvrent l'ensemble

Figure 3. Formations géologiques du PNT (Ouhammou, 2005).

l'Azzaden ; puis de plus en plus évasée en altitude, au-dessus de la cascade "Assader

genévriers (Phénicie, oxycèdre,…), le Pin d’Alep et le lentisque, d’où un potentiel

TROISIEME PARTIE : SOURCES DE MENACES, ACTIONS A

I. ATOUTS ET CONTRAINTES DE LA ZONE D’ETUDE

- Si l’attrait des touristes constitue un atout pour la population de ces vallées,

II. LES MAUVAISES PRATIQUES DE LA POPULATION

III. LE SAVOIR FAIRE DE LA POPULATION DANS LE DOMAINE DE LA

La terrasse fruitière : une technique de valorisation du potentiel agricole et de protection,

- Les plantations fruitières (noyer, cerisier) installées parfois d’une manière

Les plantations fruitières viennent consolider la protection des terrasses et valorisent

- La correction des ravins par fixation du lit au moyen de pierres et l’aménagement

IV. SOURCES DE MENACES

de l’absence du couvert végétal et de l’insuffisance en matière de traitement contre

V. LES ACTIONS A MENER ET LES SITES D’INTERVENTION

- Zones instables à éboulements de gravier et petites pierres : c’est le cas le plus

éboulements. On le rencontre sur le versant qui domine la piste allant du douar

avancé. Dans ce cas, l’installation des digues de protection en gabions ou en

Type d’érosion Importance Localisation Nature de l’intervention

5.1 ACTIONS A MENER AU NIVEAU DU LAC D’IFNI

5.1.1 Description du site

Torrent Techniques de correction Illustration (photo)

Vers le bas au niveau du cône de

Torrent Techniques de correction Illustration (photo)