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Réunion technique du 2 juin 2023

Projet de loi visant à donner à la Douane les « moyens de faire face aux
nouvelles menaces »

Une deuxième réunion sur le projet de loi de visant à donner à la Douane les « moyens de faire face aux nouvelles
menaces » s’est tenue le 1er juin.

Le projet de loi a été adopté en première lecture au sénat le 30 mai, 84 amendements ont été déposés et 41 ont été
adoptés.

Les principales modifications apportées par le Sénat en première lecture :


→ extension du droit de visite art 60-1 dans la limité de 10 km autour des ports, aéroports, gares internationales,
→ suppression de la mention de la tentative aux art. 60-2 et 60-3,
→ le champ d’application de l’art 60-3 est maintenu (215 à 215 ter, 4276° et 415),
→ exclusion, en plus des bureaux, des ports, aéroports, gares internationales de la limite temporelle de 12 heures
pour un même contrôle,
→ la fouille à corps devient la fouille intégrale,
→ les opérations de visite comprennent le contrôle des marchandises, des moyens de transport et de la personne, la
rédaction des actes n’en fait pas partie,
→ l’information du Procureur est obligatoire si le contrôle dure depuis plus de 4 heures et que le mis en cause n’a
pas été placé en retenue,
→ intégration des délits 414, 414-2 et 415 commis en bande organisée dans la procédure pénale applicable à la
criminalité organisée,
→ l’exploitation des données numériques (téléphones) durant la retenue devra faire l’objet d’une autorisation écrite
du Procureur et d’un procès verbal distinct qui lui sera transmis,
→ l’accès aux locaux des marchandises placées sous sujétion douanière est étendu de 6 H à 21H30 ainsi que
lorsqu’une activité est en cours.
→ des précisions ont été ajoutées concernant le gel des données stockées sur un cloud et sur l’expérimentation
LAPI,
→ un droit de communication a été créé pour les échanges avec la PAF et pour la lutte contre les armes chimiques,
→ le droit de communication avec les autorités judiciaires et pour la DGFIP dans le cadre des BVE ont été modifiés,
→ le Sénat a créé les agents de douane judiciaire sur le modèle des APJ (constatation des infractions du champ de
compétence de l’ONAF à l’exclusion de la décision de garde à vue).

Le projet de loi sera présenté à la Commission des lois de l’Assemblée Nationale le 13 juin prochain.

Contacts : fodouanes@gmx.fr -sncd.siege@douane.finances.gouv.fr

www.fodouanes.fr - www.sncd.info
@Sncdfo
 Position de l’USD-FO :

Le « big bang » législatif est parti de la décision du conseil constitutionnel du 22 septembre 2022 de censure de
l’article 60.
Le projet de loi en cours va beaucoup plus loin que l’article 60 et porte de nombreuses autres mesures.

La codification de certaines mesures et le renforcement des certains pouvoirs constituent incontestablement


une avancée positive pour la Douane.

Certaines avancées ne concerneront en pratique que les services spécialisés (ONAF et DNRED).

La recodification de l’art 60 impactera essentiellement les Brigades qui exercent leur activité hors frontière.
Les agents devront soit justifier des raisons plausibles pour engager le contrôle soit avoir préalablement
informé le procureur de la République.

Comme l’avait anticipé l’USD-FO, cette judiciarisation croissante des procédures douanières qui seront
calquées sur la procédure pénale aura son lot d’inconvénients, à savoir un potentiel de nullité de procédure
accru et une lourdeur dans la mise en œuvre qui va impacter lourdement la capacité opérationnelle des
brigades pourtant déjà soumises à des contraintes particulières (éloignement des points de contrôle avec l’unité,
effectifs restreints, temps de rédaction de la procédure contraint lorsque le mis en cause est remis à OPJ).
Tout cela sera complexe à gérer dans les unités qui devront être accompagnées notamment les premiers mois
d’application de la loi.

On rappellera que les services de Police qui appliquent la procédure pénale disposent d’effectifs beaucoup plus
nombreux et ont pourtant réclamé l’implantation de « procéduriers » dans les services.
Qu’en sera-t-il pour les brigades lorsque des constatations courantes (1 individu détenteur d’une quantité
produits stupéfiants supérieure au seuil de transaction pour lequel le Procureur demande une remise à OPJ)
devront faire l’objet d’une procédure encore plus chronophage qu’aujourd’hui ?

La formation dispensée avant promulgation de la loi nécessitera certainement des ajustements au vu des
amendements déjà déposés en première lecture devant le Sénat.

Les agents poursuivants auront une formation dédiée le 26 ou le 28 juin, sauf si les débats parlementaires
imposent un report. Un webinaire avec les chefs de POC est prévu le 5 juin.

L’encadrement (CSDS, cadres de permanence) ne seront manifestement pas formés lors de l’entrée en vigueur
de la loi alors que les premières affaires seront judiciarisées sans délai.

Pour l’USD-FO, il serait judicieux d’ouvrir les formations de formateur à un webinaire car la période estivale
nécessitera une appropriation rapide de ces mesures en effectifs réduits.

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