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PD Ville de Thies Du 12 03 2018
PD Ville de Thies Du 12 03 2018
DE LA
PDVVILLE DE THIES
THIES 2018/2023
2018/2023
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Talla SYLLA
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SOMMAIRE
LE CONTEXTE..............................................................................................................................................7
LA DÉMARCHE MÉTHODOLOGIE..............................................................................................................8
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE LA VILLE 10
1.1- LOCALISATION.........................................................................................................................................10
1.2 LE CLIMAT.........................................................................................................................................11
1.3 LA PLUVIOMÉTRIE.............................................................................................................................11
1.4. LES RESSOURCES EN EAU..................................................................................................................12
1.5. LE RELIEF..........................................................................................................................................12
1.6. LES SOLS............................................................................................................................................13
1.7. LA VÉGÉTATION ET LA FAUNE..........................................................................................................13
1.8. LA DÉMOGRAPHIE..............................................................................................................................14
1.8.1 HISTORIQUE DE LA VILLE DE THIÈS.................................................................................................14
1.8.2 LA POPULATION....................................................................................................................................15
1.8.3 LES MIGRATIONS................................................................................................................................18
DEUXIEME PARTIE : DIAGNOSTIC DE LA VILLE 19
2.1 : PROFIL SOCIAL............................................................................................................................19
2.1.1 : Les secteurs sociaux 19
2.1.1.1 : Santé 19
2.1.1.2 Education et formation 22
2.1.1.3 Culture 32
2.1.1.4 : Jeunesse et sport 34
2.2. PROFIL ECONOMIQUE................................................................................................................35
2.2.1 : Les secteurs productifs 35
2.2.1.1 Agriculture 35
2.2.1.2 Elevage 37
2.2.1.3 Industrie, Mines et carrières 39
2.2.1.4 Artisanat 40
2.2.1.5 : Commerce 41
2.2.1.6 Tourisme 42
2.2.1.7 Secteur informel 42
2.2.2. LES SECTEURS D’APPUI A LA PRODUCTION 44
2.2.2.1. Banques et établissements financiers 44
2.2.2.2 Transport 45
2.2.2.2 La mobilité 47
2.3 PROFIL URBAIN ET ENVIRONNEMENTAL 48
2.3.1 La Structure urbaine 48
2.3.2 L’Habitat et les infrastructures et équipements urbains 49
2.3.3 L’éclairage public 50
2.3.4 La sécurité urbaine 51
2.3.5 Les espaces verts 51
2.3.6 Les parcs et jardins publics 52
2.3.7 L’assainissement 52
3- PROFIL GOUVERNANCE 57
3.1. PROFIL DES ELUS ET DIMENSION GENRE..................................................................................57
3.2 LE DISPOSITIF DE GOUVERNANCE TERRITORIALE.........................................................57
3.3 LA GOUVERNANCE LOCALE ET SOCIETE CIVILE.............................................................58
3.4 GOUVERNANCE BUDGETAIRE : EVOLUTION DU BUDGET DE LA VILLE..................60
QUATRIEME PARTIE : PROSPECTIVE ET PROJET DE TERITOIRE 64
DE LA VILLE 64
4.1 ANALYSE PROSPECTIVE : VERS UNE METROPOLE D’EQUILIBRE A L’ECHELLE
DEPARTEMENTALE..................................................................................................................................64
4.1.1 LES POTENTIALITES ET LES CONTRAINTES 66
4.1.2 LES DEFIS ET ENJEUX 66
4.1.3 LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES.....................................................................................67
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INTRODUCTION
Le contexte
Depuis 2013, le processus de décentralisation au Sénégal est entré dans une nouvelle phase
d'approfondissement avec la loi 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des
collectivités territoriales. Cette loi qui abroge et remplace les lois 96-06 portant Code des
collectivités locales et 96-07 portant transfert des compétences aux collectivités locales,
réaffirme l’attribution d’une compétence propre et pleine en matière de conception, de
programmation et de mise en œuvre des actions de développement et le principe de la libre
administration des collectivités territoriales. Cette loi érige le principe de la participation
citoyenne. Ainsi, d'importantes réformes territoriales sont mises en œuvre dans ce cadre de
cette loi surnommée « Acte III de la Décentralisation » :
La région a perdu son statut de collectivité locale, mais demeure une circonscription
administrative ;
Le département se voit doté du statut de collectivité locale, tout en demeurant une
circonscription administrative. Le conseil départemental hérite des anciennes missions du
conseil régional et devient le lieu stratégique de coordination et d’impulsion des stratégies de
développement ;
La communalisation intégrale fait, notamment des anciennes communautés rurales,
des communes à part entière, pouvant prétendre à des niveaux plus élevés de dotation en
infrastructures et en équipements ;
L'annonce de la création de pôles territoires (phase II de l'Acte III), comme échelle
d'intégration économique et sociale, intermédiaire entre l'Etat central et ses divers niveaux
décentralisés.
Le contexte est marqué, du point de vue des politiques publiques, par la mise en œuvre:
C’est dans ce nouveau contexte, que la ville de Thiès, avec l’appui technique de l’Agence
Régionale de Développement de Thiès, décide d’élaborer son PDV, conformément à l’Article
170 de la Loi n° 2013-10 (modifiée) portant Code général des Collectivités locales qui
transfère à la ville un certain nombre de compétences dont l’élaboration et l’exécution du
plan de développement de la ville (PDV). Cela pour la matérialisation de sa mission de
conception, de programmation et de mise en œuvre des actions de développement
économique, social et environnemental d’intérêt local, en référence à l’article 3 de la même
loi.
Cela lui confère donc un certain nombre de prérogatives et de responsabilités qui lui
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permettent d’engager des actions complémentaires à celles de l'Etat et des autres collectivités
locales dans les domaines et les conditions fixés par la loi, tout en restant arrimé au PSE.
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1.1- Localisation
La ville de Thiès, chef-lieu de région située dans le département du même nom, couvre une
superficie de 68,82 km². Elle est située à 70 Km à l’Est de Dakar, à 15 Km de l’AIBD et à
quelques 22 Km à l’Ouest de Tivaouane, la Cité Sainte. Elle est ceinturée au Nord et au Sud
Est par la commune de Mont Rolland, la commune de Fandène avec une petite ouverture au
nord-ouest sur la commune de Keur Moussa. Le décret N° 2008- 1244 du 20 novembre 2008
a donné naissance à la Ville de Thiès avec trois (03) communes: Thiès Nord composée de 21
quartiers, Thiès Est avec 20 quartiers et Thiès Ouest qui compte 18 quartiers.
Ses coordonnées géographiques sont :
Latitude : 14°50′03″ Nord ;
Longitude : 17°06′21″ Ouest ;
L’altitude par rapport au niveau de la mer : 31 m ;
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Les températures varient entre 20.3°C et 35°C avec une moyenne qui tourne autour de 26°C.
Les températures les plus basses sont enregistrées durant les mois de janvier et février où le
minimum peut aller jusqu'à 16°C, alors que les températures les plus fortes sont notées durant
les mois de mars à octobre où le mercure peut atteindre 35°C. La durée moyenne de
l’ensoleillement est de 8 à 9 heures par jour.
La proximité de l'océan, lui procure une humidité relative moyenne de 62%. Trois (03) types
de vent circulent principalement dans la zone ; il s'agit:
– des alizés, notamment l’alizé maritime en provenance du nord qui est de secteur N-
NW qui apporte avec lui la fraîcheur,
– de la mousson en provenance du sud qui détermine la pluviométrie;
– de l’harmattan, vent d’est circulant durant les mois d’avril à juillet.
Deux types de saison alternent dans la ville : la saison sèche qui dure neuf (9) mois et la
saison des pluies qui excède rarement trois (3) mois.
1.3 La Pluviométrie
Les précipitations dans la ville de Thiès s'étalent sur trois mois, de mi-juillet à mi-octobre.
Elles varient entre 260 et 500 mm / an, traduisant une certaine irrégularité interannuelle
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1.5. Le Relief
Sur le plan géologique, la région de Thiès est incluse dans le bassin sédimentaire Sénégalo-
mauritanien. Plusieurs formations géologiques, résultant des périodes du Secondaire, du
Tertiaire et du Quaternaire sont très présentes, dans ce milieu. Le modèle très varié est formé
de plateaux, de dépressions, et de collines. La ville de Thiès repose sur un plateau légèrement
incliné vers l’Est et culminant à 137 m au Nord-ouest avec des pentes dominantes orientées
vers l’Est et le Sud. Il fait de la ville un réceptacle privilégié des eaux de pluies. Sa
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morphologie fait converger la plupart des eaux de ruissellement vers un point bas localisé
proche de la voie ferrée, à la limite entre les quartiers Escale, Keur Mame El Hadji et
Ballabey.
s
Source : ANAT
1.6. Les Sols
Les types de sols de la ville sont ceux retrouvés généralement dans la région. Ce sont :
– Les sols ferrugineux tropicaux lessivés, de texture sableuse, pauvres en matières
organiques et communément appelés «sols diors ».
– Les sols ferrugineux tropicaux peu ou pas lessivés appelés «decks et deck-diors » qui
sont de texture argilo-sablonneuse.
– Les sols hydromorphes ou à hydromorphie temporaire appelés «sols de bas-fonds »
qui sont de texture argilo-humifère ; ils sont aptes au maraîchage et à l’arboriculture
fruitière.
1.7. La Végétation et la Faune
La végétation est essentiellement constituée de plantations naturelles et artificielles. Les
espèces végétales les plus rencontrées sont : khaya senegalensis (caïcédrat), Adansonia
digitata (baobab), Borasus aethiopum (rônier) et le Faidherbia albida (kadd).
Dans la forêt classée de Thiès, on note la présence d’une flore de savane arborée
essentiellement composée d’arbres et d’arbustes. Les espèces dominantes sont l’Acacia seyal
(sourour) et l’Acacia ataxacantha ou (dède).
La grande faune a disparu laissant la place à une population constituée de chacals, de lièvres,
de rats palmistes, … L’avifaune est bien développée grâce à la présence de grands arbres
(caïlcédrats) qui constituent leur habitat dans la ville.
La réalisation des bassins de rétention dans la zone d’influence a participé à la reconstitution
de la biodiversité liée à la l’avifaune aquatique.
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1.8. La démographie
1.8.1 Historique de la ville de Thiès
Les premiers habitants de Thiès sont les sérères nones établis vers 1804. Ils vivaient
principalement de l’agriculture, de l’élevage et de la chasse.
Le village de Thiès était le lieu de passage des commerçants et voyageurs qui se rendaient au
comptoir de Rufisque. D’un accès assez difficile, les massifs qui le bordaient constituaient un
repère pour les brigands, d’où le nom de « ravin des voleurs ».
Les multiples attaques et pillages, sur cet important axe routier qui reliait le Baol au comptoir
de Rufisque, compromettaient l’économie coloniale. Ainsi, pour assurer la sécurité de leurs
activités et de la zone, les colons implantèrent au niveau de Thiès un fort en 1864 qui marqua
les premiers moments de l’installation effective des français sur le sol thièssois. Cette
implantation va s’accompagner de la réalisation de pistes et de routes pour sortir Thiès de son
isolement, ce qui va en faire une zone d’escale pour les caravaniers du Cayor partant vers
Rufisque.
La notoriété de Thiès va s’accentuer avec la création du chemin de fer en 1885. Les premiers
missionnaires s’installèrent en 1886. Les militaires français vont aussi renforcer leur présence
avec la construction d’un quartier de cavalerie et ses dépendances près de la voie ferrée, de
bâtiments de casernement et de logements pour leurs familles à partir de 1894. Le rôle de
ville coloniale et de garnison de Thiès commença à s’affirmer avec la construction de
l’actuelle gouvernance, l’installation du premier administrateur en 1894 puis de la maison
d’arrêt en 1896. Ainsi, la présence du rail va dessiner la nouvelle configuration de Thiès avec
l’apparition de maisons construites le long de la voie ferrée. Mais c’est sans conteste la
construction de la gare de Thiès qui conditionna le plan de la localité : au nord, le quartier
commercial, au sud, le camp militaire et le quartier résidentiel.
Le développement du transport ferroviaire et la construction du chemin de fer Thiès – Niger
(1907 -1923) entraine l’installation en 1923 des ateliers de réparation de chemin de fer,
donnant ainsi une vigoureuse impulsion à la cité avec un important flux migratoire. La
population passe de ce fait, de 3 000 habitants en 1921 à 13 000 habitants en 1929
(quadruplement en 8 ans).
Au cours de la deuxième Guerre Mondiale, une base aérienne fut construite en 1940 de même
que le démarrage de la construction de la route Dakar-Thiès (1952), le doublement de la voie
ferrée Rufisque-Thiès et l’inauguration de la place de France. Ces infrastructures ont eu un
grand impact sur l’attractivité de la ville entrainant l’accroissement de la population.
L’effectif de la population atteignit ainsi 40 000 habitants en 1952.
Au cours de la période 1960-1962, Thiès a connu une baisse d’activités liée à l’éclatement de
la Fédération du Mali avec le retour de plusieurs Maliens, le repli des militaires français et des
libano-syriens. En dépit de ces phénomènes défavorables, les équipements urbains se sont
renforcés avec la construction de la manufacture des arts décoratifs en 1966, du Lycée Malick
SY (1965), de l’école polytechnique (1973), de l’Hôpital Régional (1981) et du Stade Lat
Dior (1981).
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La population de la ville de Thiès (trois communes) est passée de 237 849 habitants en 2002
(RGPH 2002) à 317 760 habitants en 2013 selon le dernier RGPHAE.
Cette augmentation est le résultat de l’accroissement naturel de la population mais aussi de la
migration qui caractérise la ville depuis sa création.
La pyramide des âges est caractérisée par une base large et un sommet qui se rétrécit, ce qui
révèle une population régionale jeune. Ceci est la conséquence d’une forte fécondité et d’un
faible taux de mortalité infantile
La population de la ville de Thiès est inégalement répartie sur le territoire des communes. En
effet, selon les projections de l’ANSD en 2013, la commune de Thiès EST concentre la
majeure partie de la population de la ville soit 43,32%, celle de Thiès Nord 33,53% et celle de
Thiès Ouest 23,15 %.
Les quartiers les plus peuplés sont : Médina Fall, Cité Senghor I, Diakhao-Thialy, DVF,
Hersent 1, Randoulène Sud. Ceux moins peuplés sont les quartiers issus des villages rattachés,
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il s’agit de Diassap, Keur Issa, Poniène, Thionakh… La population de la ville de Thiès avec
un taux d’accroissement de la population de 2.1% selon l’ANSD) est dominée par les femmes
qui représentaient 51,9% de la population totale.
Source :
Projections ANSD 2025
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Cette zone d’influence comptabilise une population totale de 464 095 habitants en 2016.
On constate un grand déséquilibre entre la population de la ville de Thiès et sa zone
d’influence. Cela est dû entre autres, à l’attractivité de la ville qui offre plus de commodités et
de services de base aux populations et aussi plus d’opportunités économiques et d’emplois.
Dans la zone d’influence, on note une pluralité ethnique composée de sérères, de wolofs, de
toucouleurs, de bambaras, de peuls, de diolas, de socés, etc. avec une large prédominance de
l’ethnie Sérère. On note aussi par ordre d’importance numérique les musulmans, suivis des
chrétiens.
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L’émigration internationale est également une réalité dans la zone d’étude, elle concerne
surtout les jeunes. Les principales destinations sont l’Espagne, l’Italie, la France.
La contribution des émigrés dans l’économie locale est importante mais reste mal connue en
termes de statistiques. En effet cette contribution se traduit en termes de :
– revenus de transfert en soutien aux budgets consommation des ménages et lors
des grandes fêtes religieuses;
– investissement dans le bâtiment ;
– quelques initiatives en termes de projets productifs (restauration au centre-ville,
ouverture de magasins de vente de produits divers etc.
La faiblesse des statistiques sur les migrants et sur leur contribution dans l’économie locale
reste une contrainte par rapport à la valorisation de cet énorme potentiel lié de façon plus
globale à la problématique migration et développement.
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Ce dispositif hospitalier est renforcé par la présence de l’Hôpital militaire qui contribue
largement à faciliter l’accès des populations aux services de santé de qualité, notamment pour
les populations de Diakhao, de 10ème, de Thialy, de Nguinth et de Médina Fall entre autres .
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Les structures sanitaires de la ville offrent des soins divers grâce à l’existence en leur sein
d’unités spécialisées. Elles constituent un atout majeur pour les populations de la zone
d’influence aussi.
Le district de Thiès apporte un appui important dans divers domaines (formation des relais,
médiation, approvisionnements en médicaments etc.).
En contrepartie, les structures de la zone d’influence offrent leurs services aussi bien aux
résidents qu’aux populations de certains quartiers environnants de la Ville. L’existence du
Poste de santé de Touba Peypouck et d’un cabinet de soins dermatologiques (Léproserie) en
est une illustration et constitue un avantage énorme pour les patients venant de la Ville.
La gestion des structures de santé obéit à une certaine forme d’organisation participative
traduite par la mise en place des comités de santé au niveau de tous les échelons de la
pyramide sanitaire. Ils assurent la gestion quotidienne des structures de santé et participent
activement au renforcement des capacités des structures de santé par la sensibilisation des
populations, le recrutement et la formation de certains personnels et l’approvisionnement en
médicaments.
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Les communes aussi ne sont pas en reste avec la dotation et l’équipement en lots de
médicaments aux postes de leur localité.
La prise en charge des problèmes de santé par les populations est aussi favorisée par
l’émergence de mutuelles de santé dont le rayonnement dépasse le périmètre de la ville.
Certaines mutuelles de la zone d’influence ont signé des conventions avec des hôpitaux et
postes de santé de la ville.
Le Partenariat est bien développé et joue un rôle important dans le développement du secteur.
On relève la présence dans la ville de l’USAID, du PRN, de CHILD FUND, d’Enda Santé qui
interviennent aussi dans les mêmes domaines, dans certaines Communes de la zone
d’influence telles Tassette, Fandène et Notto Diobass.
Quelques problèmes sont cependant relevés dans ce domaine. En effet, le Centre de Santé de
la Ville de Thiès a des capacités d’hospitalisation réduites au niveau du pavillon et à la
maternité à cause de la faiblesse du plateau technique. Le taux de couverture qui est estimé à
un (1) Centre de Santé pour 299 520 habitants dépasse largement les normes PNDS (décret
N° 2009-521 du 4 juin 2009) estimées à un (1) centre de santé pour 123 967 habitants.
Pour les postes de santé, ces indicateurs montrent que le nombre d’habitants par poste de
santé se rapproche de la norme OMS qui est passé de 12021 en 2013 à 11394 habitants en
2014. Cependant, le nombre de centre de santé reste encore insuffisant pour les populations
du département avec un centre de santé pour 189.901 habitants alors que la norme est d’un
centre de santé pour 50.000 habitants.
De même, le nombre d’hôpitaux dans la commune est largement insuffisant avec 569.704
habitants pour un hôpital en 2014 au moment où la norme est de 150.000 habitants pour un
hôpital. Malgré, un plateau médical bien fournit, des efforts restent encore à faire pour assurer
une bonne couverture sanitaire des populations de la région afin de respecter les normes
OMS.
Il faut aussi noter l’insuffisance de ressources humaines de qualité par rapport aux importants
besoins de santé des populations.
TABLEAU SYNOPTIQUE SANTE
ATOUTS GAPS PERSPECTIVES
Accessibilité Etat défectueux de salles Construction d’un SAMU
des structures Insuffisances des Mise en place d’une unité hémodialyse
sanitaires équipements sanitaires Mise en place d’une unité de dépistage
Disponibilité Absence de magasin de des différents types de cancer
du personnel stockage et rupture fréquente Réhabilitation de salles (réfection des
Existence de de médicaments murs, de la toiture, de portes, de fenêtres,
moyens de transports Difficultés dans la gestion etc.)
des malades des déchets biomédicaux Renforcement des équipements
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L’enseignement préscolaire
Les infrastructures du préscolaire sont relativement bien fournies et bien réparties entre les
trois communes malgré quelques déséquilibres liés à la pression démographique plus ressentie
dans les Communes de Thiès Est et NORD. Cependant les structures privées restent
prédominantes.
Le TBPS est estimé à 11,3 % en 2013 pour une valeur cible de 11% en 2011. Avec un indice
de parité de 1,06 on note une nette prédominance des filles sur les garçons. Cependant
l’enseignement préscolaire est marqué par une insuffisance des équipements et du matériel
didactique. La vétusté de certaines infrastructures constitue aussi un grand handicap. Par
ailleurs, le personnel d’encadrement reste très insuffisant (2 inspecteurs seulement pour toute
la région).
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L’enseignement élémentaire
Les résultats scolaires sont dans l’ensemble assez satisfaisants surtout dans le secteur privé.
Toutefois, des disparités existent entre le public et le privé et entre garçons et filles.
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Malgré cette situation relativement satisfaisante, certaines écoles publiques, surtout au niveau
des anciens quartiers, sont dans un état de dégradation et de délabrement très avancé à cause
de l’âge et souffre de l’absence de : toilettes, fenêtres, murs de clôture, eau potable,
assainissement.
De même, les ressources limitées des municipalités posent de sérieuses contraintes en matière
de dotation en tables-bancs, manuels et fournitures scolaires.
Il faut aussi noter que la demande éducative se heurte à la situation financière précaire de
certains parents qui éprouvent des difficultés à faire face aux dépenses scolaires.
1er cycle 56
Public 1er et 2ème cycle 7
2ème cycle 11
Total Public 74
Urbain
1er cycle 14
Privé 1er et 2ème cycle 65
2ème cycle 1
Total Privé 80
IA Thiès Total Urbain 154
1er cycle 62
Public 1er et 2ème cycle 21
2ème cycle 1
Rural Total Public 84
1er cycle 12
Privé
1er et 2ème cycle 20
Total Privé 32
Total Rural 116
Source : IEF Thiès ville 2016
Dans l'enseignement moyen secondaire général, le secteur privé connaît une accélération
considérable dans la création des établissements, suite au déficit des infrastructures publiques
et aux effectifs pléthoriques ; il accueille ainsi près de 35% des effectifs, dans ses 80
établissements.
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Le passage massif des élèves en classe de 6ème avec comme conséquence des effectifs
pléthoriques dans les CEM de la ville a amené certains élèves à s’orienter vers les CEM
environnants, comme celui de Touba Peycouck accueillant les élèves des quartiers
périphériques comme Hersent.
Le taux de redoublement dans le moyen (19.73%) est relativement élevé, les filles redoublent
moins avec un taux de 19.28%... Le taux d’abandon de 0,56% est relativement faible.
Au niveau des lycées, on constate des effectifs faibles dans les séries scientifiques (34,11%).
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G F G F G F G F
347 261 381 42 40 0 768 303
608 423 40 1071
Source : Proviseur du Lycée Technique et de la Formation Professionnelle, année 2016.
La ville de Thiès connait dans le secteur de l’ETFP une diversification de l’offre de formation
avec la création d’un Llycée d’Enseignement Technique et de Formation Pprofessionnelle et
l’ouverture de nouvelles structures privées de formation.
Quant aux autres centres de formation, ils souffrent pour l’essentiel, d’un manque
d’équipements notoire, de la vétusté du matériel et de l’insuffisance du personnel, aussi bien
dans le public que dans le privé. La moitié des machines-outils installées d’origine chinoise et
de faible qualité sont à l’arrêt (usure de pièces irremplaçables) malgré une maintenance
soutenue. L’insuffisance de salles de cours ordinaires et des salles informatiques équipées et
l’absence de laboratoire de transformation agro-alimentaire constituent aussi des contraintes
pour la formation professionnelle...
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L’enseignement supérieur
Conformément au décret 2008 – 536 du 22 mai 2008, et suite à l’autonomie consacrée par le
décret 2009 – 586 du 18 juin 2009, Thiès a le privilège d’abriter la 3ème université du Pays.
L’Université de Thiès (UT) ambitionne, dans son plan stratégique, un développement intégré
de la région de Thiès compte tenu des opportunités de son environnement, des enjeux
nouveaux en matière d’enseignement, de recherche et de services à la société et de la
nécessité de répondre à des critères de performances.
Pour réaliser les objectifs de son plan stratégique, elle s’appuie sur l’existence d’un tissu
agricole, touristique et industriel dense et sur quatre pôles spécialisés :
- un pôle agronomique (Ecole Nationale Supérieure d’Agriculture (ENSA) et Institut
Supérieur de Formation Agricole et Rurale (ISFAR),
- un pôle scientifique et technique (Unité de Formation et de Recherche des Sciences et
Technologies (UFR SET), UFR des Sciences de l'Ingénieur (UFR SI) et Institut Universitaire
de Technologie (IUT)),
- un pôle économique et social (UFR des Sciences Economiques et Sociales (UFR SES)) ;
- un pôle des Sciences de la Santé (UFR des Sciences de la Santé (UFR Santé).
Mais l’absence de locaux propres place l’université de Thiès (UT) devant un déficit important
de salles de classes, d’amphithéâtres et de sites d’hébergement éparpillés un peu partout dans
la ville. Le manque d’équipements et de logistique et l’absence totale d’infrastructures
sociales, sportives et culturelles pour les nouvelles UFR constituent de sérieuses difficultés
pédagogiques et de prise en charge sociale des étudiants.
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Concernant les Daaras, 93 sont localisés dans la ville de Thiès sur les 784 recensés dans la
région. Ils comptabilisent près de 20% des effectifs (environ 6717 talibés). Ces daaras
souffrent d’un manque d’équipements et d’infrastructures de qualité. Les conditions de vie
sont difficiles et les talibés sont très exposés aux maladies et aux accidents. C’est pourquoi,
l’Etat a initié le programme de modernisation des daaras pour l’amélioration des conditions
d’études et d’insertion sociale.
taux 90.2 -
POUR LES ANNÉES 2015 ET 2016, LE NOMBRE DE BRANCHEMENTS A L’EAU POTABLE DANS LA VILLE
DE THIÈS EST RESPECTIVEMENT DE 34.421 ET 35.346.
ENTRE CES DEUX ANNÉES, IL EST À NOTER UNE LÉGÈRE AUGMENTATION (925 BRANCHEMENTS) DES
MÉNAGES QUI ACCÈDENT AUX SERVICES DE FOURNITURE EN EAU POTABLE.
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NOMBRE DE
BRANCHEMEN
TS
2015 34421
2016 35346
Pour ce qui concerne le taux d’accès aux services de fourniture à l’eau potable dans la Ville
de Thiès, la revue annuelle du PEPAM en 2015 montre un chiffre de 90.2 de la population
Au vu de la faible évolution du nombre de branchements entre les années 2015 et 2016, le
taux d’accès ne doit pas beaucoup évoluer 2017.
TABLEAU N°13 : INFRASTRUCTURES HYDRAULIQUES
Localité 2016
s 2015
THIES Châtea Linéair Station Forages Châtea Linéair Station
u d’eau e de u d’eau e de
Forages (nbre)
réseau pompag réseau pompag
(nbre) (nbre)
e e
(ml) (ml)
(nbre) (nbre)
10 4 849758 0 10 05 867052 01
dont 01 HS dont 01 Avec 6000m3/
HS une j
Avec
capacit
une et une
et une é
capacit productio
production globale
é n
annuelle de de
29
PDV THIES 2018/2023
En 2016, la production annuelle en eau pour la ville est de 7.877.846 m3 provenant d’une
dizaine de forages et quatre(4) châteaux d’eau, avec une capacité totale de 3600m3 par jour.
En 2016, la production a évolué pour atteindre 9.453.854 m3 avec le même nombre de forage
et cinq (5) châteaux d’eau avec une capacité globale de 5600 m3.
Il y’a aussi l’érection d’une station de pompage possédant une capacité de 6.000 m3/jour.
L’essentiel des quartiers de la Ville ont accès à l’eau potable, à l’exception de quelques
poches situées dans les zones d’extension.
Le tableau ci-dessous ne mentionne pas tous les quartiers couverts par le réseau.
30
PDV THIES 2018/2023
PERSPECTIVES :
Le tableau ci-dessous, renseigne sur les projets en perspective en matière d’accès à L’EAU POTABLE.
Programmes Désignation
Observations
/Projets
- Renouvellement
de 78 km dans la
PEPAM LOT R1 Programme clôturé
ville de Thiès
31
PDV THIES 2018/2023
suivant
(amélioration de
débits de
production)
- Autonomisation
énergétique en
cours
(équipement de 4
forages de
groupes
électrogènes
(GE), ainsi que
la station de
surpression)
- Un château d’eau
de 800m3 est
prévu à Médina
PEPAM 3 FALL
- 1303
branchements
sociaux
21710 ml de
densification de réseau
d’eau
WASILA KEUR
THIEME
SOUARE
32
PDV THIES 2018/2023
2.1.1.3 Culture
La ville de Thiès est un pôle culturel riche grâce à son histoire, à la diversité ethnique et à son
potentiel infrastructurel. La richesse culturelle de la ville se traduit par la pratique des
disciplines artistiques comme le théâtre, la musique et la danse.
Il faut néanmoins noter l’absence de salle de cinéma à Thiès, de galerie d’art, de maison de
production audio-visuelle, de studio d’enregistrement et d’équipement en matériel de
spectacle (matériel son et lumière, ...).
Les festivals
33
PDV THIES 2018/2023
34
PDV THIES 2018/2023
une structure de formation en éducation populaire et sportive, qui sert aussi de camp
d’entraînement aux équipes nationales.
Par ailleurs il existe des infrastructures sportives dans le cantonnement militaire ouvertes aux
populations civiles.
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PDV THIES 2018/2023
2.2.1.1 Agriculture
L’agriculture est pratiquée dans la zone périurbaine et dans la zone d’influence. Elle
comprend principalement les cultures sous pluie, le maraîchage et l’arboriculture.
L’agriculture sous pluie
C’est une survivance des activités rurales des anciens villages qui ont été rattachés à la ville
de Thiès (Diassap, Keur Issa, Poniène, Thionakh, …). Mais ils sont de plus en plus confrontés
au manque d’espace agricole mais certains d’entre eux exploitent leur terroir non compris
dans le périmètre urbain. Les principales spéculations sont le mil, le sorgho, le niébé (cultures
vivrières), l’arachide et les pastèques (cultures de rente).
La culture maraîchère
Elle est essentiellement concentrée au Nord de la ville à Keur Saïb Ndoye et Médina FALL
situé sur le bassin versant de Fandène où les conditions pédologiques et hydriques sont
favorables à l’activité. Les maraîchers de cette zone profitent également de l’eau recyclée de
la station d’épuration (ONAS) pour améliorer les rendements. Les productions sont
composées de légumes, de salade et de menthe entièrement écoulées dans la ville de Thiès
approvisionnée aussi par la zone d’influence ; les ménages bénéficient de revenus non
négligeables.
L’agriculture Biologique
Le micro jardinage
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PDV THIES 2018/2023
Pour faire face au manque d’espace, quelques 27 jardins publics potentiels ont été identifiés
au niveau de la ville et pourraient servir de jardins partagés.
Avec un peu d’efforts, la ville de Thiès pourrait être autosuffisante en agriculture saine et
durable (sans OGM ni intrants chimique) et être à terme, une ville référence en au plan de
l’agro-écologie en Afrique de l’Ouest. Les produits peuvent être séchés ou transformés et
ainsi, être plus facilement stockés pour une meilleure conservation.
Contraintes
2.2.1.2 Elevage
L’élevage est encore vivace dans la ville et dans tous les villages rattachés devenus quartiers
où les quartiers qui ont conservé leurs traditions pastorales et certains habitants ont leur bétail
résidant en dehors de la ville, notamment dans la zone d’influence.
Le système d’élevage pratiqué est considéré comme semi-intensif. Il concerne les bovins, les
ovins et les caprins il est surtout pratiqué par les ménages qui profitent des sous-produits de
l’agriculture, des produits industriels, du fourrage aérien offert par les arbres de la ville et
surtout de la proximité de la forêt classée de Thiès.
37
PDV THIES 2018/2023
L’intensification de l’élevage est pratiquée par des privés dans des fermes situées dans la zone
péri-urbaine et dans la zone d’influence. Elle concerne la volaille mais aussi les ovins avec
des races de vaches améliorées à haut rendement de lait.
L’élevage de porcins est aussi une réalité dans la zone périphérique de la ville. Elle est
pratiquée par la population autochtone sérère none localisée surtout à Fandène et Mont
Rolland.
Les espèces tels que les équins, les asins, moins nombreux participent au transport urbain.
Les productions animales sont importantes, mais le transport de la production de viande entre
les abattoirs et les différents points de vente (marchés, boucheries…) se fait encore d’une
manière informelle en taxi ou en calèches, dans des conditions sanitaires et d’hygiène
déplorables.
La commercialisation des animaux sur pied se fait au niveau du foirail des champs de courses
et des marchés de la ville (Marché central et Moussanté). De grands marchés hebdomadaires
(Touba Toul) participent au ravitaillement de la ville.
L’élevage de prestige
La ville est devenue une zone où l’élevage de prestige pratiqué avec les moutons de race
(Ladoum, Bali-Bali, etc.). Le développement du sous-secteur est soutenu par une dynamique
organisationnelle qui a donné naissance récemment au réseau des éleveurs indépendants de
Thiès (REIT).
Cette association compte environ 250 adhérents pour environ 3000 sujets. Pour ce qui est de
la commercialisation, des foires sont souvent organisées pour faciliter la rencontre entre
l’offre et la demande de moutons de race. De plus il existe un réseau bien structuré des
producteurs qui utilisent les NTIC pour échanger entre eux.
Le sous-secteur est confronté à des difficultés dont la cherté des aliments, le suivi vétérinaire,
le vol de bétail, le difficile accès au crédit.
L’aviculture
L’aviculture est en plein essor dans les environs de la ville avec l’arrivée de promoteurs
venant même Dakar. Deux facteurs favorisent cette situation :
38
PDV THIES 2018/2023
– La ville de Dakar et ses environs qui constituaient jadis la zone de prédilection des
promoteurs (à cause de sa proximité avec le marché et les conditions climatiques favorables)
dispose de moins en moins de réserves foncières à cause du boom immobilier
– La proximité de Thiès avec Dakar et l’existence de réserves foncières et d’un micro
climat favorable à l’aviculture.
Le développement du secteur est soutenu par une bonne dynamique organisationnelle avec la
création d’une association régionale des aviculteurs. Mais il faut noter que le secteur continue
de subir le dictat des grands producteurs de Saint-Louis et Dakar (notamment la SEDIMA)
qui régulent les prix des œufs et des poussins de chair.
Malgré cela, les perspectives de l’aviculture sont très bonnes à Thiès qui tend à devenir avec
Mbour et Saint-Louis les principales zones de production de poulets de chair et d’œufs. La
filière vient de mettre en place une plateforme pour la promotion de la volaille locale.
En définitive, la ville de Thiès, avec ses effectifs assez importants, est propice à l’élevage,
surtout à l’aviculture.
Tableau 16 : effectifs par espèce en 2016
ESPECES EFFECTIFS 2016
BOVIN 7 000
VOLAILLE LOCALE 23 680
VOLAILLE INDUSTRIELLE 1 000 000
EQUINE 2 060
OVIN ET CAPRIN 15 000
Source : service de l’élevage
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PDV THIES 2018/2023
Il y a aussi la société Dakar Bamako ferroviaire SA, dénomination de la régie des chemins de
fer depuis sa privatisation, s’occupe du transport ferroviaire à Thiès.
Une autre société SOSETRAF est, quant à elle, spécialisée dans la maintenance ferroviaire.
La zone Industrielle de Thiès couvre une superficie de 14 ha destinée à accueillir les petites et
moyennes entreprises, mais également les industries lourdes souhaitant s’installer ou déjà
installées à Thiès. Elle est attribuée à 100% mais n’est pas totalement mise en valeur (80 %.)
Elle est présentement occupée par des bureaux, des entrepôts, des dépôts de ciment ou de
gaz, une usine de glaces etc...
Les mines et carrières sont exploitées dans la forêt classée de Thiès et dans la zone
d’influence de la ville de Thiès. On note dans cette zone l’existence d’unités d’extraction
minière (SSPT), une unité chimique (SIGELEC), des carrières, une cimenterie (Dangote).
Cependant, il faut relever la fermeture de quelques entreprises localisées dans la ville comme
la NSTS (Nouvelle Société Textile Sénégalaise, fermée en 2000) qui constituait pourtant un
réel facteur de diversification de l’industrie dans la région, et de
La ville de Thiès compte plusieurs fabriques d’eau filtrée et de boulangeries et pâtisseries.
Les contraintes auxquelles le secteur est confronté sont importantes. On peut relever :
– les difficultés d’accès au financement ;
– la cherté des facteurs de production, principalement l’énergie électrique ;
– les difficultés rencontrées par les industries textiles de la ville ;
– l'implantation des industries extractives dans la forêt classée de Thiès ;
– l’inexistence d’une zone industrielle fonctionnelle.
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PDV THIES 2018/2023
Le secteur artisanal à Thiès est marqué par son caractère informel et son inorganisation. Il est
divisé en trois catégories : l’artisanat de production, l’artisanat de service et l’artisanat d’art.
Malgré la diversité des corps de métiers, le caractère informel du secteur rend difficile la
disponibilité de statistiques fiables. Pourtant son organisation pourrait permettre aux
municipalités d’accroitre leurs recettes budgétaires à travers la sensibilisation des acteurs.
Dans la zone d’influence, la commune de Fandène apparaît comme une spécificité dans ce
secteur en raison de l’exploitation des sous-produits du rônier. En effet, les villages de Lalane
et de Ndiobène qui longent la nationale 2 (Thiès – Tivaouane), sont réputés pour leur
expertise en matière d'artisanat, spécialement dans l’utilisation des sous-produits du rônier. La
fabrication de meubles, nattes, chevrons, papiers et autres objets leur procurent des revenus
substantiels. Cette activité intéresse même certains partenaires au développement comme le
PROMER qui a appuyé la filière par la construction d’un centre artisanal à Fandène Thiathie.
Le secteur de l’artisanat est confronté aux difficultés comme :
- l’insuffisance d’équipement des artisans ;
- l’insuffisance de la promotion du secteur ;
- les difficultés d’écoulement des produits de l’artisanat ;
- la concurrence des produits artisanaux étrangers ;
- les difficultés d’accès au crédit.
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PDV THIES 2018/2023
La ville avait un projet d’aménagement d’un marché régional au poisson pour répondre à un
besoin prioritaire de la capitale régionale de disposer d’infrastructure moderne de
conservation et d’un lieu central de redistribution des produits de la mer. Ce projet a
finalement évolué en un marché général, avec comme objectif prioritaire de mettre en valeur
les ressources de la pêche côtière sénégalaise, du maraîchage des Niayes et de l’élevage afin
de booster le développement économique de la région.
Le site du nouveau marché se trouve sur la route nationale 2, dans le centre-ville de Thiès. Il
tarde encore à voir le jour, mais devrait comprendre notamment :
– les halles des enchères de poissons, de fruits et légumes et de viande ;
– des stands de vente en détail et boutiques;
– un parking pour trafic spacieux;
– une unité de fabrication de glace et de stockage.
2.2.1.6 Tourisme
La ville de Thiès compte d’importants atouts en matière de tourisme. Elle bénéficie d’une
richesse culturelle et historique, de la présence d’infrastructures hôtelières, de la proximité de
la station balnéaire de la petite côte et de cités religieuses qui sont des atouts importants pour
le développement du tourisme. Mais la ville est surtout concernée par le tourisme d’affaires
avec les réunions, ateliers et séminaires.
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Le secteur informel est très dynamique à Thiès. Il y est pourvoyeur d’emplois indirects dans
beaucoup de sphères de la vie active et occupe l’espace économique de la ville. Il s’identifie
principalement aux activités liées au commerce et à l’artisanat. De ce fait, il favorise une
foison de petits métiers et participe à l’impulsion des secteurs comme : l’agriculture,
l’élevage, la pêche, le tourisme, l’industrie et le commerce.
Il mobilise tout type d’acteurs : des garçons et filles en majorité, ainsi que des femmes. Par
ailleurs, le transit ferroviaire à Thiès, pour presque tous les produits en provenance du Mali ou
en partance vers ce pays, revigore le secteur informel dans la capitale du rail, avec un bon
nombre d’acteurs évoluant dans la vente de marchandises comme la cola, le petit cola, le
maïs, les calebasses, l’encens (« Thiouraye »), les pagnes indigos (« thioub ») ou encore les
mangues, beurre de karité etc.
La vitalité du secteur informel à Thiès est sous-tendue aussi par le développement des
services tels que les salons de coiffure et de beauté, les salles de jeux, les gargotes, les
dibiteries et charcuteries, la vente de bétail sur pied, entre autres.
De ce point de vue, le secteur informel est devenu actuellement un point de chute pour toutes
les catégories sociales de la population, en quête d’emplois rémunérateurs. Ainsi, les activités
ou professions qui étaient l’apanage de certaines catégories sociales sont maintenant ouvertes
à tout le monde. En plus des spécialistes, le secteur de la cordonnerie accueille des jeunes en
quête d’emplois, et dont certains ont appris le métier dans le tas.
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La ville de Thiès est située au carrefour de nombreux axes, ce qui lui confère une position
stratégique dans le domaine du transport. Le réseau routier de la ville de Thiès est constitué
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par des routes (départementales et une voirie urbaine) mais également du chemin de fer qui la
traverse d’Ouest en Est.
La voirie urbaine
Thiès, ville carrefour, du fait de sa position, est très bien desservie par un réseau routier
important qui la relie aux principales villes alentours. Elle est accessible aux principales villes
du pays. La Route Nationale 2, qui traverse entièrement la ville, la relie à Dakar au Sud-
Ouest, et à Tivaouane, Louga et Saint-Louis par la sortie Nord-Est. La RN 3 permet la liaison
avec Diourbel et Touba.
La voirie urbaine comprend la voirie classée relevant de la compétence de l’Etat et la voirie
non classée relevant de la compétence. De la Ville et des autres communes Cette voirie fait
au total 82,283 km répartis comme suit :
– Voirie non classée : 37,813 km
– Voirie classée : 44,47 km.
La voirie urbaine a un maillage assez hétérogène, mais elle est relativement plus dense dans la
commune de Thiès Ouest, un peu moins dans celles de Thiès Est et Thiès -Nord. Elle est
organisée en toile d’araignée et comporte trois catégories de voies :
Le réseau de la voirie urbaine doit être renforcé en termes de voies primaires et secondaires
dans tous les quartiers, notamment les nouveaux quartiers lotis où le revêtement est devenu
une priorité. De même, l’aménagement de la voirie urbaine doit s’accompagner d’un bon
système d’éclairage public.
Mais il faut souligner l’ensablement important de la voirie et les tranchées ouvertes et mal
réfectionnées par les entreprises de l’ONAS, SDE, SENELEC, SONATEL qui n’exécutent
pas les travaux de remise en état dans les règles de l’art.
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Fer dont des cadres, des ouvriers qualifiés, des ouvriers ordinaires, des manœuvres
temporaires et des travailleurs journaliers.
Les quartiers irréguliers et sous-équipés sont les quartiers spontanés nés sous la
forte poussée démographique, sans les aménagements préalables nécessaires, plus exposées
aux problèmes d’assainissement, d’hygiène et de salubrité. La demande constante en
nouvelles zones d’habitat avait entraîné une multiplication des lotissements informels et une
forte spéculation foncière. Ainsi, 45% des quartiers de Thiès sont non-lotis. Les quartiers sous
équipés constituent une couronne autour de l’habitat équipé. Takhikao, Cité Niakh, Cité
Lamy, Abdoulaye Yakhine, une partie de Diakhao, l’Est de Médina Fall (extension), Thialy,
Nguinth, Cité-Senghor et Hersent 2 illustrent bien cette situation. Kawsara, Darou Salam,
Keur Mame El Hadji et Keur Cheikh Ibra sont quant à eux lotis mais sous-équipés.
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Dans ces quartiers, les rues, non bitumées, mal tracées, parfois très étroites, labyrinthique,
sinueuses empêchent la circulation des voitures et rendent difficile tout secours en cas
d’incendie ou d’urgence. Ces quartiers, non lotis, ne sont pas aptes, officiellement, à recevoir
des projets d’adduction d’eau ou de système d’évacuation des eaux usées, ni même des
branchements d’électricité ou de téléphone en raison de l’inorganisation des constructions et
de l’étroitesse des accès. Le ramassage des déchets y est également difficile. L’insalubrité et
les inondations y sont également fréquentes.
Dans la commune de Thiès-Ouest, la majeure partie des quartiers sont mal éclairés avec un
réseau vétuste. Les gros investissements réalisés pendant les chantiers de Thiès ont été l’objet
de sabotages et de vols notamment dans la voie de contournement nord où les poteaux gisent
encore à terre. Ce même spectacle commence à s’observer le long de l’avenue du Caen posant
ainsi le problème de la maintenance des équipements publics. Dans la commune de Thiès-Est,
la situation est plus aiguë et le déficit d’éclairage public y engendre l’insécurité dans les
quartiers notamment à Sampathé, cité Lamy, cité Senghor et Darou Salam. Dans la commune
de Thiès-Nord, le réseau d’éclairage public est insuffisant : cette insuffisance est plus
accentuée dans les quartiers de Thialy, Thiapong, Poniène, Madina Fall, Keur Issa, Keur Saïp,
Keur Modou Ndiaye et Diassap.
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Dans la périphérie de la ville, espace non habité, on constate une régression du couvert
végétal, due essentiellement à la progression du milieu urbain sur la végétation, avec
l’aménagement de vergers et jardins en limite d’agglomération. Une végétation permanente
plus ou moins artificielle (bois plantés et protégés) entoure l’EPT, le camp militaire, l’ENSA
et le village de Thialé entre autres. Dans les zones de terroir des villages rattachés, on constate
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2.3.7 L’assainissement
La ville de Thiès souffre d’une grande vulnérabilité vis à- vis de l’eau, tant pour l’évacuation
des eaux pluviales, source d’inondations récurrentes, que pour la gestion des eaux usées. La
situation topographique de la ville de Thiès rend les problèmes d’assainissement plus aigus,
surtout en ce qui concerne l’évacuation de grandes quantités d’eau de ruissellement provenant
du plateau de Thiès.
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Nguinth, Keur Mame El Hadji, Aiglon et Cité-Lamy, DVF, Poniène, Madina FALL sont
envahis par d’importantes quantités d’eau en provenance du plateau. Plusieurs raisons sont à
l’origine de l’inondation de ces quartiers. La ville de Thiès forme une cuvette au pied du
bassin de Fandène et constitue de ce fait le réceptacle des énormes quantités d’eaux provenant
du Plateau et qui se déversent sur la ville. A certains endroits de la ville, comme à Nguinth
(zone non-aedificandi) où la nappe phréatique affleure, la situation est plus préoccupante
encore…Mais la cause est aussi anthropique : à Sampathé, le refoulement des eaux vers les
maisons du quartier est causé par l’obstruction, par les ordures, des ouvrages d’art réalisé sous
les rails. Ce sont des zones qui nécessitent une politique de grande envergure pour juguler les
questions d’aménagement et de gestion des eaux.
Des actions isolées de lutte antiérosive sont menées par des ONG, au niveau des terroirs
villageois du plateau, et en aval, la ville de Thiès a entrepris la réhabilitation et la réalisation
d’ouvrages d’évacuation estimée au total à 53 km. L’entretien des caniveaux et canalisations
pose néanmoins toujours problème. Cassés ou bouchés, certains caniveaux sont transformés
en dépotoirs d’ordures et ne peuvent, de ce fait, assurer leur rôle d’évacuation des eaux
pluviales, à cause de comportements déplorables des populations. Une véritable éducation
environnementale citoyenne serait un bon début de solution.
La gestion des eaux pluviales apparait ainsi comme un enjeu majeur pour la ville, d’autant
qu’elles charrient des bactéries et autres particules prélevés des décharges sauvages traversées
et qui constituent la source de nombreux problèmes sanitaires dans les quartiers souffrant
d’inondations récurrentes (dermatoses, diarrhées...).
La station est conçue pour gérer 3 000 m3 d’eaux usées par jour. Cependant, en raison du
faible taux de raccordement à la STEP, le débit d’eaux usées à l’entrée est aujourd’hui
compris entre 300 et 500 m3/j, mais peut aller jusqu’à 900 m3/j, en saison des pluies ; l’eau
est alors dirigée directement vers les bassins de lagunage.
Actuellement, la station d’épuration n’atteint que 15% de sa capacité de traitement, entraînant
des coûts de fonctionnement élevés par volume d’eau traitée. Il faut donc favoriser le
raccordement des ménages à la STEP, par l’intermédiaire des branchements sociaux pour
arriver à un fonctionnement de 80% et réduire et couvrir ainsi les frais de fonctionnement. Le
coût des travaux jugés onéreux et le déficit d’informations expliquent en partie l’importance
du nombre de quartiers non branchés.
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PDV THIES 2018/2023
Tableau 17 : Situation des quartiers par rapport au branchement au réseau d’égout
Quartiers branchés au réseau Quartiers sans réseau
Escale nord DVF / Aiglon Médina Fall
Escale sud Keur Ablaye yakhine Ballabey
Dixième Som Mbour 1
Carrière Mbambara nord Mbour 2
Randoulène nord Diamaguène Mbour 3
Randoulène sud Sampathé Grand Standing
Sofraco Hersent Cite Lamy
HLM route de Dakar Mbambara sud Thialy
HLM route de Mbour HLM Thialy
Cité Senghor Nguinth
Cité Ousmane Ngom Diakhao
Poniène
19 11
Source : ONAS/Thiès,
54
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Les contraintes
L’insuffisance et le manque d’entretien du réseau d’évacuation des eaux pluviales font que les
populations de certains quartiers utilisaient le réseau des eaux usées pour lutter contre les
inondations pendant l’hivernage. En conséquence, des problèmes de refoulements sont
souvent observés dans certains quartiers en l’hivernage, occasionnant ainsi des nuisances
insupportables.
Des ouvrages sont souvent endommagés du fait de l’intervention non coordonnée des
différents acteurs du développement urbain dans le tracé, la programmation et la planification
des travaux d’infrastructures d’assainissement et des réseaux divers de voirie urbaine.
En définitive, la collecte des ordures au niveau de la municipalité est marquée non seulement
par un déficit criard de moyens en termes d’équipements et de logistiques, mais aussi par
l’irrégularité des rotations des quelques rares véhicules que possède la ville.
Plusieurs initiatives locales ont vu le jour à Thiès. C’est le cas d’UCOSAVIT (Union des
Comités de Salubrité de la Ville de Thiès) qui avait fait ses preuves dans la collecte et le
transport, mais elle est actuellement tombée dans une léthargie inquiétante.
De même, de nombreux groupements de femmes s’investissent dans la collecte des ordures
ménagères. Certains parcourent les décharges sauvages pour récupérer les objets plastiques et
les revendre aux usines de traitement, comme Proplast qui les transforme en granulats. La
propreté de chaque quartier reste fonction du dynamisme des organisations de bases
existantes.
Malgré la réception en décembre 2011 de deux nouvelles bennes tasseuses, offertes par les
partenaires de la coopération avec CERGY, le système rencontre des problèmes de
maintenance et nécessite la mise en œuvre d’un plan de gestion et de communication
approprié.
55
PDV THIES 2018/2023
Par ailleurs ces types d’activités occasionnent des nuisances de toutes sortes : sonores,
olfactives et même visuelles. Ces activités se développent de plus en plus avec les emplois
créés, mais aussi leurs impacts négatifs sur l’environnement, sans régulation des autorités
locales…
Les rejets industriels sont aussi notés au niveau des ateliers des chemins de fer et pendant le
transport de produits dangereux comme ceux des ICS qui transitent par la ville et traversent
tout l’axe Tivaouane-Dakar par voie ferrée. Par ailleurs, dans la zone d’influence, le problème
du dépôt de plomb et l’exploitation de nouvelles carrières dans la zone de Mont Roland
continuent d’inquiéter les populations locales. Il en est de même des cimenteries du sahel dont
les carrières impactent négativement sur la végétation des forêts classées et les populations
des villages situés le long de la route de Diass.
56
PDV THIES 2018/2023
office de marché aux poissons et de légumes, avec son débordement sur la voie publique.
Cette situation découle du mauvais comportement des marchands, favorisé par l’absence de
bacs à ordures et d’infrastructures adéquates.
3- PROFIL GOUVERNANCE
Le conseil municipal, composé de 80 élus comprend le maire assisté d’un bureau exécutif de
cinq membres (dont 3 femmes). Des avancées notoires sont enregistrées dans la
représentativité au conseil municipal avec 43,75 % de femmes et (30%) de jeunes. Les
différents secteurs d’activités professionnelles sont représentés dans le conseil. Aussi faut-il
signaler que plus de 85% des élus exercent leur premier mandat, ce qui pose un réel besoin de
formation sur le rôle et les attributions du conseil municipal. Dans le même ordre d’idées, le
conseil de ville, pour mieux prendre en charge les besoins des populations, a mis en place 22
commissions techniques cadrées aux contextes socio-culturels et économiques de la ville.
Huit parmi ces commissions techniques sont dirigées par des femmes ; de même les postes de
première, deuxième et cinquième Vice-Présente sont occupées par des femmes. Cela signifie
que la dimension genre est bien prise en compte dans l’occupation des postes clés même si
des efforts doivent être réalisés pour atteindre la parité.
Le niveau d’instruction des élus est faible avec moins 23% de niveaux d’études secondaires et
universitaires, plus de 30% du niveau d’études primaires et 47% de conseillers alphabétisés
(composés en majorité de femmes).
57
PDV THIES 2018/2023
commissions techniques se sont réunies trois fois durant l’année 2016). Cependant un rapport
est tout de même déposé pour chaque réunion et publié à l’interne, même si la transmission,
pour information, à l’ensemble des élus des rapports et procès-verbaux des commissions
techniques, rencontre quelques difficultés. Le système d’archivage, non plus, ne fonctionne
pas bien, ce qui pose le problème de la traçabilité de l’information et justifie la mise en place
dans les meilleurs délais d’un système d’archivage centralisé, informatisé et géré selon les
normes requises.
Sur un autre plan, une bonne gouvernance locale et territoriale suppose l’existence d’un tissu
associatif engagé, dans une bonne dynamique de groupe, à l’œuvre de construction de la cité.
A ce propos, la ville de Thiès enregistre l’existence d’un nombre important d’organisations
communautaires de base (OCB) organisées selon l’âge, l’activité économique, la confrérie,
l’infrastructure ou l’équipement collectif, etc.. Ces OCB, qui dépassent la centaine, sont
composées de : associations de jeunes, organisations faîtières, comités de gestion, conseils de
quartiers, foyers culturels, organisations de femmes, Dahiras, GIE etc. Mais le niveau de
coopération entre ces associations et la collectivité locale demeure encore insuffisant, seules
quelques-unes parmi elles entretiennent des relations de partenariat avec la ville qui tarde,
d’ailleurs, à réaliser des projets en partenariat avec le mouvement associatif, comme le
recommande l’article 3 du Code général des Collectivités locales.
Par ailleurs, la proximité territoriale pourrait induire et renforcer la démocratie participative à
travers une proximité organisationnelle, à l’échelle quartier, pour faire émerger un nouveau
type de citoyen qui se sente acteur concerné par la gouvernance des affaires locales. La
relation de territorialité est bien ressentie, au niveau des communes, avec les services liés à
l’état-civil. Elle a été renforcée par la création des conseils de quartier, dont l’une des
missions consiste à jouer un rôle d’interface entre le conseil de ville et les autres acteurs ; le
cas échéant, ils pourraient même avoir la lourde charge d’agir au nom du conseil de ville, en
aidant au cadrage et à l’harmonisation des interventions. Ces conseils de quartier constituent,
dès lors, des moyens de participation à l’exercice du pouvoir, au service de la communauté.
En outre, les conseils de quartier, cadre idéal de concertations et d’échanges, entre démocratie
représentative et démocratie participative, devraient pouvoir porter, dans certaines conditions,
des projets communautaires et bénéficier de l’appui financier du conseil de ville et de ses
partenaires…
Il serait par conséquent opportun d’appuyer le fonctionnement et la systématisation des
conseils de quartiers. Une meilleure collaboration entre les municipalités et les services
déconcentrés de l’Etat pourrait aider à la promotion de la participation des populations, avec
l’appui de l’ARD.
L’accès à l’information
Un élément important dans le dispositif de bonne gouvernance est l’accès à l’information.
L’évaluation de celui-ci montre que la ville de Thiès est assez bien fournie en matière d’outil
d’accès à l’information (radio, journaux NTIC). Mais la création d’un centre de
documentation moderne et d’espaces verts avec Wifi contribuerait à améliorer
considérablement la situation.
58
PDV THIES 2018/2023
Les acteurs territoriaux les plus impliqués formellement sont les élus et dans une moindre
mesure quelques organisations de la société civile, selon les communes.
Ces organisations ont développé, au fil du temps, des cadres de concertation ou des réseaux
pour mieux se faire entendre ou agir. Ainsi, à titre d’exemples, on peut relever l’existence de
consortium, de cadres de concertation, de réseaux ou de fédérations tels que : le CONGAD
regroupant les ONG d’appui au développement, la FAFS et la Fédération des GIE, le Conseil
National de la Jeunesse (CNJ), la plateforme des ANE (Acteurs Non-Étatiques), le Forum
Civil.
Dans la plupart des cas, les processus de gouvernance s’exercent à travers le bureau des
conseils et des commissions sectorielles dont les liens fonctionnels ne sont pas toujours
évidents entre elles encore moins avec les citoyens de base.
Les informations sur la gestion des budgets sont ouvertes aux populations avec les réunions
d’orientation budgétaires auxquelles participent des chefs de quartiers et quelques
organisations de la société civile connues des municipalités. Par ailleurs les audiences
publiques constituent une pratique innovante à formaliser pour renforcer la gouvernance
locale et la participation citoyenne.
Mais dans certaines communes, on note une absence de fichiers des organisations de base de
quartiers et des autres partenaires au développement à cause de la méconnaissance des
limitent des nouveaux territoires nés du nouveau découpage territorial de la ville.
Quelques expériences de coopération ont émaillé la vie des certaines collectivités, comme le
projet de Groupement d’Intérêt Communautaire entre la ville de Thiès et la commune de
Fandène. Ces deux collectivités ont mis en place un cadre de concertation en vue de la
formation future d'un Groupement d'Intérêt Communautaire (GIC). Elles géraient un projet
dénommé Instruments et Modèles pour un Aménagement Participatif (IMAP) en coopération
avec l'Ecole Polytechnique de Lausanne et ENDA-RUP.
Ces cadres bien que pertinents ne fonctionnent pas à cause d’un problème de méfiance entre
la ville de Thiès et la commune de Fandène et l’approche de la démarche jugée trop
59
PDV THIES 2018/2023
administrative.
Pour KEMOPODI, il s’agit d’un manque de suivi des engagements des différents acteurs.
Cependant, il faut noter que le besoin de coopération entre ces collectivités locales est
toujours réel.
Les rencontres entre la ville et les communes sont rares et les échanges de rapports faibles; ce
qui limite les efforts de mutualisation indispensable au bon fonctionnement de la ville. La
formalisation d’un cadre de concertation fonctionnel entre la ville et les communes et la
redynamisation des conseils de quartier doivent être inscrites dans le plan d’actions.
Les principales contraintes liées à la gouvernance territoriale sont la faiblesse des capacités
des communes, les conflits entre communes et la faible prise en charge de certains domaines
de compétences transférées. Les principaux enjeux dans le cadre de la gouvernance territoriale
sont :
– la promotion de l’intercommunalité pour mieux gérer certaines questions qui
dépassent l’échelle de la ville ;
– le renforcement des capacités des collectivités locales.
Les conflits
Les conflits sont généralement liés à l’absence de matérialisation des limites des collectivités
locales. C’est ainsi que les limites des anciennes communes « rurales » n’existent que sur la
carte tandis que les communes urbaines aussi ont des repères, souvent très vagues.
Ces conflits opposent des communes « rurales » voisines mais aussi la plupart des villes à ces
anciennes communes « rurales » qui les entourent. Ce sont : Thiès et Fandène, Pout et Keur
Mousseu, Mont Rolland et Fandène. Ces conflits sont mineurs, ils sont gérés de manière
interne. Aujourd’hui, les collectivités locales rurales anticipent sur l’avancée des villes en
procédant à des lotissements préventifs des zones frontalières.
L’intégration des entités territoriales
Les entités administratives qui constituent la zone d’étude sont toutes reliées à la ville de
Thiès par des voies principales. A partir de la ville de Thiès, les localités de la zone
d’influence sont accessibles par des voies principales. Les RN2 et RN3 relient la ville aux
communes de Keur Mousseu et de Fandène, la D701 à Notto et la D701 à Mont Rolland.
Ces voies vont se renforcer avec la réalisation du projet de voie de contournement Sud de 14
km qui ceinture la ville et dont l’emprise se trouve sur le territoire de la commune de
Fandène.
Ces réseaux de communications contribuent aux échanges de toutes sortes entre ces
différentes entités. L’existence de ces réseaux de communication n’ a pas cependant réussi à
intégrer ces entités. C’est ainsi que la commune de Keur Mousseu est fortement polarisée par
Dakar tandis que Mont Rolland est écartelé entre la ville de Thiès, Dakar et Tivaouane dont
elle dépend administrativement.
60
3.4 GOUVERNANCE BUDGETAIRE : EVOLUTION DU BUDGET DE LA VILLE
Dans le contexte du nouveau découpage, il existe quatre collectivités locales distinctes qui se
partagent les destinées des citoyens de la ville de Thiès. Les dispositions légales qui fixent les
attributions des communes et de la ville ne sont pas toujours bien comprises et occasionnent
même des conflits de territorialité en ce qui concerne l’affectation de certaines recettes et
l’exercice de certaines compétences.
L’évolution du budget de la ville de Thiès se présente ainsi qu’il suit au cours de ces trois
dernières années.
Tableau 14 : Evolution du budget de la ville de Thiès1 de 2014 à 2016
De 2014 à 2016 le budget de la ville a constamment augmenté avec des taux respectifs de 26,
73% en 2015 et 1,8% en 2016. La forte hausse notée entre 2014 et 2015 serait due en grande
partie, au report des fonds de dotation et de concours non exécutés en 2014 et dans une
moindre mesure à la dévolution du patrimoine de l’ex ville de Thiès.
On note un très fort déséquilibre en faveur de la section fonctionnement qui réduit le taux
affecté aux investissements. En effet, de 2014 à 2016 la section fonctionnement a représenté
respectivement 88%, 80,5 et 82, 77% du budget global.
Le taux de réalisation du budget global qui est très faible évolue en dents de scie à l’image de
ceux des recettes et des dépenses.
Les prévisions de recettes qui sont très faibles, dénotent des difficultés de la ville à trouver les
ressources nécessaires à son financement. A l’analyse, on voit que la plupart des recettes est
issue des impôts locaux ou des subventions des programmes ou des faibles dotations et fonds
de concours de l’état.
Les caractéristiques du budget de la ville de Thiès sont identiques à celles des autres
collectivités locales du pays. Il faut noter cependant que, l’origine des recettes des communes
et de la ville entraine aussi des conflits, en ce qui concerne les droits et (places) selon que ces
derniers sont considérés comme relevant de la compétence de la ville ou de la commune. Il en
est de même des disponibilités des réserves foncières pour la localisation des investissements
initiés par la ville. L’insuffisance des moyens constitue donc une contrainte pour la conduite
des affaires locales dans les communes et pose le problème de la viabilité de ce nouveau
découpage en termes économiques.
A l’image des autres municipalités du Sénégal, Thiès la ville carrefour n’a pas les moyens de
son autonomie en matière de politique de développement économique et social ; la
1
Les données de 2014 ne concernent que la période du 1er septembre 2014 au 31 décembre 2014, qui coïncide
avec l’avènement de la nouvelle équipe municipale dirigée par Monsieur le Maire Talla SYLLA. De même que
pour l’année 2016, il manque les données du mois de novembre 2016.
construction de sa vision pourrait donc être compromise. L’autonomie de juger de la
pertinence des options politiques est biaisée par la dépendance financière par rapport à l’État,
avec ses dotations budgétaires souvent instables.
En réalité, la politique de décentralisation doit libérer les dynamiques territoriales en donnant
aux collectivités locales l’opportunité de développer une ingénierie financière et de gestion
de projets urbains complexes. L’enjeu et les défis de la mise en œuvre de l’acte 3 devaient se
gérer à ce niveau et à travers l’inclusion des acteurs techniques et des praticiens. Un
benchmarking devait permettre de proposer une fiscalité propre, de donner la possibilité
d’avoir un patrimoine d’actifs immobiliers et par voie de conséquence un accès aux
financements innovants (par l’emprunt) dans une totale transparence. Malheureusement, à la
cohérence territoriale, à l’ingénierie urbaine, aux projets urbains complexes et aux stimuli des
financements innovants du marché des capitaux, l’Etat a préféré une mise en œuvre en deux
temps de l’acte 3, sans parler de financement et de découpage.
Mais la logique voudrait que, ce que l’Etat ne peut financer directement par la dotation, les
municipalités puissent le rechercher à travers une fiscalité propre qui les encouragent à élargir
l’assiette de recouvrement par un dispositif, des équipements et des projets de développement
immobilier et commercial.
Face aux difficultés actuelles de lever des fonds sur le marché des capitaux, par les prêts
bancaires ou les emprunts obligataires, la ville de Thiès doit, dans le cadre de la construction
de sa vision, développer des services urbains rentables (office d’habitation, centre de
commerce etc., service de transport) à travers un urbanisme commercial et réglementaire. Ce
type de mobilisation de fonds est incontournable dans les politiques municipales modernes,
notamment dans la législation spécifique pour les cités et les villes.
Le renforcement des capacités financières de la ville peut aussi passer par le développement
du partenariat par le biais de la coopération décentralisée mais aussi par le partenariat public
privé.
Les contrats plans avec l’Etat sont également d’autres créneaux qu’il faut exploiter pour
améliorer la satisfaction de la demande sociale actuelle et future, compte tenu des
développements précédents, qui positionnent Thiès comme un futur pôle d’équilibre et de
redistribution des biens et services.
L’explosion urbaine de Dakar, plus subie que maitrisée comme dans de nombreuses métro-
poles de l’Afrique de l’Ouest, a conduit à une embolie de la capitale qui handicape son déve-
loppement économique et dégrade fortement les conditions de vie de ses trois millions d’habi-
tants.
La concentration sur 0,33% du territoire national de 75% des activités économiques et admi-
nistratives et de plus de 20% de la population, constitue un facteur de risque pour le dévelop-
pement du Sénégal en termes d’asphyxie de son tissu économique, d’atteintes majeures à
l’environnement, de déséquilibre entre les régions et d’accroissement des inégalités. La
capitale du Sénégal a besoin de nouveaux territoires d’équilibre pour stopper son
eutrophisation progressive et l’accroissement effréné de son étalement urbain dont la
conséquence à terme, serait la création d’une conurbation géante, quasi-impossible à maîtriser
et qui opposerait, dans un face à face stérile, « Dakar et le désert Sénégalais ».
C’est notamment grâce à un dynamisme remarquable lié à un taux de croissance de 6% par
an, à une population composée à 49% de jeunes, à la croissance des échanges commerciaux et
à de grandes économies minières que les régions de Dakar et Thiès sont devenues des
territoires de grands projets. La construction de l’aéroport Blaise Diagne, à 47 km au sud-est
de Dakar et à seulement 16 km de Thiès, capable d’accueillir 3 millions de passagers par an,
contre 1,7 pour l’aéroport actuel, s’impose comme un nouveau barycentre de la région entre la
Grande Côte et la Petite Côte. Les autres grands projets programmés, tels que la zone
économique spéciale, l’autoroute Ila Touba ou l’autoroute à péage sont autant de leviers
déclencheurs d’une mutation métropolitaine.
Située à seulement 70 km de Dakar, Thiès, capitale d’une vaste région qui s’étend de la
Grande Côte à la Petite Côte, connaît une nouvelle phase de forte croissance démographique,
encouragée par la qualité de vie offerte par la ville. Thiès doit intégrer aussi bien un exode
rural qu’un exode rurbain des habitants de Dakar. Thiès dispose actuellement de formidables
atouts pour devenir une métropole d’équilibre à l’échelle du pays, et devenir le moteur d’une
nouvelle croissance économique capable d’irriguer l’ensemble du Sénégal et la sous-région.
Mais le département de Thiès doit aujourd’hui faire face à des difficultés liées au déséquilibre
de son écosystème. Le déboisement des forêts classées et les ruptures des logiques
hydrologiques des bassins versants ont pour conséquence des inondations importantes pour la
ville, renforcées par sa situation de cuvette. Certaines initiatives sont déjà actuellement à
l’œuvre pour trouver des solutions face à cette urgence environnementale et sociale.
La gestion foncière, oscillant entre les notions de droit d’usage, domaine national, propriété
privée, propriété de l’Etat, est une source majeure de conflits entre les communes voisines et
l’entité urbaine de la ville de Thiès qui s’étend sur une surface d’environ 7000 hectares pour
presque 300 000 habitants.
Face à tous ces enjeux, la ville de Thiès ambitionne de devenir une métropole à l’échelle du
département. Pour ce faire, les élus et les principaux acteurs de la ville ont identifié les
objectifs suivants :
– proposer une vision à long terme libérant les énergies et les potentiels du territoire en
dépassant le cadre de la ville de Thiès et de son département.
– proposer une stratégie de développement durable économique et urbain, qui fédère les
différentes collectivités et les nombreux acteurs du territoire autour d’un projet
commun, porteur d’identité et d’une dynamique partagée construite sur le long terme,
en articulant les échelles, du local et du global,
– élaborer une stratégie pour restaurer et préserver les grands équilibres environ-
nementaux, en particulier ceux des forêts classées et du réseau hydrologique du
plateau de Thiès, enjeux d’importance nationale.
– proposer des réponses concrètes aux demandes des habitants : protection contre les
inondations, préservation du cadre de vie, accès et droit au logement mais aussi à
l’agriculture urbaine par de nouvelles approches foncières.
Ce repositionnement stratégique nécessite de dépasser les frontières de la ville et de repenser
le développement du territoire à l’aune des différentes échelles géographiques. Il s’agit non
seulement de permettre à Thiès de trouver pleinement sa voie en tant que ville à part entière
où il fait bon vivre, mais également en tant que pôle d’équilibre interrégional et moteur de
développement du pays, avec un rayonnement international.
Le diagnostic réalisé a permis de dresser un état des lieux du territoire suivant ses atouts et ses
faiblesses et d’identifier les enjeux pour les cinq (5) thématiques abordées que sont : le milieu
physique ; l’analyse urbaine et spatiale ; les axes de communication et les infrastructures
structurantes ; l’analyse du tissu économique et la gouvernance territoriale.
4.1.1 LES POTENTIALITES ET LES CONTRAINTES
Ainsi, la ville de Thiès fait face à des défis et des enjeux majeurs qu’il s’agira de relever en
exploitant à fond tous les atouts dont elle dispose mais aussi en levant les contraintes
auxquelles elle est confrontée.
4.1.2 LES DEFIS ET ENJEUX
Thiès doit relever de nombreux défis économiques, sociaux et de gouvernance ; il s’agit de :
– élaborer avec les communes voisines un projet de territoire partagé, notamment pour
dépasser l’impasse foncière ressentie par les acteurs du territoire ;
– articuler les échelles d’intervention des élus avec une participation citoyenne fondée
sur l’engagement et la capacité d’initiative des nombreux acteurs de la société civile ;
Pour construire la vision de la ville à l’horizon 2035, les cinq orientations stratégiques
suivantes ont été identifiées :
L’appréciation des forces et faiblesses de la zone, des menaces auxquelles elle est confrontée
et des opportunités qu’elle peut saisir, est aujourd’hui largement partagée par les acteurs.
C’est à partir de cette appréciation, et en accord avec les orientations en matière
d’aménagement et de développement du territoire fixées par les différents documents de
planification à l’échelle nationale et régionale, qu’une véritable vision d’avenir s’est forgée
pour faire de Thiès, la ville carrefour, « une métropole d’équilibre, de l’échelle globale à
l’échelle locale », en articulation avec la vision d’ « un Sénégal émergent à l’horizon 2035,
avec une société solidaire dans un Etat de droit ».
Elle devra, sous ce rapport, être capable d’offrir des services variés et de qualité, tant en
matière de communication, de transport, de mobilité urbaine et d’accès aux services
fondamentaux. La fonction de cette métropole d’équilibre est de contrebalancer
l’agglomération dakaroise en mettant à profit ses atouts et potentialités pour développer les
activités économiques, créer des emplois, gérer rationnellement l’environnement et offrir le
logement. THIES métropole possède des atouts certains liés notamment à sa position de
carrefour entre Dakar et la moitié Nord du Sénégal.
En revanche avec l’éclatement de la gouvernance territoriale et la faiblesse des capacités des
collectivités locales, l’urbanisation non organisée, risque d’engendrer la naissance de
bidonvilles ou de banlieues, avec un déséquilibre du tissu urbain comme c’est le cas à Dakar.
Le faible dynamisme démographique de ce territoire par rapport à MBOUR et DAKAR,
s’explique en grande partie par le déclin du chemin de fer qui était le moteur de l’économie
locale, alors que le tissu industriel existant ne parvient pas à générer suffisamment d’emplois.
Par ailleurs, avec les grands projets prévus dans la zone de Diass et le dynamisme
économique de Mbour, il existe un réel risque que Thiès devienne une banlieue dortoir, avec
l’essentiel des emplois concentrés à Diass, Mbour et Dakar.
Pour infléchir cette tendance, Thiès doit exploiter à fond son statut de métropole d’équilibre et
devra être redynamisée à travers la mise en œuvre de projets structurants, la promotion d’une
offre de services urbains adaptés et de qualité, pour répondre aux nouveaux besoins liés à son
extension et à la croissance démographique (600 000 hbts en 2022), en s’appuyant sur les
atouts et potentialités de la ville et sur la reprise (éventuelle) programmée des activités du
chemin de fer.
La Ville a actuellement presque épuisé ses réserves foncières et son extension à moyen et long
terme n’est possible que sur :
– sa zone d’influence directe qui comprend les communes de Fandène, de Notto, de
Keur Mousseu et de Mont-Rolland et,
– sa zone d’influence indirecte qui comprend toutes les autres communes du
département
Ainsi, Thiès métropole serait comprise en partie dans le Plateau de Thiès et serait constituée
de trois ensembles assimilés aux bassins versants qui se présentent comme suit :
Un projet axé sur une stratégie opportuniste articulée autour des dynamiques en
cours (dans son hinterland et dans le triangle Dakar-Thiès-Mbour).
L’extension de la ville, au détriment des terres agricoles et forestières des communes voisines
menace les équilibres écologiques de la région du plateau de Thiès et l’économie de
subsistance des communes voisines. En conséquence, le modèle de développement urbain du
projet s’appuiera sur les dynamiques économiques en cours en prenant en compte les
synergies développées et la vulnérabilité des écosystèmes.
Dans le cadre de ce projet, tous les réseaux de transport routier, ferroviaire et autres
connecteurs qui se joignent dans la ville carrefour devront être renforcés et rénovés. Les
secteurs importants de l’économie, l’agriculture, l’élevage, le tourisme, les industries
minérales, ainsi que les industries à valeur ajoutée pour l’agriculture, la pêche et l’artisanat,
constituent la force de la ville et de la région de Thiès. Toutes les nouvelles opportunités de
développement dans et autour de Thiès comme l’AIBD, l’autoroute Ila Touba, la zone
économique exclusive ainsi que la nouvelle autoroute entre l’aéroport et Thiès.
Un projet de création d’une Zone Economique Forestière
La Zone Economique Forestière (ZEF), à objectif environnemental, que le projet propose de
développer à l’Ouest de la ville de Thiès comprendra :
des zones à préserver et conserver, pour permettre à la flore et la faune de réinvestir
les lieux (régénération naturelle, zones des forêts classées de Thiès, Pout et Bandia)
des zones à exploiter (agricoles, savanes et steppes arbustives) via différents
dispositifs : exploitation forestière, agroforesterie, bois énergie
des zones de loisirs, promenade, parcours sportif, jardin biologique...avec les espaces
naturels à restaurer et à valoriser.
La ZEF pourrait être facilitée par la mise en place d’un GIC entre les collectivités territoriales
du département et centré sur les questions foncières et environnementales. Elle pourrait
favoriser l’émergence d’un cluster avec comme parties prenantes Université de Thiès, EPT et
l’ENSA Senbus, SenIran, la cimenterie du Sahel, ICS, la cimenterie Dangote, Kirène....
D’autres experts pourraient être associés. Le cluster sera :
un campus ouvert et arboré au cœur de ville avec des équipements partagés (salles de
conférence équipées, espaces de co-working, services, NTIC..) ;
un cadre architectural convivial mélangeant du patrimoine historique et de
l’architecture contemporaine à haute qualité environnementale (gestion des ordures,
recyclage, assainissement...). et pour le touristique d’affaires ;
une pépinière d’entreprises pour maintenir sur place les diplômés des écoles et les
accompagner dans la création d’entreprises innovantes (soutien technique, conseils,
services mutualisés...) ;
Des équipements partagés (salles de conférence équipées, espaces de co-working,
services, NTIC....
VISION :
: Eradiquer la pauvreté,
Thiès, Métropole de VISION : UN SENEGAL protéger la Planète ett garantir
L’échelle globale à E MERGENT EN 2035 AVEC UNE La prospérité pour tous
SOCIETE SOLIDAIRE DA NS UN
L’échelle locale à l’horizon
E TAT DE DROIT
2035.
AXE 1 : AXE 1 :
ACCROISSEMENT DE LA ODD1, ODD2, ODD8
T RANSFORMATION
PRODUCTIVITE A TRAVERS LA
STRUCTURELLE DE
PROMOTION DES SECTEURS
PORTEURS DE CROISSANCE
L ’ ECONOMIE ET CROISSAN CE
AXE 2 : AXE 2 :
OFFRE DE SERVICES DE ODD3, ODD4,
CAPITAL HUMAIN
,
QUALITE PROPICE A UN
DEVELOPPEMENT SOCIO -CULTUREL
PROTECTION SOCIALE ET ODD6, ODD7
DURABLE
DEVELOPPEMENT DURABLE
AXE 3 : AXE 3 :
G OUVERNANCE , GOUVERNANCE , ODD12, ODD13,
PARTENARIAT ET INSTITUTIONS
, PAIX ET ODD15,ODD16
ENVIRONNEMENT SECURITE
P
Schéma : vision et programmes par axe de développement
AXE 1 AXE 2 AXE 3
AXE 1 : AXE 2 :
ACCROISSEMENT DE LA OFFRE DE SERVICES DE AXE 3 :
PRODUCTIVITE A TRAVERS LA QUALITE PROPICE A UN GOUVERNANCE
PROMOTION DES SECTEURS DEVELOPPEMENT SOCIO- PARTENARIALE ET
PORTEURS DE CROISSANCE CULTUREL DURABLE SECURITE
Promouvoir les
initiatives
locales de
développement
TABLEAU DE DECLINAISON DES RESULTATS ATTENDUS
La production et les revenus des Création d’une usine de transformation des produits
entrepreneurs locaux ont locaux (céréales, fruits et légumes).
sensiblement augmenté et la Création de 3 centres commerciaux
contribution de la ville dans
Création d’un parking de stationnement payant en
l’atteinte des objectifs de lutte ville
contre la pauvreté a augmenté
Création d’une usine d’aliment de bétail et de volaille
La sécurité alimentaire dans la Construction de trois hôtels de luxe (5 étoiles)
Commune est renforcée. Création d'un marché au poisson
Les filières locales sont promues et
protégées
PROGRAMME 4 : Programme de renforcement des capacités des élus et autres acteurs
locaux (PRECEL)
Le PRECEL est un instrument voué au Objectif global Objectifs spécifiques
renforcement des capacités techniques des
différents acteurs du Développement Economique
Local quelque soient leur métier, fonction ou Améliorer la Améliorer l’accès aux
domaine d’activité. performance de services publics
L’objectif de PRECEL est d’outiller et rendre ressources Garantir la gouvernance
performant tout acteur local ciblé qui impacte sur humaines durable de la municipalité
le développement communautaire et sur l’atteinte porteuses de
des objectifs fixés de croissance économique de la développement
Collectivité.
TABLEAU DE DECLINAISON DES RESULTATS ATTENDUS
Résultat Extrants mesurables Projets
Le PIP de la ville qui s’étale sur la période 2018-2023 est constitué 75 projets prioritaires pour
un montant de 78 725 000 000 de F CFA répartis comme suit :
L’importance accordée à l’Axe 2 (69% du PIP) qui est construit autour d’une « offre de
services de qualité propice à un développement socio culturel durable » démontre que la
Commune et ses administrés mettent un accent particulier sur le développement durable
(Infrastructures et Equipements Sociaux, environnement, assainissement et cadre de vie).
La création de richesses vient en seconde position des grands enjeux du PIP avec une
prévision d’investissement qui pèse 29% du budget total. Assurément, le PIP est quasi
entièrement orienté vers l’épanouissement socio-économique et culturel de la population.
4.3. LA MISE EN ŒUVRE
4.3.1 STRATEGIE DE MOBILISATION DES RESSOURCES
Le PDV est d’abord et avant tout un outil de planification stratégique et opérationnelle de la
ville qui, sur cette base, compte en premier lieu sur ses ressources propres. Pour autant, les
ressources propres de la Collectivité peuvent être utilisées comme effet de levier pour
mobiliser la participation technique et financière de partenaires au développement dans la
mise en œuvre des initiatives de développement local.
A cet effet, un forum des bailleurs est prévu pour étendre le cadre partenarial autour de l’Etat
à travers ses Programmes d’Appui au Développement Local. Il aura pour objectif d’exposer et
de défendre le bien-fondé ainsi que la pertinence des projets et programmes prioritaires du
PDV. Il s’agit en particulier, d’amener les Partenaires Techniques et Financiers et/ou des
Institutions de la Coopération Décentralisée à consentir des conventions de financement pour
leur mise en œuvre. Les opportunités de partenariat seront efficacement explorées et
exploitées avec l’accompagnement de l’ARD dans l’objectif d’atteindre un taux de réalisation
du PIL d’au moins 90 % à l’échéance du Plan de Développement de ville. Par ailleurs, en plus
du Site Web de la ville qui est un puissant outil de communication, mais surtout un portail
ouvert en permanence sur l’extérieur, les thiessois de la diaspora seront mis à contribution
pour jouer un rôle d’ambassadeur et de déclencheur des processus de partenariat.
Communes Nbre de
VILLE quartiers Noms des quartiers
d’arrondissement
TOTAL 3 59
Source: décret portant création des quartiers par commune dans la ville de Thiès