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Le continent africain a connu de nombreuses réalisations MOTS-CLÉS l’Ouest (NGAO) et le Nivellement géné-
géodésiques ayant évolué au cours du temps, ral de l’Afrique Centrale (NGAC).
AFREF, géodésie,
particulièrement grâce à l’évolution des instruments et Afrique, triangulation,
des techniques géodésiques utilisés. Les techniques de cheminement géodésique, Structuration
la géodésie terrestre ont caractérisé les premiers réseaux GNSS, ADOS, 12e parallèle, des référentiels
géodésiques qui avaient généralement une dimension 30e méridien
géodésiques en Afrique
locale avec un ellipsoïde quasi géocentrique et étant
Les repères de référence terrestre en
positionné de manière différente d’un pays à un autre. Différentes réalisations
Afrique étaient, pour la plupart, réalisés
de réseaux géodésiques locaux ont ainsi pendant longtemps coexisté malgré à partir d’observations astronomiques
leur incompatibilité aux frontières. Le cheminement géodésique du 12e parallèle sur les étoiles qui permettaient de déter-
et la triangulation du 30e arc de méridien ont été parmi les rares initiatives miner des coordonnées géographiques
d’établissement de réseaux géodésiques régionaux établis par techniques terrestres. astronomiques (longitude, latitude) et
Avec l’avènement de la géodésie spatiale, un premier projet d’unification des de définir une orientation. Localement,
des chaînes de triangulations ou des
référentiels géodésiques dénommé ADOS fut lancé en 1980 pour doter l’Afrique
cheminements géodésiques, basés sur
d’un premier référentiel géocentrique. Avec les exigences de plus en plus accrues des mesures d’angle, puis de distances
en matière de positionnement et d’établissement de référentiels géodésiques permettaient un positionnement rela-
ainsi que les orientations de la communauté internationale et de la communauté tif centimétrique. Les calculs étaient
scientifique en la matière avec les systèmes globaux de positionnement par satellite effectués sur un ellipsoïde qui pouvait
(GNSS), l’Afrique a senti la nécessité de s’aligner aux standards internationaux. C’est être différent d’un pays à un autre et
positionné différemment par le choix
ainsi que le projet African Reference Frame (AFREF) fut lancé en 2001 pour doter
d’un point fondamental en général
l’Afrique d’un référentiel géodésique unifié, homogène, précis et accessible à tous selon le pays. Le point de la surface
les utilisateurs du continent effectuant un positionnement GNSS. L’analyse de cette topographique était projeté sur cet
situation des infrastructures géodésiques en Afrique a permis, dans cet article, de ellipsoïde. Les coordonnées géogra-
faire des propositions qui devraient permettre à l’Afrique de disposer d’un référentiel phiques géodésiques calculées étaient
régional en phase avec les standards en la matière. ainsi définies par rapport à la normale
à l’ellipsoïde (figure 1), et elles étaient
Introduction nent. De nombreuses anomalies et
bidimensionnelles. La composante
verticale était déterminée de manière
La géodésie en Afrique a vu le jour contraintes ont néanmoins entaché q
pendant la colonisation. Le principal les projets et réalisations géodésiques
but était de cartographier les terri- ayant été initiés. Dans cet article, nous
toires colonisés avec des techniques nous intéresserons particulièrement
similaires à celles développées en aux réseaux géodésiques planimé-
métropole. De nombreuses réalisations triques, même si, il faudra noter, que
géodésiques ont ainsi été effectuées les réseaux altimétriques ont été réali-
sur le continent africain. D’abord par sés séparément par des techniques
des techniques de la géodésie terrestre de nivellement direct. Ces réseaux
avec les réseaux de triangulation et de altimétriques étaient généralement
cheminements géodésiques avant, des réseaux régionaux établis à partir
plus tard, de voir naître la technique d’un point fondamental situé à côté
Doppler ayant permis, avant l’arri- d’un marégraphe d’une zone côtière.
vée du GPS, de définir les premiers Nous pouvons citer comme exemples, Figure 1. Coordonnées géographiques
repères géocentriques du conti- le Nivellement général de l’Afrique de géodésiques et astronomiques.
indépendante des techniques précé- nels étaient globalement définis avec verticale étant déterminée dans un
q dentes par nivellement. certaines limites (F. et H. Duquenne, autre système dit vertical ;
2002 ; El Fettah, 2003) : - calculs d’ajustement généralement
Ces différentes mesures d’angle étaient
- nécessité d’intervisibilité entre les partiels et non en bloc, exécutés par
associées à la mesure au moins d’un
points pour assurer les visées d’orien- petits blocs de quelques points s’ap-
côté (base) de la chaîne de triangles.
tation ; puyant les uns sur les autres, ce qui
L’élaboration de ces réseaux devait dès - choix de points en hauteur pouvant pouvait facilement altérer la précision
lors passer par une bonne planification être difficilement accessibles avec et la qualité du réseau particuliè-
(description, choix et matérialisation des parfois des réalisations parti rement pour les pays relativement
points, observations, documentation, culières dans le cas où de tels points vastes ;
etc.), des constructions particulières n’existeraient pas ; - a bsence d’outils de calcul perfor-
pour les visées lointaines et le choix - zones de couverture limitées, car mants à l’époque qui rendait
d’un ellipsoïde associé à un point n’étant pas possible, avec une telle difficile, voire impossible les calculs
fondamental. Cette démarche permet- méthodologie, de traverser (ou diffi- de compensation des grands réseaux
tait à cet effet de disposer d’un réseau cilement) certaines zones (océans, en bloc par l’utilisation de la méthode
géodésique passif et bidimension- grandes forêts, zones à risque, etc.) ; des moindres carrés ;
nel à l’échelle nationale, régionale ou - dépendance aux conditions météoro- - homogénéité du réseau pas souvent
continentale (à l’image du ED50 pour logiques, car la qualité des mesures assurée à cause du processus de
l’Europe). Les précisions associées pouvait se dégrader dans certaines compensation en petits blocs qui était
au réseau géodésique devaient être conditions atmosphériques et/ou généralement adopté ;
hiérarchisées, avec des chaînes de n’étant pas possibles à réaliser de - imprécision des paramètres de trans-
grands triangles formant le canevas de nuit ou en périodes d’orages par formation permettant le passage d’un
premier ordre. Ce canevas, servant de exemple ; système géodésique à un autre.
support aux triangulations de deuxième - impossibilité d’établir directement
Le fait de positionner l’ellipsoïde au
et troisième ordre, devait alors avoir un réseau tridimensionnel avec les
point fondamental avait aussi pour
la plus grande précision et donc avec instruments utilisés à l’époque qui ne
effet de positionner son centre à
une mise en œuvre nécessitant des permettaient pas de faire directement
plusieurs centaines de mètres du
moyens et un temps plus conséquents. des mesures tridimensionnelles avec
centre de gravité de la Terre (figure 2).
Les canevas de second et troisième la qualité escomptée ;
Par ailleurs, chaque pays ayant son
ordre utilisés plus couramment dans la - suivi et contrôle de la stabilité et de la
propre point fondamental, donc même
pratique impliquaient aussi un certain fiabilité des points assez complexes et
si le même ellipsoïde pouvait être
niveau de précision, mais sans devoir rarement effectués vu les ressources
choisi par plusieurs pays, son centre
compromettre la rapidité d’exécution et le temps nécessaires souvent
n’était pas situé au même endroit. Ce
et l’économie des travaux. requis ;
qui fait qu’en passant la frontière, les
- intervisibilité entre les points géodé-
La compensation des réseaux parti coordonnées géographiques pouvaient
siques pas toujours assurée avec
culièrement ceux de premier ordre, était différer de plusieurs centaines de
parfois le changement de l’environ-
généralement faite de manière partielle mètres.
nement entre les points (nouvelles
par blocs avec la méthode des équa-
constructions, présence d’arbres, En plus, on pouvait se retrouver avec
tions de condition des moindres carrés.
etc.) ; des systèmes géodésiques ayant un
Ce qui ne permettait pas alors d’assurer
- c ompatibilité parfois non assurée point fondamental mal défini ou sans
une homogénéité globale du réseau.
entre réseaux pouvant être rattachés réalité physique entraînant ainsi une
Pour les cheminements géodésiques, en
à des ellipsoïdes avec des points méconnaissance de la situation et
plus des mesures d’angle, les mesures
fondamentaux différents et de quali- de l’orientation de l’ellipsoïde loca-
de distance étaient également réalisées
tés différentes ;
pour la détermination des longueurs
- mise en place de réseaux à dimension
des côtés des polygones avec des
régionale ou continentale difficile,
appareils de mesure de distances élec-
particulièrement avec les pays situés
tromagnétiques (EDM) qui ont fini par
sur des îles (comme le Cap-Vert,
remplacer le fil invar utilisé pour la
Maurice et les Comores) ;
mesure des bases de mise à l’échelle.
- d ifficultés à estimer et à suivre
les vitesses de déplacement des
Faiblesses des réseaux points ou de la croûte terrestre vu
la complexité des mesures et leur
géodésiques traditionnels
qualité parfois limitée et non homo-
Les exigences des instruments et gène ;
méthodes utilisés entraînaient que - détermination des coordonnées hori- Figure 2. Position de l’ellipsoïde en géodésie
les réseaux géodésiques tradition- zontales uniquement, la coordonnée terrestre et en géodésie spatiale.
n Référentiels géodésiques
à dimension continentale :
cheminement géodésique
du parallèle et triangulation
d'un arc de méridien
Le développement socio-économique
du continent africain, à l’image des
autres continents, devait passer par la
réalisation d’infrastructures qui devait
reposer sur une bonne planification.
De nombreux projets transfrontaliers
devaient ainsi être initiés (routes,
chemins de fer, aéroports, télé-
communications, délimitation de
frontières, etc.). Ces projets rattachés
à la surface de la Terre, et reliant parfois
de nombreux pays, devaient dès lors
reposer sur une cartographie précise
et fiable définie à partir d’un référen-
tiel commun. Mais la non-compatibilité
des référentiels géodésiques natio-
naux (avec des points fondamentaux
différents et des ellipsoïdes parfois
différents) et le manque d’information
sur la précision de ces derniers, ne
permettaient pas une unification des
différents systèmes nationaux pour
l’obtention d’un référentiel commun.
Figure 3. Triangulations géodésiques africaines de l’époque coloniale (Winterbotham et Des initiatives interétatiques ont alors
McCaw, 1927). été prises pour aboutir à un réseau
géodésique unifié pour l’Afrique avec
l’appui d’États partenaires et d’orga-
si les triangulations des colonies était resté en vigueur. Ce qui illustre la
q italiennes ont été définies, quant à diversité qu’il y avait dans l’utilisation
nismes internationaux. C’est à cet
effet que deux réseaux géodésiques
elles, avec l’ellipsoïde Bessel. de l’ED50 en Afrique, en plus des trian-
de base regroupant de nombreux pays
En Afrique du Nord, la triangulation gulations locales qui étaient toujours
ont été mis en œuvre pour l’obtention
nord-africaine (figure 4), particulière- utilisées.
d’un référentiel géodésique africain.
ment avec le système Nord Sahara
Il faut également noter l’apport des Il s’agit de la triangulation de premier
(ED50 décalé), de qualité jugée très
pétroliers et hydrographes qui ont ordre définie le long de l'arc de méri-
satisfaisante, a été mise en place.
réalisé, dans le cadre de leurs travaux, dien reliant Le Cap en Afrique du Sud
Cette triangulation avait pour but de
de nombreux réseaux géodésiques et Le Caire en Égypte (figure 5) et le
relier des infrastructures géodésiques
locaux dans plusieurs pays comme cheminement géodésique du parallèle
africaines et européennes. Mais les
le Gabon et le Congo. Certains de ces reliant Dakar (Sénégal) à N’Djamena
réseaux géodésiques de l’Algérie, du
réseaux avaient fini par la suite par être (Tchad), précisément à la frontière
Maroc et de la Tunisie, ont été établis
adoptés et utilisés par la communauté. entre le Tchad et le Soudan.
avec l’ellipsoïde Clarke 1880 (anglais)
pour l’Algérie et Clarke 1880 (IGN) Malgré les différents ellipsoïdes, Le cheminement du parallèle dont
pour le Maroc et la Tunisie alors qu’en systèmes de référence et les diffé- le but était de mesurer par chemine-
Égypte, l’ellipsoïde Helmert 1906 était rentes projections utilisés dans les ment un arc de parallèle qui traver-
utilisé. En Libye, l’ED50, version 1979 différentes colonies, un projet d’uni- serait toute l’Afrique, s’étendait sur
(méridien 30°) qui finiront par être mise en place d’un réseau géodésique
q remplacés par les premiers appareils devant couvrir toute l’Afrique (IGN-F,
électroniques de mesure de distance 1981). Ce projet connu sous le nom
(EDM) comme les telluromètres et d’African Doppler Survey (ADOS),
les géodimètres qui ont été utilisés devait comporter des centaines de
dans le cheminement du 12e paral- points observés par méthode Doppler
lèle. Les triangulations n’étaient pas sur les satellites américains Transit.
toujours réalisées avec la même
Les objectifs de ce projet étaient de
rigueur (absence de dispositions de
fournir (NRD/CRSU, 1989 et Wonnacott,
contrôle suffisantes pour certaines) et
Photo 1. Récepteur Doppler en station dans 2012) :
les calculs de compensation étaient
la savane africaine (Carrère et al., 1987). - u n système géodésique primaire
généralement effectués en petit bloc.
continental pour l’unification et la
Ce qui ne permettait pas de garantir Référentiels géodésiques consolidation des réseaux géodé-
dès lors, une homogénéité suffisante tridimensionnels siques nationaux en l’Afrique ;
des dits réseaux. La performance des
géocentriques - un support de contrôle de base pour
outils de calcul liée aux avancées tech-
la cartographie en Afrique ;
nologiques avait permis plus tard de n Le système ADOS
- un géoïde précis pour l’Afrique.
faire des calculs de compensation en Lors du symposium sur la géodésie
bloc de certains réseaux existants. Cela africaine qui s’était tenu à Nairobi en Les observations Doppler devaient
avait permis de détecter des anomalies novembre 1981, l’Association inter- être réalisées de manière simultanée
sur certains d’entre eux, à l’image des nationale de géodésie (IAG) en avait avec des emplacements de certaines
discordances (de l’ordre du mètre) qui profité pour lancer un vaste projet de stations choisis sur des points
ont été montrées sur la triangulation de
premier ordre du Maroc (Noureddine
E., 2003).
n Le projet AFREF
À la suite des échecs qui ont été obser-
vés avec le projet ADOS, des avancées
technologiques avec l’avènement du
GPS et les enjeux de plus en plus
grandissants dans l’acquisition et la
gestion de l’information géospatiale
en Afrique, une modernisation des
Figure 8. Différents sites devant définir l’ITRF2020 (Altamimi, 2021).
référentiels géodésiques africains
s’imposait. C’est ainsi que les pays
q tion de canevas locaux, mais souvent rentes versions qui se sont succédé
africains, avec l’appui de la commu-
très hétérogènes. au fur et à mesure des années, dont
nauté internationale, ont lancé en
Ces différentes réalisations géodé- la plus récente est l’ITRF2020 ayant
2001, un nouveau projet dénommé
siques traditionnelles en Afrique, succédé à l’ITRF2014. Il constitue ainsi
AFREF pour “African Reference
généralement bidimensionnelles, le référentiel mondial le plus utilisé
Frame” basé cette fois-ci sur la tech-
étaient accompagnées d’un référentiel et auquel tous les pays sont encoura-
nique de positionnement GPS. Cette
altimétrique à l’image du nivellement gés à s’y rattacher, conformément à
initiative commune des États africains
général de l’Afrique Occidentale la résolution de l’assemblée générale
consistait à mettre en place un réfé-
(NGAO53) réalisé à partir du maré- de l’Organisation des Nations unies
rentiel unifié basé sur l’installation
graphe de Dakar et traversant toutes (ONU) qui a été adoptée le 26 février
de stations GNSS permanentes. Ce
les anciennes colonies de l’AOF et 2015 dans ce sens.
référentiel devait, à cet effet, être plei-
du Nivellement général de l’Afrique Néanmoins, il faut noter que la réparti-
nement compatible avec le référentiel
Centrale (NGAC). tion des stations de l’ITRF représentant
mondial (ITRF) et accessible à tous
les quatre techniques précédemment
Avec l’avènement des techniques les acteurs du monde professionnel
citées n’est pas homogène (figure 8).
spatiales modernes, un nouveau et scientifique du continent africain.
On peut facilement voir que l’Afrique
repère de référence terrestre (ITRF) Il devait ainsi regrouper les différents
représente, malgré son étendue, le
rattaché à la croûte terrestre a été mis réseaux géodésiques nationaux et
continent abritant le moins de stations
en place en 1988. Ce repère consti- régionaux basés sur la technologie
de l’ITRF (environ une trentaine de
tue depuis lors la matérialisation du GPS dont il en serait le référentiel de
stations GNSS permanentes, cinq
système de référence terrestre (ITRS) base. Contrairement au projet ADOS,
stations DORIS, trois stations SLR et
qui a été adopté comme référentiel il a été noté une meilleure implication
une seule station VLBI).
géodésique mondial. Ce référentiel des États africains et des procédures
est défini et maintenu grâce à une Cette configuration ne permet pas ainsi standard pour l’installation des
combinaison rigoureuse des produits de garantir une disponibilité et une stations de référence GNSS clairement
dérivés des différentes techniques de qualité équivalente des produits de définies par l’IGS (Wonnacott, 2006).
la géodésie spatiale (GNSS, DORIS, l’IGS fournis à partir de l’ITRF compa- Les objectifs du projet ont été déclinés
SLR et VLBI) avec des sites dispo- rée aux autres continents. lors de la déclaration de Windhoek en
sant d’équipements de mesures 2012. Ils s’agissaient particulièrement
Ce constat montre à cet effet, l’impor-
sur chacune de ces techniques avec de (Wonnacott, 2012) :
tance pour l’Afrique, de prendre des
certains qui sont co-localisés. Ces - déterminer un réseau de référence
initiatives à l’image des autres conti-
sites répartis sur l’ensemble du globe tridimensionnel unifié pour l’Afrique
nents comme l’Europe afin de réussir
sont, pour la plupart, définis par des et rattaché à l’ITRF ;
à corriger ce déséquilibre et de s’ali-
stations GNSS permanentes. Cette - réaliser un référentiel vertical unifié
gner aux standards en vigueur dans
couverture globale, associée aux et soutenir les efforts d’établissement
les autres continents.
mesures continuelles et aux calculs d’un géoïde africain précis ;
et combinaisons rigoureux qui s’en Les premiers points géodésiques - mettre en place un réseau de stations
suivent, permettent de garantir la tridimensionnels mis en place sur le de référence GNSS permanentes
précision, l’homogénéité, la fiabilité continent et rattachés à l’ITRF furent permettant à tout utilisateur du conti-
et la robustesse du réseau avec diffé- ceux ayant permis le rattachement nent africain d’avoir accès à au moins
Contact
Diogoye DIOUF, Enseignant-chercheur,
Université Iba Der Thiam de Thiès (UIDT),
Sénégal
diogoye.diouf@univ-thies.sn
Remerciements
Nous tenons à remercier Bernard
Flacelière et Michel Kasser pour
les nombreuses suggestions, les
documents partagés avec nous et
surtout pour les échanges sur leurs
missions géodésiques faites en
Afrique.
Bibliographie
Altamimi Z., (2021). The International
Figure 10. Systèmes de rattachement des référentiels géodésiques en Afrique en 2020. Terrestrial reference Frame: an update.
IGN-IPGP, France, ICG-15, Sep 27 – Oct 1st,
permettra dès lors, avec un modèle D’abord par la création de points
2021.
de vitesse précis, de pouvoir ramener astrogéodésiques qui devaient, pour la
des solutions PPP au repère local préa- plupart, servir de base pour les travaux Adekoya O. (1992). Surveying and
lablement rattaché à l’ITRF avec une de cartographie en Afrique, ensuite mapping in Africa—Conventional Methods
époque donnée. Certains travaux topo- par la création de réseaux régionaux to Space techniques. United Nations
graphiques pourront devenir donc plus et à dimension continentale avec des Provided by the NASA Astrophysics Data
simples à réaliser avec la technique triangulations et cheminements géodé- System.
PPP ainsi que d’autres travaux d’ordre siques en plus de certains réseaux à Bamouni A. et Nagabila H. (2020).
géodésique (contrôle, maintenance et dimension locale. Ce qui caractérise Conférence-débat virtuelle sur la
densification de réseaux géodésiques). à cet effet l’hétérogénéité des référen- géodésie burkinabè. Revue XYZ • N° 166
tiels géodésiques en Afrique. – 1er trimestre 2021.
Le PPP pourrait également, de par sa
simplicité et ses performances, faci- Même si certains pays ont pu moder- Carrere J., Mestrallet C., Perrichet C. et
liter le rattachement des systèmes niser rapidement leurs référentiels Sallat R. (1987). L’œuvre de l’Institut
géodésiques traditionnels qui restent géodésiques en les alignant aux stan- Geographique National en Afrique au sud
toujours en vigueur dans certains dards internationaux, il reste encore du sahara et à Madagascar (1945-1985).
pays n’ayant pas encore de réfé- des pays pour lesquels les référentiels Bulletin d’information de l’IGN 90/2.
rentiel moderne (figure 10), mais devront être modernisés pour permettre Degbegnon L. (2012). Enjeux et
aussi des pays ayant des référentiels aux acteurs du positionnement de perspectives du réseau géodésique
géodésiques modernes rattachés à bénéficier pleinement des nouvelles béninois avec la mise en place des
l’ITRF, mais co-existant toujours avec technologies utilisées dans le position- stations permanentes, FIG Working Week,
quelques réseaux locaux. nement actuel, de faciliter l’exécution May 2012, Rome Italie.
des projets transfrontaliers et de réduire, Duquenne F. (2018). Les systèmes de
Il faut néanmoins noter que la qualité
voire éradiquer les nombreux problèmes référence Terrestre et leurs réalisations :
d’un tel rattachement dépendra des
dont la source pourrait être relative aux Cas des territoires français. Revue XYZ •
précisions des anciens réseaux, des
données de positionnement. La redé- N° 154 – 1er trimestre 2018
observations et du modèle de vitesse
finition et la relance du projet AFREF
utilisé. Duquenne F. et H. (2002). Cours de
devraient conduire à son aboutissement
géodésie, chapitre 5 : techniques
qui permettrait en même temps d’aligner
terrestres de la géodésie, es1, ESGT.
Conclusion tous les pays aux mêmes standards afin
de réduire (voire éliminer) les disparités E/eca/codist/1/6 (2009). Mise en place
Nous avons pu noter que les réali- notées dans ce sens et de permettre à du référentiel géodésique africain (afref)
sations géodésiques en Afrique ont l’Afrique de disposer d’un référentiel proposition de projet.
connu de nombreuses évolutions. géodésique précis, fiable, homogène et El Fettah N. (2003). Vers une redéfinition q