Vous êtes sur la page 1sur 10

GÉODÉSIE

Transformation des coordonnées


relevées sur la carte topographique
ancienne en coordonnées
géodésiques RGC11 au Cameroun
J. KAMGUIA - L. FOYANG - H.-L. KANDE - L.-E. TONGO - T. GATTACCECA - J.-M. TADJOU

Pour récupérer des données et des travaux sur un espace donné. Les premiers
MOTS-CLÉS documents cartographiques d’État
produits relativement aux systèmes de référence
Transformation de Major du Cameroun ont cependant
de coordonnées anciens, il faut procéder à une
coordonnées, Grille été produits en utilisant ces systèmes
transformation des coordonnées anciennes, pour de paramètres, locaux comme infrastructure de base.
les rendre compatibles avec celles qu’on mesure Interpolation, GNSS, Ces cartes anciennes existent encore
dans les référentiels géodésiques modernes. Système de référence aujourd’hui, et certaines sont utilisées
Cette transformation de coordonnées a été réalisée géodésique, Cameroun. comme documents de référence pour
au Cameroun, à partir des mesures GNSS effectuées sur plusieurs travaux, notamment l’attribu-
tion des titres d’exploitation minière et
une centaine de bornes et repères astronomiques. Ceux-ci ont été mis en place
des permis d’exploitation forestière, la
il y a plus de 50 ans, et sont irrégulièrement répartis sur les 44 feuilles production des données de base pour les
de la carte topographique de base du Cameroun à l’échelle 1/200 000 (couvrant systèmes d’information géographiques
475 000 km2). Le jeu de paramètres calculés en ces points a permis d’élaborer une (SIG), etc. Cependant, les données
grille de transformation à trois paramètres (trois translations) par interpolation, désormais collectées grâce aux GNSS et
et de réaliser un logiciel de transformation des coordonnées relevées sur la reportées sur les cartes de base ne sont
pas superposables sur lesdites cartes.
cartographie susmentionnée en coordonnées compatibles avec l’ITRF sur le
Cameroun. L’évaluation de la précision de la transformation montre que les Pour résoudre ce problème de super-
incertitudes absolues attendues (~24 m) sur les données transformées sont position, l’idéal aurait été de produire
une nouvelle cartographie de base,
proches de la valeur de l’erreur graphique commise sur les cartes topographiques
compatible avec les données produites
à l’échelle 1/200 000 (1/10e de millimètre sur la carte, correspondant à 20 m à partir des technologies actuelles.
sur le terrain), malgré la faible précision des coordonnées anciennes. L’infrastructure de base serait alors

L
un réseau géodésique moderne, ou
a notion de coordonnées d’un point guerre mondiale) a une structure maté-
un réseau de stations GNSS perma-
sur la Terre ou dans son proche rialisée sur le terrain par des bornes
nentes, rattaché au réseau mondial
environnement est à peu près astronomiques (Figure 1) et des points
des stations du repère international de
similaire à ce que sont les empreintes géodésiques. Ils ont des coordonnées
référence terrestre (ITRF), réalisation
digitales d’un être humain. Cependant, déterminées par rapport à l’ellipsoïde de q
contrairement aux empreintes digitales, Clarke 1880 RGS [12], dans un système
la définition des coordonnées est liée géodésique local ancien (dénommé
à un système de référence dans lequel ici RLC38, pour Référentiel Local du
chaque point a des coordonnées qui Cameroun, 1938).
lui sont propres. Tous les pays ont mis Depuis l’avènement des nouvelles
en place, au cours de leur histoire, un technologies de positionnement par
ou plusieurs systèmes de référence [1] différents systèmes globaux de naviga-
pour leurs travaux de cartographie, de tion par satellites (GNSS) dont le Global
topographie, d’ingénierie, de recherche, Positioning System (GPS) fait partie,
etc. La réalisation de ces systèmes l’on peut désormais se positionner sur Figure 1. Borne
de référence était jadis faite par des la Terre à partir des satellites artificiels. ancienne
mesures d’angles et de distances. Au Les systèmes de référence ainsi réali- (1951) dans
Cameroun, ce système ancien, de la sés sont mondiaux, contrairement aux la localité de
période coloniale (après la première systèmes anciens, qui étaient localisés Nyandida.

Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016 39


GÉODÉSIE

du système international de référence siques GNSS. Les premières sont lues • L’hétérogénéité du réseau constitué
q terrestre (ITRS) [6]. Le Cameroun s’est sur les fiches signalétiques des points à la fois de points astronomiques et
ainsi doté d’un réseau géodésique anciens. Les secondes sont issues des géodésiques ;
moderne (RGC11), matérialisé au sol, observations GNSS et de calculs en • La méconnaissance de la cote du
avec 25 points de premier ordre et post-traitement. Au Cameroun, ces géoïde relativement à l’ellipsoïde de
510 points de deuxième ordre régu- travaux ont conduit à l’élaboration Clarke 1880 RGS, liée à l’inaccessibilité
lièrement répartis sur l’ensemble d’une grille de paramètres de trans- de la hauteur ellipsoïdale.
du territoire, rattachés au réseau de formation et la réalisation d’un logiciel
C’est un système de type classique,
stations GNSS permanentes de l’In- de transformation des coordonnées.
alors que les systèmes de référence
ternational GNSS Service (IGS). Le
nationaux, continentaux et mondiaux
RGC11 est ainsi devenu une réalisa-
Problématique sont désormais réalisés avec des
tion de l’ITRS via l’ITRF2008 à l’époque
techniques spatiales, et les coordon-
2011.5 [4]. de la transformation des
nées obtenues après le traitement et
L’autre option était de procéder à une
coordonnées au Cameroun l’ajustement des observations sont
transformation des coordonnées des n Description du référentiel RLC38 exprimées dans un système de réfé-
points ayant servi d’ossature à cette Plusieurs réalisations de géodésie rence mondial géocentrique [1].
cartographie ancienne en coordon- terrestre de l’IGN/France cohabitent
nées compatibles avec l’ensemble des sur le Cameroun et ses environs. La n Transformation des coordonnées
systèmes GNSS. En effet, plusieurs cohérence interne desdites réalisations au Cameroun
travaux sont encore effectués de nos est évaluée à quelques décimètres de Un système de référence de coordon-
jours en relevant les coordonnées des précision [5]. Parmi elles, il y a le cane- nées uniforme et fiable est fondamental
points sur ces cartes, alors que l’im- vas astronomique qui a servi d’appui pour tout projet, application, service
plantation de ces mêmes points sur à la majeure partie de la cartographie ou produit de développement qui
le terrain se fait en utilisant les GNSS. de base du pays au 1/200 000 [5]. demande des données géoréférencées.
Sans une transformation préalable de Les coordonnées astronomiques des Plusieurs systèmes ont été réalisés sur
leurs coordonnées, il se produit un bornes ont été transformées ensuite le Cameroun [5]. La carte topogra-
décalage entre le point implanté sur le en coordonnées géodésiques, dans phique de base du pays qui sert de
terrain et le point théorique, parfois de le système de référence local ancien, support et référence à la mise en œuvre
plusieurs centaines de mètres. le RLC38. Les coordonnées géogra- des grands projets, a été réalisée à
phiques des points dudit canevas sont l’échelle 1/200 000, sur la base des coor-
La production d’une nouvelle carte de
connues au dixième de seconde près, données astronomiques transformées
base, à une échelle convenable, est très
soit environ 3 m. Les fiches signalé- sur l’ellipsoïde de Clarke 1880 RGS,
onéreuse, et le Cameroun ne dispose
tiques de certaines de ces bornes sans tenir compte de la déviation de la
pas encore des moyens de le faire. La
portent l’indication d’une altitude du verticale. Les paramètres principaux de
deuxième option a ainsi été adoptée,
réseau de nivellement IGN. Ce réseau cet ellipsoïde sont connus [2].
et le choix a été fait de transformer les
de nivellement au Cameroun prend ses • Demi-grand axe a = 6 378 249,145 m ;
coordonnées anciennes en coordon-
origines sur le marégraphe du port de • Demi-petit axe b = 6 356 514,870 m ;
nées géodésiques RGC11.
Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. • Aplatissement 1/f = 293,465 000.
Le passage des coordonnées
astronomiques d’un point à ses coor- Le RLC38 connaît de nombreux 44 feuilles de cette carte de base,
données géodésiques WGS84/ITRS problèmes liés aux techniques utili- de dimensions normalisées 1° x 1°,
(dont le RGC11 peut être considéré sées lors de sa réalisation. On peut citer couvrent tout le Cameroun. Ces feuilles
comme la réalisation la plus précise notamment : n’existent plus que sur support papier.
au Cameroun), peut être réalisé en • La distribution irrégulière des bornes L’avènement de la géomatique impose
utilisant la déviation de la verticale astronomiques sur le territoire natio- de nos jours de disposer des fonds
[7]. Mais, cette déviation doit être nal ; de cartes numériques, pour réaliser le
connue en tous les points du territoire • L’utilisation de plusieurs types de maté- traitement électronique de l’informa-
concerné, ce qui est pratiquement rialisation des points sur le terrain ; tion géographique dans des logiciels
impossible. Des modèles mondiaux • Le mauvais choix des emplacements de SIG ou de CAO. Il faut alors scan-
de déviation de la verticale ont été de certaines bornes, qui a conduit à ner et géoréférencer cette carte de
élaborés [8] sur grille régulière, dans leur destruction ; base, avant d’y collecter des données
laquelle on peut interpoler cette gran- • La mauvaise définition de son origine, par vectorisation, ou avant d’y repor-
deur, mais avec une précision faible. de son azimut de référence, de son ter ou superposer d’autres données
Pour améliorer celle-ci, l’on pourrait orientation dans l’espace, de la existantes. Ce géoréférencement, pour
utiliser des paramètres de transforma- déviation de la verticale utilisée pour être précis, doit être réalisé avec les
tion déterminés à partir de deux jeux convertir les observations astrono- caractéristiques du système RLC38.
de coordonnées, dont les coordonnées miques, et de la séparation géoïdale Malheureusement, de nos jours, on
anciennes, et les coordonnées géodé- à l’origine ; collecte les données sur le terrain par

40 Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016


Tableau 1. Paramètres des ellipsoïdes WGS84 et GRS80. Transformation des
Paramètres WGS84 GRS80 coordonnées anciennes
Demi-grand axe (m) 6378137,0000 6378137,0000 n Données de base
de la transformation
Demi-petit axe (m) 6356752,3142 6356752,3141 des coordonnées au Cameroun
Aplatissement 1/298,257223563 1/298,257222101 Comme indiqué précédemment, les
principales données de base de la
transformation des coordonnées au
mesures au GPS, basées sur le système les cartes anciennes numériques. De
Cameroun englobent :
WGS84. Son ellipsoïde WGS84 est assi- même, pour mettre à jour ces cartes,
• Les coordonnées des bornes astrono-
milable à celui du système GRS80 à la les données actualisées sont collectées
miques dans le référentiel RLC38 ;
base du RGC11 (Tableau 1). dans le système RGC11. On devrait
• Les coordonnées desdites bornes
dans un premier temps les géoréfé-
L’écart entre les coordonnées d’un anciennes, mesurées au GPS, en les
rencer dans ce système, pour que les
point relevées sur la carte de base et rattachant au réseau géodésique du
données de mise à jour ne soient pas
celles mesurées sur le terrain dans Cameroun (RGC) ;
décalées. Ce géoréférencement néces-
des référentiels modernes peut avoir • Les coordonnées des points du RGC.
site de transformer les coordonnées
deux origines : le décalage entre les
anciennes en coordonnées RGC11 Les coordonnées RLC38 sont extraites
systèmes géodésiques et l’erreur due à
(ellipsoïde GRS80) d’un certain nombre des fiches signalétiques des bornes
l’hétérogénéité de la structure de base
de points d’appui. Dans les deux cas et repères anciens, élaborées par des
qui a servi d’appui à cette carte. Cet
cités ci-dessus, il est indiqué de réaliser Ingénieurs de l’Institut Géographique
écart est observé lors de la production
une transformation des coordonnées, National (IGN) et du Directorate of
des titres de concession aux exploi-
dans un cas de l’ancien système vers Overseas Surveys (DOS) au cours de la
tants miniers au Cameroun, ou encore
le nouveau, dans un autre en sens période coloniale. Sur ces fiches (Figure
lors de la mise en œuvre de bien
inverse. On pourrait citer plusieurs 2), les coordonnées planes (E, N, H) sont
d’autres travaux. Le décalage observé
autres exemples similaires. Pour réali- exprimées en mètre, les coordonnées
est à l’origine de chevauchements sur
ser cette transformation, il faut disposer géographiques (λ, ϕ) en degré minute
le terrain des titres de concessions
– idéalement pour chacune des bornes seconde, à un dixième de seconde près
minières produits, source potentielle
qui ont servi à produire l’ancienne carte (soit environ 3 mètres). Ces dernières
de conflits entre les exploitants.
de base du Cameroun – de deux jeux sont d’abord converties ici en coordon-
L’écart observé varie d’une feuille à de coordonnées : leurs coordonnées nées cartésiennes (X, Y, Z) en utilisant
l’autre. C’est la preuve de l’hétérogé- anciennes, et leurs coordonnées calcu- les relations exactes ci-dessous, q
néité de la structure de base (points lées dans le système RGC11 à partir des
astronomiques isolés) qui a servi de mesures GNSS. (1)
support à cette cartographie ancienne.
Bien que la précision sémantique de ce
document soit très bonne, sa qualité
géométrique n’est pas à la hauteur
de ce à quoi on pourrait s’attendre
aujourd’hui, comme le soulignait M. Le
Floch, Directeur du CGN (ancien INC)
dans l’un de ses rapports sur la carto-
graphie topographique au Cameroun
en 1976 : “ce système cartographique
rapidement mis en place pour répondre
aux besoins de l’époque est non seule-
ment obsolète, mais aussi imprécis”.
C’est seulement en considérant la tech-
nologie employée à cette époque que
cette précision peut être considérée
comme satisfaisante.

Ainsi, lorsqu’on mesure les coordon-


nées des bornes qui délimitent le
périmètre des titres de concession
minière sur le terrain, il conviendrait
de les transformer en coordonnées Figure 2. Fiche signalétique d’une borne astronomique établie en 1955 (Djaposten-Ton-
RLC38, avant de reporter ces points sur kla, Est-Cameroun).

Page différente de votre pdf de correction


Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016 41
GÉODÉSIE

où d’un
 même système sont mathématique-
q •λ  est la longitude du point ancien par ment exactes. Elles sont réalisées dans ce
rapport au méridien d’origine, travail en utilisant, outre la relation (1), les
• ϕ la latitude par rapport à l’équateur, formules de conversion proposées par
• h la hauteur au-dessus de l’ellipsoïde, l’IGN [11], et reprises ci-dessous :
• a le demi-grand axe de l’ellipsoïde,
• e la première excentricité de l’ellip- • Conversion des coordonnées carté-
soïde, siennes (X,Y,Z) en coordonnées
• ν la grande normale géographiques (λ, j, h)

Dans ce travail, les valeurs des hauteurs - Pour calculer la longitude λ, on a :


h utilisées sont soit assimilées aux
altitudes H relevées sur les fiches signa- (3)
létiques (quand elles sont indiquées),
soit directement lues sur les cartes - La latitude j et la hauteur ellipsoïdale h
topographiques de base à 1/200 000. En sont les limites respectives des suites
assimilant la hauteur sur l’ellipsoïde à l’al- convergentes (jn) n∈ et (hn)n∈ défi-
titude, on commet une erreur moyenne nies par :
qu’on peut estimer à 18 m. Celle-ci est
la somme quadratique de l’erreur sur la Figure 3. Extrait de la fiche signalétique
lecture de H sur la carte (évaluée à 10 m) d’une borne du RGC établi en 2011 (4)
et de la cote du géoïde sur le Cameroun, (Babadjou, Ouest-Cameroun).
dont la moyenne est estimée à 15 m [9].
à trois points que le point ancien forme
L’erreur totale commise sur h se propage avec
avec 2 points du RGC est ajusté, et les
sur les valeurs des coordonnées (X, Y, Z), d’où
coordonnées (cartésiennes, géogra-
ainsi que les paramètres de transforma-
phiques et planes UTM dans le fuseau
tion. Pour l’évaluer, il faudrait dériver les
32 ou 33 Nord) déterminées. Le logiciel (5)
relations (1) par rapport à h. L’on aurait
Leica Geo Office a été utilisé dans les
alors :
différents calculs.
Les coordonnées géodésiques des
(2) • Conversion des coordonnées
points du RGC sont relevées sur leurs
géographiques (l, j, ℎ) en
fiches signalétiques (Figure 3), élabo-
coordonnées planes UTM (E, N, H)
Sur le Cameroun, les valeurs de ϕ sont rées au cours de la mise en place dudit
On se sert ici des notations suivantes
comprises entre 1° et 14° et celles de λ réseau en 2011 [4]. Ce réseau moderne
entre 8° et 17°. La moyenne des erreurs est composé d’environ 535 monu-
sur les coordonnées (X, Y, Z), calculée ments, dont 25 points de référence et
à partir des équations (2), est respec- 510 points de base, tous régulièrement
tivement 18 m, 5 m et 5 m. L’erreur répartis sur le territoire camerounais.
moyenne totale correspondante est
n Méthodologie de la
donc de l’ordre de 19 m en distance. - Pour l’abscisse (E), on se sert de la
transformation des coordonnées
Elle est proche de la valeur de l’erreur relation :
au Cameroun
graphique sur les cartes au 1/200 000,
Calcul des paramètres (6)
estimée ici à 1/10e de millimètre, et
de transformation
correspondant à 20 m sur le terrain.
Il existe plusieurs méthodes de trans- - Pour l’ordonnée (N), on a :
Ainsi, en assimilant la hauteur ellip-
formation de coordonnées entre les
soïdale à l’altitude dans le RLC38, les
deux systèmes géodésiques cités plus
coordonnées converties (X, Y, Z) des (7)
haut. Le choix d’une méthode dépend
bornes anciennes ne sont pas dégra-
essentiellement [3] :
dées de façon significative. Ici, b (longueur d’arc de méridien)
• De la précision relative des deux réali-
Quant aux coordonnées géodé- dépend de j, et est donné par la relation :
sations ;
siques dans le RGC11 desdites bornes
• De la présence des distorsions dans
anciennes, elles sont obtenues par
l’un ou l’autre système géodésique ;
mesures GNSS, en rattachant ces
• Du type de transformation souhaitée ;
points anciens au RGC. Chaque point
• Du type de coordonnées utilisé ;
est déterminé en GNSS par mesure
• De la précision recherchée.
simultanée des deux lignes de base le
reliant à deux points du RGC les plus Les conversions entre coordonnées
proches. Lors des calculs, le petit réseau cartésiennes, géographiques et planes

Page différente de votre pdf de correction


42 Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016
• Conversion des coordonnées planes ment peut demander de disposer d’un Transformation à 7 paramètres
UTM en coordonnées géographiques modèle de géoïde de la zone d’intérêt.
Translations et Rotations
On utilise les notations précédentes et : • Transformation des coordonnées facteur d’échelle
Les transformations entre systèmes Tx (m) 747 θx (‘’) 23,961
géodésiques utilisent des paramètres
Ty (m) 290 θy (‘’) 03,113
estimés. La difficulté réside donc dans
l’estimation de ces paramètres avec Tz (m) 170 θz (‘’) -03,617
la meilleure précision possible. Une S (mm/km) -143
méthode consiste à passer des coor- ΔTx (m) 220 Δθx (‘’) 7,147
Ainsi, pour calculer la longitude, on a : données cartésiennes aux coordonnées
ΔTy (m) 450 Δθy (‘’) 8,373
cartésiennes [10]. C’est la transforma-
(8) tion mathématiquement la plus simple ΔTz (m) 226 Δθz (‘’) 14,690
et pour laquelle les paramètres sont ΔS (mm/km) 32
les plus faciles à interpréter. Elle utilise
- Pour la latitude, on a procède comme Transformation à 3 paramètres
en général sept paramètres, dont trois
suit. Translations
translations (Tx, Ty, Tz), trois rotations
(qx, qy, qz) et un facteur d’échelle (S). Tx (m) -102

La transformation à trois paramètres Ty (m) -102


de translation a été retenue pour le Tz (m) 148
Cameroun. En effet ce type de trans- ΔTx (m) 11
formation est utilisé quand la zone
ΔTy (m) 11
de travail est réduite, et quand on ne
puis on calcule j à partir de L par itéra- dispose pas suffisamment de points ΔTz (m) 11
tion : connus dans les deux systèmes. Les Tableau 2. Estimation des premiers
relations de Molodensky simplifiées paramètres et leurs écarts-types (dans le
ont ensuite été utilisées pour calculer sens RLC38 vers RGC11).
(9)
les paramètres suivant les coordonnées
de coordonnées, qui représente le déca-
géographiques. Afin de minimiser les
lage en X, Y et Z, (l et j) entre les deux
imprécisions, on ne s’est pas contenté
On fait des itérations, jusqu’à ce que systèmes. Le schéma de cette transfor-
d’un seul jeu. Une grille de paramètres
|ji - ji-1 | < e et alors = ji, avec e ≈ 10-10 rad mation est celui de la figure 4 ci-dessous.
a été utilisée. En utilisant cette grille, on
Les grandeurs introduites dans les rela- 104 points anciens sur deux cent
réduit la zone d’influence desdits para-
tions 3 - 9 sont les mêmes que celles cinquante visités ont été identifiés sur
mètres mesurés. Le nombre de points
de la relation (1). La grandeur e’ est le terrain et rattachés au RGC sur tout
dont les coordonnées sont connues
la seconde excentricité de l’ellipsoïde le Cameroun. La durée T d’observa-
dans les deux systèmes dans une grille
considéré. En outre, k0 = 0,9996 est le tion a été déterminée en fonction des
est ici faible, voire nul, et ne permet
facteur d’échelle ; Xc = 500 000 m est longueurs des lignes de base, en utili-
pas l’application de la transformation à
l’abscisse du méridien central du fuseau sant la relation :
7 paramètres, du fait du faible degré de
UTM considéré ; Yc est l’ordonnée à
liberté de leur détermination. T = 15 min + 2 min. L +1 min. (Dh)/100
l’origine et vaut 0, car le Cameroun se
(10)
trouve au nord de l’équateur. Enfin, Dans cette transformation, il s’agit de la
où L est la longueur de la ligne de base
la conversion de H en h et inverse- construction d’une surface de correction
en km et Δℎ la différence d’altitude en
mètres.
3 points sur les 104 n’ont pas été
pris en compte dans les calculs, car
considérés comme hors tolérance.
Deux jeux de paramètres globaux
(3 paramètres et 7 paramètres) ont
d’abord été déterminés. L’estimation
des paramètres et leurs écarts-types
(marqué du symbole Δ) est indiquée
dans le tableau 2 ci-dessus. L’examen
de ces paramètres a montré une
grande variabilité spatiale. D’autre
part, les écarts-types énormes obte-
nus en appliquant la transformation à
Figure 4. Schéma de la transformation de coordonnées appliquée 7 paramètres montrent que les valeurs
q
Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016 43
GÉODÉSIE

de Ty, Tz, qy et qz n’ont aucune réalité solution a été effectué à partir d’ana- Tableau
 4. Extrait de la grille de
q géodésique. Les résidus calculés sont lyses statistiques. Ces méthodes sont : transformation à 3 paramètres (dans
également apparus très élevés (de la moyenne pondérée par l’inverse du le sens système RLC38 vers RGC11) en
plusieurs dizaines à plusieurs centaines carré de la distance et le krigeage. coordonnées tridimensionnelles.
de mètres), ce qui confirme l’impossi- Les relations de Molodensky simplifiées Lat Lon
bilité de se contenter d’un seul jeu de ci-dessous ont été utilisées pour passer T (m) Ty (m) Tz (m)
(degré) (degré) x
paramètres globaux pour le pays. des paramètres de transformation en 9,9 13,2 -76 -183 89
coordonnées tridimensionnelles (Tx, 9,9 13,3 -76 -183 93
b) Construction de la grille
Ty, Tz) aux paramètres en coordonnées
de paramètres 9,9 13,4 -76 -185 95
géographiques (Dl, Dj).
La transformation des coordonnées 9,9 13,5 -76 -189 97
entre le Système 1 et le Système 2 (12) 9,9 13,6 -75 -192 99
et inversement est faite à travers les 9,9 13,7 -74 -195 96
coordonnées cartésiennes (Figure 4),
(13) 9,9 13,8 -73 -198 95
et suivant la relation (pour 3 para-
9,9 13,9 -72 -203 94
mètres) :
Les différentes constantes sont les 9,9 14 -70 -207 91
mêmes que dans les relations précé- 9,9 14,1 -67 -215 85
(11)
dentes, et r la courbure de l’arc calculé 9,9 14,2 -65 -220 82
donnée par :
où (X2, Y2, Z2) sont les coordonnées 9,9 14,3 -63 -226 79
cartésiennes d’un point dans l’ancien (14) 9,9 14,4 -60 -234 75
système 2, (X1, Y1, Z1) ses coordon- 9,9 14,5 -58 -238 73
nées dans le nouveau système 1, et Le tableau 3 ci-dessous présente 9,9 14,6 -57 -241 72
(Tx, Ty, Tz) le triplet de paramètres de les différents paramètres mesurés 9,9 14,7 -55 -248 71
transformation, c’est-à-dire les 3 trans- et calculés aux points anciens, en
9,9 14,8 -55 -248 71
lations déterminées dans la grille, en ce coordonnées tridimensionnelles (Tx, Ty,
9,9 14,9 -55 -246 70
même point. L’élaboration de la grille Tz) et en coordonnées géographiques
est faite à partir des paramètres (Tx, (Dl, Dj) (converties en mètres). Les 9,9 15 -55 -249 72
Ty, Tz) déterminés aux différents points extraits des grilles obtenues (en 9,9 15,1 -56 -249 72
anciens et par interpolation, avec un coordonnées tridimensionnelles,
pas de 0,1°. Deux méthodes d’interpo- Tableau 4 et en coordonnées moyenne pondérée sont présentés
lation ont été testées, et le choix de la géographiques, Tableau  5) avec la ci-dessous, sans en-tête. Les
paramètres sont calculés dans le sens
Tableau 3. Analyse statistique des 2 grilles de paramètres calculés et des paramètres Ancien système RLC38 vers RGC11.
mesurés (dans le sens Ancien système RLC38 vers RGC11).
c) Calcul des paramètres en un point
Krigeage inconnu
Paramètre Max. Min. Moy. Écart-type Avant de réaliser la transformation
Tx (m) 80,75 -266,07 -93,84 31,00 des coordonnées d’un point de l’uti-
lisateur, il faut d’abord calculer les
Ty (m) 509,34 -650,11 -115,92 82,00
paramètres de transformation. Ce
Tz (m) 675,06 -446,57 111,50 93,41 calcul, pour un point M (λ, ϕ) inconnu,
Dj (m) 548,04 -649,67 -92,72 83,58 se fait par interpolation dans la grille.
Dλ (m) 623,34 -507,01 36,90 112,96 La méthode d’interpolation bilinéaire a
Moyenne pondérée été adoptée cette fois, dans une maille
élémentaire (Figure 5). Les paramètres
Paramètre Max. Min. Moy. Écart-type
(Tx, Ty, Tz) calculés au point M sont :
Tx (m) 76,17 -269,66 -96,58 18,81
Ty (m) 507,55 -675,62 -108,22 65,35
Tz (m) 706,54 -459,08 139,44 52,80 (15)
Dj (m) 656,20 -497,76 -84,62 67,46
Dλ (m) 542,51 -473,98 64,14 79,26
Paramètres mesurés (aux points anciens) Chaque point M inconnu se situe donc
Paramètre Max. Min. Moy. Écart-type forcément dans une grille carrée, limi-
Tx (m) 94,28 −279,41 −100,14 51,31 tée par quatre nœuds, ici numérotés de
Ty (m) 541,26 −691,21 −99,59 175,17 1 à 4, tels que :
• Nœud 1 de coordonnées (λ1, ϕ1),
Tz (m) 745,79 −473,98 146,92 164,67
• Nœud 2 de coordonnées (λ2, ϕ2),

44 Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016


Tableau 5. Extrait de la grille de transformation (dans le sens système RLC38 vers RGC11) logiciel dénommé “TRANSCO” est
en coordonnées géographiques (ramenées en mètre). la propriété du Ministère en charge
des mines du Cameroun, et n’est pas
Lat Lon Dj Dλ Écart angulaire en mètres encore disponible sur internet.
(degré) (degré) (en secondes) (en secondes) En lat En long
d) Détermination de la précision de la
9,9 13,2 -4,75043 -0,05492 -145 -2 transformation des coordonnées
9,9 13,3 -4,81034 -0,02345 -147 -1 Pour déterminer la précision des coor-
9,9 13,4 -4,88792 0,01463 -149 0 données transformées au Cameroun,
les écarts entre les paramètres de
9,9 13,5 -4,98164 0,05560 -152 2
transformation calculés et mesurés
9,9 13,6 -5,08489 0,09297 -155 3 (dTx, dTy, dTz) et (dDl, dDj) aux diffé-
9,9 13,7 -5,19032 0,11576 -158 4 rents points anciens, ont été utilisés,
9,9 13,8 -5,29526 0,11255 -161 3 dans une analyse statistique simple.
9,9 13,9 -5,40222 0,07972 -165 2 Les données calculées sont extraites
des deux grilles citées précédem-
9,9 14 -5,51428 0,02491 -168 1
ment, comme ci-dessus, en utilisant
9,9 14,1 -5,63155 -0,03903 -172 -1 des mailles élémentaires d’interpola-
9,9 14,2 -5,75042 -0,10113 -175 -3 tion dans lesquels les points anciens
9,9 14,3 -5,86434 -0,15479 -179 -5 se situent. Le tableau 6 qui suit montre
9,9 14,4 -5,96397 -0,19683 -182 -6 l’analyse statistique des écarts entre
les paramètres mesurés sur le terrain
9,9 14,5 -6,03869 -0,22617 -184 -7
aux points anciens visités, et les
9,9 14,6 -6,07890 -0,24284 -185 -8 paramètres aux mêmes points, mais
9,9 14,7 -6,07904 -0,24788 -185 -8 calculés successivement dans les deux
9,9 14,8 -6,03946 -0,24291 -184 -8 grilles issues l’une de l’interpolation
par la moyenne pondérée, et l’autre du
9,9 14,9 -5,96607 -0,23008 -182 -7
krigeage. Ces écarts sont exprimés en
9,9 15 -5,86833 -0,21173 -179 -7
coordonnées tridimensionnelles, puis
9,9 15,1 -5,75626 -0,18998 -175 -6 en coordonnées géographiques (en
secondes, ramenées en mètres).
• Nœud 3 de coordonnées (λ3, ϕ3), RGC11, il faut tout d’abord appliquer
En comparant les résultats des
• Nœud 4 de coordonnées (λ4, ϕ4), un jeu de paramètres approchés (Tx0,
deux méthodes dans ce tableau, la
Les paramètres de transformation dans Ty0, Tz0) pour pouvoir ensuite interpo-
moyenne pondérée par l’inverse
la grille sont aux quatre nœuds numé- ler à l’endroit correct dans la grille. En
du carré de la distance présente un
rotés 1, 2, 3 et 4, et sont respectivement général on utilise la valeur moyenne de
écart-type (Écart-type) de différence
(Tx1, Ty1, Tz1), (Tx2, Ty2, Tz2), (Tx3, Ty3, translation calculée sur tous les points
relativement plus grande que celui
Tz3) et (Tx4, Ty4, Tz4). de mesures disponibles.
du Krigeage. La meilleure méthode
L’interpolation est directe lorsqu’on La grille dont l’extrait est présenté d’interpolation semble donc être le
veut transformer de RGC11 vers le ci-dessus a été introduite dans un krigeage. Le type de krigeage à appli-
système RLC38. Mais pour une trans- logiciel de transformation des coor- quer est généralement déterminé par
formation dans le sens RLC38 vers données au Cameroun (Figure 6). Ce le type de variable à estimer. Tous les
q

Figure 6. Interface du logiciel de transformation


Figure 5. Maille élémentaire d’interpolation (3 paramètres). des coordonnées réalisé au Cameroun.

Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016 45


GÉODÉSIE

Tableau 6. Évaluation de la précision de la transformation (dans le sens système RLC38 vers Par
 contre, le semi variogramme
q RGC11). de l’écart en longitude montre un
effet anisotrope de facteur 1,25 dans
Krigeage
une direction de 104,06°. Son seuil
Écarts Max. Min. Moy. Écart-type est aussi atteint pour une distance
δTx (m) 166,63 −128,53 1,38 39,29 angulaire de 3,3°, correspondant la
δTy (m) 537,51 −633,98 −7,75 153,13 valeur 6,7.10-3 (Figure 8). Le modèle
δTz (m) 565,32 −639,10 −6,96 146,57 d’interpolation des écarts en lati-
tude a pour droite de régression des
δDj (m) 43,79 −46,19 −0,13 13,66
moindres carrés : f(x) = 1,0002758225
δDl (m) 74,33 −65,24 −0,68 19,22 x + 0,029181. Son facteur de variance
Moyenne pondérée unitaire est de 2,34 (Figure 9). Celui
Écarts Max. Min. Moy. Écart-type des écarts de longitude présente
une droite de régression d’équation
δTx (m) 35,01 −11,23 0,14 4,95
f(x) = 1,000020788x - 0,000244 et une
δTy (m) 39,38 −184,09 −0,50 22,48
variance unitaire de 1,17 (Figure 10).
δTz (m) 47,98 −21,76 0,83 8,67 La variance unitaire est un facteur de
δDj (m) 79,86 −142,33 0,12 23,30 comparaison de la qualité du modèle :
δDl (m) 37,40 −37,78 −0,02 13,05 plus celle-ci se rapproche de zéro, plus
l’interpolation est meilleure. On peut
paramètres à estimer dans le projet tous montrent une bonne autocor- ainsi observer que le modèle d’inter-
sont des fonctions de positions (lati- rélation spatiale de la grille et ne polation des écarts en longitude créé
tudes et longitudes), de plus, leurs présentent pas de pépite à l’origine, est plus performant que celui des
répartitions spatiales sont les incon- ce qui exclue une source d’erreur de écarts en latitude (0 < 1,17< 2,34).
nues du problème, aucune estimation mesure. L’interpolation des écarts
Les figures 11, 12, 13 et 14 présentent
n’est supposée connue d’avance. en latitude montre un semi vario-
les cartes desdits écarts, pour chacune
Dans ces conditions, nous avons gramme avec un effet anisotrope de
des deux méthodes d’interpolation, en
utilisé le krigeage universel. Le semi facteur 1,618 et de direction 155,7°.
longitude et en latitude.
variogramme de type exponentiel a Son seuil est atteint pour une distance
été choisi pour toutes les variables angulaire de 2,2°, correspondant à A l’analyse des résultats issus du
interpolées. De manière générale, une valeur de 8,34.10 -4 (Figure 7). krigeage, on peut conclure que

Figure 7. Semi variogramme des écarts en latitude. Figure 8. Semi variogramme des écarts en longitude.

Figure 9. Paramètre du modèle des écarts en latitude. Figure 10. Paramètre du modèle des écarts en longitude.

46 Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016


Figure 11. Écart entre les longitudes Figure 12. Écart entre les longitudes Figure 13. Écart entre les latitudes
mesurées et calculées dans la grille mesurées et calculées dans la grille mesurées et calculées dans la grille
obtenue par la moyenne pondérée. obtenue par le krigeage. obtenue par la moyenne pondérée.

lorsqu’on fait la transformation des


coordonnées au Cameroun, les incer-
titudes absolues attendues sur les
données transformées sont sensi-
blement égales à 19 m en longitude
et 14  m en latitude. A l’échelle de
la carte topographique de base du
Cameroun, la transformation est
supposée produire de bons résultats.
En effet, l’erreur quadratique moyenne
commise (~24  m) est proche de la
valeur de l’erreur graphique commise
sur les cartes topographiques à
l’échelle 1/200 000 (1/10e de millimètre
sur la carte, correspondant à 20 m sur
le terrain), malgré la faible précision
des coordonnées anciennes.

Conclusion et perspectives
Les travaux relatifs à la transformation
des coordonnées ne sont ni parfaits,
ni complets. Des efforts considé-
rables ont été déployés par l’INC sur le
terrain, afin de mesurer le plus grand
nombre de points anciens possibles
sur tout le territoire, parfois au prix de
grands efforts humains et logistiques.
Mais malgré cela, la précision de la
transformation des coordonnées est
peu précise, surtout dans les zones à
faible densité de points connus dans
Figure 14. Écart entre les latitudes mesurées et calculées dans la grille obtenue les deux systèmes, ou le long des
par le krigeage. frontières. L’activité humaine n’est
q
Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016 47
GÉODÉSIE

pas trop poussée dans certains pays Thierry GATTACCECA Kande,


 H.L., 2007. The local geoid model
q en développement, dont le Cameroun. Institut National de l’Information of Cameroon, CGM05. Nordic Journal of
Il pourrait donc arriver qu’on puisse Géographique et Forestière (IGN) – France. Surveying and Real Estate Research 4 (2),
identifier des détails cartographiés 7-23.
au cours de la période coloniale, qui Contacts [10] Spath, H., 2004. A Numerical Method
restent encore inchangés sur le terrain, for Determining the Spatial HELMERT
Joseph KAMGUIA
tels que les carrefours, les intersections Transformation in the Case of Different
Coordonnateur des Travaux
de pistes, les grands coudes de cours Scale Factors. Fachbeitrage, pp. 55-57.
Cartographiques - Institut National de
d’eau, etc. En déterminant les coor- [11] Botton, S., 2003. Géométrie
Cartographie - Cameroun
données au dixième de millimètre différentielle, ellipsoïde, représentations
kjerryfr@yahoo.fr
près de ces détails sur les cartes, puis planes. ENSG / DPTS.
en mesurant leurs positions dans le Thierry GATTACCECA
Service de Géodésie et Nivellement - [12] Clifford, J. and Mugnier, C. P., 2007.
nouveau système, l’on pourrait avoir Grids and datums, Republic of Cameroon.
plusieurs jeux de coordonnées supplé- Institut National de l’Information
Géographique et Forestière (IGN) – France Photogrammetric Engineering and remote
mentaires, pour ainsi densifier les sensing, pp. 493-495.
données précédentes, afin d’augmen- thierry.gattacceca@ign.fr
ter la précision de la transformation.
De plus, on disposerait de suffisam- Bibliographie
ment de points pour faire un réel test [1] Medjahed, S., A. et Zeggai, A., 2011. ABSTRACT
de précision sur la transformation, en Élaboration d’une grille de conversion
Key-words: Coordinate transformation,
utilisant des points de mesure qui n’ont de coordonnées géographiques, application
Grid of parameters, Interpolation, GNSS,
pas été pris en compte dans les calculs. à la région d’Oran.
Reference system, Cameroon.
Notons également que pour parfaire Revue XYZ, N° 131, 2e trimestre 2012,
la grille, il faudrait mesurer des points pp. 47-51. To retrieve heritage data and products
anciens situés à l’extérieur du territoire [2] Reyt, A., 1960. Les principales étapes in deprecated coordinate reference
national, les feuilles cartographiques de la géodésie en Afrique du Nord et leur systems, one must transform old
de l’époque coloniale ignorant les incidence cartographique. coordinates to make them compatible
frontières actuelles. Enfin, il faudrait Éditeur, Imprimerie IGN. with those measured today, using the
réaliser des travaux complémentaires [3] Pearse, M., B., 1997. A modern geodetic new positioning technologies of the
avant de pouvoir appliquer la grille reference system for New Zealand, options global navigation satellite systems
obtenue ici, sur les coordonnées des and implications of changing from NZGD49. (GNSS). This coordinate transformation
anciennes bornes frontalières. l Thesis of the University of New South Wales, was carried out in Cameroon, using
Australia, 348 pages. GNSS measurements over about one
hundred astronomical ground control
Remerciements [4] Carme, J., L., 2012. Le nouveau réseau
points, set up there over 50 years,
géodésique national du Cameroun. Revue
Les auteurs de cet article voudraient irregularly distributed on the 44 sheets
XYZ, N° 131, 2e trimestre 2012, pp. 37-46.
remercier vivement le MINMIDT et plus of the Cameroon topographic base map
[5] Canaud, G., 2007. Mise à jour des
particulièrement le Coordonnateur du at scale 1/200 000 (covering 475 000
systèmes géodésiques au Cameroun.
PRECASEM, pour avoir favorisé la mise square kilometers). The transformation
en œuvre de ce projet, sur financement
Rapport final des travaux, IGN France parameters calculated for each of those
de la Banque Mondiale. Ils remercient
International, 74 pages. points helped to develop a grid of three
également le Directeur Général de l’Ins- [6] Altamimi, Z., 2013. Role and importance parameters (translations), and two
titut National de Cartographie (INC) du of the International Terrestrial Reference parameters (geographical coordinates),
Cameroun, le Consultant Indépendant Frame (ITRF) for science and positioning and realize a software in order to
de l’IGN-France ainsi que le Consultant applications. Exchange Forum, Doha, transform the coordinates extracted
Sud-Américain qui avait recommandé February, 2013, 18 pages. from the above mentioned topographic
la compétence de l’INC auprès de la [7] Featherstone, W., E. and Rueger, J., M., map into ITRF-compatible ones over
Banque Mondiale en 2008, et tous les 2000. The importance of using deviations Cameroon. The evaluation of the
acteurs de près ou de loin, pour leur of the vertical for the reduction of survey accuracy of the transformation shows
précieuse contribution. data to a geocentric datum. The Australian that the expected absolute uncertainties
Surveyor 45, 2, pp. 46-51. (~24 m) on the transformed data are
[8] Hirt, C., 2010. Prediction of vertical close to the value of the graphical error
Auteurs deflections from high-degree spherical made on topographic maps, at the
J. Kamguia - L. Foyang - H.L. Kande - harmonic synthesis and residual terrain scale 1/200 000 (1/10th millimeter on
L.E. Tongo - J.M. Tadjou* model data. Journal of Geodesy, 84, 3, pp. the map corresponding to 20 m on the
Institut National de Cartographie (INC) 179-190. ground), despite the low accuracy of the
Yaoundé - Cameroun [9] Kamguia, J., Tabod, C.T., Nouayou, old coordinates.
* Décédé le 12 avril 2014, avant la fin du projet. R., Tadjou, J.M., Manguelle-Dicoum, E.,

48 Revue XYZ • N° 147 – 2e trimestre 2016

Vous aimerez peut-être aussi