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Instituts Spécialisés des Travaux Publics du Ministère

de l’Equipement et du Transport Fès


(ISTP Fès)

Mr,Cherrad Jaouad
I. GENERALITE
II. GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS
III. 1-MESURES DES DISTANCES
a) Mesure Directe et Mesure Indirecte.
IV. 1-2-FAUTES ET ERREURS EN CHAÎNAGE
a) MESURE INDIRECTE DES DISTANCES
V. 2-UNITES DE MESURES.
VI. 3-NOTIONS D’ÉCHELLE
VII. 4-FORMES ET DIMENSIONS DE LA TERRE
VIII. 5-ELLIPSOÏDE DE RÉVOLUTION
IX. 6-SYSTÈMES DE COORDONNÉES
X. 7-GÉODÉSIQUES
XI. 8-REPRESENTATION PLANE DE LA SURFACE TERRESTRE
ET COORDONEES RECTANGULAIRES.
XII. 9- LES AXES.
a) Nord Lambert (NL ou Y)
b) Nord géographique (NG)
c) Nord magnétique (NM)
XIII. 10- LES ORIENTATIONS
XIV. 11- MESURE DES ANGLES
XV. 12. LES ÉQUERRES OPTIQUES

LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
GENERALITE

GÉNÉRALITÉS ET DÉFINITIONS
La science géodésique, aussi appelée la géométrique, est la discipline qui englobe
toutes les méthodes d’acquisition et de traitement des dimensions physique de la terre
et de son entourage.
Si l’on veut satisfaire aux exigences de la vie moderne, on ne peut se dispenser de
la science géodésique. On y a recours pour :
a) cartographier de la terre, tant au- dessous du sol, et au fond des mers ;
b) dresser des cartes de navigation aérienne, terrestre et maritime ;
c) établir les limites de propriétés tant publiques que privées ;
d) créer des banques de données relatives aux ressources naturelles et
à l’utilisation des terres ;
e) déterminer la forme et les dimensions de la terre, de même que l’étude de
la gravité et du champ magnétique ;
f) dresser des cartes de notre satellite naturel et, éventuellement, des autres
planètes.
La science géodésique joue un rôle extrêmement importent dans plusieurs branches
du génie. Par exemple, elle est requise avant, pendent et après la planification et
construction d’autoroutes, de chemins de fer, de tunnels, de canaux, de ponts, de
bâtisses, de systèmes d’aqueduc et d’égout, de galeries de mine, d’oléoducs, de sites de
lancement de fusées, de stations de repérage et de poursuite de satellites, et le reste.
La science géodésique comprend: la topométrie, la géodésie, la topographie, la
photogrammétrie, l’astronomie géodésique.

I.3. LA TOPOGRAPHIE
La topographie (du grec topo : lieu graphie = dessiner) est l’art de représenter
graphiquement un lieu sous forme de plans ou de cartes. La confection proprement dite
de ces cartes ou de ces plans relève de la cartographie. Une carte ou un plan est la
représentation graphique, à une certaine échelle, de la projection orthogonale de détails
de la surface de la terre, qu’ils soient naturels (rivières, montagnes, forêts, etc.),
artificiels (bâtisse, routes, etc.) ou conventionnels (limites administratives).

I.2. LA GEODESIE
La géodésie est la science qui a pour objet l’étude qualitative et quantitative de la
forme de la terre et de ses propriétés physique (la gravité, le champ magnétique, ect.).
La géodésie permet de localiser, avec une grande précision, des points
géodésiques servant d’ossature aux levés topographiques. Les opérations de base, en
géodésie, sont la triangulation, la trilatération, le cheminement de précision et le
nivellement de précision. Comme les étendues sont assez grandes, on doit tenir compte
de la courbure de la terre.
Depuis quelques années, on a mis au point des techniques nouvelles de
mesurage telle que le système Doppler (satellites), la technologie inertielle.
I.1. LA TOPOMETRIE
La topométrie (du grec topos = lieu et métro = mesure) est l’ensemble des
techniques de mesurage géométriques servant à déterminer la forme et les dimen – sions
d’objets et des lieux, sans tenir compte de la courbure de la terre.
Il faut noter que la topométrie serte les domaines suivants :
Topométrie construction
La topométrie de construction consiste à donner des alignements et des altitudes
qui servent à la construction de bâtisses, de réseaux d’égouts et d’aqueducs, de rues,
et le reste
Topométrie routière
La topométrie routière est intimement liée aux autoroutes, aux chemins de fer, aux
oléoducs et aux travaux qui s’étendent, d’une façon générale, sur de grandes distances.
Topométrie hydrographique
La topométrie hydrographique, ou tout simplement l’hydrographie, a pour but de
représenter le littoral, les lacs et rivières, les fonds marins, et le reste.
Topométrie cadastrale
La topométrie cadastrale, aussi appelée arpentage légal, consiste principalement
à déterminer la délimitation et morcellement des propriétés foncières. C’est un champ
d’activité exclusivement réservé aux arpenteurs géomètres.
I.4. LA PHOTOGRAMEMETRIE
La photogrammétrie est la science qui permet d’obtenir des informations
quantitatives et qualitatives au moyen de photos. Comme l’indique la définition, la
photogrammétrie englobe deux champs d’activité : l’un métrique et l’autre interprétatif. Le
premier consiste à prendre, directement ou indirectement, des mesures sur des photos
aériennes ou terrestres en vue de déterminer la forme te les dimensions d’objets. La
photogrammétrie interprétative quant à elle consiste à déduire certains renseignements
en examinant des images obtenues au moyen de senseurs optique ou non optiques
(comme les senseurs infrarouges, le radar, etc.). Cette partie de la photogrammétrie
implique nécessairement que l’interprétateur possède de bonnes connaissances dans le
domaine concerné (géologie, foresterie, etc.).

I.5.CARTOGRAPHIE
C’est l’ensemble des études et opérations scientifiques et artistiques intervenant
à partir des résultats d’observations directes, ou l’exploitation d’un document en vue de
l’élaboration de cartes, plans et autres mode d’expression de la surface terrestre.
1-MESURES DES DISTANCES
Les procédés de mesures des distances peuvent être classées en deux catégories:

1-1. Mesure Directe et Mesure Indirecte.


Une mesure est appelée directe lorsqu'on parcourt la ligne à mesurer en appliquant
bout à bout un certain nombre de fois un étalon de mesure. L'étalon peut être rigide
comme une règle ou souple comme un ruban.
Une mesure est indirecte lorsqu'on l'obtient sans avoir à parcourir la longueur à
mesurer en comptant le nombre de fois qu'elle contient la longueur étalon. On utilise le
procédés stadimétriques parallactiques.
Pour exécuter la mesure directe d'une distance, il existe plusieurs méthodes rapides et
approximatives et d'autres rapides et précises:
a- le compteur kilométrique : c'est un moyen permettant d'avoir rapidement et
approximativement la distance entre deux points, mais cette distance est suivant le
chemin parcouru et non horizontale. Il est utilisé surtout pour les travaux de
reconnaissance.
b- Mesure au pas: c'est une méthode approximative pour évaluer des distances
courtes et pour vérifier grossièrement le chaînage en cas de fautes. Ce procédé est
valable sur un terrain relativement plat et dégagé.
c- Mesure à la roue de reconnaissance: connaissant le rayon R de la roue et
marquant un point de départ, on peut mesurer une distance entre deux points
quelconques en comptant le nombre de tours de la roue.
Distance= n (nombre de tours) x 2  R (circonférence de la roue)
Ce procédé donne d'assez bons résultats en terrain plat dégagé.
Cependant, le procédé le plus utilisé et le plus courant pour mesurer directement une
distance est le chaînage qui est une opération importante (elle donne la distance sur le
terrain) et délicate (introduction de fautes et d'erreurs dans les mesures).
C’est un procédé donnant la distance sur le terrain entre deux points A et B. Parmi les
instruments utilisés en chaînage on peut distinguer:

1- les chaînes plates: Mètre, double-mètre ou ruban de poche en acier pour mesure
de très courtes distances.
• Ruban en toile utilisé dans les chantiers de construction.
• Chaînes plates en acier invar (faible coefficient de dilatation) pour réaliser des
travaux de précision. Leur longueur varie de 30 à 100 m.
• C’est un procédé donnant la distance sur le terrain entre deux points A et B.
Parmi les instruments utilisés en chaînage on peut distinguer:

2- les fiches: tiges en fer utilisées pour marquer le terme d'une portée.
Elles servent aussi à compter le nombre de portées.

• 3- le fil à plomb: sert à donner la verticale du point où la fiche est implantée,


ainsi que dans le chaînage d'un terrain accidenté ou en pente (chaînage par
cultellation).

• 4- jalons: utilisés pour marquer l'alignement et indiquer la direction à suivre.


A- Mesure sur terrain plat: Afin de réaliser un bon chaînage, il est conseiller de:
• procéder à un alignement entre les deux points, soit à l'œil ou avec l'appareil;
• exercer une tension sur la chaîne pour la rendre tendue et rectiligne;
• marquer la portée avec une fiche plantée verticalement;
• inscrire la mesure du chaînage au fur et à mesure;
• écarter la chaîne de la fiche implantée pour éviter de refaire la chaînage;
• ne jamais tirer sur la chaîne si on sent une certaine résistance car elle peut être
bloquée par un obstacle..

En terrain plat et horizontal, le long de la


distance AB, le chaîneur et son aide
portent bout à bout le nombre suffisant de
fois le ruban (la chaîne). Le chaîneur arrière aligne son aide par rapport au point
d’arrivée à l’aide de jalons; ce dernier plante une fiche au bout de chaque portée ; le
chaîneur prend successivement les fiches plantées. Le nombre de portées sera égale à
celui des fiches qu’il a en main.
La distance à mesurer sera égale à ce nombre fois la longueur de la chaîne plus
l’appoint.
1-2-FAUTES ET ERREURS EN CHAÎNAGE

A- Les fautes (erreurs parasites) :

sont des erreurs grossières qui dépassent la tolérance. Elles proviennent en général de
l'inattention de l'opérateur (mauvaise lecture, omission d'inscription d'une portée, perte
d'une fiche..). Pour vérifier , il suffit de faire des contrôles direct ou indirect.
B- Les erreurs systématiques:
ce sont des inexactitudes dues aux imperfections des instruments ou à l'inexpérience
de l'opérateur. Ce sont des inexactitudes légères et admissibles jusqu'à une certaine
limite.
Il convient de les classer en deux catégories:
* les erreurs systématiques
* Les erreurs accidentelles
Principales erreurs systématiques

a) Étalonnage
Le ruban, lors de l’emploi est soumis à des déformations diverses qui modifient la
longueur vraie du ruban. La seule vérification est celle effectuée sur une base précise. Il
convient ensuite de tenir compte de la correction d’étalonnage.
Il faut bien noter, qu’avec un double décamètre trop long, on obtiendra une
quantité trop petite dans le résultat de la mesure.

b) Dilatation
Seule la dilatation des rubans en acier peut être calculée.
Le coefficient de dilatation de l’acier est 0, 0000108 ce qui fait une variation de
1,1mm pour 100 m et pour une variation de température de 1° C.

c) Élasticité
Sous l’effet de la tension, le ruban, comme tous les métaux subit un allongement
élastique. C’est – à – dire, dans le courant, le métal reprend sa longueur initiale quand
on relâche la tension.
A titre indicatif : une tension de 5 kg donne un allongement de 2 mm pour une
section de 2 mm2, et 1 mm pour une section de 5 mm 2.

d) Chaînette (lorsqu’on opère en mode suspendu)

L’erreur augmente si la tension diminue,


L’erreur augmente si la tension diminue (poids).

Une tension moyenne permet d’annuler l’influence de l’élasticité, et de l’erreur


de chaînette.
e) Alignement
C’est le type même de l’erreur accidentelle à caractère systématique.

Fig. 30
Avec un double décamètre, une erreur d’alignement de 20 cm engendre une
erreur de (0,20)2 = 0,001 m = 1 mm
40
f) Horizontalité

Le défaut d’horizontalité se produit sur les mesures par ressauts horizontaux. Elle
est identique à celle qui provient du défaut d’alignement.
Les erreurs accidentelles
- erreur de plombage,
- fiche non verticale,
- erreur de mise bout à bout, mauvais tracé.
1-3. MESURE INDIRECTE DES DISTANCES

La mesure indirecte des distances est un procédé beaucoup plus rapide pour les
grandes distances et il a surtout le gros avantage de permettre des mesures en terrain
accidenté. Les mesures s'effectuent soit avec:
• un stadimétre et une mire (la stadia) : méthode stadimétrique;
• des appareils électroniques.
• 7- LA STADIMÉTRIE
• La stadimétrie consiste à mesurer une distance indirectement au moyen d'un
procédé optique, à l'aide d'un appareil (tachéomètre par exemple) et une mire
(verticale ou horizontale).
• La distance qui sépare ces deux instruments est déterminée en faisant la
différence de lectures sur la mire multiplié par 100.
8- LES APPAREILS
ÉLECTRONIQUES
Le dispositif de mesure électronique
des longueurs est appelé
distancemètre. L’émetteur produit un
train d'ondes électromagnétiques et le
récepteur analyse l’écho renvoyé par
un réflecteur.
L’onde émise est appelée onde
porteuse, et fait l’objet d’une
modulation. Le procédé de mesure
consiste à comparer la phase de
modulation de l’onde reçue à celle de
l’onde émise après le trajet aller-retour.
Plus concrètement, la mesure est réalisée par une émission successive de plusieurs
fréquences distinctes, permettant ainsi de lever l’ambiguïté sur le nombre de cycles
entre l’émetteur et le réflecteur.
Les réflecteurs les plus souvent utilisés sont des coins de cubes, ou prismes
rhomboédriques.
2-UNITES DE MESURES.
Le mètre est définit pour base des unités de longueur de la façon suivant :
« Longueur à la température de 0° du prototype international en platine iridié qui a été
sanctionné par la conférence générale des Poids et Mesures tenue à Paris en 1889, et
qui à été déposé au Pavillon de Breteuil, à Sèvres ».

Les dispositions légales précitées définissent un multiple du mètre qui est le mille
marin :« longueur moyenne de la minute sexagésimale de latitude terrestre » soit 1852m.
Le mille marin s’emploie pour la mesure des longueurs marines et aéronautique.

Les mêmes textes ont fixé pour mesure fondamentale de superficie le mètre
carré ou centiare, superficie contenue dans un carré de un mètre de coté.

Les multiples et sous – multiples usuels de la mesure de superficie sont :


le kilomètre carré (km2), qui vaut 1 000 000 mètres carrés ;
l’hectomètre carré (hm2), qui vaut 10 000 mètres carrés ;
le décamètre carré (dam2), qui vaut 100 mètres carrés ;
le décimètre carré (dm2), qui vaut 1/100 de mètre carré ;
le centimètre carré (cm2), qui vaut 1/10 000 de mètre carré ;
le millimètre carré (mm2), qui vaut 1/1 000 000 de mètre carré ;
La loi du 14 janvier 1948 fixe pour unité légale de mesure d’angle l’angle droit,
ainsi défini :

« Angle formé par deux droites se coupent sous des angles adjacents égaux’. Il se
représente par le symbole D. »

Il y a deux séries de sous – multiples usuels légales de l’angle droit :

a) le grade (gr), qui vaut 1/100 de D ;


le décigrade (dgr), qui vaut 1/1 000 de D ;
le centigrade (cgr), qui vaut 1/ 10 000 de D, désigné couramment par ‘ ;
le milligrade (mgr), qui vaut 1/100 000 de D.
En outre, bien que ce ne soit pas légal, on utilise pratiquement la seconde
centésimale qui vaut 1/1 000 000 de D, et désignée couramment par ‘’.
b) le degré (d ou °), qui vaut 1/90 de D ;
la minute d’angle, ou « minute sexagésimale », qui vaut 1/60 D et désignée par ‘ ;
la seconde d’angle, ou « seconde sexagésimale », qui vaut 1/6 de minute désignée
par ‘’.
Pratiquement, pour toutes les opérations topographiques, on utilise actuellement
le grade et ses sous – multiples. Le degré reste employé pour toutes les mesures
astronomiques, ainsi que pour la navigation maritime et aérienne, parce que des rapports
simples existent entre les mesures de temps et les mesures en degrés (1 h correspond
à 15°).
3-NOTIONS D’ÉCHELLE
On appelle échelle, le rapport de similitude de la figure du plan à la figure de
terrain ; autrement dit c’est le rapport entre la distance qui sépare deux points sur la
carte et la distance horizontale correspondante sur le terrain. Ce rapport s’exprime par
une fraction simple dont le numérateur est 1.
La formule principale pour les échelles est :

1 = 1 où E – nombre de l’échelle ; 1 – échelle ;


E A E

a – distance sur le plan (en cm) ; A – distance sur le terrain (en m)

L’échelle est toujours indiquée avec 1 au numérateur.

Exemple :
a) Si on mesure une distance de 2,5 cm sur un plan et que la distance sur le
terrain est 25 m, l’échelle sera :
1 = 1
2500 1000

b) Si on mesure une longueur de 7, 4 cm sur un plan à l’échelle de 1/500, la


longueur réelle sera :

7,4 x 500 = 3 700 cm = 37 m.


c) Inversement si une longueur mesurée sur le terrain est : 85 m, elle sera
représentée sur un plan à 1/200 par :
85 = 0, 425 m = 42, 5 cm
200
L’échelle d’un plan ou d’une carte est une fraction. Elle sera d’autant plus grande,
que son dénominateur sera petit.

Sur les plans l’échelle est souvent indiquée sous sa forme décimale suivie de la forme
fractionnaire, entre parenthèses.

une classification des cartes en fonction de leur échelle et de leur finalité :

Une carte représente une surface très étendue généralement à une


échelle très petite.
Un plan représente une surface plus restreinte et à une échelle très
grande.
4-FORMES ET DIMENSIONS DE LA TERRE

Géoïde
En apparence la Terre a la forme d’une sphère. En fait, elle est légèrement
déformée par la force centrifuge induite par sa rotation autour de l’axe des pôles : la
Terre n’est pas un corps rigide. Cette déformation est relativement faible : « tassement
» de 11 km au niveau des pôles par rapport à un rayon moyen de 6 367 km et «
renflement » de 11 km au niveau de l’équateur. Elle a donc l’aspect d’un ellipsoïde de
révolution dont le petit axe est l’axe de rotation : l’axe des pôles (fig. 2.2.).
La Terre est une
surface en équilibre.
La surface du niveau
moyen des mers et
océans au repos n’a
pourtant pas une forme
régulière et ne coïncide
ainsi pas avec un
ellipsoïde de révolution :
elle n’est pas régulière
mais ondulée, présente des creux et des bosses (fig. 2.1.). Par exemple, la surface de
la mer se bombe au-dessus d’un volcan et se creuse au-dessus des grandes fosses
océaniques parce que les reliefs créent des excès ou des déficits de matière produisant
ainsi des variations locales du champ de pesanteur. Or la surface d’un fluide en
équilibre est en tout point normale aux forces de pesanteur : on dit qu’elle est
équipotentielle du champ de pesanteur. La Terre, non rigide, peut être considérée
comme un fluide ; la direction des forces de pesanteur varie d’un endroit à un autre en
raison de la répartition hétérogène de la matière composant la Terre ; sa surface n’est
donc pas régulière.
La surface des mers et océans au repos recouvrant toute la Terre est appelée géoïde
(fig. 2.1.) ;
Le géoïde, niveau des mers prolongé sous les continents, est donc une surface gauche
à laquelle on ne saurait appliquer des relations mathématiques de transformation. Il est
la surface de référence pour la détermination des altitudes, autrement dit la surface de
niveau zéro. En réalité, la référence en altitude dépend du choix du repère
fondamental et du système d’altitude. Il s’ensuit que la surface de niveau zéro est
légèrement différente du géoïde ; l’écart est constant et représente l’altitude du point
fondamental au dessus du géoïde.
Remarque
Lorsque le topographe (ou le maçon) cale la bulle de son niveau, il matérialise un
plan tangent au géoïde qui correspond à la surface d’équilibre des eaux (pente
d’écoulement des eaux nulle). On obtient ainsi partout l’orientation de la verticale
physique d’un lieu. Il est intéressant de noter qu’aucune autre référence n’offre de telles
facilités.

5-ELLIPSOÏDE DE RÉVOLUTION

Définitions
La surface la plus proche du géoïde est un ellipsoïde de révolution, c’est-à-dire un
volume engendré par la rotation d’une ellipse autour d’un de ses deux axes. La terre
tournant autour de l’axe des pôles (de demi-longueur b, fig. 2.2.), cette rotation
engendre un cercle équatorial de rayon a. Les dimensions de l’ellipsoïde sont
déterminées en comparant la distance par mesures géodésiques et la différence de
latitude par mesures astronomiques entre deux
points d’un même méridien.
Un méridien est l’intersection de la surface de
l’ellipsoïde avec un plan contenant l’axe des
pôles : c’est donc une ellipse. Un parallèle est
l’intersection de la surface de l’ellipsoïde avec
un plan perpendiculaire à l’axe des pôles : c’est
donc un cercle. Tous les méridiens sont égaux
entre eux (à quelques écarts près). Leur rayon
de courbure diminue des pôles vers l’équateur,
donc leur courbure (inverse du rayon)
augmente.
Il n’existe pas un ellipsoïde global unique mais plusieurs ellipsoïdes locaux définis pour
chaque pays, chacun adoptant un ellipsoïde le plus proche possible du géoïde local.
Ceci explique que les ellipsoïdes diffèrent d’un pays à l’autre. Pour la géodésie
française, on utilise l’ellipsoïde défini en 1880 par Clarke et dont les caractéristiques,
très légèrement modifiées par l’IGN par rapport à l’ellipsoïde initial, sont les suivantes :

C’est l’ellipsoïde de référence actuellement utilisé comme surface de projection pour


l’établissement de cartes et plans assez étendus. Il a été choisi le plus proche possible
du géoïde, c’est pourquoi :
● il est tangent au géoïde au Panthéon, à Paris ;
● les écarts entre géoïde et ellipsoïde ne dépassent pas 14 m en France.
Ces caractéristiques sont en cours de modification afin de mettre en place un système
international, de plus en plus nécessaire. Le développement du GPS et des travaux de
géodésie réalisés au niveau européen imposent ces modifications
Autres ellipsoïdes
Comme nous l’avons dit au paragraphe précédent, d’autres ellipsoïdes ont été ou sont
utilisés. Leurs caractéristiques sont les suivantes :

L’ellipsoïde Clarke 1880 (IGN) est associé au système national appelé Nouvelle
Triangulation Française utilisant la projection Lambert (voir § 3.4).
Le système WGS 84 (World Général System 1984) sert de base au système
géocentrique de référence utilisé en GPS (chap. 7 § 1). Son ellipsoïde IAGRS 80 est
très proche de GRS 80 (Geodetic Reference System 1980).
Le système European Datum 1950 utilise la projection Universal Transverse Mercator
(voir § 3.5).
Le tableau suivant donne les décalages d’origine tx, ty et tz connus à quelques mètres
près dans un repère géocentrique défini au paragraphe 2.2.3.1. pour les couples
IAGRS 80 - Clarke 80 et Hayford 09 - Clarke
80. Pour le premier couple, sont également
donnés le facteur d’homothétie k et les
rotations d’axes rx, ry, et rz.
Ces paramètres permettent de transformer les
coordonnées de points d’un système à un
autre par une similitude euclidienne
(adaptation du type Helmert définie au tome 2,
chapitre 1, § 10.3) à trois ou à sept
paramètres selon la précision cherchée (voir aussi tome 2 chap. 5 § 8.2.8). Pour la
cartographie à petite échelle, la précision de quelques mètres est suffisante et on peut
ainsi se contenter de cette similitude à trois paramètres. Pour plus de précision
(décimétrique), on utilise une similitude à sept paramètres déterminés localement par
observation de points connus dans deux systèmes différents. Par exemple, dans les
prochaines éditions de ses fiches de points géodésiques, l’IGN proposera les
paramètres de la transformation à trois ou sept paramètres la mieux adaptée à chaque
lieu pour passer du système WGS 84 (ellipsoïde IAGRS 80) au système NTF (ellipsoïde
Clarke 80) puis au système RGF 93 (voir § 5.3).

6-SYSTÈMES DE COORDONNÉES
Système géocentrique

Un système de référence géocentrique est un repère (O, X,


Y, Z) (fig. 2.3-a.) tel que
● O est proche du centre des masses de la terre (au mieux à
quelques dizaines de mètres près pour les systèmes réalisés
par géodésie spatiale) ;
● l’axe OZ est proche de l’axe de rotation terrestre ;
● le plan OXZ est proche du plan du méridien origine.
Dans un système de référence géodésique, un point de la
croûte terrestre est considéré fixe bien qu’il soit soumis à de faibles mouvements, dus
aux marées terrestres, d’une amplitude inférieure à 30 cm et aux mouvements
tectoniques, provoquant des déplacements inférieurs à 10 cm par an.
Système Géographique
L’axe de rotation de la terre est l’axe des pôles PP′. Le
cercle perpendiculaire à l’axe des pôles est l’équateur. La
demi-ellipse méridienne passant par les pôles et par un
point A est la méridienne de A (fig. 2.3-b.).
Un point sur l’ellipsoïde est repéré par sa longitude et sa
latitude (rapportées à la normale (na) à l’ellipsoïde en A).
Elles sont définies ci-après.
● Longitude (λ) : la longitude λ d’un lieu A est l’angle
dièdre formé par le méridien du lieu avec le méridien
origine. Elle est comprise entre 0° et 180° Est ou Ouest. Le
méridien origine international est celui de Greenwich
(observatoire de la banlieue de Londres).
● Latitude (ϕ) : la latitude de A est l’angle ϕ que fait la verticale (na) de A avec le plan
de l’équateur. Elle est comprise entre 0 à 90° Nord ou Sud. Les cercles
perpendiculaires à la ligne des pôles PP′ sont appelés parallèles : ils sont parallèles au
plan de l’équateur.
Hauteur ellipsoïdale (h) : à un point A′ situé sur la surface de la terre et sur la même
verticale que A, on associera une troisième coordonnée correspondant à la hauteur au-
dessus de l’ellipsoïde, notée h, mesurée suivant la normale (na).
L’azimut d’une direction BC (fig.4),
BC étant une ligne droite sur la terre
(appelée géodesique),est l’angle A mesuré
au point B dans un plan horizontal, entre la
direction du nord (BP) et la direction
considérée (BC). Cet angle se mesure dans
le sans des aiguilles d’une montre, à partir
du nord.

Remarque
Par la suite, nous parlerons plus volontiers de coordonnées géodésiques puisqu’elles
sont associées à un ellipsoïde donc à un système géodésique donné.
Systèmes géodésiques
Un système géodésique est défini par :
● un ellipsoïde, choisi le plus proche possible du géoïde local ;
● un système de représentation plane ;
● un point fondamental (sauf dans le cas d’un système géocentrique où il n’y a pas de
point fondamental) dont les coordonnées sont déterminées par des mesures
astronomiques ; en ce point, la normale à l’ellipsoïde est confondue avec la verticale
c’est-à-dire la normale au géoïde.
La réalisation d’un système géodésique est concrétisée sur le terrain par un réseau de
points connus en coordonnées dans ce système. Cette réalisation étant fonction des
techniques de mesure, de calcul et de leurs évolutions, il peut exister plusieurs
réalisations d’un même système géodésiques
7-GÉODÉSIQUES
Géodésiques de la sphère
Les géodésiques de la sphère sont des grands cercles. En tous points de ces cercles,
la normale principale passe par le centre de la sphère ; elle est donc confondue avec la
normale à la sphère. Les angles compris entre une géodésique et les méridiens sont
tous différents.
Pour aller du point M au point M′, le plus court chemin est la géodésique ; ces grands
cercles, trajectoires de longueur minimale, sont appelés orthodromie (fig. 2.9.)

On définit la loxodromie comme une courbe qui coupe tous les méridiens sous
un azimut constant Z (voir la définition d’un azimut au § 4.2) ; entre les deux points A et
B, le chemin le plus court est la géodésique ; la loxodromie, plus facile à suivre, oblige à
parcourir un trajet plus long (fig. 2.10.).
Geodesies de ellipsoid
Entre deux points A et B de l’ellipsoïde passe
une géodésique (G) qui représente la
trajectoire la plus courte de A à B. (G) est une
courbe gauche, très voisine des sections
normales (naB) et (nbA).
Les angles mesurés depuis les points A et B
sont les angles dièdres entre les plans
verticaux contenant chacun des points visés
A et B, l’arête étant la verticale de chaque
station ; on assimile les verticales de chaque
station aux normales à la surface et les
traces des plans verticaux aux géodésiques joignant les points.
Le point B est repéré depuis le point A par l’azimut Az (fig. 2.11.). L’angle est compté
positif en sens horaire depuis le méridien de A vers la visée AB, et la distance AB est la
longueur de la géodésique.
8-REPRESENTATION PLANE DE LA SURFACE TERRESTRE ET
COORDONEES RECTANGULAIRES.

En topographie, on considère la surface de la terre, objet du levé, comme plane. On


ne commet, de ce fait, aucune erreur appréciable si la surface levée est relativement
réduite.
L’hypothèse ne serait plus valable pour la représentation précise d’un territoire
étendu. En effet, pas plus qu’on peut parvenir à étendre sur une table une écorce
d’orange sans la déchirer, on ne peut représenter une fraction importante du globe sans
déformer les distances et les angles. Dans ce cas, on a projection de Mercator, projection
de Bonne, etc…) dans laquelle les méridiens et les parallèles sont des courbes ou des
droites.

La figure 5 représente schématiquement une projection Lambert, c’est elle qu’on utilise
au Maroc. Cette projection, comme la plupart, n’est pas une représentation géométrique
simple, mais seulement analytique. Cette projection Lambert est particulièrement propre
à la représentation d’un pays plus étendu en longitude qu’en latitude.

Le principe du système Lambert est le suivant : Sur la surface de la terre, dont la forme
est sensiblement celle d’un ellipsoïde (fig.5), on fait choix d’un méridien origine OP et
d’un parallèle OB, tel que O soit au centre de la région à représenter
La fraction de la surface terrestre avoisinant le point O sera représentée en plan,
dans un système de coordonnées rectangulaires XOY (fig. 6), d’après les con-
ventions suivantes (à l’échelle de la carte près) :

a) Les méridiens sont représentés par des droites concourantes en p ;


b) Les parallèles sont représentés par des cercles concentriques ayant p pour centre ;
c) Les longueurs mesurées sur la terre sont conservées sur le parallèle origine.
L’emploi des coordonnées géographiques est peu pratique pour la désignation
et le calcul des points. Aussi a-t-on superposé au système des méridiens et des
parallèles, un quadrillage Lambert qui permet de désigner les points par leurs
coordonnées ramenées à des axes rectangulaires (fig 7).

Fig. 7
Un arrêté interministériel prévoit que toutes les opérations topographiques
importantes effectuées au Maroc pour les collectivités publiques devront obligatoire- ment
être rattachées et calculées en coordonnées Lambert.
L’intérêt de se système est qu’il est « conforme », c’est-à-dire qu’il con serve les angles
mesurés sur le terrain, dans la représentation plane, à condition, toute fois, que les
longueurs des côtés de ses angles soient petites (par exemple inférieures à 10 km).
En pratique, les travaux topographiques d’étendues limitées sont exécutés soit :
- dans un système de coordonnées rectangulaires planes arbitraires XOY,
que l’on choisit le plu près possible de la direction du nord (axe de Y),

- soit dans le système de coordonnées Lambert, en considérant la terre comme


plate.

Un point est donc déterminé : en X (abscisse) et Y (ordonnée).


Signalons qu’il y a des formules simples permettent de passer d’un système XOY
quelconque, au système Lambert XOY.

Le fait de se rattacher aux coordonnées Lambert ne créera aucune difficulté


particulière et tout se passera comme si nous travaillons en coordonnées rectangu –
laires planes de système XOY.

9- LES AXES.

a) Nord Lambert (NL ou Y)


Direction des Y positifs en un point. Le Nord du quadrillage.

b) Nord géographique (NG)

Direction du point vers le pôle nord. En un point donné la direction du nord du


quadrillage Lambert (ou axe des Y positifs) n’est confondue avec le nord géographique
que le long du méridien origine.
L’angle entre le nord Lambert et le nord géographique est appelé « convergence
des méridiens ».

c) Nord magnétique (NM)


Direction de la pointe bleue de l’aiguille aimantée. Elle varie dans le temps et est
influencée par les corps magnétiques proches du lieu d’observation.
10- LES ORIENTATIONS

a) Azimut Terme général. (Az)

L’azimut d’une direction est l’angle compté de O à 400 grades depuis une direction de
référence dans le sens des aiguilles d’une montre. (Azimut géographique (AzG), Azimut
magnétique (AzM), Gisement).
b) Gisement (G)

Angle copris entre l’axe des Y (nord Lambert ou axe des Y local) et une droite.
Cet angle est mesuré dans le sans de rotation des aiguilles d’une montre de 0 à 400gr
(fig.8).
11- MESURE DES ANGLES

IV.1. GÉNÉRALITÉS.

En principe, en topographie, les angles se mesurent toujours dans un plan


horizontale ou dans un plan vertical (jamais dans un plan oblique).

Les angles horizontaux appelés aussi azimutaux peuvent être enregistrés de


deux manières différentes :

a) Observés et dessinés directement sur une feuille de papier placée sur une
planchette horizontale. L’instrument utilisé est un goniographe composé, d’un trépied,
d’une planchette, d’un organe de visée et d’une règle.

b) Mesurés à l’aide d’un goniomètre. Dans ce cas les instruments utilisées sont
les suivants :
- Équerres optiques qui ne permettent que de tracer sommairement des
perpendiculaires ou de s’aligner entre deux points.

- Cercles d’alignement avec lesquels seuls les angles horizontaux peuvent être
mesurés. Ces instruments sont tombés en désuétude et remplacés par les théodolites.

- Théodolites dont les lectures ne se font plus sur des verniers mais à l’aide de
microscopes permettant d’apprécier, suivant le degré de précision de l’instrument le
centigrade, le milligrade ou le décimilligrade.

Le choix de la méthode d’observation angulaire dépendra de l’instrument utilisé


et de la précision recherchée.
12. LES ÉQUERRES OPTIQUES

Les principales parties d’un théodolite sont :


• La lunette ;
• Les axes de rotation ( optique, mécanique, des tourillons)
• Plateaux : inférieur (graduation), supérieur (repère, vernier)
• Vis de blocage
• Vis de rappel,
• Vis calantes (3 en général);
• Fil à plomb ou plomb optique ;
• Cercles : horizontal ( gradué de 0 à 400 gr) et vertical (gradué de 0 à200 gr).
• Nivelles : sphérique (fixé à l’embase), horizontale (tube en verre ou nivelle du
maçon) et verticale (pour les angles verticaux)
La figure 3.1 montre le schéma de principe du fonctionnement d’un théodolite

Les angles horizontaux ou azimutaux : ce sont les angles dièdre mesurés


entre deux plans verticaux . l’angle horizontal est la différence entre deux
lectures effectuées sur deux directions ( lecture finale – lecture initiale).
Les angles verticaux ou zénithaux : se sont les angles mesurés entre la verticale de
la station (le zénith) et la direction d’une autre station.

LISTE BIBLIOGRAPHIQUE

AUTEUR TITLE EDITION


GERARDE DURBEC METHODES DE LEVE - 1985
ALTIMETRIE
SERGE MILLES et JEAN TECHNIQUE DE MESURE ET DE 1992
LAGOFUN REPRESENTATION
MICHEL BRABANT MAITRISER LA TOPOGRAPHIE 2000
B. DUBUSSON COURS ÉLÉMÉNTAIRE DE 1974
TOPOGRAPHIE
LUCIEN LAPOINTE et TOPOGRAPHIE APPLIQUE AUX
GILLES MEYER TRAVAUX PUBLIQUE, BÂTIMENTS 1991
ET LEVERS URBAINS

ERNEST P. LAUZON et TOPOMETRIE GENERALE 1980


ROGER DUQUETTE

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