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Chapitre III : Machines asynchrones

CHAPITRE III :

MACHINES ASYNCHRONES

III.1. Généralités

III.1.1. Présentation

Une machine asynchrone est une machine (moteur ou génératrice), qui ayant 2p pôles et étant
reliée à un réseau de fréquence f, ne tourne pas exactement à la vitesse de synchronisme Ns
définie par:
60 f
Ns = [tr / mn ] (III.1)
p
Les machines asynchrones sont aussi appelées "machines à induction".
Le moteur asynchrone est de beaucoup le moteur le plus utilisé dans l’ensemble des
applications industrielles, du fait de sa facilité de mise en œuvre, de son faible encombrement,
de son bon rendement et de son excellente fiabilité. Son seul point noir est l’énergie réactive,
toujours consommée pour magnétiser l’entrefer.

III.1.2. Constitution

La machine asynchrone comporte:


- Un stator, dont l'empilage est constitué d'anneau de tôles encoché à l'intérieur et
portant un enroulement mono ou triphasé alimenté par le système de tensions du
réseau. L'alimentation en triphasé est réalisée par l'intermédiaire de la plaque à bornes
(fig. III.1a). Ce qui permet, grâce, à un jeu de barrettes (fig. III.1b) de l'alimenter en
étoile ou en triangle.
- Un rotor, séparé du stator par un entrefer très réduit (0,2 à 3 mm environ suivant la
puissance), est également constitué d'un empilage de tôles minces.

Figure III.1 : Branchement d'un moteur asynchrone triphasé au réseau.


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Le rotor peut être de deux types:


- Rotor à bagues (ou rotor bobiné), porte un enroulement du même type que celui du
stator (en général triphasé). L'enroulement, couplé en étoile ou en triangle, est connecté à 3
bagues isolées sur lesquelles frottent des balais en charbon (fig. III.2). Ce mode d'exécution
permet la mise en série avec les phases du rotor d'un rhéostat extérieur nécessaire au réglage
de la vitesse ou au démarrage.
Les deux enroulements statorique et rotorique peuvent avoir des nombres de phases
différents mais ils doivent avoir le même nombre de pôles 2p.

Figure III.2 : Rotor bobiné et rhéostat de démarrage.

- Rotor à cage (d'écureuil) est muni d'un enroulement constitué par des barres nues et
conductrices qui sont faites en cuivre, en bronze ou en aluminium, suivant les caractéristiques
mécaniques et électriques recherchées par le constructeur, court-circuitées en permanence par
des couronnes (en cuivre) sur les extrémités des barres (Figure III.3). Les barres sont
généralement inclinées afin de réduire les harmoniques d'encoches. Il en résulte une légère
diminution de la f.é.m. induite par le champ tournant statorique dans ces barres.
Dans certaines constructions, notamment
pour des moteurs à basse tension (par
exemple 230/400 V), la cage est réalisée par
coulée et centrifugation d’aluminium.
Ce type de moteur, beaucoup plus
aisé à construire que le moteur à rotor bobiné
est par conséquent d’un prix de revient
inférieur et a une robustesse intrinsèquement
plus grande. Il n’est donc pas étonnant qu’il
Figure III.3 : Cage d'écureuil.
constitue la plus grande partie du parc des
moteurs asynchrones actuellement en service. Son inconvénient majeur est qu’il a, au
démarrage, de mauvaises performances (courant élevé et faible couple). C’est pour remédier à
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cette situation qu’ont été développés deux autres types de cages (rotor à double cage et rotor à
encoches profondes).
La Figure III.4 donne une représentation éclatée d’un moteur asynchrone. Le stator reçoit de
chaque côté un flasque sur lequel le rotor sera positionné grâce à des roulements à billes ou à
rouleaux suivant le type de charge (axiale ou radiale). Un ventilateur est placé en bout d’arbre
sur le rotor pour le refroidissement de la machine. Il peut être remplacé par une ventilation
forcée motorisée pour le refroidissement aux vitesses.

Fig. III.4 : Vues en coupe d'un moteur asynchrone triphasé :


1: Stator bobiné, 2: Carter, 3: Rotor, 5: Flasque côté accouplement, 6: Flasque arrière,
7:Ventilateur, 13 : Capot de ventilation, 14 : Tiges de montage, 21 : Clavette, 26 : Plaque
signalétique, 27 : Vis de fixation du capot, 30 : Roulement côté accouplement, 33 : Chapeau
intérieur côté accouplement, 38 : Circlips de roulement côté accouplement, 39 : Joint côté
accouplement, 50 : Roulement arrière, 54 : Joint arrière,59: Rondelle de pré-charge, 70:
Corps de boîte à bornes, 74: Couvercle de boîte à bornes.

III.1.3. Principe de fonctionnement d'une machine asynchrone triphasée

Le stator crée un champ tournant au synchronisme ΩS = ωs/p (en rad/s) qui induit au rotor un
système triphasé de courants, créant à leur tour un champ tournant à ΩS. Le champ tournant
résultant (du stator et du rotor) et les courants triphasés génèrent un couple électromagnétique
qui entraîne le rotor à une vitesse Ωm < ΩS (loi de Lenz). Dans ce cas on dit que le rotor glisse
par rapport au champ tournant et on définit le glissement comme suit :
f r ωr ωs − ωm Ω s − Ω m N s − N m
g= = = = = (III.2)
f r ωr ωs Ωs Ns

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C’est une grandeur sans dimension qui rentre en compte dans quasiment toutes les formules
importantes du fonctionnement de la machine.
Ns désigne la vitesse de rotation en tours par minute du champ tournant statorique (vitesse de
synchronisme) :
60ω s
Ns = (III.3)
2π . p
et N la vitesse de rotation mécanique du rotor en tours par seconde :
60ω m
N= (III.4)
2π . p
On a aussi :
f r = gf (III.5)
La fréquence rotorique fr est appelée "fréquence de glissement". Le glissement est compté
positif pour un fonctionnement en moteur (ωm < ωs), négatif pour un fonctionnement en
génératrice (ωm > ωs).
La valeur du glissement g = 0 correspond à la vitesse du synchronisme, pour laquelle
le couple est nul. Il n'y a plus de courants induits dans le rotor.
La valeur du glissement g = 1 correspond à la vitesse nulle. C'est à dire la machine est
à l'arrêt (rotor bloqué) ou au démarrage.
Exemple : Un moteur à induction triphasé 60 Hz à 2p = 4, tourne à la vitesse N = 1710 tr/mn.
a) Quelle est la valeur du glissement?
b) Quelle est la fréquence des courants induits dans le rotor?
Solution :
60 f 60 .60
a) N s = = = 1800 tr / mn
p 2
N s − N m 1800 − 1710
b) On en déduit : g = = = 0.05 , g = 5 %
Ns 1800

f r = g. f s = 0,05 × 60 = 3 Hz

III.2. Mise en équation de la machine asynchrone triphasée

La machine asynchrone est constituée de trois enroulements logés symétriquement dans les
encoches du stator et de la cage conductrice intégrée au rotor. Indépendamment de la
technique employée, le rotor est assimilable à trois enroulements identiques parfaitement
symétriques et en court-circuit. La Figure III.5 donne une représentation symbolique de la

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machine où les enroulements statoriques sont déphasés de 2π/3 dans l’espace. La cage du
rotor peut être modélisée aussi par trois enroulements déphasés de 2π/3. Cette représentation
simplifiée du rotor ne permet pas d’accéder à la connaissance du courant circulant
effectivement dans chaque barre mais conduit à une traduction assez fidèle de l’influence des
barres rotoriques sur le comportement de la machine. L’angle θ représente la position du
rotor.

bs I sb
Vsb
ar

br I ra θ
I rb
as
I sa
Vsa

I rc

Vsc

I sc
cs
rc
Fig. III.5 : Disposition des enroulements de la machine asynchrone triphasée

Pour établir les équations de fonctionnement de la machine asynchrone triphasée nous


utilisons les vecteurs de variables suivants:

[V ] = [V ,V ,V ]
T

s sa sb sc : Vecteur des tensions instantanés des phases a, b et c statoriques ;

[I ] = [I , I , I ]
T

s sa sb sc : Vecteur des courants instantanés des phases a, b et c statoriques ;

[I ] = [I , I , I ]
T

r ra rb rc : Vecteur des courants instantanés des phases a, b et c rotoriques ;

Supposons que le stator d'un moteur asynchrone soit branché sur un réseau triphasé
symétrique de tension de valeur efficace Vs et de fréquence fs. L'enroulement statorique est
parcouru par un système de courant triphasé symétrique de valeur efficace Is. On obtient un
champ constant en amplitude et tourne à la vitesse Ns = 60fs/p. Ce champ tournant crée dans

l'enroulement statorique une F.E.M principale Es donnée par:

E s = k bs f s Φ m (III.6)

Avec Kbs est le facteur de bobinage statorique.


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Le flux de dispersion crée dans le même enroulement une F.E.M de dispersion jXσs I s , où

X σs = Lσsωs représente la réactance de fuite de l'enroulement statorique. De plus, l'enroulement

statorique à une résistance Rs qui caractérise une chute de tension Rs I s . L'équation de tension
en notation complexe s'écrit donc:

Vs = R s I s + jX σs I s + E s (III.7)

Si le rotor est immobile, le champ tournant principal Φm crée dans l'enroulement rotorique

une F.E.M. Er :

E r = k br f s Φ m (III.8)

Avec Kbr est le facteur de bobinage rotorique.

Lorsque le rotor tourne, le flux principal Φm induit dans l'enroulement rotorique la F.E.M. :

E rs = k br f r Φ m = k br gf s Φ m = g E r (III.9)

Où fr = g fs est la fréquence de la F.E.M. induite dans l'enroulement rotorique.

Le circuit du rotor étant fermé, cette F.E.M. induit un courant I r de fréquence fr qui crée un

flux de dispersion ce qui engendre une F.E.M. de dispersion jωr Lσr I r = jgωs Lσr I r = jgXσr I r et

rencontre une résistance Rr causant ainsi une chute de tension rotorique Rr I r . On a donc, en
notation complexe:

E rs = g E r = Rr I r + jgX σr I r (III.10)

Alors :

g Er Er
Ir = = (III.11)
Rr + jgX σr ( Rr / g ) + jX σr

III.3. Schémas équivalents

Dans un moteur asynchrone équilibré, la tension, le courant et la puissance absorbés sont les
mêmes pour chacune des phases. Donc on peut donner un schéma équivalent par phase pour
le moteur asynchrone triphasé qui est identique à un transformateur statique (Figure III.6) :

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Figure III.6 : Schéma équivalent d'une machine asynchrone triphasée.

Comme pour le transformateur, il est d'usage de rapporter les grandeurs secondaires


(rotoriques) au primaire (stator).
Soit ke le rapport de transformation des F.E.M. d'un moteur asynchrone défini par:

Es kbs
ke = = (III.12)
Er kbr
Alors, on pose:
E 'r = E s = k e E r (III.13)

R'r = ke2 Rr (III.14)

X 'σr = ke2 X σr (III.15)

Ir
I 'r = (III.16)
Ke

Le courant rotorique I ' r ramené au stator est exprimé par la F.E.M. ramené, les valeurs
ramenées de la résistance et de la réactance du circuit rotorique de la façon suivante:
E 'r
I 'r = (III.17)
( R'r / g ) + jX 'σr
Vu qu'aux bornes du circuit magnétisant, on obtient du côté primaire et du côté secondaire la

même tension E'r = Es , on obtient alors le schéma équivalent complet représenté par la figure
III.7 :

Fig. III.7 : Schéma équivalent ramené au stator d'une machine asynchrone triphasée
(Pertes fer en parallèle).

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III.4 Bilan de puissances et rendement

La puissance transmise à travers l'entrefer est:


Ptr = Pa − ( Pjs + Pfs ) (III.18)

Avec :
Pa = 3Vs I s cosϕ : Représente la puissance absorbée ;

Pjs = 3Rs I s2 : Les pertes joule au stator.

Pfs : Les pertes fer au stator

La puissance transférée du stator au rotor par le champ tournant (c'est la puissance d'entrefer)
est la puissance absorbée par la résistance (R'r/g):
3 I 'r2 R 'r
Ptr = C em Ω s = (III.19)
g
La puissance électromagnétique est la puissance transformée en puissance mécanique sur
l'arbre de la machine:
Pem = Ptr − Pjr (III.20)

Où PJr : les pertes joule au rotor.


Contenu de la relation (III.25), on voit que la puissance électromagnétique est la puissance
1− g
absorbée par la résistance R'r .
g
Donc :
R 'r 3I '2r R ' r
Pem = 3( I '2r − I '2r R 'r ) = (1 − g ) (III.21)
g g
La puissance électromagnétique représente la puissance mécanique totale, c'est à dire la
somme de la puissance utile Pu et des pertes mécaniques Pmec dues aux frottements et à la
ventilation.
Pu = Pem − Pmec (III.22)
Les relations fondamentales liant entre les différentes puissances sont ainsi:
Pjr = gPtr (III.23)

1− g
Pem = Ptr (1 − g ) = Pjr (III.24)
g
et le glissement en charge est fourni par:
Pjr
g= (III.25)
Ptr

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Le couple électromagnétique Cem, correspondant à la puissance électromagnétique Pem,


développé dans le rotor du moteur est déterminé par la relation:
Pem = CemΩm = Cem 2πN (III.26)

D'où:
60 Pem 60 3I 'r2 R 'r 60 3I '2r R 'r 3 p 2 R 'r
Cem = = (1 − g ) = = I 'r (III.27)
2π N 2πN g 2πN s g ωs g
Avec N vitesse de rotation du rotor et Ns vitesse synchrone en tr/mn.
Pour une valeur donnée du glissement, la puissance électromagnétique augmente en
même temps que les pertes Joule du rotor.
Le rendement du moteur est :
Pu
η= (III.28)
Pa
Dans le fonctionnement en moteur, le glissement g est positif et le rotor tourne à une vitesse
légèrement inférieure à celle du champ tournant. Le moteur reçoit du réseau de l'énergie
active et réactive. Le flux de puissance dans le fonctionnement en moteur est représenté par la
figure III.8:

Stator Entrefer Rotor


Pertes fer du stator Pfs

Puissance absorbée Puissance utile


Ptr Pem
Pa= 3VsIscosφ Pu= Cu.Ω

Pertes joule du stator Pertes joule du rotor Perte mécanique


PJs= 3RsI PJs= 3RrI²r Pm

Figure III.8 : Bilan de puissance d'un moteur asynchrone triphasé.

III.5. Couple de la machine asynchrone

III.5.1. Expression générale du couple en fonction du glissement

Les expressions obtenues précédemment pour le couple font intervenir la valeur du


courant induit dans le rotor, qui est inconnu et difficilement mesurable, il est par conséquent
intéressant d'exprimer le couple en fonction de la seule variable " glissement g ".

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Pour cela, on utilise le schéma équivalent simplifié en L (figure III.9). C'est à dire, on
ramène la branche magnétisante (centrale) aux bornes du réseau. Ce qui revient à supposer

que dans Rs + j Xσs circule un courant I 'r au lieu de I s .

Fig. III.9 : Schéma équivalent en L simplifié.

On obtient:
Vs
I 'r = (III.29)
R'
( Rs + r ) + j ( X σs + X 'σr )
g

On pose X cc = X σs + X 'σr
Avec Xcc réactance de fuite totale ramenée au stator.
En module:
Vs
I 'r = (III.30)
R'
( Rs + r )² + X cc2
g

Alors le couple électromagnétique devient d'après les relations (III.38) et (III.41):

1 R'r 2
3p Vs
ωs g 3 pR ' r Vs 2
C em = =
R' R'
( Rs + r )² + X cc2 gω s [( Rs + r )² + X cc2 ]
g g

Soit :

3 pR ' r Vs 2 g
C em = (III.31)
ω s
( gR s + R ' r )² + g 2 X cc2 ]
Cette expression montre que, pour une fréquence donnée de la tension d'alimentation et pour
un glissement donné, le couple électromagnétique Cem développé par la machine est
proportionnel au carré de la tension d'alimentation.
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III.5.2. Couple maximal et glissement correspondant

Le couple passe par une valeur maximale Cmax correspondant à un glissement gmax.
dCem
Pour trouver Cmax, on cherche la valeur de g qui annule = 0.
dg
dCem 3 pR 'r Vs 2 ( gRs + R 'r )² + g 2 X cc2 − 2 gRs ( gRs + R 'r ) − 2 g ² X cc2
= (III.32)
dg ωs [( gRs + R 'r )² + g ² X cc2 ]²

dC em
=0 Pour R '2r − g ² Rs2 = X cc2 g ²
dg

D'où le glissement pour lequel le couple est maximal:

R 'r
g max = (III.33)
Rs + X cc2
2

Le couple maximal sera donc:

3 pVs 2 1
Cmax = (III.34)
2ω s Rs + Rs2 + X cc2

Cmax et gmax sont aussi appelés couple de décrochage et glissement de décrochage.


On remarque que le couple maximal est indépendant de la résistance rotorique, mais que par
contre le glissement gmax lui est proportionnel.

III.5.3. Couple de démarrage

Le couple de démarrage du moteur Cd comme le couple maximal Cmax est l'une de ses
caractéristiques les plus importantes. On obtient la valeur de Cd de la forme générale du
couple électromagnétique (III-42) en faisant g = 1 :

3 pR'Vs 2
Cd = (III.35)
ωs [(Rs + R'r ) 2 + X cc2 ]

Si on veut que le couple Cd soit maximal lors de démarrage il faut que:

R'r = Rs + X cc2
2
(III.36)

Ou, puisque Xcc est nettement supérieur à Rs, approximativement:


R'r = X cc (III.37)
C’est à dire, que la résistance rotorique ramenée soit égale à la réactance de dispersion de la
machine.

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Exemple:
Un moteur asynchrone à bagues à 4 pôles, couplé en étoile au stator et au rotor, présente les
caractéristiques suivantes: 3,5 kW 400 V 50 Hz gn = 5 %
Rs = 0,8 Ω R'r = 1,6 Ω ke = 2,9

Xσs = X'σr = 2,6 Ω, Xm = 45 Ω Pfs = 0


1°) Pour le régime nominal, calculer:
a) Le courant et la puissance absorbée.
b) Le couple et la puissance électromagnétique.
c) Les pertes mécaniques et le rendement.
2°) Calculer, le couple de démarrage Cd, et le couple maximal Cmax et le glissement gmax.

Solution :
1°) Le moteur étant monté en étoile, sa tension d'alimentation par phase vaut :
U n 400
Vs = = = 231V
3 3
Au glissement 5 % la résistance de la branche droite vaut :
R'r 1.6
= = 32Ω
g 0.05
Le circuit équivalent par phase d'un moteur asynchrone monophasé est :

Figure III.10 : Circuit équivalent par phase.

L'impédance équivalente du circuit vaut:


j 45(32 + j 2.6)
Z eq = (0.8 + j 2.6) + = (0.8 + j 2.6) + (19.7 + j15.7)
j 45 + 32 + j 2.6
Soit :

Z eq = (20.5 + j18.3)Ω

En module :

Z eq = (20.5) 2 + (18.3) 2 = 27.5Ω

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a) On en déduit le courant consommé par ligne (égal au courant consommé par phase pour un
montage en Y):

Vs 231
In = Is = = = 8.4 A
Z eq 27.5

Le facteur de puissance:

20.5
cosϕ n = = 0.745 ⇒ ϕ n = 41.80° ⇒ sin ϕ n = 0.667
27.5

Ainsi les puissances électriques totales consommées par le moteur sont:

Puissance apparente, S = 3UI = 400 × 8.4 = 5820VA

Puissance active, Pan = 3UI cosϕn = 3 × 400× 8.4 × 0.745 = 4336W

Puissance réactive, Qan = 3UI sinϕn = 3 × 400× 8.4 × 0.667 = 3882VAr

b)Les pertes Joule dans le stator valent:

Pjs = 3Rs I s2 = 3 × 0.8 × (8.4)² = 169.34W

La puissance d'entrefer est égale à la puissance active consommée, diminuée des pertes Joule
et des pertes fer dans le stator:

Ptr = Pan − ( Pjs + Pfs ) = 4353 − (169 + 0) = 4184W

On en déduit la puissance électromagnétique:

Pem = (1 − g ) Ptr = (1 − 0.05) × 4184 = 3975W

Comme le moteur à 4 pôles, sa vitesse synchrone vaut:

ω 2πf 2 × π × 50
Ωs = = = = 157.08rd / s
p p 2
On en déduit le couple électromagnétique :
Ptr 4184
Cem = = = 26.64 J / rd
Ω s 157.08

c)Les pertes mécaniques valent:

Pmec = Pem − Pu = 3975 − 3500 = 475W

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et le rendement vaut:
Pu 3500
η= = = 0.804
Pa 4353
2°) La réactance de fuite totale ramenée au stator :
X cc = X σs + X 'σr = 2.6 + 2.6 = 5.2Ω

Le couple de démarrage Cd est donné par la relation suivante:


3 pR'Vs 2 3 × 2 ×1.6 × 231²
Cd = = = 49.71J / rd
ω s [( Rs + R' r ) + X cc ] 2 × π × 50[(0.8 + 1.6) 2 + (5.2)²]
2 2

Le couple maximal sera donc:

3 pVs 2 1 3 × 2 × 231² 1
C max = . = . = 84.07 J / rd ;
2ω s Rs + Rs ² + X cc 2 × 2 × p × 50 0.8 + 0.8² + 5.2²
2

Cmax = 84.07%

D'où le glissement pour lequel le couple est maximal:

R' 1 .6
g max = = ; g max = 30.4%
R s + X cc2
2
(0.8)² + (5.2)²

III.6. Essais des moteurs asynchrones


Pour déterminer les paramètres du circuit équivalent "ramené au stator", on réalise deux essais
avec le moteur: l'un à charge nulle, pour le quel le glissement sera alors très voisin de 0 et
l'autre à rotor bloqué, pour lequel le glissement sera égal à 1. A l'aide de ces deux essais on
détermine les éléments du schéma équivalent.

III.6. 1. Essai à vide

A vide, g = 0 et R'r /g est infini, c'est à dire que le circuit secondaire est ouvert. Le
courant et les pertes Joule rotoriques sont nuls. Tout le courant du stator va fournir le champ
tournant, c'est à dire, le courant magnétisant plus le courant des pertes fer. Le facteur de
puissance est faible parce que l'impédance est presque toute réactive, puisque la réactance à
circuit ouvert Xo = Xm + Xσs est très grande que la résistance Rs. Le courant à vide Io est plus
réactif. Pour cela les pertes Joule statoriques seront négligeables.

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La machine alimentée à la tension nominale Un, tourne à vide, rotor court-circuité. La


puissance absorbée Po représente la somme des pertes comme suit:
Po = 3Rs I 02 + Pfs + Pmec (III.38)

Avec :
PJo = 3Rs I 02 : Les pertes Joule statoriques dues au courant à vide :
Pfe : Les pertes fer à la tension nominale ;
Pmec : Les pertes mécaniques dues aux frottements et à la ventilation
Pour différentier entre les deux dernières pertes, il suffit d'effectuer la mesure à différentes
tensions comprises entre 0,2Un et 1,2Un. Les pertes mécaniques étant constantes aussi
longtemps que la vitesse reste voisinent du synchronisme et les pertes fer varient pratiquement
avec le carré de la tension appliquée. Il suffit de tracer le graphe Po − 3Rs I 02 = Pfs + Pmec en

fonction de U 02 pour les séparer (fig. III.11).


La caractéristique à vide Io = f(Uo) met en évidence la saturation du circuit magnétique (fig.
III.12).

Fig. III.11 Séparation des pertes fer et mécaniques. Fig. III.12 Caractéristique à vide.

Pour déterminer les paramètres du schéma équivalent, on utilise le schéma équivalent


simplifié en L (fig. III.9). Le glissement étant pratiquement nul, ceci signifie que la branche de
droite peut être considérée comme un circuit ouvert I'r = 0 et Is = Im. En mesurant la
puissance active absorbée Po, le courant Io et la tension Uo, on en déduit:

- Le facteur de puissance :
P0
cos ϕ 0 = (III.39)
3V0 I 0

- La puissance réactive absorbée :


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Q0 = 3V0 I 0 sin ϕ 0 (III.40)


- La résistance correspondant aux pertes fer :
3V02 V0
Rm = = (III.41)
P0 I 0 cos ϕ 0
- La réactance magnétisante :
3V02 V0
Xm = = (III.42)
Q0 I 0 sin ϕ 0

III.6.2. Essai à rotor bloqué

On bloque le rotor (g = 1) et on alimente le moteur sous tension réduite, Ucc = 15 à 25 % de la


tension nominale Un, de telle sorte que le courant consommé soit égal au courant nominal. Le
moteur fonctionne alors comme un transformateur dont le secondaire serait en court-circuit.
La puissance absorbée:
Pcc=PJs+PJr+Pfcc (III.43)
Correspond aux pertes suivantes :
- Les pertes Joule statoriques :
PJs = 3 R s I scc2 (III.44)
- Les pertes Joule rotoriques :

PJr = 3 R r I rcc2 (III.45)

- Les pertes fer au stator et au rotor :


Pfcc = Pfs + Pfr (III.46)

Remarque: Les pertes mesurées pendant l'essai à rotor bloqué ne sont pas représentatives des
pertes en charge, contrairement à l'essai en court-circuit du transformateur. En effet, la
fréquence rotorique fr étant égale à celle du réseau (g = 1), il apparaît au rotor des pertes fer
qui n'existent pas dans la marche normale à glissement très faible.
Dans ce cas les pertes Joule sont plus important que les pertes fer, pour cela on peut
supposer que la branche magnétisante est négligeable (Im = 0, Is = I'r). Par ailleurs, le rotor
étant bloqué et la résistance variable de la branche de droite est nulle.
On mesure la puissance active absorbée Pcc, le courant Icc et la tension Ucc. On en
déduit:

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Pcc
Le facteur de puissance : cos ϕ cc = (III.47)
3Vcc I cc

La puissance réactive absorbée par : Qcc = 3Vcc I cc sin ϕ cc (III.48)

R'r P
La résistance totale ramenée : Rcc = RS + = R S + k e2 Rr = cc2 (III.49)
g 3 I cc
Qcc
La réactance de fuite totale ramenée : X cc = X σs + X 'σr = X σs + k e2 X σr = (III.50)
3 I cc2
On peut calculer ensuite les valeurs individuelles de Rs, Rr, Xσs, Xσr, si on connaît le rapport de
transformation des tensions ke de la machine, en mesurant directement Rs et Xσs, qui sont
accessibles.
Si les paramètres de court-circuit d'une machine asynchrone peuvent être considérés comme
constants, la relation Icc = f (Ucc) représente une droite. Dans ce cas, le passage des données
de l'essai en court-circuit obtenues pour la tension réduite Ucc à la tension nominale Un se fait
d'après les formules:
Un
I ccn = I cc (III.51)
U cc
Un 2
Pccn = Pccn ( ) (III.52)
U cc
Icc, Ucc et Pcc représentent respectivement les valeurs du courant, de la tension et de puissance
obtenues lors de l'essai; Iccn et Pccn représentent respectivement le courant et la puissance
correspondant à la tension nominale Un.

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