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I. Introduction
Le terme de machine asynchrone ’’MAS’’ regroupe toutes les machines dont la vitesse de
rotation de l’arbre mécanique est différente de la vitesse de rotation du champ tournant. En
fait, le fonctionnement moteur de cette machine correspond au cas où elle transformerait
l’énergie électrique qu’elle absorbe en énergie mécanique rotationnelle. L’opération inverse
correspond au fonctionnement générateur. Entre autres, nous pouvons distinguer deux
principaux types de MAS :
- Les machines à induction où une des armatures (le rotor en général) n’est pas alimentée. Les
courants qui y circulent sont induits par l’autre armature.
- Les machines à collecteur (à double alimentation) où l’armature tournante est reliée au
réseau par un collecteur. Ceci permet d’apporter ou de prélever de la puissance du rotor sans
imposer la fréquence des courants dans celui-ci.
Bien que la MAS fut pendant très longtemps destinée principalement au fonctionnement
moteur. Le développement de l’électronique de puissance a permit de montrer les
performances très intéressantes de cette machine lorsqu’elle opère en génératrice.
II. 1. Stator
Le stator des moteurs asynchrones triphasés est le même que celui du moteur synchrone ou de
l'alternateur, c'est lui qui crée le champ tournant. Il comporte en fait un circuit magnétique
entièrement feuilleté en forme de couronne dont la périphérie intérieure est entaillée
régulièrement d’un certain nombre d’encoches identiques. Dans ces encoches viennent se
placer les faisceaux des conducteurs formant l'enroulement statorique.
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II. 2. Rotor
Le rotor porte l’enroulement dans lequel doit circuler les courants induits. En pratique, on
trouve deux types de rotor de la MAS.
- Un rotor est constitué de tôles empilées de façon à former un cylindre comportant des
encoches où sont logés des conducteurs en aluminium coulé ou en cuivre dont les
extrémités sont court-circuitées par des couronnes de même nature formant ainsi une cage
d'écureuil. On parle dans ce cas de "machines asynchrone à cage d’écureuil".
Ce type de machine fonctionnant en moteur sont de loin les plus utilisés. Elles représentent
de 80 à 85 % des applications en milieu industriel car de par sa robustesse, sa simple
conception et son coût qui est relativement moindre à celui des autres machines.
- Le rotor peut avoir un système de bobinage triphasé relié à la plaque à bornes par
l’intermédiaire de contacts glissants de type bagues/balais servant à les court-circuiter. On
parle dans ce cas du "machine asynchrone à rotor bobiné" ou machine asynchrone à
bague.
Ce type de machine s'avère plus coûteux que le moteur à cage d'écureuil. Cependant, il
présente un précieux avantage permettant de modifier le couple de démarrage, régler la
vitesse du moteur et réduire le courant de démarrage.
Remarque
Avec l'apparition de contrôleurs électroniques de plus en plus performants, l'utilisation des
moteurs à rotor bobiné tend toutefois à diminuer dans les applications à vitesse variable au
profit de moteurs à cage d'écureuil. Ce dernier associé à des variateurs de vitesse à contrôle
vectoriel de flux permet des variations de 0 à 2 fois la vitesse de rotation nominale du moteur.
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rotor accélère, plus sa vitesse relative par rapport au champ tournant devient réduite. S'ils
tournent tous les deux à la même vitesse, il y a une immobilité relative de l’enroulement
rotorique par rapport au champ, donc il n’y aura plus de courants induits, donc plus de couple
d'entraînement. On aura donc toujours un écart entre la vitesse du champ tournant et celle du
rotor. Cet écart rapporté à la vitesse synchrone est dit le glissement. Il est définit comme suit :
𝑛 𝑠 −𝑛
𝑔= (V.1)
𝑛𝑠
Comme pour le transformateur, le courant statorique est faible et très déphasé en arrière par
rapport à la tension car le primaire crée un flux que le secondaire ouvert ne peut le compenser.
En négligeant la chute de tension résistive et inductive au primaire, le rapport de
transformation est déduit approximativement de l’essai à vide (MAS à rotor ouvert) comme
suit :
𝐸 𝑉
𝑚 = 𝐸𝑠 ≅ 𝑉𝑠 (V.4)
𝑟 𝑟
Tel que 𝑉𝑠 est la tension simple d’une phase du primaire 𝑉𝑠 ≅ 𝐸𝑠 et 𝑉𝑟 est la tension simple
d’une phase du secondaire 𝑉𝑟 = 𝐸𝑟 .
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entre la vitesse de synchronisme et la vitesse de rotation. La pulsation des flux rotoriques (de
même que les f.é.m, les courants et les tensions) seraient donc égale :
𝜔𝑟 = 𝜔𝑠 − 𝜔 = 𝑔𝜔𝑠 (V.5)
Avec 𝜔 = 𝑝Ω est la pulsation de rotation mécanique et Ω est la vitesse angulaire du rotor.
Le passage des courant dans l’enroulement du secondaire créent une f.m.m tournante à la
vitesse Ω𝑟 tel que :
𝜔𝑟
Ω𝑟 = = 𝑔Ω𝑠 (V.6)
𝑝
L’enroulement du secondaire étant lui même tournant par rapport au stator à la vitesse
mécanique Ω, donc le champ tournant du secondaire est tournant à la somme des deux
vitesses "Ω + Ω𝑟 " qui est égale à la vitesse de synchronisme.
Au sein d’une machine asynchrone, les deux f.m.m (du stator et rotor) sont tournantes à la
même vitesse (la vitesse de synchronisme) quelque soit le glissement.
S S C
Conducteur B
Figure V.3. Position des conducteur par rapport aux pôles du champ tournant
Remarques
- Le nombre de pôle du rotor doit être le même que le stator.
- Dans les conducteur situés sur l’axe inter polaire n’existe ni courant ni couple moteur.
Dans une machine à un seul conducteur par pôle, Le couple s’annule périodiquement. En
complétant l’enroulement rotorique par plusieurs conducteurs dont leurs extrémités sont
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réunies aux deux couronnes de grosse section et de résistance négligeable par rapport à celle
des conducteurs, le couple ne s’annulera jamais car les conducteurs qui ne sont pas exposés à
l’axe inter polaire assurent la continuité du couple. Le nombre total des conducteurs doit être
multiple du nombre de pôle pour assurer que ce dernier est le même pour le stator que pour le
rotor.
- On néglige la saturation du circuit magnétique, ainsi que les pertes par hystérésis et
courant de Foucault dans celui-ci. Cela permet de définir facilement les inductances
propres ou mutuelles des bobinages.
- On suppose que l’enroulement de chaque phase, tant au stator qu’au rotor, crée un flux
à répartition sinusoïdale. Cela simplifie l’expression des mutuelles-inductances entre
phase du stator et du rotor.
- La construction de la machine est supposée symétrique, l’entrefer est constant et
l’échauffement n’est pas pris en compte.
- On néglige les effets complexes tels que l’effet de peau, effet des extrémités,
papillonnement,…
Ces hypothèses signifient entre autres que les flux sont additifs, que les inductances propres
sont constantes et qu’il y a une variation sinusoïdale des inductances mutuelles entre les
enroulements statoriques et rotoriques en fonction de l'angle électrique de leurs axes
magnétiques.
Les équations des trois phases du stator et des trois phases du rotor indiquent que la tension
appliquée à une phase égale à la chute ohmique due à sa résistance plus les chutes inductives
dues à son propre flux, aux flux venant des deux autres phases de la même armature et aux
flux des trois phases de l’autre armature (figure V.4).
𝑣𝑠1
𝜃
𝑣𝑟3
𝑣𝑟1
𝑣𝑠3
𝑣𝑟2
𝑣𝑠2
Figure V.4 : Disposition des enroulements triphasés du stator et du rotor dans une MADA.
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d d
vs = R s is + dt ℒ s is + dt Mrs ir
d d
(V.7)
vr = R r ir + dt ℒ r ir + dt Msr is
Avec
𝑣𝑠1 𝑣𝑟1
𝑣𝑠 = 𝑠2 , 𝑣𝑟 = 𝑣𝑟2
𝑣 les tensions simples d’alimentation du stator et du rotor
𝑣𝑠3 𝑣𝑟3
respectivement
𝑖𝑠1 𝑖𝑟1
𝑖𝑠 = 𝑖𝑠2 , 𝑖𝑟 = 𝑖𝑟2 les courants dans les enroulements du stator et du rotor
𝑖𝑠3 𝑖𝑟3
respectivement
𝑙 𝑠 𝑚𝑠 𝑚𝑠 𝑙 𝑟 𝑚𝑟 𝑚𝑟
ℒ𝑠 = 𝑚𝑠 𝑙𝑠 𝑚𝑠 , ℒ𝑟 = 𝑚𝑟 𝑙𝑟 𝑚𝑟 les matrices des inductances du stator et du
𝑚𝑠 𝑚𝑠 𝑙 𝑠 𝑚𝑟 𝑚𝑟 𝑙 𝑟
rotor respectivement où 𝑙𝑠 et 𝑙𝑟 sont les inductances propres d’une phase. Alors que 𝑚𝑠 et 𝑚𝑟
sont les inductances mutuelles entre deux phases de la même armature.
𝑚𝑟1 𝑠1 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑚𝑟3 𝑠1
𝑀𝑟𝑠 = 𝑚𝑟1 𝑠2 𝑚𝑟2 𝑠2 𝑚𝑟3 𝑠2 , 𝑀𝑠𝑟 = 𝑀𝑟𝑠 𝑡 les matrices des inductances mutuelles entre
𝑚𝑟1 𝑠3 𝑚𝑟2 𝑠3 𝑚𝑟3 𝑠3
une phase d’une armature et une phase de l’autre armature tel que :
2𝜋
𝑚𝑟 𝑖 𝑠𝑗 = 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝑖 − 𝑗 3
2𝜋
𝑒𝑡 𝑖 = 1,2,3 𝑒𝑡 𝑗 = 1,2,3 (V.8)
𝑚𝑠𝑖 𝑟 𝑗 = 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝑗 − 𝑖 3
𝜃 est l’angle mécanique que fait la phase 𝑟𝑖 de l’armature tournante par rapport à la phase 𝑠𝑖
de l’armature fixe et 𝑝 représente le nombre de paire de pôle.
En remplaçant chaque vecteurs et matrices par ces valeurs, nous aboutissons au système
global suivant :
𝑑𝑖 𝑠1 𝑑𝑖 𝑠2 𝑑𝑖 𝑠3 𝑑
𝑣𝑠1 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠1 + 𝑙𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑠2 𝑑𝑖 𝑠1 𝑑𝑖 𝑠3 𝑑
𝑣𝑠2 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠2 + 𝑙𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑟1 𝑠2 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠2 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠2 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑠3 𝑑𝑖 𝑠1 𝑑𝑖 𝑠2 𝑑
𝑣𝑠3 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠3 + 𝑙𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠3 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠3 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠3 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟1 𝑑𝑖 𝑟2 𝑑𝑖 𝑟3 𝑑
(V.9)
𝑣𝑟1 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟1 + 𝑙𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟2 𝑑𝑖 𝑟1 𝑑𝑖 𝑟3 𝑑
𝑣𝑟2 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟2 + 𝑙𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟2 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟2 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟2 𝑖𝑠3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟3 𝑑𝑖 𝑟1 𝑑𝑖 𝑟2 𝑑
𝑣𝑟3 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟3 + 𝑙𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟3 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟3 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟3 𝑖𝑠3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Le système d’équation (V.9) admet une écriture plus simple puisque la machine fonctionne en
régime équilibré où les relations suivantes sont vérifiées ;
𝑖𝑠1 + 𝑖𝑠2 + 𝑖𝑠3 = 0 𝑒𝑡 𝑖𝑟1 + 𝑖𝑟2 + 𝑖𝑟3 = 0
(V.10)
3 3
𝑖=1 𝑚𝑟 𝑖 𝑠𝑗 = 𝑖=1 𝑚𝑠𝑖 𝑟 𝑗 = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑗 = 1.3
76
77
Substituons les courants et les mutuelles par ces équations, nous trouverons :
3
𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3 = 2 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝛾
3
𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3 = 2 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝜑
Car :
𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾
2𝜋 2𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 −
3 3
4𝜋 4𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 −
3 𝑟𝑚𝑎𝑥 3
3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾
2
3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝛾
2
Puisque 𝜃 + 𝑔𝜃𝑠 = 𝜃𝑠
De même
𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑
2𝜋 2𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 −
3 3
4𝜋 4𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 − = 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜃 − 𝜑
3 𝑠𝑚𝑎𝑥 3
3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝜑
2
Puisque 𝜃𝑠 − 𝜃 = 𝑔𝜃𝑠
3
On pose : 𝑀 = 2 𝑀𝑚𝑎𝑥
Après substitution et dérivation dans (V.12), nous aboutissons au système suivant :
𝜋 𝜋
𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 = 𝑅𝑠 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 + 𝐿𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 + + 𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝛾 +
2 2
𝜋 𝜋
(V.13)
0 = 𝑅𝑟 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 + 𝐿𝑟 𝑔𝜔𝑠 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 + + 𝑀𝑔𝜔𝑠 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝜑 +
2 2
On vérifie que la pulsation est bien que 𝜔𝑠 pour tous les termes de l’équation du stator, et 𝑔𝜔𝑠
pour tous les termes de l’équation du rotor.
Normalement, il faut tracer deux diagrammes vectoriels distincts,
- L’un relatif à une phase du stator représentant :
𝑅𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝐿𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑟 = 𝑉𝑠
Où tous les vecteurs tournent à la vitesse 𝜔𝑠 y compris le vecteur 𝐼𝑟
- L’autre relatif à une phase du rotor représentant :
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𝐼𝑠
𝐼𝑟
𝑅𝑠 𝑀 𝑅𝑟
𝑉𝑠 𝐿𝑟
𝐿𝑠
𝐼
𝑅𝑟′ = 𝑚2 𝑅𝑟 ; 𝐼𝑟′ = − 𝑚𝑟
𝑙𝑟′ 𝜔𝑠 = 𝑚2 𝑙𝑟 𝜔𝑠 = 𝑚2 𝐿𝑟 𝜔𝑠 − 𝑚𝑀𝜔𝑠 ;
De sorte que la relation V.14 devienne :
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𝐼𝑠𝜇
𝐼𝑠𝜇 𝑎
𝑉𝑠 𝑗𝑋𝜇 𝑅𝜇
𝐼𝑠𝜇
𝐼𝑠𝜇 𝑎
𝑉𝑠 𝑗𝑋𝜇 𝑅𝜇
On pose 𝑙𝑠′ = 𝑙𝑠 + 𝑙𝑟′ et est dite l'impédance de fuite totale ramenée au stator.
80
V. 1. Courants
V. 1. 1. Le courant statorique
Il est calculé à partir de l’impédance 𝑍𝑠 de la MAS vue de l’entrée comme suit :
𝑉
𝐼𝑠 = 𝑍𝑠 avec 𝑍𝑠 est donnée par :
𝑠
𝑅 ′
𝑅𝜇 +𝑗 𝑋𝜇 𝑅𝑠 + 𝑟 +𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔
𝑍𝑠 = 𝑅 ′ (V.16)
𝑅𝜇 +𝑗 𝑋𝜇 +𝑗 𝑅𝜇 𝑋𝜇 𝑅𝑠 + 𝑟 +𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔
Lorsque le glissement est nul (à la vitesse synchrone), Le courant statorique égale au courant
𝑅𝑟′
magnétisant car l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 est infinie. Le courant 𝐼𝑠 est faible et très
𝑔
déphasé en arrière par rapport à la tension. Plus le glissement croit, plus l'impédance 𝑅𝑠 +
𝑅𝑟′
+ 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 diminue ce qui provoque une diminution de l'impédance totale est ainsi le courant
𝑔
𝐼𝑠 augmente et son déphasage diminue. A l'arrêt (𝑔 = 0), l'impédance en parallèle à la
branche magnétisante est faible, ce qui donne une impédance totale relativement faible. Ainsi
le courant est très fort et de nouveau très déphasé par rapport à la tension. Lorsque le
glissement prend des valeurs assez élevée (marche dans le sens inverse du champ tournant),
l'impédance totale diminuera encore plus et le courant deviendra de plus en plus important.
V. 1. 2. Le courant rotorique
Le courant rotorique est déduit de celui ramené au primaire qui est calculé comme suit :
𝑉𝑠
𝐼𝑟′ = 𝑅 ′𝑟
(V.17)
𝑅𝑠 + +𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔
Lorsque le glissement est nul (à la vitesse synchrone), Le courant rotorique est nul car
𝑅𝑟′ 𝑅𝑟′
l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 est infinie. Plus le glissement croit, plus l'impédance 𝑅𝑠 + +
𝑔 𝑔
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 diminue ce qui provoque une croissance du courant 𝐼𝑟′ et son déphasage est presque
égale à celui du courant statorique. A l'arrêt (𝑔 = 0), l'impédance en parallèle à la branche
magnétisante est faible et le courant est très fort et de nouveau très déphasé par rapport à la
tension. Lorsque le glissement prend des valeurs assez élevée (marche dans le sens inverse du
𝑅𝑟′
champ tournant), l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 diminuera encore plus et le courant deviendra
𝑔
de plus en plus important.
V. 2. Puissances
V. 2. 1. Puissances statoriques
La puissance absorbée par le moteur est :
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La puissance transmise au rotor est définit comme la puissance absorbée par le moteur
diminuée des pertes localisées au stator à savoir les pertes dans le fer du stator et les pertes
Joule due à la résistance de l'enroulement du stator. Elle est donnée par :
𝑃𝑠′ = 𝑃𝑠 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 − 𝑝𝑗𝑠 (V.19)
2 𝑉𝑠 2
Avec : 𝑝𝑓𝑒𝑟 = 3𝑅𝜇 𝐼𝑠𝜇 𝑎 =3 et 𝑝𝑗𝑠 = 3𝑅𝑠 𝐼𝑠 2
𝑅𝜇
D'autre part cette puissance peut être déduite directement du schéma équivalent de la figure
V.6 comme suit:
𝑅𝑟′ 2 𝑝 𝑗𝑟
𝑃𝑠′ = 3 𝐼𝑟′ = (V.20)
𝑔 𝑔
V. 2. 2. Puissance mécanique
La puissance mécanique est la puissance transmise au rotor diminuée des pertes non
mécaniques localisées au rotor à savoir les pertes Joule due à la résistance de l'enroulement du
rotor et les pertes dans le fer du rotor. Ces derniers sont négligeables car elles sont
proportionnelle au carrée de la fréquence, cependant la fréquence au niveau du rotor en
fonctionnement normale est très faible.
La puissance mécanique est donnée par :
𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝑃𝑠′ − 𝑝𝑗𝑟 (V.21)
2
Avec : 𝑝𝑗𝑟 = 3𝑅𝑟 𝐼𝑟 2 = 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟′ , ces pertes peuvent être évaluer en fonction de la puissance
transmise au rotor comme suit:
𝑝𝑗𝑟 = 𝑔𝑃𝑠′ (V.22)
Par substitution, on aura l'expression de la puissance mécanique
𝑃𝑚𝑒𝑐 = 1 − 𝑔 𝑃𝑠′ (V.23)
La puissance utile est la puissance mécanique diminuée des pertes mécaniques dues aux
frottements et à la ventilation.
𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 1 − 𝑔 𝑃𝑠′ − 𝑝𝑚𝑒𝑐 (V.24)
D'autre coté, elle peut être exprimée par :
𝑃𝑢 = 𝛤𝑢 Ω (V.25)
Dont "𝛤𝑢 " représente le couple utile exercé sur la charge mécanique et Ω représente la vitesse
angulaire du rotor.
V. 3. Le couple mécanique
C'est la puissance mécanique rapportée à la vitesse angulaire du rotor. Il est donné ainsi :
𝑃𝑚𝑒𝑐 𝑃𝑠′
𝛤𝑚𝑒𝑐 = = (V.26)
Ω Ω𝑠
Ce couple est dit le couple synchrone car il est dépend que de la vitesse synchrone quelque
soit le glissement.
82
V. 4. Le rendement
C'est la puissance utile sur l'arbre du moteur rapporté à la puissance absorbée par
l'enroulement statorique.
𝑃𝑢 𝑃𝑠 −𝑝 𝑓𝑒𝑟 −𝑝 𝑗𝑠 1−𝑔 −𝑝 𝑚𝑒𝑐
𝜂= = (V.27)
𝑃𝑠 𝑃𝑠
Puissance utile
transmise au rotor
Mécanique
Puissance
Puissance
Puissance
Absorbée
Pertes
Perte Joule rotorique "pjr " mécanique
Perte Joule statorique "pjs " "pmec "
Perte dans fer "pfer "
83
D'autre côté le couple de démarrage peut être calculé par l'équation suivante car la puissance
transmise au rotor égale aux pertes Joule rotorique à 𝑔 = 1.
𝑃𝑠′ 𝑔=1 𝑝 𝑗𝑟
𝛤𝑑 = = (V.31)
Ω𝑠 Ω𝑠
Lorsque la résistance rotorique varie, le couple de démarrage sera maximum pour la valeur
donnée ainsi :
et
3𝑉𝑠 2 1
𝛤𝑚𝑎𝑥 = (V.34)
2Ω 𝑠 2 2
𝑅𝑠 + 𝑅𝑠 + 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
On remarque que le couple maximum est indépendant de la résistance rotorique alors que le
glissement correspondant est proportionnel à la résistance rotorique. Pour illustrer cette
remarque, on trace le couple en fonction du glissement pour différentes valeurs de la
résistance rotorique à savoir 𝑅𝑟′ , 2𝑅𝑟′ , 3𝑅𝑟′ et 4𝑅𝑟′ .
𝛤𝑚𝑎𝑥
Couple mécanique
𝑔/ 𝑔/ 𝑔/3𝑅𝑟′ 𝑔/ 4𝑅 ′
𝑅𝑟′ 2𝑅𝑟′ 𝑟
Glissement
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Remarques
- Ces courbes présentent deux parties, une partie comprise entre le fonctionnement à
vide (𝑔 = 0) et le point où le couple est maximum. L'autre comprise entre ce point et
le point de démarrage (moteur calé où 𝑔 = 1). La première partie est stable où le
couple mécanique développé par le moteur augmente avec l'augmentation du couple
de charge mécanique. Hors la première partie, si le couple de charge continu à
augmenter, le moteur ne peut développer un tel couple pour rester en équilibre. Ainsi,
le moteur s'arrête. Le fonctionnement dans cette partie est donc instable.
- L'augmentation de la résistance rotorique ne modifie pas l'allure de la courbe de
variation 𝛤(𝑔). Mais elle l'étale vers les glissements élevés. Par conséquence, le couple
de démarrage et le glissement donnant le couple maximum augmentent.
- A un glissement donné, le couple est proportionnel au carré de la tension
d'alimentation.
- L'influence de la résistance rotorique montre les avantages du moteur à rotor bobiné à
bagues par rapport au moteur à cage d'écureuil.
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Bibliographie
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Tome II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
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- J.L. Dalmasso, ”Cours d'électrotechnique 1 : Machines tournantes à courants
alternatifs”, Éditions Belin, 1985.
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Édition Dunod, 1957.
- L. Lagron, ’’les Moteurs à Courants Alternatifs’’, Éditions Dunod, 1949.
- J. Châtelain, ’’Machines Electriques’’, Traité d'Electricité, Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne, Éditions Georgi, 1983.
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