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Conception et fonctionnement
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 4 560 - 1
TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________
■ Cet article, bien que général, est plus orienté vers les turbines à vapeur, les
aspects plus particulièrement liés aux turbines à gaz étant traités dans l’article
« Turbines à gaz aéronautiques et terrestres ».
Après avoir expliqué le fonctionnement de ces turbines, notamment celui des
turbines axiales plus simples à exposer, on insistera sur les pertes et les moyens
de les réduire. Si les codes de calcul actuels, qui ne sont pas décrits ici, permet-
tent de prévoir de plus en plus correctement l’écoulement, la détermination des
pertes est encore assez imprécise du fait de la nécessité de maillages extrême-
ment fins, mais surtout de la modélisation encore imparfaite de la turbulence.
Aussi est-il nécessaire, ne serait-ce que pour « comprendre » les calculs, et
pour éviter certaines erreurs, de connaître les phénomènes physiques qui régis-
sent le fonctionnement de ces machines.
Nota : l’article « Turbines à fluide compressible » fait l’objet de plusieurs fascicules :
BM 4 560 Conception et fonctionnement
BM 4 561 Pertes et moyens de les réduire
Les sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur devra assez souvent se reporter à l’autre fascicule. Le
numéro de fascicule est suivi du numéro de paragraphe ou de figure.
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______________________________________________________________________________________________________ TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE
Notations et symboles
Symbole Définition Symbole Définition
ò
æ d* = rV ö ö
æ 1 Ð ------------
- dn
è 0è r E V Eø ø
M nombre de Mach δ2 épaisseur de quantité de mouvement
d r V
æd =
ò------ ------ æ 1 Ð ------ö d nö
V
è 2 0 rE VE è V Eø ø
N vitesse de rotation (en tr/min) δ3 épaisseur d’énergie cinétique
æ d r V æ V ö ö
2
ç d3 =
è ò------ ------ ç 1 Ð ------÷ d n÷
0 rE VE è
E
2
V ø ø
n direction normale à une surface δm angle méridien
p, p* pression statique, d’arrêt isentropique ε degré de réaction
P puissance ζ coefficient de perte
Qm,v débit masse, volume η rendement
q débit de fuite λt , λm inclinaison tangentielle, méridienne
r constante des gaz (r = cp – cV) µ coefficient de charge ou viscosité
r rayon υ coefficient de débit
R rayon de courbure ξ paramètre (= U/V *)
Re nombre de Reynolds P rapport de pression
s entropie massique ρ masse volumique
S surface τ travail massique
t pas d’une grille d’aubes ϕ coefficient de ralentissement pour les aubes fixes
T, T* températures statique, d’arrêt ψ coefficient de ralentissement pour les aubes mobiles
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où En écoulement adiabatique :
g+1
Ð -------------------- dq = 0
g gÐ1 2 2(g Ð 1)
g (M ) = -- M æ1 + ------------ M ö et la variation d’entropie est liée uniquement aux pertes.
r è 2 ø
pour un gaz parfait, e) Enfin, il existe un certain nombre de relations liant les
avec r constante des gaz (= cp – cV), variables d’état.
γ exposant isentropique (= cp /cV)
■ Pour un gaz parfait à capacités thermiques massiques constan-
cp et cV étant les capacités thermiques massiques (ou chaleurs spé- tes, on a :
cifiques suivant le terme couramment utilisé), respectivement à
pression et volume constants ; p
--- = rT (9)
p* et T * sont les pression et température d’arrêt, c’est-à-dire les r
pression et température mesurées par une sonde fixe faisant face à
l’écoulement, en supposant, pour la pression, que le ralentissement h = cp T (10)
du fluide se fasse de façon isentropique.
s
----g- = k exp æ ------ ö
b) Théorème des quantités de mouvement : il exprime que p
(11)
la résultante des forces extérieures à un volume limité par une sur- r ècVø
face S est égale à la variation du débit de quantité de mouvement à p
travers la surface : La relation (11) entraîne que ----g- reste constant pour un écoule-
ment isentropique. r
ò rV V × n
S
( )d S (3) À partir de la relation (10), on peut écrire la température d’arrêt :
V2
n étant la direction normale à la surface S. T * = T + ---------
2 cp
On utilise surtout sous la forme énergétique d’Euler donnant le
travail recueilli sur l’arbre par unité de masse de fluide (> 0) : La vitesse du son :
τ = U1Vu1 – U2Vu2 (4)
a = æ ¶------
pö
-
2 2 2 2 2 2 è ¶ rø s = Cte
U1 Ð U2 V 1 Ð V 2 W 1 Ð W 2
t = -------------------- + ------------------- Ð ----------------------- (5)
2 2 2 peut s’écrire d’après (11) :
avec U, V, W respectivement vitesse d’entraînement, vitesse abso- gp
lue et vitesse relative du fluide ; les indices 1 et 2 sont respective- a = ------
r
ment relatifs à l’amont et à l’aval de la roue (l’amont de la roue
correspondant à l’entrefer de l’étage) et l’indice « u » est relatif à la et d’après (9) :
direction tangentielle.
a = grT
c) La conservation de l’énergie, ou premier principe de la
thermodynamique, s’écrit : d’où la relation entre températures d’arrêt et statique en fonction du
t = h 1* Ð h 2* (6) nombre de Mach :
T* gÐ1
en l’absence d’échange de chaleur, c’est-à-dire pour un écoulement ------ = 1 + ------------ M 2
T 2
adiabatique, hypothèse que l’on supposera réalisée dans la suite de
cet article. et, en utilisant (11) sous sa forme isentropique et (9), les expres-
L’enthalpie d’arrêt massique h* s’écrit, en l’absence de forces sions connues pour les pression et masse volumique d’arrêt
volumiques : isentropique :
V2 Ðg
h * = h + ------ ------------
gÐ1
gÐ1 r g
-----*- = æ 1 + ------------ M 2ö = æ -----*-ö
2 p
p è 2 ø è r ø
avec h enthalpie massique.
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Enthalpie
0
p0
générales entre les variables d’état.
Les relations entre ces variables sont tabulées ou représentées
graphiquement dans un diagramme dit de Mollier (h, s) où sont tra- p1
cées les isobares, isochores et isothermes. L’intérêt de ce dia- h*
0 V 02
gramme pour les écoulements adiabatiques, par rapport à d’autres h0 2 0
diagrammes [(T, s), (p, v )], est que l’on lit directement par différence V 12
d’enthalpie (figure 1) : V12s
2 τ p2
— le travail massique τ, d’après l’équation (6) ; 2
— l’énergie cinétique à la sortie des aubages fixes ; h1 1
— la perte que nous définirons comme la perte de la transforma- Perte dans
tion adiabatique isobare, faisant passer de l’état final (1s) (figure 1) h1s aubes fixes
1s
de la détente isentropique à l’état final (1) de la détente réelle, soit : h*
2 V 22
h2 2
df = h1 – h1s Perte dans
aubes mobiles
h2s
'
Cette perte, dite adiabatique, est légèrement inférieure à la perte
h2s
réelle òTds au cours de la détente adiabatique ; la différence est plus
facilement visualisée dans un diagramme (T, s), où elle est alors
représentée par l’aire du triangle (0), (1), (1s) [2]. Cette approxima-
tion se justifie par le fait que le rendement sera évalué par rapport à Entropie s
la détente isentropique qui aboutit à la même pression.
L’utilisation d’une approche monodimensionnelle pour décrire À partir des valeurs moyennes définies précédemment, on
l’écoulement dans les turbines nécessite de travailler sur des obtient une valeur de perte indépendante de la position du plan de
valeurs moyennes, suivant le pas t, des différentes grandeurs à sondage. C’est la perte après mélange, différente de la perte locale.
l’entrée et à la sortie des grilles d’aubes. Ces valeurs moyennes doi-
vent satisfaire aux équations décrites dans le paragraphe précédent. Les valeurs moyennes ainsi définies correspondent aux valeurs
des grandeurs lorsque l’écoulement est redevenu uniforme après
Si ã désigne la valeur moyenne de la quantité a, on définira mélange complet des sillages.
l’ensemble des grandeurs moyennes par :
t
Qm =
ò rV
0
sin a d z = r÷ V÷ sin a÷ t
1.3 Triangles des vitesses
t
Fz =
òV 0
cos a dQ m = r÷ V÷ 2 sin α÷ cos a÷ t C’est la traduction graphique de la composition des
vitesses : V = U + W
t t
V÷ 2
òh
2 d Qm
*
h = æ +V
------ö ------------- = h÷ + ------
è 2 ø Qm 2 1.3.1 Écoulement purement axial
avec l’équation d’état f ( p÷ , r÷, h÷ ) = 0, on en déduit les 5 inconnues
( r÷, p÷ , h÷ , V÷, a÷ ). ■ La vitesse d’entraînement à l’entrée de la roue est égale à
celle en sortie ; il est alors commode de tracer les triangles d’entrée
Le débit Qm , l’effort sur les aubes Fx et Fz , l’enthalpie d’arrêt h* (ou
et de sortie avec le vecteur U commun (figure 2).
la rothalpie pour définir la vitesse relative) sont indépendants de la
position axiale où sont mesurées localement les grandeurs (parce Cette présentation permet de visualiser directement le travail.
que ce sont les composantes de la force exercée sur l’aube et donc
indépendantes de la position où l’on mesure les caractéristiques de ■ On peut ainsi mettre facilement en évidence l’intérêt d’avoir une
l’écoulement) ; les valeurs moyennes ainsi définies seront donc éga- grille d’aubes fixes (appelée aussi « distributeur ») avant la roue
lement indépendantes de la position du plan de sondage. (figure 3). Une turbine peut fonctionner sans aubes fixes, mais elle
fournit alors peu de travail.
Cependant, on sait que, à l’aval d’une grille d’aubes, la perte évo-
lue, le mélange du sillage avec l’écoulement principal provoquant
une perte supplémentaire. En écoulement adiabatique, cette perte
s’écrit : Notons que β2 est l’angle de ( – U , W 2 ) , contrairement aux
V 2 V 2 d Q m V÷ 2 V÷ 2 autres angles, qui sont définis par rapport à U . L’angle de sortie
è2 ò
d f = T d s » ( d h ) p = Cte = æ ------s- Ð ------ö ------------- = ------s- Ð ------
2 ø Qm 2 2
est le paramètre essentiel d’une grille d’aube et il est préférable
qu’il soit le même, que la grille soit utilisée en roue fixe ou en
Vs étant la vitesse isentropique. roue mobile.
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U r 1 V 1u = r 1¢ V 1u
¢
α1 β2
α2 β1 Vu désignant la vitesse tangentielle.
Si la hauteur e du canal compense la variation de la masse volu-
V2 W1
mique, c’est-à-dire si :
V1 r 1 e 1 = r 2 e 2 = r 1¢ e 1¢
W2
∆ Vu
β2 α1
Figure 2 – Triangles des vitesses pour un écoulement axial β1'
β1 V1
W2 W1
W 1' U1
V 1'
V2
U1'
,,
U U2
W1 On suppose ρ1e1 = ρ1' e1'
V2 α1 α2 β2
V1 β1
W1 U
W2 1 r1
W2
,,
∆ Vu
1'
e1 e1'
U r1'
α1 β2 β1 2
V2 α2 W1
W1
W2 V1 r2
e2
U
∆ Vu
W2
Figure 3 – Triangles des vitesses montrant l’intérêt des aubes fixes Figure 4 – Triangles des vitesses en écoulement non axial
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qu’on mettra sous la forme : Le degré de réaction détermine la forme des aubes mobiles
V *2 comme on le voit sur la figure 5, où l’on a tracé les triangles de vites-
Dh÷ = --------- ses dans le cas particulier d’un étage axial avec vitesse de sortie
2
axiale, ainsi que la ligne de détente dans le diagramme (h, s) pour
V * étant une vitesse fictive, représentant la chute disponible. ε = 0 et ε = 0,5.
∆hs* = 2 U 2 ∆hs* = U 2
h p*
0 h p*
0 p0
p0 p1
h* h p2
2 1
h2
h*
2
h2 p1 = p2
h1
s s
Figure 5 – Influence du degré de réaction sur la
forme des aubages
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U
x = ------*- Plus que la direction générale de l’écoulement, c’est l’origine du
V travail recueilli qui différencie ces deux types de turbines. Repre-
Nous n’utiliserons ici que ces paramètres sachant que d’autres nons l’équation (5) :
paramètres sont aussi utilisés en particulier dans le domaine des 2 2 2 2 2 2
turbines à gaz [1]. U1 Ð U2 V 1 Ð V 2 W 1 Ð W 2
t = -------------------- + ------------------- Ð -----------------------
2 2 2
■ Des relations simples existent entre ces paramètres pour les tur-
bines axiales : ■ Pour une turbine axiale, on a : U 1 » U 2 , même quand la diver-
● Dans le cas où m = 1 et que les vitesses débitantes d’entrée et gence de veine est assez importante.
de sortie sont les mêmes, on a :
Le travail est donc lié à la transformation de l’énergie du fluide en
W 1u + W 2su 2 2
e 1 = Ð -------------------------------- énergie cinétique dans les aubes fixes [ (V 1 Ð V 2 ) ¤ 2 ] et dans les
2 2
2U aubes mobiles [ (W 1 Ð W 2 ) ¤ 2 ].
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■ Dans la turbine à action, toute la détente est effectuée dans les avec U0Vu0 = UnVun = 0
aubages fixes, et la pression est la même à l’amont et à l’aval de la Dans le cas particulier où les triangles de vitesses sont sem-
roue. blables (sauf le premier et le dernier), ce qui suppose une cer-
taine loi d’évolution de la veine, les vitesses varient comme U
Il n’existe pratiquement plus de turbine à fluide compressible à
et :
action pure, sauf peut-être dans les petites puissances.
Vu n Ð 1 2
Par contre, dans les grosses turbines à vapeur, le premier étage t = 2 ------ å U i
est très souvent à action car on va l’utiliser en injection partielle U
i=1
pour régler la puissance de la machine en faisant varier le débit par
la section (figure 7). La pression étant la même de part et d’autre des Il est facile de montrer que ce travail est maximal pour une
aubes mobiles, on peut injecter du fluide seulement dans un sec- certaine vitesse de rotation pour laquelle Vu = U.
teur, sans que des écoulements parasites liés à des différences de On voit alors que chaque étage produit un travail (aux pertes
pression se produisent dans les autres secteurs. Il est nécessaire à
près) égal à 2U 2, identique à celui fourni par un étage axial à
l’aval de ménager une large chambre pour homogénéiser l’écoule-
action, malgré la perte de travail liée à l’effet centrifuge. Cela
ment qui va aborder les étages suivants.
provient de ce que, par rapport à la roue (n – 1), la roue (n)
Un autre intérêt d’un étage à action à l’entrée du corps haute pres- tourne à la vitesse 2U ; l’étage à action tournant à cette même
sion est de faire baisser plus rapidement la température, un tel vitesse pourrait alors réaliser une chute de 8U 2. Outre qu’il faut
étage permettant une chute élevée. Cela peut éviter certains problè- 2 2
mes thermiques. U1 Ð U2
compenser le terme -------------------- , on retrouve le fait que, à vitesse
2
,,,
,,
■ Les turbines sont donc pratiquement toutes à réaction variable ;
cependant, on continue à parler pour les turbines à vapeur de tech- d’entraînement identique, l’absence d’aubes fixes limite le tra-
niques à action et à réaction. vail fourni.
,,
,,,
W3
,,
V3
U3
,,
,,,
, ,
V2
W 2'
W2 U2
V2
U2
Coupe dans un plan méridien
V1
W1'
U1 W1
V1 Aubage
U1 d'entrée
V0 V
U0
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A
pe
pi -- 1 p' pi sd
pa i pe
Piston
d'équilibrage
A
Coupe méridienne Coupe A-A pe pa pe
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en utilisant la relation (5), où l’on a tenu compte que la turbine était et les relations dans les triangles de vitesses conduisent à :
axiale (U1 = U2). Rappelons que V * est défini par :
2 2
V2
2 W1 V1 V1 2
V *2 - Ð 2 x ------* cos a 1 + x
--------- = --------
--------- = h 0* Ð h 2s Ð m ------ V *2 V *2 V
2 2
Avec m = 0, c’est-à-dire lorsque toute l’énergie cinétique de sortie 2 2
V2 W W2 2
est perdue, le rendement η0 s’appelle rendement « total à - = --------2- Ð 2 x -------*- cos b 2 + x
--------
statique » ; car la chute disponible est définie comme la différence V *2 V *2 V
entre l’enthalpie d’arrêt (encore appelée enthalpie totale) en début Il est alors possible d’éliminer les vitesses dans l’expression du
de détente et l’enthalpie statique en fin de détente ; avec m = 1, le rendement.
rendement η1 est dit « total à total ».
Les quatre paramètres (x, ε, α1 et β2) ne sont pas indépendants car
On peut également écrire ce rendement en mettant en évidence la conservation du débit doit être vérifiée. Elle s’écrit :
les différentes pertes (figure 1) :
ρ1V1sinα1H1 = ρ2W2sinβ2H2
V *2 ¢ Ð h ) – (h Ð h¢ ) – (h* Ð h )
--------- h = h 0* Ð h 2s Ð ( h 2s 2s 2 2s 2 2 (16)
2 où H1 et H2 désignent les hauteurs du canal à l’entrée et à la sortie
de l’aube mobile.
où l’on reconnaît :
Dans les calculs présentés ci-après, on supposera que :
— la perte dans l’aubage mobile :
2 2 2 ρ1H1 = ρ2H2
W 2s W 2 W 2s
¢ = ----------
D h r = h 2 Ð h 2s - Ð -------- = ----------- ( 1 Ð y 2 ) C’est-à-dire que lorsque ρ varie, une certaine divergence du canal
2 2 2
permet de garder la vitesse axiale constante.
cela compte tenu du fait que U1 = U2 et en posant : En fait, l’écriture de l’expression analytique de η n’est pas simple,
W2 = ψ W2s sauf pour m = 0 ; nous ne donnerons que l’expression classique du
rendement d’une turbine à action (ε = 0) avec perte de l’énergie ciné-
y étant le coefficient de ralentissement pour les aubes mobiles ; tique de sortie (m = 0), qui s’obtient directement très facilement si
— la perte dans l’aubage fixe : l’on suppose β1 = β2 :
V2
2 ■ Nous comparons, sur la figure 9, les rendements pour le cas à
— la perte par vitesse restante : ( 1 Ð m ) ------ action (ε = 0) et le cas à réaction (ε = 0,5), en supposant l’angle
2 du distributeur α1 fixé et les coefficients ϕ et ψ indépendants de ξ.
On peut donc écrire (16) sous la forme : ● Cas où l’énergie cinétique de sortie est perdue (m = 0).
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■ C’est un étage à action dans lequel l’intégralité de la détente ■ Si, maintenant, on tient compte des pertes aérodynamiques, en
s’effectue à la traversée des aubages distributeurs ou tuyères (T), supposant que :
mais qui se distingue de la roue simple en ce qu’elle comporte deux β2 = β1 ; α 3 = α 2 ; β4 = β3
couronnes d’aubes mobiles (M1 et M2) séparées par une couronne
d’aubes fixes dites redresseurs (R) (figure 10). on montre que le rendement prend la forme :
On a donc : η = 2ξ(ϕa cosα1 – bξ)
p1 = p2 = p3 = p4
où ϕ est le coefficient de ralentissement des tuyères supposé
indépendant de ξ ;
■ Le travail recueilli, égal à la somme des travaux développés sur a = 1 + ψ + ψ ψ’ (1 + ψ’’) ;
chaque couronne mobile, s’écrit : b = a + (1 + ψ’) (1 + y ’’)
τ = U(V1u – V2u) + U(V3u – V4u) ψ, ψ’ et ψ”étant respectivement les coefficients de ralentissement
de la première couronne mobile, du redresseur et de la deuxième
En supposant l’écoulement isentropique, on sait que, en couronne mobile, supposés indépendants de ξ.
l’absence de détente, la vitesse se conserve à la traversée d’un Le rendement maximal est :
aubage :
a2
W2s = W1s ; V3s = V2s ; W4s = W3s h max = j 2 ------- cos 2 a 1
2b
et qu’en supposant constante la hauteur des aubes mobiles et du
redresseur : a cos a 1
β2 = β1 ; α3 = α2 ; β4 = β3 obtenu pour ξopt = j ---------------------
2b
On trouve d’après les triangles de vitesses (figure 11) :
alors que, pour la roue simple, il est :
D V uI = V 1su Ð V 2su = 2 ( V 1su Ð U )
1+y
h max = j 2 ------------- cos 2 a 1
D V uII = V 3su Ð V 4su = ( V 1su Ð V 2su ) Ð 4 U 2
Exemple : avec ψ = 0,75 ψ’ = 0,8 ψ” = 0,85 (figure 12, courbe II),
Le rendement lié à la perte de l’énergie cinétique de sortie, c’est- on a :
V 1s
2 a2
------- = 0, 66
à-dire le rapport de τ s à la chute disponible --------- , a alors pour 2b
2
expression : La roue simple, en prenant pour ψ la valeur moyenne des ψ de la
η = 8ξ(cosα1 – 2ξ) roue double, soit ψ = 0,8, aurait un rendement 0,9/0,66 = 1,36 fois
plus élevé (figure 12).
cos a 1
maximal, quand α1 est fixé, pour x = ----------------- . ■ Malgré ce mauvais rendement, mais grâce à la chute importante
4 de pression et de température, la roue double a été utilisée dans
deux types d’application :
■ Pour cette valeur de ξ, on voit que le travail massique recueilli est — comme étage de tête de turbines multicellulaires de puissance
égal à 8U 2 ; c’est le travail de 4 roues simples (pour lesquelles ξopt inférieure à 100 MW, pour des pressions d’admission élevées ;
en l’absence de frottement vaut cosα1/2). On remarque que la pre- — comme turbine monocellulaire de petite puissance (quelques
mière roue fournit UDVuI = 6U 2 (puisque V1su = V1scosα1 = 4U ), la centaines de kilowatts), où le prix prime le plus souvent sur le ren-
deuxième ne fournissant que 2U 2. dement.
U
T M1 R M2
V3 V1
V1 U U
V2 α3 W1
α1
α2 W3
∆VuII
β3 U
∆VuI
V3
W1 V2 α4V
β1 R W3 4 W3
1 2 3 4
β2 U V4
W1 M1 U
W2 U β4
Dm W4 W4
V2
T M2
W2
U
0 0'
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η λt λm
Sens de
l'écoulement
ϕ2 0,90 cos2 α1
ϕ2 0,66 cos2 α1
,
la figure 17
d’économie, d’aubages fixes prismatiques conduisant à un angle de
sortie α1 variant fort peu suivant le rayon. 5
Aujourd’hui, on utilise tous les termes de l’équation (19) de façon
à maîtriser le gradient de pression dans un sens qui minimise la 2
perte de l’étage (cf. BM 4 561 § 2.5.3). On peut même ajouter des ter- 10
,
mes à l’équation (19) en inclinant les aubes tangentiellement d’un
angle λt ou dans le sens méridien d’un angle λm (figure 14).
1 ¶ p æ 1 ¶ pö V m ¶ rV u V u ¶ rV u sin l m
--- ------- = --- ------- - ------------- tan l t + ------ ------------- ------------------------------------
Ð ------- (21)
r ¶ r è r ¶ r ø lt = lm = 0 r ¶ m r ¶ m cos ( l m Ð d m )
,
Ces termes sont surtout utilisés pour les aubages de grand élan- 5 3
cement, c’est-à-dire pour des valeurs élevées de : 1
D diamètre au sommet
Z = ------s- = ----------------------------------------------------------- 4
Db diamètre à la base
en particulier pour éviter d’avoir un degré de réaction négatif à la
0
base. 1 2 3 Z
Nous allons dans le paragraphe suivant, à titre d’exemple, étudier
les problèmes rencontrés, tant au point de vue aérodynamique que Figure 15 – Dernières ailettes des turbines à vapeur basse pression :
mécanique pour ces aubages à grand élancement. réalisations comparées aux limites constructives (d’après [3])
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TURBINES À FLUIDE COMPRESSIBLE _______________________________________________________________________________________________________
h
Profil modifié
A*
Limites de
l'attache A
∆h*1
B*
B
∆h*2
M extrados
B' C*
,
Profil modifié C
∆h*3
D*
1 C'
,
C'' D
D'
D''
Figure 18 – Évolution du nombre de Mach le long de l’extrados Figure 19 – Détente dans une turbine multiétages
d’un profil base d’une dernière ailette basse pression
L’ensemble de ces limites, approximatives rappelons-le, souligne 2.1.4.2 Rendement global d’une turbine
la difficulté de réaliser de grandes aubes. Sur la figure 15, ont été
portés les points correspondant à des derniers étages basse pres- Nous avons jusqu’alors considéré le travail par unité de masse τ.
sion construits par différents constructeurs ; ils se situent tous dans La puissance effectivement récupérée sur l’arbre sera égale à :
l’étroit domaine laissé libre par les diverses limites, à l’exception de (Qm – q )τ
l’ailette en titane (figure 17), qui a nécessité des calculs et des essais
très poussés [4]. Qm étant le débit total dont on dispose et q le débit de fuite.
Il est en effet indispensable de laisser un jeu entre parties fixes et
mobiles, par où une certaine quantité de fluide passera, sans bien
2.1.4 Rendement d’une turbine multiétages entendu produire de travail.
Cette puissance n’est pas complètement utilisable ; une partie ser-
2.1.4.1 Rendement d’un groupe d’étages vira à vaincre les pertes mécaniques, ces pertes représentant la
somme des puissances consommées par tous les organes étrangers
■ Du point de vue rendement, un premier avantage d’une turbine
à l’écoulement principal, mais nécessaires au fonctionnement de la
multiétages est de pouvoir récupérer, contrairement à l’étage isolé,
turbine ; citons par exemple :
l’énergie cinétique sortante, sauf bien entendu dans le dernier
étage. — les paliers et la butée du rotor ;
— le variateur de vitesse, qu’il soit à engrenages ou du type
■ Un deuxième avantage va être de récupérer une petite partie des hydraulique, lorsqu’il en existe un entre la turbomachine et l’appa-
pertes de chaque étage par réchauffage du fluide, ce qui permet de reil moteur ou résistant qui lui est accouplé ;
mettre à disposition de l’étage suivant une chute un peu plus impor- — les auxiliaires, qu’ils soient directement entraînés ou non,
tante. Sur le diagramme de Mollier (figure 19), cet effet se traduit comme, par exemple, la pompe à huile de graissage, la pompe ali-
comme la conséquence de la divergence des isobares dont la pente mentant éventuellement des organes hydrauliques de réglage, ou
est égale à la température. En effet, si le travail total récupéré est encore le ventilateur d’aspiration des buées sur une turbine à
bien la somme des travaux fournis par chaque étage, il n’en est pas vapeur.
de même pour la chute disponible représentée par :
La puissance effectivement utilisable sera donc :
A*D” + DD* » AD” P = (Qm – q )τ – Pméca
en supposant les énergies cinétiques d’entrée et de sortie égales. et le rendement global de la turbine s’écrira :
On a :
P
AD” = AB’ + B’C” + C”D” < AB’ + BC’ + CD’ h global = ----------------- = h ´ h f ´ h méca
Qm D h
SD h i*
soit : h÷ = -------------------------------------------- .
AB¢ + BC¢ + CD¢ avec η rendement adiabatique du grou-
pe d’étages défini au paragraphe
Si les étages ont le même rendement (avec m = 1), on voit que
2.1.4.1,
h÷ représente ce rendement, sinon il représente un rendement
moyen d’un étage courant qui est donc inférieur au rendement adia- Qm Ð q
h f = ------------------ rendement volumétrique,
batique η du groupe d’étage. Qm
h P méca
Le rapport : --- > 1 est appelé coefficient de réchauffage. h méca = 1 Ð -------------------------
- rendement mécanique
h÷ ( Qm Ð q ) t
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2.2 Fonctionnement d’une turbine En turbine multiétages, il en sera de même pour les aubes fixes de
l’étage suivant.
à des régimes variés
On remarquera que la courbe de rendement en fonction de ξ ne
2.2.1 Divers types de fonctionnement sera pas la même suivant que ξ varie par U ou par la chute d’enthal-
pie, les nombres de Reynolds et de Mach qui influent sur les coeffi-
■ Une turbine, dont la géométrie des aubages est fixée, peut être cients d’enthalpie ϕ et ψ, étant différents.
amenée à fonctionner à des vitesses de rotation variables à chute
disponible constante ou à chute d’enthalpie variable à vitesse de ■ Le degré de réaction varie, en général, également (quand le type
rotation constante. de fonctionnement de la turbine varie). On le voit en particulier sur
la figure 21a qui représente les triangles de vitesses et la ligne de
Dans les deux cas, le paramètre ξ va varier à angles de sortie α1 et détente au point de travail nul pour un étage conçu à action (on a
β2 sensiblement constants, ces angles dépendant essentiellement également tracé en tireté les triangles de vitesses au fonctionne-
de la géométrie de la grille d’aubes (BM 4 561 § 2.1). ment nominal où la vitesse axiale est Vxo et la vitesse d’entraîne-
On constate, d’après les triangles de vitesses, que l’angle d’attaque ment U0) ; si l’on suppose que les angles de sortie α1 et β2 sont
β1 de l’aube mobile (figure 20) va varier de façon importante, surtout imposés par la géométrie des grilles d’aubes, alors W1 = W2 , ce qui
lorsque ξ = U/V * augmente, entraînant des pertes par incidence éle- entraîne pour la turbine axiale h1 = h2 , d’où l’allure de la ligne de
vées et donc une diminution du coefficient de ralentissement ψ. détente, la perte dans l’aubage ne pouvant être nulle.
U β1'' U β1'' β1
α1 β2 β1 α1 β2
β1' V1'' W 2''
W 2'' V1'' W1'' β1'
V2' V 2'' V2' V 2'' W1''
V2 V1 V2 W1
W2 W1 V1 W1'
W1'
W2
W 2' V1' W 2' V1'
Figure 20 – Évolution des triangles des vitesses quand le débit-volume varie pour un étage donné
U = U0 U = U0
Vx α1 β2 α1 β2
V1 = V2 W1 = W2 Vx
Vx V1 = V2 W1 = W2
0
1 U = Cte = U0
U = 3U0 U = 2U0
α1 β2 β2 α1 β2 = α1
Vx = Vx V1 = V2
0 W1 = W2 W 1 = W2
V1 = V2
2 Vx = Cte = Vx 0
h h
p0
V 02
p0
2
V 12 V 22
2 2 p2 V 02 V 12 V 22
p2
2 2 2
p1 p1
s s
Étage isolé Étages répétitifs
3 Vx = Cte
Figure 21 – Triangle des vitesses à U = Cte et Vx = Cte et lignes de détente au point de travail nul
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Il n’y a que pour des aubes fixes et mobiles identiques et pour des On constate que les points d’essais suivent bien la loi
étages répétitifs de degré de réaction de 0,5 que ce dernier ne varie théorique (12) jusque vers υ2 = 0,3 ; au-dessous, les points s’écar-
pratiquement pas. tent de la droite théorique.
On peut le voir sur la figure 21b dans le cas du fonctionnement à On peut mettre en évidence sur ce diagramme les trois types de
travail nul. fonctionnement de l’étage :
— type a : c’est le fonctionnement normal de la turbine ;
D’après le triangle des vitesses, les angles α1 et β2 étant supposés
— type b : on a toujours un fonctionnement en turbine (détente)
restés constants :
mais il faut fournir de la puissance à la turbine pour compenser les
2 2 pertes ;
V1 V2 — type c : la turbine fonctionne globalement en compresseur ;
------ = ------ ;
2 2 en l’absence de débit, il faut, pour faire tourner la turbine, lui fournir
une certaine puissance destinée à vaincre les pertes par ventilation ;
les étages étant répétitifs, la vitesse d’entrée V0 dans l’étage est cette puissance est de la forme :
égale à la vitesse de sortie V2 de l’étage et donc :
3 2
P ventil = krU m D m
2 2
V2 V0
------ = ------
2 2
La détente se fait suivant une ligne : 2.2.2 Problèmes vibratoires liés à l’écoulement
h = Cte
Les aubages fixes et mobiles étant identiques, on peut considérer ■ Une turbine peut avoir à fonctionner, de façon transitoire ou non,
que les pertes dans ces aubages sont les mêmes ; or, ces pertes sont dans des conditions d’écoulement très variées, comme nous l’avons
égales aux chutes isentropiques et donc le degré de réaction est 0,5. vu au paragraphe précédent. Les excitations qui en résultent peu-
vent entraîner des vibrations des aubes et donc des contraintes
La vitesse de rotation lorsque le travail devient nul est appelée dynamiques importantes pouvant conduire à des ruptures d’ailet-
vitesse d’emballement, car la machine s’y stabilise naturellement tes. Dans les turbines à vapeur, c’est, bien entendu, la dernière roue
en cas de suppression du couple résistant ; il est donc important de basse pression qui est la plus exposée : les contraintes statiques y
la connaître pour le dimensionnement mécanique des aubages. sont en général assez élevées, et, d’autre part, elle doit pouvoir fonc-
On constate, en supposant les vitesses débitantes identiques en tionner à des pressions au condenseur assez différentes de la pres-
amont et en aval de la roue (figure 21), que cette vitesse serait égale sion nominale.
à trois fois la vitesse nominale dans le cas d’un étage conçu à action ■ Les vibrations peuvent être dues :
(degré de réaction nul) et deux fois pour un étage à ε = 0,5.
— à la nature oscillatoire des écoulements ;
En fait, dans ces conditions, l’écoulement devient très complexe — au couplage entre l’écoulement et le mouvement des aubes,
et l’approche monodimensionnelle est hasardeuse. La figure 22 ce « flottement » peut se produire aux débits-volumes élevés, pour
extraite de [5] montre l’écoulement dans une turbine à quatre éta- les très grandes ailettes ; le liaisonnement des aubes, qui augmente
ges, fonctionnant à faible débit-volume ; l’écoulement dans les deux l’amortissement mécanique et l’amortissement aérodynamique en
premiers étages est normal et ils fournissent du travail au rotor ; par empêchant un fort déphasage aux basses fréquences entre des
contre, dans les deux derniers étages, des zones tourbillonnaires ailettes voisines, permet en général d’éviter ce problème.
importantes apparaissent où les vitesses tangentielles sont
élevées ; ils fournissent alors de l’énergie au fluide. ■ Aux faibles débits-volumes, c’est l’instabilité de l’écoulement
qui provoque les vibrations avec, en particulier, deux phénomènes :
Sur la figure 23, on a tracé les résultats d’essais sur une maquette
— une excitation aléatoire ;
du dernier étage de turbine à vapeur basse pression [6] dans le plan
— un champ tournant.
,,,,,,
,,,,
,
, ,
coefficient de charge - coefficient de débit :
● Cette excitation aléatoire (« buffeting » en anglais) est liée aux
D h* V gros décollements que l’on rencontre (figure 23) à ces faibles
2
- ; u = ------x-
m = --------- débits-volumes, aux instabilités dues à l’interaction des ondes de
Ub Ub
choc avec les couches limites ou, également, à la condensation.
,, ,,
,,,,,,,
Figure 22 – Fonctionnement à faible débit-volume d’une turbine à 4 étages [5]
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µ
µs
i+1
1
3 2 1
µ
0,5
i
Sens de propagation
du décollement
0 υ
0,5 υ
i -- 1
--0,5
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Turbines à fluide compressible R
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