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Université Mohamed I

Ecole Supérieure de Technologie

Département Génie Appliqué Oujda


Licence Professionnelle GE
Année universitaire 2020-2021

Modélisation de la génératrice
Pr : Taoufik OUCHBEL asynchrone
en régime permanent et dynamique

1
Pr. Taoufik OUCHBEL

I. Machine asynchrone en mode moteur


Introduction : La machine asynchrone est une machine à courant alternatif qui ne possède
pas de connexion entre le stator et le rotor. Le terme asynchrone provient du fait que la vitesse
du rotor est différente de la pulsation des courants du stator.
Elle a été concurrencée par d’autres machines (machine à courant continu, synchrone et à
courant alternatif à collecteur) dans les domaines de forte puissance, jusqu'à l'avènement de
l'électronique de puissance. Aujourd’hui, on la retrouve dans de nombreuses applications,
notamment dans le transport, dans l'industrie et dans l'électroménager.
À l'origine, la machine asynchrone était uniquement utilisée en moteur, mais toujours
grâce à l'électronique de puissance, elle est de plus en plus utilisée en génératrice.

1. Structure de la machine asynchrone triphasée


La machine asynchrone est très utilisée dans les applications industrielles, car de par sa
conception, son coût est relativement moindre à celui des autres machines, sa robustesse au
niveau électromagnétique est grande, et une bonne standardisation existe entre les différents
fabricants. Cependant, la simplicité de conception de cette machine cache une complexité
fonctionnelle assez importante.

Figure 1: Machine asynchrone triphasée

En général, un moteur asynchrone triphasé est constitué d’une partie fixe ou stator,
supportant le bobinage et d’une partie tournante ou rotor ou les courants sont induits.
1-1. Le stator
C’est la partie fixe du moteur, il comprend des bobinages alimentés en courant alternatif
qui créent un champ magnétique tournant dont la vitesse est proportionnelle à la fréquence du
courant. On peut décrire le champ tournant de plusieurs manières. On peut dire qu'il a une

2
valeur constante et que ses pôles tournent. On le représente alors par un vecteur de norme
constante, porté par un diamètre tournant dans la cavité du stator. On peut dire aussi qu'il
forme une onde progressive sinusoïdale dans l'entrefer (espace compris entre stator et rotor).
1-2. Le rotor
C’est la partie mobile du moteur; il est placé à l’intérieur du stator et constitué d’un
empilage de tôles d’acier, formant un cylindre claveté sur l’arbre du moteur. Il tourne à une
vitesse inférieure à la vitesse du champ tournant. Il est placé dans un champ tournant par
rapport à lui. Il doit être feuilleté pour réduire les pertes par courant de Foucault. Parmi les
rotors, on distingue
 Le rotor à cage d’écureuil (rotor en court-circuit) :
- Rotor à simple cage : des encoches ou « trous » sont répartis à la périphérie, c’est
dans ces encoches que l’on placera des barres en cuivre servant de conducteurs. Ces
conducteurs sont court-circuités à chaque extrémité par une couronne en cuivre, l’ensemble
formant une cage d’écureuil. Ces moteurs ont un couple de démarrage relativement faible et
une intensité absorbée.

Figure 2: Rotor à cage

- Rotor à double cage : Ce rotor comporte deux cages, l’une extérieure assez résistante,
l’autre intérieure de résistance plus faible. Au début du démarrage, le flux étant à fréquence
élevée, les courants induits sont dans la cage extérieure. Le couple produit par la cage
extérieure résistante est important et l’appel de courant réduit. En fin de démarrage, la
fréquence diminue dans le rotor et le passage du flux à travers la cage intérieure est plus
facile.
 Le rotor bobiné (rotor à bagues) :
C’est un cylindre constitué de tôles empilées, solidaire de l’arbre du moteur, les encoches
sont percées dans ses tôles. Près de la surface de ce cylindre, des conducteurs passent dans ses
encoches et sont réunis à une de leur extrémité en court-circuit. L’autre extrémité est

3
raccordée à 3 bagues permettant une liaison avec un circuit fixe (des résistances). Les pôles
du rotor sont au même nombre que le stator. Sur les bagues, viennent frotter des balais
raccordés au dispositif de démarrage.

Figure 3: Rotor à bague

2. Différentes caractéristiques de la machine asynchrone


Les courants alternatifs dans le stator créent un champ magnétique tournant à la pulsation
de synchronisme :
s
s  (1)
p
Ωs: vitesse de rotation du champ tournant en rad/s
ωs : Pulsation des courants statoriques en rad/s (ωs=2πf )
p : nombre de paires de pôles.
 Le rotor n’est relié à aucune alimentation. Il tourne à la vitesse de rotation Ωm
Des courants induits circulent dans le rotor.

L’entrefer est l’espace entre le stator et le rotor.


Glissement g.
Le rotor tourne à la vitesse angulaire Ωm, plus petite que la vitesse de synchronisme Ωs.
On dit que le rotor glisse par rapport au champ tournant. Ce glissement g va dépendre de la
charge.
 s   m  s  .m
g  (2)
s s
2. . m
Et, on a : m  ( rad / s ) (3)
60
La vitesse relative du champ tournant statorique par rapport au rotor vaut :
 s   s   m

4
Les conducteurs rotoriques balayés par cette onde tournante sont le siège d’une tension
induite de pulsation :
 r  p s   s  m  g s Ainsi, on peut écrire (fr = gfs = gf)
La fréquence rotorique fr est dite fréquence de glissement. Le glissement est compté positif
pour un fonctionnement en moteur (Ωm < Ω), négatif pour un fonctionnement en génératrice
(Ωm > Ω). La fréquence f est celle du réseau.
Avec
ωm pulsation mécanique
ωr pulsation des courants rotoriques
ωs pulsation des courants statoriques

3. Modélisation de la machine asynchrone triphasée


3-1. Hypothèses simplificatrices
Pour établir les équations électriques de la machine asynchrone, nous faisons les
hypothèses simplificatrices suivantes.
 Les enroulements statoriques et rotoriques sont symétriques et la force

magnétomotrice (f .m.m) est distribuée sinusoïdalement le long de la périphérie des deux

armatures.

 On néglige des harmoniques d’espace (la répartition spatiale sinusoïdale des différents

champs dans l’entrefer).

 Les paramètres de la machine sont considérés indépendants de la température

 Les pertes fer (par hystérésis et courants de Foucault) sont négligeables

 Le circuit magnétique n’est pas saturé, ce qui permet d’exprimer le flux comme une

fonction linéaire du courant

 L’équivalence du rotor en court-circuit à un enroulement triphasé monté en étoile.

 La machine est couplée en étoile afin de permettre des regroupements des termes,

conduisant à une simplification dans l’écriture matricielle.

3-2. Représentation de la machine asynchrone


La machine asynchrone triphasée est formée d’un stator fixe, et d’un rotor cylindrique
mobile. Elle possède 6 enroulements (trois au stator et trois au rotor) alimentés par un
système de tension triphasé. Il en résulte la création d’un champ magnétique glissant dans
l’entrefer de la machine.

5
La structure électrique du rotor peut être réalisée :
 Soit par un système d’enroulements triphasés (rotor bobiné : Chaque phase statorique -
rotorique- est composée de p bobines identiques en série, réparties régulièrement à la
périphérie de l’entrefer cylindrique), raccordés en étoile à trois bagues sur lesquelles frottent
trois balais fixes accessibles sur la plaque à bornes et mis en court-circuit pendant les régimes
permanents.
 Soit par une cage conductrice intégrée aux tôles ferromagnétiques, le rotor se
comporte comme s’il était bobiné (et en court-circuit), en prenant spontanément le même
nombre p de paires de pôles que le stator.

La figure 4 rappelle la position des axes des trois phases (a,b,c)S statoriques et (a,b,c)r
rotoriques dans l’espace électrique.

Figure 4: Représentation des enroulements d’une machine asynchrone dans un repère


triphasé

3-3. Loi de faraday


La loi de Faraday exprime la relation entre la tension V aux bornes d’une bobine et
d’inductance L, le courant i est la variation du flux totalisé  t .

d t
 V  R.i (4)
dt
Avec  t   p   c , ou  c est un flux de couplage magnétique avec d’autres enroulements,

et  p est le flux propre de l’enroulement.

6
3-4. Equation du flux
En appliquant la loi de Faraday aux enroulements de la machine asynchrone, on détermine
les équations différentielles exprimant les différents flux.
 Pour l’ensemble des enroulements statoriques, on écrira en notation matricielle:

 sa  Vsa   Rs 0 0   isa 
d      
 sb   Vsb    0 Rs 0 . isb  (5)
dt     
 sc  Vsc   0 0 Rs   isc 

 d s 
 dt   Vs   [ Rs ].[ i s ] (6)
 
 RS 0 0
Avec  Rs    0 RS 0  La matrice des résistances statoriques de la machine

 0 0 RS 
asynchrone
 Pour l’ensemble des enroulements rotoriques, on écrira en notation matricielle :
 ra  Vra   Rr 0 0   ira 
d      
 rb   Vrb    0 Rr 0 . irb  (7)
dt     
 rc  Vrc   0 0 Rr   irc 

 d r 
 dt   Vr   [ Rr ].[ ir ] (8)
 
 Rr 0 0
Avec [ Rr ]   0 Rr 0  La matrice des résistances rotoriques de la machine asynchrone

 0 0 Rr 

Rs et Rr : respectivement les résistances statoriques et rotoriques par phase.


Vs ,Vr : Tension statorique et tension rotorique,

ir Et is : Courant rotorique et sataorique,

 s et  r : Flux statorique et rotorique


s, r : désignent les grandeurs statoriques et rotoriques.
On désigne par :
Ls : Le coefficient d’inductance propre d’un enroulement statorique

M s : Le coefficient d’inductance mutuelle avec chacun des deux autres bobinages


statoriques

7
Ma, Mb, Mc: Les coefficients d’inductance mutuelle avec les 3 bobinages rotoriques.
Compte tenu du schéma de la figure 4, on écrira :
M a  M sr . cos( r )

M b  M sr . cos( r  2 / 3) (9)
M  M . cos(  2 / 3)
 c sr r

Où Msr représente la valeur maximale des coefficients d’inductance mutuelle stator-rotor


obtenue lorsque les bobinages en question sont en regard l’un de l’autre.
L’expression du flux total à travers le bobinage statorique 1 sera la suivante :
 sa  Ls .isa  M s ( isb  isc )  M a .ira  M b .irb  M c .irc (10)
L’écriture matricielle ci-dessous résume les trois équations du flux statorique

(11)
D’une autre part  sa  Ls .isa  M s .isa  M sr .ira  M sr .irb  M sr .irc car isb  isc  isa
Posons Ls  Ls  M s Inductance cyclique statorique, Lm=3/2Msr inductance mutuelle
cyclique. Le flux totalisé statorique s'exprime en fonction des courants en faisant intervenir
les différentes inductances selon l’expression suivante:
[ s ]  [ Ls ].[is ]  [M sr ].[ir ] (12)
De façon similaire, on aura au rotor :

(13)
Posons : Lr  Lr  M r inductance cyclique statorique, le flux totalisé rotorique s'exprime :
[ r ]  [ Lr ].[ir ]  [M sr ].[is ] (14)
[ LS ],[ Lr ] : Représentent respectivement les matrices de dimension 3X3 d’inductions
statoriques et rotoriques.

 L s M s M s   L r Mr Mr 
 
 LS    M s L s M s  ;  Lr   M r L r Mr 
 M s M s L s  M r Mr L r 
  
[M sr ] : La matrice 3X3 des inductances mutuelles stator – rotor
[M rs ] : La matrice 3X3 des inductances mutuelles rotor – stator
Pour une machine asynchrone, les enroulements sont équilibrés et symétriques, on a alors:

 M sr    M rs 
T

La matrice des inductances mutuelles stator – rotor est définie l’équation 15 :

8
 2 2 
 cos( r ) cos( r 
3
) cos( r  )
3 
 
 2 2 
 M sr   M sr cos(r  ) cos( r ) cos( r  )
3 3 
 
cos( r  2 ) cos( r  2 ) cos( r ) 
 3 3 
(15)

Les inductances propres et mutuelles statoriques et rotoriques sont constantes, seules


varient les inductances mutuelles entre les phases du stator et les phases du rotor. Les neuf
inductances mutuelles stator – rotor dépendent de r.

3-5. Equation de la tension


En introduisant l’équation 12 dans l’équation 6, et l’équation 14 dans l’équation 8 on
aura alors :
 d  LS .is  d  M sr ir 
Vs    Rs .is   
 dt dt
 (16)
 d  r   r    rs  s 
L . i d M i
Vr    Rr .ir   dt dt

3-6. Energie magnétique


L’énergie magnétique peut être calculée à partir de l’équation suivante :
1
2

Wmag  is   s   ir  r 
T T
 (17)

L’expression de Wmag en fonction des courants et des inductances ne comporte que 36


termes.

3-7. Couple électromagnétique


Il est donné par la dérivée partielle de la coénergie (ici égale à l’énergie) par rapport à
l’angle mécanique entre le rotor et le stator :
Wmag
Cem  (18)

Où  correspond à l’angle mécanique.
Les équations précédentes nous permettent de modéliser la machine asynchrone dans un
référentiel fixe (a,b,c). Elles peuvent être implantées dans un programme de simulation tel
que Matlab/Simulink. Par contre, vu la complexité de ces équations non linéaires et multi
variables (36 variables), il est très difficile d’en tirer des stratégies de commande.

4. Modèle de la machine asynchrone


La résolution analytique du système d’équations régissant le fonctionnement d’un
ensemble de circuit électriques couplé magnétiquement est difficile, et ça devient plus
complexe si ces équations varient en fonction du temps, ce qui est le cas des machines
asynchrones.

9
On effectue des transformations de variables de telle sorte que les relations entre les
nouvelles variables soient plus simples que celles existant entre les variables réelles.

4-1. Transformation triphasée – diphasée


Le but de l’utilisation de cette transformation c’est de passer d’un système triphasé abc
vers un système diphasé  . Il existe principalement deux transformations : Clarke et
Concordia.

Figure 5: Représentation de système triphasé dans le plan de Concordia


La transformation de Concordia, illustrée sur la figure 5, permet d’obtenir un système de
trois enroulements. Deux situés dans le même plan ( ,  ) et une troisième perpendiculaire
homopolaire. Elle caractérise l’équilibre du système, dont l’expression s’écrit :
1
x0  ( xa  xb  xc ) (19)
3
La composante homopolaire est nulle lorsque le système est équilibré. La transformation
d’un repère triphasé à un repère diphasé  est donnée par la relation :

 1 1  x
 a
 1  
 
x 2 2  
 x   k . . xb (20)
   3 3  
0 2  2   xc 
 1 1 
1  2  2 
Avec la matrice de passage [C] est égale C   
 3 3
0 2  2 

Le coefficient k est arbitraire, usuellement deux valeurs sont prises, pour Concordia
k= 2 / 3 et pour Clarke k=2/3 :
 Clarke : Les amplitudes des tensions et des courants sont conservées avec celle de
Clarke mais ce coefficient n’est pas conservatif pour la puissance

10
 Concordia : Les amplitudes des tensions et du courants sont multipliées par un facteur
de 3 / 2 par contre ce coefficient est conservatif pour la puissance.
La matrice de passage inverse égale à la transposée de la matrice [C], on peut écrire
[C ]T  [C ]1
Le passage inverse du système, de biphasé au triphasé est défini par :
2
[ xabc ]  [ C ] T [ x ] (21)
3

4-2. Transformation de Park


La transformation de Park définie par la matrice de rotation  p( ) permet de ramener les
variables du repère triphasé (a,b,c) sur les axes d’un repère diphasé tournant (d,q,o). Les
grandeurs statoriques et rotoriques sont alors exprimées dans un même repère. Le produit
matriciel définissant la transformation de Park est donné par :

[ x dqo ]  [ P( )].[ x abc ] (22)


 2 2 
 cos( ) cos(  ) cos(  )
 3 3 
2 2 2 
[ P( )]   sin(  )  sin(   )  sin(   ) (23)
3 3 3 
 1 1 1 
 
 2 2 2 

Figure 6: Représentation des axes de la machine

L’angle θ est au choix de l’utilisateur et peut dépendre du temps. Le fait que  p( ) soit
orthonormée implique que son inverse est égal à sa transposée.

11
   s Pour les grandeurs statoriques.
   r Pour les grandeurs rotoriques.
Pour la suite, nous négligerons la composante homopolaire, définie par l’indice 0, car
nous considérons un système de tensions équilibrées.

4-3. Relation entre la transformation de Park et Concordia


La transformation de Park peut être constituée d’une transformation triphasée – diphasée
suivie d’une rotation. Elle permet de passer du repère abc vers le repère  , puis vers le
repère dq. Le repère  est toujours fixe par rapport au repère abc, par contre le repère dq est
mobile. Il forme avec le repère fixe  un angle qui est appelé l’angle de la transformation
de Park.

Figure 7: Transformation de Park


A partir de cette figure, nous pouvons exprimer la relation liant les angles entre eux,
valable à tout instant :    s   r
Le passage direct de la transformation de Concordia fixe à la transformation de Park dans
le repère tournant se fait à l’aide de l’expression suivante :
 cos( ) sin(  ) 
[ x dq ]  [ R].[ x ] Avec [ R]    (24)
 sin(  ) cos( )
cos( )  sin(  )
[ x ]  [ R]1 .[ xdq ] Avec [ R]1    (25)
 sin(  ) cos( ) 
On s’aperçoit que les grandeurs statoriques sont liées aux grandeurs rotoriques à travers
l’angle  .

12
4-4. Modèle de la machine MAS dans le repère (d,q)
L’application de la transformation de Park et de Concordia au système réel d’enroulement
triphasé est remplacée par un système biphasé (d et q) tournant à une vitesse angulaire ωm
constante.
Dans le modèle de Park, on remplace le système réel de trois enroulements par un système
composé de deux enroulements statoriques, et deux enroulements rotoriques, tournants à la
d
vitesse angulaire m  , traversés par deux courants id et iq .
dt

Figure 8: Représentation de la machine dans le repère diphasé

4-5. Application aux équations des tensions


Appliquons la transformation de Park à l’équation 6 :
d
[ p 1 ( s )][Vsdq ]  [ Rs ][ p 1 ( s )][ I sdq ] 
dt
 
[[ p 1 ( s )][ sdq ]

En multipliant les deux membres de l’égalité par p( s ) et en simplifiant, nous trouvons
d d
[Vsdq ]  [ Rs ][ I sdq ]  [ sdq ]  [ p( s ] [ p 1 ( s )][ sdq ]
dt dt
 d 
d  0  s
[Vsdq ]  [ Rs ][ I sdq ]  [ sdq ]   dt [ ]
 sdq
dt d s
 0 
 dt 
Ou encore :
 d 
Vds   Rs 0   I ds  d  ds   0  s   
dt
V     I       d
ds
    (26)
 qs   0 Rs   qs  dt  qs   s 0   qs 
 dt 
De manière similaire, et en suivant les mêmes étapes, nous obtenons pour le rotor
l’expression suivante :

13
 d r 
0   I dr  d  dr   0 
Vdr   Rr dt   dr 
V          
Rr   I qr  dt  qr   d r
(27)
 qr   0 0   qr 
 dt 
De manière générale, les équations des tensions et des flux de la machine asynchrone
écrites dans le plan dq sont les suivantes :
 d ds d s d ds
Vds  Rs ids  dt  dt  qs  Rs ids  dt   s qs

 d qs d s d qs
Vqs  Rs iqs  dt  dt  ds  Rs iqs  dt   s ds
 (28)
V  R i  d dr  d r   R i  d dr  (    )
 dr r dr
dt dt
qr r dr
dt
s m qr

 d d
V  R i  qr  d r   R i  qr  (    )
 qr r qr
dt dt
dr r qr
dt
s m dr

4-6. Application aux équations des flux


Appliquons la transformation de Park aux équations 12 et 14 :

p 1
       
(  s ) .  sdq  Ls . p 1 (  s ) . I sdq  M sr . p 1 (  s ) . I rdq
Avec les expressions des flux sont données par :
sd   Ls 0 Lm 0  isd 
    
 sq    0 Ls 0 Lm   isq 
(29)
rd   Lm 0 Lr 0  ird 
    
rq   0 Lm 0 Lr   irq 

 LS  L s  M S

Avec :  Lr  L r  M r
 3
 Lm  . M s r
 2
L’équation 29 montre qu’il n y a plus de couplage entre les enroulements situés au stator,
ni entre les enroulements situés au rotor. Il subsiste toutefois un couplage entre les
enroulements du stator et du rotor situés sur le même axe, exprimé par l’inductance
mutuelle Lm .
L’équation précédente montre qu’il existe une force électromotrice due aux deux
d d
variations de flux et de rotation . Alors le couple électromagnétique peut prendre
dt dt
diverses formes :

14

C  p. dsiqs   qsids 
 em
Cem  p. dr iqr   qr idr 


Cem  p.
Lm
qsidr  dsiqr  (30)
 Lr

Cem  p.
Lm
driqs  qrids 
 Lr
C
 em  p.Lm iqsidr  idsiqr 

4-7. Choix de référence


Les équations de la machine peuvent être réécrites dans un référentiel lié soit au stator, soit
au rotor, ou au champ tournant, selon les buts de l’application. Dans chacun de ces nouveaux
référentiels, ces équations deviennent plus simples que dans un référentiel quelconque.

a) Schéma équivalent suivant l’axe d

a) Schéma équivalent suivant l’axe q

Figure 9: Schéma équivalent en régime quelconque de la machine asynchrone (à cage ou


àotor bobine couplée en étoile)
Il existe différentes possibilités concernant le choix de l’orientation du repère d’axes d, q
qui dépendent des objectifs de l’application :
 Pour un référentiel immobile par rapport au stator, la convention utilisée est :
 s  0 ;  r   m (31)
Les équations (28) pour le stator deviennent:
 d ds
Vds  Rs ids  dt
 (32)
V  R i  d qs
 qs s qs
dt
De même, pour le rotor les équations (28) deviennent:

15
 d dr
Vdr  Rr idr  dt   m qr
 (33)
V  R i  d qr   
 qr r qr
dt
m dr

 Pour un référentiel immobile pour le rotor :


r  0 ; s  m (34)
 Pour un référentiel lié au champ tournant avec :
d s d
 s et r  r (35)
dt dt
4-8. Expression de la puissance électrique
La puissance électrique instantanée en fonction des grandeurs d’axes (d,q) est donnée par
l’expression suivante :
P  Vs .is  Vr .ir  Vds ids  Vqs iqs  Vdr idr  Vqr iqr


  
 Rs ids2  iqs2  Rr idr2  iqr2 
 
 I

  d d qs   d d qr 
P    ds .ids  .iqs    dr .idr  .iqr  (36)
  dt

dt  dt

dt
 II
   .i   .i   g .  .i   .i 
 s  ds qs
 qs ds
  s
dr qr
qr dr

 III

Elle se décompose en trois termes :


Le terme (I) de l’équation 36 correspond à la puissance dissipée en pertes joules dans les
résistances statoriques et rotoriques :
  
( I )  Pjsr  Rs ids2  iqs2  Rr idr2  iqr2 
Le terme (II) représente les échanges d’énergie électromagnétique avec la source :
 d d qs   d d qr 
( II )   ds .ids  .iqs    dr .idr  .iqr 
 dt dt   dt dt 
Le terme (3) correspond à la puissance mécanique :
( III )  Pmec  s  ds .iqs   qs .ids   g .s  dr .iqr   qr .idr 

L’expression générale du couple électromagnétique résulte de la dérivée de la coénergie


par rapport à l’angle mécanique de rotation. Elle peut être obtenue à l’aide d’un bilan de
puissance. Ainsi, la variation de l’énergie électromagnétique (III) est responsable du couple
électromagnétique.
Pmec Pmec
Avec : Cem   p.
m m

16
4-9. Equation du mouvement : principe fondamental de la dynamique
Pour avoir un modèle complet de la machine MAS, il est nécessaire d’introduire les
paramètres mécaniques (couple, vitesse). L’expression décrivant la dynamique de la partie
mobile de la machine est exprimée par l’équation suivante du mouvement:
d m
JM .  Cem  C r  f M  m (37)
dt
Avec :
Ce : Couple électromagnétique
Cr : Couple résistant
f M: Coefficient des frottements visqueux
Ωm : Vitesse de rotation de la machine
JM : Inertie de la machine

5. Schémas équivalents de la machine asynchrone

5-1. Schéma équivalent en régime transitoire


En régime transitoire, les paramètres de la machine asynchrone ne sont pas tous constants.
On peut représenter le schéma équivalent global sous la forme classique d’un schéma en ‘T’.

Figure 10: Circuit équivalent d’une machine asynchrone en régime transitoire.

5-2. Schéma équivalent en régime permanent


En régime permanent, l’enroulement statorique est soumis à un système de tensions
symétrique, l’enroulement rotorique est court-circuité et le rotor tourne à  m =cte, c’est à dire
à glissement constant. Les courants statoriques s’écrivent :

i sa  2 .Vs cos(  s t   )

 2
i sb  2 .Vs cos(  s t    ) (38)
 3
 2
i sc  2 .Vs cos(  s t    3 )

17
 Représente l’angle de phase à l’origine
En appliquant la transformation de Park dans le référentiel lié au champ tournant.

i   P(  ). i 
dqo s abc s

Nous avons :
ids  2 I s cos   cte

iqs  2 I s sin    cte (39)

ios  0

Il en résulte que les flux totalisés sont constants, et par conséquent, les équations de la
machine asynchrone en régime permanent, ne contiennent pas de tensions induites de
transformations et le système d’équation de tension définie auparavant en (28) devient :
Vds  Rs ids   s Ls iqs   s Lm iqr

Vqs  Rs iqs   s Ls ids   s Lm idr
 (40)
Vdr  0  Rr idr  g s Lr iqr  g s Lm iqs
V  0  Rr iqr  g s Lr idr  g s Lm ids
 qr
d s d
s  , r  r , r   s   m  g s
 dt dt
Avec 
 d  p. La pulsation mécanique
m
dt
On peut réécrire tout le système d’équations en introduisant la notion complexe :
X  x ds  jxqs

Vs  Vds  jVqs  Rs ( ids  jiqs )   s (  qs  j ds )




Vr  0  Vdr  jVqr  Rr ( idr  jiqr )  g s (  qr  j dr )

D’où
Vs  Rs I s  j s s
 (41)
0  Rr I r  jg s r
5-2-1. Schéma équivalent en régime permanent : modèle à circuit couplé
En régime permanent :
Vs  Rs I s  j s s et Vr  0  Rr I r  jr  r avec  r  g s

Vs  Rs I s  j s s  s  Ls I s  Lm I r
 Où 
0  Rr I r  j r  r  r  Lm I s  Lr I r

Vs  Rs I s  jLs  s I s  jLm s I r



 Rr (42)
0  g I r  jLr  s I r  jLm s I s

18
Figure 11: Schéma équivalent avec circuit couplé
5-2-2. Schéma équivalent en régime permanent : modèle à inductances réparties
Les équations (42) peuvent s’écrire autrement :
Vs  Rs I s  j s ( Ls  Lm )I s  j s Lm ( I r  I s )

 Rr (43)
0  I r  j s ( Lr  Lm ) I r  j L
s m ( I s  I r )
 g
L’équation 43 se traduit par un schéma électrique équivalent en ‘T’ représenté par le
schéma de la figure 12.

Figure 12: Modèle à inductances réparties


Avec
Ls  Ls  Lm : Inductance cyclique statorique
Lr  Lm  Lr : Inductance cyclique rotorique
Ls : Inductance de fuite statorique
Lr : Inductance de fuite rotorique
5-2-3. Schéma équivalent en régime permanent : modèle à fuites totalisées au rotor

Ce schéma équivalent de la machine asynchrone regroupe les éléments inductifs dans le


circuit secondaire.

Figure 13: Modèle à fuites magnétiques totalisées au rotor

19
Si la machine asynchrone tourne à la vitesse de synchronisme (g = 0), les deux schémas
de la figure 12 et de la figure 13 doivent être équivalents. Ce qui donne la valeur de
l’inductance verticale LS, compte tenu de l’équation.
V s  R s I s  j s  s

Le terme j s s s’identifie à V E . Il est possible d’écrire  s  Ls I m' ou I m' est le courant


absorbé à vide. Les nouvelles grandeurs I r' , L'r et Rr' restent à définir.

Nous avons :
VE  j s s ,  s  Ls I s  Lm I r (44)
Il vient alors :
s Lm
Is   I r  I m'  I r' (45)
Ls Ls
Ce qui permet d’identifier I r' :
Lm
I r'  Ir (46)
Ls
En utilisant la seconde équation du II-54 nous avons :
I R 
j s I s   r  r  j s Lr  (47)
Lm  g 
Soit en reportant I s dans l’expression V E uniquement à partir de I r .

 Rr 
VE  j s s  j s Ls I s  Lm I r    Ls
Ir
  jLr  s   jLm s I r (48)
Lm  g 
Cela nous permet d’exprimer V E uniquement à partir de I r .

L R L L 
VE   s r  j s  s r  Lm   I r (49)
 Lm g  Lm 
Exprimons maintenant I r' en fonction de I r .
Ls  Ls Rr  L s Lr  '
VE     j    L   I r (50)
L g s m 
Lm  m  Lm 
D’après le calcul, on obtient :
 L 2 R  Ls 
2
 L2   '

VE    s
 r
 j s   Lr  1  m  I r (51)
  Lm  g  Lm   Ls Lr  

Compte tenu de la figure précédente, on a :
 R' 
VE   r  j s L'r  I r' (52)
 g 
Par identification des deux équations, nous pouvons écrire :

20
  Ls 
2

 Rr  
'
 Rr
  L m 
 2 2
(53)
 '  Ls   L2m  L 
 Lr   
  1   Lr    s  Lr
  Lm   L s Lr   Lm 
Avec
L2m
  1 Le coefficient de dispersion de Blondel.
L s Lr
L
Le terme s représente le rapport de transformation de la machine asynchrone dans le
Lm
sens stator – rotor.
5-2-4. Schéma équivalent en régime permanent : modèle à fuites totalisées au stator

Dans le schéma de la figure 14, on suppose que toutes les fuites magnétiques sont dues à
l’inductance Ns où l’on ramène au niveau du stator.

Figure 14: Schéma électrique, inductance des fuites magnétiques totales statoriques
En exprimant I r en fonction de I s nous pouvons alors à partir des équations exprimer Ns :

Ir 
1
 r  Lm I s  (54)
Lr
Soit :
 s  Ls I s  m  r  Lm I s 
L
Lr
(55)
 L2m  Lm
 s   Ls   I s   r
 Lr  Lr
Si on introduit le coefficient de dispersion de Blondel :
 L2m  L
 s  Ls  1   I s  m  r (56)
 Lr Ls  Lr
Lm
 s  Ls I s  r
Lr
Le terme Ns peut être identifié à L s .
Lm
VE'  j s r (57)
Lr
Pour qui il y ait équivalence entre les schémas à vide, on doit avoir :

21
L2m
L's'  1   Ls  (58)
Lr

Il est alors possible d’en déduire la valeur du courant I m' :


Lm
r
VE '
Ls 
Im 
'
  r (59)
J s Ls ''
Lm2
Lm
Lr
En utilisant l’équation II-54 :
 L
I s  r  r I r  I m'  I r'' (60)
Lm Lm
On déduit :
L
I r''  r I r (61)
Lm
En appliquant la loi des mailles relative à la figure :
R ''
VE'   r I r'' (62)
g
Ou encore :
L R '' L
j s m  r   r r I r (63)
Lr g Lm
En utilisant l’équation II-54, on a :
Rr Lm Rr'' Lr
Ir  Ir (64)
g Lr g Lm
D’où les expressions de Rr'' et L's' :
  Lm 
2

 Rr  
''
 
 Rr
  Lr 
 2
(65)
 ' '  Lm 
 Ls    Lr
  Lr 
Lm
Le terme représente le rapport de transformation de la machine asynchrone dans le
Lr
sens rotor – stator.
5-2-5. Couple électromagnétique en régime permanent

En régime permanent, l’expression du couple peut être déterminée, en utilisant le modèle


établi de la figure 13. Le couple électromagnétique se calcule à partir de la puissance
électromagnétique par :
Pmag  Cem  s (66)
La puissance électrique transmise au rotor de la MAS est consommée dans les
R'
résistances r .
g

22
Rr' ' 2
.I r  Cem . s
Pmag  3. (67)
g
Selon le schéma de la même figure, on peut déduire la relation suivante :

I r' 2 
V E
2

V s  Rs I s 
2

(68)
2 2
 Rr'   Rr' 
 
   s L'r 
2
 
   s L'r 
2

 g   g 
Rr'
VE2 g
C em  3. . (69)
 s  R'  2
r
    s L ' 2
r 
 g 
La tension VE n’est pas directement accessible. On peut la remplacer par Vs si la chute de
tension dans la résistance RS est négligeable, ce qui n’est pas toujours le cas.

II. Fonctionnement de la machine asynchrone en mode génératrice :


La machine asynchrone est susceptible de fonctionner en moteur ou comme génératrice.
Son emploi en mode moteur est de loin le plus fréquent. Pour qu’elle fonctionne en
génératrice, il faut que le rotor tourne dans le sens du champ magnétique (champ tournant
statorique). Selon la vitesse du rotor, on peut distinguer trois cas possibles :

 Le rotor se met à tourner à une vitesse légèrement inférieure à la vitesse de


rotation du champ magnétique dans le stator. On dit qu’il fonctionne en mode
moteur.
 La vitesse de rotation du rotor devient égale (synchrone) à celle du champ
magnétique, aucune induction n’apparaît dans le rotor, et donc aucune interaction
avec le stator.
 Le rotor tourne à une vitesse supérieure à celle du synchronisme (vitesse du champ
magnétique). Il se développe alors une force électromagnétique et il fonctionne en
mode Génératrice
La différence entre la vitesse de rotation du rotor et la vitesse de rotation du champ
magnétique est appelée glissement. Dans l’emploi comme génératrice, le glissement g est
négatif, la génératrice fournit au réseau de la puissance active, mais elle continue d’absorber
la puissance réactive nécessaire à son fonctionnement.
En l’absence du réseau pilote, il est possible d’auto-exciter la génératrice asynchrone au
moyen d’une source d’énergie réactive extérieure (batterie de condensateurs, ou par un
convertisseur statique commandé).
Dans le fonctionnement de la machine asynchrone en mode génératrice, les batteries de
condensateurs sont montées soit en étoile, soit en triangle selon l’objectif d’utilisation, le
système aura alors l’allure suivante :

23
Figure II-15: Montages en étoile et triangle des capacités

En Etoile : En Triangle

La quantité de charge des 3 condensateurs La quantité de charge des 3 condensateurs


vaut : vaut :
Qc  3.V 2 .C Et . Qc  3.U 2 .CTr .
Q Q
C Et  CTr 
3.V 2 . 3.U 2 .
V : Tension aux bornes d’un condensateur U : Tension aux bornes d’un condensateur
C : condensateur d’excitation
 : Pulsation 2 . f

Avec U  3 .V La puissance réactive délivrée par le montage en triangle est trois fois
plus grande que celle en étoile pour une même valeur de la capacité.
Les équations des tensions s’expriment sous la forme matricielle suivante :
d QC 
iC   (II-70)
dt
QC  , iC  Ce sont des matrices représentant respectivement les quantités des charges des
trois condensateurs et les courants qui les traversent.
Dans le repère (d,q), l’équation devient :
d ([ p(  )] 1 .[ Qdq ]) d [ Qdq ]
[ idq ]  [ p(  )]   s .[ Qdq ]  (II-71)
dt dt
Avec [ p( )] est une matrice unique de passage directe, définie par l’équation :

 2 2 
 cos( ) cos(  ) cos(  )
 3 3 
2 2 2 
[ P( )]   sin(  )  sin(   )  sin(   )
3 3 3 
 1 1 1 
 
 2 2 2 
Du fait que Qd q   C. Vd q  , l’équation (II-71) s’écrira :

24
i    C .V   C . d dtV 
dq s dq
dq
(II-72)

Sous une forme explicite et avec  s  0 (référence liée au stator), on peut écrire :

 dVds
ids  C dt
 (II-73)
i  C dVqs
 qs dt

II-1. Stabilité de la génératrice asynchrone


Il est évident que l’amorçage de la génératrice dépende des valeurs des capacités
d’excitation. Ainsi, on ne peut obtenir l’amorçage si les condensateurs ne sont pas ajustés à
une valeur permettant l’intersection entre la droite V(Ic) et la courbe d’aimantation de la
machine.

Figure II- 16: Influence du choix des capacités d’excitation sur l’amorçage de la SEIG pour
une vitesse donnée
On remarque sur la figure II-16 qu’un mauvais choix de la capacité d’excitation engendre
le désamorçage de la génératrice. Pour qu’il y ait amorçage, il faut qu’il y ait un point
d’intersection entre la courbe de magnétisation et la courbe de charge du condensateur.
La figure précédente peut être décomposée en trois parties :

 La zone stable correspond à la partie saturée de la courbe de magnétisation, mais il en


résulte un faible facteur de puissance et un faible rendement dû à la demande de l’énergie
réactive.
 La zone non stable qui coïncide avec la partie linéaire de la courbe d’aimantation où il
y a plusieurs points de fonctionnement ; ce qui provoque l’instabilité de la machine.
 Le troisième cas correspond à l’état où la valeur de la capacité Ccr est insuffisante pour
l’excitation de la génératrice.

25
II-2. Modélisation de la SEIG en régime transitoire
D’après le schéma de la figure II-12, si on prend le référentiel lié au stator (  s  0 ), le régime
transitoire de SEIG est représenté par le schéma équivalent de la figure III-17.

a)

b)

Figure II- 17: Modèle d-q de la SEIG a) axe d b) axe q

II-2-1. Fonctionnement à vide


A partir du circuit équivalent donné sur la figure II-17, et pour un référentiel lié au stator
(  s =0), les équations II-39 peuvent s’écrire dans la forme suivante :

Vds  Rs ids  s ds   s qs

Vqs  Rs iqs  s qs   s ds
 (II-74)
Vdr  Rr idr  s dr   r  qr
V  Rr iqr  s qr   r  dr
 qr
 ds  Ls ids  Lm idr
  Ls iqs  Lm iqr
 qs
Avec : 
 dr  Lm ids  Lr idr
 qr  Lm iqs  Lr iqr

Par remplacement dans l’équation II-74, on peut obtenir les équations suivantes :
Vds  Rs i ds  s( Ls i ds  Lm i dr )   s ( Ls i qs  Lm i qr )  ( Rs  sL s ).i ds  sLm i dr

Vqs  Rs i qs  s( Ls i qs  Lm i qr )   s ( Ls i ds  Lm i dr )  ( Rs  sL s ).i qs  sLm i qr

(II-75)
Vdr  Rr i dr  s( Lm i ds  Lr i dr )   r ( Lm i qs  Lr i qr )  sLm i ds   r Lm i qs  ( Rr  sLr )i dr   r Lr i qr
V  Rr i qr  s( Lm i qs  Lr i qr )   r ( Lm i ds  Lr i dr )   r Lm i ds  sLm i qs   r Lr i dr  ( Rr  sLr )i qr
 qr

26
En tenant compte des conditions initiales pour le processus d'auto excitation simples, le
régime transitoire de la (SEIG) dans le modèle de Park est représenté alors par la matrice
suivante.
 1 
0   Rs  sL s  sC 0 sLm 0  ids  Vcod 
0   1  iqs  Vcoq 
  0 Rs  sLs  0 sLm  .     (II-76)
0   sC 
 idr   Kd 
   sLm   r Lm Rr  sLr   r Lr     
0   
i 
 
 K 
 r Lm  r Lr Rr  sLr 
qr q
 sLm

Kq et Kd sont des constantes qui représentent respectivement la tension induite initiale le


long des axes (d,q).
Vcqo et Vcdo sont les tensions initiales aux bornes du condensateur sur les deux axes (d,q)
A partir de cette matrice, nous avons établi un modèle mathématique de la génératrice
asynchrone que nous allons utiliser dans la simulation du système éolien.

II-2-2. Fonctionnement en charge


En fonctionnement en charge, la tension de sortie peut s’écrire sous la forme suivante :
dVds 1 1
  .ids  .Vds (II-77)
dt C RC
dVqs
1 1
.iqs   .Vqs (II-78)
dt C RC
Le couple utile peut être exprimé selon la relation (II-90):
L
Cu  p m (rd .isq  rq .isd ) (II-79)
Lr
Avec p : Nombre de paire de pôle
Le système d’équation totale de l’auto excitation de la SEIG en débutant sur une charge
résistive peut être représenté par la matrice suivante :
 R 
0   Rs  sLs  1  RCs 0 sLm 0  ids  Vcod 
0   R  iqs  Vcoq 
  0 Rs  sLs  0 sLm  .     (II-80)
0   1  RCs  idr   K d 
   sLm   r Lm Rr  sLr   r Lr     
0   i   K q 
 r Lm  r Lr Rr  sLr     
qr
 sLm

Ainsi, l’auto excitation de la SEIG en débutant sur une charge inductive peut être
représentée par la forme matricielle suivante :
 R  sL 
0   R s  sL s  1  LCs 2  RCs 0 sL m 0  i ds  Vcod 
0   R  sL  i  V  (II-81)
sL m  .   
coq 
  0 R s  sL s  0
qs

0   1  LCs 2  RCs  i dr   K d 
   sL m   r Lm R r  sL r   r Lr     
0    i qr   K q 
  r Lm sL m  r Lr R r  sL r 

27
II-3. Modélisation de la SEIG en régime permanent

II-3-1. L’auto-excitation à vide


La génératrice asynchrone auto-excitée (Self-excitited Induction Generator SEIG) est
modélisée en régime permanent à l'aide du schéma équivalent par phase suivant (le circuit est
établie de telle façon à ramener les éléments rotoriques au stator) :

Figure II- 1815: Schéma équivalent monophasé de la SEIG


Le phénomène d’amorçage de l’auto-excitation correspond au passage d’un état
d’équilibre instable (début de l’amorçage) à un état d’équilibre stable (point de
fonctionnement final) défini par :
Re( Z )  0
 (II-82)
Im( Z )  0
Avec Z est l’impédance résultante du circuit de la figure II-18.
L’amorçage ne peut se produire que si l’énergie fournie au système par l’organe
d’entraînement est supérieure à l’énergie consommée dans les résistances Rr et Rs .
La puissance fournie au système correspond à la puissance dissipée dans la
(1  g )
résistance Rr . La condition d’autoamorçage peut, dès lors, s’exprimer sous la forme
g
simple : Re( Z )  0
Rr
jLm s (  jLr  s )
1 g
Z  Rs  j( Ls  s  ) (II-83)
C s Rr
 j( Lr  Lm ) s
g
On suppose : Lr  Lr  Lm
Rr 2
L2 m s
g
Re( Z )  Rs  (II-84)
R
Lr2 s  ( r ) 2
2

g
La figure II-19 représente la variation de Re( Z ) en fonction de g.

28
Figure II- 1916: Domaine d’amorçage d’une génératrice asynchrone

Cette fonction a pour asymptote Rs et ne peut être négative que pour des valeurs
de g comprises entre g1 et g2. La condition d’amorçage s’exprime par conséquent comme
g1<g<g2.
Pour des valeurs très faibles de g (la machine tourne pratiquement à sa vitesse de
synchronisme) on a :
L2 
2

Re( Z )  Rs  m s g (II-85)
Rr
R R
D’où, pour Re( Z )  0 on trouve g 1   2 s r 2  0 (II-86)
Lm . s
Pour de grandes valeurs de g il vient :
L2 R  R
2

Re( Z )  Rs  m2 r s2  Rs  r (II-87)
Lr g s g
R
D’où g2   s (II-88)
Rr
Connaissant les glissements limites g1 et g2, on déduit les valeurs extrêmes de la capacité
C, qui définissent le domaine dans lequel l’amorçage peut avoir lieu. La génératrice
asynchrone ne recevant d’autre énergie réactive que celle provenant de la capacité C, selon
l’équation II-83 on a :

Rr 2
Lm s [ Lr Lr  s  (
2
) ]
1 g
Im( Z )  Ls  s   (II-89)
C s R
Lr s  ( r )2
2

g
Pour g  g1  0 on a  s   m , d’où
1
Ls  m   Lm m  0 (II-90)
C1 m
1
C1  (II-91)
Ls  m2
Avec Ls  Ls  Lm

29
La capacité C1 correspond à la résonance avec l’inductance propre Ls. Comme g=g1=0, la
machine génère la fréquence nominale, en tournant pratiquement à la vitesse de synchronisme
définie par son nombre de pôles.
Rs
Pour g  g 2    1 (la machine tourne pratiquement au double de sa vitesse de
Rr
synchronisme) on a :
Rs  Rr
 m  ( 1  g 2 ) s   s  2 s
Rr
En négligeant le terme ( Rr / g 2 )2 dans la relation (II-91) on obtient :
1 L 1
 s Ls    s Lm r   s ( Ls  Lr )  0 (II-92)
s C2 Lr  s C2
D’où
2
1 1  Rs  Rr 
C2  2  2   (II-93)
 s ( Ls  Lr )  m ( Ls  Lr )  Rr 
La capacité C2 correspond à la résonance avec l’inductance de court circuit de la machine.
Cette solution n’est pas intéressante car pour générer la fréquence nominale la machine doit
tourner pratiquement au double de sa vitesse de synchronisme (g2  -1).
La capacité d’excitation minimale Cmin peut être calculée numériquement. L’ensemble des
étapes de calcul sont dans l’organigramme suivant (Figure II-20).

Figure II- 2017: Organigramme de calcul de Cmin

30
II-3-2. L’auto-excitation en charge
 Charge résistive :

Dans le cas où une charge résistive R est connectée au borne du bobinage statorique
de la machine, le schéma équivalent par phase de l'ensemble (SEIG - capacité d'auto-
excitation – charge) peut être modifié comme indiqué sur la figure II-21 de façon à pouvoir
exploiter les équations précédentes d’autoamorçage à vide à fin de simplifier les calculs. Par
un simple calcul on retrouve une nouvelle valeur de la résistance R’ en série avec la résistance
statorique Rs, et une nouvelle capacité C’ qui nous donne une configuration à vide.

Figure II- 2118: Schéma équivalent de la génératrice avec une charge résistive

R 1   s2 R 2 C 2
Avec : R  et C   (II-94)
1   s2 R 2 C 2  s CR 2
En remplaçant dans les équations précédente on obtient :
Pour g  g 1 ,  1  g1  0 on  s   m (la machine génère la fréquence nominale en
tournant à une vitesse sensiblement supérieure à la vitesse de synchronisme).
1 1
D’où : Ls  s   Lm  s  0  C1'  2 (II-95)
C1 s  s Ls
R  R
Pour g  g 2   s '  1 , on :
Rr
R  Rr  R
m  ( 1  g 2 ) s  s  s  2 s (II-96)
Rr
2
1 1  Rs  Rr  R  
C  2
'
 2   (II-97)
 s ( Ls  Lr )  s ( Ls  Lr )  Rr
2

 Charge inductive :

31
Dans le cas ou une charge R-L est connectée aux bornes du stator de la machine, le
schéma équivalent par phase de l'ensemble (SEIG - capacité d'auto-excitation – charge) peut
être transformé comme indiqué sur la figure II-22.

Figure II- 2219: Schéma équivalent de la génératrice avec une charge R-L


 R  
1  LC  R  RCL
2
s
2
s

 1  LC   R C 
2 2
s
2 2 2
s

 1  LC  L2

 L  
s s
Avec : (II-98)
 1  LC    R C 
2 2
s
2 2 2
s

C   1  LC    R C 
s
2 2 2 2 2
s
 R C s
2

Pour les mêmes conditions de calcul qu’une charge résistive, on peut trouver pour une
charge R-L les équations suivantes :
Pour g  g 1 ,  1  g1  0 on a  s   m , d’où :
1
C1''  2 (II-99)
 s Ls
R  R
Pour g  g 2   s '  1 , on :
Rr
2
1 1  Rs  Rr  R  
C  2
''
 2   (II-100)
 s ( Ls  Lr  L  )  s ( Ls  Lr  L  )  Rr
2

II-4. Prise en compte du phénomène de saturation


La présence d’un flux magnétique rémanent dans le fer du rotor (non linéarité des
matériaux) est indispensable pour l’auto-amorçage de la Génératrice (Figure II-23), en effet

32
lorsque la machine asynchrone est entraînée par un élément extérieure, ce flux rémanent créé
(un couple électromagnétique) une force électromotrice aux bornes des bobinages statoriques.
Les condensateurs connectés sur les phases du stator entraînent la création d’une énergie
réactive qui augmente le champ magnétique de la machine, et par conséquent augmente les
forces électromotrices. Ce processus cyclique permet à la machine d'arriver à un régime
permanent situé dans la zone de saturation (point de fonctionnement).

Figure II- 2320: Phénomène d’auto-amorçage


La courbe montre que deux phénomènes peuvent modifier l'emplacement du point de
fonctionnement sur la caractéristique de magnétisation :
 La variation de la capacité d'auto-amorçage (modification de la pente de la droite de
charge de la capacité)
 La variation de la charge connectée sur la machine qui provoque une variation du
glissement.

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