Vous êtes sur la page 1sur 19

MACHINE A COURANT CONTINU

1. Principe de fonctionnement des machines à courant continu

1.1 Obtenir un mouvement grâce à l'électromagnétisme

Fig 1
Voici le principe de rotation du moteur de Gramme décrit sur la figure 1. Le mouvement est
obtenu par le principe du flux maximal : le circuit induit tend à se déplacer de telle sorte que le
flux magnétique qu'il embrasse soit maximal. Sur le stator, on crée de part et d'autre du
cylindre du rotor un champ magnétique inducteur continu, c'est-à-dire un pôle nord et un pôle
sud. En quadrature du champ du stator, on crée sur le rotor un champ magnétique induit. Si les
pôles du rotor sont placés à 90° de ceux du stator, le flux magnétique issu du stator, embrassé
par le rotor est nul et, d'après la règle du flux maximal, le rotor aura tendance à tourner afin
que ce flux devienne maximal. Une autre façon de voir les choses consiste à dire que le pôle
nord du rotor sera attiré par le pôle sud du stator (et inversement), donc le rotor tourne. Afin
d'entretenir la rotation, il faut maintenir cette configuration quelle que soit la position du rotor.
Nous allons voir dans la suite par quel moyen on y parvient.

1.2  Le champ inducteur

Fig 2
Le circuit magnétique de l'inducteur (stator) possède une forme qui épouse celle de l'induit
(rotor). Cela permet d'obtenir un champ magnétique radial dans l'entrefer de la machine. Ainsi
quelque soit sa positon, le rotor voit toujours quasiment le même champ magnétique sauf au
niveau de la ligne de neutre ou celui-ci s'annule.

1
Fig 3
Il y a deux solutions pour créer le champ magnétique inducteur. Soit on utilise des aimants
permanents comme sur la figure 3 ; on parle alors de moteur à aimants permanents. Les
moteurs à aimants permanents n'ont pas besoin d'alimentation au stator.

Fig 4
Soit on utilise des électroaimants comme sur la figure 4. Généralement les moteurs à
électroaimants permettent d'obtenir des puissances supérieures par rapport au moteur à
électroaimants, mais il faut prévoir une source électrique pour alimenter le circuit inducteur.

1.3  L'induit

Fig 5

2
Pour simplifier l'étude préliminaire, considérons un moteur dont l'induit ne comporte qu'une
seule spire (fig 5).

Le premier problème à résoudre est l'adduction du courant électrique à la spire du rotor


tournant. La solution la plus simple semble être l'utilisation de balais fixes glissant sur des
bagues solidaires du rotor (fig 5), mais nous verrons que cette solution ne convient pas à la
machine à courant continu.

En effet, cette solution ne permet pas d'entretenir la rotation car lorsque la spire est positionnée
sur la ligne de neutre, il s'agit d'une position d'équilibre stable.

Fig 6
Si malgré tout, la spire parvient à dépasser la ligne de neutre comme sur la figure 6, on
constate que le sens de rotation s'inverse !

Pour maintenir le même sens de rotation au passage de la ligne de neutre, il faudrait que la
polarité de la spire de l'induit s'inverse. Pour cela, il faut inverser le sens du courant dans la
spire au passage de la ligne de neutre.

Fig 7
Dans ce but, le système d'alimentation du rotor est constitué de deux balais fixes alimentés par
un générateur de tension continu et d'un collecteur constitué, pour cette machine sommaire à
une spire, de deux lames séparées par un isolant. Le collecteur est placé en quadrature de la

3
spire de telle sorte que quand la spire passe la ligne de neutre, le conducteur qui était en
contact avec le balai + vient en contact avec le balai -. Il y a bien inversion du courant au
passage de la ligne de neutre, ainsi, sur le schéma de la figure 7, le pôle nord de la spire est
toujours situé dans la partie inférieure du rotor et le pôle sud dans la partie supérieure. On
remarque qu'il est très simple d'inverser le sens de rotation du dispositif en inversant les
polarités des balais.

Fig 8
Pour améliorer les performances du dispositif, on répartit tout autour du rotor des conducteurs.
Il y aura autant de lames de collecteurs qu'il y aura de conducteurs actifs. Pour limiter les
risques d'arrachement des conducteurs, ceux-ci sont logés dans des encoches du rotor.
L'ensemble des spires créent, grâce au système balais collecteurs, par exemple un pôle nord
sur la moitié inférieure du rotor et un pôle sud sur la moitié supérieure et cela quelque soit la
position angulaire du rotor.

Il est possible d'augmenter le nombre de pôle de la machine. Le schéma d'une machine


bipolaire correspond à la figure 8, mais on pourrait construire une machine quadripolaire avec
peut de modifications : il faudrait 4 pôles inducteurs au stator répartis régulièrement et 4 balais
au rotor.

1.4  Couple électromagnétique

Fig 9

4
Figure 9 : La partie supérieure du rotor (pôle sud ici) est attiré par le pôle nord du stator, la
partie inférieure (pôle nord) par le pôle sud du stator. Globalement, le rotor subit deux forces
motrices opposées qui l’entraînent la rotation. Il subit donc un couple de forces d'origine
électromagnétique.

Le moment du couple électromagnétique est notée Tem. Sa valeur dépend des polarités


du stator, donc de la valeur du flux inducteur Φ et des polarités du rotor créées par le
courant à l'induit (rotor) I : Tem = K.Φ.I

Le moment du couple électromagnétique s'exprime en Newton. mètre (N.m), le flux


magnétique en Weber (Wb) et le courant à l'induit en Ampère (A).
K est une constante de fabrication du moteur sans dimension.

1.5  Force électromotrice

Fig 10
Figure 10 : Le circuit magnétique en matériau ferromagnétique canalise les lignes de champs.
Les lignes de champ issues de l'entrefer passent préférentiellement dans le fer du rotor plutôt
que dans les encoches ou les conducteurs. Ainsi, les conducteurs sont soumis à un champ
magnétique beaucoup plus faible que le circuit magnétique du rotor. Cependant, lors de la
rotation du rotor, les conducteurs balayent l'entrefer, ils coupent des lignes de champs, donc le
flux magnétique embrassé varie : il y a création d'une fém. induite.

La force électromotrice induite est notée E. Sa valeur dépend des polarités du stator,
donc de la valeur du flux inducteur Φ et de la vitesse de rotation du rotor Ω :

E = K.Φ.Ω

La fém. s'exprime en Volt (V), le flux magnétique en Weber (Wb) et la vitesse de


rotation en radian par seconde (rad/s).
K est la constante de fabrication du moteur sans dimension.

1.6 . Machine à courant continu : convertisseur d'énergie

5
La machine à courant continu est un convertisseur d'énergie (ou de puissance). Elle
réalise la conversion réversible de puissance électrique en puissance mécanique :

Puissance électrique ↔ Puissance mécanique

Le transfert de puissance s'effectue sous forme électromagnétique, l'équation de


transfert de puissance s'écrit: puissance électromagnétique de type électrique =
puissance électromagnétique de type mécanique.

Soit : E.I = T.Ω Où E.I = P em , puissance électromagnétique de type électrique et T.Ω =


Pem , puissance électromagnétique de type mécanique.

Pem  s'exprime en Watt (W), E en volt (V), I en Ampère (A), T en Newton. mètre (N.m)
et Ω en radian par seconde (rad/s).

1.7  Description

Fig 11
Figure 11, description de la machine à courant continu : 
1:ligne des pôles. 
2 : Bâtit, circuit magnétique extérieur du stator.
3 : Rotor, circuit magnétique de l'induit.
4 : Axe de rotation.
5 : Entrefer.
6 : Bobines inductrices.
7 : Pôles inducteurs.
8 : Axe des pôles.
9 : Ligne de neutre.
10 : Conducteur de l'induit.
11 : Encoche au rotor.
12 : Collecteur.
13 : Balai.

Le circuit magnétique est constitué par le bâtit, les pôles inducteurs, l'entrefer et le rotor.

6
2. Les machines à courant continu : modes de fonctionnement

2.1 Production du flux : les différents modes d'excitation

Les deux équations de fonctionnement de la machine à courant continu, E = K.Φ.Ω et 


T = K.Φ.I dépendent du flux magnétique Φ. Pour un meilleur fonctionnement possible, il faut
que le flux magnétique inducteur soit le plus grand possible. Pour créer ce flux magnétique,
nous allons voir les deux modes d'excitation principalement utilisés pour la machine à courant
continu.

Fig 12

Machine à excitation indépendante ou séparée : le flux magnétique est créé indépendamment


de la tension de l'induit. Il faut pour cela deux sources séparées, une pour alimenter l'inducteur
et créer le flux, l'autre pour alimenter l'induit. L'inducteur est représenté par sa bobine
inductrice, les grandeurs électriques qui le concernent sont, par convention, notées avec des
lettres minuscules, suivies éventuellement d'un indice e. L'induit est représenté par un rotor
tournant alimenté par les balais, les grandeurs électriques qui le concernent sont, par
convention notées avec des lettres majuscules.

Lorsque la machine fonctionne en moteur, le courant d'induit tel que fléché sur la figure 12 est
positif. Lorsque la machine fonctionne en génératrice, le courant d'induit tel que fléché sur la
figure 12 est négatif.

Fig 13

Figure 13: Machine à excitation série (réservée au fonctionnement moteur) : le flux magnétique
est créé grâce au courant circulant dans l'induit. Une seule source suffit pour alimenter l'induit
et l'inducteur, mais le flux magnétique dépend directement du courant d'induit, donc de la
charge du moteur : a vide, le moteur n'a pas à fournir de couple utile, le couple

7
électromagnétique est donc très faible, le courant d'induit et d'inducteur aussi donc le flux est
presque nul. Le moteur à excitation série ne peut fonctionner qu'en charge.

2.2 Les variations de la force électromotrice

2.2.1 Caractéristique à vide


La première étape consiste à déterminer la valeur de la force électromotrice E induite aux
bornes du rotor. Cette fém. est créée grâce au flux magnétique de l'inducteur, lui même généré
par le courant inducteur ie.

Fig 14 : Essai à vide

Pour cela, allons tracer les variations de la fém. de l'induit E en fonction du courant inducteur ie.
Les conditions expérimentales sont les suivantes (cf figure 14) : la machine fonctionne en
génératrice à excitation indépendante fonctionnant à vide entraînée à vitesse de rotation
nominale par un moteur d'entraînement. On mesure la valeur de la fém. au fur et à mesure de
l'augmentation du courant inducteur. Cette manipulation s'appelle « essai à vide » .

Fig 15 : caractéristique à vide

La courbe obtenue s'appelle « caractéristique à vide » de la machine à courant continu (figure


15).

8
La caractéristique à vide a la même forme que la courbe de première aimantation du circuit
magnétique. Elle est valable si le circuit magnétique de la machine n'a jamais été aimanté ou
s'il a été totalement désaimanté. Elle donne les propriétés magnétiques de la machine.

Comme pour la courbe de première aimantation, on distingue trois zones :

 de 0 à A : la courbe est linéaire passant par 0. La fém. augmente proportionnellement au


courant d'excitation. L'aimantation n'est pas maximale, il est possible de l'augmenter en
augmentant le courant d'excitation.
 de A à B : cette zone s'appelle le « coude de saturation ». La fém. est pratiquement
maximale pour un courant d'excitation relativement faible. C'est la zone qui correspond à
la meilleure utilisation du circuit magnétique. Le constructeur choisira de prendre le
courant d'excitation nominal dans cette zone.
 Après B : le circuit magnétique est saturé. La fém. n'augmente plus que très faiblement
avec le courant d'excitation. Cette zone est à éviter car la consommation de courant est
trop importante pour un faible gain sur la valeur de la fém.

Fig 16: force électromotrice rémanente

Quand on diminue le courant d'excitation après aimantation du circuit magnétique, en raison du


phénomène d'hystérésis magnétique, la fém. est plus élevée que lors de la première
aimantation. Après aimantation, alors que l'excitation est nulle, il existe une fém. dite «
rémanente » aux bornes de la machine.

2.2.2 Influence de la vitesse de rotation


La deuxième étape consiste, à courant d'excitation nominal (constant) de faire varier la vitesse
de rotation de la génératrice à courant continu pour voir l'évolution de la fém. en fonction de
cette vitesse de rotation.

9
Fig 17 : Variation de la fém. en fonction de vitesse de rotation
à courant d'excitation constant.

Il y a proportionnalité entre la vitesse de rotation Ω et la fém. E de la machine comme l'indique


la relation E = K.Φ.Ω.

Cette caractéristique représente la grande qualité de la machine à courant continu : il y a


proportionnalité entre la fém. et la vitesse de rotation. L'un règle l'autre. En moteur, la vitesse
de rotation est directement réglée par la fém. de l'induit, soit presque la tension d'alimentation
du moteur. La machine à courant continu est très facile à régler.

2.3 Le schéma équivalent de l'induit

Fig 18 : Schéma équivalent« de Thévenin » de l'induit en fonctionnement moteur (le courant est absorbé).

Fig 19 : Schéma équivalent « de Thévenin » de l'induit en fonctionnement génératrice (le courant est
fourni).

10
Electriquement, l'induit se comporte comme la mise en série de sa fém. E et de la résistance
équivalente au circuit de l'induit R constitué des conducteurs, des balais et du collecteur. Le
schéma équivalent de l'induit est donné figure 18. Il s'agit d'un modèle de Thévenin.

Le schéma équivalent de l'induit implique la relation électrique de Thévenin de


l'induit, pour une machine à excitation indépendante :

En fonctionnement génératrice : U = E - R.I

En fonctionnement moteur : U = E + R.I

3.  Le moteur à excitation indépendante

3.1Schéma équivalent et relations

Voici en figure 20, le schéma équivalent de l'induit et de l'inducteur de la machine à courant


continu à excitation indépendante. E est la fém. de l'induit, U la tension d'alimentation de
l'induit, I l'intensité du courant d'induit, R la résistance de l'induit. ue est la tension
d'alimentation de l'inducteur, ie l'intensité du courant d'excitation, r la résistance de l'excitation.

Fig 20

Equations de fonctionnement :

Equations électromagnétiques : E = K.Φ.Ω et T = K.Φ.I

Equation électrique à l'inducteur : ue = r.ie

Equation électrique à l'induit : U = E + R.I

3.2 Vitesse de rotation

3.2.1 Sens de rotation


Le sens du couple de forces électromagnétiques qui produit la rotation dépend de celui :

 Du champ magnétique, donc du courant d'excitation ie.


 De la polarité de l'induit obtenue par le sens du courant d'induit I.

11
Pour inverser le sens de rotation, il faut inverser, soit les polarités de l'induit, soit
celles de l'inducteur.

3.2.2 Expression de la vitesse


On la déduit de celles de la fém. : E = K.Φ.Ω  et E = U - R.I.

⇒ Ω = (U - R.I) /K.Φ

3.2.3 Démarrage du moteur


A l'instant du démarrage la vitesse de rotation est nulle : Ωd = 0 ; donc la fém. aussi : 

E   = K.Φ.Ω  = 0.
d d

Par conséquent l'équation électrique de l'induit s'écrit, à l'instant du démarrage : 

U   = E   + R.I  = R.I .
d d d d

Le courant qui parcourt l'induit à l'instant du démarrage vérifie la relation : I  = Ud /R


d

Où Ud est la tension appliquée aux bornes de l'induit à l'instant du démarrage.

A l'instant du démarrage, l'induit se comporte comme une résistance puisque la fém. est nulle.
Ainsi, si le démarrage s'effectue sous tension nominale ( Ud  = UN), le courant de démarrage
devient très supérieur aux courant nominale ( Id » I)
N ce qui risque d'endommager le moteur.
Pour éviter cela, il convient de démarrer le moteur sous tension réduite.

Pour que le moteur puisse démarrer, il faut que le moment du couple de démarrage  Td soit
supérieur au moment du couple résistant Trd opposé par la charge : Td > T .
rd

En première approximation Td peut être assimilé au couple électromagnétique de


démarrage Temd = K.Φ.I .d

Pour que le moteur démarre, il faut donc : Id  > Trd  /K.Φ

3.2.4 Fonctionnement à vide


Réglage de la vitesse :

A vide, le couple électromagnétique est faible car le moteur n'effectue pas d'effort pour tourner.
Donc le courant à vide Iv est négligeable devant le courant nominal IN : Iv « IN et donc R.Iv est
négligeable devant U.

⇒ Ωv  = U/ K.Φ

La vitesse de rotation dépend de la tension d'induit U et du flux magnétique Φ. Nous allons


examiner tour à tour l'influence de ces deux paramètres.

Sous tension d'alimentation constante et flux réglable :

12
Fig 21 : Variation de la vitesse de rotation à vide en fonction du courant d'excitation à tension
d'alimentation de l'induit constante.

Ω   = U/K.Φ = K1 Φ(ie) ; avec K   = U/K = constante.


v 1

La courbe Ωv = f(ie) est appelée « caractéristique d'emballement » de la machine à courant


continu.

 Si le courant d'excitation tend vers 0 (cela correspond à une rupture de l'alimentation de


l'excitation), la vitesse de rotation augmente jusqu'à destruction de la machine : c'est
l'emballement.
 Le réglage de la vitesse de rotation de la machine pas l'intermédiaire du courant
d'excitation n'est pas aisée car il n'y a pas de relation de proportionnalité.
A flux constant et tension d'alimentation variable :

Fig 22 : Variation de la vitesse de rotation à vide en fonction de la tension d'induit à flux constant.

Ωv = (U − R . Iv) /K.Φ

Comme R.Iv est très faible le moteur commence à tourner pratiquement à la mise sous tension.

13
Pour régler la vitesse de rotation d'un moteur à courant continu à excitation
indépendante, il est plus intéressant d'agir sur la tension d'induit que sur le flux
inducteur. Ainsi, généralement un tel moteur fonctionnera à flux magnétique constant
et tension d'induit réglable.

3.2.5 Fonctionnement en charge


Le moteur fonctionne à flux constant.

Ω = (U - R.I)/ K.Φ = K (U - R.I) ; avec K  =  1/  K.Φ


2 2

C'est l'équation d'une droite qui dépend de l'intensité du courant d'induit I et de la valeur de la
tension d'alimentation de l'induit U. Nous allons tour à tour l'influence de ces deux paramètres.

Sous tension d'alimentation constante et charge variable :

Fig 23 : Variation de la vitesse de rotation en fonction de l'intensité


du courant d'induit à tension et flux constants.

L'induit est alimenté sous tension nominale constante : Ω = (UN − R.I)/KΦ =(UN/KΦ)−(R.I/KΦ)

Il s'agit d'une fonction affine décroissante de I avec UN/K.Φ = Ωv.

⇒ Ω = Ω  - R.I/K.Φ
v

Lorsque la charge augmente, le courant augmente et la vitesse de rotation diminue,


mais elle diminue peu, puisque le moteur est conçu de telle sorte la différence relative
de vitesse entre le fonctionnement à vide et le fonctionnement nominale ne dépasse
pas 5 à 10%.

A charge constante nominale et tension d'alimentation réglable :

14
Fig 24 : Variation de la vitesse de rotation en fonction de la tension d'induit 
à courant d'induit et flux constants.

L'induit absorbe un courant d'intensité nominale :

Ω =(U−RIN)/KΦ . Il s'agit d'une fonction affine croissante de U.

La caractéristique obtenue est la somme de deux courbes, celle dont l'équation est donnée ci-
dessous et une portion de droite horizontale quand la tension est inférieure à Ud. Cette
tension Ud correspond à la « tension de décollage », tension minimale nécessaire pour que le
moteur commence à tourner en charge. Cette tension compense la chute de tension aux bornes
de la résistance de l'induit : Ud = R.Id.

A noter sur la figure 24, le prolongement de la droite inclinée dessinée en pointillés, qui suit
l'équation mathématique, mais qui ne possède pas de réalité physique puisque le moteur ne
peut tourner quand sa tension d'alimentation est nulle.

3.2.6 Conclusion : réglage de la vitesse


Le moteur à excitation indépendante fonctionnera avantageusement en maintenant le flux
magnétique constant et en faisant varier la tension d'alimentation de l'induit pour faire varier la
vitesse de rotation.

En effet la vitesse de rotation est largement et simplement réglable par l'intermédiaire de la


tension d'induit à condition de travailler à flux constante comme le montre la caractéristique de
la figure 24.

De plus, le réglage de la tension d'induit permet de mettre en vitesse le moteur de façon


progressive, en limitant la surintensité du courant d'induit.

3.3Couple moteur

15
3.3.1 Couple utile et couple de pertes
Le couple utile est créé par le couple électromagnétique dont le moment s'écrit : Tem = K.Φ.I.
Mais la puissance utile Pu disponible sur l'arbre moteur est plus faible que la puissance
électromagnétique Pem en raison des pertes mécaniques pméca et des pertes fer pf. Il en découle
que le couple utile Tu est plus faible que la couple électromagnétique Tem. Nous appellerons le
moment du couple de pertes :

Le couple de pertes Tp est la différence entre le couple électromagnétique Tem et le


couple utile Tu : T  = T  - T
p em u

Le couple de pertes est dû à l'ensemble des pertes mécaniques et des pertes fer
appelées pertes collectives : pc = pf + pméca

T  =  pc/Ω
p

De même le moment du couple électromagnétique s'exprime en fonction de la


puissance électromagnétique et le moment du couple utile en fonction de la puissance
utile : Tem = Pem /Ω; Tu =  Pu/Ω

En première approximation, les pertes collectives augmentent proportionnellement à la


vitesse Ω : pc = k.Ω. Alors le moment du couple de pertes reste constant.

3.3.2 Caractéristique mécanique


Elle donne les variations du moment du couple utile Tu en fonction de celle de la
vitesse de rotation Ω.

Fig 25 : Caractéristique mécanique d'un moteur à courant continu à excitation indépendante constante,
pour une tension d'alimentation égale à sa valeur nominale.

Pour obtenir l'équation de cette caractéristique on utilise les trois relations suivantes :
Ω = (U - R.I)/K.Φ; Tem = KΦI ; Tu = Tem - Tp

En tirant I de la première équation et en le remplaçant dans la deuxième, on obtient la relation


suivante : Tu = (KΦ/R).U − (( KΦ)²/R) . Ω − Tp

16
A tension d'alimentation constante, le couple utile est une fonction affine décroissante de la
vitesse de rotation. Cependant la vitesse diminue peu avec l'augmentation de la charge : la
droite est raide, la vitesse chute de 5 à 10% entre le fonctionnement à vide et le
fonctionnement en charge.

Cette courbe permet de vérifier quelle type de charge le moteur est en mesure d'entraîner.

Fig 26 : Réseau de caractéristiques mécaniques pour différentes valeurs


de la tension d'alimentation.

Quand on change la valeur de tension d'alimentation, la vitesse de rotation augmente si la


tension augmente ou diminue si la tension diminue et la caractéristique mécanique se décale
parallèlement à elle-même.

Sur la figure 26, la tension Udn correspond à la tension de démarrage pour un moment du


couple utile nominal.

3.3.3 Intérêt du moteur à courant continu à excitation indépendante


constante
Le réseau de caractéristiques mécaniques de la figure 26 rend le moteur à excitation
indépendante constante proche du moteur idéal. Le réglage de la vitesse de rotation s'effectue
de façon très simple par la valeur de la tension d'induit. Quelque soit la vitesse de rotation, le
moteur se comporte de la même façon du point de vu mécanique : la couple utile nominal est
disponible, la chute de vitesse entre le fonctionnement à vide et le fonctionnement en charge a
la même valeur.

De ce point de vue, ce type de moteur sera l'idéal à copier pour les autres types de
motorisations.

3.3.4 Point de fonctionnement


Lorsqu'un moteur entraîne une charge mécanique, le groupe moteur-charge accélère si le
couple utile du moteur est supérieur au couple résistant de la charge, ralenti si le couple utile
du moteur est inférieur au couple résistant de la charge. Par contre, si le moment du couple
utile est égal au moment du couple de charge, il y a équilibre mécanique et l'ensemble tourne à
vitesse constante.

17
Fig 27 : Point de fonctionnement d'un groupe moteur-charge.

A l'équilibre mécanique, couple utile du moteur compense exactement le couple


résistante de la charge : Tu = Tr.

Pour résoudre le problème de l'équilibre mécanique, il suffit de tracer la caractéristique du


moteur et celle de la charge sur le même graphique. Le point d'intersection des deux
caractéristiques s'appelle point de fonctionnement, ses coordonnées permettent de
déterminer la vitesse de rotation et le moment du couple utile du moteur.

3.3.5 Conclusion

Fig 28 : Les flèches sur le schéma signifie "impose".

Si l'alimentation du moteur impose la tension donc la vitesse de rotation, c'est la charge qui
impose le couple utile donc le courant d'induit.

3.4  Bilan de puissance et rendement


3.4.1 Bilan de puissance
Puissance absorbée : Pa

A l'inducteur, puissance absorbée sous forme électrique : Pae = u .i  = r.i ² ;


e e e où r est la
résistance de l'inducteur. La puissance absorbée par l'inducteur est entièrement perdue par
effet Joule.

A l'induit, puissance absorbée sous forme électrique à l'induit : Pai = U  .I ; où U  est la tension
d'induit en Volt (V) et I l'intensité du courant de l'induit en Ampère (A).

Au total : Pa = P  + P
ai ei

Puissance électromagnétique : Pem = E.I = T .Ω


em

Puissance utile : Pu = T .Ω.u Il s'agit de la puissance mécanique délivrée par le moteur à sa
charge mécanique.

18
Puissance perdue : c'est l'ensemble des pertes dans la machine.

Les pertes fer, pf, représentent l'ensemble des pertes magnétiques ayant lieux dans le circuit
magnétique de la machine : pertes par hystérésis et pertes par courants de Foucault.

Les pertes mécaniques, pméca, représentent la puissance perdue due aux frottements mécaniques
sur l'arbre de rotation.

Les pertes Joule à l'inducteur : pJe = u .i  = r.i ².


e e e

Les pertes Joule à l'induit : pJi = R.I².

La synthèse du bilan de puissance est donnée sur la figure ci-dessous, appelée « arbre des
puissances » :

Fig 29: Arbre des puissances pour un fonctionnement en moteur à excitation indépendante

3.4.2 Rendement
Le rendement d'un système est par définition le rapport de la puissance utile et de la
puissance absorbée : η = Pu/ Pa

On peut aussi obtenir le rendement connaissant l'ensemble des pertes de la machine :

η =  Pu  /(Pu + Σ pertes) ... ou η =  (Pa - Σ pertes)/Pa

On obtient les pertes Joule en mesurant les résistances à chaud de l'induit et de l'inducteur par
une méthode voltampèremétrique.

On mesure les pertes collectives pc = p  + p


f méca par un essai à vide à vitesse de rotation
nominale : La puissance absorbée par l'induit à vide est égale aux pertes collectives plus les
pertes Joule à l'induit à vide : Paiv = U.Iv = pc + R.Iv²

p  = U.I  - R.I ²
c v v

19

Vous aimerez peut-être aussi