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Chapitre 1 : Machines à courant continu

1. Introduction

Comme toutes les machines électriques, les machines à courant continu sont réversibles. En
effet, le moteur à courant continu, alimenté par un générateur de tension continue, peut fournir
de l’énergie mécanique à une charge. Alors que, la génératrice à courant continu, entraînée
par une source d’énergie mécanique (moteur thermique par exemple), peut fournir un courant
continu à une charge. Il s’agit en fait de la même machine qui peut jouer le rôle d’un
convertisseur électromécanique permettant la conversion bidirectionnelle d’énergie. Dans les
deux cas la conversion d’énergie s’accompagne de pertes d’énergie (Fig 1.1).

Réversibilité des machines à courant continu

Les dynamos (génératrices) à courant continu ont été les premiers convertisseurs utilisés. Leur
usage est en régression très nette. On utilise de préférence des redresseurs à semi-conducteurs.

La marche en Moteur de la MCC est la plus importante. En effet, les moteurs à courant
continu sont très utilisés pour les entraînements à vitesse variable puisque la tension U est
proportionnelle à la vitesse. La variation de la vitesse est obtenue par la variation de la tension
d’alimentation à l’aide d’un hacheur ou d’un redresseur à thyristors.

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2. Symboles

Les différents symboles utilisés pour représenter la machine à courant continu, selon qu’elle
fonctionne en génératrice ou en moteur et selon le type d’excitation utilisée voir (Figure 1.2).

Symboles d’une machine à courant continu

3. Description simplifiée d’une machine à courant continu

Une machine à courant continu se compose essentiellement de : (Fig 1.3).

• Une partie fixe appelée STATOR qui aura le rôle d'inducteur.

• Une partie mobile appelée ROTOR qui aura le rôle d'induit.

• Une liaison rotor - éléments extérieurs à la machine appelée COLLECTEUR.

Constitution d’une machine à courant continu

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3.1 L’inducteur (stator) :

C’est la partie fixe de la machine. On peut retenir trois parties : la culasse, les pôles et les
bobines magnétisantes (figure1.4).

* Culasse ou carcasse : Elle assure simultanément deux fonctions :

 Magnétique : Elle permet aux lignes de champ magnétique de se refermer. Elle est
formée de matériaux tels que l’acier moulé ou l’acier forgé.
 Mécanique : c’est le bâti de la machine sur lequel viennent se fixer les pôles, la plaque
à bornes, etc.

* Pôles : ce sont les noyaux polaires et les épanouissements polaires. Le noyau du pôle peut
être massif car il est parcouru par un flux constant, mais le passage de la denture de l’induit
provoque une pulsation de flux dans la partie des épanouissements polaires. Pour cette raison,
on préfère réaliser le pôle en un assemblage de tôles magnétiques (l’acier à 3.5 de silicium) .
Dans les petites machines le stator comporte en plus des pôles principaux des pôles auxiliaires
ou de commutation.

Inducteur tétrapolaire Inducteur bipolaire à aimant permanent

* Bobines magnétisantes : contiennent le même nombre de spires, elles sont placées autour
des pôles et sont traversées par le même courant d’excitation. Les f.m.m qu’elles développent
créent le flux (figure 1.5) .

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Traçage des lignes de champ

* Spectre magnétique et induction :

Sachant que H fer  0 (milieux magnétiques supposés parfaits), le théorème d’Ampère

appliqué à une ligne d’induction moyenne (figure1.5) s’écrit :

� ��
.���� ���� + � ∗ � = � ∗ ��� �� → � = �� ���
�� �

Avec : nex : le nombre de spire d’excitation autour d’un pôle; Ie : courant d’excitation; e :
épaisseur de l’entrefer.

Donc : B est constant sous un pôle alors que les angles (/2) et (3/2) définissent la ligne
neutre (ligne d’induction nulle) (figure1.6).

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Les pertes joules dans les inducteurs à aimants permanents sont supprimées, mais l’excitation
magnétique est fixe.

Dans les grosses machines, le coût des aimants pénalise cette solution. L’utilisation des
électro-aimants parcourus par un courant d’excitation réglable permettent la modification du
flux inducteur.

3.2 L’induit

C’est un circuit électrique obtenus en associant en série des conducteurs logés dans des
encoches du rotor (Figure 1.7).

Le rotor tourne entre les pôles de l’inducteur. Il constitue un ensemble de conducteurs qui
coupent les lignes de champ magnétique. Les bobines sont disposées de telle façon que leurs
deux côtés coupent respectivement le flux provenant d’un pôle nord et d’un pôle sud de
l’inducteur.

L’induit

Feuilletage : l’induit tournant dans un champ d’induction fixe sera soumis à un flux variable
donc il sera le siège des pertes par hystérésis et par courant de Foucault. Il est donc réalisé par
un empilement de tôles d’acier au silicium isolées par un vernier.

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3.3 Le collecteur et balais :

Le collecteur est un ensemble cylindrique de lames de cuivre isolées les unes des autres par
des feuilles de mica. Le collecteur est monté sur l’arbre de la machine mais isolé de celui-ci.
Dans une machine bipolaire, deux balais fixes et diamétralement opposés appuient sur le
collecteur et assurent le contact électrique entre l’induit et le circuit extérieur. Les machines
multipolaires ont autant de balais que de pôles.

Les balais portés par le stator (Fig 1.8), frottent sur les lames du collecteur. Ces contacts
glissants entre lames et balais permettent d’établir une liaison électrique entre l’induit qui
tourne et l’extérieur de la machine. La pression des balais sur le collecteur peut être réglée par
des ressorts ajustables. Pour les intensités très importantes, on utilise plusieurs balais
connectés en parallèle.

Le collecteur et balais

Bobinage : Chaque fil pris isolément s’appelle un conducteur, deux conducteurs forment une
spire ; les spires sont regroupées par section avant la mise en place dans les encoches. Les
deux moitiés de chaque section (figure1.9) se trouvent dans des encoches presque
diamétralement opposés. Les extrémités des sections sont reliées à deux lames consécutives
du collecteur.

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Représentation d’une section

4. Principe de fonctionnement de la machine :

4.1. Rappel

4.1.1 Loi de Faraday

La loi de Lenz-Faraday, ou loi de Faraday, elle exprime l’apparition d’une force


électromotrice dans un circuit électrique, lorsque celui-ci est immobile dans un champ
magnétique variable ou lorsque le circuit est mobile dans un champ magnétique variable ou
permanent.

Dans un repère, un conducteur de longueur L est en mouvement à vitesse constante v dans un


champ B uniforme et orthogonal au plan de mouvement du conducteur (Figure 1.10)

Entre t et t + t, la barre parcourt la distance élémentaire dy =v*dt. Le flux coupé par le
conducteur est alors : d = B.dS = B.Ldy. En appliquant (en module) la loi de Faraday, on
obtient l’expression de la f.e.m. induite :

�∅
�= = ���
��

Remarque : si l’induction ou la vitesse changent de sens, le sens du flux change et la f.e.m


change de signe.

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4.1.2 Loi de Laplace

Si le conducteur est maintenant parcouru par un courant constant I, la loi de Laplace :

�� = ��� ∧ �

Cette loi donne l’effort élémentaire appliqué au conducteur :

�� = ���� � ∧ �

Le conducteur est soumis à l’effort : �� = ����( − � )

La force provoque un déplacement qui montre l’aspect de réversibilité du phénomène. On

remarquera que le mouvement a lieu dans le sens contraire au précédent (− ). C’est ce que
l’on traduit souvent par l’expression de f.e.m. « s’opposant » au déplacement du conducteur.

4.2 Fonctionnement en moteur

En mode de fonctionnement moteur, on envoie un courant continu I dans le circuit d’induit.


Soit I le courant qui circule alors dans chaque conducteur. Chaque brin de longueur L est
soumis à une force de Laplace puisque I et B sont orthogonaux. De plus cette force est
tangentielle et toutes les forces ajoutent leurs effets pour fournir le couple moteur total Cm
(Figure 1.11).

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Fonctionnement moteur

4.3 - Fonctionnement en génératrice

En fonctionnement génératrice cette machine, entraînée en rotation par la partie mécanique


(moteur thermique par exemple), voit apparaître une force électromotrice induite e aux
extrémités de chaque brin du conducteur actif qui coupe le flux créé par le champ magnétique
constant d’induction radiale B (loi de Lenz-Faraday).

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5 Calcul de la fem aux bornes d’une spire diamétrale

Hypothèses

* Machine bipolaire.(Fonctionnement générateur)

* Sens positif trigonométrique

* Répartition spatiale sinusoïdale de l’induction

* Induit entraîné à la vitesse angulaire w

* Un fil par encoche. N fils sur l’induit

Considérons la spire S1 faisant l’angle θ avec l’axe des pôles à l’instant t. (figure 1,12), θ = wt
le flux à travers cette spire (orienté par la règle du tir bouchon ) est Bm étant l’induction
maximale :

Calculons le flux à travers la surface de la spire diamétrale :

∅ = Bm . S = Bm S. cos (Bm , n )
π
∅(θ) = Bm S. cos (θ + 2 ) =− Bm S ∗ sin(θ)

La fem aux bornes de cette spire est :

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d∅ dθ dθ
e(t) =− = Bm S cos( θ) ∗ avec = ω = 2πN
dt dt dt

Et en posant ∅� = �� . � le flux maximal à travers une spire diamétrale située dans le plan
neutre. On obtient alors :

�(�) = ∅� � cos θ = ∅� � cos ωt

La fem induite est donc de forme alternative sinusoïdale. On peut la récupérer par le principe
du schéma suivant ( Fig 1.13) :

Schéma de récupération de la Fem

Schéma de la fem produite aux bornes de la spire

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Pour obtenir une f.e.m unidirectionnelle, on remplace les deux bagues, par demi-bagues
en cuivre isolées entre elles et sur lesquelles frottent deux balais en charbon. En effet, le
collecteur nous permet de redresser mécaniquement cette fem alternative (Fig 1.14).

Schéma de la fem produite redressée

Remarque : Cette tension, dans le cas d’une spire, présente une ondulation importante.
Diminuer l’ondulation revient à augmenter le nombre d’encoches sur la périphérie rotorique
donc le nombre de lames au collecteur (Fig 1.15).

Amélioration de La Fem

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6. Machine à N conducteurs actifs

Dans la pratique l'induit comporte un grand nombre de spires décalées dans l'espace tout
autour du rotor et connectées, via un collecteur bien plus complexe que celui présenté
précédemment, de telle sorte que leurs f.e.m. s'ajoutent. On obtient alors une f.e.m. globale
quasi constante dont les quelques ondulations résiduelles sont considérées comme
négligeables. Le choix du nombre de lames du collecteur et la méthode de branchement des
différents conducteurs est un problème complexe ce qui fait que chaque constructeur possède
sa propre méthode.

* Mise en parallèle :

Pour diminuer l’intensité qui traverse les conducteurs actifs, ils sont répartis en 2a voies
d’enroulement identiques assemblées en parallèle (une voie d’enroulement correspond à la
partie du circuit parcouru pour aller d’un balai à l’autre). Lorsque la génératrice débite un
courant i, l’intensité à travers chaque conducteur vaut i/2a . Cela permet à la génératrice de
débiter des courants importants sans risque d’échauffement excessif de son circuit d’induit (le
couple et la fem que l’on obtient ne sont pas modifiés).

* Mise en série :

Chaque voie comporte N/2a conducteurs en série dont les f.e.m. s’ajoutent. Dans l’exemple
suivant on a (N=8 et a=1) avec une représentation plane du rotor voir (figure 1.16).

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Schéma de la position du rotor à un instant t et t +t (figure 1.17).

7 Expression de la f.e.m. totale E

On considère que les N conducteurs sont répartis uniformément sur le pourtour du rotor. En
raison de la mise en parallèle par les balais, la f.e.m. totale E est produite par les N/2a
conducteurs placées sous un seul pôle.


�= ��� avec le flux sous un pole Փ = ��
��

���
La surface d’un pôle est : � = ��
� et � = �� (v vitesse linière et Ω vitesse de rotation)

Avec :

* R : rayon du cylindre du rotor ;

* L : La longueur du conducteur active;

* P : le nombre de paire de poles.

�� � �
�= ⇒ � = ��� �
��� � ����

On obtient finalement :

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� � � �
� = Փ� ⇒ � = � Փ� avec � =
� �� � ��

8 Expression du couple

La puissance électromagnétique est donnée par :

Pem = EI = Γem Ω ↣ Γem = KՓ I

En conclusion

� = � Փ� �� Γem = KՓ I
Remarque

 la f.e.m (grandeur électrique) d’une machine à CC est proportionnelle au flux


sortant d’un pôle (champ magnétique) et à sa vitesse de rotation (grandeur
mécanique).
 le couple (grandeur mécanique) d’une machine à CC est proportionnel au flux
sortant d’un pôle (champ magnétique) et au courant dans l’induit (grandeur
électrique).
 Le couple est moteur dans le cas d’un moteur et résistant dans le cas d’une génératrice.

9. Schémas équivalents de la machine, fonctionnements en moteur ou en génératrice


Le schéma équivalent de la machine à courant continu est commun à tous les régimes de
fonctionnement, à la convention de représentation du courant près. On présente sur le schéma,
les diverses conventions et les équations caractéristiques de la machine sur la figure 1.18.

�� ��
� = �� + � +� ; � = �� + � +�
�� ��

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10. Caractéristique à vide à vitesse constante.

On relève la f.e.m. à vide Ev, en fonction du flux (c’est à dire du courant inducteur Ie) pour un
fonctionnement en génératrice à vitesse constante (figure 1.19).

Allure de la force électromotrice à vide

Cette caractéristique Ev= f(Ie) ne dépend ni du mode d’excitation, ni de mode de


fonctionnement, car elle représente la courbe d’aimantation du circuit magnétique.

11. La réaction magnétique d'induit ( RMI ).

a. Mise en évidence – Caractéristique en charge.


Pour un fonctionnement en génératrice à vitesse de rotation constante et à courant inducteur
constant on relève la tension aux bornes de la MCC en faisant varier le courant d'induit
(charge variable). On s'attend à relever une tension inférieure à la tension à vide Ev d'une
valeur correspondant à la chute de tension ohmique dans l'induit RI (avec R la résistance de
l’induit). Or la chute de tension relevée est supérieure au seul terme RI, comme le montre la
caractéristique suivante (figure 1.20).

Caractéristique en charge

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On a U = Ev(Ie) – h(I)
Avec h(I) = RI + ε(I)

La chute de tension h(I) provient en partie de la chute de tension ohmique dans l'induit de
résistance R et pour le reste d'un terme ε(I) provenant d'un phénomène appelé réaction
magnétique d'induit (RMI). Ce comportement est liée à une modification du flux magnétique,
due au champ créé par le courant d'induit I ( figure 1.21).

Réaction magnétique d’induit

Ily a donc déformation des lignes de champ, c’est le phénomène de réaction d’induit, par
conséquent la ligne neutre est déplacée dans le sens de rotation du rotor (figure 1.22).

La nouvelle distribution des lignes du champ

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La RMI a donc pour effet :
De diminuer le flux traversant l’induit et par suite la f.é.m.
Rendre difficile la commutation car la f.é.m induite dans les sections mises en court circuit
sous les balais n’est pas nulle
b. Compensation de la RMI.
On compense la réaction d’induit par un enroulement logé dans des encoches dans l’inducteur
et parcouru par le courant d’induit. Il crée une f.m.m égale et opposée à celle due aux
ampères-tours de l’induit (figure 1.23).
.

L’ induit comportant les deux types de bobinages

On parle alors de machine compensée. Le phénomène de RMI apparaît également lors d'une
utilisation de la MCC en moteur.

12. Les différents types de pertes dans une machine CC

12.1 Les pertes électriques

Elles se produisent par effet Joule dans les circuits électriques de l’inducteur et de l’induit
ainsi qu’au niveau des contacts collecteur-balais. L’échauffement qui en résulte est réduit par
ventilation forcée.

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12.2 Les pertes fer :

Le rotor est en rotation dans le champ magnétique intense de l’inducteur. Le champ


magnétique en un point de celui-ci varie au cours du temps à la fréquence de rotation du
moteur. Le moteur présente donc des pertes semblables à celles dans la carcasse d’un
transformateur, dues au pertes par hystérésis et par courants de Foucault. On réduit les pertes
par hystérésis en utilisant des matériaux à cycle d’hystérésis étroit et celles par courants de
Foucault en utilisant des matériaux de forte résistivité (tôles de silicium,...) feuilletés.

12.3 Les pertes mécaniques :

Elles sont principalement dues au contact des balais sur le collecteur (sensiblement
proportionnelles à la vitesse de rotation) et à la liaison rotor-bâti. Le rendement d’une
machine réelle à courant continu est de l’ordre de 80% à 95%, ce qui est excellent
comparativement aux rendements des machines thermiques (de l’ordre de 30% à 40% pour
une centrale thermique).

13. Caractéristiques selon le mode de fonctionnement

Les caractéristiques, données ci-dessous, concernent les machines à excitation séparée


(figure1.24).

Si la machine est compensée : U = Ev ± RI

Si la machine est non compensée : U = Ev ± RI − ε = Ech ± RI

13.1 Caractéristique à vide Ev(à Cte (tante

* De O à A, la caractéristique est linéaire,(figure 1.25)

EV = K' Φ avec K' = KΩ

* De A à B le matériau magnétique commence à saturer.

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*Après B, le matériau est saturé, la f.e.m n’augmente plus.

* La zone utile de fonctionnement de la machine se situe au voisinage du point A. Avant le


point A la machine est sous utilisée, et après le point B les possibilités de la machine
n’augmentent plus (mais les pertes augmentent).

Caractéristique à vide à vitesse constante

13.2 Caractéristique Ev=f(Ω) à Փ constant

La caractéristique est linéaire tant que la saturation n’est pas atteinte (Figure 1.26).

Caractéristique à vide

On peut écrire dans ce cas : EV = K’la fem est proportionnelle à la vitesse)

13.3 Caractéristique en charge U  f (I ) :

La résistance du bobinage provoque une légère chute de tension ohmique dans l’induit : R.I

La réaction magnétique d’induit se traduit par une chute de tension supplémentaire 
(Figure 1.27).

Pour une génératrice : U=Ev- RI- 

Pour un moteur : E  U  RI  

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Caractéristique en charge U= f(I)

La résistance du bobinage provoque une légère chute de tension ohmique dans l’induit : R.I

La réaction magnétique d’induit se traduit par une chute de tension supplémentaire 

La distribution du courant d’induit par les balais et le collecteur provoque également une
légère chute de tension souvent négligée.

14. Génératrice à excitation séparée :

L’utilisation d’une telle génératrice est aisée :il n’y a pas de problèmes d’amorçage. Le
courant inducteur est fourni par une source préexistante, ou bien à partir d’un montage
redresseur (Figure1.28).

Si la machine est compensée on a : U  E 0  RI

Pour une machine non compensée on aura : U  E 0    RI  E  RI

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15. Génératrice à excitation shunt (parallèle):

Le schéma de ce type d’excitation est représenté sur la figure suivante (Figure 1.29).

C’est une génératrice auto-excitée où le courant d’excitation dérive du courant d’induit.


L’induit n’est parcouru que par un courant faible du au champ rémanent :

Erém
Ie0 =
re

Cette f.e.m crée un courant d’excitation dont le champ vient renforcer celui de la
magnétisation rémanente. Ainsi de suite jusqu'à une position d’équilibre soit atteinte qui
correspond à l’intersection de la caractéristique à vide et la droite r i (r étant la résistance de
l’inducteur).

Remarque :

Si la machine est neuve Erém =0, alors il faut exciter la machine pour avoir un champ
rémanent.

16 Moteur shunt (ou à excitation séparée) :

Ces deux modes d’excitation sont identiques lorsque le moteur est alimenté par la
même tension .

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Excitation séparée : L’alimentation de l’enroulement inducteur est prise séparément de la
source principale (Fig 1.30).

Excitation shunt : Comme les deux enroulements sont mis en parallèle, on rajoute un
rhéostat d’excitation Rh en série avec l’inducteur afin de varier le courant d’excitation
indépendamment de la tension U (Fig1.31).

16.1 Caractéristique de vitesse :

Le sens de rotation dépend :

 du sens du flux, donc du sens du courant d’excitation Ie ;


 du sens du courant d’induit I.

U−RI
Expression de la vitesse : E = K∅Ω = U − RI ; Ω= Kϕ

De cette relation on peut tracer la vitesse en fonction du courant I (figure 1.32)

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Remarque : D’après la courbe la vitesse varie très peu avec la charge.

16.2 Caractéristique du couple :

On trace la figure suivante (Figure 1.33) à partir de la relation suivante :   KI

16.3 Caractéristique Couple / vitesse :

Cette caractéristique est obtenue par élimination de I entre (I ) et Γ(I) on obtient Γ():

U−RI
Quand  augmente  diminue légèrement (Figure 1.34). Ω = ; Γ = KΦI

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16.4 Avantages de ce type de moteur

Ce moteur est caractérisé par une vitesse réglable par la tension et indépendante de la charge.
En association avec un convertisseur statique (hacheur) fournissant une tension réglable, la
vitesse peut varier sur un large domaine.

Il fournit un couple important à faible vitesse (machines-outils, levage).

16.5 Le démarrage du moteur

Un  E Un
Au démarrage :   0  E  0 et I d   . Donc le courant dans le moteur n’est
R R
limité que par la résistance de l’induit généralement faible. Ainsi, le courant au démarrage
peut être 10 fois I n (Courant très fort) d’où risque de détruire le moteur, pour cela il faut

démarrer le moteur à tension réduite :

* Soit alimenter le moteur par une tension progressive ;

* Si le réseau est à tension constante, on introduit en série avec l’induit un rhéostat de


démarrage, de résistance Rd, qu’on élimine progressivement au fur et à mesure que le moteur
commence à tourner et une f.e.m apparaît. En pratique, on choisit Rd pour avoir
1.5I n  I d  2.5I n .

Remarque :

U  RI
Comme la vitesse est donnée par   donc si l’excitation disparaît (Փ=0) alors
K
   , le moteur s’emballe. Le rhéostat de démarrage à l’avantage de protéger le moteur
contre une éventuelle coupure d’excitation.

17. Moteur à excitation série :

On utilise un moteur dont l’inducteur, réalisé en conducteur de forte section, peut-être mis en
série avec l’induit. Dans ce cas le courant I joue le rôle du courant inducteur et du courant
induit (Fig 1.35). On suppose que la machine est compensée et non saturée et que
( R  r s ) I  rI  U . Avec : rs : résistance de l’enroulement d’excitation série.

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17.1 Équations relatives à ce montage

La courbe (Fig 1.36) qui suie est obtenue à partir des équations suivantes :

U  E  rI ; E  K  K ' I

U  rI U
K ' I  U  rI     (hyperbole)
K'I K'I

Caractéristique de vitesse fonction de I

La courbe de la Figure (1.37) traduit l’évolution du couple en fonction du courant.

  KI  K ' I 2 (parabole).

Le moteur série est à vitesse très variable, si I  0 donc     le moteur s’emballe à


vide, il est donc nécessaire d’imposer un courant minimale dans l’inducteur. Donc ce moteur
ne peut fonctionner qu’en charge. Pour la caractéristique   f (I ) on a :

* Au faible charge   aI    K ' I 2 .

* Au fortes charges   cte    K 2 I ,

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Caractéristique du couple en fonction de I

17.2 Caractéristique Couple / vitesse :

La courbe est obtenue par élimination de I entre les deux relations précédentes (Figure 1.38).

cte
u () a une allure hyperbolique  u   Pu  cte .( aux approximations près). Donc le

moteur série est un autorégulateur de puissance.

Caractéristique du couple en fonction de 

17.3 Caractéristique du moteur série

Le moteur série très utilisé du fait de ses propriétés intéressantes mais il faut éviter le
fonctionnement à vide qui peut entraîner sa destruction par emballement.

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Propriétés : Utilisations

- Vitesse très variable


- Traction électrique
- Couple de démarrage élevé
- Démarreur d’automobile
- Grande vitesse à faible charge

- Couple indépendant de la tension - Ventilateurs, pompes centrifuges,

18. Bilan de Puissances :

18.1 Bilan de puissance dans le cas du fonctionnement moteur.

Le bilan de puissance peut être mieux représenté sur le schéma suivant :

18.2 Bilan de puissance dans le cas du fonctionnement Génératrice.

La puissance à chaque niveau de la machine est présentée sur le graphe suivant :

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19. Rendement

En tenant compte des différents types de pertes énoncés précédemment on peut déduire le
rendement pour chaque type de machines.

Pu P Pe Pu Pm Pe   pertes
G   e  M   
Pa Pm Pe   pertes Pa Pe Pe

Conclusion

La machine à courant continu a été durant de nombreuses années l'actionneur principalement

utilisé dans les applications à vitesse variable. En effet, comme cela a été mis en évidence, le
contrôle de la vitesse de rotation peut être aisément réalisé par action sur la f.e.m. d’induit de
la machine (en grandeur « permanente », donc moyenne). Sur un autre plan, on peut agir sur
le flux inducteur qui est réglé par le courant dans l’inducteur (appelé aussi courant
d’excitation). Mais le transit de la puissance par des contacts glissants au niveau du collecteur
rend cette machine fragile. Elle réclame un entretien périodique de contrôle des balais et des
lames du collecteur, voire du changement préventif de ces organes. C’est pourquoi dans les
applications de puissance, elle tend actuellement à être remplacée par la machine asynchrone
(MAS) beaucoup plus robuste et plus économique.

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