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C22. MACHINE A COURANT CONTINU TSI3.

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2F.C22

1. PRINCIPE ET CONSTITUTION SIMPLIFIEE


1.1. Loi de Laplace
L’action d’un champ magnétique 𝐵⃗ sur un courant I produit une force 𝐹⃗ :
𝑭⃗ = 𝑰. 𝑳⃗^𝑩⃗ avec 𝐿⃗ la longueur d'un conducteur.
(Règle des 3 doigts de la main droite):
La résultante de toutes les forces appliquées se traduit par un couple, qui fait tourner le moteur.

1.2. Le stator (« Inducteur »)

Il produit le champ magnétique; on parle de flux d’excitation. Ce flux et ce champ sont orientés du pôle Nord vers le pôle
Sud.

Le champ magnétique est créé :


 Par un enroulement d'excitation alimenté en courant continu ("courant d’excitation")
OU
 Par des aimants permanents collés à l’intérieur du stator.

Deux types de machines existent donc :


— la MCC à inducteur bobiné
— la MCC à aimants permanents.

1.3. Le rotor (« Induit »)

Il est formé d’un empilage de tôles magnétiques à faibles pertes et porte un bobinage solidaire de l’arbre.
Ce bobinage est soumis au couple moteur et entraîné en rotation dans le flux inducteur; c’est donc la partie tournante
du moteur.
Il reçoit le courant d’alimentation I (généré par la partie puissance) grâce à des balais (ou charbons) fixes glissant sur un
collecteur à lames de cuivre tournant.

Le dispositif collecteur-balais réalise :


— la commutation du courant I dans les conducteurs, de telle
sorte qu’il circule avec un sens donné dans ceux situés sous
un pôle Nord, et en sens inverse dans ceux situés sous un
pôle Sud.
— le redressement de la force électromotrice (f.e.m.) induite dans
chaque conducteur, de telle façon qu’entre les deux balais, la
f.e.m. totale conserve la même polarité, quelques soient les
conducteurs concernés.

S'il est présent, l'inducteur bobiné pourra être alimenté:


— séparément de l'induit; on a alors une MCC à excitation séparée;
— avec le même courant que l'induit; on a alors une MCC à excitation série (surtout utilisée en traction).

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2. EQUATIONS ET COMPORTEMENT
Schéma de principe d’un moteur à courant continu :

Partie électrique Partie mécanique

2.1. Modèle électrique de l’induit

E : fcem : fonctionnement en moteur E : fem : fonctionnement en générateur

L’induit étant un bobinage réalisé en cuivre, il possède une résistance R et une inductance L.
D'où l’équation d’après le schéma en fonctionnement moteur :
di (t )
u (t )  e(t )  R.i (t )  L.
dt
En régime établi, ou en ne considérant que les valeurs moyennes : u (t )  e(t )  R.i (t )
di(t )
Dans cette situation, l'inductance est sans effet puisque L. 0.
dt
2.2. Origine de la force contre-électromotrice (f.c.e.m) induite E

La force contre-électromotrice, est la tension nécessaire à la rotation du rotor (en fonctionnement moteur). Elle est donc
directement liée à la vitesse de rotation de l’arbre moteur mais aussi à la variation de flux magnétique  dans le rotor d’après la
loi de Lenz-Faraday.

A vide, la f.c.é.m. E totale: E = ke. .

La f.c.é.m. est proportionnelle, à flux constant (=1), à la fréquence de rotation de la machine.

Comment déterminer k ?
Expérimentalement, pour déterminer k, on fait fonctionner le moteur en génératrice. Il faut entrainer la génératrice en rotation (pour
une vitesse angulaire  connue), et mesurer la tension U.
U = E+ Ri + L. , n’ayant pas d’intensité i=0 (car pas de charge), on mesure U =E, ensuite : k=

2.3. Couple électromagnétique Cem

La puissance électromagnétique P em (voir bilan des puissances plus loin) donne naissance au couple
électromagnétique Cem. C’est cette puissance qui, aux pertes près, est transformée en puissance utile sur l’arbre.
On a : Pem  E  I  C em   , avec E = k.., On en déduit : Cem = k. .I

Le couple électromagnétique est proportionnel, à flux constant, au courant d'induit absorbé par la machine.

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2.4. Couple utile Cu
Compte-tenu des pertes, le couple utile Cu (ou couple moteur Cm) dont on dispose sur l’arbre du moteur est en réalité légèrement
inférieur au couple électromagnétique Cu  Cem  C pertes

Le couple de pertes C pertes est dû : (pertes par frottements secs et éventuellement visqueux)
— aux pertes ferromagnétiques dans le rotor (hystérésis et courants de Foucault);
— aux pertes mécaniques : frottements aux paliers et aux contacts balais-collecteur, ventilation.

Il se déduit d’un essai à vide pour lequel le courant d’induit est égal à I 0 : Cpertes = k...I0, ce qui implique : Cu = k ..( I -I0 )
A flux constant et au couple de pertes près, le courant d'induit absorbé par la machine est proportionnel au couple
mécanique demandé par la charge à entraîner.

2.5. Conséquences pour la variation de vitesse

Pour faire varier la vitesse  d'un moteur à courant continu, on peut agir sur deux grandeurs:
 la tension U aux bornes de l'induit : en supposant la charge constante, le terme R  I ne change pas, donc E varie, donc la
vitesse de rotation aussi.
La puissance varie mais le couple reste constant. On dit alors que l'on fait de la variation de vitesse à couple constant.
U  R .I
 Puisque   , le moteur accélère lorsque le flux d'excitation diminue, mais le couple diminue. On dit alors que l'on
k .
fait de la variation de vitesse à puissance constante

Remarque :
Dans la situation d'un moteur à excitation séparée, il ne faut surtout pas couper le flux lorsque l’induit est sous tension car d'après
l'équation précédente, la machine peut s’emballer !

2.6. Comportement au démarrage ou lorsque le rotor est bloqué


U
En cas de démarrage : La vitesse est nulle, donc E aussi donc Id  est important car R est faible : il y a une pointe de
R
courant. Et 𝐶 = 𝑘. −𝐼 est élevé, ce qui est un avantage pour démarrer.

En cas de blocage du rotor : Le blocage du rotor entraînant aussi la nullité de E , une augmentation brutale de la valeur de I se
produit qui peut entraîner la destruction du moteur. Afin de protéger les moteurs à courant continu, des disjoncteurs électroniques
coupent la valeur de l’alimentation lorsque la valeur de I dépasse un seuil critique.

3. BILAN DES PUISSANCES

Pertes par effet


Joule (induit)
PJi  R i ²

Puissance absorbée Puissance


transmise au rotor Puissance
(inducteur et induit) électromagnétique Puissance utile
Pa  PaI  Pai  UI  ui UI
Pem  EI  Cem  Pu  Cu 

Pertes par effet Pertes collectives :


Joule (inducteur)
PJI  R I ² Pertes fer + Pertes méca

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Pu Puissance utile
Si l'on s’intéresse à la transformation de l’énergie induit-arbre, on définit le rendement par :  
Pa Puissance absorbée

Pu
Si l’on s’intéresse à l’énergie électrique globale fournie au moteur (induit+excitation) :  .
Pa  Pexc
La puissance d’excitation absorbée par l’inducteur est donnée par Pexc  Ue  Ie
Cette puissance est nulle dans le cas d’excitation par aimants.

4. LE MOTEUR A FLUX CONSTANT : EN REGIME ETABLI : CARACTERISTIQUES

4.1. Conséquences du flux constant


On suppose que la machine est à aimants permanents.
Par conséquent, le flux  est considéré comme constant et les relations précédentes se simplifient :

𝑪𝒆𝒎 = 𝒌𝒄 . 𝑰 et 𝑬 = 𝒌𝒆 .  avec 𝒌𝒄 = 𝒌𝒆 = 𝒌. 

ke est la constante de fcém et s’exprime en V.s/rad ; kc est la constante de couple et s’exprime en N.m/A.

Remarque:
Ces deux constantes ont la même valeur à condition d’utiliser les unités précédentes.
Dans les documentations constructeurs, k e est souvent donnée en V/(1000 tr/min).

Ex: pour un moteur dont la fcém est de 18 V/(1000tr/min), trouver k e et kc

4.2. Caractéristiques électromécaniques

4.2.1. Vitesse en fonction du courant et de la tension

U  RI RI
U  E  R  I et E  ke   d’où :   0 
ke ke
U
0  est la vitesse du moteur à vide
ke

4.2.2. Couples en fonction du courant

On a : Cem  kc  I et Cu  kc .( I  I 0 )

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5. REVERSIBILITE DE LA MCC et FONCTIONNEMENT DANS LES 4 CADRANTS

5.1. Principe de la réversibilité

La machine à courant continu est un convertisseur électromécanique réversible : si l'on fait tourner le rotor tout en alimentant
l’inducteur, une fém induite apparaît à ses bornes et la machine transforme alors l’énergie mécanique en énergie électrique ;
elle devient une génératrice à courant continu.

L’induit est alimenté ; la machine fournit un couple. L’induit est entraîné ; la machine fournit de l’électricité.

Les MCC sont essentiellement utilisées en moteur. Cependant, lors des phases de freinage, il arrive qu’une MCC fonctionne en
génératrice.

5.2. Les quadrants de fonctionnement dans le repère :


Couple =f(Vitesse) ou Courant = f(tension)
On peut représenter les différents modes de fonctionnement de la machine dans le plan Couple / Vitesse, qui délimite donc maintenant
4 quadrants:

Les caractéristiques électromécaniques deviennent les suivantes:


 Les quadrants Q1 e tQ3 correspondent à un fonctionnement moteur :
Pu  Cu   est positive, le moteur fournit de l'énergie mécanique à la charge.
 Les quadrants Q2 et Q4 correspondent à un fonctionnement en génératrice: Pu  Cu   est négative, le moteur reçoit de l'énergie
mécanique de la charge.

On appelle aussi ce diagramme le schéma de puissance.

Exemple d'utilisation : la génératrice tachymétrique


Entraînée en rotation par le rotor du moteur dont on veut connaître la vitesse, elle fournit une tension
continue proportionnelle à cette vitesse.

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