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Cours Electrotechnique Machine asynchrone triphasée

Généralité
Le terme asynchrone provient du fait que la vitesse n de rotation du rotor de cette machine n'est pas
forcément proportionnelle à la fréquence f des courants qui la traverse.
Bien que réversible, la machine asynchrone est principalement à l'origine utilisée en moteur uniquement.
Mais grâce à l'électronique de puissance, elle est de plus en plus souvent utilisée en génératrice (c’est le cas des
éoliennes)
La machine asynchrone, appelée machine à induction, est une machine électrique à courant alternatif sans
connexion entre le stator et le rotor. C'est en effet le rotor qui distingue la machine asynchrone de la machine
synchrone (le rotor n’est pas alimenté). Le rotor est en général à cage d'écureuil (robuste et bon marché). Il est
constitué de barres métalliques identiques (en cuivre ou aluminium) parallèle à l’axe de rotation. De chaque
côté, les extrémités de ces barres sont reliés électriquement entre elles par des couronnes métalliques peu
résistives (conducteurs en court-circuit).

Le stator est souvent à 4 paires de pôles.

Glissement
La machine est dite asynchrone car elle est dans l'impossibilité, sans la présence d'un entraînement extérieur,
d'atteindre la même vitesse ns que le champ magnétique statorique.
La différence de vitesse entre le rotor et le champ statorique est appelée vitesse de glissement.
Soit n la vitesse de rotation du rotor → Ω = 2π.n = pulsation du rotor
Soit ns la vitesse de rotation du champ magnétique B → Ωs = 2π.ns = pulsation de B
Le glissement g mesure l'écart relatif de la vitesse de rotation de la machine (rotor) par rapport à la vitesse de
synchronisme (vitesse de rotation de B):

Couple électromagnétique d’une MA


On montre que l'expression du couple en fonction du glissement Cem(g) possède une symétrie par
rapport à l'origine.
Mais :
g = (Ωs – Ω)/Ωs → Ω = Ωs(1-g) = 2πn , ω = 2πf = 2π pns = p Ωs
→ Ωs = ω/p → Ω = 2πn = (1-g)2πf/p n = (1 – g) f/p
→ couple électromagnétique en fonction de la vitesse Cem(n) de rotation, courbe plus habituelle et plus
concrète:

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Moteur Asynchrone

C'est une machine qui transforme de l'énergie électrique en énergie mécanique.

L'inducteur est situé au stator, l'induit au rotor. Il n’y a pas de connexion entre le stator et le rotor.
- Le stator identique à celui de la machine synchrone est relié au réseau (ou à un variateur de vitesse).
- Le rotor est en générale à cage d’écureuil.
Le champ magnétique tournant est obtenu grâce aux trois bobines du stator, décalés géométriquement de 120°
et alimentées par un système de tension triphasé.

L'enroulement au rotor est donc soumis à des variations de flux (du champ magnétique tournant statorique).
Une force électromotrice induite apparaît qui crée des courants fort dans les barreaux du rotor (car étant court-
circuités). Ces courants induits sont responsables de l'apparition d'un couple qui tend à mettre le rotor en
mouvement afin de s'opposer à la variation de flux : loi de Lenz. Le rotor se met donc à tourner pour tenter de
suivre le champ statorique à une vitesse légèrement au-dessous de la vitesse synchrone du champ magnétique
tournant produit par le stator.
Remarque : Les courants étant alternatifs, on aura périodiquement pour chaque bobine les pôles nord et sud du
champ magnétique qui vont s’inverser, pour changer le sens de rotation, il suffit d’intervertir 2 phases.

La vitesse de rotation du champ est imposée par la fréquence f (ω = 2π f ) des courants statoriques, c’est-à-
dire que sa vitesse de rotation est proportionnelle à la fréquence de l'alimentation électrique.
La vitesse ns de ce champ tournant est appelée vitesse de synchronisme
Comme chaque bobine du stator comporte deux pôles magnétiques = 1 dipôle → f = ns

Mais on peut construire, et c’est en général le cas, des bobines avec 2 paires de pôles, 4 paires de pôles,….
p paires de pôles → f = p ns , ns = f/p
ω = 2πf = 2π ns p = Ωs p → Ωs = ω/p = pulsation de synchronisme

Glissement du moteur asynchrone g > 0

En charge : < Ωs la machine fonctionne en moteur


A vide, un moteur asynchrone tourne pratiquement à la vitesse de synchronisme : = s 
Remarques : En fonctionnement normal (nominal) , le glissement est de l’ordre de quelques pourcent.

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Rendement du moteur asynchrone

P1 = Puissance électrique d’entrée (absorbée) : = Pa = UI √3 cos 


Ptr = puissance transmise électromagnétique du stator au rotor = Pa – pertes statoriques = Cems
Cem : couple électromagnétique, s = vitesse synchrone du champ magnétique en rd/s
P2 = Puissance mécanique en sortie  = Pu = Cu = Cu 2π n = puissance mécanique en Watt
Cu : couple utile (fourni) moteur en mètre newtons
 : vitesse du rotor en radian par seconde.
• pertes Joule au rotor : PJr = Ptr – Cem.Ω= Cem (ΩS - Ω) = g Cem ΩS ; PJr = g Ptr
• les pertes fer Pf sont essentiellement localisées au stator (elles sont négligeables dans le rotor).
P2 = Pu = Cu Ω = Pa - Pertes

Pertes = Pferstator + Pjstator + Pjrotor + Pertesmécaniques = Pfer + Pjs + Pjr + pm


Le seul inconvénient du moteur asynchrone est l’énergie réactive, toujours consommée pour magnétiser
l’entrefer.

Caractéristique mécanique Cu(n) (voir zone de fonctionnement moteur de Cem(n))


La caractéristique du couple que cette machine fourni fait apparaître un maximum appelé à-coup de couple au
démarrage (gênant pour la mécanique entraînée) qui correspond à une pointe d’intensité de 5 à 10 fois In
nuisible pour le réseau d’alimentation. Il sera donc nécessaire de la réduire.
Pour cela, on utilise un système de démarrage qui se chargera d'adapter les tensions appliquées à la machine
afin de limiter ce courant.
Exemple : démarrage sous tension réduite, ou bien par autotransformateur, ou bien étoile-triangle…..

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Génératrice Asynchrone : > s
C'est une machine à induction asynchrone qui transforme de l'énergie mécanique en énergie électrique.
Le stator est en général à quatre pôles et le on rotor est généralement à cage d'écureuil.
Lorsqu’on tourne le rotor à exactement la vitesse synchrone de la génératrice, il ne se passe rien ! Par contre,
si le rotor tourne à une vitesse supérieure à celle de synchronisme du champ magnétique tournant
(fonctionnement hypersynchrone), le stator commence à induire un courant fort dans le rotor. Plus nous
faisons tourner vite le rotor, plus grande sera la puissance transférée comme une force électromagnétique au
stator et ensuite convertie en électricité.
Cependant, ces machines asynchrones ne possèdent pas comme les alternateurs un circuit d'excitation.
II faut donc leur fournir la puissance de magnétisation aussi bien en génératrice qu'en moteur (une puissance
non utilisable appelée puissance fictive réactive correspondant à une composante du courant à facteur de
puissance nul).
Ainsi, pour que la machine réalise la transformation énergétique mécanique électrique  :
- le rotor doit être entraînée au-delà de la vitesse de synchronisme (n > ns, variable suivant la charge);
- Le stator doit être alimenté en courant afin de créer le champ magnétique nécessaire pour faire apparaître
les courants rotoriques. Ce courant stator peut être emprunté au réseau ou bien être obtenu de façon statique en
branchant en parallèle à la machine une batterie de condensateurs (fonctionnement autonome pour alimenter
une charge isolée). 

Rendement de la génératrice asynchrone

P1 = Pa , P2 = Pu = Puissance électrique fourni (utile)

Glissement de la génératrice asynchrone


La différence entre la vitesse de rotation à la puissance maximale et celle à vide est très petite, d'environ 1 %.
Cette différence exprimée en pourcentage de la vitesse synchrone est également appelée le glissement de la
génératrice (g < 0 ).
Le fait que la génératrice augmente ou diminue légèrement sa vitesse en fonction des variations contraire
du couple (voir zone de fonctionnement moteur de Cem(n)) , est une caractéristique mécanique très utile, qui
fait son choix comme génératrice asynchrone au lieu d'une génératrice synchrone dans les éoliennes
raccordée directement au réseau électrique.

Le réactif, les condensateurs


Un fonctionnement en générateur alternatif autonome est toutefois possible à l'aide de condensateurs connectés
sur le stator, à condition qu'il existe un champ magnétique rémanent.
Pour fournir le réactif on utilisera normalement des condensateurs triphasées :

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Double utilisation de la machine asynchrone
Le démarrage de la machine est habituellement assuré par une machine d'entraînement. On utilise dans certains
cas momentanément la machine en moteurs pour assurer ou faciliter le lancement du groupe générateur. 
Dans un moteur d'induction alimenté à partir d'un réseau, la tension appliquée aux bornes du bobinage induit
dans le circuit magnétique un flux tournant par rapport au stator qui tend à entraîner le rotor conformément aux
lois de l'induction. Au lieu de charger la machine, il est également possible de l'entraîner à l'aide d'un moteur,
une turbine hydraulique par exemple. A ce moment le couple appliqué va l'entraîner un peu plus vite que le flux
tournant : le glissement change de signe en même temps que la puissance active électrique :
- absorbée sur le réseau pour le fonctionnement en moteur,
- fournie au réseau pour le fonctionnement en génératrice.

Modèle d’une phase de la machine asynchrone


Le modèle  schéma (basé sur les équations électriques de la MA) ramené au stator est le plus fréquent car il
est simple d'emploi (on a supposé le couplage étoile).

Détermination des éléments du modèle

Essai en continu → Rs

Essai à vide (synchronisme) →  g = 0 , R/g = infini, Ir = 0 → Pjr = 0, Pav = Pjsv + Pfs + pm
Le modèle équivalent d'une phase de la machine devient :

Essai rotor bloqué (on maintien le rotor immobile) → n = 0, g = 1


Pour que le couple ne soit pas trop important (et afin de limiter l'intensité du courant à une valeur
acceptable), il faut tension réduite → pas de pertes fer,
rotor bloqué → pas de pertes mécaniques
La puissance absorbée est donc intégralement consommée en pertes joule:

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