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CRMEF Casa-Settat M’hammed

Agrégation: SII-IM GUISSER


Module: Ingénierie ELECTROTECHNIQUE
électrique
2020/2021 Chapitre 6 : Machine synchrone triphasée

Alternateur synchrone triphasé


Moteur synchrone triphasé
Machine synchrone triphasée

Introduction:
• La machine synchrone est le plus souvent utilisée en génératrice, on
l’appelle alors alternateur. Les centrales de production d’énergie électrique
sont équipées d’alternateurs triphasés;
• La machine synchrone est réversible et peut également fonctionner en
moteur synchrone. Son rendement est excellent.

Applications:
TRANSFORMER • Systèmes embarqués (groupe
L’ENERGIE
Energie Energie électrogène, automobiles,
MACANIQUE EN
mécanique ENERGIE
électrique bateaux, avions,…),
(𝑪𝒎 , 𝛀) ELECTRIQUE (𝑽, 𝒊, 𝒇) • Production d’énergie électrique
(barrages hydroélectriques,
Pertes mécaniques + Pertes Fer + Pertes Joules centrales thermiques et
2 nucléaires, les petites éoliennes..).
Machine synchrone triphasée

1. Fonctionnement en génératrice: alternateur


1.1. Constituants:
• En fonctionnement génératrice, elle est entraînée par un dispositif
mécanique pour produire de l’énergie électrique alternative dont la
fréquence est proportionnelle à la vitesse de rotation;
• Une machine synchrone est constituée d’un stator et d’un rotor.

Stator

Rotor

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Machine synchrone triphasée
Le stator ou induit:
• Formé par un empilage de tôles ferromagnétique feuilleté. La partie interne
tournée vers l’entrefer est encochée et porte un bobinage triphasé à 𝟐𝒑
pôles par phase. C’est dans ce bobinage que sont crée des forces
électromotrices induites.
• Le bobinage du stator triphasé comprend trois enroulements décalés l’un
par rapport à l’autre de 120°, généralement couplé en étoile.

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Machine synchrone triphasée
Le rotor ou inducteur (roue polaire):
• Porte 𝒑 pôle nord et 𝒑 pôle sud (succession de pôles alternativement nord
et sud), il est constitué d’un bobinage (électro-aimant) enroulé sur le rotor
et alimenté par le courant continu appelé courant inducteur ou courant
d’excitation 𝑰𝒆 . Le rotor crée un champ magnétique et un flux magnétique
inducteur dans le circuit magnétique;

Rotor à 𝟐𝒑 = 𝟒 pôles magnétiques


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Machine synchrone triphasée
• Ce bobinage est parfois remplacé par des aimants permanents surtout
dans le domaine des petites puissances.

aimant
permanent

𝟐𝒑 = 𝟒

aimant permanent

6 𝟐𝒑 = 𝟐𝟐
Machine synchrone triphasée
• Lorsque l'inducteur est bobiné, il est alimenté par l’intermédiaire de deux
bagues sur lesquelles frottent deux balais reliés à la source de tension
continue extérieure;
• Le collecteur est plus simple et plus robuste et moins cher que pour la
machine à courant continu (sans commutation);
• Possibilité de contrôler la valeur de la force électromotrice qui dépend du
courant d’excitation.

balais

bagues
bagues
balais
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Machine synchrone triphasée
1.2. Technologie de l’alternateur: Le rotor
Rotor à pôles saillants:
• Une machine à pôles saillants (dont l’entrefer est variable) est utilisée pour
les faibles vitesses du rotor, grand couple (centrales hydrauliques); elle a
plusieurs paires de pôles correspondants aux différentes vitesses des
turbines;
• Les pôles sont solidaires de l’arbre, chaque pôle possède un enroulement
est placé autour des noyaux polaires.

noyaux
polaire
enroulement
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Machine synchrone triphasée
Rotor à pôles lisses:
• Une machine à pôles lisses est utilisée pour les grandes vitesse
(turboalternateurs des centrales thermiques ou des centrales nucléaires à 2
ou 4 pôles);
• Le rotor est un cylindre plein (dont l’entrefer est constant), les spires des
enroulements sont logés dans des encoches pratiquées sur le rotor.

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Machine synchrone triphasée
Structure d’une machine à 2 paires de pôles au stator et au rotor. Le stator
comporte deux bobines par phase et par suite deux paires de pôles par phase.
Exemple:
Stator à 12 encoches régulièrement réparties;
On dispose donc de 4 encoches par phase, soit
2 paires d’encoches par phase d’enroulement:
• Phase 1: bobinage diamétral 1-7 en série
avec 4-10;
• Phase 2: bobinage diamétral 5-11 en série
avec 2-8;
• Phase 3: bobinage diamétral 3-9 en série
avec 6-12.
Les enroulements du stator sont décalées de
60°.
Remarque: compte tenu de la puissance, la vitesse de rotation de la turbine
impose le nombre de paires de pôles:
✓ Turbines à vapeur, 𝟑𝟎𝟎𝟎𝒕𝒓/𝒎𝒊𝒏 ⟹ 𝒑 = 𝟏,
✓ Turbines hydrauliques de haute chute, 𝟏𝟎𝟎𝟎𝒕𝒓/𝒎𝒊𝒏 ⟹ 𝒑 = 𝟑, au fil de
10
l’eau 𝟑𝟎𝟎𝒕𝒓/𝒎𝒊𝒏 ⟹ 𝒑 = 𝟏𝟎
Machine synchrone triphasée
1.3. Symboles de la machine synchrone
Les symboles utilisés pour représenter la machine synchrone, qu’elle fonctionne
en moteur ou en génératrice

1 2 3 1 2 3

Induit Induit

Inducteur
Inducteur
+ - + -

MS à rotor bobiné MS à aimants permanents

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Machine synchrone triphasée
1.4. Création des forces électromotrices
• Le bobinage du rotor est alimenté par un courant continu (ou à aimant
permanant) crée un champ magnétique 𝑩 ;
• Le rotor est entraîné par une turbine ou un moteur diesel à vitesse
𝒅𝜶
constante 𝜴 = (rad/s); produit le champ tournant à la même vitesse;
𝒅𝒕
• chaque bobine du stator est soumise à un flux magnétique variable et il se
crée alors une tension alternative sinusoïdale 𝒆 𝒕 aux bornes de chaque
enroulement du stator.

• Quand le pôle 𝑵 du rotor est face à la


bobine de la phase 1 du stator, le flux à 𝜶 1
travers les spires de cette phase est 𝜴
maximum. Un demi tour plus tard, le pôle 𝑩
𝑺 est face à cette bobine, le flux est N
minimum. S
• Le flux à travers la spire passe par son
maximum chaque tour 𝟐𝝅; 3 2
• Le flux à travers cette phase est donc
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alternatif. MS bipolaire 𝒑 = 𝟏
Machine synchrone triphasée
❑ Etude de la f.e.m par phase: Alternateur bipolaire
• Soit une bobine statorique comportant 𝑵𝒔 spires, on note 𝜶 l’angle entre
l’axe d’un pôle nord du rotor et l’axe de la phase 1 du stator. On prend
𝜶 𝒕 = 𝟎 = 𝟎; donc 𝜶 = 𝜴𝒕;
• Si 𝜴 = 𝒄𝒔𝒕 et si l’induction 𝑩 est à répartition sinusoïdale dans l’espace;
• Le flux reçu par une spire de la phase 1 est: 𝝋𝟏 𝒕 = 𝑩. 𝑺 = 𝑩𝑺𝒄𝒐𝒔(𝜴𝒕)
• La f.e.m engendrée dans la bobine de la phase 1 du stator est:
𝒅𝝋𝟏 𝒕
𝒆𝟏 𝒕 = −𝑵𝒔 = 𝑵𝒔 𝑩𝑺𝜴𝒔𝒊𝒏(𝜴𝒕)
𝒅𝒕
• La f.e.m est sinusoïdale:
✓ de pulsation égale à la vitesse de rotation du rotor 𝝎 = 𝜴,
𝜴
✓ de fréquence 𝒇 égale à la fréquence de rotation 𝒇 = 𝒏 = (tr/s),
𝟐𝝅
𝟐𝝅
✓ de valeur efficace 𝑬 = 𝑵 𝒇𝝓𝒎𝒂𝒙 ; 𝝓𝒎𝒂𝒙 = 𝑩𝑺 est le flux maximal.
𝟐 𝒔
• La valeur efficace 𝑬 est proportionnelle à la vitesse de rotation 𝜴 du rotor
et au flux inducteur 𝝓𝒎𝒂𝒙 , constant s’il est produit par des aimants,
réglable par le courant continu d’excitation 𝑰𝒆 si l’inducteur est bobiné;
• Les enroulements des phases 2 et 3 du stator sont identiques à la phase 1
𝟐𝝅 𝟒𝝅
mais décalés de et ;
𝟑 𝟑
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Machine synchrone triphasée
On obtient donc un système triphasé équilibré de f.e.m:
𝒆𝟏 𝒕 = 𝑬 𝟐𝒔𝒊𝒏 𝝎𝒕
𝟐𝝅
𝒆𝟐 𝒕 = 𝑬 𝟐𝒔𝒊𝒏(𝝎𝒕 − )
𝟑
𝟒𝝅
𝒆𝟑 𝒕 = 𝑬 𝟐𝒔𝒊𝒏(𝝎𝒕 − )
𝟑

❑ Cas général : Alternateur multipolaire 1


• Considérons une MS multipolaire à 𝟐𝒑 pôles, 𝜶
la roue polaire en rotation devant une bobine 𝜴
𝑩
du stator à la vitesse angulaire 𝜴 = 𝟐𝝅𝒏; 𝒏
est la fréquence de rotation; N
• L’induit est composé de 𝟑𝒑 bobines chacune S
𝟐𝝅
décalées entre-elles de ; S N
𝟑𝒑
• Le flux à travers la surface de la spire passe
par son maximum chaque demi-tour du rotor;
• La fréquence du flux sera la fréquence de
rotation du rotor multipliée par deux (le Machine tétrapolaire
nombre de paires de pôles 𝒑); 𝒑=𝟐
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Machine synchrone triphasée
• La f.e.m induite aux bornes de la phase 1 est toujours sinusoïdale, mais de
fréquence 𝒇 = 𝒑𝒏, donc de pulsation 𝝎 = 𝒑𝜴;
• Les enroulements des phases 2 et 3 du stator sont identiques à la phase 1
𝟐𝝅 𝟒𝝅
mais décalés de et .
𝟑𝒑 𝟑𝒑
• On obtient un système triphasé équilibré de f.e.m de fréquence 𝒇
𝟐𝝅
déphasées entre elle de ;
𝟑
• La valeur efficace des forces électromotrices induites est:
𝟐𝝅
𝑬 = 𝑵𝒔 𝒇𝝓𝒎𝒂𝒙 = 𝟒, 𝟒𝟒𝑵𝒔 𝒇𝝓𝒎𝒂𝒙
𝟐
❑ Effet de la répartition non sinusoïdale du flux
• Pour les machines où le flux inducteur est à pôle saillant. L’induction le
long de l’entrefer n’est pas sinusoïdale selon la variation de l’épaisseur de
l’entrefer. En pratique, la valeur efficace de la tension induite par phase est
donnée par: 𝑬 = 𝑲𝑵𝒇𝝓𝒎𝒂𝒙
✓ 𝑲: est le coefficient de Kapp lié à la construction de la machine (il tient
compte à la fois de la répartition non sinusoïdale du flux et la
répartition des conducteurs d’une phase à la périphérie du stator), il
appartient à l’intervalle [2,20 2.60] pour les machines triphasées;
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✓ 𝒇 = 𝒑𝒏: fréquence de la f.e.m induite en (Hz);
Machine synchrone triphasée
✓ 𝑵: nombre de conducteurs en série d’une phase (𝑵𝒔 = 𝑵/𝟐);
✓ 𝜙𝒎𝒂𝒙 : flux utile maximal produit par un pôle de l’inducteur (en Wb).
1.5. Caractéristique à vide: 𝑬 = 𝒇(𝑰𝒆 )
• À vide, l’induit ne débite aucun courant; on relève 𝑬 en faisant varier 𝑰𝒆 ;
• Le rotor est entraîné à la vitesse nominale constante 𝜴 = 𝜴𝒏 = 𝒄𝒔𝒕;
• La valeur efficace 𝑬 de la f.e.m dépend du flux magnétique 𝝓𝒎𝒂𝒙 qui est
réglable par le courant continu d’excitation 𝑰𝒆 du rotor;
• La caractéristique à vide 𝑬 = 𝒇(𝑰𝒆 ) est donc Point de
fonctionnement
une courbe de magnétisation du matériau nominal 𝑬 ≃ 𝒂𝑰𝒆
ferromagnétique de la machine (avec 𝑬 𝜙𝒎𝒂𝒙
phénomène de saturation et d’hystérésis); saturation
𝑬 𝜙 𝒏
• Le point de fonctionnement se trouve au 𝒏
B
coude de saturation (entre A et B), ceci limite A
aussi les variations de la f.e.m pour une 𝜴 = 𝒄𝒔𝒕
perturbation donnée du courant d’excitation;
• Sous le point A la machine est sous exploitée,
au delà du point B, la machine est saturée
(augmentation des pertes) et le réglage de la 𝑰𝒆𝒏 𝑰𝒆
f.e.m est délicat. Caractéristique interne de la MS
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Machine synchrone triphasée
1.6. Alternateur en charge
❑ Synchronisme
• Lorsque l’alternateur est chargé, le stator est le siège de courants induits
(courants statoriques). Ces courants à leur tour créent un champ
magnétique statorique 𝑩𝑺 ;
• Le champ rotorique 𝑩 (inducteur) et le champ statorique 𝑩𝑺 tournent dans
le même sens et à la même vitesse appelé vitesse de synchronisme
𝜴 = 𝜴𝒔 ;
❑ Réaction magnétique d’induit (RMI)
• Les courants induits créent un flux supplémentaire appelé réaction d’induit
𝝋𝑺 qui se superpose au flux inducteur 𝝋 pour donner un flux résultant 𝝋𝒓
qui crée la force électromotrice résultante 𝑬𝒓 différente de la f.e.m à vide 𝑬
produit par le flux inducteur seul.
• Le flux résultant s’exprime par la relation:
𝝋𝒓 = 𝝋 + 𝝋𝑺
• La RMI réduit le flux inducteur et entraine une diminution de la f.e.m en
charge. La f.e.m résultante en charge est donnée par:
𝑬𝒓 = 𝑬 + 𝑬 𝑺
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Machine synchrone triphasée
• Si la machine n’est pas saturée:
𝑬 = −𝒋𝑵𝒔 𝝎𝝋 = −𝒋𝝎𝝓
𝑬𝑺 = −𝒋𝑵𝒔 𝝎𝝋𝑺 = −𝒋𝝎𝝓𝑺
𝑬𝒓 = −𝒋𝑵𝒔 𝝎𝝋𝒓 = −𝒋𝝎𝝓𝒓
• Le décalage angulaire entre ces deux inductions dépend du déphasage
entre la f.é.m induite 𝑬 et le courant d’induit 𝑰 dans une phase.
• Si 𝑬 et 𝑰 sont déphasés de 𝝍, le décalage, en angle électrique des champs
𝝅
tournants 𝑩𝑺 et 𝑩 est: 𝝍′ = 𝝍 + .
𝟐
Pour chaque phase, on a:
𝝅
• 𝑬 en retard de par rapport à 𝝓;
𝟐
𝝅
• 𝑬𝑺 en retard de par rapport à 𝝓𝑺 ;
𝟐
𝝅
• 𝑬𝒓 en retard de par rapport à 𝝓𝒓 ;
𝟐
• 𝝓𝑺 est en phase avec 𝑰;
Remarque:
Dans un alternateur multipolaire:
𝝍′ é𝒍𝒆𝒍𝒄𝒕𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆 = 𝒑. 𝝍′ 𝒎é𝒄𝒂𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆 ; 𝝎 = 𝒑𝜴; 𝒇 = 𝒑𝒏

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Machine synchrone triphasée
• Organisation des champs tournants dans un alternateur en charge et le
Diagramme vectoriel correspondant:
𝑬
𝑩 𝝓 𝑺
𝝓 𝝎
𝜴 𝝓𝒓
𝑬𝒔
𝝍′ 𝝍

𝝓𝑺 𝑬𝒓
𝒑=𝟏 𝑰
𝑩𝑺 Digramme de Fresnel

❑ Schéma équivalent d’une phase


Hypothèses:
• La charge est équilibrée,
• Le rotor est à pôles lisses,
• Le circuit magnétique de la machine est non saturé (𝑬 = 𝒄𝒔𝒕. 𝑰𝒆 ),
• Le régime est sinusoïdal: toutes les grandeurs sont sinusoïdales du temps
ou de l’espace.
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Machine synchrone triphasée
❑ Diagramme de Behn-Eschenburg
Notations:
✓ 𝑽 valeur efficace de la tension simple entre phase et neutre,
✓ 𝑰 valeur efficace du courant de ligne dans un fil de phase,
✓ 𝝋 déphasage entre courant et tension,
• Le flux d’induit correspond à l’existence d’une inductance synchrone 𝑳𝒔 par
phase de l’induit;
• D’autre part, chaque enroulement statorique présente une résistance 𝑹𝒔 .
Pour étudier l’alternateur triphasé, on modélise une phase de l’alternateur par
une f.e.m 𝑬 en série avec une résistance 𝑹𝒔 et une réactance 𝑿𝒔 = 𝑳𝒔 𝝎,
appelée la réactance synchrone.
𝑹𝒔 𝑿𝒔 𝑰
𝑰𝒆 𝒊𝟏 1
+

𝒗𝟏
2 𝑬 𝑽

- 3
N
Schéma équivalent d’une phase de la
𝜴 machine synchrone (convention générateur)
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Machine synchrone triphasée
Les équations générales de fonctionnement de la machine synchrone:
𝑬 = 𝑽 + 𝑹𝒔 𝑰 + 𝒋𝑿𝒔 𝑰
Diagramme de Behn-Eschenburg (très utilisé en pratique):
𝝎
Remarque:
• L’angle 𝜽 que fait 𝑬 et 𝑽 est appelé
𝑬
angle interne. Cet angle est
caractéristique du mode de
𝒋𝑿𝒔 𝑰
fonctionnement de la machine 𝜽 𝑽
(Moteur ou générateur), ainsi que
pour le pilotage de la machine; 𝝋 𝑹𝒔 𝑰
• 𝑿𝒔 est proportionnelle à la vitesse de 𝑰
rotation (𝑿𝒔 = 𝑳𝒔 𝝎 = 𝒑𝑳𝒔 𝜴);
• En pratique, on peut négliger 𝑹𝒔
devant 𝑿𝒔 .
❑ Détermination des éléments du diagramme
• La résistance 𝑹𝒔 de chaque enroulement statorique se mesure avec la
méthode volt-ampèremétrique en courant continu (on suppose que les
enroulements du stator sont couplés en étoile, entre deux bornes on
mesure 𝟐𝑹𝒔 );
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Machine synchrone triphasée
• La réactance synchrone 𝑿𝒔 est déterminée avec deux essais, un essai à
vide pour mesurer le f.e.m et un essai en court-circuit sous excitation
réduite pour mesurer 𝑰𝒄𝒄 < 𝑰𝒏 ;

Essai à vide, à vitesse nominal 𝜴 = 𝜴𝒏 Essai en court-circuit, à 𝜴 = 𝜴𝒏


𝑰𝒆 𝑰=𝟎 1 𝑰𝒆 𝑰𝒄𝒄 1
+

+
2 2
V 𝑬
- 3 - 3
A A
𝜴 N 𝜴

• La f.e.m est connue par la caractéristique à vide 𝑬 = 𝒇(𝑰𝒆 ) à la vitesse


nominale;
• On trace la caractéristique en court-circuit 𝑰𝒄𝒄 = 𝒇(𝑰𝒆 ) à la vitesse nominale;
• En court-circuit: 𝑬 = 𝑹𝒔 𝑰𝒄𝒄 + 𝒋𝑿𝒔 𝑰𝒄𝒄 ; 𝑽 = 𝟎;
• Donc: 𝑬 = 𝒁𝑰𝒄𝒄 ; 𝒁 = 𝑹𝒔 + 𝒋𝑿𝒔 ; 𝒁 = 𝑹𝒔 𝟐 + 𝑿𝒔 𝟐
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Machine synchrone triphasée
• Si la machine n’est pas saturée:
✓ La caractéristique à vide est linéaire: 𝑬 = 𝒂𝑰𝒆 ;
✓ La caractéristique en court-circuit est aussi linéaire:
𝑬 𝒂
𝑰𝒄𝒄 = = 𝟐
𝑰 = 𝒃𝑰𝒆
𝟐 𝒆
𝒁 𝑹𝒔 + 𝑿𝒔
✓ On obtient ainsi l’impédance interne d’une phase de l’alternateur: 𝒁 =
𝑬
; 𝑬 𝑰𝒄𝒄
𝑰𝒄𝒄
𝑬

𝑬𝟏 𝜴 = 𝜴𝒏 = 𝒄𝒔𝒕
B 𝑰𝒄𝒄
𝑰𝒄𝒄𝟏
C
A
𝑰𝒆𝟏 𝑰𝒆
• Pour le même courant d’excitation 𝑰𝒆𝟏 on relève 𝑬𝟏 et 𝑰𝒄𝒄𝟏 ; l’impédance est
𝑨𝑩 𝑬
donc: 𝒁 = = 𝟏 ; d’où la réactance synchrone 𝑿𝒔 = 𝒁 𝟐 − 𝑹𝒔 𝟐
𝑨𝑪 𝑰𝒄𝒄𝟏
Remarque: 𝑿𝒔 = 𝑳𝒔 𝝎 est constante dans la zone non saturée et décroît dans
la zone saturée.
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Machine synchrone triphasée
❑ Caractéristique électrique en charge: 𝑽 = 𝒇(𝑰)
• L’alternateur triphasé est entrainé à vitesse constante 𝜴 = 𝜴𝒏 , il alimente
une charge équilibrée (alternateur autonome non connecté au réseau);
• L’intensité du courant d’excitation est maintenue constante 𝑰𝒆 = 𝒄𝒔𝒕;
• Le déphasage 𝝋 de la tension 𝑽 par rapport au courant 𝑰 est imposé par la
charge;
• Si 𝑰𝒆 , donc 𝑬, est fixé, le diagramme de Behn-Eschenburg, permet de
calculer la tension 𝑽 obtenue pour un débit 𝑰 et un facteur de puissance
𝐜𝐨𝐬𝝋 donnés;
𝑬 = 𝒄𝒔𝒕
• À partir du point 0, On construit 𝑹𝒔 𝑰 et 𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟎, 𝟖AR
𝒋𝑿𝒔 𝑰. On connait 𝝋 et donc la direction de M
𝑽, l’intersection avec le cercle de centre 𝑽
𝝋 𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟏
de 0 et de rayon 𝑬 donne l’extrémité de
𝑽. 𝑬
Remarque: Si on veut assurer une tension
𝑽 imposée, pour un débit 𝑰 et un déphasage 𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟎, 𝟖AV
𝝋 donnés, on construit le diagramme qui
O 𝑰
donne la f.é.m 𝑬 nécessaire et par suite le 𝑹𝒔 𝑰
courant d’excitation 𝑰𝒆 .
24
Machine synchrone triphasée
La caractéristique est différente selon 3 cas:
• Charge résistive: la tension 𝑽 décroit lorsque le courant augmente, la chute
de tension en charge est:
∆𝑽 = 𝑬 − 𝑽 > 𝟎
• Charge inductive: la décroissance de la tension est plus forte, ∆𝑽 > 𝟎
• Charge capacitif: la tension diminue moins, ou même augmente si la
charge est fortement capacitive lorsque le courant augmente ∆𝑽 < 𝟎.

𝑽
𝑰𝒆 = 𝒄𝒔𝒕; 𝝋 = 𝒄𝒔𝒕; 𝜴 = 𝜴𝒏

𝝋 < 𝟎: Charge capacitive


𝑬

𝝋 = 𝟎: Charge résistive
𝝋 > 𝟎: Charge inductive

𝑰𝒏 𝑰
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Caractéristique électrique en charge
Machine synchrone triphasée
❑ Caractéristique de réglage: 𝑰𝒆 = 𝒇(𝑰)
• Pour maintenir une tension imposée 𝑽 = 𝑽𝒏 = 𝒄𝒔𝒕 pour un facteur de
puissance donné 𝐜𝐨𝐬𝝋 = 𝒄𝒔𝒕, il suffit de faire varier la f.e.m 𝑬 par le
réglage du courant d’excitation 𝑰𝒆 à la vitesse nominale 𝜴 = 𝜴𝒏 ;
• Plus la chute de tension est grande plus le courant d’excitation est grand;
• Pour les charges fortement inductives (déphasage arrière fort), le maintient
de 𝑽 = 𝑽𝒏 lorsque 𝑰 augmente jusqu’à 𝑰𝒏 , nécessite un courant d’excitation
𝑰𝒆 excessif. 𝑰𝒆 𝝋 > 𝟎: Charge
𝑽 = 𝒄𝒔𝒕; 𝝋 = 𝒄𝒔𝒕
inductive
𝝋 = 𝟎: Charge
𝒋𝑿𝒔 𝑰 résistive
𝑬 𝑰𝒆𝟎
𝑽
𝑹𝒔 𝑰
𝝋 < 𝟎: Charge
𝝋 capacitive
O
𝑰
𝑰𝒏 𝑰
26
Caractéristique de réglage de l’alternateur
Machine synchrone triphasée
1.7. Bilan de puissance et rendement
❑ Puissance absorbée:
• L’alternateur reçoit une puissance mécanique de la turbine ou du moteur
auxiliaire qui l’entraine, notée 𝑷𝒎 = 𝑪𝒎 𝜴; avec 𝑪𝒎 est le moment du
couple utile exercé sur le rotor et 𝜴 la vitesse angulaire de l’arbre. Si 𝒏 la
fréquence de rotation exprimée en 𝑡𝑟/𝑠, alors 𝜴 = 𝟐𝝅𝒏 en 𝑟𝑎𝑑/𝑠, si 𝒏 est
𝟐𝝅𝒏
exprimée en 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛, alors 𝜴 = .
𝟔𝟎
• L’alimentation de l’excitation de l’inducteur absorbe la puissance électrique
𝑷𝒆 = 𝑼𝒆 𝑰𝒆 , avec 𝑼𝒆 est la tension aux bornes de l’inducteur.
• La puissance absorbée est:
𝑷𝒂 = 𝑪𝒎 𝜴 + 𝑼𝒆 𝑰𝒆
Remarque:
Si l’alternateur est à aimant permanent, 𝑷𝒆 = 𝟎.
Puissance utile:
• La puissance électrique utile est celle fournie en sortie de l’alternateur
synchrone pour alimenter une charge triphasée équilibrée de facteur de
puissance 𝒄𝒐𝒔𝝋, qui absorbe une intensité 𝑰:
𝑷𝒖 = 𝟑𝑽𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋
27
Machine synchrone triphasée
Pertes Joule:
• Pertes par effet Joule dans l’inducteur: 𝑷𝑱𝒆 = 𝑼𝒆 𝑰𝒆 = 𝑹𝒆 𝑰𝒆 𝟐 , avec 𝑹𝒆 est la
résistance de l’inducteur;
𝟑
• Pertes par effet Joule dans l’induit: 𝑷𝑱𝑺 = 𝟑𝑹𝒔 𝑰𝟐 = 𝑹𝑰𝟐 , avec 𝑹𝒔 est la
𝟐
résistance d’une phase du stator et 𝑰 l’intensité en ligne, et 𝑹 est la
résistance mesurée entre deux bornes du stator.
Pertes mécaniques:
• Pertes dues aux imperfections des éléments mécaniques: 𝑷𝒑𝒎 qui
dépendent uniquement de la fréquence de rotation 𝒏:
✓ Les pertes par ventilation de l’alternateur,
✓ Les pertes par frottement de l’arbre de l’alternateur dans ses paliers,
Pertes ferromagnétiques:
• Pertes dans le circuit magnétique du stator (par hystérésis et par courants
de Foucault): 𝑷𝒇𝑺
• Ces pertes ne dépendent que de la fréquence 𝒇 des tensions statoriques
induites et le flux magnétique maximal 𝜙𝒎𝒂𝒙.

28
Machine synchrone triphasée
Pertes collectives « constantes »:
• Représentent les pertes mécaniques et les pertes fer de l’alternateur:
𝑷𝑪 = 𝑷𝒑𝒎 + 𝑷𝒇𝑺
• Ces pertes sont déterminées par la mesure de la puissance absorbée lors
de l’essai à vide pour une vitesse de rotation nominale 𝜴𝒏 et une tension
nominale 𝑽𝒏 . Elles sont indépendante de la charge.
Pertes Pertes Fer au
mécaniques: 𝑷𝒑𝒎 stator: 𝑷𝒇𝑺
Puissance
Puissance
absorbée: 𝑷𝒂 Rotor utile: 𝑷𝒖
Entrefer Stator
𝑪𝒎 𝜴 Puissance
mécanique 𝑷𝒆𝒎 Puissance électro- 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋
magnétique: 𝑷𝒆𝒎

𝑼𝒆 𝑰𝒆 Pertes Joule rotor:


𝑷𝑱𝒆 = 𝑹𝒆 𝑰𝒆 𝟐 Pertes Joule stator:
𝑷𝑱𝑺 = 𝟑𝑹𝒔 𝑰𝟐
29
Machine synchrone triphasée
❑ Rendement de l’alternateur
• Le rendement est:
𝑷𝒖 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋
𝜼= = =
𝑷𝒂 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 + σ 𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 + 𝑷𝑱𝒆 + 𝑷𝑱𝑺 + 𝑷𝑪
Remarque:
Les alternateurs (à excitation bobinée) utilisés dans les centrales électriques
peuvent avoir des puissances de l’ordre de 1000 MW. Même avec un
rendement de 99% dans les conditions nominales, il reste 10 MW de chaleur à
évacuer.
❑ Couple électromagnétique
• L’interaction entre le champ rotorique inducteur et les courants induits
dans le stator engendre un couple électromagnétique 𝑪𝒆𝒎 . Il est facile de
calculer son expression à partir du schéma équivalent.
• La puissance électromagnétique 𝑷𝒆𝒎 , correspondant au couple
électromagnétique 𝑪𝒆𝒎 s’écrit:
𝑷𝒆𝒎 = 𝑷𝒇𝑺 + 𝑷𝑱𝑺 + 𝑷𝒖 = 𝑷𝒂 − 𝑷𝑱𝒆 − 𝑷𝒑𝒎 = 𝑪𝒎 𝜴 − 𝑷𝒑𝒎 = 𝑪𝒆𝒎 𝜴
• Si on néglige les pertes (puisque 𝜼 ≃ 𝟏), alors: 𝑷𝒆𝒎 ≃ 𝑷𝒂 ≃ 𝑷𝒖
𝑷𝒆𝒎 = 𝑪𝒆𝒎 𝜴 ≃ 𝟑𝑽𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋
30
Machine synchrone triphasée
• Dans cette hypothèse, le diagramme de Behn-Eschenburg se simplifie (𝑹𝒔 𝑰
est négligeable): 𝑬 ≃ 𝑽 + 𝒋𝑿𝒔 𝑰
• D’après le diagramme, on peut écrire:
𝑯𝑴 = 𝑿𝒔 𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽; 𝑶𝑨 = 𝑬𝒄𝒐𝒔𝝍 = 𝑽𝒄𝒐𝒔𝝋
𝟑
• D’où: 𝑷𝒆𝒎 = 𝟑𝑽𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟑𝑬𝑰𝒄𝒐𝒔𝝍 = 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽
𝑿𝒔
𝑷𝒆𝒎
• Le couple 𝑪𝒆𝒎 = peut s’écrire par les expressions suivantes:
𝜴
𝟑 𝟑𝒑 𝟑𝒑
𝑪𝒆𝒎 = 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽 = 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽; 𝑪 𝒆𝒎 = 𝑬𝑰𝒄𝒐𝒔𝝍;
𝜴𝑿𝒔 𝑳𝒔 𝝎𝟐 𝝎
M
En fonctionnement alternateur, 𝑬
le couple électromagnétique
𝒋𝑿𝒔 𝑰
est résistant, donc opposé à la
𝝋
vitesse de rotation; le couple
est donc maximal lorsque 𝝍 = 𝜽 𝑽
O 𝝍 H
𝟎. Il faut donc que la f.e.m et B
le courant en linge soient en 𝝋
phase (ou 𝜽 = ).
𝝅 𝑰
𝟐

31
A
Machine synchrone triphasée

2. Machine synchrone couplée au réseau


On couple une machine synchrone à un réseau triphasé afin, soit:
• de fournir une puissance supplémentaire à ce réseau: la machine
synchrone se comporte alors en alternateur ;
• de produire de la puissance mécanique: la machine synchrone se comporte
alors en moteur synchrone.
2.1. Conditions de couplage d’un alternateur sur un réseau puissant
• La valeur efficace des f.e.m induites 𝑬 dans l'alternateur doit être égale à
celle des tensions 𝑽 du réseau, ce qui est obtenu par le réglage du courant
d’excitation 𝑰𝒆 ;
• La fréquence des f.e.m induites dans l'alternateur doit être la même que
celle des tensions du réseau, ce qui est obtenu par le réglage de la vitesse
d’entrainement de la machine;
• Les f.e.m induites dans l'alternateur doivent être en phase avec celle des
tensions du réseau (La séquence des phases (𝒆𝟏 , 𝒆𝟐 , 𝒆𝟑 ) de l'alternateur
doit être la même que celle du réseau (𝒗𝟏 , 𝒗𝟐 , 𝒗𝟑 )).
Si ces conditions sont bien remplies, Il ne circule alors aucun courant entre
l’alternateur et le réseau, on peut donc coupler l’alternateur.
32
Machine synchrone triphasée
❑ Synchronisation de l’alternateur au réseau au moyen de lampes
• L’alternateur est entraîné par la turbine ou un moteur auxiliaire (en lui
fournissant juste ses partes à vide) à une vitesse 𝒏 proche de la vitesse de
synchronisme 𝒏𝒔 ;
• 3 lampes montées de part et d’autre de l’interrupteur de couplage;
• Ces lampes sont alimentées sous les tensions 𝒗′ = 𝒆 − 𝒗 (ces lampes
doivent supporter la tension 𝟐𝑽);
• En agissant sur 𝑰𝒆 , on règle l’égalité 𝑬 = 𝑽 à l’aide du voltmètre.
𝒏 𝒏𝒔 𝒗𝟏 𝒗𝟐 𝒗𝟑
𝒗′𝟏
k1
𝒗𝟏 𝒆𝟏
𝒆𝟏
𝑰𝒆
𝒆𝟐 𝒆𝟐 k2
V
𝒗𝟑 𝒗′𝟐
𝒗𝟐 𝒆𝟑
k3
𝒗′𝟑 𝒆𝟑
𝒏 − 𝒏𝒔 𝒏
33
Machine synchrone triphasée
• Les trois tensions (𝒗′𝟏 , 𝒗′𝟐 , 𝒗′𝟑 ) varient à la fréquence 𝒏 − 𝒏𝒔
• Si l’ordre des phases est correct les trois tensions (𝒗′𝟏 , 𝒗′𝟐 , 𝒗′𝟑 ) varient
simultanément et les trois lampes s’allument ou s’éteignent ensemble.
• Si l’ordre des phases est incorrect, les lampes s’allument et s’éteignent les
unes à la suite des autres. Il est nécessaire de changer l’ordre des phases
au niveau de l’interrupteur de couplage (inverser deux phases).
• On ajuste la vitesse 𝒏 afin que l’éclat des lampes varie lentement et on
couple l’alternateur à l’extinction complète des lampes, en réglant 𝒏 = 𝒏𝒔 .
• À l’accrochage 𝑰 = 𝟎, alors 𝑬 = 𝑽.
❑ Appareils de synchronisation L’alternateur
Synchronoscope: tourne moins vite:
• Il est muni d’un moteur augmenter la
asynchrone dont la vitesse de vitesse de
l’alternateur
rotation dépend de la différence
entre les fréquences du réseau et
de l’alternateur L’alternateur
tourne plus vite:
• Le couplage se fait au passage diminuer la
par zéro de l’aiguille (les lampes vitesse de
éteintes), (𝒏 = 𝒏𝒔 ). l’alternateur
34
Machine synchrone triphasée
❑ Voltmètre différentiel:
• Mesure la différence des tensions alternateur-réseau;
• Le couplage se fait lorsque l’aiguille passe par zéro, dans ce cas 𝑬 = 𝑽.

Tension alternateur Tension alternateur


inférieure à la tension supérieure à la
du réseau : tension du réseau:
augmenter la tension diminuer la tension de
de l’alternateur l’alternateur

❑ Fréquencemètre:
• Deux fréquencemètres permettent de
mesurer et de comparer les fréquences du Réseau
réseau et de l’alternateur.
Alternateur

35
Machine synchrone triphasée
❑ Montage des équipements de synchronisation: 𝒗𝟏 𝒗𝟐 𝒗𝟑

Hz V

Synch

V
k1
𝒆𝟏
𝑰𝒆
𝒆𝟐 k2

𝒆𝟑 V
k3
𝒏 Alternateur
Hz

Remarque: Dans les centrales modernes, la synchronisation se fait


automatiquement (modules de contrôle numérique, qui mesurent les tensions,
fréquences et déphasages de l’alternateur et du réseau) au moment précis où
les conditions de couplage sont respectées.
36
Machine synchrone triphasée
❑ Effet du couple appliqué à la machine synchrone
On suppose que le réseau est à tension 𝑽 et fréquence 𝒇 constante:
Au moment du couplage:
• Le courant est nul 𝑰 = 𝟎, et si on néglige les pertes, le couple mécanique
𝑪𝒎 fourni par la turbine ou le moteur auxiliaire d’entraînement est aussi
négligeable, on a donc 𝑬 = 𝑽; donc 𝜽 = 𝟎;
Après le couplage:
• Si on augmente le couple mécanique 𝑪𝒎 (on ouvre les vannes de la
turbine), il apparaît alors des courants triphasés 𝑰 tels que: 𝑬 = 𝑽 + 𝒋𝑿𝒔 𝑰
(en négligeant 𝑹𝒔 𝑰). La puissance fournie par la turbine ou le moteur
d’entraînement est transmise au réseau: la machine synchrone fonctionne
en alternateur. M
𝑬

𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝑬 𝜽 𝑽
O O 𝝍
𝑽
𝝋
Diagramme juste après le couplage 𝑰 Diagramme après le
couplage en
37
fonctionnement alternateur
Machine synchrone triphasée
❑ Conventions de signe
Avec la convention générateur de la machine:
• L’alternateur absorbe une puissance mécanique 𝑷𝒎 = 𝑪𝒎 𝜴 > 𝟎 et débite
une puissance active dans le réseau: 𝑷 = 𝟑𝑽𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 > 𝟎,
• Les f.é.m 𝑬 sont en avance par rapport aux tensions du réseau 𝑽.
• Si le couple appliqué est négatif, c’est à dire si on remplace la turbine par
une charge mécanique, le couple électromagnétique 𝑪𝒆𝒎 de la machine
synchrone devient un couple moteur et change de signe comme 𝜽.
• La machine synchrone fonctionne en moteur synchrone, elle absorbe une
puissance active du réseau 𝑷 = 𝟑𝑽𝑰′𝒄𝒐𝒔𝝋 < 𝟎, avec 𝑰′ = −𝑰 est le courant
absorbé par le moteur. Elle fournie une puissance mécanique 𝑷𝒎 = 𝑪𝒎 𝜴 < 𝟎
• Les f.é.m 𝑬 sont en arrière par rapport aux tensions du réseau 𝑽.
𝝋
Remarque: 𝑽
• Le fonctionnement alternateur ou 𝑰′
moteur dépend uniquement du O 𝜽
sens du couple mécanique 𝑬 𝒋𝑿𝒔 𝑰
appliqué. Diagramme en
fonctionnement moteur M
38
Machine synchrone triphasée
❑ Puissance active maximale et couple maximum
• Rappelons l’expression de la puissance 𝑷 active et le couple 𝑪𝒆𝒎 en fonction
𝟑 𝟑𝒑
de l’angle interne 𝜽: 𝑷 = 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽 ; 𝑪𝒆𝒎 = 𝟐 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽
𝑿𝒔 𝑳𝒔 𝝎
• À excitation constante 𝑰𝒆 = 𝒄𝒔𝒕, la puissance maximale et le couple maximum
𝝅 𝟑 𝑷 𝟑𝒑
sont obtenus pour 𝜽 = ; donc: 𝑷𝒎𝒂𝒙 = 𝑽𝑬 ; 𝑪𝒆𝒎_𝒎𝒂𝒙 = 𝒎𝒂𝒙 = 𝟐 𝑽𝑬
𝟐 𝑳𝒔 𝝎 𝛀 𝑳𝒔 𝝎
𝑪𝒆𝒎
𝑪𝒆𝒎_𝒎𝒂𝒙𝟐 𝑬𝟐
𝑬𝟐 > 𝑬𝟏 ⟺ 𝑰𝒆𝟐 > 𝑰𝒆𝟏
𝑪𝒆𝒎_𝒎𝒂𝒙𝟏 𝑬𝟏
𝝅
−𝝅 −
𝟐
𝟎 𝝅 𝜽
𝝅
𝟐
Zones stables:
− 𝝅/𝟐 < 𝜽 < 𝝅/𝟐

Moteur: 𝜽 < 𝟎 Alternateur: 𝜽 > 𝟎


39
Machine synchrone triphasée
𝒅𝜴
• En régime permanent : 𝑱 = 𝑪𝒎 − 𝑪𝒆𝒎 = 𝟎; donc 𝑪𝒎 = 𝑪𝒆𝒎; 𝜴 = 𝜴𝒔
𝒅𝒕
𝟑𝒑
• Si l’alternateur est à vide 𝑪𝒎 = 𝟎, donc 𝑪𝒆𝒎 = 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽 = 𝟎, d’où 𝜽 = 𝟎;
𝑳𝒔 𝝎𝟐
• Si 𝑪𝒎 augmente, 𝑪𝒆𝒎 augmente et l’angle 𝜽 augmente, le synchronisme
peut s’établir de nouveau.
• Si l’on cherche à dépasser la limite 𝑷 > 𝑷𝒎𝒂𝒙 (en augmentant le couple de
la turbine 𝑪𝒎 > 𝑪𝒆𝒎_𝒎𝒂𝒙 ), alors 𝑪𝒆𝒎 dminue et l’angle 𝜽 dépasse 𝝅/𝟐. À
𝒅𝜴
partir de l’équation: 𝑱 = 𝑪𝒎 − 𝑪𝒆𝒎 > 𝟎; la vitesse 𝜴 du rotor augmente et
𝒅𝒕
dépasse la vitesse de synchronisme 𝜴𝒔 .
• L’alternateur décroche et perd son synchronisme du réseau. Il y a un risque
d’emballement.
• Le rotor se met à tourner plus vite que le champ tournant du stator et des
courants intenses circuleront dans ce dernier.
• En pratique, cette condition ne se produit jamais car les disjoncteurs de
protection s’ouvrent aussitôt si le courant devient très élevé.
Remarque:
• En fonctionnement moteur, Si 𝑪𝒓 augmente, 𝑪𝒆𝒎 augmente et l’angle 𝜽
augmente, le synchronisme peut s’établir de nouveau.
• Si l’on cherche à dépasser la puissance maximale 𝑷 > 𝑷𝒎𝒂𝒙 ,
40
Machine synchrone triphasée
• (en augmentant le couple résistant de la charge entrainée 𝑪𝒓 > 𝑪𝒆𝒎_𝒎𝒂𝒙 ), le
moteur perd son synchronisme et décroche. Le couple moteur diminue et le
rotor ralentit et se met à tourner moins vite que le champ tournant du
𝒅𝜴
stator puis il s’arrête (𝑱 = 𝑪𝒆𝒎 − 𝑪𝒓 ; 𝑪𝒆𝒎 ↘⟹ 𝜴 ↘).
𝒅𝒕
2.2. Diagramme des puissances active et réactive
• La tension 𝑽 et la fréquence 𝒇 (la vitesse de rotation 𝒏 = 𝒇/𝒑) sont
imposées par le réseau;
• Pour simplifier l’étude, on néglige 𝑹𝒔 𝑰 (𝑹𝒔 𝑰 ≪ 𝑿𝒔 𝑰).
❑ Lecture des puissances sur le diagramme des tensions:
• Les puissances active et réactive
fournies au réseau: 𝑷
𝑷 = 𝟑𝑽𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 ; 𝑸 = 𝟑𝑽𝑰𝒔𝒊𝒏𝝋 P1 M
• La projection de AM sur deux axes 𝑬
orthogonaux donne: 𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝑨𝑷𝟏 = 𝑿𝒔 𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 ; 𝑨𝑸𝟏 = 𝑿𝒔 𝑰𝒔𝒊𝒏𝝋 𝝋 𝝋
• D’où: 𝜽 𝑽
𝑿
𝑨𝑷𝟏 = 𝒔 𝑷 = 𝒌𝑷 ; O 𝝍 Q1 𝑸
𝟑𝑽 𝝋 A
𝑿
𝑨𝑸 = 𝒔 𝑸 = 𝒌𝑸 ; 𝒌 = 𝒔
𝑿 𝑰
𝟏 𝟑𝑽 𝟑𝑽
41
Machine synchrone triphasée
• Comme 𝑿𝒔 = 𝑳𝒔 𝝎 et 𝑽 sont fixes, les deux axes AP et AQ peuvent être
gradués en valeurs de la puissance active et la puissance réactive à un
𝑿
coefficient près 𝒌 = 𝒔 ;
𝟑𝑽
• Le point M de coordonnées (P1,Q1) représente le point de fonctionnement,
on peut tracer le lieux de M:
✓ À 𝝋 = 𝒄𝒔𝒕: droite AM;
✓ À 𝑷 = 𝒄𝒔𝒕: droite P1M;
✓ À 𝑸 = 𝒄𝒔𝒕: droite Q1M;
✓ À 𝑰 = 𝒄𝒔𝒕: cercle de centre A et de rayon AM;
✓ À 𝑬 = 𝒄𝒔𝒕 (𝑰𝒆 = 𝒄𝒔𝒕): cercle de centre 0 et de rayon OM;
• Le point de fonctionnement peut se situer dans un des quatre quadrants
selon le signe des puissances active réactive.
• Il suffit pour cela d’agir sur la valeur efficace de la f.é.m 𝑬, c’est à dire sur
le courant d’excitation 𝑰𝒆 . 𝑷
• On conserve la convention de signe représentée sur le Alternateur
schéma du modèle équivalent par phase de la machine:
Moteur 𝑸
convention générateur
✓ Si 𝑷 > 𝟎, le fonctionnement est alternateur;
42
✓ si 𝑷 < 𝟎, le fonctionnement est moteur.
Machine synchrone triphasée
1er cas: 𝑷 > 𝟎 et 𝑸 > 𝟎: La machine synchrone fonctionne en alternateur
sur-excité: qui fournit une puissance active et une puissance réactive au
réseau.
𝑷
P M

𝑬 𝒋𝑿𝒔 𝑰

𝜽
O 𝑽 A Q 𝑸
2ème cas: 𝑷 > 𝟎 et 𝑸 < 𝟎: La machine synchrone fonctionne en alternateur
sous-excité: qui fournit une puissance active au réseau et absorbe une
puissance réactive du réseau. 𝑷
M P
𝑬
𝒋𝑿𝒔 𝑰

O 𝑽 Q A 𝑸
43
Machine synchrone triphasée
3ème cas: 𝑷 < 𝟎 et 𝑸 > 𝟎
• La machine synchrone fonctionne en moteur sur-excité:
• Qui absorbe une puissance active du réseau;
• Qui fournit une puissance réactive au réseau.
𝑷
𝑽
O 𝜽 A 𝒋𝑿𝒔 𝑰
Q 𝑸
𝑬
P M
4èmecas: 𝑷 < 𝟎 et 𝑸 < 𝟎
• La machine synchrone fonctionne en moteur sous-excité:
• Qui absorbe une puissance active du réseau;
• Qui absorbe une puissance réactive du réseau.
𝑷
𝑽
O Q A 𝑸
𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝑬
44 M P
Machine synchrone triphasée
5ème cas: 𝑷 < 𝟎 et 𝑸 = 𝟎
• La machine synchrone fonctionne en moteur à l’excitation normale, qui
n’absorbe que de la puissance active du réseau;
𝑷
𝑽
O A 𝑸
𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝑬
Remarque 1: P M
• La machine synchrone est la seule machine qui peut fonctionner en moteur
à 𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟏.
• Le moteur synchrone présente un facteur de puissance réglable;
❑ Compensateur synchrone:
• Un moteur synchrone qui tourne à vide, la puissance active est nulle 𝑷 = 𝟎
(couple résistant nul), et dont la seule fonction est de fournir ou d’absorber
de la puissance réactive sur le réseau en ajustant l’excitation selon les
besoins. Le moteur surexcité (fournit du réactif au réseau) permet
d’améliorer le facteur de puissance d’une installation.
45
Machine synchrone triphasée
• Le point de fonctionnement se déplace sur l’axe AQ
✓ Sous-excitée, il absorbe la puissance réactive et se comporte comme
une inductance réglable;
✓ Sur-excité, il fournit la puissance réactive et se comporte comme un
condensateur réglable.
2.3. Fonctionnement à puissance active constante
• L’alternateur étant accroché sur le réseau. On règle la turbine pour que le
couple mécanique appliqué reste constant 𝑪𝒎 = 𝒄𝒔𝒕;
• La machine synchrone fournit au réseau une puissance active constante
𝑷 = 𝒄𝒔𝒕.
• Si on fait varier 𝑰𝒆 , 𝑬 varie, le point M se déplace sur la droite d’ordonnée
𝑷 = 𝒄𝒔𝒕 (droite d’équipuissance). 𝑷
• Si 𝑰 augmente, 𝑬 croit, le 𝑷 = 𝒄𝒔𝒕 M3 M2 P M0 M1
𝒆
point M se déplace vers la 𝝋𝟐
droite. L’alternateur peut 𝑬 𝝋𝟑 𝝋𝟏
fournir ou absorber de la 𝒋𝑿𝒔 𝑰
puissance réactive sur le 𝜽
réseau. O 𝝍 𝑽 A Q 𝑸
𝝋
46
𝑰
Machine synchrone triphasée
Remarque:
• Le réglage du débit de la turbine fixe le couple mécanique appliqué et
détermine la puissance active que peut fournir la machine au réseau;
• Le courant d’excitation détermine la puissance réactive échangée avec le
réseau;

Courbes de Mordey: 𝑰 = 𝒇(𝑰𝒆 )


• Le courant d’excitation 𝑰𝒆 permet aussi de régler la valeur du facteur de
puissance 𝒄𝒐𝒔𝝋;
• à gauche de l’axe de puissances actives AP; 𝑸 < 𝟎, si la valeur de 𝑰𝒆
augmente, le courant 𝑰 fournit au réseau diminue;
• sur l’axe de puissances actives AP; 𝑸 = 𝟎, 𝒄𝒐𝒔𝝋 = 𝟏, le courant 𝑰 passe par
un minimum;
• à droite de l’axe de puissances actives AP; 𝑸 > 𝟎, si la valeur de 𝑰𝒆
augmente, le courant 𝑰 augmente;
• On trace les courbes de variation du courant 𝑰 en fonction du courant
d’excitation 𝑰𝒆 à 𝑽 = 𝒄𝒔𝒕, 𝒇 = 𝒄𝒔𝒕 et 𝑷 = 𝒄𝒔𝒕, on obtient les courbes de
Mordey.

47
Machine synchrone triphasée
Remarque:
• Pour le fonctionnement en moteur synchrone, on obtient le même réseau
de courbes : 𝑰

𝑰𝒏 𝑸=𝟎 𝑷 = 𝑷𝟐 = 𝑷𝒏 > 𝑷𝟏
𝑷 = 𝑷𝟏 = 𝑷𝒏 /𝟐

𝑷=𝟎

𝑸 < 𝟎: 𝑸 > 𝟎:
absorbée fournie
𝑰𝒆𝟎 𝑰𝒆𝟐 𝑰𝒆𝒏 𝑰𝒆
2.3. Limites ou enveloppe de fonctionnent
La machine est reliée à un réseau puissant (𝑽 = 𝒄𝒔𝒕; 𝒇 = 𝒄𝒔𝒕). Les limites de
la machine sont dans 2 domaines :
• Domaine électrique: 𝑰 < 𝑰𝒏 ; 𝑰𝒆 < 𝑰𝒆𝒎𝒂𝒙 ⟺ 𝑬 < 𝑬𝒎𝒂𝒙 ; 𝜽 < 𝜽𝒎𝒂𝒙 ;
• Domaine mécanique: 𝑪𝒆𝒎 < 𝑪𝒎𝒂𝒙 ⟺ 𝑷 < 𝑷𝒎𝒂𝒙 ; 𝜴 = 𝜴𝒔 ;
48
Machine synchrone triphasée
Puissance maximum:
• Pour une excitation constante 𝑰𝒆 = 𝒄𝒔𝒕, la puissance fournie ou absorbée
au réseau par la machine est limitée par un maximum 𝑷𝒎𝒂𝒙 ;
• Lorsque le couple mécanique sur l’arbre Amax 𝑷
𝑷𝒎𝒂𝒙
de l’alternateur augmente, la puissance
Alternateur
active fournie au réseau augmente;
• le point de fonctionnement se déplace
selon un cercle de centre 𝟎 et de rayon
𝑬 passant du point 𝑨𝟏 jusqu’à atteindre 𝝅 𝑷𝟏 A1
𝑨𝒎𝒂𝒙 . En dehors de ce point, la 𝜽𝒎𝒂𝒙 =
𝟐 𝑬
puissance active diminue.
𝜽 𝒋𝑿𝒔 𝑰
• Lorsque le couple résistant sur l’arbre
du moteur augmente, la puissance O 𝑽 A 𝑸
active absorbée du réseau augmente;
• Le point de fonctionnement se déplace M1
selon un cercle de centre 𝟎 et de rayon
𝑬 passant du point 𝑴𝟏 jusqu’à atteindre
𝑴𝒎𝒂𝒙 . En dehors de ce point, la Mmax
puissance active diminue. −𝑷𝒎𝒂𝒙Moteur
49
Machine synchrone triphasée
Diagramme vectoriel avec limites de fonctionnement (domaine d’exploitation):
• La fém est limitée à 𝑬𝒎𝒂𝒙 𝑷
par la saturation du circuit 𝑬𝒎𝒂𝒙 ⟺ 𝑰𝒆𝒎𝒂𝒙
magnétique
• Le courant débité doit être
inférieur ou égal à sa valeur 𝑷𝒎𝒂𝒙 Amax
nominale 𝑰𝒏 : cercle centré
𝑬
en A et de rayon 𝑿𝒔 𝑰𝒏 ;
• L’angle −𝝅/𝟐 < 𝜽 < 𝝅/𝟐,
correspondant à : 𝜽𝒎𝒂𝒙 𝒋𝑿𝒔 𝑰𝒏
• −𝑷𝒎𝒂𝒙 < 𝑷 < 𝑷𝒎𝒂𝒙 et 𝜽 𝑽
−𝑪𝒎𝒂𝒙 < 𝑪𝒆𝒎 < 𝑪𝒎𝒂𝒙
O A 𝑸
• Pour conserver une marge 𝝋
de sécurité et éviter le 𝑰𝒏
décrochage (dans le cas
d’oscillations obtenues lors
d’une brusque variation de −𝑷𝒎𝒂𝒙
Mmax
la charge) on fixe en général
une limite inférieur proche
de 90°: −𝜽𝒎𝒂𝒙 < 𝜽 < 𝜽𝒎𝒂𝒙
50
Machine synchrone triphasée

3. Fonctionnement en moteur synchrone


3.1. Principe de fonctionnement:
• Le stator alimenté par un système de tensions triphasé (𝒗𝟏 , 𝒗𝟐 , 𝒗𝟑 ) crée un
champ tournant dans l’entrefer.
𝝎
• Ce champ magnétique tourne à la vitesse de de rotation 𝜴𝒔 = en (rad/s),
𝒑
𝒇
𝜴𝒔 = 𝟐𝝅𝒏𝒔 ; 𝒏𝒔 = en (tr/s); 𝝎 = 𝟐𝝅𝒇 avec 𝒇 la fréquence du réseau
𝒑
d'alimentation des bobinages statoriques, et 𝒑 le nombre de paires de
pôles.
• Le rotor composé de 𝒑 paires de pôles va alors s'aligner avec le champ
tournant. Le rotor tourne de manière synchrone à la même vitesse de
rotation que le champ tournant du stator. 𝜴 = 𝜴𝒔 ;
• Cette vitesse est donc liée à la fréquence du réseau, et comme la fréquence
du réseau est constante, la vitesse du moteur est rigoureusement
constante .
• À 𝒇 = 𝒄𝒔𝒕, la vitesse 𝜴 ne varie ni avec la charge (𝑪𝒓 ), ni avec la tension
d’alimentation du réseau (𝑽).
Remarque: le couple d’un moteur synchrone ne change pas en fonction de la
vitesse puisqu’il n’y a pas de glissement
51
Machine synchrone triphasée
3.2. Schéma équivalent d’une phase:
• Lorsque le moteur tourne, le flux créé par le champ tournant du rotor,
induit une f.em 𝑬 dans le stator qui dépend du courant continu d’excitation
𝑰𝒆 ;
• Lorsque le moteur tourne à vide, et si on ajuste l’excitation afin que 𝑬 = 𝑽,
le courant absorbé par les enroulements du stator est presque nul 𝑰 ≈ 𝟎,
• Si on applique une charge au moteur, le courant 𝑰 augmente; 𝑬 se décale
en arrière de l’angle 𝜽 par rapport à 𝑽;
Ce qui donne le schéma équivalent et le diagramme vectoriel: 𝑽 = 𝑬 + 𝑹𝒔 𝑰 +
𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝑹𝒔 𝑿𝒔 𝑰 𝑽
O 𝝋 𝜽
𝑬 𝑽 𝑬 𝒋𝑿𝒔 𝑰
𝑰 𝑹𝒔 𝑰
Convention récepteur
❑ Rendement d’un moteur synchrone:
𝑷𝒖 𝑷𝒂 −σ 𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔 𝑷𝒂 − 𝑷𝑱𝑺 +𝑷𝑱𝒆 +𝑷𝑪
𝜼= = =
𝑷𝒂 𝑷𝒂 𝑷𝒂
52
Machine synchrone triphasée
avec:
• 𝑷𝒂 = 𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 + 𝑼𝒆 𝑰𝒆 : la puissance absorbée;
• 𝑷𝒖 = 𝑪𝒎 𝜴 : la puissance mécanique développée sur l’arbre du moteur et
fournie à la charge;
• 𝑷𝑱𝒆 : pertes Joule dans le rotor;
• 𝑷𝑱𝑺 : pertes Joule dans le stator;
• 𝑷𝑪 : pertes collectives;
Pertes Fer au
Pertes
Puissance stator: 𝑷 𝒇𝑺 mécaniques: 𝑷𝒑𝒎
absorbée: 𝑷𝒂
Stator
Entrefer Rotor
Puissance Puissance électro- 𝑪𝒎 𝜴
𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 𝑷𝒆𝒎
active magnétique: 𝑷𝒆𝒎

𝑼𝒆 𝑰𝒆 Puissance
utile: 𝑷𝒖
Pertes Joule stator: Pertes Joule rotor:
𝑷𝑱𝑺 = 𝟑𝑹𝒔 𝑰𝟐 𝑷𝑱𝒆 = 𝑹𝒆 𝑰𝒆 𝟐
53
Machine synchrone triphasée
3.3. Démarrage du moteur synchrone
• Un moteur synchrone, alimenté directement par un réseau triphasé de
tension d’amplitude et de fréquence constantes, présente un couple de
démarrage nul (le rotor a une vitesse nulle au démarrage 𝜴 ≠ 𝜴𝒔 , ne peut
pas accrocher le champ tournant statorique );
• Le moteur synchrone ne peut démarrer seul directement sur le réseau de
fréquence 𝒇 fixe;
• Le moteur synchrone peut développer un couple au voisinage du
synchronisme (il faut l’accrocher au réseau).
On utilise un des trois procédés de démarrage:
❑ Entraînement au voisinage du synchronisme:
• Pour les grandes puissances, le moteur est démarré comme un alternateur
en l’entrainant au voisinage du synchronisme avec un moteur auxiliaire.
❑ Démarrage à fréquence variable:
• Pour les moyennes puissances, le moteur est généralement alimenté par un
variateurs de vitesse (tension et fréquence variable);
• L’autopilotage par une tension à faible fréquence, permettra le démarrage
progressif (en commençant par de faibles vitesses) et en imposant un
couple important dès le démarrage.
54
Machine synchrone triphasée
❑ Démarrage en moteur asynchrone:
• Pour les faibles puissances, un démarrage en asynchrone est possible ;
c'est-à-dire une alimentation directe du stator, le rotor étant non alimenté.
• Les courants induits sur le rotor, assurent le démarrage. La roue polaire est
alimentée par l’excitation continue quand sa vitesse est proche du
synchronisme.
Le moteur est donc accroché, il
tourne à sa vitesse synchrone.
Moteur synchrone à vide:
• Lorsque le moteur
synchrone tourne à vide, les
pôles du rotor sont vis-à-vis
des pôles du champ
tournant (𝜽 = 𝟎; 𝑪𝒆𝒎 = 𝟎);
• Les axes des pôles du
champ tournant et du rotor
sont confondus.

55
Alignement des pôles du rotor et du stator
Machine synchrone triphasée
Moteur synchrone en charge:
• Lorsque la charge mécanique appliquée à l’arbre du moteur augmente, le
courant 𝑰 augmente, les axes de 𝑬 et 𝑽 se décalent de l’angle 𝜽;
• Le rotor a tendance à se décaler arrière de l’axe central du stator (𝜽 ↗⟹
𝑪𝒆𝒎 ↗).

• L’angle de décalage entre l’axe des


pôles du rotor et l’axe des pôles du
stator croît à mesure que la charge
augmente;
• Si la charge devient trop
importante, les pôles du rotor
décrochent des pôles du stator,
provoquant ainsi l'arrêt du moteur
(𝜽 > 𝜽𝒎𝒂𝒙 ⟹ 𝑪𝒆𝒎 > 𝑪𝒎𝒂𝒙 ⟹ 𝜴 →
𝟎);
• Plus le décalage augmente, plus le
courant statorique absorbé par le
réseau croît.
56
Machine synchrone triphasée
3.4. Moteur synchrone autopiloté
• Moteur alimenté à fréquence variable par des convertisseurs électroniques
de puissance (onduleur). Ceci permet le démarrage et le fonctionnement
dans un large domaine de vitesse et de couple, et d’éliminer le risque de
décrochage des moteurs synchrones non autopilotés.
• l’autopilotage consiste, grâce à une boucle d’asservissement, à régler
l’angle entre les champs statorique et rotorique.
𝑽
❑ Moteur alimenté en tension et fréquence réglable: = 𝒄𝒔𝒕
𝒇
• Les tensions statoriques sont imposées par l’onduleur:
𝟑
• L’expression de couple électromagnétique est: 𝑪𝒆𝒎 = 𝑽𝑬𝒔𝒊𝒏𝜽
𝜴𝑿𝒔
• Au synchronisme 𝜴 = 𝜴𝒔 , ainsi 𝑬 = 𝒌𝜴𝒔 , pour 𝑰𝒆 = 𝒄𝒔𝒕:
𝟑𝒌 𝑽
• On obtient: 𝑪𝒆𝒎 = 𝒔𝒊𝒏𝜽
𝟐𝝅𝑳𝒔 𝒇 𝑽
𝒏𝒔
• La vitesse de rotation fixe la O 𝜽
fréquence d’alimentation 𝒇 de la 𝝋
machine et impose le synchronisme 𝑬
𝑰 𝒏
entre 𝑽 et 𝑬.

57
Machine synchrone triphasée
• La vitesse de rotation d’un moteur synchrone dépend uniquement de sa
fréquence d’alimentation;
• Si 𝒇 augmenente, 𝜴𝒔 augmente, donc 𝜴 augmente;
• Si 𝜽 augmente, 𝑪𝒆𝒎 augmente;
𝝅
• Si 𝜽 dépasse , 𝑪𝒆𝒎 diminue, si le couple moteur diminue, 𝜴 diminue, il n’ y
𝟐
a plus de synchronisme (décrochage).

Structure de la commande permettant l’autopilotage de la machine:

𝑽 Arbre moteur
MS
Redresseur Onduleur 3
Filtre Capteur de
position
𝜽∗ (𝒗𝟏 , 𝒗𝟐 , 𝒗𝟐 ) qui repère
Commande l’axe du
Réseau 𝑽∗
𝜽 rotor
Consignes

58
Machine synchrone triphasée
Caractéristique électromécanique: 𝑪𝒆𝒎 = 𝒇(𝜴)
Modes de fonctionnement du moteur synchrone:
Fonctionnement à fréquence
𝑪𝒆𝒎 Fonctionnement à constante (sans variateur)
Zone de couple constant
fonctionnement 𝑪𝒎𝒂𝒙 𝜽↑
stable
Fonctionnement à
puissance constante
𝑷
𝑪= 𝒏
𝜴
𝒇𝟏 𝒇𝟐 > 𝒇𝟏 𝒇

𝜽 𝝅 𝝅/𝟐 0 𝜴𝒔 𝜴

• De 0 à 𝜴𝒔 , la vitesse est ajustée par la fréquence 𝒇, le couple par l’angle


interne 𝜽, On maintient 𝑽/𝒇 = 𝒄𝒔𝒕;
• Au-delà de 𝜴𝒔 , 𝑽 = 𝑽𝒏 = 𝒄𝒔𝒕, la vitesse peut augmenter, mais la puissance
demeure constante à 𝑷𝒏 .
Remarque: Pour un moteur raccordée au réseau (𝒇 = 𝒄𝒔𝒕), le couple varie
par la variation de la charge mécanique.
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Machine synchrone triphasée
❑ Moteur alimenté en courant et fréquence réglable:
• Les courants statoriques sont imposés par l’onduleur:
𝟑
• L’expression du couple électromagnétique: 𝑪𝒆𝒎 = 𝑬𝑰𝒄𝒐𝒔𝝍 = 𝟑𝒌𝑰𝒄𝒐𝒔𝝍
𝜴
• Si 𝝍 diminue 𝑪𝒆𝒎 augmente; accélération;
synchronisation. O 𝜽 𝑽
• Si 𝝍 augmente 𝑪𝒆𝒎 diminue; Si 𝝍 dépasse
𝝅
𝝍 𝑬
𝟐
décélération, décrochage. 𝑰 𝒏
𝒏𝒔
• La vitesse de rotation fixe la pulsation des courants
statoriques et assure le synchronisme des champs.
Structure de la commande:
𝑰 Arbre moteur
MS
Redresseur Onduleur 3
Filtre Capteur de
position du
𝝍∗ (𝒊𝟏 , 𝒊𝟐 , 𝒊𝟐 ) rotor
𝑰∗ Commande
Réseau 𝝍
Consignes
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Machine synchrone triphasée
Caractéristique électromécanique: 𝑪𝒆𝒎 = 𝒇(𝜴)

Fonctionnement à Fonctionnement à fréquence


𝑪𝒆𝒎 constante (sans variateur)
Zone de couple constant
fonctionnement 𝝍↓ 𝑰↑
stable 𝑪𝒎𝒂𝒙
Fonctionnement à
puissance constante
𝑷
𝒇 𝑪= 𝒏
𝜴
𝒇𝟏 𝒇𝟐 > 𝒇𝟏

𝝍 𝝅/𝟐 0 𝜴𝒔 𝜴

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Machine synchrone triphasée
Conclusion:
• Les machines synchrones peuvent fonctionner en alternateur comme en
moteur avec un bon rendement.
• Historiquement, ces machines étaient essentiellement utilisées en
génératrice,
• Le développement de l’électronique de puissance rend maintenant possible
le fonctionnement en moteur.
• Les moteurs synchrones se trouvent dans de nombreuses applications
industrielles, pour une large gamme de puissance de quelques watt au
gigawatt (drones, robots, véhicules électriques, traction TGV, pompage,
compresseurs,…).

Les avantages et inconvénients du moteur synchrone sont:


Avantages:
• Il peut travailler avec un facteur de puissance proche de 1 (cosφ≈1). Il
contribue donc à régler le facteur de puissance global de l'installation
électrique.
• la vitesse du moteur est constante quelle que soit la charge.
• La puissance massique est grande.
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Machine synchrone triphasée
Inconvénients:
• S’il n'est pas associé à un variateur de vitesse, il a des difficultés à
démarrer.
• Il peut décrocher en cas de forte charge.
• Il faut une excitation, c’est-à-dire une deuxième source d’énergie.

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