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LES MACHINES SYNCHRONES : MS

I – Généralités

1- Définitions

• La MS est une machine électrique dotée d’un stator ( fixe ) et d’un rotor ( tournant ) . Elle
est réversible .Elle peut fonctionner en :
- générateur qu’on appellera ALTERNATEUR .
- moteur qu’on appellera MOTEUR SYNCHRONE ou COMPENSATEUR
SYNCHRONE .
• Dans la MS , les tensions et les courants de l’induit sont souvent très élevés, et à cause de
l’échauffement de celui-ci , on préfère que l’induit soit fixe et que l’inducteur soit mobile
pour le refroidir , contrairement au MCC : le rotor sera donc l’inducteur et le stator l’induit
.
• La MS est une machine à courant alternatif dans laquelle la fréquence de la tension induite
engendrée et la vitesse de rotation sont dans un rapport constant ce qui signifie qu’il existe
une relation entre la vitesse de rotation et la fréquence des courants de l’induit ( stator ) d’où
l’appellation de machine synchrone.
• La MS est caractérisée par un rotor excité par un courant continu qui le polarise comme un
électroaimant .
• Le symbole de la MS est le suivant :

∼ ∼ 123 123

MS GS MS GS
≅ ≅ 3≅ 3≅

UUUUU UUUUU

monophasé triphasé

2- Description de la MS

La MS comporte un rotor ( inducteur ) et un stator ( induit ) .C’est une machine à champ


tournant .

• Le stator a une périphérie lisse . Les conducteurs induits isolés sont fixés dans les encoches
régulièrement réparties à la périphérie interne de la couronne .
• Le rotor est formé d’un ensemble d’électroaimants Nord-Sud dont les bobines magnétisantes
sont parcourues par un courant continu appelé courant d’excitation ( Ce courant continu
est délivré par un alternateur appelé alternateur d’excitation , équipé de diodes pour le
redressement ).

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Alternateur Induit = stator
d’excitation
alternateur

NS

Ie
Moteur d’entraînement
+ -
Induit + diodes
Inducteur = rotor

L’ensemble des bobines magnétisantes est réuni sur le rotor à 2 bagues isolées de la masse
sur lesquelles frottent 2 contacts glissants appelés balais connectés à l’excitatrice . Par
rapport à la MCC, on a éliminé le collecteur ,la pièce fragile de cette machine.
• Le rotor excité en courant continu se présente sous 2 formes différentes définissant les 2
familles principales de machine :
- Les machines à rotors cylindriques dit « à pôles lisses » ou « turboalternateurs ».
Ce sont des alternateurs de grande puissance conçus pour une grande vitesse de
rotation .L’inducteur (rotor) est un cylindre d’acier massif dans lequel des encoches sont
creusées pour loger l’enroulement inducteur . Dans ce cas la périphérie du rotor est
parfaitement lisse . Ces rotors présentent une forme très
allongée . Ils sont à 2 ou 4 pôles .
- Les machines à pôles saillants .
L’inducteur est formé de noyaux polaires fixés sur la jante d’un volant en acier coulé
.Les pôles sont alternativement Nord et Sud . Le nombre de pôles minimal est de 4 .
La puissance d'un alternateur à pôles saillants va de quelques kVA à 250000 kVA. Il est
principalement
utilisé, dans les centrales hydrauliques . Le turboalternateur, est lui utilisé dans les centrales
thermiques ou
nucléaires, sa puissance est supérieure à 500 M VA.
- Il existe aussi des rotors à aimants permanents pour les faibles puissances:

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Stator

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Les machines synchrones

3-/ Vitesse de synchronisme de la M.S.


La M.S est caractérisée par le fait qu’elle tourne à vitesse constante appelé vitesse de
synchronisme.
Si le rotor n’a qu’une paire de pôles NS, il induit dans le stator une f.e.m dont la période est
égale au temps mis par le rotor pour faire un tour.

N(tr/mn)= 60 f(Hz)
N vitesse de rotation synchrone
f fréquence des courant de l’induit
Si le rotor à plusieurs paires de pôles P nombre de paires de pôles
60
N(tr/mn)= f(Hz) . . . . .(1 )
P

Exemples
1-) un alternateur ayant 6 pôles et tournant à la vitesse N=1200 tr/mn. Quelle sera la fréquence
des courants délivrés par cet alternateur ?

NP
6 pôles 2P= 6 P= 3 fHz= fHz= 60Hz.
60
2-) Quelle sera la vitesse de synchronisme ( de rotation synchrone) d’un moteur ayant 4 pôles
alimenté par des courants ayant une fréquence de 50 Hz .

2P = 4 P= 2 N= 1500 tr/mn.
Remarque :
D’après l’équation (1), on peut déterminer la relation entre la vitesse de rotation du rotor ωr ( en
rad /s) et la pulsation des courants du stator ωs(en rad/s)
60
Nrot = fs Nrot .P = 60 fs 60 frot.P = 60 fs
P
4
ωs
ωrot.P = ωs ωrot. =
P

III Principe de l’alternateur


1-/ F.e.m théorique.
Un courant continu passe dans les bobines de l’alternateur et aimante les pôles. L’inducteur (rotor
est entraîné par une machine auxiliaire. Lorsque l’inducteur tourne, il entraîne avec lui son champ
magnétique. L’entrefer est le siège d’un champ magnétique tournant ou glissant à la vitesse du rotor.
Le champ magnétique tournant coupe les conducteurs de l’induit (stator), ainsi une force
électromotrice f.e.m est induite dans chaque conducteur. La fréquence de cette f.e.m dépend de la
vitesse d’entraînement et du nombre de paires de pôles d’après l’équation (1)
Le flux envoyé par le rotor à travers les bobines du stator vaut :
Φ (t)= Φ 0sin ωt (on suppose la variation sinusoïdal)
Φ0 flux par pole
ω Pulsation électrique (reliée à la vitesse de rotor synchrone).
Si n est le nombre total de spires d’enroulement du stator, la f.e.m induite sera donc (Faraday) :

e(t) = n = nω Φ0sin (ωt)
dt

60 f NP
or N= f=
P 60

e(t) =Em cos (ωt)

2πNnP 2πNnP
avec Em= Φ0 et Eeff= Φ0
60 2 60

Z
Remarque : si on désigne par Z : le nombre de conducteur actifs, alors n = .
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2- Schéma équivalent de l’alternateur.


• Le schéma représente le circuit par phase d’un alternateur.
• Il représente la phase des enroulements d’armature (stator),
le circuit d’excitation du rotor n’est pas représenté.

Xs Réactance synchrone.
V= E – ( Rs + j Xs) I V= E – ( Rs + j Lsω) I

Remarque:
1. quand I est en retard par rapport a la tension V, l’alternateur est dit « surexcité », il fournit au
réseau à la fois la puissance active P et la puissance réactive Q.
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2. quand I est en avance sur la tension V, l’alternateur est dit «sous excité» (cas rare dans la
pratique) il fournit la puissance active P au réseau mais consomme la puissance réactive Q.

3- bilan de puissance
Puissance Mécanique PIN

Pertes rotationnelle Puissance Electromagnétique

Pertes Joule P électrique Pout

• La puissance électromagnétique d’un alternateur représente la puissance qui est transformable de


la forme mécanique à la forme électrique, par définition Pélectrmagn= Γe. ωr.( ωr vitesse de rotation
du rotor).
• Pour un alternateur, la puissance mécanique de la turbine représente les pertes rationnelles et la
puissance électromagnétique transformable :
Pméca= Prot + Pélectromagn
Ou bien

ωs
Pméca= Prot + m E Icosψ = Pméca= Prot + Γe ………………( α’)
p
ψ angle entre E et I, m nombre de phase du stator .

( α’) Γe = m p EI cos ψ
ωs
La puissance électromagnétique représente les pertes Joules et la puissance électrique fournie.

mEIcos ψ = mRsI2+ mVI cosφ (φ déphasage entre V et I )

4- Analyse du fonctionnement d’un alternateur à pôles lissés


a-) A vide, la f.e.m E d’un alternateur est proportionnelle au flux inducteur Φr crée par le circuit de
champ du rotor et au courant rotorique Ir ( E α à Φr et Ir ).

b-) Réaction d’induit en charge


Lorsque l’alternateur débite sur une charge, les courants induits qui circulent dans les enroulements
du stator produisent à leur tour un flux Φs
qui se superpose au flux inducteur Φr du rotor. Le champ produit par ces courants induits est aussi un
champ tournant ( à la même vitesse que le champ inducteur du rotor) et c’est la résultante de ces
deux champs qui produit la f.e.m en charge E’.
La chute inductive est donc constituée de deux parties :
- une partie lωI Inductance de fuite l.
- une partie TωI Inductance de réaction d’induit T.
- La quantité Ls= l+T Inductance synchrone.

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Ls a été utilisée dans l’équation de fonctionnement de l’alternateur à savoir :

V= E – ( Rs + j Lsω) I
Cette équation peut être écrite au moyen de la f.e.m E’ en charge et de l’inductance de fuite l on
remplace :
V= E – ( Rs + j ( l+T)ω) I
V= E –j Tω I – ( Rs + j lω) I = E’ – ( Rs + j lω) I .
V= E’ – ( Rs + j lω) I.

c-) Détermination expérimentale de la réactance synchrone.


On peut déterminer expérimentalement la réactance synchrone d’un alternateur non saturé Xs=ωLs à
partir de deux courbes :
- la caractéristique à vide : E= f(Ir) ( Ir , courant d’excitation du rotor)
- la caractéristique en court circuit Icc =f (Ir).

Quand l’alternateur est en CC, son diagramme par phase sera le suivant (V’=0)

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