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Section : BTS Option : ELT Discipline : MAS & Cnvrt. Fréq.

Machine asynchrone triphasée


Document : Cours Classe : 2ELT Chapitre I

1) Introduction :

La machine asynchrone est aujourd'hui très couramment utilisée comme moteur dans une gamme de
puissance allant de quelques centaines de watts à plusieurs mégawatts ;

2) Constitution :

La machine asynchrone triphasé comprend deux parties principales : Un inducteur fixe nommé stator et un
induit mobile nommé rotor.

Les circuits magnétiques du rotor et du stator sont constitués d'un empilage de fines tôles magnétiques
pour éviter la circulation de courants de Foucault.

 Le stator : porte trois bobinages (décalées géométriquement de 120°) qui peuvent être couplés en
étoile ou en triangles selon le réseau d’alimentation par l’intermédiaire de la plaque à bornes de la
machine.

Encoches pour loger les bobinages


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 Le rotor : Cylindrique, on distingue deux types de rotors, rotor à cagée d’écureuil ou rotor bobiné.

 Il porte un bobinage triphasé accessible par trois bagues et trois balais. Le circuit rotorique est
mis en court-circuit par un rhéostat.

 Il porte une cage d’écureuil, à base de barres conductrice en aluminium ou en cuivre situées dans
des encoches. Le circuit rotorique est mis en court-circuit par des anneaux.

Anneau

Barres

Le rotor est séparé du stator par un entrefer constant très court de l’ordre de 0,4 à 2 mm seulement.

3) Choix du couplage :

Le stator d’un moteur asynchrone triphasé comporte trois enrouements identiques, qui sont couplés soit en
étoile (Y) soit en triangle (Δ).

Le choix de couplage dépend des tensions de réseau et des indications portées sur la plaque signalétique.

L’utilisateur choisit le couplage qui convient par l’intermédiaires de la plaque à


bornes. Elle comporte six bornes auxquelles sont reliées les entrées et les sorties
des trois enroulements selon le schéma ci-contre.

Normalisation des bornes : Entrées : U1, V1 et W1


Sorties : U2, V2 et W2

 Détermination du couplage :

Si la petite tension du moteur est égale à la tension simple du réseau, le stator sera
couplé en étoile,
Et si elle correspond à la tension composée du réseau, on couple le stator en
triangle.

Exemple : un moteur Δ 220V/380V Y

 Couplé en Δ sur un réseau triphasé 220V (entre phases) ;


 Couplé en Y sur un réseau triphasé 380V (entre phases).
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Couplage en étoile (Y) Couplage en tringle (Δ)

Moteur
127 V / 230 V 230 V / 400 V 400 V / 660 V
Réseau
127 V / 230 V Étoile Triangle Aucun

230 V / 400 V Aucun Étoile Triangle

400 V / 660 V Aucun Aucun Étoile

4) Principe de fonctionnement :

Les bobinages statoriques, alimentés par des courants triphasés de pulsation ω, créent un champ
magnétique B tournant à la vitesse Ωs = ω / p où p est le nombre de paires de pôles au stator.

Ce champ (flux) tournant balaie le bobinage rotorique et y induit des forces électromotrices (fém) d'après la
loi de Lenz. Le bobinage rotorique étant en court-circuit, ces fém y produisent des courants induits.

C'est l'action du champ tournant B sur les courants induits qui crée le couple moteur. Ce dernier tend à réduire
la cause qui a donné naissance aux courants, c'est à dire la rotation relative du champ tournant par rapport
au rotor. Le rotor va donc avoir tendance à suivre ce champ.

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Le rotor tourne forcément à une vitesse Ω < Ωs (d'où le terme asynchrone).

Pour changer le signe de Ωs (donc le sens de rotation), il suffit de permuter deux fils de phase.

5) Vitesses et pulsations :

>> Vitesse de synchronisme :

La vitesse de rotation synchrone ns du champs magnétique tournant est :

ns = f / p ; Avec :

f : fréquence en Hz, p : nombres de pair de pôles, ns : vitesse de synchronisme en tr/s

Nombres de paires de pôles : p Vitesse de synchronisme : ns (tr/min)


1 3000
2 1500
3 1000
4 750

>> Glissement :
Ce paramètre caractérise la diminution relative de vitesse en fonctionnement.
g = (Ωs - Ω)/Ωs ou g = (ns - n)/ns
Exemple : Donner la valeur du glissement gn au point nominal du moteur suivant ; (p=3)
230V/380V – 7,5 KW – 965 tr/min – cosφ = 0,81 – η = 0,865
gn = (1000-965)/1000 = 3.5%

>> Fréquence fr des courants rotoriques :

La vitesse relative à laquelle le champ tournant balaie les conducteurs du rotor vaut (Ωs - Ω), la pulsation ωR
des courants induits est égale à :

ωR = p.(Ωs - Ω) = ω. (Ωs - Ω)/Ωs soit ωR = g.ω ou fR = g.f

>> Elle (fR) varie avec le glissement.


>> A l’arrêt (Ω = 0) donc (g = 1) et par conséquent fR = f.
>> En marche normal, elle (fR) est très faible (car gn (glissement nominal) très petit).
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6) Schéma monophasé équivalent :

En fonctionnement triphasé équilibré, La machine asynchrone peut être considérée comme un transformateur
triphasé à champ tournant, dont le primaire est le stator et le secondaire est le rotor.

Vu que la machine est parfaitement équilibrée (bobines identiques) on peut travailler sur un schéma
monophasé équivalent.

Le rotor est un circuit fermé (court-circuit ou sur un résistance) la fréquence du rotor varie avec la vitesse de
rotation (fr=g.f)

Fréquence : f Fréquence : g.f


Pulsation : ω Pulsation : g.ω

Stator Rotor

NOTA : Cette analogie entre la MAS et le transformateur est fausse, car la fréquence au stator et au rotor
est différente (f et g.f)

gE2 E2
I2 = =
R 2 + jL2 gω R 2 /g + jL2 ω

Fréquence : f Fréquence : f
Fréquence fictive

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Donc on peut ramener les éléments du secondaire (rotor) vers le primaire (stator) en divisant sur le carré du
rapport de transformation (1/m2)

C.C

Le schéma devient :

Souvent dans la pratique, la chute de tension dans l’impédance R1+j.L1.ω est faible devant V1, ce qui permet
la transfert en aval de l’impédance 1/Rf+1/j.Lm.ω sans beaucoup changer la tension à ses bornes, donc :

Le schéma simplifié :

 Lm : Inductance magnétisante,
 Rf : Résistance modélisant les pertes fer au stator,
 R1 : Résistance d’un enroulement statorique,
 L : Inductance de fuite totale ramenée au stator,
 R2’/g : Résistance équivalente d’un enroulement rotorique ramenée au stator, elle modélise la puissance
transmise au rotor.

7) Bilan des puissances :

Le cheminement de la transformation de l’énergie électrique en énergie mécanique est donné par :

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>> Puissance active absorbée par le moteur :

𝑷𝒂 = √𝟑𝑼𝟏 𝑰𝟏 𝒄𝒐𝒔(𝝋)

>> Pertes joules au stator :

𝑷𝒋𝒔 = 𝟑𝑹𝟏 𝑰𝟐𝟏 (J1 si couplage triangle)

>> pertes fers au stator :

𝑬𝟐𝟏 𝑽𝟐𝟏
𝑷𝒇𝒔 = 𝟑 ≈𝟑
𝑹𝒇 𝑹𝒇
NB : En fonctionnement nominal, les chutes de tension aux bornes de R1 et l1 sont faibles devant V1.

>> Puissance transmise du stator au rotor :

𝑷𝒕𝒓 = 𝑷𝒂 − 𝑷𝒋𝒔 − 𝑷𝒇𝒔 = 𝑪𝒆𝒎 Ω𝒔


NB : Cem est le couple électromagnétique transmis au rotor.

>> Pertes joules au rotor :

𝑷𝒋𝒓 = 𝟑𝑹𝟐 𝑰𝟐𝟐


NB : R2 et I2 ne sont pas mesurables pour un moteur à cage, donc souvent on utilise :
𝑷𝒋𝒓 = 𝒈𝑷𝒕𝒓

>> Puissance mécanique sur le rotor :

𝑷𝑴 = 𝑷𝒕𝒓 − 𝑷𝒋𝒓 = (𝟏 − 𝒈)𝑷𝒕𝒓 = 𝑪𝒆𝒎 Ω

>> Puissance mécanique utile délivrée sur l’arbre du moteur :

𝑷𝒖 = 𝑷𝑴 − 𝑷𝒎 = (𝑪𝒆𝒎 − 𝑪𝒎 )Ω = 𝑪𝒖 Ω
Avec : Cu couple utile et Cm couple de perte mécanique.

>> Rendement :

𝑷𝒖
𝜼= 𝒂𝒗𝒆𝒄 ∶ 𝑷𝒂 = 𝑷𝒖 + 𝑷𝒇𝒔 + 𝑷𝒋𝒔 + 𝑷𝒋𝒓 + 𝑷𝒎
𝑷𝒂
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>> Couple électromagnétique :

Dans la pratique, on néglige la chute de tension au borne


de la résistance R1 au stator. Ceci n’est plus vrai à des
tensions. Le schéma se simplifie à :

La puissance électromagnétique s’écrit :

𝑹′𝟐 𝟐 𝑽𝟏
𝑷𝒕𝒓 = 𝑪𝒆𝒎 Ω𝒔 = 𝟑 𝑰 𝑎𝑣𝑒𝑐 ∶ 𝑰′𝟐 =
𝒈 𝟐 𝟐
√(𝑹′𝟐 ) + (𝑳𝝎)𝟐
𝒈
Finalement on déduit :
𝑹′𝟐
𝑽𝟏 𝟐 𝒈
𝑪𝒆𝒎 =𝟑 𝟐
Ω𝒔 𝑹′𝟐
( ) + (𝑳𝝎)𝟐
𝒈
Pour des faibles glissements :
𝑽𝟏 𝟐 𝒈 𝟑 𝑽𝟏 𝟐
𝑪𝒆𝒎 = 𝟑 = ( ) (Ω𝒔 − Ω)
𝑹′ 𝟐 Ω𝒔 𝑹′ 𝟐 Ω𝒔

𝟑𝒑𝟐 𝑽𝟏 𝟐
𝑪𝒆𝒎 = ( ) (𝒏𝒔 − 𝒏)
𝟐𝝅𝑹′𝟐 𝒇

>> Caractéristique mécanique C=f(n) :

Point de fonctionnement d’un moteur asynchrone :

Le point de fonctionnement se trouve sur l’intersection


de la caractéristique mécanique du moteur et de la courbe qui
caractérise le couple résistant de la charge.

Le point de fonctionnement (T , n) permet de calculer


très facilement le glissement et la puissance utile dans
ce cas bien précis.

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>> Caractéristique mécanique C=f(n) de quelques charges :

 Machine à puissance constante  Machine à couple proportionnel à la


(enrouleuse, compresseur, essoreuse) vitesse (pompe volumétrique, mélangeur)

 Machine à couple constant (engins de  Machine à couple proportionnel au carré


levage, laminoirs, pompe) de la vitesse (ventilateur, pompe
centrifuge)

8) Réversibilité :

La machine asynchrone peut fonctionner en moteur ou en génératrice.

Fonctionnement en Fonctionnement en
moteur asynchrone génératrice asynchrone

0<g<1 -1<g<0

Pjr > 0 Pjr > 0

Ptr = Pjr/g > 0 Ptr = Pjr/g < 0

Pméc = (1-g).Ptr > 0 Pméc = (1-g).Ptr < 0

Le fonctionnement en génératrice asynchrone est obtenu lorsque la charge devient entraînante et que : Ω>ΩS.

9) Procédés de variation de vitesse :

La vitesse Ω du moteur asynchrone s’exprime par :

𝝎 𝒇
𝜴 = 𝜴𝒔 (𝟏 − 𝒈) = (𝟏 − 𝒈) → 𝒏 = (𝟏 − 𝒈)
𝒑 𝒑

Le réglage de la vitesse de rotation du moteur peut donc être obtenu par :

 Action sur le nombre de paires de pôles p.


 Action sur le glissement g :
- Variation de la tension d’alimentation statorique V1.
- Variation de la résistance R2 des enroulements rotoriques. Qui peut être modifiée seulement pour
les machines à rotor bobiné.
 Action sur la fréquence de la tension d’alimentation statorique ω=2πf.
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Action sur le nombre de paires de pôles :

Un stator triphasé comportant ‘’p’’ paires de pôles par phase.

p=1 p=2 p=4


Une bobine par phase Deux bobines par phase Quatre par phase bobines

Action sur le glissement : Variation de la tension d’alimentation statorique V1

Ce mode de variation de vitesse est obtenu par : l’ajout des rhéostats


en série aux enroulements du stator, ou par un autotransformateur ou
par type de couplage ou le plus souvent à travers un gradateur.

Le couple est proportionnel au carré de la tension. Lorsque la tension


diminue, le couple maximal disponible est réduit.

Pour ce mode la plage de variation de vitesse est très réduite.

Action sur le glissement : Variation de la résistance rotorique

Ce mode se fait par insertion en série avec les enroulements du


rotor, un rhéostat à plots triphasé monté en étoile. Cela implique
d’avoir une machine à rotor bobiné.

La vitesse diminue par augmentation du glissement.

Le couple maximal est indépendant de R’2.

En raison de la diminution du rendement avec la vitesse, cette


méthode ne peut être utilisée que pour de faibles variations à
partir de la vitesse nominale.

Nota : Une autre solution consiste à utiliser une cascade hyposynchrone (pour les grandes puissances).

Action sur la fréquence de la tension d’alimentation statorique :

La vitesse de rotation d'un moteur asynchrone est


proportionnelle à la fréquence de la tension d’alimentation.
L’action sur la fréquence, modifie la vitesse de synchronisme
ainsi que le point de fonctionnement.

Le couple est inversement proportionnel à la fréquence. Ce


qui provoque un risque de décrochage au fréquences
supérieures au fréquence nominale.

Le réglage de la fréquence est obtenu par en alimentant la


machine asynchrone par l’utilisation d’un onduleur.
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10) Plaque signalétique :

Les valeurs des grandeurs (cosφ, η, Cu, I) au point de fonctionnement nominal se déduisent de la plaque
signalétique du moteur :

Si on travaille sur une installation de 400 V (tension entre phases), il faudra coupler le stator en étoile.
Si on travaille sur une installation de 230 V, il faudra coupler le stator en triangle.

Dans le cas d'un couplage triangle (Δ) : U = 230 V ; Le courant de ligne est I = 57 A ; cos ϕ = 0,88.
>> Pa= √3.U.I.cosϕ = √3.230.57.0,88 = 20 kW.

Dans le cas d'un couplage étoile (Y) : U = 400 V ; Le courant de ligne est I = 33 A ; cos ϕ = 0,88.
>> Pa= √3.U.I.cosϕ = √3.400.33.0,88 = 20 kW

Ce qui conduit à un rendement au point de fonctionnement nominal :


>> η = Pu/Pa =17 kW/20 kW = 0,85.

Et au même point de fonctionnement, le moment du couple utile :


>> Tu = Pu/Ω =Pu/(2.p.n/60) = 17 000/(2.p.1427/60) = 114 N.m.

La fréquence de synchronisme est 1500 tr/min → p =2.

Le glissement est g = (ns-n)/ns = (1500 - 1427)/1500 = 4.9%.

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