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UNIVERSITE MOHAMMED V DE RABAT ANNEE UNIVERSITAIRE 2020–2021

ECOLE SUPERIEURE DE TECHNOLOGIE – SALE FILIÈRE: TIA

Résumé de cours : Machine Asynchrone

I. Généralités
Le moteur asynchrone triphasé est largement utilisé
dans l’industrie, sa simplicité de construction en fait un
matériel très fiable et qui demande peu d’entretien. Il est
constitué d’une partie fixe appelé stator qui comporte le
bobinage, et d’une partie rotative, appelé rotor. Les circuits
magnétiques du rotor et du stator sont constitués d’un
empilage de fines tôles métalliques pour éviter la circulation de courants de Foucault.

II. Principe de fonctionnement


Le moteur asynchrone fonctionne grâce à l’interaction d’un moment magnétique induit et
d’un champ magnétique inducteur.
Un stator formé de 3 bobines disposées à 120° l’une de l’autre et alimenté par un réseau
triphasé, crée dans l’entrefer un champ magnétique radial et tournant à la fréquence de
synchronisme. Un rotor traversé par les seuls courants de Foucault tourne alors à une vitesse de
rotation.
La machine est soumise à un champ magnétique résultant qui est la composition des deux
champs magnétiques statorique et rotorique ayant le même nombre de paires de pôles et tournant
à la même vitesse. C’est ce champ résultant tournant qui est responsable des propriétés du moteur.

Le stator :
Le stator fait partie du circuit magnétique et porte des
bobines faites de fils de cuivre. Il crée un champ magnétique
tournant, le champ inducteur. Le champ magnétique tournant
est créé par des composants fixes. Il n’y a ni frottement ni
roulement, donc pas de pertes mécaniques à cet endroit.
Dans un moteur triphasé, le stator porte 3 enroulements
statoriques créent donc un champ magnétique tournant, sa fréquence de rotation est nommée
fréquence de synchronisme.
𝝎𝒔 𝟐. 𝝅. 𝒇𝒔
𝜴𝒔 = =
𝒑 𝒑
Avec:

1 Préparé par : M.LAHLOUH


- 𝛺𝑠 : vitesse angulaire (rad/s)
- 𝑓𝑠 : fréquence de synchronisme (Hz)
- 𝑝 : nombre de paires de pôles

Le rotor :
Comprend une partie ferromagnétique cylindrique
qui complète le circuit magnétique et une partie en
aluminium conçue pour conduire le courant. L’ensemble
produit le couple moteur.
Le rotor ne peut pas tourner à la même vitesse que
le champ magnétique, sinon la cage ne serait plus balayée
et il y aurait disparition des courants induits et donc des
forces de Laplace et du couple moteur. Les deux fréquences de rotation ne peuvent donc pas être
synchrones d’où le nom de moteur asynchrone.
On dit que le rotor glisse par rapport au champ magnétique tournant, on parle alors du glissement
qui dépend de la charge. Il existe 2 types de rotor :

Moteur à cage d’écureuil Moteur à rotor bobiné


Il est constitué de barres conductrices Les tôles de ce rotor sont munies
très souvent en aluminium. Les d’encoches où sont placés des
extrémités de ces barres sont réunies conducteurs formant des bobinages. On
par deux couronnes également peut accéder à ces bobinages par
conductrices. On dit que le rotor est en l’intermédiaire de trois bagues et trois
court-circuit. Sa résistance électrique balais.
est très faible.

Symboles
électriques

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Le glissement :
Le champ tournant à la fréquence de synchronisme 𝑛𝑠 (tr/min) et le rotor à la fréquence n
(tr/min), on définit le glissement g par la relation :

𝑵𝒔 −𝑵
𝒈= (sans unité ou en %)
𝑵𝒔

Avec :
- N : vitesse du rotor (tr/min)
- Ns : vitesse de synchronisme (tr/min)

En fonctionnement normal, la fréquence du courant rotorique s’obtient en multipliant la


fréquence d’alimentation par le glissement. Donc si le rotor tourne à une vitesse 𝜔𝑟 , il est balayé
par le flux statorique à la vitesse 𝜔𝑠 - 𝜔 .

𝒇𝒓 = 𝒈. 𝒇𝒔
A noter que compte tenu du glissement, les vitesses de rotation en charge des MAS sont
légèrement inférieures aux vitesses de sychronisme indiquées dans le tableau.

Nombre de Vitesse de rotation tr/min


pôles 50 Hz 60 Hz
2 3000 3600
4 1500 1800
6 1000 1200
8 750 900
10 600 720

Remarque : A vide le moteur n’entraîne pas de charge, le glissement (g=0) est nul et le moteur
tourne à la vitesse de synchronisme.

Le branchement :
Il y a deux possibilités de branchement du moteur au réseau électrique triphasé. Le montage en
étoile et le montage en triangle.

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III. Bilan de puissance
Le bilan des puissances et des pertes dans un moteur asynchrone est reporté sur la figure
suivante :

Schéma explicatif

1. Puissance absorbée

Le moteur reçoit la puissance électrique 𝑷𝒂 = √𝟑. 𝑼. 𝑰. 𝒄𝒐𝒔(𝜶) quelque-soit le couplage.


Cette puissance est transmise au stator de la machine qui est le siège de deux types de pertes.

2. Pertes par effet de Joule au stator 𝑷𝑱𝒔

Les pertes par effet Joule 𝑃𝐽𝑠 : si on appelle r la résistance d’un enroulement et I l’intensité
en ligne, J l’intensité par enroulement.
- Si le moteur est couplé en étoile, 𝑃𝐽𝑠 = 3𝑟𝐼 2
- Si le moteur est couplé en triangle, 𝑃𝐽𝑠 = 3𝑟𝐽2
Si on appelle R, la résistance mesurée entre deux bornes du stator, quelque soit le couplage du
𝟑
stator, les pertes par effet Joules sont : 𝑷𝑱𝒔 = 𝟐 𝑹𝑰𝟐

3. Pertes fer au stator 𝑷𝑭𝒔


Ces pertes ne dépendent que de la tension U et de la fréquence f, elles sont considérées
comme constantes si le moteur est branché sur le réseau triphasé. Dans la pratique, les pertes fer
sont mesurées lors d’un essai à vide et elles sont pratiquement indépendantes de la charge.

4. Puissance transmise au rotor 𝑷𝑻𝑹


La puissance transmise au rotor à travers l’entrefer 𝑷𝑻𝑹 est la partie de puissance absorbée
qui n’est pas perdue dans les enroulements du stator et dans le fer.

𝑷𝑻𝑹 = 𝑷𝒂 − (𝑷𝑱𝑺 + 𝑷𝑭𝒔 )

4
𝑷𝑻𝑹
Cette puissance 𝑃𝑇𝑅 crée le couple électromagnétique 𝑻𝒆𝒎 =
𝜴𝒔

Cette puissance est transmise du stator au rotor. Le rotor est lui aussi soumis au couple 𝑇𝑒𝑚 mais
tourne à la vitesse 𝜴𝒔 .

5. Pertes par effet Joule 𝑷𝑱𝒓 et pertes fer 𝑷𝑭𝒓 au rotor

Les pertes par effet Joule au rotor sont en fonction de la puissance transmise à celui-ci,
elles ne sont pas mesurables car le rotor est court-circuité.

𝑷𝑱𝒓 = 𝒈. 𝑷𝑻𝑹

Les pertes fer au rotor sont souvent négligeables, car en fonctionnement nominal la fréquence des
courants rotoriques est faible : 𝑷𝑭𝒓 ≈ 𝟎

6. Puissance électromagnétique 𝑷𝒆𝒎


La puissance électromagnétique 𝑃𝑒𝑚 transmise au rotor est égale à :
𝑷𝒆𝒎 = 𝑷𝑻𝑹 − 𝑷𝑱𝒓 = (𝟏 − 𝒈). 𝑷𝑻𝑹

Le rotor tournant à la vitesse, est soumis à un couple électromagnétique 𝑇𝑒𝑚 et reçoit par
conséquent une puissance électromagnétique égale à :
𝟐𝝅𝑵
𝑷𝒆𝒎 = 𝜴. 𝑻𝒆𝒎 = 𝑻𝒆𝒎
𝟔𝟎
7. Pertes mécaniques 𝑷𝒎 et pertes collectives 𝑷𝑪
Appelé aussi pertes rotationnelles, elles dépendent uniquement de la vitesse de rotation du
moteur.
Les pertes mécaniques sont considérées comme constantes, car la vitesse de rotation varie peu
en marche normale. Elles sont aussi déterminées à l’aide d’un essai à vide.
Les pertes collectives sont définies comme étant :
𝑷𝒄 = 𝑷𝑭𝒔 + 𝑷𝒎
𝑷𝒄
Et on définit le couple de perte : 𝑻𝒑 = 𝜴

Lors d’un essai à vide,


Le moteur absorbe la puissance
𝑃𝑎0 = 𝑃𝐽𝑠 + 𝑃𝐹𝑠 + 𝑃𝐽𝑟 + 𝑃𝐹𝑟 + 𝑃𝑚 + 𝑃𝑢

Or, à vide : 𝑔≈0 𝑃𝐽𝑟 = 𝑃𝑢 = 𝑃𝐹𝑟 = 0


𝟑
Le bilan des puissances à vide s’écrit alors : √𝟑. 𝑼. 𝑰𝟎 . 𝒄𝒐𝒔(𝜶) = 𝟐 𝑹𝑰𝟐𝟎 + 𝑷𝑭𝒔 + 𝑷𝒎

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8. Puissance utile
Est la puissance fournie au niveau de l’arbre moteur, elle est définie par :

𝑷𝒖 = 𝑷𝒂 − ∑ 𝒑𝒆𝒓𝒕𝒆𝒔

𝑷𝒖 = 𝑻𝒖 . 𝜴

9. Rendement du moteur asynchrone


𝑷𝒖
𝜼=
𝑷𝒂
𝑃𝑎 −∑ 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠
A l’aide de la chaîne des pertes, on peut aussi écrire : 𝜂=
𝑃𝑎
Le bilan de puissance est :

IV. Fonctionnement du moteur


IV.1. Fonctionnement à vide
Lorsque le monteur fonctionne à vide (pas de charge couplée au moteur), sa vitesse de
rotation 𝑛0 est proche de la vitesse de synchronisme 𝑛𝑠 . Dans ce fonctionnement,
le rotor tourne pratiquement au synchronisme gv ≈ 0 (0,7 %).
L'intensité du courant en ligne est importante (20% du courant nominal) et
le facteur de puissance est faible : il s'agit essentiellement d'un courant réactif, ou magnétisant,
qui crée le champ magnétique.

IV.2. Fonctionnement en charge


Lorsque l’on charge le moteur, c’est à dire lorsqu’on lui demande de fournir un effort
mécanique, la consommation de puissance active augmente et le stator absorbe un courant actif et
le facteur de puissance augmente.
Remarque : Le moteur asynchrone est capable de démarrer en charge.

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La caractéristique montre que le moment du couple utile :
 est important au démarrage ;
 présente un maximum ;
 varie de façon presque linéaire au voisinage de la fréquence de rotation nominale.
Cette zone correspondant au fonctionnement normal du moteur, on assimile la caractéristique
𝑇𝑢 (n) à une droite telle que : 𝑇𝑢 = 𝑎. 𝑛 + 𝑏
Les coefficients a et b se déterminent en utilisant deux points de la caractéristique.
• A vide : 𝑇𝑢 = 0 𝑛𝑣 = 𝑛𝑠  𝑏 = −𝑎. 𝑛𝑠

• Au point nominal : 𝑇𝑢 = 𝑇𝑛 𝑛 = 𝑛𝑛  𝑇𝑛 = 𝑎. 𝑛𝑛 + 𝑏 = 𝑎(𝑛𝑛 − 𝑛𝑠 )

Remarque : Au voisinage du point de fonctionnement nominal, le moment du couple utile est


proportionnel au glissement.

IV.3. Point de fonctionnement

• Le moteur à pour couple utile : 𝑇𝑢 = 𝑎. 𝑛 + 𝑏


• La charge à pour couple résistant : 𝑇𝑅 = 𝑘. 𝑛
Les coordonnées du point de fonctionnement sont déterminées : 𝑇𝑢 = 𝑇𝑅
Les caractéristiques de quelques charges :
- Machine à couple constant (levage, pompe) : 𝑇𝑅 = 𝑘
- Machine à couple proportionnel à la vitesse (pompe, mélangeur) : 𝑇𝑅 = 𝑘. 𝑛
- Machine à couple proportionnel au carrée de la vitesse (ventilateur) : 𝑇𝑅 = 𝑘. 𝑛2
𝑘
- Machine à puissance constante (enrouleuse, compresseur, essoreuse) : 𝑇𝑅 = 𝑛

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