Techniques de Commande de La
Machine Asynchrone
1. Principe de la variation de la vitesse d'une machine asynchrone
La vitesse de la machine asynchrone peut être exprimée par la relation suivante :
f
n = (1 − g) . Il résulte qu'on peut modifier la vitesse n en augmentant le glissement ou en
p
La figure(2.1) illustre ce procédé de réglage de la vitesse mené par action sur la tension
appliquée au stator.
Figure (2.1) Réglage de la vitesse par action sur la tension appliquée au stator
AS
3∼
La façon la plus classique d'augmenter le glissement en charge du moteur à rotor bobiné est
d'utiliser un rhéostat secondaire.
La figure (2.3) donne la courbe n = f(C) du moteur pour la résistance propre r 2 par phase
rotorique et celles obtenues pour diverses augmentations de cette résistance par l'addition du
rhéostat. On n'a tracé en traits pleins que les parties stables de ces caractéristiques.
Figure (2.3) Réglage de la vitesse par action sur la résistance du circuit rotor
- ce n'est pas un vrai réglage de vitesse, la vitesse à vide étant toujours voisine de la
vitesse de synchronise,
- il permet de faire varier la vitesse d'entraînement d'une charge quelconque car la partie
utilisée des caractéristiques C=f(n) est toujours stable,
- les pertes dues à l'augmentation du glissement sont dissipées dans le rhéostat et non
plus dans le moteur. Celui-ci peut développer son couple nominal à toutes les vitesses.
Souvent d'ailleurs le gradateur placé au secondaire n'est utilisé qu'aux basses vitesses pour la
commande des déplacements lents et des positionnements précis. La figure (2.4) montre, par
exemple, une résistance par phase divisée en trois parties. Aux basses vitesses, tous les
contacteurs ouverts, on joue sur les intervalles de conduction du gradateur. Quand celui-ci est
continuellement passant on le court-circuite par K 1 . Pour augmenter la vitesse, on ferme
successivement K 2 , K 3 et K 4 .
K4 K3 K2 K1
stator rotor
Moteur
Figure (2.4) Mise en œuvre du réglage de la vitesse par action sur la résistance rotorique
Dans cette structure, l'onduleur génère une onde de fréquence variable dont l'amplitude est
contrôlée par un hacheur. Cette structure permet un contrôle fin de la tension d'entrée de
l'onduleur et fournit moins de perturbations sur le réseau. Cependant, cette structure comporte
un filtre de taille non négligeable. Ce filtre augmente l'ordre du système, donc la complexité
de la commande et son action peut entraîner des risques d'instabilité, figure (2.5).
+ +
L
C AS
E
3∼
-
-
L'onduleur est alimenté par une tension constante et génère une onde découpée par une
technique de Modulation de Largeur d'Impulsion (MLI) qui produit un courant quasi-
sinusoïdal dans la machine, figure (2.6).
Onduleur
Vc AS
3∼
Vs
Modulation
Cette structure présente de bonnes performances à basses vitesses et une meilleure qualité
d'ondes côté machine.
- commande à 120°
- commande à 180°
K1 K2 K3
u12 u31 AS
E u23 3~
v1
N
K4 K5 K6
Pour assurer un fonctionnement à 120°, la succession des ouvertures et des fermetures des
commutateurs doit être conforme au tableau (2.1) :
K1 K2 K3 K1
K5 K6 K4 K5
Combinaison (1-6)
+
1 1 2 3 1
2
0 U12= + E/2 U23=+ E/2 U31= - E V= + E/2
3
2 3 1 0
-
Combinaison (2-6)
+
1 1 2 3 1
2
0 U12= -E/2 U23= +E U31= -E/2 V= 0
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (2-4)
1
1 2 3 1
2
0 U12= -E U23= +E/2 U31= +E/2 V= -E/2
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (3-4)
1 1 2 3 1
2
U12= -E/2 U23= -E/2 U31= +E V= -E/2
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (3-5)
1 1 2 3 1
2
0 U12= -E U23= +E/2 U31= +E/2 V= -E/2
3
- 2 3 1 0
+ Combinaison (1-5)
1 1 2 3 1
2
0 U12= +E U23= -E/2 U31= -E/2 V= +E/2
3
2 3 1 0
-
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
K1 K4
K5 K2 K5
K3 K6 K3
t
0 T T T 5T T
6 3 2 6
+ Combinaison (K1-K5-K3)
1 1 2 3 1
2
0 U12= +E U23 =-E U31 = 0 V =+E/3
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (K1-K5-K6)
1 1 2 3 1
2
0 U12=+E U23 =0 U31 =-E V =+2E/3
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (K1-K2-K6)
1 1 2 3 1
2
0 U12=0 U23 =+E U31 = -E V =+E/3
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (K4-K2-K6)
1 1 2 3 1
2 U23 =+E
0 U12 =-E U31 = 0 V =-E/3
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (K4-K2-K3)
1 1 2 3 1
2 U23 =0
0 U12 =-E U31 = +E V =-2E/3
3
2 3 1 0
-
+ Combinaison (K4-K5-K3)
1 1 2 3 1
2
0 U12 =0 U23 =-E U31 = +E V =-E/3
3
2 3 1 0
-
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
+E/2
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/2
-E
v
+E
+2E/3
+E/3
0 t
T/6 2T/6 3T/6 4T/6 5T/6 T
-E/3
-2E/3
-E
Dans le but de ne pas court-circuiter l’alimentation, les interrupteurs de chaque bras, ainsi que
les signaux de commande doivent être complémentaires. En tenant compte de cette précaution
importante, on peut se limiter à utiliser uniquement 3 variables booléennes (K 1 ,K 2 et K 3 ) pour
décrire les commandes. Les autres variables (K 4 , K 5 et K 6 ) s’expriment en fonction de (K 1 ,K 2
et K 3 ) comme suit :
K 4 =1-K 1 K 5 =1-K 2 K 6 =1-K 3
Désignons par v1, v2 et v3 les tensions simples délivrées par l’onduleur. Les tensions
composées s’expriment alors par u12, u23 et u31. En vue de présenter les expressions sous une
formulation claire et simple, nous considérons un point fictif O milieu de la source continue.
Dans ces conditions et à titre d’exemple, la tension simple v10 vaut lorsque K1=1 et
K4=0. Elle devient lorsque K1=0 et K4=1. Ce même raisonnement peut être aussi
appliqué aux tensions simples v20 et v30 en considérant respectivement les commandes K2 et
K5 d’une part et les commandes K3 et K6 d’autre part. Ce raisonnement permet d’obtenir :
V V
V10 (K1 K 4 ) dc (2K1 1) dc
2 2
Vdc Vdc
V20 (K 2 K 5 ) (2K 2 1)
2 2
V V
V30 (K 3 K 6 ) dc (2K 3 1) dc
2 2
Le système des tensions simples v1, v2 et v3 est équilibré, ce qui permet d’établir :
u u31 2u12 u31 u 2u31
v1 12 v2 v1 u12 v3 v1 u31 12
3 3 3
En faisant intervenir les relations (xxx) et (xxx), on déduit que :
V V V
v 1 (2K1 K 2 K 3 ) dc v 2 (2K2 K 1 K 3 ) dc v 3 (2K 3 K1 K 2 ) dc
3 3 3
Sous forme matricielle, ce système est équivalent à :
v1 K 1 2 1 1
v K 1 2 1 .Vdc
2 2
v 3
3 K 3 1 1 1
Ce montage est rarement utilisé avec des thyristors, mais davantage avec des transistors pour
des puissances de quelques kW ou dizaines de kW. Le montage de base est représenté sur la
figure (2.9).
Hacheur
Réseau
AS
3~
Is > 0
charge
E
0 Is< 0 Is 0
H1 H2
Ainsi, la tension de sortie est formée par une succession de créneaux d'amplitude égale à
Cours de commande de machines BEN SALAH Boujemâa Page MAS-14
Chapitre II : Techniques de commande de la machine Asynchrone
us
is
Les lois de modulation sont nombreuses, les plus répandues comparent, en général, des
tensions de référence, qui imagent la tension de sortie recherchée, à un signal triangulaire
symétrique dont la fréquence est multiple de celle de l'onde fondamentale. Ce signal
triangulaire est appelé "porteuse".
up
Hacheur 1
u0
Hacheur 2
Figure (2.12) Schéma synoptique d'une modulation triangulo-sinusoïdale
up u0
E t
0 = R r Ir + jgωsφr
ONDULEUR AS
ω
Vs ωs
ωs ωr
ωs
F (ωs)
La loi V/f ne permet pas d'obtenir le couple nominal à très basse vitesse, du fait qu'à très
basse vitesse donc à très basse fréquence, le modèle de la machine est de moins en moins
précis. Les chutes des tensions sont difficilement modélisables.
Pour pallier cet inconvénient on prévoit un seuil de tension supérieure à celle donnée par
la loi V/f , figure (2.15):
R
Vs = φ s ωs 1 + ( s ) 2 + kω r
L s ωs
Redresseur Onduleur de AS
+ tension 3~
filtre
Vs ωs Ω
P
ω
ωs ωs ωr ε ωc
F(ωs, ωr) PID
ωr
Figure (2.15) Structure améliorée de l’autopilotage
Comme pour la machine à courant continu, il est possible de définir deux zones de
fonctionnement :
- la première, quand la vitesse varie de 0 à la vitesse nominale, où le fonctionnement se
fait à flux constant,
- la deuxième, quand la vitesse est supérieure à la vitesse nominale, où l’amplitude de la
tension est limitée à sa valeur maximale et flux décroît à mesure que ωs augmente.
Cette deuxième zone de fonctionnement est appelée domaine de survitesse.