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CHAPITRE II :
MACHINES SYNCHRONES
II.1.1. Généralités
Présentation :
Figure II.1a : Symbole d'un Figure II.1b : Symbole d'un moteur Figure II.1c : Symbole
d'un alternateur triphasé. synchrone triphasé. alternateur monophasé.
Constitution :
Comme toute machine tournante, une machine synchrone comporte deux parties essentielles,
le stator et le rotor. Le rotor sera en général un électro-aimant alimenté en continu (appelé
"circuit d'excitation" ou encore "circuit de champ"). C'est l'inducteur de la machine. Les
bobinages polyphasés du stator (en général triphasé) forment l'induit de la machine. Le stator
d'une machine synchrone est identique dans sa conception à celui d'une machine asynchrone.
Les enroulements du stator sont appelés "phases". Lorsque la machine fonctionne en moteur,
ces enroulements reçoivent du courant alternatif du réseau, et lorsque la machine fonctionne
en alternateur, ils en fournissent au réseau. On parle de machines "monophasées"
(1 seul enroulement au stator), "biphasées" (2 enroulements au stator), "triphasées (3
enroulements au stator). Le rotor, muni d'un enroulement monophasé excité par un courant
continu, se présente sous deux formes distinctes définissant deux familles de machines
synchrones, à savoir:
a) Machines à rotor cylindrique (ou à pôles lisses): Le rotor a sa périphérie lisse à l'exception
des encoches. La réluctance du circuit magnétique, entre rotor et stator est pratiquement
1
Chapitre II : Machines synchrones
2
Chapitre II : Machines synchrones
Figure II.2 : Champ tournant inducteur d’un système de tensions triphasé direct.
dΦ
VA = − N dt = NωΦ r sin(ωt ) = Vm sin(ωt )
2π
VB = Vm sin(ωt − ) (II.1)
3
2π
VC = Vm sin(ωt + 3 )
- Création d’un champ tournant à partir d’un système triphasé, principe du moteur
synchrone :
Le fait qu’un champ tournant induise des tensions et des courants triphasés dans les bobinages
en regard est un phénomène tout à fait réversible. On peut formuler cette réversibilité en
disant qu’un système de courants triphasés circulant dans trois bobinages déphasés
angulairement de 120° produisent au sein de ces bobinages un champ tournant d’amplitude
constante et de vitesse angulaire ω (rad/s). Cette formulation correspond au théorème de
Ferraris, théorème qui est valable de façon générale pour tout système polyphasé (par
forcément triphasé donc). Il est important de noter la configuration conventionnelle
correspondant au schéma de la figure II.2, celle-ci fige les conventions d’écriture des tensions
en système triphasé direct ainsi que le sens de rotation du champ antihoraire. Il suffit ainsi
d’inverser deux phases pour inverser le sens de rotation du champ.
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Chapitre II : Machines synchrones
4
Chapitre II : Machines synchrones
Une machine synchrone est une machine dont la vitesse de rotation N est liée à la fréquence
du réseau par la relation suivante:
N = 60f / p=Ns (II.2)
Où :
Ns représente la vitesse de synchronisme (tr/s).
f est la fréquence du réseau (Hz).
p est le nombre de paires de pôles.
ωs = ωm (II.3)
Dans la machine synchrone triphasée, le stator comporte 3 phases identiques décalées entre
elles dans l'espace d'un angle électrique égal à 2π/3. Le rotor cylindrique comporte un
enroulement d'excitation excité par un courant continu. La figure II-2 précise la localisation
des différents enroulements.
Pour le système de référentiel de la transformation de Park, on adopte des axes correspondant
à l'axe du système inducteur (axe d), respectivement à l'axe interpolaire (axe q).
L'enroulement rotorique n'aura pas à être transformé en enroulements équivalents puisque
l'enroulement réel est par construction déjà localisé selon les axes du référentiel de Park.
sb
vb
d
ib
ra : axe rotorique
if ia sa : axe statorique
vf va
ic
vc
sc
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Chapitre II : Machines synchrones
[R ] = R ; [V ] = v
r f r f
; [I r ] = i f ; [Ψf ] = ψ f
La M ab M ac M af
[Ls ] = M ba Lb
M bc ; [Lr ] = L f ; [M sr ] = M bf ; [M rs ] = M af [ M bf M cf ]
M ca M cb Lc M cf
Avec :
La, Lb, Lc : Les inductances propres des trois phases statoriques a, b, c;
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Chapitre II : Machines synchrones
M af (θ ) = M fa (θ ) = M fs cos θ
2π
M bf (θ ) = M fb (θ ) = M fs cos(θ − ) (II.5)
3
2π
M cf (θ ) = M fc (θ ) = M fs cos(θ + 3 )
M ab = M ba = M ac = M ca = M bc = M cb = M so (II.7)
Le système ainsi obtenu est non linéaire car les inductances sont en fonction de la position du
rotor, sa résolution est assez lourde. Le problème est simplifié en adoptant la transformation
de Park.
Cem = = sr s
[L ] [I ]
(II.8)
∂θ 2 [I r ] ∂θ [M rs ] r r
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Chapitre II : Machines synchrones
q d
vb ra
isq isd
vq
rb θ vd
sa θ
vf if
va
vf
sa
vc
sc
rc
Cette transformation est définie par sa matrice de passage [P(θ)] tel que :
2π 2π
cosθ cos(θ − ) cos(θ + )
3 3
2 2π 2π
[P(θ )] = − sinθ − sin(θ − ) − sin(θ + ) (II.9)
3 3 3
1 1 1
2 2 2
La matrice de passage [P(θ)] écrite sous cette forme est orthogonale, ce qui conduit à la
conservation de la puissance instantanée. L’orthogonalité nous permet d’écrire:
1
cos θ − sin θ
2
2π 2π
[P (θ ) ] −1
= [P (θ ) ] =
T 2
cos( θ − ) − sin( θ − )
1
(II.10)
3 3 3 2
2π 2π 1
cos( θ + ) − sin( θ + )
3 3 2
On a ainsi :
[X ] = [P (θ ) ][X ]
dqo a abc
(II.11)
Lorsque les sommes des composantes réelles (abc) sont nulles, l’équation traduisant la
composante homopolaire devient inutile.
La transformation inverse s’écrit :
[X ] = [P (θ ) ] [X ]
abc a
−1
dqo
(II.12)
Les équations des tensions pour un référentiel d,q lié au rotor sont obtenues en appliquant la
transformation de Park à l’équation donnée par (II.3), on aura:
dψ d
vd = Rs id + dt − ω mψ q
dψ q
vq = Rs iq + + ω mψ d (II.13)
dt
dψ f
v f = R f i f +
dt
Ces tensions statoriques, sous forme matricielle, exprimées dans le référentiel (d, q) :
v d R s 0 0 id ψ d 0 − 1
d ψ d
v q = 0 Rs 0 iq + ψ q + ω m 1 0 (II.14)
v 0 R f i f
dt
ψ q
f 0 ψ
f 0 0
Equations des flux
En introduisant la matrice de Park et les expressions des différentes inductances données par
les relations II.6 et II.7, on obtient:
ψ d = Ls id + M f i f
ψ q = Ls iq (II.16)
ψ = L i + M i
f f f f d
Avec :
Ls = Lso − M s 0 : L'inductance synchrone ;
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Chapitre II : Machines synchrones
3
Mf = M fs : L'inductance mutuelle cyclique stator-rotor.
2
ψ sd Ls 0 M f ψ sd
ψ sq = 0 Ls 0 ψ sq (II.17)
ψ M 0 L f ψ f
f f
Le passage des grandeurs d, q aux grandeurs de phase statoriques est donné par la
transformation inverse.
II.2. Étude du fonctionnement de la machine synchrone
équilibrée, I 1 + I 2 + I 3 = 0
E 2 = [ Rs + jLsω ]I 1 + V1
E 2 = [ Rs + jLsω ]I 2 + V2 (II.21)
E3 = [ Rs + jLsω ]I 2 + V3
L’écriture des équations de maille de chaque phase (Equation (II.21)) met en évidence un
schéma monophasé équivalent simple basé sur une inductance équivalente dite inductance
synchrone. Ce modèle s’appelle le modèle linéaire équivalent monophasé (Figure II.6). Ce
modèle est basé sur la linéarité du circuit magnétique qui constitue la machine, linéarité qui se
traduit par la légitimité d’utilisation des inductances (propre et mutuelle).
L’équation de la maille du schéma monophasé équivalent s’écrit donc :
10
Chapitre II : Machines synchrones
E = [ Rs + jLsω ]I + V (II.22)
Rs Xs
E = [ Rs + jX s ]I + V (II.24)
δ jX s I
φ V Rs I
I
Remarquons que dans le tracé du diagramme, nous avons exagéré l’importance de la chute de
tension dans la résistance Rs pour permettre une bonne lisibilité. En respectant les échelles
avec les ordres de grandeurs habituels, le vecteur correspondant à la chute de tension résistive
est peu visible. Cela justifie la simplification souvent opérée qui consiste à négliger
l’influence de la chute de tension dans la résistance Rs. Le schéma monophasé équivalent est
alors allégé en conséquence pour l’alternateur (Figure II.8).
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Chapitre II : Machines synchrones
E
jX s I
δ
φ V
I
E E E
δ jX s I jX s I
δ I δ φ jX s I
φ V I V V
Déphasage arrière, φ >0, Q>0 En phasage, φ =0, Q=0 Déphasage avant, φ <0, Q<0
Figure II.9 Maîtrise du déphasage du courant de l’alternateur à puissance constante.
La figure II.9 représente le circuit équivalent par phase d'un moteur synchrone à pôles lisses.
V = [ Rs + jX s ]I + E (II.24)
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Chapitre II : Machines synchrones
δ jX s I
φ E Rs I
I
Remarquons que dans le tracé du diagramme, nous avons exagéré l’importance de la chute de
tension dans la résistance Rs pour permettre une bonne lisibilité. En respectant les échelles
avec les ordres de grandeurs habituels, le vecteur correspondant à la chute de tension résistive
est peu visible. Cela justifie la simplification souvent opérée qui consiste à négliger
l’influence de la chute de tension dans la résistance Rs. Le schéma monophasé équivalent est
alors allégé en conséquence pour moteur (Figure II.8).
V
jX s I
δ
φ E
I
V V V
δ jX s I jX s I
δ I δ φ jX s I
φ E I E E
Déphasage arrière, φ >0, Q>0 En phasage, φ =0, Q=0 Déphasage avant, φ <0, Q<0
Figure II.9 Maîtrise du déphasage du courant du moteur à puissance constante.
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Chapitre II : Machines synchrones
Pertes magnétiques (ou pertes fer) Pfe dans les tôles du stator. Ces pertes ne
dépendent que de la valeur maximale de l'induction le long de l'entrefer, donc ne
dépendent que de la f.e.m. induite synchrone Eo (c'est à dire pratiquement que de la
tension V). Par suite, si la tension est maintenue constante, ces pertes restent
constantes.
Pertes mécaniques Pm :
Elles sont dues
- aux divers frottements mécaniques,
- au déplacement du fluide entourant le rotor (air ou hydrogène)
Ces pertes ne dépendent que de la vitesse.
Pjs = 3 Rs I2 (II.20)
Dans l'inducteur, ces pertes sont constituées par la puissance dépensée dans le système pour
faire circuler le courant Ir.
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Chapitre II : M
Machines synchrones
Le courant d'excitation peut être fourni par une génératrice à courant continu dite l'excitatrice,
l'
d'ordinaire accouplée, directement ou par l'intermédiaire d'un réducteur ou multiplicateur de
vitesse, à l'alternateur. L'excitatrice peut être auto-excitée
auto excitée ou excitée par une excitation
auxiliaire (Figure II.11 et II.122).
Fig. II.11 : Excitation d'une machine synchrone Fig. II.12 : Excitation d'une machine
au moyen d'une excitatrice auto-excitée
auto (E). Synchrone au moyen d'excitatrices
principale (E) et auxiliaire EA).
II.3.2. Excitation par redresseurs statiques
Le coût et l'entretien des machines à courant continu ont amené les constructeurs et
utilisateurs de groupes synchrones à les remplacer par des redresseurs statiques, par ailleurs,
15
Chapitre II : M
Machines synchrones
Fig. II.13 : Excitation statique et réglage à thyristors à partir d'un alternateur auxiliaire.
Pour éviter des contacts glissants, on préfère accoupler à l'alternateur l'induit d'alternateur
d'excitation qui débite dans l'inducteur par l'intermédiaire d'un redresseur à diode tournant lui
aussi. On règle le courant d'excitation par l'inducteur fixe de l'alternateur auxiliaire (Fig.
(
II.14).
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Chapitre II : Machines synchrones
Lorsque la machine synchrone est en charge, les enroulements de l’induit sont traversés par
des courants triphasés et créent un champ magnétique tournant à la fréquence de
synchronisme. Ce champ s’ajoute vectoriellement à chaque instant à celui de l’inducteur, qui
tourne à la même vitesse. Le champ résultant, et le flux résultant sont modifiés, ce qui
entraîne une modification de la f.é.m. induite. Similairement à la machine à courant continu,
ce phénomène est dit la réaction magnétique d’induit. Mais dans ce cas, elle est difficile à
étudier car la position de l’axe du flux de réaction magnétique par rapport à celui du flux
inducteur est variable selon la charge ce qui rend la compensation n’est pas réalisable.
NB : Dans ce qui suit et pour raison de simplification, nous supposerons que la machine
synchrone est bipolaire pour pouvoir confondre l’angle électrique et angle mécanique. Pour
analyser correctement les conséquences réelles de la réaction d’induit, nous devons tenir
compte de la charge surtout dans le cas de l’alternateur. Nous analyserons respectivement le
phénomène sur charge résistive, sur charge inductive et sur charge capacitive.
Prenons comme hypothèse que la charge est du type résistive. Ce type de charge nous dit que
le courant est donc en phase avec la tension d’induit. Si la tension est maximum, le courant est
donc maximum. Hors la tension sera maximum lorsque le pôle nord est en face au second coté
de la bobine. D’autre coté, le sens du flux d’induit est perpendiculaire à l’axe de la section 1-
1’. Nous pouvons donc résumer cette position sur la figure II.15. Les axes des deux f.m.m
sont donc décalés d’un angle de π/2. La réaction d’induit est dite transversale.
Figure II.15. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une
charge résistive
17
Chapitre II : Machines synchrones
Prenons comme hypothèse que la charge est purement inductive. Ce type de charge nous dit
que le courant est donc en quadrature arrière par rapport à la tension d’induit. Pour avoir un
courant maximum, la tension doit être minimum (le courant est en quadrature arrière par
rapport à la tension). Ainsi, le pôle nord est perpendiculaire à l’axe de la section 1-1’ de sorte
que le flux inducteur sera maximum (figure II.16). Les axes des deux flux sont décalés d’un
angle égal à π. La f.m.m de la réaction d’induit est dite longitudinale donc de même axe que la
f.m.m inductrice mais de sens inverse. La réaction est dite démagnétisante.
Figure II.16. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une
charge capacitive
Prenons maintenant comme hypothèse que la charge est purement capacitive. Ce type de
charge nous dit que le courant est donc en quadrature avance par rapport à la tension d’induit.
Pour avoir un courant maximum, la tension doit être minimum (le courant est en quadrature
avance par rapport à la tension). Ainsi, le pôle nord est perpendiculaire à l’axe de la section 1-
1’ de sorte que le flux inducteur sera minimum (figure II.17). Les axes des deux flux sont
confondus. La f.m.m de réaction d’induit est dite longitudinale donc de même axe que la
f.m.m des pôles inducteurs et de même sens. La réaction est dite magnétisante.
18
Chapitre II : Machines synchrones
Figure II.17. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une charge
capacitive
II.4.4. Réaction magnétique d’induit pour une charge quelconque
En pratique, la charge ne peut être inductive ou capacitive pure et le déphasage du courant sur
la f.é.m. sera donc compris entre -90 et 90°. L’angle entre la f.m.m des pôles inducteurs et la
f.m.m de l’induit sera compris entre 0 et 180°. Nous procédons dans ce cas à la décomposition
du vecteur de la f.m.m de l’induit en deux composantes. La première sera alignée selon l’axe
transversal et la deuxième sera alignée selon l’axe longitudinal.
Figure II.18. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une
charge quelconque
19
Chapitre II : Machines synchrones
sb
d
axe rotorique
vb ib
θ
if
if ia sa : axe statorique
vf va
ic
vc
q
sc
Dans une machine à pôles saillants, les inductances propres statoriques sont données comme
suit:
La = Lb = Lc = Lm + Lσs (II.22)
Ainsi la perméance du circuit magnétique est maximale selon l'axe d et minimale selon l'axe q
(Fig. II.20 et II.21).
20
Chapitre II : M
Machines synchrones
Fig. II.20 : Circulation du champ statorique Fig. II.21 : Circulation du champ statorique
Longitudinal (réluctance Rd) transversal (réluctance Rq)
La (θ ) == Ls 0 + Lsv cos 2θ
2π
Lb (θ ) = Ls 0 + Lsv cos 2(θ − ) (II.25)
3
2π
Lc (θ ) = Ls 0 + Lsv cos 2(θ + )
3
Où : Ls 0 = Lσs + Lm 0
21
Chapitre II : Machines synchrones
2π
M ab (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ − )
3
M bc (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2θ (II.26)
2π
M ca (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ + )
3
1
Où: M s 0 = − Lm 0
2
Selon les équations I.91 à I.93 (Chapitre I : § I.3). Les inductances propres statoriques
sont données comme suit:
La (θ ) = Lso + Lsv cos 2θ
2π
Lb (θ ) = Lso + Lsv cos 2(θ − ) (II.27)
3
2π
Lc (θ ) = Lso + Lsv cos 2(θ + 3 )
Avec :
Lsd + Lsq L sd − L sq
Lso = Lsσ + , L sv =
2 2
Où :
Lsσ : L'inductance de fuite au stator ;
Lsd : L’inductance longitudinale au stator (L’inductance sur l’axe d ou directe) ;
Lsq : L’inductance transversale au stator (L’inductance sur l’axe q ou en quadrature).
2π
M ab (θ ) = M ba (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ − 3 )
M bc (θ ) = M cb (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2θ (II.28)
2π
M ca (θ ) = M ac (θ ) = M s 0 + Lsv cos 2(θ + )
3
Lsd + Lsq
Avec : M s 0 = −
4
Le système ainsi obtenu est non linéaire car les inductances sont en fonction de la position du
rotor, sa résolution est assez lourde. Le problème est simplifié en adoptant la transformation
de Park.
En introduisant la matrice de Park et les expressions des différentes inductances développées
au § II.1.1, on obtient:
22
Chapitre II : Machines synchrones
ψ d = Ld id + M f i f
ψ q = Lq iq (II.29)
ψ = L i + M i
f f f f d
Avec :
3
Ld = Lso − M s 0 + Lsv : L'inductance synchrone longitudinale ;
2
3
Lq = Lso − M s 0 − Lsv : L'inductance synchrone transversale ;
2
3
Mf = M fs : L'inductance mutuelle cyclique stator-rotor.
2
Le passage des grandeurs d, q aux grandeurs de phase statoriques est donné par la
transformation inverse.
Les machines à pôles saillants ont leur rotor muni d’amortisseurs constitués de barres de
cuivre logées dans des encoches pratiquées dans les pièces polaires. Ces barres sont reliées
entre elles à leurs extrémités par deux anneaux ou des arceaux conducteurs suivant le nombre
de pôles. Les amortisseurs s’opposent à toute variation rapide du flux à travers le rotor. Ils ont
un rôle primordial dans la stabilisation de la vitesse de la machine suite à des variations de
charges.
La figure (II.22) rappelle la position des axes des phases statoriques et rotoriques dans
l’espacé électrique abc. L'enroulement statorique comporte 3 phases identiques décalées entre
elles dans l'espace d'un angle électrique de 120°. En plus de l’enroulement d’excitation, le
rotor est équipé au voisinage de l'entrefer de deux enroulements amortisseurs en quadratures
et court-circuités.
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Chapitre II : Machines synchrones
sb
d
axe rotorique
vb ib
ikd θ
if
if ia sa : axe statorique
vf va
ikq
ic
vc
q
sc
Fig. II.22 : Représentation schématique d’un moteur synchrone triphasé avec amortisseurs.
d [Ψs ]
[Vs ] = [Rs ][I s ] + dt
(II.31)
[V ] = [R ][I ] + d [Ψr ]
r r r
dt
Où :
ψ a ψ f
; [Ψs ] = ψ b ; [Ψr ] = ψ kd .
ψ c ψ kq
24
Chapitre II : Machines synchrones
2π 2π
Ls 0 + Lsv cos 2θ M s 0 + Lsv cos 2(θ + ) M s 0 + Lsv cos 2(θ − )
3 3
2π 2π
[Ls ] = M s 0 + Lsv cos 2(θ + ) Ls0 + Lsv cos 2(θ − ) M s 0 + Lsv cos 2θ ;
3 3
2π 2π
M s 0 + Lsv cos 2(θ − 3 ) M s 0 + Lsv cos 2θ Ls 0 + Lsv cos 2(θ + )
3
Lf M f ,kd 0 M fs cosθ M kd ,s cosθ − M kq,s sinθ
2π 2π 2π
[Lr ] = M kd , f Lkd
0 ; [M sr ] = [M rs ]
T
= M fs cos(θ − ) M kd ,s cos(θ − ) − M kq,s sin(θ − ) .
0 Lkq 3 3 3
M cos(θ + 2π ) M cos(θ + 2π ) − M sin(θ + 2π )
0
3
fs kd ,s kq,s
3 3
Avec :
Ls0, Lsv , Ms0 et Mfs sont définis au paragraphe (§II.1.1);
Mkd,s : L'inductance mutuelle maximale entre l’enroulement kd du rotor et le stator;
Mkq,s : L'inductance mutuelle maximale entre l’enroulement kq du rotor et le stator;
Le système ainsi obtenu est non linéaire car les inductances sont en fonction de la position du
rotor, sa résolution est assez lourde. Le problème est simplifié en adoptant la transformation
de Park. En introduisant la matrice de Park et les expressions des différentes inductances
développées au § II.1.1, on le modèle de Park d’un moteur synchrone triphasé à pole saillants
avec amortisseurs (figure II.23).
ωm
sr
q d
isq id
vq
vd
ikd
ikq θ
if
vf
sa
25
Chapitre II : Machines synchrones
dψ d
v
d = R .
s d
i + − ωmψ q
dt
v = R .i + dψ q + ω ψ
sq s q
dt
m d
dψ f
v f = R f .i f +
dt (II.33)
dψ kd
0 = Rkd
.i kd
+
dt
0 = R .i + dψ kq
kq kq
dt
Où :
ψ d = Ld .id + M f .i f + M kd .ikd
ψ q = Lq .iq + M kq .ikq
ψ f = L f i f + M f id + M fd ikd (II.34)
ψ = L i + M i + M i
kd kd kd kd sd fd f
Avec :
Ld, Lq et Mf sont définis au paragraphe §II.1.2 ;
3
M kd = M kd ,s : L'inductance mutuelle cyclique entre l’enroulement amortisseur kd et le
2
stator;
3
M kq = M kq ,s : L'inductance mutuelle cyclique entre l’enroulement amortisseur kq et le stator.
2
Pour l'étude des régimes permanents, on exprime les relations de base en valeurs de phase
efficaces. En supposant qu'à l'instant t = 0 l'axe d coïncide avec l'axe de la phase a, la
transformation inverse donne pour le courant dans la phase a la valeur:
π
ia = is = id cos ωt − iq sin ωt = id cos ωt + iq cos(ωt + ) (II.35)
2
26
Chapitre II : Machines synchrones
I = I d + jI q (II.36)
Avec :
id
I d = 2
(II.37)
I = iq
q 2
De même :
V = Vd + jVq (II.38)
Avec :
ud
Vd = 2
(II.39)
V = u q
q
2
Soit :
ωM I
E0 = f f
(II.40)
2
La tension Eo représente la f.é.m. induite dans les phases statoriques à circuit ouvert
(id = iq = 0) par le flux correspondant au courant d'excitation au régime permanent. Elle est
appelée "f.é.m. induite synchrone". On obtient alors:
Vd = Rs I d − X q I q
(II.41)
Vq = E0 + Rs I q + X d I d
V = E0 + Rs I + jX d I d + jX q I q (II.42)
Cette relation très importante définit l'équation de tension de la machine synchrone en régime
permanent.
La convention pour que le sens du courant, soit positif rentrant dans la machine correspond à
l'utilisation de la machine en moteur. Les équations (II.41) et (II.42) sont donc les équations
27
Chapitre II : M
Machines synchrones
Vd = − Rs I d + X q I q
(II.43)
Vq = E0 − Rs I q − X d I d
V = E0 − Rs I − jX d I d − jX q I q (II.45)
28
Chapitre II : Machines synchrones
d'une telle puissance rendrait difficile non seulement son exploitation mais aussi sa
fabrication.
En générale, tous les alternateurs d'un même pays (ou de plusieurs pays voisins) fonctionnent
en parallèle et débitent, par l'intermédiaire de transformateurs élévateurs, dans le réseau
THT. De même tous les centres de consommation d'énergie sont branchés en parallèle sur le
réseau THT par l'intermédiaire de répartition. C'est ce que l'on appelle l'interconnexion.
Cela présente plusieurs avantages :
1) la puissance du groupe de réserve installés dans les centrales pour les cas de panne ou de
réparation diminue;
2) il de vient possible de répartir la charge entre les centrales de façon plus rationnelle afin
d'améliorer les indices économiques de tout le réseau d'interconnexion;
3) pour accroître la sécurité d'alimentation des grandes centres industriels en énergie
électrique;
4) Installer rationnellement les centres de production sur le territoire même si les
emplacements et les puissances adoptées ne correspondent pas aux besoins locaux, pour
exploiter au mieux toutes les ressources naturelles et adopter un emplacement optimal pour
les centrales thermiques (proximité d'une mine, d'un port pour l'approvisionnement, d'un
fleuve ou de la mer pour le refroidissent du condensateur...).
L'interconnexion entraîne certaines contraintes. Toute perturbation locale peut avoir une
influence considérable sur l'ensemble de réseau si bien que l'interconnexion exige des
dispositifs de protection particulièrement efficaces.
Pour pouvoir coupler en parallèle (ou synchroniser) un alternateur avec un autre alternateur ou
avec le réseau, il faut qu'à l'instant de connexion :
1- la f.é.m. de l'alternateur à connecter soit égale à la tension du réseau,
2- la fréquence de l'alternateur doit être la même que celle du réseau,
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Chapitre II : Machines synchrones
3- la f.é.m. de l'alternateur doit être en phase et, pour les machines triphasées, de même
séquence de phase que la tension du réseau.
La dernière condition vérifiée lors de la mise en service de l'alternateur. Si par suite d'erreur
dans le schéma d'enroulement les séquences de phases sont inversées, il suffit de permuter
deux phases pour satisfaire la condition.
On agit sur le régulateur de vitesse de la turbine qui entraîne l'alternateur pour amener
l'alternateur à une vitesse voisine de synchronisme. On agit sur le courant d'excitation If de
façon à ce que la f.é.m. induite Eo à vide soit égale à celle du réseau V.
Pour remplir les conditions indiquées il faut employer des dispositifs de synchronisation
spéciaux dont les plus simples sont les lampes de phase.
Pour repérer l'instant où l'interrupteur doit être fermé on peut connecter à ses bornes, comme
l'indique la figure II.29, trois lampes. L'instant qui convient pour la connexion en parallèle,
représenté sur la figure II.29 sera choisi de la façon suivante. On obtient dans l'alternateur à
connecter une fréquence f2 = f1 +∆f1. Dans ce cas la tension du réseau sera représentée par
une courbe sinusoïdale u de fréquence f1, la f.é.m. à vide de l'alternateur à connecter sera
représentée par une courbe sinusoïdale de fréquence f2 (figure II.29a) et la tension aux bornes
des lampes da phase de l'alternateur sera représentée par la courbe u - e dont la nature est celle
d'une courbe de battement (figure II.29b). A l'instant où l'éclat des lampes de l'alternateur II
est maximal on aura le déphasage maximal des tensions u et e et à l'instant de l'extinction des
lampes on aura la concordance des phases de ces tensions.
e u (a)
t
u − e (b)
t
Sur la fig. 4-35 sont représentés le diagramme de tension du réseau et de l'alternateur II par
rapport au circuit comprenant les trois f.e.m. les trois tensions du réseau et les tensions aux
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Chapitre II : M
Machines synchrones
bornes des trois lampes de phase. On voit que sur la figure II.30a que les lampes seront
éteintes lorsque la tension aux bornes de chaque lampe sera nulle c'est à dire :
→ → → → → →
u1 = e1 u2 = e2 u3 = e3
Ce qui donne l'instant favorable pour la connexion de l'alternateur II aux barres du réseau.
Un moteur synchrone ne possède pas de couple au démarrage. Il ne peut être relié au réseau
que si la vitesse est voisine du synchronisme. Quelques procédés possibles de démarrage :
– On entraîne la machine avec un moteur auxiliaire, puis on couple sur le réseau.
– On alimente le moteur à fréquence variable avec un variateur électronique en maintenant le
rapport V/f constant.
– Le moteur génère sa propre fréquence à partir d’informations sur la position du rotor, il est
autopiloté.
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