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CHAPITRE II SOURCES D’ALIMENTATIONS ELECTRICITE INDUSTRIELLE

Chapitre II
Sources d'alimentation

II- Introduction
Les machines électriques à courant alternatif (alternateurs, moteurs synchrones et asynchrones, etc.)
reposent en grande majorité sur le principe du champ tournant, il est donc impératif de bien
comprendre cette notion et ses caractéristiques avant d’aborder les différents modèles.

II-1 Champ tournant de l’alternateur :


Soit un matériau aimanté présentant deux pôles (un Nord, un Sud) tournant à vitesse angulaire
constante 𝑤 triphasé disposés sur une partie fixe, le stator. Comme présenté sur
la figure II.1.

fig II.1 Champ tournant inducteur d’un système de tensions triphasé direct.

En appliquant la loi de Lenz, on obtient :

Le principe de l’alternateur triphasé est en fournissant de la puissance mécanique au rotor, on induit


des tensions aux bobinages statoriques qui peuvent alimenter des charges, c’est-à-dire fournir de la
puissance électrique sous la forme de courants triphasés.

Le fait qu’un champ tournant induise des tensions et des courants triphasés dans les bobinages en
regard est un phénomène tout a fait réversible. On peut formuler cette réversibilité en disant qu’un
système de courants triphasés circulant dans trois bobinages déphasés angulairement de 120°
produisent au sein de ces bobinages un champ tournant d’amplitude constante et de vitesse angulaire
(rad/s). Il est important de noter la configuration conventionnelle correspondant au schéma de la
figure II.1, celle-ci porte les conventions d’écriture des tension en système triphasé direct ainsi que le
sens de rotation du champ anti-horaire. Il suffit ainsi d’inverser deux phases pour inverser le sens de
rotation du champ.

II-2 Modification des nombres de pôles statoriques et rotoriques

a- Nombre de pôles rotoriques


Dans la figure II.1, le rotor comportait une paire de pôles (un Nord, un Sud). Il est possible
d’augmenter ce nombre comme représenté sur la figure II.2 sur l’exemple d’un rotor bipolaire. Il est à
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noter qu’en faisant un tour, ce rotor va ainsi induire deux périodes de tensions sinusoïdales aux bornes
des bobinages. L’alternateur équivalent, en tournant à la vitesse angulaire va donc créer des tensions
𝜔 𝑁
à la fréquence 𝑓 = 2 ∗ 2𝜋 = 2 ∗ 60 avec N la vitesse de rotation en tr/min. en généralisant ces
constatations à nombre 𝑝 de paire de pôles, on comprend que la fréquence des tensions créées à 𝑓 =
𝜔 𝑁
𝑝 2𝜋 = 𝑝 60
La relation entre la vitesse et la fréquence
2𝜋𝑓 60. 𝑓
𝜔= 𝑜𝑢 𝑁 = 𝑡𝑟/𝑚𝑖𝑛
𝑝 𝑝

Fig II.2 Modifications du nombre de pôles rotoriques

b- Nombre de pôles statoriques

Il est possible d’obtenir exactement le même résultat en symétrisant les bobinages statoriques. On
représente le cas d’un bobinage présentant quatre pôles (2 paires de pôles) sur la figure II.3. Un tel
bobinage, embrassé par un champ tournant, ou parcouru par un courant inducteur, présentera ainsi la
même relation entre la vitesse du champ (inducteur ou induit) et la fréquence des courants (inducteurs
ou induits).
On retiendra donc cette relation dans le cas général d’un système multipolaire possédant p paires de
pôles.

Fig II.3 modification du nombre de pôles statoriques

II.3 Machines synchrones (Alternateur)


Le schéma de principe présenté sur la figure II.1 correspond à celui d’un alternateur, machine utilisée
de façon généralisée pour la création d’énergie électrique sous la forme de systèmes triphasés. Cette
même machine peut pourtant être également utilisée en moteur, il suffit pour cela de créer le champ
tournant en alimentant les bobinages par un système de tensions triphasé, ce champ entraînant le rotor
par attraction des champs rotoriques et statoriques. Pourtant, le « moteur synchrone » ainsi formé reste
un moteur difficile à piloter étant donné qu’il est tributaire d’un phénomène de « décrochage » lorsque
les champs statoriques et rotoriques sont déphasés de plus de 90°. C’est cet inconvénient qui justifie
globalement que la structure de la machine synchrone soit principalement utilisée en alternateur.

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a- Caractéristiques pratiques
- Stator. Il est constitué de trois bobinages disposés à 120° les uns des autres. La vitesse du champ
tournant et du rotor sont identiques, on note la relation entre cette vitesse et la fréquence électrique :
𝑡𝑟
𝑁( ) = 60. 𝑓/𝑝
𝑚𝑖𝑛
-Rotor. Il peut être constitué d’aimants permanents, mais dans le domaine des moyennes et fortes
puissances il est plus souvent pourvu d’un bobinage inducteur parcouru par un courant continu : 𝐼𝑒.

b- Modèle de Behn-Eschenburg de l’alternateur


On représente le circuit triphasé correspondant aux caractéristiques de la machine sur la figure II.4.
L’écriture des équations de maille de chaque phase met en évidence un schéma monophasé équivalent
simple basé sur une inductance équivalente dite

Fig II.4. Schéma électrique et schéma monophasé équivalent de Behn-Eschenburg.

- inductance synchrone.
Ce modèle est basé sur la linéarité du circuit magnétique qui constitue la machine, linéarité qui se
traduit par la légitimité d’utilisation des inductances (propre et mutuelle). Pourtant, quand on relève la
valeur efficace de la force électromotrice E en fonction du courant d’excitation 𝐼𝑒 , on constate que
celle-ci présente une saturation. On représente sur la figure II.5 l’aspect typique de la tension 𝐸(𝐼𝑒 )
ainsi que le schéma équivalent résiduel en mode saturé. En effet, si le fonctionnement de la machine
fait intervenir une saturation magnétique, l’inductance synchrone n’est plus valable et le modèle
devient faux. On fait alors intervenir uniquement dans le modèle l’inductance de fuites de la machine
(qui n’est pas saturable) et la tension à vide réelle (mesurée au préalable).

Fig II.5 Zone linéaire et zone de saturation de la machine.

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II.4 Ecoulement de puissance et rendement de l’alternateur


On représente sur la figure II.6 l’écoulement et l’expression des puissances correspondantes aux mode
de fonctionnement Alternateur .

Figure II.6 Écoulement des puissances.

Dans tous les cas, le rendement s’écrit :

𝑃𝑢𝑡𝑖𝑙𝑙𝑒
𝜂=
𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒

Avec

𝑃𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 = 𝑃𝑢𝑡𝑖𝑙𝑒 + 𝑃𝑗 + 𝑃𝑚

II.5 Alternateur couplé à un réseau


Le cas d’un alternateur couplé à un réseau est important à étudier. Dans ce cas, la tension aux bornes
de l’alternateur, V, est constante (en amplitude et en phase) puisque c’est la tension du réseau. Par
ailleurs, on néglige souvent la résistance R du schéma équivalent devant l’inductance synchrone. Le
diagramme de Fresnel de la relation de maille du schéma monophasé équivalent est alors représenté
sur la figure II.7. On y précise les relations particulières qui relient les projections de la tension 𝑗𝑋𝑠 · 𝐼
aux puissances active (𝑃 = 3 · 𝑉 · 𝐼 · 𝑐𝑜𝑠𝜙et réactive (𝑄 = 3 · 𝑉 · 𝐼 𝑠𝑖𝑛𝜙)

Fig II.7 Diagramme de Fresnel de l’alternateur couplé au réseau.

Remarque importante :

On constate sur ce graphique que les projections du vecteur 𝑗𝑋𝑠 · 𝐼 sur les axes du repère
représentent à un coefficient près la puissance active et la puissance réactive fournies par l’alternateur.

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- À excitation constante :
Si le courant inducteur est constant, la force électromotrice 𝐸 est d’amplitude constante et le point 𝑀
est sur le cercle de centre 𝑂 et de rayon 𝐸 = 𝑘. 𝐼𝑒 . la puissance réactive peut être positive ou négative,
et la puissance active possède un maximum pour le cas où 𝛿 = 90°.
- À puissance constante et excitation variable :
Si la puissance est constante, le point M se situe sur une droite horizontale. En modifiant la valeur du
courant inducteur, on modifie l’amplitude de la tension 𝐸. Ceci a pour conséquence de permettre que
le courant fourni par l’alternateur soit en avance, en phase ou en retard par rapport à la tension 𝑉.
On représente ces différents cas sur la figure II.8.
On constate que l’alternateur, à puissance fournie constante permet la maitrise de sa puissance réactive
en jouant sur la valeur de son excitation.

Figure II.8 Maîtrise du déphasage du courant de l’alternateur à puissance constante.

II.6 Machines asynchrones


La stator de la machine asynchrone est similaire de ceux de la machine synchrone .Un ensemble de
trois bobinages parcourus par des courants triphasés induisent un champ tournant statorique de vitesse
de rotation en tours par minute. Ns = 60. f/p . p étant le nombre de paires de pôles du bobinage. La
différence notable avec la machine synchrone réside dans le rotor. Celui-ci est constitué de
conducteurs (des bobinages ou carrément des barres métalliques) disposés le long du rotor et court-
circuités.
 Fonctionnement du moteur
Lorsque le courant est connecté, la machine commence à tourner comme un moteur, à une vitesse
légèrement au-dessous de la vitesse synchrone du champ magnétique tournant produit par le stator.
Comment se fait-il ? Si nous regardons les barreaux du rotor montré ci-dessus, nous avons un champ
magnétique tournant qui se meut par rapport au rotor. Ce champ magnétique induit un courant fort
dans les barreaux du rotor qui, eux, étant court-circuités par les deux cercles situés à leurs extrémités,
n'offrent que très peu de résistance au courant. Le rotor crée ainsi ses propres pôles magnétiques qui
tour à tour sont entraînés par la force électromagnétique issue du champ magnétique tournant du
stator.

Fig II.9 rotor d’une machine asynchrone

 Fonctionnement de la génératrice
Que se passe-t-il si on tourne manuellement le rotor à exactement la vitesse synchrone de la
génératrice, à, disons, 1.500 tours par minute, comme c'était le cas pour la génératrice synchrone
tétrapolaire ? La réponse est bien simple : rien ! Comme le champ magnétique tourne à exactement la
même vitesse que le rotor, aucun phénomène d'induction ne se produira dans le rotor, et il n'y aura
donc aucune interaction entre le rotor et le stator.
Par contre, si nous dépassons la vitesse de 1.500 tours par minute, le rotor tournera à une vitesse
supérieure à celle du champ magnétique tournant, ce qui signifie que le stator commence à induire un

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courant fort dans le rotor. Plus nous faisons tourner vite le rotor, plus grande sera la puissance
transférée comme une force électromagnétique au stator et ensuite convertie en électricité.

 Glissement de la génératrice
La vitesse d'une génératrice asynchrone varie en fonction du couple de rotation qui lui est appliqué.
Dans la pratique, la différence entre la vitesse de rotation à la puissance maximale et celle à vide est
très petite, d'environ 1 %. Cette différence exprimée en pourcentage de la vitesse synchrone est
également appelée le glissement de la génératrice. Ainsi, une génératrice tetrapolaire fera 1.500 tours
par minute à vide si elle est raccordée à un réseau électrique à 50 Hz. Si la génératrice fonctionne à sa
puissance maximale, elle tournera à 1.515 tours par minute.

Où le glissement est représenté comme suit


𝜔𝑠 − 𝜔𝑟
𝑔=
𝜔𝑠

Les types des machines asynchrones utilisée comme des générateurs asynchrones sont la machines
asynchrone a cage d’écureuil , la machines asynchrone a doubles alimentation, ses utilisation est pour
produire l’énergie électrique dans les zones ou la vitesse mécanique est variables comme l’éolienne.
L’avantage de ces générateurs est qu’elles sont très fiables et robustes , sont adaptés pour la
conversion de l’énergies éolienne.
L’inconvénient pour ces types de générateurs est que le système de commande à installé(
convertisseurs) est très onéreuse ainsi le problème de la fréquence, tant que la vitesse mécanique est
variable.

II.7 Alimentation sans interruptions (ASI)


Les alimentations sans interruptions (ASI) sont des interfaces entre le réseau électrique et les charges
alternatives sensibles. Ces (ASI) ont été le résultat de l’arrivée d’une technologie, les semi conducteurs
de puissance, et du besoin d’avoir des alimentations électriques de qualité pour alimenter les grands
centre informatiques de gestion.
L’ASI statique pour charge alternative, communément appelées onduleurs. Ce terme peut recouvrir
plusieurs réalité selon ; l’ensemble de l’interface entre le réseau et la charge ; le convertisseur statique
qui élabore du courant alternatif à partir d’une source continue.
Pour assurer la continuité de service, les ASI mettent en œuvre des accumulateurs chimiques
d’énergie.

II.7.1 Différents types d’ASI


Les ASI peuvent être classées en 3 catégories

a- ASI en attente passive : ces ASI sont alimenté par le réseau. La charge est basculée sur l’ensemble
convertisseur courant continu/ courant alternatif (DC/AC) de secours-batterie d’accumulateur lorsque
la tension et la fréquence du réseau sont incompatibles avec la charge. Comme représenté sur la figure
II.10

Fig II.10. ASI en attente passive

b- ASI en interaction avec le réseau : ce système , schématisé sur la figure II.11 , se distinguent par :
l’absence du convertisseur dédié à la recharge batterie ; lorsque le réseau est présent , le convertisseur
DC/AC remplit la fonction de recharge et de maintien de charge de la batterie d’accumulateurs.

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CHAPITRE II SOURCES D’ALIMENTATIONS ELECTRICITE INDUSTRIELLE

Fig II.11. ASI en interaction avec le réseau

Dans cette configuration, le convertisseur DC/AC doit donc être réversible en puissance. De plus, le
pilotage doit se faire avec un fonctionnement permanent en parallèle avec l’alimentation.

Dans ces ASI en interaction avec le réseau, une impédance peut être mise en série sur le réseau pour
assurer la régulation de la tension d’utilisation.

c- ASI à double conversion : Dans la représentation simplifiée de la figure II.12, la charge est
alimentée en permanence en alternatif par un onduleur à partir d'une source de tension continue, elle-
même alimentée par le réseau via un redresseur. Sur défaillance du réseau, la puissance est fournie par
les batteries d’accumulateurs.

Ces systèmes à double conversion reconstituent en permanence un réseau alternatif et permettent de


maîtriser les performances en tension et en fréquence.

L’architecture de la figure II.12, avec les accumulateurs reliés en permanence au réseau continu, a été
la réalisation la plus courante et utilisée à un moment ou à un autre pour toutes les puissances des ASI.

Fig II.12. ASI à double conversion

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

chapitre III
Les interactions sources-récepteurs

III.1 INTRODUCTION
Tous les réseaux subissent, ou sont à l’origine, des perturbations. où, des récepteurs, mais aussi les
appareils de contrôle-commande et de protection, sont sensibles à la qualité de la tension qui leur est
appliquée. La connaissance et la prise en compte de ces contraintes d’alimentation en énergie
électrique s’avèrent donc bien nécessaires :
- les constructeurs de matériels électrotechniques et électroniques destinés à un marché mondial
doivent prendre en compte des tolérances qui varient selon les pays,
- les bureaux d’études et les installateurs doivent aussi prendre en compte ces phénomènes dès
la conception des réseaux, et selon les besoins de leurs clients trouver des solutions techniques au
niveau des schémas de distribution et de l’appareillage.

III.2 LES TENSIONS INDUSTRIELLES

III.2.1 LES TENSIONS NOMINALES


Dans le monde, et jusqu’en 2003, on trouvera encore diverses tensions nominales :
- Européenne : 220/380 V, 50 Hz,
- Anglaise : 240/415 V, 50 Hz,
- USA : 120/240 V et 480 V, 60 Hz,
- Japon : 100/200 V, 50 et 60 Hz.
Mais ces tensions varient autour de la tension nominale en fonction de la structure et de la charge du
réseau (longueur des conducteurs et variation de la charge) et des systèmes régulateurs du réseau
public (ou privé).
De plus ces variations sont à associer à la notion de durée, exemples :
- permanent Un ± 10 %,
- cinq minutes Un ± 20 %.
Dans les pays en voie de développement, il est possible d’observer fréquemment des variations plus
fortes que ± 20 %.

III.2.2 LA FREQUENCE
En ce qui concerne la fréquence, les variations lentes autour de la valeur nominale 50 ou 60 Hz sont
généralement faibles. Dans les pays européens, dont les réseaux sont interconnectés, précise 50 Hz ±
1 % pendant 95 % d’une semaine, et [+ 4 %, - 6 %] en cas de perturbation très importante. Ces
variations peuvent être bien plus importantes pour des réseaux autonomes, par exemple sur une île.

III.3 LES PERTURBATIONS D’AMPLITUDE DE TENSION INDUSTRIELLE


Les réseaux sont perturbés, par des variations de charge en exploitation normale, mais surtout par des
phénomènes aléatoires dont l’origine est accidentelle, courts-circuits par exemple.
Un réseau BT est soumis à ces deux causes de perturbations quelle que soit leur origine (BT, MT, ou
HT).
Les deux principales perturbations de l’amplitude sont :
- les creux de tension et coupures brèves,
- les surtensions.

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

III.3.1 Les creux de tension et les coupures brèves


Le creux de tension est généralement défini comme une baisse de 10 % à près de 100 % de la valeur
nominale de la tension pendant un temps compris entre 10 ms et quelques secondes ( fig.III. 1 ).
Lorsque la tension est absente (baisse de tension de 100 %) pendant 1 s à 1 mn on parle de « coupure
brève », et entre 10 ms et 1 s de « coupure très brève ».
Lorsque la durée est < 10 ms, la coupure est généralement due à des « phénomènes transitoires » ou
volontaires, par exemple à l’emploi de gradateurs. Nous avons cités quelques perturbations dues :

Fig III.1 creux de tension (Dv) et coupure.

a- Perturbations dues à l’exploitation des réseaux HT et MT :


- Les modifications volontaires de la géométrie d’un réseau provoquent des coupures brèves qui
peuvent atteindre plusieurs secondes. Mais les réseaux de distribution maillés sont moins sensibles
à ce phénomène.
- La mise sous tension de gros transformateurs provoque des creux de tension évolutifs dus aux
courants d’enclenchement.
- Perturbations dues à des défauts sur des réseaux HT et MT (court-circuit et défaut d’isolement).
-
b- Perturbations dues à l’exploitation des réseaux BT :
Les creux de tension observés sur un réseau BT et dus à son exploitation sont provoqués par :

- l’enclenchement de condensateurs (éventuellement placés en tête de réseau) qui provoque, comme en


MT, un creux de tension très bref.

- un simple démarrage de gros moteurs, directement alimentés par le réseau BT, qui provoque un
creux de tension ou dont la « reprise au vol » (réalimentation après une coupure brève) provoque un
appel de courant parfois important (jusqu’à deux fois les 8 à 10 In d’un démarrage direct).

c-Perturbations dues à des défauts sur des réseaux BT :


(Les courts-circuits sur la distribution principale BT, entre deux conducteurs actifs ou entre un
conducteur actif et une masse en schéma de liaison à la terre TN) sont aussi à l’origine de creux et de
coupures de tension.

Ces courts-circuits éliminés par les disjoncteurs, sélectifs ou non, provoquent un creux de tension
d’autant plus « profond » que le départ incriminé est important au regard de la puissance de la source,
et qui peut durer de 50 à 500 ms.

III.3.2 Les surtensions


Mis à part les élévations accidentelles de tension, par exemple branchement d’un transformateur 230 V
en 400 V, les seules élévations de tension qui peuvent dépasser la plage nominale de variation
Un +10% s’observent lorsque le réseau BT n’est pas chargé. Mais les transformateurs des postes
sources sont généralement équipés de régleurs en charge qui permettent au distributeur d’énergie de
maintenir la MT dans la plage Un ± 7 %.

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

Les surtensions impulsionnelles sont quant à elles dues essentiellement aux manœuvres sur les réseaux
et à la foudre. Peu dangereuses pour l’appareillage traditionnel BT conforme aux normes de
fabrication, elles peuvent affecter les appareils comportant de l’électronique (tenue en tension réduite à
1500 V).

a- Manœuvres sur le réseau MT


- Mise sous tension de batteries de condensateurs MT sans self de blocage : la valeur crête peut
atteindre 2 Un. (fig.III.2 ).

fig.III.2 onde de tension à l’enclenchement d’une batterie de condensateurs MT.

- Mise hors tension de transformateur MT/BT : la valeur crête peut atteindre 3 Un ; elle dépend
beaucoup du courant « arraché » par l’organe de coupure MT . ( fig.III.3 ).

Fig III.3 onde de tension au déclenchement d’un transformateur MT/BT.

Ces surtensions sont transmises à la BT par le transformateur MT/BT en fonction de ses rapports de
transformation, inductif et capacitif. Elles ne doivent pas être ignorées car elles sont dangereuses pour
l’appareillage BT particulièrement lorsque le circuit BT est faiblement capacitif, c’est-à-dire peu
étendu. C’est notamment le cas lors de la mise en service d’une installation.
b- Foudre
La foudre affecte directement les réseaux aériens. De nombreuses études traitent du sujet. Toutes les
régions ne sont pas également exposées.

De mêmes toutes les installations ne sont pas également exposées. L’exposition extrême correspond au
cas des lignes aériennes de grande longueur en région particulièrement sujette aux orages. La figure
III.4 indique le nombre et le niveau des surtensions que l’on peut s’attendre à rencontrer au cours
d’une année. Il s’agit de valeurs statistiques et l’on est toujours à la merci d’un coup de foudre direct
de valeur bien supérieure.

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

Fig III.4. nombre et valeur des surtensions statistiquement possibles selon le niveau d’exposition à la
foudre.

Prenons le cas, lorsque la foudre tombe sur la ligne MT (fig III.5), elle fait amorcer l’éclateur, ou le
parafoudre, qui laisse alors passer une partie de l’onde de choc qui peut être amplifiée par le
phénomène de réflexion d’onde.

Fig III.5 schéma des liaisons à la terre d’un poste MT/BT (mises à la terre communes de l’éclateur, de
la masse du transformateur et du neutre BT), et transmission de l’onde de foudre vers le réseau BT.

c- Manœuvres de l’appareillage et fonctionnement des protections BT :


Les bobines des relais et les contacteurs ont une impédance de caractère selfique, et interrompre un
«courant selfique » provoque presque toujours des surtensions importantes.

Dans le cas d’un relais (fig.III.6 ), lorsque le courant est coupé brutalement par l’interrupteur K,
1 1
l’énergie 𝐿𝑖 2 se transforme en énergie 𝐶𝑉 2 d’où une surtension :
2 2

Fig. III.6 : schéma équivalent d’un relais.

Les surtensions observées peuvent atteindre près de 10 kV sur un circuit 230V.


Ces auxiliaires de commande devraient être antiparasités par leurs constructeurs, sinon un circuit RC,
ou une varistance, placé en parallèle sur leur bobine permet d’absorber la surtension.

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

- Sur les réseaux BT et HT, à vide ou faiblement chargés, interrompre un faible courant inductif n’est
pas facile et entraîne la création de surtensions souvent multiples (trains d’ondes).

- Couper un courant de court-circuit peut aussi présenter des risques de surtensions puisque :
* il faut agir très vite, avant que le courant n’atteigne l’intensité de court-circuit présumée
* et « insérer » dans le circuit une tension d’arc qui n’est pas toujours facile à maîtriser selon les
conditions de coupure, car cette tension d’arc constitue une surtension de plusieurs centaines de volts
pour les disjoncteurs et parfois de plusieurs kV pour les fusibles.
Sur ce dernier point, il faut noter que :
 plus le court-circuit se produit près des bornes aval de l’appareil de coupure, plus la surtension est
élevée et brève.

d. Ferro-résonance
C’est un phénomène qui peut apparaître sur les réseaux non ou faiblement chargés, surtout observé en
haute tension, mais qui peut se manifester derrière de petits transformateurs ou en présence de filtres.

III.3.2.1 Essais et remèdes relatifs aux surtensions


Les surtensions impulsionnelles transmises par conduction, effet inductif ou capacitif, sont très
dangereuses notamment pour les appareils électroniques. Dans ce domaine, l’expérience a permis de
définir des essais.
* Les ondes normalisées pour tester les matériels. (fig III.7)

- Les remèdes contre les surtensions


Ils s’appliquent autant lors de la mise en œuvre que lors du choix des appareils :
 lors de l’installation, il est conseillé de veiller à éloigner les sources de surtensions des
matériels les plus sensibles, ainsi qu’à l’équipotentialité des équipements,
 lors du choix il peut être utile de prévoir des :
- blindages électrostatiques ou des condensateurs ,
- transformateurs à écrans,
- filtres,
- limiteurs de surtension

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

Fig III.7. les principales formes d’ondes d’essai normalisées.

III.4 Les perturbations de l’onde sinusoïdale


Les tensions (ondes) observées, de façon permanente ou temporaire, sur les réseaux ne sont jamais
parfaitement sinusoïdales, car :
*les générateurs (alternateurs) sont plus ou moins parfaits
*les transformateurs sont aussi imparfaits,
*les récepteurs génèrent ou absorbent des harmoniques,
*le réseau sert de véhicule à différents signaux (courants porteurs).

III.4.1 Les générateurs


Les appareils bon marché, généralement de faible puissance, génèrent souvent des harmoniques
(comme présente dans la figure ci dessous ).

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

III.4.2 Les transformateurs


Lorsqu’ils sont calculés au plus juste, ils commencent à saturer dès que la tension dépasse leur valeur
nominale et ils absorbent alors un courant non sinusoïdal.

III.4.3 Les récepteurs

 Les condensateurs
Les courants harmoniques sont d’autant mieux absorbés par un condensateur que leur fréquence est
élevée. Le courant absorbé par les condensateurs est donc une caricature de la tension du réseau sur
lequel ils sont placés. Associés à des inductances ils composent des filtres nettoyeurs de réseaux et
absorbent alors un courant non sinusoïdal.

 Les tubes fluorescents


Les arcs électriques absorbent des courants non sinusoïdaux particulièrement chargés en harmoniques.
Le montage en « duo » et la compensation n’évitent pas que les tubes fluorescents génèrent des
harmoniques.

 Les redresseurs à commande de phase


Dans la grande majorité des cas, ils débitent sur un circuit selfique et absorbent successivement sur
chaque phase un courant rectangulaire. A chaque commutation des semiconducteurs la sinusoïde de la
tension l’alimentation est affectée d’une brève interruption (empiètement anodique).

III.4.4 Les alimentations à découpage


Très répandues (micro-ordinateurs, TV, électroménager,…), elles utilisent en circuit d’entrée un pont
de diodes suivi d’un condensateur de filtrage qui génère des courants harmoniques importants .

III.4.5. Les fours industriels


Ce sont de vrais pollueurs de réseaux :
 les fours à arc produisent un véritable bruit électrique contenant toutes les fréquences dont
l’amplitude décroît avec la fréquence,
 les fours à induction HF sont des générateurs de parasites à bande étroite centrée sur quelques
dizaines de kilohertz.

III.4.6 Les courants porteurs


Il s’agit de signaux additionnels qui sont volontairement injectés sur le réseau par le distributeur
d’énergie électrique, par exemple pour télécommander les changements de tarif Jour/Nuit.
Ces signaux sont audibles avec un autoradio lorsque la voiture passe sous une ligne HT.
Leur fréquence varie selon les pays :
110 Hz, 175 Hz, 183 Hz, 217 Hz, 283 Hz, 317 Hz, 600 Hz, 1050 Hz, 1 350 Hz. Les signaux sont
constitués par des trains d’impulsions de la fréquence choisie, injectés selon un certain code. Leur
tension est de l’ordre de 10 V.
D’autres signaux véhiculés par le réseau peuvent aussi perturber le secteur chez un abonné BT :
 communications numériques, telles celles utilisées pour la gestion technique des bâtiments
- GTB -,
 émissions d’interphones (quelques dizaines de kilohertz),
 ordres de télécommande (50 à 150 kHz).

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CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

III.4.7 Les effets des perturbations


Tout signal périodique, quelle que soit sa forme d’onde peut être considéré comme la somme de
signaux alternatifs de fréquence égale à celle du signal, « Le fondamental », et multiples de celle du
signal, « Les harmoniques ».
Les harmoniques, et les fréquences particulières injectées sur le réseau, produisent des effets néfastes,
voire dangereux. Ainsi, les harmoniques :
 augmentent les pertes fer et les courants de Foucault dans les moteurs et les transformateurs,
 mettent en danger la vie des batteries de condensateurs, dont les protections long retard
doivent prendre en compte les courants harmoniques,
 mettent en danger la vie des condensateurs de filtrage des alimentations de circuits
électroniques,
 peuvent provoquer l’échauffement du conducteur neutre (les courants d’harmonique 3 et
multiples de 3 générés par les alimentations à découpage et les tubes fluorescents s’ajoutent et
reviennent à la source par le neutre).
Pour éviter tous ces risques, les protections électroniques à maximum de courant « long retard » ou de
« surcharge » (équivalentes aux déclencheurs électromécaniques dits « thermiques ») doivent
comporter un circuit mesurant la valeur efficace vraie du courant (en anglais : r.m.s.).

III.5 Les perturbations particulières aux systèmes polyphasés

III.5.1 Les déséquilibres de courant et tension


Les réseaux électriques sont généralement triphasés, ils alimentent des récepteurs triphasés mais aussi
beaucoup de récepteurs monophasés. Les courants absorbés sur les trois phases sont donc d’amplitude
différente, d’où des déséquilibres de tension.
Ces déséquilibres de tension engendrent des composantes inverses de courant ( fig.III.8 ) qui
provoquent principalement des couples de freinage parasites et des échauffements dans les moteurs à
courant alternatif.
Les taux les plus élevés sont observés sur les réseaux BT alimentés par un transformateur de faible
puissance avec une majorité de branchements monophasés… C’est le cas des postes haut de poteau
qui alimentent en monophasé peu d’abonnés BT.
Dans les cas difficiles, le couplage « Zig-Zag », permet d’atténuer le déséquilibre pour le réseau
amont.

Fig.III.8 : rappel des différentes composantes, directe, inverse et homopolaire du système triphasé.

III.5.2 Les déséquilibres de phase


Outre les effets des composantes inverses sur les moteurs, le déséquilibre des tensions triphasées
perturbe le fonctionnement des dispositifs à thyristors à commande de phase (fig.III.9 ).
De plus les harmoniques, qui modifient le passage à zéro des tensions, peuvent perturber la
synchronisation de l’allumage des thyristors.
Dans le domaine des protections contre les risques électriques, ce type de perturbation est également
gênant car les déséquilibres de courant limitent l’utilisation du montage de Nicholson (mise en
commun de quatre transformateurs de courant) pour détecter des courants résiduels dus à un défaut
d’isolement.

8
CHPITRE III Les interactions sources-récepteurs ELECTRICITE INDUSTRIELLE

Fig.III.9 : effet d’un déséquilibre de tension sur un redresseur en pont de Graetz semi-contrôlé.

9
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Chapitre IV . Compensation de l'énergie réactive 2 semaines

Intérêts de la compensation d'ER, Techniques de compensation de l'ER.

IV.1. Introduction :

Tous les appareils et machines à induction (c'est à dire à champs électromagnétiques) convertissent
l'énergie fournie par le réseau d'alimentation en énergie mécanique (travail) et chaleurs (pertes). Cette
énergie est mesurée par des wattmètres en kWh, et est appelée énergie « active ». Afin de réaliser cette
conversion, des champs magnétiques doivent être créés dans la machine, et ces champs sont associés à
une autre forme d'énergie à fournir par le réseau d'alimentation appelée énergie « réactive ».

En effet, les circuits magnétiques absorbent de l'énergie du réseau (à l'établissement des champs
magnétiques) et restituent cette énergie au réseau (à l'extinction des champs magnétiques).

Un phénomène similaire se produit avec des éléments capacitifs en parallèle sur le réseau, telles que
capacités des câbles ou batteries de condensateurs, etc. Dans ce cas, l'énergie est stockée
électrostatiquement. Les cycles de charge et de décharge des circuits capacitifs se font d'une manière
identique à celle des circuits inductifs présentés ci-dessus mais le courant d'un circuit capacitif circule
vers la source en complète opposition de phase avec celui d'un circuit inductif. Cette caractéristique est
la base sur laquelle est établie la correction du facteur de puissance.

Il faut noter que ces courants réactifs (pour être plus précis, la composante réactive du courant de
charge) ne consomment pas de puissance du réseau, mais causent des pertes dans le réseau de transport
et de distribution de l'énergie et l'échauffement des conducteurs.

En pratique les composantes réactives des courants des charges dans un réseau sont toujours
inductives et, de plus, les impédances des réseaux de transport et de distribution sont à prédominance
réactive de type inductif. La somme de tous ces courants inductifs circulant dans une réactance
inductive produit la pire des conditions possibles pour la chute de tension (c'est à dire en opposition de
phase complète avec le système de tensions).

Pour ces raisons (pertes et chute de tension dans le réseau de transport), les distributeurs d'énergie
réduisent la valeur du courant réactif le plus possible.

Les courants réactifs capacitifs produisent l'effet inverse sur les tensions : ils produisent des élévations
de tension dans les réseaux de distribution.

La puissance (kW) associée à l'énergie active est représentée habituellement par la lettre P.

La puissance réactive (kvar) est représentée par la lettre Q. La puissance réactive de type inductif est
conventionnellement comptée positivement (+Q), la puissance réactive de type capacitif est
conventionnellement comptée négativement (-Q).

La puissance apparente S (en kVA) est la somme vectorielle de P et Q (Fig.IV.1).

1
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Fig IV.1.Un moteur prélève sur le réseau de l'énergie active P et de l'énergie réactive Q

IV.2 Récepteurs consommateurs d'énergie réactive

Tous les récepteurs fonctionnant en courant alternatif qui comportent des dispositifs
électromagnétiques ou des enroulements couplés magnétiquement, consomment plus ou moins des
courants réactifs pour créer les flux magnétiques.

Les plus communs de ces récepteurs sont les transformateurs (et les réactances), les moteurs et les
lampes à décharge (avec ballasts magnétiques) (Fig.IV.2).

La proportion de puissance réactive (kvar) par rapport à la puissance active (kW) pour un
fonctionnement à pleine charge du récepteur, dépend du type de récepteur :
- 65 à 75% pour les moteurs asynchrones,
- 5 à 10% pour les transformateurs.

Fig.IV.2 : Les récepteurs consomment de l'énergie réactive

IV.3 Le facteur de puissance


- Définition du facteur de puissance
Le facteur de puissance est le rapport entre la puissance active (en kW) et la puissance apparente (en
kVA).

Le facteur de puissance d'une charge qui peut être un seul récepteur, ou un ensemble de récepteurs (par
exemple, une installation électrique complète), est donnée par le rapport 𝑃/𝑆 soit des kW divisés par
des kVA à un instant donné.
𝑃𝐹 = 𝑃 (𝑘𝑊) / 𝑆 (𝑘𝑉𝐴)

2
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

La plage des valeurs du facteur de puissance est [0, 1].


Si les courants et les tensions sont parfaitement sinusoïdaux, le facteur de puissance est égal au 𝑐𝑜𝑠 𝜙.

Un facteur de puissance proche de l'unité signifie que l'énergie réactive est faible comparée à l'énergie
active, en revanche une valeur faible, proche de zéro, indique la condition inverse.
Représentation graphique à partir des puissances
 Puissance active P (en kW).
 Monophasé (1 phase et neutre) : 𝑃 = 𝑉 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝜙.
 Monophasé (phase à phase) : 𝑃 = 𝑈 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝜙.
 Triphasé équilibré (avec ou sans neutre) : 𝑃 = √3 𝑈 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝜙.

 Puissance réactive Q (en kvar).


 Monophasé (1 phase et neutre) : 𝑄 = 𝑉 𝐼 𝑠𝑖𝑛 𝜙.
 Monophasé (phase à phase) : 𝑄 = 𝑈 𝐼 𝑠𝑖𝑛 𝜙.
 Triphasé équilibré (avec ou sans neutre) : 𝑄 = √3 𝑈 𝐼 𝑠𝑖𝑛 𝜙.

 Puissance apparente S (en kVA).


 Monophasé (1 phase et neutre) : 𝑆 = 𝑉 𝐼.
 Monophasé (phase à phase) : 𝑆 = 𝑈 𝐼.
 Triphasé équilibré (avec ou sans neutre) : 𝑆 = √3 𝑈 𝐼
avec :
V = tension entre phase et neutre
U = tension entre phases
I = courant ligne
𝜙 = angle entre les vecteurs V et I.
La relation simple entre P, Q et S est donnée par la formule: 𝑆 2 = 𝑃 2 + 𝑄2

Les puissances calculées (kW, kvar et kVA) sont à multiplier par 3 pour avoir les puissances
consommées et faire le calcul du facteur de puissance pour une charge triphasée, comme indiqué en
Figure IV.3

Fig. IV.3 : Diagramme de puissance

Le tableau IV.1 ; ci-dessous donne un exemple de calcule des puissances actives et réactives

3
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

La tangente 𝜙
Certaines factures d'électricité (exemple: abonné tarif vert) indiquent la valeur de 𝑡𝑎𝑛 𝜙.
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑟é𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑄 (𝑘𝑉𝐴𝑟)
tan ∅ = =
é𝑛𝑒𝑟𝑔𝑖𝑒 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑣𝑒 𝑃 (𝑘𝑊)

Ce rapport illustre l'énergie réactive que le distributeur doit livrer pour fournir une puissance active
donnée.
Une faible valeur de 𝑡𝑎𝑛 𝜙 correspond à une installation optimisée.

IV.4 Valeurs courantes du facteur de puissance


Le calcul des puissances de l'exemple du tableau IV.1est le suivant :
𝑃𝑛 = puissance disponible sur l'arbre = 51 kW
𝑃 = puissance active consommée.
𝑃𝑛 51
𝑃= = = 56 𝑘𝑊
𝜂 0.91

𝑆 = puissance apparente
𝑃 56
𝑆= = = 65 𝑘𝑉𝐴
cos 𝜙 0.86

De sorte que, en se référant au diagramme de la Figure IV.4 ou en utilisant une calculatrice, la valeur
de la 𝑡𝑎𝑛 𝜙 correspondant à un 𝑐𝑜𝑠 𝜙 de 0,86 est égale à 0,59.
𝑄 = 𝑃 𝑡𝑎𝑛 𝜙 = 56 𝑥 0.59 = 33 𝑘𝑣𝑎𝑟 .
Variante du calcul .

𝑄 = √𝑆 2 − 𝑃 2 = √652 − 562 = 33 𝑘𝑉𝐴𝑟

Fig. IV.4 : Exemple de calcul de P, Q, S et 𝑐𝑜𝑠 𝜙

Note :

La compensation d’un appareil consiste à améliorer son facteur de puissance au moyen de


condensateurs qui sont sources d’énergie réactive.

IV.5. Pourquoi améliorer le facteur de puissance ?


L'amélioration du facteur de puissance d'une installation présente de multiples avantages
d'ordre économique et technique et permet de réduire la facture d'électricité.

IV.5.1 Diminution de la facture d'électricité


Une bonne gestion de la consommation d'énergie réactive apporte de réels gains économiques.

4
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Les calculs sont basés sur une structure tarifaire actuellement en vigueur dans les industries ou
l’habitats, conçue pour encourager les consommateurs à minimiser leur consommation d'énergie
réactive.

L'installation de batteries de condensateurs pour améliorer le facteur de puissance de l'installation


permet de réduire la facture d'électricité en maintenant le niveau de la consommation de puissance
réactive en dessous d'une valeur définie contractuellement avec le fournisseur d'énergie. Dans cette
tarification particulière, l'énergie réactive est payée suivant la valeur du critère 𝑡𝑎𝑛 𝜙. Comme indiqué
précédemment.
𝑄(𝑘𝑉𝐴𝑟ℎ)
tan ∅ =
𝑃(𝑘𝑊ℎ)

Le distributeur d'énergie fournit l'énergie réactive gratuitement (ou à un tarif réduit) :

 si l'énergie réactive représente moins de 40 % de l'énergie active (tan ϕ < 0,4) pendant une
tranche maximale de 16 heures par jour (de 06 h 00 à 22 h 00) durant la période tarifaire la
plus chargée (souvent en hiver, période heures pleines d'hiver),
 sans limitation durant les périodes les moins chargées, période heures creuses d'hiver et le
reste de l'année (périodes d'heures pleines d'été ou heures creuses d'été).

IV.2 Optimisation des choix technico-économiques

Un facteur de puissance élevé permet l'optimisation des composants d'une installation. Le


surdimensionnement de certains équipements peut être évité, mais pour obtenir le meilleur résultat, le
raccordement des capacités devra être réalisé au plus près des charges inductives.

a-Diminution de la section des câbles

La Figure IV.5 montre l'accroissement de la section des câbles pour un facteur de puissance diminuant
de 1 à 0,4 pour la même énergie active fournie.

Fig IV.5 Facteur multiplicateur de la section des câbles en fonction du cos ϕ

b-Diminution des pertes en ligne

Les pertes dans les conducteurs sont proportionnelles au carré du courant transporté et sont mesurées
par les compteurs d'énergie active (kWh) de l'installation. La diminution de 10 %, par exemple, du
courant dans un conducteur réduira les pertes de 20 %.

c-Réduction de la chute de tension

L'installation de condensateurs de compensation permet de réduire voire d'éliminer la circulation de


courants réactifs (inductifs) dans les conducteurs en amont, et de ce fait réduit ou élimine les chutes de
tension.

5
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

d-Augmentation de la puissance disponible

L'augmentation du facteur de puissance d'une charge induit la diminution du courant fourni par le
transformateur d'alimentation et, de ce fait, permet d'alimenter des charges supplémentaires. En
pratique, en cas d'extension d'une installation, il peut être moins onéreux d'augmenter le facteur de
puissance que de remplacer le transformateur existant.

IV.3 Comment améliorer le facteur de puissance ?

Une charge inductive avec un facteur de puissance de faible valeur nécessite que le réseau en amont,
les génératrices et le réseau de transport, lui fournissent un courant réactif inductif (en retard de 90°
par rapport au système de tensions) ce qui génère, des pertes en ligne et des chutes de tension
importantes. Si une batterie de condensateurs est installée en parallèle sur la charge, son courant réactif
(capacitif) suivra le même chemin que le courant réactif (inductif) de la charge dans le réseau en
amont : les 2 courants s'additionnent dans le réseau amont. Le courant capacitif 𝐼𝑐 (qui est en avance
de 90° par rapport au système de tensions) de la batterie de condensateurs est en opposition de phase
avec le courant inductif 𝐼𝐿 (qui est en retard de 90° par rapport au système de tension) et, par suite, les
2 courants s'additionnant dans le réseau amont l'intensité du courant réactif amont résultant sera
fortement réduit voir annulé si les courants 𝐼𝑐 et 𝐼𝐿 sont égaux (𝐼𝑐 = 𝐼𝐿 ).

La Figure IV.6 (a) et (b) indique la circulation des composantes réactives des courants.

Sur la figure :

𝑅 représente la somme des composantes actives des charges,

𝐿 représente la somme des composantes réactives (inductives) des charges,

𝐶 représente la composante réactive (capacitive) de la batterie de condensateurs de compensation.

Comme l'indique le schéma (b) de la Figure IV.6, la batterie de condensateurs semble fournir toute
l'énergie réactive à la charge.

Dans le schéma (c) de la Figure IV.6, la composante active du courant a été ajoutée et montre une
charge entièrement compensée ayant un facteur de puissance égal à 1.

La Figure IV.7 reprend le diagramme de la figure IV.3 pour illustrer le principe de compensation
partielle par réduction de la puissance réactive importante Q d'une installation à une valeur plus faible
Q' au moyen d'une batterie de condensateurs de puissance réactive Qc. Par suite, la valeur de la
puissance apparente de l'installation S a été réduite à la valeur S'.

a) Circulation des composantes réactives des courants

b) Si 𝐼 𝐶 = 𝐼𝐿 , toute la puissance réactive est fournie par la batterie de condensateurs

6
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

c) cas b) avec la composante active du courant de charge

Fig IV.6 Modifications des courants consécutives à l’amélioration du facteur de puissance

Fig IV.7 Schéma de principe de la compensation : Qc = P (tan ϕ - tan ϕ’)

Exemple :

Un moteur consomme 100 kW avec un facteur de puissance de 0,75 (c'est-à-dire tan ϕ = 0,88). Pour
augmenter le facteur de puissance à 0,93 (c'est-à-dire tan ϕ = 0,4), la puissance réactive de la batterie
de condensateurs doit être :

𝑄𝑐 = 100 (0,88 − 0,4) = 48 𝑘𝑣𝑎𝑟.

VI.4 Compensation en BT

En basse tension, la compensation est réalisée par :

- des condensateurs fixes,


- des équipements de régulation automatique, ou des batteries de condensateurs qui permettent
un ajustement continu aux besoins de l'installation.
a) Condensateurs fixes ( Fig. IV.8)
Ces condensateurs sont d'une puissance unitaire constante et leur mise en œuvre peut être :
- manuelle : commande par disjoncteur ou interrupteur,
- semi-automatique : commande par contacteur,
- directe : asservie aux bornes d'un récepteur.

Ils s'utilisent :

- aux bornes des récepteurs de type inductif (moteurs et transformateurs),


- sur un jeu de barres où se trouvent de nombreux petits moteurs dont la compensation
individuelle serait trop couteuse,
- dans le cas où la fluctuation de charge est faible.

7
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Fig. IV.8 Exemple de condensateurs fixes

b) Batteries de condensateurs à régulation automatique (cf. Fig. IV.9)

Ce type d'équipement permet l'adaptation automatique de la puissance réactive fournie par les batteries
de condensateurs en fonction d'un 𝑐𝑜𝑠 𝜙 désiré et imposé en permanence.

Il s'utilise dans les cas où la puissance réactive consommée ou la puissance active varient dans des
proportions importantes, c'est-à-dire essentiellement :

- aux bornes des tableaux généraux BT,


- pour les gros départs.

Fig. IV.9. Exemple de batterie à régulation automatique

c) Principe et intérêt de la compensation automatique

Une batterie de condensateurs à régulation automatique est divisée en gradins. Chaque gradin est
commandé par un contacteur. L'enclenchement du contacteur met le gradin en service en parallèle
avec les gradins connectés à l'installation, le déclenchement du contacteur, au contraire, le met hors
service. Ainsi la capacité totale de la batterie de condensateurs varie par palier en fonction du besoin
de kvar.

Un relais varmètrique mesure la valeur du facteur de puissance de l'installation et en commandant


l'ouverture ou la fermetures des contacteurs des gradins en fonction de la charge, régule la valeur du
facteur de puissance de l'installation à la valeur consignée. La tolérance sur la régulation est

8
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

déterminée par la taille de chaque gradin. Le transformateur de courant TC associé au relais


varmètrique doit être installé sur une des phases de l'arrivée alimentant les charges à compenser,
comme décrit dans le schéma de la Figure IV.10.

L'équipement de batterie de condensateurs de compensation à régulation automatique incluant un


contacteur statique (thyristors) au lieu d'un contacteur. La compensation statique est intéressante sur
des installations avec des équipements ayant des cycles de variation de charges très rapides et/ou très
sensibles aux surtensions transitoires.

Les avantages de la compensation automatique par contacteur statique :

- réponse immédiate à toute variation du facteur de puissance (le temps de réponse est de 2 ms à
40 ms selon l'option de régulation,

- nombre illimité d'opérations,

- élimination des phénomènes transitoires liés à la fermeture/ouverture des contacteurs sur les
condensateurs,

- fonctionnement totalement silencieux.

En gérant la compensation au plus prés des besoins de la charge, les risques de produire des
surtensions durant les périodes de faible charge sont évités ainsi que, en empêchant l’établissement de
surtension, les dégradations probables des appareils et des équipements.

Fig IV.10. Principe de la compensation automatique d'une installation

d) Choix entre condensateurs fixes et batterie de condensateurs à régulation automatique


Si le dimensionnement en kvar des condensateurs est y 15 % du dimensionnement du transformateur,
une compensation à une valeur fixe est appropriée. Au-delà de 15% il est conseillé d'installer une
batterie de condensateurs à régulation automatique. La position des condensateurs dans l'installation
indique le mode de compensation choisi qui peut être :
- global (en tête de l'installation),
- partiel (sur une ou plusieurs parties de l'installation),
- individuel (individuellement au niveau d'un récepteur),
- ou une combinaison des 2 derniers modes.
En pratique, les critères technico-économiques déterminent le choix.

9
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

IV.5 Où installer les condensateurs de compensation

a) Compensation globale
La batterie est raccordée en tête d'installation BT et assure une compensation pour l'ensemble de
l'installation. La batterie reste en service en permanence pendant le fonctionnement normal de
l'installation.
Le foisonnement naturel de l'installation entraîne un dimensionnement faible de la batterie et un
nombre élevé d'heures de fonctionnement. Elles sont donc amorties encore plus rapidement.
De plus, ce type de compensation :
- supprime les facturations complémentaires pour consommation excessive d'énergie réactive.
- diminue la puissance apparente (ou appelée) en l'ajustant au besoin réel en kW de l'installation
- soulage le poste de transformation (puissance disponible en kW).
Remarques
- Le courant réactif est présent dans l'installation du niveau 1 jusqu'aux récepteurs.
- Les pertes par effet Joule (kWh) dans les câbles situés en aval et leur dimensionnement ne
sont de ce fait pas diminuées.

Fig. IV.11 Compensation globale

b) Compensation partielle
La batterie de condensateurs est connectée sur l'arrivée du tableau de distribution intermédiaire pour
lequel la compensation doit être réalisée (cf. Fig.IV.12).
Une économie significative sur l'installation est réalisée grâce à cette disposition, notablement au
niveau du dimensionnement des câbles d'arrivée du ou des tableaux intermédiaires pour lesquels la
compensation est réalisée.
Avantages
La compensation partielle de l'installation :
- réduit les pénalités tarifaires dues à une consommation excessives d'énergie réactive,
- réduit la puissance apparente d'utilisation (en kVA), calculée habituellement à partir des
charges installées,
- soulage le transformateur d'alimentation, ce qui permet d'alimenter des charges
supplémentaires si nécessaire,
- permet :
 de réduire la section des câbles d'arrivée du tableau de distribution intermédiaire,
 ou d'ajouter des charges supplémentaires,
 réduit les pertes en ligne dans ces mêmes câbles.

10
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Fig IV.12 Compensation partielle

Note :
- Les courants réactifs circulent toujours dans les départs du tableau jusqu'aux charges.
- Pour les raisons citées ci avant, la compensation partielle n'améliore ni le dimensionnement, ni
les pertes en ligne de ces départs.
- Si de larges variations de charges se produisent, un risque de surcompensation et, par
conséquent, de surtension est toujours à considérer .

c) Compensation individuelle

La batterie est connectée directement aux bornes de la charge inductive (généralement un moteur). La
compensation individuelle est à considérer quand la puissance du moteur est significative par rapport à
la puissance souscrite de l'installation.
Le dimensionnement en kvar de la batterie de condensateurs est de l'ordre de 25 % de la puissance
nominale (kW) du moteur. Une compensation complémentaire en tête de l'installation (transformateur)
peut être aussi économiquement intéressante.

La compensation individuelle réduit :


- les pénalités tarifaires dues à une consommation excessives d'énergie réactive,
- la puissance apparente consommée (en kVA),
- la section des câbles et les pertes en ligne.
Note
- Les courants réactifs de l'installation sont significativement réduits ou éliminés.
IV.6. Compensation aux bornes d'un transformateur

IV.6.1Compensation pour accroître la puissance disponible


Une démarche similaire à celle développée pour réduire la puissance souscrite (en kVA) c'est à dire
accroître le facteur de puissance de la charge, permet d'augmenter la capacité d'un transformateur c'est
à dire d'augmenter la puissance active (kW) disponible.
Dans certains cas, le remplacement d'un transformateur par un nouveau plus puissant pour pouvoir
alimenter une augmentation de la charge, peut être évité en améliorant le facteur de puissance. Le
tableau de la Figure IV.2 indique la puissance active (kW) disponible d'un transformateur à pleine
charge pour différentes valeurs du facteur de puissance. Une augmentation de la puissance active
disponible peut être obtenue par un accroissement de la valeur du facteur de puissance.

11
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Tableau IV.2. Puissance active en kW que peut débiter un transformateur à pleine charge en
fonction du facteur de puissance

Exemple

Une installation est alimentée par un transformateur de 630 kVA qui fournit une puissance active P1 =
450 kW sous un 𝑐𝑜𝑠 𝜙 moyen de 0,8.
450
(puissance apparente 𝑆1 = 0.8 = 562 𝑘𝑉𝐴)
(puissance réactive 𝑄1 = √𝑆1 2 − 𝑃1 2 = 337𝑘𝑉𝐴𝑟)
L'extension envisagée nécessite une puissance active supplémentaire : P2 = 100 kW avec un 𝑐𝑜𝑠 𝜙 de
0,7.
100
(puissance apparente 𝑆2 =
0.7
= 143 𝑘𝑉𝐴 )

(puissance réactive 𝑄2 = √𝑆2 2 − 𝑃2 2 = 102 𝑘𝑣𝑎𝑟)


Quelle est la puissance minimale de la batterie de condensateurs à installer pour éviter le
remplacement du transformateur ?
- Puissance active totale à fournir :
P = P1 + P2 = 550 Kw
- Puissance réactive maximale que peut fournir le transformateur de 630 kVA :
- 𝑄𝑚 = √𝑆 2 − 𝑃2 = √6302 − 5502 = 307 𝐾𝑣𝑎𝑟
- Puissance réactive totale à fournir à l'installation avant compensation :
Q1 + Q2 = 337 + 102 = 439 kvar
- D'où la puissance minimale de la batterie à installer :
Qkvar = 439 - 307 = 132 kvar
A noter que le calcul a été fait sans tenir compte des pointes de puissance et de leur durée. Au mieux
on effectuera une compensation totale (𝑐𝑜𝑠 𝜙 = 1), ce qui permettra d'avoir une réserve de puissance
de 630 - 550 = 80 kW, la batterie de condensateurs à installer sera alors de 439 kvar calculés ci-dessus.

12
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Fig .IV.13 La compensation Q permet l'extension envisagée S2 sans avoir à remplacer le


transformateur qui ne peut délivrer une puissance supérieure à S

IV.7 Compensation des moteurs asynchrones


a) Raccordement d'une batterie de condensateurs et réglage de la protection
Le facteur de puissance d'un moteur a une valeur très faible en fonctionnement à vide ou à faible
charge parce que :
- sa consommation en kW est faible,
- son courant réactif reste pratiquement constant quelle que soit la charge.
- De ce fait, de nombreux moteurs fonctionnant à faible charge impliquent une consommation
d'énergie réactive relativement importante .
La batterie de condensateurs doit être raccordée directement au moteur.
Il est recommandé que les moteurs spéciaux (moteurs à marche intermittente tels que les moteurs de
levage) ne soient pas compensés.
- Après l'installation d'une batterie de compensation sur un moteur, le courant de l'association
moteur-condensateur est plus faible qu'avant compensation, tant que les conditions de charge
entraînée par le moteur sont identiques. Ceci est dû au fait qu'une partie significative de la
composante réactive du courant moteur est fournie par les condensateurs (en lieu et place du
réseau d'alimentation) comme indiqué sur le schéma de la Figure IV.13.
- Si les dispositifs de protection contre les surcharges du moteur sont installés en amont du
raccordement des condensateurs au moteur (ce qui est toujours le cas pour les condensateurs
raccordés aux bornes du moteur), le réglage de la protection thermique doit être réduite dans le
rapport de :
𝑐𝑜𝑠 𝜙 avant compensation / 𝑐𝑜𝑠 𝜙 après compensation
Pour des moteurs compensés conformément aux valeurs en kvar indiquées dans le tableau
IV.3 (valeurs maximales recommandées pour éviter l'auto-excitation des moteurs
asynchrones), le rapport ci-dessus mentionné doit avoir une valeur similaire à celle indiquée
pour la vitesse correspondant au moteur dans le tableau IV.4.

Fig IV.13. Avant compensation, le transformateur fournit toute l'énergie réactive, après
compensation, les condensateurs fournissent une grande partie de l'énergie réactive

13
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Tableau IV.3. Dimensionnement maximal (en kvar) de la batterie de condensateurs de


correction du facteur de puissance pouvant être installée sans risque d'auto-excitation du
moteur

Tableau IV.4 . Facteur de réduction du réglage de la protection thermique après compensation

IV.8 Exemple d'une installation avant et après compensation


Comme signaler dans la figure ci-dessous (figure IV.14)

14
Chapitre IV Compensation De L’énergie Réactive électricité industrielle

Fig.IV.14 . Comparaison technico-économique d'une installation avant et après compensation

15
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

IV. Méthodologie et dimensionnement des installations électriques 6 semaines


- Bilan de puissance ;
- Détermination des sections de conducteurs ;
- Choix des dispositifs de protection et régimes du neutre en basse tension ;
- Calcul de l’éclairage intérieur ;
- Calcul de l’éclairage extérieur ;
V Introduction
En raison de leurs spécificités respectives, les conducteurs BT et MT sont traités dans des
paragraphes différents.

V. 1 Détermination des sections de conducteurs


Nous allons données quelques définitions relatives aux canalisations basse tensions

 Câble (isolé)
Ensemble constitué par :
- un ou plusieurs conducteurs isolés
- leur revêtement individuel éventuel
- la protection d'assemblage éventuelle
- le ou les revêtements de protection éventuels
Il peut comporter en plus un ou plusieurs conducteurs non isolés.

 Câble multiconducteur / Câble multipolaire


Câble comprenant plus d'une âme, dont éventuellement certaines non isolées.
A noter : le terme câble multipolaire est plus particulièrement utilisé pour désigner le câble
constituant les phases d'un système triphasé (câble tripolaire).

 Câble unipolaire / Câble à un conducteur


Câble comprenant un seul conducteur isolé.
A noter : le terme câble unipolaire est plus particulièrement utilisé pour désigner le câble constituant
l'une des phases d'un système triphasé.

 Canalisation
Ensemble constitué par un ou plusieurs conducteurs électriques et les éléments assurant leur fixation
et, le cas échéant, leur protection mécanique.

 Caniveau
Enceinte située au-dessus ou dans le sol, ventilée ou fermée, ayant des dimensions ne permettant
pas aux personnes d'y circuler, mais dans laquelle les canalisations sont accessibles sur toute
leur longueur pendant et après installation.
A noter : un caniveau peut ou non faire partie de la construction du bâtiment.

 Chemin de câbles (ou tablette)


Support constitué d'une base continue, munie de rebords et ne comportant pas de couvercle.
A noter : un chemin de câbles (ou tablette) peut être perforé ou non perforé.

 Circuit (électrique, d'installation)


Ensemble des matériels électriques de l'installation alimentés à partir de la même origine et protégés
contre les surintensités par le ou les mêmes dispositifs de protection.

Conducteur (isolé)
Ensemble comprenant l'âme, son enveloppe isolante et ses écrans éventuels.

Conduit (circulaire)

1
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Enveloppe fermée, de section droite circulaire, destinée à la mise en place ou au remplacement de conducteurs
isolés ou de câbles par tirage, dans les installations électriques.

Conduits - profilés
Ensemble d'enveloppes fermées, de section non circulaire, destinées à la mise en place ou au remplacement de
conducteurs isolés ou de câbles par tirage, dans les installations électriques.

Corbeaux
Supports horizontaux de câbles fixés à l'une de leurs extrémités, disposés de place en place et sur lesquels
ceux-ci reposent.

Courant d'emploi d'un circuit


Courant destiné à être transporté dans un circuit en service normal

Courant (permanent) admissible d'un conducteur


Valeur maximale du courant qui peut parcourir en permanence, dans des conditions données, un conducteur,
sans que sa température de régime permanent soit supérieure à la valeur spécifiée.

Echelle à câbles
Support de câbles constitué d'une série d'éléments non jointifs rigidement fixés à des montants principaux.

Fourreau (ou buse)


Elément entourant une canalisation et lui conférant un protection complémentaire dans des traversées de paroi
(mur, cloison, plancher, plafond) ou dans des parcours enterrés.

Gaine
Enceinte située au-dessus du niveau du sol, dont les dimensions ne permettent pas d'y circuler et telle que les
câbles soient accessibles sur toute leur longueur. Une gaine peut être incorporée ou non à la construction.

Goulotte
Ensemble d'enveloppes fermées par un couvercle et assurant une protection mécanique des conducteurs isolés
ou des câbles, ceux-ci étant mis en place ou retirés autrement que par tirage et permettant d'y adapter
d'autres matériels électriques.

Vide de construction
Espace existant dans la structure ou les éléments d'un bâtiment et accessible seulement à certains
emplacements.
A noter : - des espaces dans des parois, des planchers supportés, des plafonds et certains types d'huisseries de
fenêtres ou de portes et des chambranles sont des exemples de vides de construction.
- des vides de construction spécialement construits sont également dénommés "alvéoles".

Cependant. Le choix de la section des canalisations et du dispositif de protection doit satisfaire


plusieurs conditions nécessaires à la sécurité de l'installation.
La canalisation doit :
- véhiculer le courant maximal d'emploi et ses pointes transitoires normales
- ne pas générer des chutes de tension supérieures aux valeurs admissibles.
Le dispositif de protection doit :
- protéger la canalisation contre toutes les surintensités jusqu'au courant de court-circuit
- assurer la protection des personnes contre les contacts indirects.
Le logigramme de la figure V-1 résume le principe de la méthode qui peut être décrite par les étapes
suivantes :

1ère étape :
- connaissant la puissance d'utilisation, on détermine le courant maximal d'emploi IB et on en déduit
le courant assigné In du dispositif de protection
- on calcule le courant de court-circuit maximal Icc à l'origine du circuit et on en déduit le pouvoir
de coupure PdC du dispositif de protection.

2
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

2ème étape :
- selon les conditions d'installation (mode de pose, température ambiante, ...), on détermine le
facteur global de correction 𝑓
- en fonction de 𝐼𝑛 et 𝑓 , on choisit la section adéquate du conducteur.

3ème étape :
- vérification de la chute de tension maximale
- vérification de la tenue des conducteurs à la contrainte thermique en cas de court-circuit
- pour les schémas TN et IT, vérification de la longueur maximale relative à la protection des
personnes contre les contacts indirects.
La section du conducteur satisfaisant toutes ces conditions est alors retenue.
Nota : une section économique supérieure à la section déterminée ci-avant pourra éventuellement être
retenue.

Fig V.1 logigramme du choix de la section des canalisations et du dispositif de protection

V.1.1 Détermination du courant maximal d'emploi


Le courant maximal d'emploi ( IB ) est défini selon la nature de l'installation alimentée par la
canalisation.
Dans le cas de l'alimentation individuelle d'un appareil, le courant IB sera égal au courant assigné de
l'appareil alimenté. Par contre, si la canalisation alimente plusieurs appareils, le courant IB sera
égal à la somme des courants absorbés, en tenant compte des facteurs d'utilisation et de
simultanéité de l'installation.

3
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Dans le cas de démarrages de moteurs ou de régimes cycliques de charges (poste de soudure par
point), il faut tenir compte des appels de courant lorsque leurs effets thermiques se cumulent.
Certaines installations sont sujettes à des extensions dans le temps. Le courant correspondant à cette
extension sera ajouté à l'existant.
En courant continu :
𝑃 (𝑝𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑟𝑏é𝑒 𝑒𝑛 (𝑊))
𝐼= =
𝑈 (𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒 𝑠𝑒𝑟𝑣𝑖𝑐𝑒 𝑒𝑛 (𝑉))
En courant alternatif :
𝑆 𝑆
𝐼 = 𝑈 en monophasé et 𝐼 = en triphasé
√3𝑈

𝑠 : puissance apparente absorbée (VA)
𝑈 : tension entre les deux conducteurs pour une alimentation monophasée ; tension entre phases
pour une alimentation triphasée.

Lorsque des courants harmoniques de valeur importante circulent dans le conducteur, il faut en
tenir compte. Pour le choix de la section, on prendra donc :

𝐼𝑒𝑓𝑓 = (∑ 𝐼𝑝2 )1/2


𝑝=0
𝐼1 : valeur de courant à50 Hz (ou 60 Hz)
𝐼𝑝 : valeur du courant harmonique de rang p

𝐼𝑒𝑓𝑓
Par exemple, pour un variateur de vitesse : 𝐼1
≅ 1,7
Lorsqu'il existe des condensateurs de compensation en aval de la canalisation, on détermine le
courant d'emploi de la façon suivante :
- en supposant que la compensation est en fonctionnement ; en cas de défaillance des condensateurs,
la canalisation est mise hors service
- en supposant que la compensation est hors service ; en cas de défaillance des condensateurs, la
section des conducteurs est suffisante, on améliore ainsi la disponibilité.
 facteur tenant compte du facteur de puissance et du rendement : a
La puissance apparente d'un récepteur est :
𝑃𝑢
𝑆= 𝑒𝑛 𝐾𝑉𝐴
𝑟 ∗ 𝐹𝑝
𝑃𝑢 : puissance utile en kW
𝑟 : rendement
𝐹𝑝 : facteur de puissance

On définit le coefficient :
1
𝑎=
𝑟 ∗ 𝐹𝑝
Lorsque le conducteur est parcouru par un courant dépourvu d'harmoniques, 𝐹𝑝 = cos 𝜑

 facteur d'utilisation des appareils : b


Dans une installation industrielle, on suppose que les récepteurs ne seront jamais utilisés à pleine
puissance. On introduit alors un facteur d'utilisation ( b ) qui varie généralement de 0,3 à 1.

A défaut de précision, on peut prendre :


- b 0,75 pour les moteurs
- b 1 pour l'éclairage et le chauffage
 facteur de simultanéité : c
Dans une installation industrielle, les récepteurs (d'un atelier par exemple) alimentés par une même
canalisation, ne fonctionnent pas simultanément dans tous les cas. Pour tenir compte de ce

4
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V Electriques industrielle

phénomène, qui reste lié aux conditions d'exploitation de l'installation, dans le


dimensionnement des liaisons, on applique à la somme des puissances des récepteurs le facteur
de simultanéité.

En l'absence d'indications précises résultant de l'expérience d'exploitation d'installations type, les


valeurs des tableaux V-1 et V-2 peuvent être utilisées :
Tableau V.1 : facteur de simultanéité pour bâtiment administratif

Tableau V.2 : facteur de simultanéité pour armoires de distribution industrielle

 facteur tenant compte des prévisions d'extension : d


La valeur du facteur d doit être estimée suivant les conditions prévisibles d'évolution de
l'installation ; il est au moins égal à 1.
A défaut de précision, la valeur 1,2 est souvent utilisée.
 facteur de conversion des puissances en intensités : e
Le facteur de conversion de la puissance en intensité est :
- e = 8 en monophasé 127 V - e = 4,35 en monophasé 230 V
- e = 2,5 en triphasé 230 V - e = 1,4 en triphasé 400 V

Le courant maximal d'emploi est alors :

𝐼𝐵 = 𝑃𝑢 ∗ 𝑎 ∗ 𝑏 ∗ 𝑐 ∗ 𝑑 ∗ 𝑒
Pu : puissance utile en kW
IB : courant maximal d'emploi en A

V.1.2 Choix du dispositif de protection


un dispositif de protection (disjoncteur ou fusible) assure correctement sa fonction si les conditions
indiquées ci-après sont satisfaites.

 courant nominal ou de réglage


Il doit être compris entre le courant d'emploi et le courant admissible 𝐼𝑎 de la canalisation :
𝐼𝐵 ≤ 𝐼𝑛 ≤ 𝐼𝑎 , ce qui correspond à la zone a de la figure V.2.

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Fig V.2 zone determinant la protection

 courant conventionnel de déclenchement


Il doit satisfaire la relation suivante :
𝐼2 ≤ 1,45 𝐼𝑎 , ce qui correspond à la zone b de la figure V.2.

 cas des disjoncteurs

- Pour les disjoncteurs domestiques,

𝐼2 = 1,45 𝐼𝑛
-Pour les disjoncteurs industriels

𝐼2 = 1,30 𝐼𝑟
on a donc
𝐼2 = 1,45 𝐼𝑛 (ou 𝐼𝑟 )
ou
𝐼𝑛 ≤ 𝐼𝑎 ( condition ci-avant)
La condition 𝐼2 ≤ 1,45 𝐼𝑎 (zone b ) est donc automatiquement respectée.

 cas des fusibles


Les normes NF C 61-201 et ses additifs et NFC 63-210 spécifient que I2 est le courant qui assure la
fusion du fusible dans le temps conventionnel (1 h ou 2 h) ; I2 est appelé courant conventionnel
de fusion.
𝐼2 = 𝐾2 𝐼𝑛 avec 𝐾2 = 1,2 à 1,9 selon les fusibles

Un commentaire à la NF C 15-100 introduit le coefficient :

𝑘2
𝑘3 =
1,45
Ainsi, la condition 𝐼2 ≤ 1,45 𝐼𝑎 , est respectée si :
𝐼𝑎
𝐼𝑛 ≤
𝑘3
Pour les fusibles 𝑔𝑙

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 pouvoir de coupure
Il doit être supérieur à l'intensité de court-circuit maximale triphasée (𝐼𝐶𝐶𝑡𝑟𝑖 ) en son point
d'installation :
𝑃𝐷𝐶 ≥ 𝐼𝐶𝐶𝑡𝑟𝑖 , ce qui correspond à la zone c de la figure V.2.

 association de dispositifs de protection


L'utilisation d'un appareil de protection possédant un pouvoir de coupure inférieur au courant de
court-circuit au point où il est installé est autorisée par la norme NF C 15-100 aux conditions
suivantes :
- il existe en amont un autre dispositif ayant au moins le pouvoir de coupure nécessaire
- l'énergie que laisse passer le dispositif placé en amont est inférieure à celle que peut supporter sans
dommage l'appareil aval et les canalisations protégées par ces dispositifs ; cette possibilité est
mise en œuvre :
. dans les associations disjoncteurs/fusibles
. dans la technique de filiation qui utilise le fort pouvoir de limitation de certains disjoncteurs
(par exemple, le Compact).

Les associations possibles, résultant d'essais réels effectués en laboratoire, sont données dans les
catalogues des constructeurs.

V.1.3 Courants admissibles dans les canalisations


C'est le courant maximal que la canalisation peut véhiculer en permanence sans préjudice pour sa
durée de vie.
Pour déterminer ce courant, il faut procéder de la façon suivante :
- à l'aide des tableaux V-3 à V-5, définir le mode de pose, son numéro et sa lettre de sélection
associés
- à partir des conditions d'installation et d'ambiance, déterminer les valeurs des facteurs de
correction qui doivent être appliquées (voir tableaux V-6 à V-15)
- calculer le facteur de correction global f égal au produit des facteurs de correction
- à l'aide du tableau V-16 pour les lettres de sélection B, C, E, F et du tableau V-17 pour la lettre de
sélection D, déterminer le courant maximal I0 admissible par la canalisation dans les conditions
standards ( 𝑓0 à 𝑓10 = 1 )
- calculer le courant maximal admissible par la canalisation en fonction de ses conditions
d'installation : 𝐼𝑎 = 𝑓𝐼0 .
 modes de pose
Les tableaux V-3 à V-5 indiquent les principaux modes de pose utilisés dans les réseaux industriels
;
Pour chaque mode de pose sont indiqués :
- son numéro et sa lettre de sélection associés
- les facteurs de correction à appliquer.
Le facteur f0 correspond au mode de pose ; les facteurs 𝑓1 à 𝑓10 sont explicités ci-après (voir
tableaux V-6 à V-15).

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Tableau V-3 : modes de pose pour les lettres de sélection C, E et F

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
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Tableau V-4 : modes de pose pour la lettre de sélection B


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Tableau V-4 (suite) : modes de pose pour la lettre de sélection B

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Tableau V-5 : modes de pose pour la lettre de sélection D

 facteurs de correction pour des températures ambiantes différentes de 30 °C


(canalisations non enterrées) : f1
Lorsque des canalisations électriques sont encastrées dans des parois comportant des éléments
chauffants, il est généralement nécessaire de réduire les courants admissibles en appliquant les
facteurs de réduction du tableau V-6.
Ceci suppose la connaissance de la répartition des températures à l'intérieur des parois chauffantes
en contact avec les canalisations électriques.
Lorsque la température de l'air diffère de 30 °C, le coefficient de correction à appliquer est donné
par la formule :
𝜃𝑝 − 𝜃0
𝑓1 = √ 
𝜃𝑝 − 300
𝜃𝑝 : température maximale admise par l'isolant en régime permanent, °C
𝜃0 : température de l'air, °C
La valeur de f1 est indiquée dans le tableau V-6 pour différentes valeurs de 𝜃𝑝 et 𝜃0 .

11
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
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Tableau V-6 : facteurs de correction pour des températures ambiantes différentes de 30 °C(canalisations non
enterrées)

 facteurs de correction pour des températures du sol différentes de 20 °C


(canalisations enterrées) : f2
Lorsque la température du sol est différente de 20 °C, le coefficient de correction à appliquer est
donné par la formule :

𝜃𝑝 − 𝜃0
𝑓2 = √ 
𝜃𝑝 − 200
𝜃𝑝 : température maximale admise par l'isolant en régime permanent, °C
𝜃0 : température du sol, °C

La valeur de f2 est indiquée dans le tableau V-7 pour différentes valeurs de 𝜃𝑝 et 𝜃0 .

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
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Tableau V-7 : facteurs de correction pour des températures du sol différentes de 20 °C (canalisations
enterrées)

 facteurs de correction pour les canalisations enterrées, en fonction de la résistivité


thermique du sol : f3
La résistivité thermique du sol dépend de la nature et de l'humidité du terrain. Le facteur de
correction à appliquer selon la résistivité du sol est donné par le tableau V-8.
Tableau V-8 : facteurs de correction pour les canalisations enterrées en fonction de la résistivité thermique
du sol

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
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 facteurs de correction pour groupement de plusieurs câbles multiconducteurs ou
groupes de câbles mono-conducteurs
Les circuits ou les câbles peuvent être :
- jointifs ; il faut alors appliquer le facteur de correction f4
- disposés en plusieurs couches ; il faut alors appliquer le facteur de correction f5
- à la fois jointifs et disposés en plusieurs couches (voir fig. V-3) ; il faut alors appliquer le produit
des facteurs de correction f4 et f5 .

Figure V-3 : 6 câbles multiconducteurs - 2 couches de 3 câbles jointifs

 câbles multiconducteurs ou groupes de câbles mono-conducteurs jointifs : f4


Les facteurs du tableau V-9 sont applicables à des groupes homogènes de câbles, également
chargés, pour les modes de pose indiqués.
Lorsque la distance horizontale entre câbles voisins est supérieure à deux fois leur diamètre
extérieur, aucun facteur de réduction n'est nécessaire.
Les mêmes facteurs de correction sont applicables :
- aux groupes de deux ou trois câbles mono-conducteurs
- aux câbles multiconducteurs.
Tableau V-9 : facteurs de correction pour groupement de câbles multiconducteurs ou groupes de câbles
mono-conducteurs jointifs



 câbles multiconducteurs ou groupes de câbles mono-conducteurs disposés en plusieurs
couches : f5
Lorsque les câbles sont disposés en plusieurs couches, les facteurs de correction du tableau V-10
doivent être appliqués.
tableau V-10 : facteurs de correction pour groupement de câbles multiconducteurs ou groupes de câbles
mono-conducteurs disposés en plusieurs couches

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

 facteurs de correction en fonction du nombre de conduits dans l'air et de leur disposition


(voir tableau V-11) : f6
Tableau V-11 : facteurs de correction en fonction du nombre de conduits dans l'air et de leur disposition

 facteurs de correction en fonction du nombre de conduits enterrés ou noyés dans le béton et


de leur disposition (voir tableau V-12) : f7
Tableau V-12 : facteurs de correction en fonction du nombre de conduits enterrés ou noyés dans le béton
et de leur disposition

 facteurs de correction pour conduits enterrés non jointifs disposés horizontalement ou


verticalement à raison d'un câble ou d'un groupement de 3 câbles mono-conducteurs par
conduit (voir tableau V-13) : f8
Tableau V-13 : facteurs de correction pour conduits enterrés non jointifs disposés horizontalement ou
verticalement à raison d'un câble ou d'un groupement de 3 câbles mono-conducteurs par conduit

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
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Les distances entre conduits sont mesurées comme indiqué sur la figure V-4.

Figure V-4 : distance entre conduits (a)

 facteurs de correction dans le cas de plusieurs circuits ou câbles dans un même conduit
enterré (voir tableau V-14) : f9
Ceci est applicable à des groupements de câbles de sections différentes mais ayant la même
température maximale admissible. 
Tableau V-14 : facteurs de correction dans le cas de plusieurs circuits ou câbles dans un même conduit
enterré

 facteurs de correction pour groupement de plusieurs câbles posés directement dans le sol -
câbles mono-conducteurs ou multiconducteurs disposés horizontalement ou
verticalement (voir tableau V-15) : f10
Tableau V-15 : facteurs de correction pour groupement de plusieurs câbles posés directement dans le sol
câbles mono-conducteurs ou multiconducteurs disposés horizontalement ou verticalement

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Les distances entre câbles sont mesurées comme indiqué sur la figure V-5.

Figure V-5 : distance entre câbles (a)

 courants admissibles (en ampère) par les canalisations dans les conditions standards
d'installation pour les lettres de sélection B, C, E, F
Les courants admissibles indiqués dans le tableau V-16 sont valables pour des circuits simples
constitués du nombre suivant de conducteurs :
Lettre de sélection B :
- deux conducteurs isolés ou deux câbles mono-conducteurs ou un câble à deux conducteurs
- trois conducteurs isolés ou trois câbles mono-conducteurs ou un câble à trois conducteurs
Lettre de sélection C :
- deux câbles mono-conducteurs ou un câble à deux conducteurs
- trois câbles mono-conducteurs ou un câble à trois conducteurs
Lettres de sélection E et F (voir fig. V-6) :
- un câble à deux ou trois conducteurs pour la lettre E
- deux ou trois câbles mono-conducteurs pour la lettre F .

Figure V-6 : illustration des modes de pose correspondant aux lettres de sélection E et F

Le nombre de conducteurs à considérer dans un circuit est celui des conducteurs effectivement
parcourus par le courant. Lorsque, dans un circuit triphasé, les courants sont supposés
équilibrés, il n'y a pas lieu de tenir compte du conducteur neutre correspondant.
Lorsque la valeur du courant du conducteur neutre est proche de celle des phases, un facteur de
réduction de 0,84 est à appliquer. De tels courants peuvent, par exemple, être dus à la présence
de courants harmoniques 3 dans les conducteurs de phase.

17
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Tableau V-16 : courants admissibles (en ampère) par les canalisations dans les conditions standards
d'installation f 0à f10 =1pour les lettres de sélection B, C, E, F






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 courants admissibles (en ampère) par les canalisations dans les conditions standards
d'installation pour la lettre de sélection D (canalisations enterrées) (voir tableau V-17)
Le nombre de conducteurs à considérer dans un circuit est celui des conducteurs effectivement
parcourus par le courant. Lorsque, dans un circuit triphasé, les courants sont supposés
équilibrés, il n'y a pas lieu de tenir compte du conducteur neutre correspondant.
Lorsque la valeur du courant du conducteur neutre est proche de celle des phases, un facteur de
réduction de 0,84 est à appliquer. De tels courants peuvent, par exemple, être dus à la présence
de courants harmoniques 3 dans les conducteurs de phase.
Tableau V-17 : courants admissibles (en ampère) par les canalisations dans les conditions standards
d'installation f 0 à f10 =1pour la lettre de sélection D (canalisations enterrées)


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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
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V.1.4 Détermination pratique de la section minimale d'une canalisation BT

Figure V-7 : logigramme de la détermination de la section d'une canalisation

20
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

V.1.5 Section des conducteurs de protection (PE), d'équipotentialité et de neutre

Dans une installation basse tension, les conducteurs de protection assurent l'interconnexion
des masses d'utilisation et l'écoulement à la terre des courants de défaut d'isolement.
Les conducteurs d'équipotentialité permettent de mettre au même potentiel, ou à des
potentiels voisins, des masses et des éléments conducteurs.
On se limitera aux règles de dimensionnement des conducteurs.

 section des conducteurs de protection entre transformateur HTA/BT et tableau


principal BT (voir fig. V-8)

Figure V-8 : conducteur PE entre transformateur et tableau principal

Le tableau V-18 donne les valeurs des sections des conducteurs de protection (en mm²) en
fonction :
- de la puissance nominale du transformateur HTA/BT
- du temps de fonctionnement t (en seconde) de la protection HTA. Lorsque la protection est
assurée par un fusible, la section à prendre en compte correspond à t = 0,2 s
- de la matière isolante et de la nature du métal du conducteur.
En schéma IT , si un dispositif de protection contre les surtensions est inséré entre le neutre et
la terre, le même dimensionnement s'applique à ses conducteurs de raccordement.
Dans le cas du fonctionnement en parallèle de plusieurs transformateurs, la somme de leurs
puissances nominales sera utilisée pour la détermination de la section.

Tableau V-18 : section des conducteurs de protection entre transformateur HTA/BT et


tableau principal BT

21
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V Electriques industrielle

 sections des conducteurs de protection des masses basse tension : (PE)


La section du conducteur PE est définie en fonction de la section des phases (pour le même
métal conducteur) comme suit :
pour 𝑆𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 ≤ 16 𝑚𝑚2 , 𝑆𝑃𝐸 = 𝑆𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 (∗)
2 2
pour 16 𝑚𝑚 ≤ 𝑆𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 ≤ 35 𝑚𝑚 , 𝑆𝑃𝐸 = 16 𝑚𝑚2
𝑆
pour 𝑆𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒 > 35 𝑚𝑚2 , 𝑆𝑃𝐸 = 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒
2
(*) lorsque le conducteur de protection ne fait pas partie de la canalisation, il doit avoir une
section d'au moins :
- 2,5 mm² s'il comporte une protection mécanique
- 4 mm² s'il ne comporte pas de protection mécanique

Dans le schéma TT , la section du conducteur de protection peut être limitée à :


- 25 mm² pour le cuivre
- 35 mm² pour l'aluminium
à condition que les prises de terre du neutre et des masses soient distinctes, sinon les
conditions du schéma TN sont applicables (en schéma TT , une liaison fortuite par
charpente métallique ou autre peut exister entre les deux prises de terre ; le courant de défaut à
la terre est alors important).

 section des conducteurs d'équipotentialité

o conducteur d'équipotentialité principale


Sa section doit être au moins égale à la moitié de la section du plus grand conducteur de
protection de l'installation, avec un minimum de 6 mm². Toutefois, elle peut être limitée à 25
mm² pour le cuivre ou 35 mm² pour l'aluminium.

o conducteur d'équipotentialité supplémentaire


S'il relie deux masses, sa section ne doit pas être inférieure à la plus petite des sections des
conducteurs de protection reliés à ces masses (voir fig. V-9-a).
S'il relie une masse à un élément conducteur, sa section ne doit pas être inférieure à la moitié
de la section du conducteur de protection relié à cette masse (voir fig. V-9-b).

Figure V-9 : section des conducteurs d'équipotentialité supplémentaire

(*) avec un minimum de : - 2,5 mm² si les conducteurs sont mécaniquement protégés
- 4 mm² si les conducteurs ne sont pas mécaniquement protégés

22
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Les conducteurs non incorporés dans un câble sont mécaniquement protégés lorsqu'ils sont
posés dans des conduits, des goulottes, des moulures ou protégés de façon analogue.
 section des conducteurs PEN
Dans le cas du schéma TNC , le conducteur de protection assure également la fonction du
neutre.
Dans ce cas la section du PEN doit être au moins égale à la plus grande valeur résultant des
contraintes suivantes :

10 𝑚𝑚2 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑢𝑖𝑣𝑟𝑒


- 𝑆𝑃𝑁 ≥ {
16 𝑚𝑚2 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙′𝑎𝑙𝑢𝑚𝑖𝑛𝑖𝑢𝑚

-répondre aux conditions relatives au conducteur PE


-répondre aux conditions imposées pour la section du conducteur neutre.

 section du conducteur neutre


-Le conducteur de neutre doit avoir la même section que les conducteurs de phase dans les cas
suivants :
.circuit monophasé
.circuit triphasé ayant des sections de phase inférieures ou égales à 16 mm² pour le cuivre ou
25 mm² pour l'aluminium.
-Pour les circuits triphasés ayant une section de phase supérieure à 16 mm² pour le cuivre ou
25 mm² pour l'aluminium, la section du neutre peut être inférieure à celle des phases à
conditions de respecter, simultanément les conditions suivantes :

.le courant maximal susceptible de circuler en permanence dans le neutre est inférieur au
courant admissible de la section choisie. Il faut tenir compte du déséquilibre des charges
monophasées et des courants harmoniques 3 et multiples de 3 qui peuvent exiger l'utilisation
d'une section supérieure à celle des phases ( échauffement du conducteur neutre).
.le conducteur neutre est protégé contre les surintensités par un fusible ou un réglage du
déclencheur du disjoncteur adapté à sa section.
.la section du conducteur neutre est au moins égale à 16 mm² pour le cuivre ou 25 mm² pour
l'aluminium.

V.1.7.Vérification des chutes de tension


La chute de tension sur une canalisation est calculée par la formule :
𝐿
∆𝑉 = 𝑏 (𝜌1 cos 𝜑 + 𝜆𝐿 sin 𝜑) 𝐼𝐵
𝑆
∆𝑉 : chute de tension, en volt

= 1 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 𝑡𝑟𝑖𝑝ℎ𝑎𝑠é


𝑏 : coefficient {
= 2 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑖𝑡 𝑚𝑜𝑛𝑜𝑝ℎ𝑎𝑠é
𝜌1 : résistivité du conducteur en service normal ; 𝜌1 = 0.036Ω𝑚𝑚2 /𝑚 pour l’aluminium
L : longueur de la canalisation, en mètre
S : section des conducteurs , en mm2
cos 𝜑 : facteur de puissance ; en l’absence d’indication précise on peut prendre cos 𝜑 = 0.8
𝐼𝐵 : courant maximal d’emploi, en ampère
𝜆 : réactance linéique des conducteurs, en Ω/m

23
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Les valeurs de λ en BT sont :

-d : distance moyenne entre conducteur


- r : rayon des âmes conductrices
On définit la chute de tension relative :

∆𝑉
pour les circuits triphasés ou monophasés alimentés entre phase et neutre
𝑉𝑛
∆𝑉
pour les circuits monophasés alimentés entre phases (dans ce cas, ∆V représente une
𝑈𝑛
chute de tension entre phases)
𝑉𝑛 :tension simple nominale
𝑈𝑛 :tension composée nominale

Conformément à la norme NF C 15-100, la chute de tension entre l'origine de l'installation et


tout point d'utilisation ne doit pas être supérieure aux valeurs du tableau V-19.

Tableau V-19 : chutes de tension admissibles dans les réseaux BT

 circuits alimentant des moteurs


La chute de tension est calculée en remplaçant le courant d'emploi𝐼𝐵 par le courant de
démarrage du moteur.
La norme NF C 15-100 préconise que la chute de tension, en tenant compte de tous les
moteurs pouvant démarrer simultanément, soit inférieure à 15 %. Une limitation à 10 % est
préférable.

V.1.8.Longueurs maximales des canalisations pour la protection contre les contacts


indirects (régime TN et IT )
La norme NF C 15-100 impose pour les schémas TN et IT que le courant de défaut soit
éliminé dans un temps compatible avec la protection des personnes.
Ce temps est déterminé par une courbe en fonction de la tension de contact présumée ; il est
basé sur les effets physiologiques du courant électrique sur le corps humain. Par mesure de
24
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V Electriques industrielle

simplification, à partir de cette courbe, il est possible de déterminer un temps de coupure


maximal en fonction de la tension nominale de l'installation (voir tableau V-20 et V-21).

Tableau V-20 : temps de coupure maximaux dans le schéma IT (deuxième défaut)

Tableau V-21 : temps de coupure maximaux dans le schéma TN

(*) ces valeurs ne sont pas valables dans les locaux contenant une baignoire ou une douche.
(**) ces valeurs sont basées sur la norme CEI 38

 protection par disjoncteur


La norme NF C 15-100 impose pour les schémas TN et IT que le seuil de déclenchement
magnétique du disjoncteur soit inférieur au courant de court-circuit minimal. De plus, la
temporisation éventuelle du disjoncteur doit être inférieure au temps de coupure maximal
défini dans les tableaux V-20 et V-21.
Pour un disjoncteur et une section de conducteur donnés, il existe donc une longueur
maximale du circuit à ne pas dépasser afin de respecter les contraintes concernant la
protection des personnes contre les contacts indirects.
Dans ce qui suit, on applique la méthode conventionnelle pour déterminer les longueurs
maximales des circuits. Celle-ci est plus pénalisante que la méthode des impédances, mais
peut être appliquée en effectuant manuellement les calculs .
Dans la méthode conventionnelle, on néglige l'influence de la réactance des conducteurs pour
des sections inférieures à 150 mm².
Pour les fortes sections, on tiendra compte de l'influence de la réactance en divisant 𝐿𝑚𝑎𝑥
par :
-1,15 pour une section de 150 mm²
-1,20 pour une section de 185 mm²
-1,25 pour une section de 240 mm²
-1,30 pour une section de 300 mm².

o schéma TN
La longueur maximale d'un circuit en schéma TN est :
0.8 𝑉𝑛 𝑆𝑝ℎ
𝐿𝑚𝑎𝑥 =
𝜌(1 + 𝑚)𝐼𝑚

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

𝐿𝑚𝑎𝑥 : longueur maximale en m

𝑉𝑛 : tension en Volts
𝑆𝑝ℎ : section des phases en mm2
𝜌 : résistivité des conducteurs prise égale à 1.5 fois celle à 20°C (𝜌 = 0.027 Ω𝑚𝑚2 /𝑚 pour
le cuivre ; 𝜌 = 0.043 Ω𝑚𝑚2 /𝑚 pour l’aluminium)
𝑆𝑝ℎ : 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑝ℎ𝑎𝑠𝑒𝑠
𝑚=( )
𝑆𝑃𝐸 : 𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑢 𝑐𝑜𝑛𝑑𝑢𝑐𝑡𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛
𝐼𝑚 : courant de fonctionnement du déclencheur magnétique du disjoncteur

o schéma IT
La longueur maximale d'un circuit en schéma IT est :
-si le conducteur neutre n'est pas distribué :

0.8 √3𝑉𝑛 𝑆𝑝ℎ


𝐿𝑚𝑎𝑥 =
2𝜌(1 + 𝑚)𝐼𝑚
-si le conducteur neutre est distribué :
0.8 𝑉𝑛 𝑆𝑙
𝐿𝑚𝑎𝑥 =
2𝜌(1 + 𝑚)𝐼𝑚
= 𝑆𝑝ℎ 𝑠𝑖 𝑙𝑒 𝑑é𝑝𝑎𝑟𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑é𝑟é 𝑛𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑝𝑎𝑠 𝑑𝑒 𝑛𝑒𝑢𝑡𝑟𝑒
𝑆𝑙 : {
= 𝑆𝑛𝑒𝑢𝑡𝑟𝑒 𝑠𝑖 𝑙𝑒 𝑑é𝑝𝑎𝑟𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑖𝑑é𝑟é 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒 𝑢𝑛 𝑛𝑒𝑢𝑡𝑟𝑒

o schéma TT
Aucune condition sur la longueur de la canalisation n'est imposée car la protection des
personnes est réalisée par le dispositif différentiel résiduel.

 protection par fusible


A partir de la courbe de fusion du fusible, on détermine le courant 𝐼𝑎 assurant la fusion du
fusible dans le temps t0 spécifié dans les tableaux V-20 et V-21 (voir fig. V-10). On calcule
alors la longueur maximale de la canalisation de la même façon que pour le disjoncteur en
remplaçant Im par Ia .

Figure V-10 : courbe de fusion d'un fusible

 application
En pratique, la vérification de la section de la canalisation par rapport à la protection des
personnes contre les contacts indirects consiste à s'assurer que la longueur de la canalisation
est inférieure à Lmax pour un schéma donné.
Si la longueur de la canalisation est supérieure à Lmax , on peut prendre les mesures suivantes

-choisir un disjoncteur (ou un déclencheur) avec un seuil magnétique plus bas si les
contraintes de sélectivité le permettent

26
CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

-installer un disjoncteur différentiel résiduel pour les schémas TNS et IT (en TNC , il n'est
pas possible d'utiliser des DDR)
-prendre des sections de conducteurs de phase et de protection plus importantes, vérifiant la
condition sur la longueur maximale.

V.1.9.Vérification des contraintes thermiques des conducteurs


Lors du passage d'un courant de court-circuit dans les conducteurs d'une canalisation pendant
un temps très court (jusqu'à cinq secondes), l'échauffement est considéré adiabatique ; cela
signifie que l'énergie emmagasinée reste au niveau du métal de l'âme et n'est pas transmise à
l'isolant. Il faut donc vérifier que la contrainte thermique du court-circuit est inférieure à la
contrainte thermique admissible du conducteur :
2
𝑡𝑐 𝐼𝑐𝑐 ≤ 𝑘2𝑆2

𝑡𝑐 : temps de coupure du dispositif de protection en seconde


𝑆 : section des conducteurs en mm2
𝐼𝑐𝑐 : courant de court circuit en A
La valeur de k dépend du matériau de l'âme et de la nature de l'isolant (voir tableau V-22).

Tableau V-22 : valeur du coefficient k conformément à la norme NF C 15-100

Si le temps de coupure est donné, la section doit satisfaire la condition :


𝐼𝑐𝑐
𝑠≥ √𝑡𝑐
𝑘
 protection par disjoncteur
La vérification doit être faite pour le courant de court-circuit maximal au niveau du
disjoncteur considéré.
Les courbes des catalogues des constructeurs donnent le temps de coupure maximal du
disjoncteur. Lorsque le déclenchement du disjoncteur est temporisé, le temps de coupure est
pris égal à la temporisation.
Pour la vérification des contraintes thermiques, la valeur du courant de court-circuit doit être
calculée avec une résistivité ρ des conducteurs prise égale à 1,5 fois celle à 20 °C :
𝜌 = 0.027Ω𝑚𝑚2 /𝑚, pour le cuivre
𝜌 = 0.043Ω𝑚𝑚2 /𝑚 pour l’aluminium

o cas des disjoncteurs limiteurs de courant


Lors d'un court-circuit, les disjoncteurs limiteurs ont la particularité de ne laisser passer qu'un
courant inférieur au courant de défaut présumé (voir fig. V-11).

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

Figure V-11 : courbe de limitation de courant

La canalisation protégée par ce type d'appareil ne subit donc pas la contrainte thermique de
Icc calculé (présumé), mais une contrainte plus faible définie par les courbes de limitation
des constructeurs données pour chaque type de disjoncteur.
2
Les courbes de limitation fournissent la contrainte thermique 𝑡𝑐 𝐼𝑐𝑐 exprimer en ampère carrée
fois seconde.

o Exemple
On désire vérifier la contrainte thermique d'un conducteur en cuivre de 6 mm² isolé au PVC
protégé par un disjoncteur Compact NS 80H-MA 380/415 V équipé d'un relais thermique
LR2-D33 63.
La contrainte thermique admissible par le câble est : 𝑘 2 𝑆 2 = (115)2 . 62 = 4,76 105 𝐴2 𝑠
Les courbes de limitation de la figure V-12 donnent la contrainte thermique maximale du
disjoncteur : 2 105 𝐴2 𝑠
Le câble est donc protégé jusqu'au pouvoir de coupure du disjoncteur.

Les courbes sont dans l'ordre du tableau


Figure V-12 : courbes de limitation en contrainte thermique des disjoncteurs Compact NS
80H-MA-380/415V

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CHAPITRE Méthodologie Et Dimensionnement Des Installations Electricité
V Electriques industrielle

 protection par fusible


Le courant le plus contraignant est le courant de court-circuit minimal à l'extrémité de la
canalisation.
Le temps de fusion 𝑡𝑓 du fusible correspondant à 𝐼𝑐𝑐 min doit vérifier la relation :
2 2 2
𝑡𝑓 𝐼𝑐𝑐 𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝑘 𝑆

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