MOTEUR ASYNCHRONE
Le moteur asynchrone entre dans la constitution de très nombreux équipements et, s’il fallait
n’en connaitre qu’un seul, c’est sur lui que notre choix devrait se porter.
La plupart des moteurs entrainant les machines-outils sont des moteurs asynchrones
triphasés dont la puissance ne dépasse pas 1,5 kW. Des moteurs asynchrones monophasés
entrainent les compresseurs de réfrigérateurs ou de congélateurs, de nombreuses machines à laver le
linge ou la vaisselle, les pompes de ces machines notamment.
Les moteurs asynchrones sont robustes, faciles à construire et donc peu couteux. Les
ingénieurs sont parvenus à optimiser leurs performances en fonction des matériaux utilisés pour leur
fabrication et des destinations qu’ils assignent. Ils sont particulièrement intéressants lorsque la
vitesse du dispositif à entrainer n’a pas à être maintenue rigoureusement constante c'est-à-dire
lorsqu’une légère variation de vitesse en fonction de la charge peut être tolérée.
Il importe donc de bien connaitre le fonctionnement de ces moteurs afin de pouvoir les utiliser
judicieusement et d’en tirer le meilleur parti possible.
I. Constitution
1. Stator
Il est identique à celui d’une machine synchrone. Les conducteurs, placés dans les encoches
du stator sont associés pour former trois enroulements destinés à être alimentés par un
réseau triphasé.
Ils créent alors un champ tournant à répartition sinusoïdale, comportant 2p pôles, dont la
vitesse S est liée à la pulsation des courants d’alimentation et au nombre p de paires de
pôles déterminé par le bobinage du stator :
En fonctionnement normal, le stator est soumis à un champ tournant : le feuilletage est donc
nécessaire pour limiter les pertes ferromagnétiques.
Les moteurs sont prévus pour fonctionner en étant alimentés à une fréquence déterminée (50 Hz
par exemple) et sous une tension très proche de leur tension nominale (par exemple 220 V).
Survolté, le moteur chauffe et son rendement est mauvais ; alimenté sous une tension trop faible, il
peut caler car son couple électromagnétique est alors fortement diminué.
En général, il est possible de choisir le couplage des enroulements pour obtenir la tension
nominale par phase prévue.
2. Rotor
a- Rotor en cage d’écureuil
b- Rotor bobiné
Les tôles de ce rotor sont munies d’encoches où sont placés des conducteurs formant un
bobinage de structure généralement semblable à celle des enroulements statoriques.
Dans le cas très fréquent où le bobinage du rotor est triphasé, trois bagues et trois balais sont
prévus pour accéder à ces enroulements. Ce dispositif permet de modifier certaines des
caractéristiques électriques du circuit rotorique et par là, les propriétés électromécaniques du moteur
asynchrones.
2. Fonctionnement à vide
La tresse ne frotte pas sur la poulie. Pour ce régime de fonctionnement, nous relevons les
valeurs suivantes : N0, U0, I0, W10 et W20.
Nous déduisons de ces mesures :
La puissance apparente : √
La puissance active absorbée :
Le facteur de puissance :
3. Fonctionnement en charge
2815 tr/min 228 V 1,93 A 762 VA 420 W 144 W 564 W 0,74 42°
a- Démarrage :
Le moteur asynchrone triphasé démarre seul et il prend rapidement sa vitesse de régime, en charge
comme à vide. Nous pouvons donc conclure que ce moteur présente un couple de démarrage de
moment important.
b- Fréquence de rotation :
La vitesse de rotation N du moteur :
- est proche de la fréquence de rotation NS correspondant à la vitesse de synchronisme, mais
est toujours inférieure à Ns.
- diminue peu entre la marche à vide et la marche en charge.
Le glissement exprime donc l’écart relatif entre la vitesse (ou la fréquence) de synchronisme et la
vitesse (ou la fréquence) de rotation de l’arbre du moteur.
g est un nombre abstrait (pas d’unité) ; il s’exprime sous la forme d’un pourcentage.
√
b) La partie du stator qui est soumise au champ tournant est le siège de pertes dans le fer (Pfs)
c) Dans les enroulements du stator, une puissance Pjs est perdue par effet Joule ; cette puissance
s’exprime, comme pour toute machine triphasée présentant une résistance R entre deux bornes de
phase statoriques, par la relation :
On a :
a) La puissance transmise au rotor est convertie d’une part en puissance mécanique P M et d’autre
part en pertes par effet joule Pjr dans les conducteurs du rotor.
Autre expression. En tenant compte de l’expression du moment Cem en fonction de Ptr, nous
pouvons écrire :
c) Expression des pertes par effet Joule au rotor. De l’expression de la puissance transmise nous
tirons :
Autre expression :
e) Moment du couple utile : le moment Cu ou Tu du couple utile est donné en fonction de la
puissance utile Pu par la relation :
Ou :
( )
Ou encore :
Quand le moteur fonctionne au voisinage de sa puissance nominale, pour avoir seulement un ordre
de grandeur du rendement, les pertes peuvent être négligées devant la puissance absorbée. La
puissance transmise se confond alors avec la puissance absorbée :
De la même manière, les pertes mécaniques Pm peuvent être négligées mais il faut tenir compte des
pertes par effet Joule au rotor, relativement importantes à pleine charge. La puissance utile est alors
donnée par l’expression :
Soit :
Avec ces hypothèses simplificatrices le rendement s’écrit :
Ce résultat exprime que la quantité (1 – g) constitue une limite physique supérieure du rendement.
En réalité il est inférieur à (1 – g).
Les résultats précédents concernent le moteur asynchrone à cage. Ils s’appliquent également au
moteur asynchrone à rotor bobiné. Toutefois, pour ce moteur, il est possible d’agir de l’extérieur sur
les intensités des courants rotoriques (impossibles avec un moteur à cage).
2. Caractéristiques Electromécaniques
a- Caractéristique Mécanique Tu() (ou Cu()) ou Tu(g) (ou Cu(g)).
b- Autres caractéristiques
3. Procédés de Démarrage
Au démarrage, le moment du couple moteur est, dans les conditions habituelles d’utilisation,
très supérieur au moment du couple résistant. L’accélération est donc brutale et le courant appelé est
susceptible d’être très important.
Ce phénomène, sans inconvénient pour les petits moteurs, est inacceptable dès que la puissance
atteint quelques dizaines de kilowatts. Il est alors nécessaire de mettre en œuvre des procédés
particuliers de démarrage.
1° Les enroulements sont couplés en étoile pour le démarrage ; après cette phase transitoire, un
coupleur permet de passer au couplage en triangle (qui doit être le couplage pour le fonctionnement
normal).
2° Pour des moteurs de quelques kilowatts, la tension est diminuée par insertion d’un rhéostat
triphasé en série avec les enroulements du stator.
3°Le procédé le plus moderne met en œuvre un gradateur électronique (thyristors commandés
par un microprocesseur) pour le réglage de la tension appliquée au stator. Cet appareillage est
utilisable avec des moteurs de très grande puissance et il permet de contrôler simultanément
plusieurs grandeurs : intensité du courant de démarrage, accélération, etc.
b- Pour des moteurs à rotor bobiné, démarrage avec insertion de résistances en série avec les
enroulements rotoriques
Si un onduleur est prévu pour alimenter le moteur en fonctionnement normal, il est possible de
contrôler très efficacement le démarrage en donnant à la fréquence f et à la tension V de petites
valeurs.
1° Nous savons qu’un enroulement alimenté par un courant sinusoïdal (système monophasé)
produit deux champs tournant en sens inverses. Cette propriété est utilisée dans de petits moteurs
asynchrones à usage domestique.
3° Pour rendre le démarrage automatique, le moteur asynchrone monophasé est souvent pourvu
d’un enroulement auxiliaire. Mis en série avec un condensateur, cet enroulement est donc par un
courant déphasé par rapport à celui qui parcourt l’enroulement principal. Cela suffit pour créer un
couple de démarrage. Après le démarrage, un interrupteur centrifuge permet parfois d’éliminer ce
deuxième circuit afin d’économiser le condensateur.