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Présenté par : Tolotra Iarivony Nirina RASOLOFOMANANA

Ingénieur en Electronique Automatique


Master 2 Recherche en Système et Dispositif Electronique
Doctorant en Système et Dispositif Electronique
Machines Asynchrones

MOTEUR ASYNCHRONE

Le moteur asynchrone entre dans la constitution de très nombreux équipements et, s’il fallait
n’en connaitre qu’un seul, c’est sur lui que notre choix devrait se porter.
La plupart des moteurs entrainant les machines-outils sont des moteurs asynchrones
triphasés dont la puissance ne dépasse pas 1,5 kW. Des moteurs asynchrones monophasés
entrainent les compresseurs de réfrigérateurs ou de congélateurs, de nombreuses machines à laver le
linge ou la vaisselle, les pompes de ces machines notamment.

Figure 1: Symbole du moteur Asynchrone Triphasé

Les moteurs asynchrones sont robustes, faciles à construire et donc peu couteux. Les
ingénieurs sont parvenus à optimiser leurs performances en fonction des matériaux utilisés pour leur
fabrication et des destinations qu’ils assignent. Ils sont particulièrement intéressants lorsque la
vitesse du dispositif à entrainer n’a pas à être maintenue rigoureusement constante c'est-à-dire
lorsqu’une légère variation de vitesse en fonction de la charge peut être tolérée.
Il importe donc de bien connaitre le fonctionnement de ces moteurs afin de pouvoir les utiliser
judicieusement et d’en tirer le meilleur parti possible.

I. Constitution
1. Stator

 Il est identique à celui d’une machine synchrone. Les conducteurs, placés dans les encoches
du stator sont associés pour former trois enroulements destinés à être alimentés par un
réseau triphasé.
 Ils créent alors un champ tournant à répartition sinusoïdale, comportant 2p pôles, dont la
vitesse S est liée à la pulsation  des courants d’alimentation et au nombre p de paires de
pôles déterminé par le bobinage du stator :

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 En fonctionnement normal, le stator est soumis à un champ tournant : le feuilletage est donc
nécessaire pour limiter les pertes ferromagnétiques.

Les moteurs sont prévus pour fonctionner en étant alimentés à une fréquence déterminée (50 Hz
par exemple) et sous une tension très proche de leur tension nominale (par exemple 220 V).
Survolté, le moteur chauffe et son rendement est mauvais ; alimenté sous une tension trop faible, il
peut caler car son couple électromagnétique est alors fortement diminué.
En général, il est possible de choisir le couplage des enroulements pour obtenir la tension
nominale par phase prévue.

Figure 2: Couplage des enroulements du stator en étoile (a) ou en triangle (b).

2. Rotor
a- Rotor en cage d’écureuil

 Un rotor en cage d’écureuil porte un système de barres conductrices, très souvent en


aluminium, logées dans un empilement de tôles. Les extrémités de ces barres sont réunies
par deux couronnes également conductrices.
 L’ensemble ainsi réalisé présente une résistance électrique très faible : on dit couramment
que le rotor est en court-circuit.
 Cette catégorie de rotor entre dans la constitution de nombreux moteurs de petite et
moyenne puissance fonctionnant en basse tension. Il équipe également des machines d’assez
forte puissance fonctionnant sous tension élevée (plusieurs centaines de kilowatts pour des
tensions de 10 kV).

b- Rotor bobiné

Les tôles de ce rotor sont munies d’encoches où sont placés des conducteurs formant un
bobinage de structure généralement semblable à celle des enroulements statoriques.

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Dans le cas très fréquent où le bobinage du rotor est triphasé, trois bagues et trois balais sont
prévus pour accéder à ces enroulements. Ce dispositif permet de modifier certaines des
caractéristiques électriques du circuit rotorique et par là, les propriétés électromécaniques du moteur
asynchrones.

Figure 3: Rotor triphasé

II. Moteur Asynchrone Triphasé à cage. Etude Expérimentale


1. Montage

Le montage utilisé pour cette étude comporte :


- Un moteur asynchrone à cage, de petite puissance, alimenté par un réseau triphasé 220 V.
- Un frein : le couple résistant, de moment réglable, peut être exercé à l’aide d’une tresse
frottant sur une poulie galbée solidaire de l’axe du moteur.
- Un voltmètre et un ampèremètre qui indiquent les valeurs efficaces U et I de la tension
composée et de l’intensité du courant en ligne (I est la valeur efficace commune à i1, i2 et i3).

Figure 4: Etude expérimentale d’un petit moteur asynchrone triphasé.

Les indications W1 et W2 des deux wattmètres permettent d’obtenir la puissance active P =


U.I.√ Cos  absorbée par le moteur asynchrone : P = W1 + W2. Elles permettent également de
déterminer la puissance réactive :
√ √
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- Deux wattmètres qui fournissent deux lectures, W1 et W2 permettent le calcul de la


puissance totale absorbée par le moteur
Pour le démarrage, le moteur est relié directement au réseau puisqu’il s’agit d’un moteur de petite
puissance.

2. Fonctionnement à vide

La tresse ne frotte pas sur la poulie. Pour ce régime de fonctionnement, nous relevons les
valeurs suivantes : N0, U0, I0, W10 et W20.
Nous déduisons de ces mesures :

 La puissance apparente : √
 La puissance active absorbée :

 Le facteur de puissance :

3. Fonctionnement en charge

Le moment du couple résistant en agissant sur la tension de la tresse. Nous relevons : N, U, I,


W1 et W2 pour des valeurs différentes du moment du couple résistant et nous tirons, dans chaque
cas : S, P et cos.
Exemple de mesures :
N U I S W1 W2 P cos  
2900 tr/min 228 V 1,70 A 671 VA 340 W 42,0 W 382 W 0,57 55°

2815 tr/min 228 V 1,93 A 762 VA 420 W 144 W 564 W 0,74 42°

4. Interprétation des résultats

a- Démarrage :
Le moteur asynchrone triphasé démarre seul et il prend rapidement sa vitesse de régime, en charge
comme à vide. Nous pouvons donc conclure que ce moteur présente un couple de démarrage de
moment important.
b- Fréquence de rotation :
La vitesse de rotation N du moteur :
- est proche de la fréquence de rotation NS correspondant à la vitesse de synchronisme, mais
est toujours inférieure à Ns.
- diminue peu entre la marche à vide et la marche en charge.

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Pour Ns = 3000 tr/ min, on a N0 = 2990 tr/min et N = 2815 tr/min.


c- Glissement
Par définition, le glissement est égal à :

Le glissement exprime donc l’écart relatif entre la vitesse (ou la fréquence) de synchronisme et la
vitesse (ou la fréquence) de rotation de l’arbre du moteur.
g est un nombre abstrait (pas d’unité) ; il s’exprime sous la forme d’un pourcentage.

III. Bilan Des Puissances


1. Puissance Transmise Au Rotor

a) Un moteur asynchrone triphasé tourne à la vitesse constante  en fournissant un couple utile de


moment Cu ou Tu. Il absorbe la puissance active :


b) La partie du stator qui est soumise au champ tournant est le siège de pertes dans le fer (Pfs)
c) Dans les enroulements du stator, une puissance Pjs est perdue par effet Joule ; cette puissance
s’exprime, comme pour toute machine triphasée présentant une résistance R entre deux bornes de
phase statoriques, par la relation :

d) La puissance Ptr ou PE transmise au rotor est donc égale à :

Figure 5: Transmission de la puissance du stator vers le rotor

2. Moment du couple électromagnétique

On a :

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3. Bilan Des Puissances au rotor

a) La puissance transmise au rotor est convertie d’une part en puissance mécanique P M et d’autre
part en pertes par effet joule Pjr dans les conducteurs du rotor.

Figure 6: Bilan de puissance au rotor.

b) Le couple électromagnétique de moment Cem entraine le rotor à la vitesse angulaire . Il lui


communique donc la puissance mécanique totale PM d’expression :

Autre expression. En tenant compte de l’expression du moment Cem en fonction de Ptr, nous
pouvons écrire :

c) Expression des pertes par effet Joule au rotor. De l’expression de la puissance transmise nous
tirons :

d) Puissance utile du rotor. Les pertes mécaniques Pm se retranchent de la puissance mécanique


PM ; la puissance utile du rotor est donc égale à :

Autre expression :
e) Moment du couple utile : le moment Cu ou Tu du couple utile est donné en fonction de la
puissance utile Pu par la relation :

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4. Rendement du Moteur Asynchrone

Le rendement est le rapport de la puissance utile à la puissance absorbée :

a) Ce rendement s’écrit aussi :

Ou :

( )
Ou encore :

b) Expression approchée du rendement

Quand le moteur fonctionne au voisinage de sa puissance nominale, pour avoir seulement un ordre
de grandeur du rendement, les pertes peuvent être négligées devant la puissance absorbée. La
puissance transmise se confond alors avec la puissance absorbée :

De la même manière, les pertes mécaniques Pm peuvent être négligées mais il faut tenir compte des
pertes par effet Joule au rotor, relativement importantes à pleine charge. La puissance utile est alors
donnée par l’expression :

Soit :
Avec ces hypothèses simplificatrices le rendement s’écrit :

Ce résultat exprime que la quantité (1 – g) constitue une limite physique supérieure du rendement.
En réalité il est inférieur à (1 – g).

IV. Caractéristiques Principales


1. Intérêt d’un Rotor Bobiné

Les résultats précédents concernent le moteur asynchrone à cage. Ils s’appliquent également au
moteur asynchrone à rotor bobiné. Toutefois, pour ce moteur, il est possible d’agir de l’extérieur sur
les intensités des courants rotoriques (impossibles avec un moteur à cage).

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2. Caractéristiques Electromécaniques
a- Caractéristique Mécanique Tu() (ou Cu()) ou Tu(g) (ou Cu(g)).

Son allure traduit trois propriétés importantes :


 Le moment du couple de démarrage sous tension nominale est très important.
 Durant le fonctionnement normal (point de fonctionnement sue la partie P0PN de la
caractéristique), la vitesse reste très voisine de la vitesse de synchronisme.
Pour cette portion de caractéristique, le moment du couple est sensiblement proportionnel au
glissement :

Figure 7: Caractéristique mécanique sous tension constante


P0 est le point de fonctionnement à vide et PN est le point de fonctionnement nominal.
Si la courbe en noir est la caractéristique mécanique d’une charge entrainée par le moteur, le point P
d’intersection des deux caractéristiques est le point de fonctionnement du groupe.
 Le moment du couple maximal est proportionnel au carré de la tension d’alimentation :
̂
(V : valeur efficace de la tension simple).

b- Autres caractéristiques

Les courbes de la figure 8 montrent comment évoluent le rendement , le facteur de puissance


cos  et l’intensité efficace I du courant en ligne lorsque la puissance utile Pu demandée au moteur
varie . Elles renseignent l’utilisateur sur les conditions de fonctionnement de la machine selon la
charge imposée.

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Figure 8: Caractéristiques typiques sous tension et fréquences constantes.

3. Procédés de Démarrage

Au démarrage, le moment du couple moteur est, dans les conditions habituelles d’utilisation,
très supérieur au moment du couple résistant. L’accélération est donc brutale et le courant appelé est
susceptible d’être très important.
Ce phénomène, sans inconvénient pour les petits moteurs, est inacceptable dès que la puissance
atteint quelques dizaines de kilowatts. Il est alors nécessaire de mettre en œuvre des procédés
particuliers de démarrage.

a- Démarrage par diminution de la tension d’alimentation

1° Les enroulements sont couplés en étoile pour le démarrage ; après cette phase transitoire, un
coupleur permet de passer au couplage en triangle (qui doit être le couplage pour le fonctionnement
normal).
2° Pour des moteurs de quelques kilowatts, la tension est diminuée par insertion d’un rhéostat
triphasé en série avec les enroulements du stator.
3°Le procédé le plus moderne met en œuvre un gradateur électronique (thyristors commandés
par un microprocesseur) pour le réglage de la tension appliquée au stator. Cet appareillage est
utilisable avec des moteurs de très grande puissance et il permet de contrôler simultanément
plusieurs grandeurs : intensité du courant de démarrage, accélération, etc.

b- Pour des moteurs à rotor bobiné, démarrage avec insertion de résistances en série avec les
enroulements rotoriques

Au démarrage, le moteur se comporte comme un transformateur dont le rotor est le secondaire.


En limitant les intensités des courants rotoriques, ce procédé permet de diminuer l’intensité du
courant appelé tout en conservant un fort couple de démarrage.
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c- Démarrage par action sur la fréquence et sur la tension d’alimentation

Si un onduleur est prévu pour alimenter le moteur en fonctionnement normal, il est possible de
contrôler très efficacement le démarrage en donnant à la fréquence f et à la tension V de petites
valeurs.

V. Moteurs Asynchrones Monophasés

1° Nous savons qu’un enroulement alimenté par un courant sinusoïdal (système monophasé)
produit deux champs tournant en sens inverses. Cette propriété est utilisée dans de petits moteurs
asynchrones à usage domestique.

2° Si aucun dispositif supplémentaire n’est mis en œuvre, un moteur asynchrone monophasé


doit être lancé au démarrage. Après le lancement, la rotation du rotor privilégie le champ résultant
qui tourne dans le même sens que lui et affaiblit l’autre, aussi les performances d’un moteur
asynchrone monophasé, bien qu’inférieures à celles d’un moteur triphasé, sont-elles très
acceptables.

3° Pour rendre le démarrage automatique, le moteur asynchrone monophasé est souvent pourvu
d’un enroulement auxiliaire. Mis en série avec un condensateur, cet enroulement est donc par un
courant déphasé par rapport à celui qui parcourt l’enroulement principal. Cela suffit pour créer un
couple de démarrage. Après le démarrage, un interrupteur centrifuge permet parfois d’éliminer ce
deuxième circuit afin d’économiser le condensateur.

4° Petits moteurs asynchrones à spires de Frager.


Ces moteurs sont ceux des pompes de machines à laver, des ventilateurs d’ordinateurs, etc. on les
appelle encore moteurs à pôles fendus car chaque pole porte une encoche qui délimite sensiblement
deux moitiés, l’une d’elles étant entourée d’une spire de cuivre fermée sue elle- même (spire de
Frager). Le courant induit dans cette spire ajoute son action magnétisme à celle du courant
parcourant le circuit principal. Le déphasage qui en résulte suffit à privilégier un sens de rotation :
le rotor passe devant le demi- pole non pourvu de spire avant de passer devant l’autre.

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