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LES MACHINES ASYNCHRONES

Par RAJAONARIVELO Jean André

Enseignant Chercheur à l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo

SOMMAIRE
INTRODUCTION

Chapitre I : GENERALITES

I-1 : Historique

I-2 : Présentation

I-3 : Principes généraux

Chapitre II : MACHINES ASYNCHRONES TRIPHASEES

II-1 : Constitution

II-2 : Production du champ magnétique tournant

II-3 : Principe de fonctionnement des machines asynchrones

II-4 : Princvipe des enroulements statoriques

Chapitre III : EQUATIONS ET SCHEMA EQUIVALENT

III-1:F.e.m du stator et du rotor

III-2 : Flux magnétique d’une machine asynchrone

III-3 : Diagramme vectoriel d’une machine asynchrone

III-4 : Circuit équivalent d’une machine asynchrone

Chapitre IV : AUTRES EQUATIONS

IV-1 : Processus énérgétique d’une machine asynchrone

IV-2 : Couple moteur d’une machine asynchrone

IV-3 : Diagramme circulaire : les essais nécessaires

Chapitre V : Démarrage et réglage de vitesse

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INTRODUCTION

Machine asynchrone de 8  kW.

La machine asynchrone, connue également sous le terme « anglo-saxon » de machine


à induction, est une machine électrique à courant alternatif sans connexion entre le stator et le
rotor. Les machines possédant un rotor « en cage d'écureuil » sont aussi connues sous le nom
de machines à cage ou machines à cage d'écureuil. Le terme asynchrone provient du fait que
la vitesse de ces machines n'est pas forcément proportionnelle à la fréquence des courants qui
les traversent.

La machine asynchrone a longtemps été fortement concurrencée par la machine


synchrone dans les domaines de forte puissance, jusqu'à l'avènement de l'électronique de
puissance. La machine asynchrone est utilisée aujourd'hui dans de nombreuses applications,
notamment dans le transport (métro, trains, propulsion des navires), dans l'industrie
(machines-outils), dans l'électroménager. Elle était à l'origine uniquement utilisée en moteur
mais, toujours grâce à l'électronique de puissance, elle est de plus en plus souvent utilisée en
génératrice. C'est par exemple le cas dans les éoliennes.

Pour fonctionner en courant monophasé, les machines asynchrones nécessitent un


système de démarrage. Pour les applications de puissance, au-delà de quelques kilowatts, les
moteurs asynchrones sont uniquement alimentés par des systèmes de courants triphasés.

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I- GENERALITES
I-1 : Historique

La paternité de la machine asynchrone est controversée. Elle pourrait être attribuée à trois
inventeurs : en 1887, Nicolas Tesla dépose un brevet sur la machine asynchrone,, puis en mai
de l'année suivante cinq autres brevets. Pendant la même période Galileo Ferraris publie des
traités sur les machines tournantes, avec une expérimentation en 1885, puis une théorie sur le
moteur asynchrone en avril 1888. En 1889, Michail Ossipowitsch Doliwo-Dobrowolski,
électricien allemand d'origine russe, invente le premier moteur asynchrone à courant triphasé
à cage d'écureuil qui sera construit industriellement à partir de 1891.

Du fait de sa simplicité de construction, d'utilisation et d'entretien, de sa robustesse et son


faible prix de revient, la machine asynchrone est aujourd'hui très couramment utilisée comme
moteur dans une gamme de puissance allant de quelques centaines de watts à plusieurs
milliers de kilowatts.

Quand la machine asynchrone est alimentée par un réseau à fréquence fixe, il est difficile
de faire varier sa vitesse. En outre, au démarrage, le couple est faible et le courant appelé est
très élevé. Deux solutions historiques ont résolu ce dernier problème : le rotor à encoches
profondes et le rotor à double cage mis au point en 1912 par Paul Boucherot. Grâce aux
progrès de l'électronique de puissance, l'alimentation par un onduleur à fréquence variable
permet maintenant de démarrer la machine convenablement et de la faire fonctionner avec une
vitesse réglable dans une large plage. C'est pourquoi il est utilisé pour la motorisation des
derniers TGV ainsi que des nouveaux métros parisiens,.

Intérieur d'une machine


asynchrone diphasée, R. Alioth
et Cie, no  1042, vers 1893.

Le stator, 4 paires de pôles.


Les deux borniers de
raccordement.

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Le rotor, cage constituée de bobinages de cuivre en court-circuit. Les encoches sont légèrement

inclinées.

I-2 :Présentation

Rotor (a gauche) et stator (a droite) d'une machine asynchrone 0,75 kW.

La machine se compose de deux pièces principales :

 Le stator est relié au réseau ou à un variateur de vitesse.


 Le rotor est constitué de conducteurs en court-circuit qui sont parcourus par des
courants induits par le champ magnétique créé par les courants statoriques. C'est la
principale différence avec une machine synchrone, laquelle a un rotor avec un champ
magnétique provenant d'aimants permanents ou de bobines alimentées en courant
continu.

Cette machine peut, selon sa construction, être reliée à un réseau monophasé ou polyphasé
(généralement triphasé car c'est celui de la distribution).

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La machine asynchrone est une des machine électrique la plus utilisée dans le domaine des
puissances supérieures à quelques kilowatts car elle offre alors le meilleur rapport qualité
prix. Surtout depuis l'apparition dans les années 1970 de variateurs permettant de faire varier
la fréquence de rotation du moteur dans une large gamme.

Bien que réversible, la machine asynchrone est principalement (mais pas exclusivement)
utilisée en moteur.

I-3 :Principes généraux

Les courants statoriques créent un champ magnétique tournant dans le stator. La fréquence
de rotation de ce champ est imposée par la fréquence des courants statoriques, c’est-à-dire que
sa vitesse de rotation est proportionnelle à la fréquence de l'alimentation électrique. La vitesse
de ce champ tournant est appelée vitesse de synchronisme.

L'enroulement au rotor est donc soumis à des variations de flux (du champ magnétique).
Une force électromotrice induite apparaît qui crée des courants rotoriques. Ces courants sont
responsables de l'apparition d'un couple qui tend à mettre le rotor en mouvement afin de
s'opposer à la variation de flux : loi de Lenz. Le rotor se met donc à tourner pour tenter de
suivre le champ statorique.

La machine est dite asynchrone car elle est dans l'impossibilité, sans la présence d'un
entraînement extérieur, d'atteindre la même vitesse que le champ statorique. En effet, dans ce
cas, vu dans le référentiel du rotor, il n'y aurait pas de variation de champ magnétique ; les
courants s'annuleraient, de même que le couple qu'ils produisent, et la machine ne serait plus
entraînée. La différence de vitesse entre le rotor et le champ statorique est appelée vitesse de
glissement.

Lorsqu'il est entraîné au-delà de la vitesse de synchronisme — fonctionnement


hypersynchrone — la machine fonctionne en générateur alternatif. Mais son stator doit être
forcément relié au réseau car lui seul peut créer le champ magnétique nécessaire pour faire
apparaître les courants rotoriques.

Un fonctionnement en générateur alternatif autonome est toutefois possible à l'aide de


condensateurs connectés sur le stator, à condition qu'il existe un champ magnétique rémanent.
On retrouve cette même problématique lorsqu'on cherche à faire fonctionner des machines à
courant continu à excitation série en génératrice. À défaut, des dispositifs d'électronique de
puissance et une batterie permettent d'amorcer le fonctionnement en génératrice autonome.
Cette solution est mise en œuvre pour produire de l'électricité à l'aide d'éoliennes ou de
groupes électrogènes, constitués d'une génératrice couplée à un moteur à combustion interne.

Glissement d'une machine asynchrone

Le glissement est une grandeur qui rend compte de l'écart de vitesse de rotation d'une machine
asynchrone par rapport à une machine synchrone hypothétique construite avec le même stator.

Le glissement est toujours faible, de l'ordre de quelques pourcents : de 2 % pour les machines
les plus grosses à 6 ou 7 % pour les petites machines triphasées, il peut atteindre 10 % pour
les petites machines monophasées. Les pertes par effet Joule dans le rotor étant

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proportionnelles au glissement, une machine de qualité se doit de fonctionner avec un faible
glissement.

 On désigne par la fréquence de rotation du champ statorique dans la machine.


 On désigne par la fréquence de rotation de la machine.

La fréquence de synchronisme est toujours un sous-multiple entier de la fréquence du secteur

 En 50 Hz c'est un sous-multiple de 3000 tr/min, soit : 3000 ; 1500 ; 1000 ; 750 ; etc.
 En 60 Hz c'est un sous-multiple de 3600 tr/min, soit : 3600 ; 1800 ; 1200 ; 900 ; etc.

Soit le nombre de paires de pôles de la machine et la fréquence de l'alimentation. On a :

en tr/s ou en tr/min.

Le glissement correspond à la différence de vitesse entre le rotor et le champ statorique


exprimée sous la forme d'un pourcentage de la fréquence de rotation.

, soit

Le glissement peut aussi être calculé à partir des vitesses angulaires

avec :

 la vitesse angulaire de synchronisme du champ statorique dans la machine.


 la vitesse angulaire de rotation de la machine.

Plaque signalétique d'un moteur asynchrone

Exemple de plaque signalétique d'un moteur asynchrone triphasé industriel :

Mot 3~ 50/60Hz IEC34 IP55


MT90L24-4
1.5 / 1.75 kW 1420 / 1710 tr/min

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380-420 / 440-480 V - Y 3.7 / 3.6 A
220-240 / 250-280 V - Δ 6.4 / 6.3 A
cos φ = 0.75 / 0.78
Moteur triphasé utilisable en 50 Plaque établie conformément à Classement IP (Indice de
et 60 Hz la norme internationale IEC34 protection)
Référence constructeur précisant
notamment :

- la taille de la carcasse moteur -


le nombre de pôles
fréquence de rotation
Puissance utile nominale
nominale
Tension entre phase du réseau
Courant de ligne nominal
d'alimentation pour un couplage
pour un couplage étoile
étoile
Tension entre phase du réseau
Courant de ligne nominal
d'alimentation pour un couplage
pour un couplage triangle
triangle
facteur de puissance au
régime nominal

 Soit on dispose d'un réseau d'alimentation correspondant aux valeurs de tension de la


troisième ligne et on doit réaliser un couplage étoile symbolisé par Y (cas le plus
fréquent), soit on dispose d'un réseau d'alimentation correspondant aux valeurs de
tension de la quatrième ligne et on doit réaliser un couplage triangle symbolisé par Δ.
Sur la même ligne, la plaque signalétique indique pour chacun des couplages la valeur
de l'intensité du courant de ligne qui sera absorbée au régime nominal.
 À l'aide de grandeurs électriques fournies : tensions entre phases, intensités des
courants de ligne et facteur de puissance, il est possible de calculer la puissance active
absorbée et d'en déduire le rendement de la machine fonctionnant au régime nominal.

En monophasé :

En triphasé :

Le rendement :

où Pu est la puissance utile à l’arbre égale à Pu = Cu.


Cu couple utile ( N.m)
 vitesse angulaire du rotor (rad/s)

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Variateur de vitesse

Un variateur de vitesse est un équipement électrotechnique alimentant un moteur électrique de


façon à pouvoir faire varier sa vitesse de manière continue, de l'arrêt jusqu’à sa vitesse
nominale. La vitesse peut être proportionnelle à une valeur analogique fournie par un
potentiomètre, ou par une commande externe : un signal de commande analogique ou
numérique, issue d'une unité de contrôle. Un variateur de vitesse est constitué d'un redresseur
combiné à un onduleur. Le redresseur va permettre d'obtenir un courant quasi continu. À
partir de ce courant continu, l'onduleur (bien souvent à Modulation de largeur d'impulsion ou
MLI) va permettre de créer un système triphasé de tensions alternatives dont on pourra faire
varier la valeur efficace et la fréquence. Le fait de conserver le rapport de la valeur efficace du
fondamental de la tension par la fréquence (U1/f) constant permet de maintenir un flux
tournant constant dans la machine et donc de maintenir constante la fonction reliant la valeur
du couple en fonction de (ns - n)

Démarrage

Lors d'un démarrage d'une machine asynchrone, le courant d'enclenchement peut atteindre
plusieurs fois le courant nominal de la machine,. Si l'application utilise un variateur ou un
démarreur, c'est ce dernier qui se chargera d'adapter les tensions appliquées à la machine afin
de limiter ce courant. En l'absence de variateur de vitesse, il existe plusieurs méthodes
permettant de limiter le courant de démarrage. Elles ont été développées avant l'apparition de
l'électronique de puissance mais sont encore utilisées de nos jours dans les installations
anciennes ou par mesure d'économie pour des applications ne nécessitant pas de variateur en
dehors du démarrage.

Démarrage sous tension réduite

Plusieurs dispositifs permettent de réduire la tension aux bornes des enroulements du stator
pendant la durée du démarrage du moteur ce qui est un moyen de limiter l'intensité du courant
de démarrage. L'inconvénient est que le couple moteur est également diminué et que cela
augmente la durée avant laquelle la machine atteint le régime permanent.

Démarrage étoile-triangle

Lors d'un démarrage étoile-triangle, la machine est d'abord connectée au réseau avec un
couplage étoile, puis une fois démarrée, on passe sur couplage triangle. Le fait de démarrer
avec un couplage étoile permet de diviser par la racine carrée de trois la tension appliquée.
Ainsi, le courant maximal absorbé est trois fois plus faible que lors d'un démarrage
directement avec un couplage triangle. Le couple de démarrage est lui aussi trois fois plus
faible que lors d'un démarrage en triangle. La surintensité lors du passage étoile-triangle est
inférieure au courant d'appel d'un démarrage effectué directement en triangle.

Réalisée simplement à l'aide de contacteurs, cette méthode de démarrage est très économique.

Démarrage par auto-transformateur

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Dans ce mode de démarrage, le stator de la machine asynchrone est relié à un auto-
transformateur qui permet d'effectuer un démarrage sous tension variable. La tension est
progressivement augmentée, l'intensité du courant ne dépassant pas la valeur maximale
désirée.

Démarrage résistif

Lors d'un démarrage résistif, on insère des résistances en série avec les enroulements
statoriques ce qui a pour effet de limiter la tension à leurs bornes. Une fois le démarrage
effectué, on court-circuite ces résistances. Cette opération peut être effectuée progressivement
par un opérateur à l'aide de rhéostats de démarrage.

Démarrage à tension nominale

Démarrage rotorique

Lors d'un démarrage rotorique, des résistances de puissance sont insérées en série avec les
enroulements du rotor. Ce type de démarrage permet d'obtenir un fort couple de démarrage
avec des courants de démarrage réduits mais il ne peut être mis en œuvre qu'avec des
machines à rotor bobiné muni de contacts glissants (bagues et balais) permettant les
connexions électriques des enroulements rotoriques. Ces machines sont d'un prix de revient
plus important que leurs homologues dits à «  cage d'écureuil ».

Freinage

On distingue plusieurs types de freinage :

 Arrêt en roue libre : (mise hors tension du stator)


 Arrêt piloté : Tension statorique progressivement passée à tension nulle

 Freinage hypersynchrone : lorsque la vitesse du rotor est supérieure à la


vitesse du champ tournant, le moteur freine. Couplé à un variateur de
fréquence qui diminue progressivement la vitesse du moteur on peut arrêter un
moteur. Le couple de freinage est faible : la courbe du couple en fonction de la
vitesse (voir les trois domaines de fonctionnement de la machine asynchrone)
pour différentes valeurs du glissement montre que le couple résistant n'est pas
très important pour un glissement compris entre 0 et -1. Cette méthode n'est
donc pas très efficace pour freiner rapidement une machine asynchrone.
 Arrêt par injection de courant continu : L'alimentation en courant continu
du stator crée un champ fixe dans la machine qui s'oppose au mouvement.
C'est la méthode la plus efficace pour freiner la machine, mais les contraintes
en courant sont également très sévères. La commande de l'intensité du courant
continu permet de piloter le freinage.

 Arrêt à contre-courant :

Le principe consiste à inverser deux phases pendant un court instant. Ceci est donc équivalent
à un freinage hypersynchrone, mais à fréquence fixe. Le couple résistant est donc faible et le
courant appelé est également très important (de l'ordre de 10 à 12 fois l'intensité nominale).

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La conséquence en est que les enroulements du moteur risquent un sur-échauffement : on peut
prévoir des résistances supplémentaires afin de diminuer l'intensité. Enfin, avec cette
méthode, le couple décélérateur reste négatif même lorsque la vitesse est égale à 0 tr/min, il
faut donc prévoir de couper l'alimentation quand la vitesse est nulle (temporisation, contact
centrifuge), sinon la rotation s'inverse.

 Freinage mécanique par électro-frein : ce système est constitué d'un frein à disque
solidaire de l'arbre de la machine asynchrone et dont les mâchoires initialement serrées
hors tension sont commandées par un électroaimant. Après alimentation de
l'électroaimant, les mâchoires se desserrent laissant la rotation libre. La coupure de
l'alimentation provoque le freinage. Ce dispositif aussi appelé « frein à manque de
courant » est souvent prévu comme dispositif d'arrêt d'urgence .

II- MACHINES ASYNCHRONES TRIPHASEES


II-1 :Constitution

Réalisation du stator

Il est constitué d'un cylindre ferromagnétique entaillé d'encoches permettant d'y loger les
bobinages. Ce cylindre est constitué d'un empilement de plaques de tôle afin de limiter les
courants de Foucault.

Il est courant de réaliser une protection contre les échauffements anormaux des bobinages en
plaçant au cœur de ceux-ci soit un disjoncteur thermique, soit un capteur de température, ceci
afin de couper l'alimentation électrique en cas de dépassement d'un seuil déterminé de
température.

Afin de réaliser le branchement du moteur au réseau, toutes les connexions sont regroupées
dans un boîtier, généralement appelé par les électriciens, plaque à bornes. On y retrouve donc
six connexions pour les enroulements statoriques, plus éventuellement celles du capteur de
température.

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Stator d'une machine triphasée

Stator feuilleté sans les bobinages

Diagramme de connexion d'un moteur triphasé

Réalisation du rotor

On peut distinguer 4 types de rotor :

 À cages  : (rotor en court-circuit) : C'est le plus fréquent. Ce type de rotor a été inventé
par Michail Ossipowitsch Doliwo-Dobrowolski au début des années 1890. Ces rotors
sont constitués de tôles ferromagnétiques et de barres conductrices régulièrement
réparties à la périphérie du rotor. Les barres sont reliées entre elles par deux anneaux
de court-circuit (voir figures ci-contre). Les tôles ferromagnétiques servent à guider
les lignes de champ tandis que les barres accueillent les courants induits. Pour les
moteurs de faible puissance, les rotors sont réalisés à partir d'un empilement de tôles
découpées et isolées les unes des autres (feuilletage) dans lesquelles on injecte un
matériau conducteur de manière à constituer les barres ainsi que les anneaux de court-
circuit. Pour les moteurs de forte puissance, les barres sont insérées dans le rotor puis
les anneaux de court-circuit sont soudés ou brasés aux barres. Le matériau constituant
les barres et les anneaux de court-circuit est généralement un alliage à base
d'aluminium, mais on peut aussi rencontrer du cuivre ou du laiton. En général, les
barres sont légèrement inclinées suivant l'axe du rotor afin que le nombre de barres
présentes sous une phase statorique soit constant quelle que soit la position du rotor.
Ce procédé permet de diminuer la variation de la réluctance du circuit magnétique au
cours de la rotation du rotor (ou « effet d'encoches ») et de diminuer ainsi les
oscillations de couple. C'est cette inclinaison des encoches qui donne à l'ensemble
barres plus anneaux de court-circuit la forme d'une cage d'écureuil déformée.

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Différenteformes de barres

Couple d'une machine asynchrone pour un rotor à cage et un rotor à encoches profondes

À double cage : le rotor est construit suivant le principe du rotor à cage simple, mais avec
deux cages électriquement indépendantes. Une cage externe à la périphérie du rotor est
composée de matériaux résistifs (laiton, bronze) et possède une faible dispersion magnétique.
Une cage interne en cuivre possède une résistivité plus faible et une dispersion magnétique
importante. La cage externe, surtout active au démarrage, permet d'obtenir un couple plus
important dans cette phase de fonctionnement, tandis qu'à régime nominal la cage interne
permet de retrouver les caractéristiques d'un rotor à simple cage.

 À double encoche ou à encoches profondes : ce sont des rotors à cage qui utilisent
l'effet de peau dans les conducteurs afin de faire varier la résistance du rotor en
fonction de la vitesse de fonctionnement de la machine. L'effet de peau est un
phénomène électromagnétique qui fait que plus la fréquence des courants augmente,
plus le courant a tendance à ne circuler qu'en surface des conducteurs. Ainsi, au
démarrage, la fréquence des courants rotoriques est égale à celle de l'alimentation et le
courant n'utilise que la partie supérieure de la barre. Puis, au fur et à mesure que la
vitesse de rotation du rotor augmente, la fréquence des courants rotoriques diminue et
le courant utilise une surface de plus en plus importante des barres. Ces topologies de
rotor permettent un démarrage avec un couple plus important lorsque la machine est
alimentée par une source de tension fixe (sans variateur).

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Structure d'un rotor en cage d'écureuil Rotor en cage d'écureuil

Coupe d'un rotor à cage à encoches profondes Tôle utilisée pour la


réalisation d'une cage à

double encoche

On symbolise ces machines par le shcéma symbole ci-dessous, à gauche  :




 Symbolisé par le schéma symbole ci-dessus, à droite ) le rotor d'une machine à bague
est constitué de trois bobines (on parle aussi de rotor bobiné). Chaque bobine est reliée
à une bague. Les bagues permettent d'avoir une liaison électrique avec les bobines du
rotor. Ce type de rotor a été conçu pour permettre la variation de résistance du rotor en
insérant des résistances en série avec les bobines afin de réaliser un démarrage

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rotorique. Ce dispositif a ensuite permis la variation de vitesse avec un rendement
acceptable au moyen d’un procédé appelé cascade hyposynchrone. Le coût élevé et
l’apparition des variateurs de fréquence a rendu obsolète ce type de machine.

Schéma de principe d’une M.A.S. à rotor bobiné à bagues

II-2 : Production du champ magnétique tournant

Considérons trois enroulements triphasés A-X ; B-Y ; et C-Z, disposés dans l’espace et sur la
périphérie d’un stator cylindrique creux, d’un angle de 2π/3 les uns par rapport aux autres.Ils
sont alimentés par un système de tensions triphasé équilibré :

 A-X est alimenté par iA = Im sinωt , créant un flux ФA =Фm sinωt


 B-Y est alimenté par iB = Im sin(ωt - 2π/3), créant un flux ФB =Фm sin(ωt - 2π/3 )
 C-Z est alimenté par iC = Im sin(ωt +2π/3), créant un flux ФC =Фm sin(ωt +2π/3 )

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Etudions le flux total Ф créé par les trois enroulements du stator aux instants
t1 =0, t2= π/6ω, et t3 = π/3ω

Convention : on suppose le courant positif lorsqu’il entre par le début d’enroulement( A , B ,


ou C )et sort par la fin de l’ehroulement (X , Y , ou Z )

Pour t1 = 0 iA = 0  ; iB = - √ 3/2 Im ; iC = √ 3/2 Im Ф(t1) = ФC cos π/6 + ФB cos π/6

3
ФA = 0 ; ФB = - √ 3/2 IФm  ; ФC = √ 3/2 Фm = Ф
2 m

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Prenons t2 tel que ωt2 = π/6

iA = iC = Im/2 ; iB = -Im Ф(t2) = ФA cos π/3 + ФC cos π/3 + ФB

3
ФA = ФC = Фm/2 ; ФB = -Фm = Фm
2

Pour t3 tel que ωt3 = π/3

iA = √ 3/2 Im ; iB = - √ 3/2 Im  iC = 0 Ф(t3) = ФA cos π/6 + ФB cos π/6

3
ФA = √ 3/2 Im ; ФB = - √ 3/2 Im  ФC = 0 = Фm
2

D’après ces applications, les trois enroulements donnent lieu à un flux d’amplitude constante
tournant à une vitesse proportionnelle à la pulsation ω des courants d’alimentation.

Déterminons la vitesse de rotation de ce champ tournant : soit p le nombre de paires de


pôles, pendant une demie période des courants alternatifs, leurs sens se trouvent inversés , de
ce fait tous les pôles magnétiques changent de place, c’est-à-dire que pendant ½ période le
champ tournera de ½ tour pour p = 1 et 1/2p tour pour p ≠1, Le champ tournera donc de 1/p
tours pendat une période, et si la fréquence des courants est f périodes par seconde le champ
tournera f/p (tr/s) soit 60 f/p (tr/mn). Cette vitesse du champ tournant s’appelle vitesse de
synchronisme de machine.

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Selon le bobinage du stator, on peut créer un champ magnétique tournant à plusieurs paires
de pôles. Ci-dessous un exemple d’un bobinage à quatre pôles, seule la phase A-X est
représentée.

Bobinage créant un champ à 4 pôles

II-3 : Principe de fonctionnement d’une machine asynchrone

Considérons un champ magnétique tournant à 2 pôles.

Introduisons à l’intérieur du stator un cylindre pouvant tourner autour d’un axe et sur lequel
on enroule sur la périphérie une spire fermée sur elle-même.

Lorsque le champ magnétique créé par le


stator tourne à la vitesse nS, il y a
déplacement relatif entre le conducteur sur le
rotor et champ magnétique du stator. D’après
la loi de l’induction electromagnétique, une
f.e.m induite apparait dans le conducteur du
rotor ( donc un courant induit dans la
spire court-circuitée). Comme celle-ci est
toujours dans le champ magnétique,une force
( de Laplace) agira sur chaque conducteur
formant la spire dans le sens donné par la
règle de l’observateur d’Ampère . Sous
l’action de ces forces un couple est créé
entrainant ainsi la rotation du rotor dans le
même sens que le champ magnétique
tournant.

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Tant que la vitesse du champ magnétique créé par le stator nS est supérieure à celle du rotor
nr, il y a toujours déplacement relatif du conducteur du rotor par rapport au champ
magnétique, donc de courant induit ainsi que le couple dû à la force de Laplace. L’égalité des
deux vitesses est donc impossible car si ce cas se présente, il n’y aurait plus de couple
moteur . Cette différence exigée par la vitesse du champ magnétique tournant nS et la vitesse
réelle nr du rotor est à l’origine du terme’’asynchrone’’ . Notons en outre que cette différence
augmente en fonction de l’augmentation du couple résistant.

II-4 Principe des enroulements statoriques

L’enroulement statorique doit être constitué de façon à permettre d’utiliser au mieux la


circonférence du stator.

Soi Z le nombre total d’encoches sur la circonférence du stator, 2p le nombre de pôles. On


définit le pas pôlaire τ qui est l’espace entre deux pôles successifs de noms différents et qui
doit contenir les mêmes nombres d’encoches de
chaque phase. Le nombre d’encoches par phase
est appellé Q et est égal à :

Z
Q=  
2p

Exemple : Z = 12, 2p = 4, d’où τ = 3

- Trois conducteurs successifs


doivent créer les mêmes lignes
d’induction ( ici C,X,B’ et
Z’,A,Y sont représentés ).
- Les traits interrompus
représentent les connexions
arrières du stator tandis que les
traits continus les connexions
frontales.
- On peut aussi indiquer une grandeur caracctéristique de l’enroulement qui est
Z
le nombre d’encoches par pôle et par phase q = , où m ets le nombre
m.2 p
de phases ( m = 1 en monophasé, m = 3 en triphasé ) . Ici q = 1

III-EQUATIONS et SCHEMA EQUIVALENT


III-1 : F.e.m du stator et du rotor

Pour simplifier on suppose que la machine est bipôlaire . Dans ces conditions

ωS est la pulsaton statorique et nS la vitesse de synhronisme

nr est la vitesse rotorique

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On suppose que le rotor est triphasé comme le stator. Le champ tournant induit une f.e.m dans
chacun des enroulements statoriques.

Pour le STATOR


La f.e.m d’une spire est e’ = - dt , Ф étant le flux tournant, commun au stator et au
rotor. Cette f.e.m a pour valeur moyenne pendant une demie période :
π /2
2 Ф
E’moy =
T ∫ e ' dt = 4. T =4.f1.Ф, f1 étant la fréquence des
0
courants statoriques.

E'
On définit le facteur de forme kf = = 1,11 pour une sinusoide où E’ est la valeur
E’ moy
efficace de la f.e.m d’une spire .

L’expression de E’ est donc : E’ = 4,44 f1. Ф

En déterminant la f.e.m efficace totale des N1 spires d’une phase statorique, on introduit le
facteur de bobinage k1 ( entre 0,92 et 0,98) pour tenir compte de la diminution de la f.e.m par
suite de la composition géometrique des f.e.m de chaque spire et de la diminution de la
largeur de la spire.( raccourcissement du pas), donc E1 = N1.E’ soit

E1 = 4,44.N1.f1.k1.Ф

Pour le ROTOR

Lorqu’il est immobile, son enroulement se trouve dans les mêmes conditions que le stator par
rapport au champ tournant.

Si le champ fait nS(t/mn) et s’il a p paires de pôles ,la fréquence d’une f.e.m est pnS ⁄ 60 = f1,
et la f.e.m efficace d’une phase rotorique comportant N2 spires immobile est :

E2im = 4,44.N2.f1.k2.Ф ( k2 facteur de bobinage du rotor)

Mais lorsque le rotor tourne à la vitesse nr(t/mn), la vitesse du champ tournant ppar rapport au
rotor est seulement égale à (nS- nr )(t/mn) et la fréquence de la f.e.m secondaire devient
ns−nr
f2 =
60
.p ce qui donne une f.e.m d’expression : E2 = 4,44.N2.f2.k2.Ф

Sachant que f2 = g f1, on a : E2 = 4,44.N2.f1 .g.k2.Ф = g . E2im

III-2 : Flux magnétique d’une machine asynchrone

La flux magnétique principal d’une machine asynchrone représente une grande partie du flux
qui traverse les spires du stator et du rotor. Mais une partie du flux total n’arrive pas dans les
conducteurs du rotor mais se ferme dans l’air. Ces flux sont appelés flux de dispersion Фf
variables qui engendrent des f.e.m de dispersion Ef  .
Les Machines Asynchrones Page 19
Pour une spire, d’après la loi de Faraday, ef = - (dФf )/dt . Comme les flux sont
proportionnels aux courants qui les donnent, on peut exprimer ces flux de fuites par :

- Au stator : É f1 = j.x1 Í 1 = j L1.ω1. Í 1


- Au rotor É f2 = j.x2 Í 2 = j L2.ω2. Í 2 = j.g. L2.ω1. Í 2

Les f.e.m Ef dues aux flux de fuites peuvent être considérées comme des chutes de tensions
dues aux réactances inductives L1.ω1 et L2.ω1 appellées réactances inductives de
dispersion du stator et du rotor.

Pour une phase statorique, la tension d’alimentation V1 va provoquer l’apparition d’une f.e.m
induite E1 opposée à cette tension ( loi de Lenz ), une chute de tension r1.I1 due à la résistance
ohmique r1 de l’enroulement statorique, et de la chute de tension Ef1 des flux de dispersion,
qui se traduit par l’équation complexe suivante :

V́ 1 = - É 1 + r1. Í 1 - É f1

= - É 1 + r1. Í 1 +j.x1. Í 1

= - É 1 +( r1+j.x1 ) . Í 1

= - É 1 + Ź 1. Í 1

Remarque : Si on néglige la chute de tension totale V́ 1 = - É 1

Le flux magnétique de la machine est créée par l’action commune des F.m.m du stator et du
rotor. Pour tenir compte de la répartition différente des sections d’enroulements, il faut
introduire le coefficient k qui est le coefficient de bobinage .

Soit m1 le nombre de phases du stator, m2 le nombre de phases du rotor

La F.m.m du stator est m1.k1 .N1.I1, celui du rotor m2.k2 .N2.I2

Si le rotor est immobile, l’équation des f.m.m est :

m1.k1 .N1. Í 1 + m2.k2.N2. Í 2 = m1.k1 .N1. Í 0

Í 0 est le courant du stator lorsque le rotor est ouvert ( donc immobile)

Dans ce cas f1 = f2

Les Machines Asynchrones Page 20


Mais lorsque le rotor tourne, les conducteurs du rotor tournent par rapport aux conducteurs du
stator, la vitesse de rotation des F.m.m du stator par rapport aux conducteurs du stator reste la
même pour le rotor immobile ou en rotation. D’autre part le système polyphasé des courants
du rotor crée un champ propre qui tourne par rapport au rotor à une vitesse égale à

nrel = (60.f2) ⁄p

Or le rotor tourne dans l’espace avec la vitesse nr , alors la F.m.m du rotor tourne dans
l’espace à une vitesse nrel + nr

ns−nr
Calculons nrel  : nrel = (60.f2) ⁄p =(60.g.f1) ⁄p= (60.f1) ⁄p.( )= nS - nr
ns ❑

nrel + nr = nS

C’est-à-dire que le champ magnétique du rotor tourne dans l’espace au synchronisme avec le
champ du stator, donc les équations des F.m.m pour le rotor tournant et immobile sont les
mêmes .

m2 N 2 k 2
On peut écrire : Í 1 = - Í 2 . . .
m1 N 1 k 1
+ Í 0

m2 N 2 k 2
En posant : Í ' 2 = Í 2 . . . courant rapporté du rotor
m1 N 1 k 1

On a Í 1 = - Í ' 2 + Í 0

Í 1 courant du stator

I´' 2 Courant rapporté du rotor

III-3 : Diagramme vectoriel d’une machine asynchrone

Déterminons le courant I2 ; Le rotor est fermé sur son impédance Ź 2 = r2 + j.ω2.L2

Avec ω2 = g.ω1 , donc :

Les Machines Asynchrones Page 21


En module :

On peut écrire :

Pour le rotor immobile :

Ź 2im = r2 + j L2 ω1 et les équations d’équilibre :

V́ 1 = - É 1 + Ź 1. Í 1;

V́ 2 = É 2im = Ź 2im Í 2im

Í 1 = - Í ' 2im + Í 0

Le rotor immobile est donc équivalent au rotor ayant à ses bornes E2im court-circuité par son

impédance à la fréquence f1, soit par Ź 2im = r2 + j L2 ω1

Les Machines Asynchrones Page 22


Pour le rotor tournant, le diagramme vectoriel est difficile parce que la f.e.m du rotor a une
fréquence f1≠f2 . Donc les diagrammes du stator et du rotor doivent être tracés séparément.

Mais on peut procéder comme suit :

En prenant la formule

ω1L2= x2im, réactance de dispersion du rotor à la fréquence f1.

r2
Le courant I2 est donc fonction de E2im et de x2im, il reste le terme
g

r2 r
Mettons sous la forme : 2 = r2 + r avec r une certaine résistance telle que
g g

1−g
r = r2 g

Alors le rotor tournant de la machine peut être considéré comme le rotor immobile ayant E2im
chargée d’une résistance
variable r.

D’oû le diagramme vectoriel :

III-4 : Circuit équivalent d’une machine asynchrone


Les Machines Asynchrones Page 23
III-4-1 : Grandeurs rapportées

Soit une machine triphasée symétrique. La détermination des paramètres d’une phase suffira
pour étudier la fonctionnement de la machine.

- Courant rotorique rapporté :on avait déjà vu que le courant rotorique peut se


mettre sous la forme
m2 N 2 k 2
Í ' 2 = Í 2 . . .
m1 N 1 k 1

m2 N 2 k 2
Posons . . le rapport de transformation des courants de
ki =
m1 N 1 k 1
la machine asynchrone.

I2
On pose I’2 = courant rototique rapporté
ki
- F.e.m rotorique rappotée : pour les F.e.m E1 = 4,44.N1.f1.k1.Ф
E2im = 4,44.N2.f1.k2.Ф

E1 k 1 N 1
= . = ke , rapport de transformation des F.e.m
E2 ℑ k 2 N 2

On pose E’2 = E1= ke E2im F.e.m rotorique rapportée

En plus É 2im = Í 2 ( Ź 2im + r )

Avec Ź 2im =( r2 + j ω1 L2)

É ’2= É 1 = ke(ki Í ’2).( Ź 2im + r)

= Í ’2 (keki Ź 2im+ keki r )

= Í ’2 ( Ź ’2im + r’ ) avec Ź ’2im= keki Ź 2im = keki r2 + j keki ω1L2

= r’2 + j x’2im

Avec :

- r’2 = keki r2 résistance rotorique rapportée


- x’2im = keki ω1L2 réactance de dispersion rotorique rapportée (à f1 )
- Ź ’2im= keki Ź 2im = r’2 + j x’2im impédance rotorique rapportée

III-4-2 : Equations et schéma électrique équivalent

Les Machines Asynchrones Page 24


Avec ces grandeurs rotoriques rapportées, les équations d’équilibre de la machine
deviennent :

- Au stator : V́ 1 = - É 1 + Ź 1. Í 1;
- Au rotor : − É ’2 = - É 1 = - Í ’2.( Ź ' 2im + r’)
- Liaison Stator-Rotor : Í 1 = - Í ' 2 + Í 0

En plus, la tension (- É 1 ) aux bornes du circuit magnétisant peut être exprimée sous la forme
suivante :

- É 1 = Ź 0 . Í 0 = Í 0 ( r0 + jx0 )

Où Z0 : impédance du circuit magnétisant


r0  : exprime les pertes d’énergie dans le noyau
x0 : exprime l’inductance statorique

La traduction sur un schéma électrique de ces trois équations d’équilibre est la suivante :

III-4 : Processus énergétique d’une machine asynchrone

Le processus d’échange de puissances suivant est écrit pour l’ensemble des trois phases.

Soit P1 la puissance électrique fournie par le réseau à la machine

P1 = 3V1 I1 cos φ1 = √ 3U1 I1 cosφ1

Les Machines Asynchrones Page 25


Une partie pc1 de cette puissance est dépensée dans les enroulements statoriques,

avec pc1 = 3r1 I1² ,

Une autre partie est transformée en puissance du flux tournant.

D’autre part on enregistre les pertes dans le noyau magnétique, appelées aussi « pertes
fers » exprimées par :

pfes = 3 r0 I0²

Remarque : les pertes fers sont proportionnelles à la fréquence du courant d’alimentation,


de ce fait les pertes fers rotoriques sont négligeables devant les pertes fers statoriques .

La puissance électromagnétique transmise rotor sera :

Pém = P1 - pc1 - pfes

La puissance mécanique dévéloppée par le rotor est :

Pméc = Pém – pc2

Où pc2 = 3 r2 I2² représentent les pertes cuivres rotoriques

Déduites des pertes mécaniques pméc ( frottement arbre-palier, ventilation ), et les autres
pertes appelées pertes complémentaires pcom , on en déduit la puissance utile P2 dévéloppée
par la machine :

P2 = Pméc – pméc - pcom

Puissance correspondant au couple utile à l’arbre C2 (N.m)

P2 = C2 . Ωr

Où Ωr vitesse angulaire rotorique en radian par seconde.

En résumé :

P1 =Pém + pc1 + pfes

Pém = Pméc + pc2

Pméc = P2 + pméc + pcom

Les Machines Asynchrones Page 26


Comparons les états énergétiques d’un moteur tournant et d’un moteur immobile dont le rotor
est chargé par la résistance variable r.

Supposons qu’on ait le même nombre de phases au stator et au rotor, ce qui l’est dans la
plupart des cas.

Lorsque m1 = m2, on a ki = ke = k1 N1/k2N2 = k

Rotor tournant : ( pour une phase )

P1 = V1 I1 cos φ1, pc1 = r1 I1² , pfes = r0 I0², pc2 = r2 I2²

P1 =Pméc + r1 I1² + r0 I0² + r2 I2² (1)

Rotor immobile chargé de r:

V1 I1 cos φ1 = r1 I1² + r0 I0² + (r’2 + r’ )I’2²

Avec :

- r’2 = k2 r2
1−g
- r’ = k2 r2 ( )
g
I2
- I’2 =
k

1−g
Donc P1 = r1 I1² + r0 I0² + r2I2² +r2. I² (2)
g 2

En comparant les expressions (1) et (2) on en déduit que :

Les Machines Asynchrones Page 27


1−g
Pméc = r2. g I2² = r I2²

1 p c2
Pém = Pméc + r2I2² = g r2 I2² =
g

Pméc = (1- g) Pém

III-5 : Couple moteur d’une machine asynchrone

Soit Cméc le couple mécanique par la machine asynchrone :

Pméc = Cméc. Ωr

Ωr = Ω1 (1- g)

Ω1 est la vitesse angulaire du champ tournant


f1 ω ω
Ω1 = 2πns , ns = 60 = 60 1 => Ω1 = 1 ( rd/s)
p 2 πp p

ω1
Donc Pméc = Cméc . (1-g)
p

1−g
= m2 r2 I2² ( g ), pour les m2 phases rotoriques, donc :

p m2
On en déduit que Cméc = g ω r2 I2²
1

Mais r2 I2² représente la puissance active d’une phase rotorique, soit

r2 I2² = E2 I2 cos φ2 = g E2im I2 cos φ2 et


p m2
Cméc = ω E2im I2 cos φ2
1

Avec E2im = 4,44 k2 N2 f1 Ф et ω1 = 2π f1 on a :


1
Cméc = 2 π m2 p 4,44 N2 k2 I2Ф cos φ2

1
Notons Kc = m p 4,44 N2 k2 constante de couple dépendant de la construction de la
2π 2
machine, l’expression finale du couple mécanique devient :

Les Machines Asynchrones Page 28


Cméc = Kc I2Ф cos φ2
Dans cette expression, deux grandeurs variant rapidement avec le glissement:

- A un accroissement du glissement correspond une augmentation rapide du


courant I2 , ensuite cette augmentation sera plus lente selon la formule

- Avec l’accroissement de g , cosφ2 diminue d’abord lentement , puis de plus en


plus rapidement selon :

Partons de l’expression initiale du couple mécanique :

p m2
Cméc = g ω r2 I2²
1
Remplaçons I2 par ki² I’2², ainsi que r2 par r’2/ ki ke et en tenant compte que

m1 ki
ki = m ke , on aura m2 r2 I2² = m2 k r’2 I’2
2 e

donc m2 r2 I2² = m1r’2 I’2²

p m1
Donc Cméc = g ω r’2 I’2²
1

Selon le schéma équivalent

Les Machines Asynchrones Page 29


Exprimons la f.e.m E1 en fonction de la tension d’alimentation V1

V́ 1 = - É 1 + Ź 1. Í 1;

= - É 1 + Ź 1 ( I´0 – I´' 2 )

É1
Puisque Í 0= - et
Ź0

Pour les machines asynchrones Z0 >>Z1 , on aura :

Et l’expression de la F.e.m efficace d’une phase :

Les Machines Asynchrones Page 30


En reprenant l’expression (1) et en tenant compte que

r'2
r’2 + r’= on a
g

- Cméc → 0 si
g→0
- On peut avoir le maximum du couple en prenant la dérivée de Cméc par rapport
au glissement g et en l’égalisant à zéro (dCméc /dg =0) correspondant à la
valeur gcr appellée glissement critique.

Dans les machines ordinaires r1² ne dépasse pas 5 %


de l’expression se trouvant sous la racine , et on
peut écrire que :

Alors on peut tracer Cméc en fonction de g

Les Machines Asynchrones Page 31


Couple mécanique en fonction du Glissement g

On peut énumérer les valeurs particulières suivantes :

- Couple maximal pour g =

- Couple de démarrage ( g = 1 )

La courbe représentative de l'expression du couple en fonction du glissement possède une


symétrie par rapport à l'origine 

Les Machines Asynchrones Page 32


Cette courbe est plus habituelle et plus concrète, elle se déduit simplement de la courbe en
ω
fonction du glissement grâce à la relation : Ωr = (1 – g) 1
p

Couple mécanique en fonction de la vitesse de rotation 

A partir de cette courbe on peut voir facilement les trois domaines de fonctionnement d’une

machine asynchrone.

^mmachine machine asynchrone.

Les Machines Asynchrones Page 33


Lors de la solution des problèmes concernant les commandes électriques, il est important de
déterminer la relation C = f(g) avec quoi d’après les données indiquées sur les catalogues , on
peut trouver généralement le couple à charge nominale, la capacité de surcharge, et le couple
maximal.

On utilise les expressions des couples mécanique et maximal :

Les Machines Asynchrones Page 34


Le rapport donne :

Dans les machines asynchrones, r1≈r’2

Le rapport devient :

gcr << 1 ; de même 2gcr << gcr/g ou g/gcr d’où :

Formule de Kloss pour le couple moteur relatif

EXERCICES SUR LES MACHINES ASYNCHRONES

Les Machines Asynchrones Page 35


Ex1 : Les essais d’un moteur asynchrone triphasé hexapolaire, stator couplé en étoile ont
permis de réunir les résultats suivants :

- Essai en charge : U1 = 220 V ; 50 Hz ; I1 = 50 A ; P1= 15,2 kW ; nr = 960 t/mn
- Essai à vide : U10 = 220 V ; I0 = 20 A ; P0 = 660 W (au synchronisme)
- Mesure en courant continu : résistance mésurée entre deux bornes couplées
R = 0,10 Ω.

Calculer :

1) Le glissement g
2) Le facteur de puissance cosφ du moteur en charge
3) Les pertes dans les fers statoriques pfes, et les pertes mécaniques pméc si l’on admet
qu’elles sont égales
4) Les pertes par effet joules au stator pcu1 et au rotor pcu2 en charge
5) La puissance utile Pu et le rendement η
6) Le moment du couple électromagnétique Cem et le moment du couple utile Cu

Ex2 : Un moteur asynchrone est alimenté par un réseau triphasé 220/380 V, 50 Hz. Son stator
est couplé en étoile et l’on admet que les résistances et les inductances de fuites du stator sont
négligeables ainsi que les pertes ferromagnétiques. On effectue les essais suivants :

- Premier essai : le moteur, alimenté sous la tension U = 380 Ventre phases, est entrainé
à la fréquence de synchronisme. Le courant appelé en ligne a pour intensité I10 = 15 A.
- Second essai : le rotor en court-circuit est maintenu à l’arrêt ; le stator est alimenté
sous tension réduite U1c = 95,0 V entre phases. Pour un courant de ligne Icc = 38 A, la
puissance absorbée est Pcc = 1,5 KW.

A partir de ces essais, on veut déterminer les éléments équivalents d’une phase de la
machine.

1) Donner le schéma simplifié d’une phase avec les pertes ferromagnétiques négligées
2) Déterminer le paramètre représentatif du circuit magnétique
3) En négligeant le courant I0 dans l’essai à rotor bloqué, déterminer les paramètres du
schéma équivalent de la machine.

Ex3 : Un moteur d’induction asynchrone est alimenté par un réseau triphasé 220/380 Volts,
50 Hz. Le stator est couplé en triangle, le rotor bobiné en étoile sans neutre sorti. La machine
est à quatre pôles.

On fera les hypothèses simplificatrices suivantes :

- Les pertes ferromagnétiques, les chutes de tensions dans les résistances et les
inductances de fuites du stator sont négligeables. Les pertes mécaniques sont
également négligeables.
On effectue deux essais du moteur sous tension nominale :

Les Machines Asynchrones Page 36


Premier essai : Moteur à l’arrêt, rotor ouvert, on relève la tension entre deux bagues
du rotor ; 395 V , et le courant en ligne I0 = 16,5 A.
Deuxième essai : Moteur en marche , rotor en court circuit , la fréquence de rotation
est de 1455 tr/mn. La machine absorbe une puissance mesurée par la méthode des
deux wattmètres dont les déviations dans le même sens donnent respectivement
17,9 KW et 7KW.
1) Compte tenu de ces hypothèses 
1.1 Dessiner le schéma électrique équivalent de la machine. ( On notera r2 et l2ω
respectivement les résistances et les réactances de fuites d’une phase
secondaire rotorique, k le rapport de transformation )
1.2 Calculer le glissement g
1.3 Le facteur de puissance de la machine (on prendra par la suite cosφ1 = 0,8)
1.4 L’intensité du courant en ligne I
1.5 La puissance dissipée par effet joules dans le rotor pcur
1.6 Le couple électromagnétique exercé sur le rotor Cém
2) A partir du schéma électrique équivalent
2-1 Montrer que le couple électromagnétique peut se mettre sous la forme

On se propose d’utiliser les essais


effectués pour déterminer les facteurs KV1², r2 et l2ω.

2-2 Placer sur un diagramme vectoriel la tension V1 et les courant statorique J1 ,
le courant magnétisant J0, et le courant secondaire rapporté J’2. Montrer que le courant

J’2 = 22,9 A.

2-3 Vérifier que 1/k = 0,6 et calculer la résistance rotorique par phase r2 ainsi que
la réactance de fuites l2ω . Vérifier aussi que KV1² = 992,5 S.I.

2-4 Quel est le couple électromagnétique maximal Cmax  ? Pour quel glissement a-t-
il lieu ?

3) On veut obtenir le point de fonctionnement suivant : Cém = 200 N.m , pour g = 0,5
on utilise pour cela un rhéostat couplé en étoile au rotor,
3-1 Montrer que la valeur du rhéostat par phase doit être Rh = 1,95 Ω
3-2 Calculer la puissance totale dissipée dans ce rhéostat

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