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ISET NABEUL A.

U : 2016/2017

CHAPITRE I :
MACHINE SYNCHRONE TRIPHASEE

1. Introduction :
Les machines synchrones sont des machines électromagnétiques dont la vitesse du
rotor est égale à celle du champ tournant.
Dans une machine asynchrone le stator joue le rôle d’inducteur et le rotor d’induit.
Inversement, dans les machines synchrones c’est généralement le rotor qui joue le rôle
d’inducteur et le stator d’induit.
Les machines synchrones peuvent fonctionner aussi bien en moteur (machine
synchrone) ou en génératrice (alternateur).
Ces machines se trouvaient sous deux formes :
- Machines à pôles saillants ;
- Machines à pôles lisses.
• Machines à pôles lisses :
Ce sont des machines rapides, en plus 4 pôles. Les génératrices sont généralement
accouplées à des turbines à gaz.

• Machines à pôles saillants :


Contrairement aux machines à pôles lisses ce sont des machins relativement lentes ; p ≥
4 ; elles sont généralement utilisées dans les centrales hydrauliques.

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2. Génératrices synchrones triphasées :


2.1. But :
Les génératrices synchrones triphasées sont des convertisseurs électromécaniques qui
transforment l’énergie mécanique, fournie par un moteur ou une turbine, en énergie
électrique triphasée dont le transport et l’utilisation sont plus rationnels et plus rentables.
2.2. F.e.m. dans une spire :
2.2.1. Alternateur à rotor bipolaire :
Nous considérons un alternateur dont le stator est constitué d’une seule spire et dont le
rotor comporte deux pôles.
Nous désignons par φ l’amplitude du flux utile résultant embrassé par la spire. Le rotor

tourne à une vitesse angulaire constante Ω = 2Π n ( n étant la fréquence de rotation de la


roue polaire exprimée en tours par seconde).
A l’instant initial (t=0), le rotor occupe la position représentée sur la figure ci-dessous : la
spire embrasse un flux Ф.
At=0:

A t quelconque :

A un instant t (figure ci-dessus) La spire embrasse un flux tel que :


φ = φmax cos(θ ) = φmax cos(Ωt )
Le flux φ embrassé variant dans le temps. Une f.e.m e est induite dans la spire :

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e=− = φmax Ω sin(Ωt )
dt
M

e1
M’

Expression de la forme : e1 = E1 2 sin(Ωt ) ;

La f.e.m e1 est sinusoïdale :

φΩ
• De valeur efficace E1 = ;
2

• De pulsation ω = Ω = 2Π n ;
ω
• De fréquence f = .

2.2.2. Alternateur à rotor multipolaire :
Nous considérons encore une seule spire statorique, disposée de façon à embrasser
Le flux maximal sous un pôle. La distance angulaire entre les encoches contenant les
Π
conducteurs de cette spire est égale à elle est appelée pas polaire.
p
Le rotor tourne à la vitesse constante Ω = 2Π n . L’origine des temps est choisie de façon
que le flux embrassé par la spire soit maximal est égal à l’instant initial. A une instante t ce
flux est donné par la relation : φ = φmax cos(p θ ) = φmax cos(p Ωt )

Cette expression traduit le fait que le flux embrassé passe p fois par sa valeur maximal à
chaque tour de roue polaire.

La f.e.m induite dans la spire est alors égale à : e = − = pφmax Ω sin(p Ωt )
dt
C’est une f.e.m. sinusoïdale :
pφΩ 2Π
• De valeur efficace E1 : E1 = = pnφ ;
2 2
• De pulsation ω : ω = pΩ = 2Πpn ;

ω
• De fréquence f = ; f = pn .

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2.3. F.e.m. dans un enroulement :


2.3.1. Méthode d’obtention :
N
Un enroulement formé à partir de N conducteurs comporte spires. La f.e.m induite
2
dans une spire vient d’être calculée. La valeur de la f.e.m induite dans un enroulement est
N
la somme des valeurs instantanées des f.e.m. induites dans les spires.
2
2.3.1.1. Expression des f.e.m. induite totale :
• Si on a un enroulement concentré dans deux encoche alors l’expression du valeur
N N 2Π
efficace de la f.e.m et est donnée par : Et = E1 = ( . pnφ ) .
2 2 2
Soit : Et = 2.22 pnNφ ;

• Dans le cas d’enroulement réparti dans plusieurs encoches, cas pour obtenir une f.e.m.
de valeur efficace suffisamment grande, il faut que l’enroulement comporte un nombre
de conducteurs N important et il n’est donc pas possible de les placer dans deux
encoches seulement.
La f.e.m résultante est alors égale à une somme de f.é.m. qui ne sont plus en phase.
2.3.1.2. Conclusion :
La valeur efficace E de la f.e.m induite dans un enroulement est inférieur à la valeur
théorique Et. Elle est donnée par la relation suivante :

 E [V ]

n [trs / s ]
Et = KpnNφ Avec : 
 N : nombre de conducteurs actifs
φ [ webers ]

2.3.2. Caractéristique à vide EV(Ie) :
C’est la courbe : EV(Ie) à la fréquence nominale et (et à I=0), elle est relevée au cours d’un
essai à circuit ouvert

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2.3.3. Caractéristique en court-circuit :


C’est la relation : Icc= f(Ie) à la fréquence nominale (et à U=0), elle est relevée au cours d’un
essai en court-circuit :
Icc (A)

Ie (A)
On réalise un court-circuit triphasé aux bornes de l’induit. Cette caractéristique est linéaire
pour les valeurs réalisables de l’intensité du courant induit.
2.3.4. Caractéristique externes :
Ce sont les relatons de la forme :
V=f(I) à f=fn, Ie=Cte et cosφ=Cte
On les relève en charge. On remarque à nouveau les effets démagnétisants et magnétisants
des charges respectivement inductives et capacitives

V (V) 0 AV
0.8 AV

0.8 AR

Cosφ=0

0 In Icc I (A)

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2.3.5. Caractéristique de réglage :


Ce sont les courbes :
I= f(Ie) à f=fn, V=Vn et cosφ=Cte
Comme les alternateurs travaillent généralement à tension constante, ces courbes
permettent de calculer les dispositifs d’excitation et de régulation de tension.

Ie

2.4. Diagramme et modèle :


2.4.1. Diagramme de BEHN-ESCHENBURG :
2.4.1.1. Hypothèse :
La méthode précédente simplifiée avec :
• Circuit magnétique d’un alternateur non saturé ;
• Alternateur à pôles lisses.
2.4.1.2. Equations et schémas équivalent :
L’alternateur non saturé : le flux résultant est la somme des flux que créent séparément la
roue polaire (φ0 ) et le bobinage d’induit (φi ) : φr = φ0 + φi (1)

Puisque le circuit est linéaire alors φi = L.I .

Les f.e.m seront d’après (1) Er = E0 − jLω I ; ( Lω : réactance cyclique) d’ou l’équation aux

tensions :
V = Er − RI − jλω I = E0 − RI − j (λ + L)ω I

En notant : (λ + L)ω = £ω = X s .

£ω = X s : C’est la réactance totale d’un enroulement ou réactance synchrone d’une phase

de l’alternateur, on obtient : V = E0 − RI − jX s I

Avec E0 est la f.e.m induite à vide lorsque l’excitation est fournie par le courant Ie.
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D’ou un schéma équivalent à un enroulement de l’alternateur :

2.4.1.3. Détermination de la réactance synchrone XS :


Lors de fonctionnement en court-circuit :
E0cc = ( R + jX s ) I cc

D’ou : E0cc = I cc R 2 + X s2 = ZI cc

E0cc
Z= Xs
I cc
Puisque X s ff R (En court-circuit)

On détermine donc X s en relevant :

• La caractéristique à vide E0=f(Ie) à f= constante ;


• La caractéristique de court-circuit Icc=f(Ie)
Remarque :
• A la linéarité de la courbe Icc=f(Ie), on peut conclure que : Icc=AIe ;
• Du fait que X s ff R , lors du fonctionnement en court-circuit l’alternateur est dans les

conditions d’une charge purement inductive.


2.4.1.4. Diagramme vectoriel :
Connaissant l’impédance interne Z = R + jX s pour un fonctionnement en charge donné

défini par (V, I, Ф) on peut construire le diagramme des tensions. On a :


E0 = V + RI + jX s I

E0
XsI
V

I φ RI

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2.4.2. Diagramme de POTIER :


2.4.2.1. Hypothèses :
• La réluctance du flux résultant est indépendante du positionnement des pôles du
champ glissant résultant par rapport à la roue polaire ;
• Le diagramme de potier ne s’applique donc qu’aux alternateurs à entrefer constant,
c’est à dire à pôles lisses.
2.4.2.2. Equations et schéma équivalent :
Les équations de ce modèle sont donnée par :
V = Er − RI − jλω I

Ie0 = Ie + α I

Er et I e 0 sont liées par :

• La caractéristique à vide E0=f (Ie) ;


• Une quadrature de phase (Ie0 en avance sur Er)
On peut en déduire le schéma équivalent suivant :

αI R jλw
Ie0

Inducteur E0 V

Ie

2.4.2.3. Diagramme vectoriel :


Supposons connues les grandeurs caractéristiques d’un enroulement (R, λ, w, α). En
partant des données (V,I, Ф) on peut construire les deux diagrammes vectoriels C’est
le cas d’une charge capacitive.
αI
Ie
Ie0
V
φ Er
I
λwI
RI

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2.5. Couplage d’un alternateur sur le réseau :

Pour éviter que le fait de connecter les bornes d’un alternateur triphasé aux bornes
d’un réseau triphasé s’accompagne de l’apparition de courants importants et
dangereux dans les enroulements, il faut que les bornes homologues de l’alternateur et
du réseau soient aux mêmes potentiels. Pour cela, il faut s’assurer que les deux
systèmes de tensions étoilés triphasées V1, V2 et V3 (aux bornes du réseau) et E1, E2, E3
(aux bornes de la machine) satisfont aux conditions suivantes :
• Ils ont même ordre de succession des phases ;
• Ils ont même valeur efficace des tensions ;
• Ils sont de même fréquence ;
• Deux tensions homologues Vj et Ej ont même phase.

Les deux signaux ne sont pas Les deux signaux sont


en phase : couplage impossible Vk=0 : couplage possible

La puissance fournie au réseau par l’alternateur à pour expression :

P = 3UI cos(ϕ ) = 3VI cos(ϕ ) .


La machine étant couplé au réseau elle peut, soit fonctionner en générateur soit en
moteur, selon qu’on applique un couple moteur ou un couple résistant.

2.6. Bilan des puissances et rendement :

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2.6.1. Puissance restituée :


L’alternateur reçue une puissance mécanique PM qui lui est fournie par un moteur
d’entraînement : PM = TM .Ω

Cette puissance mécanique se transforme en puissance électrique reçue par la charge :

P = 3UI cos(ϕ ) .
2.6.2. Bilan des pertes de puissances :
• Pertes ne dépendant pas de charge : Appelées « pertes constantes » :
Les pertes mécaniques pm ou rationnelles ainsi que les pertes dans le fer ;
Elles varient peu entre le fonctionnement à vide et le fonctionnement en pleine
charge. On les considère donc comme constantes.
• Perte par effet Joule :
Puissance perdue par effet joule dans l’inducteur est : p je = ueie

Puissance perdue par effet joule dans l’induit :


- Si l’alternateur est monophasé alors : p ji = RI 2 tel que I le courant de ligne et

R désigne la résistance de l’enroulement ;


3 2
- Si l’alternateur est triphasé alors : p ji = RI tel que I désigne le courant de
2
ligne et R la résistance mesurée entre deux phases de la machine.
2.6.3. Expression de rendement :
• Si l’alternateur est auro excité, c’est à dire s’il ne reçoit de puissance que du moteur
qui l’entraîne. Le rendement est alors égal à :

3UI cos(ϕ )
η=
TM .Ω

• Si l’alternateur n’est pas auto excitée, il faut ajouter à la puissance mécanique reçue,
la puissance pje qui à été fournie au circuit d’excitation.
dans le cas général, nous pouvons aussi exprimer le rendement en fonction des différentes
pertes de puissance :

3UI cos(ϕ )
η=
3UI cos(ϕ ) + pm + p f + p je + p ji

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3. Moteur synchrone triphasé :


La machine synchrone est réversible : elle peut fonctionner en moteur et entraîner une
charge à une vitesse Ω imposée par la fréquence f des courants sinusoïdaux qui
alimentent l’induit :
ω 2Π f
Ω= =
p p
3.1. Moment du couple électromagnétique :
• Reprenons un schéma équivalent simplifié d’u enroulement de la machine
synchrone :
Adoptons la convention récepteur et supposons la résistance de l’enroulement nulle
(r = 0).

• La puissance active absorbée par enroulement est donnée par la relation :


r r
P = VJ cos(ϕ ) ; avec ϕ = ( J .V)

Puisque les pertes joules sont négligées (r ≈ 0) ; la puissance développée par le


couple électromagnétique (Tem) est égale à la puissance totale absorbée par la
machine :
Tem Ω = 3VJ cos(ϕ ) :

Soit : Tem en newtons-mètres (N.m)


V en volts. (V)
3VJ cos(ϕ )
Tem = I en ampère. (A)

Ω en radians par seconde (rad/s)

3.2. Couple de décrochage :


Lorsque l’excitation, la tension et la fréquence sont constantes.
Le moteur synchrone possède un couple maximale. Si le couple résistant dépasse cette
valeur, le moteur s’arrête : il « décroche »

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Tem
Fonctionnement stable
Temmax Fonctionnement instable

Θ
П/2

3.3. Utilisation d’un moteur synchrone :


• Le moteur synchrone triphasé est en général un moteur de grande puissance (1 à 10
MW) fonctionnant sous tension élevée. Il peut être utilisé, par exemple, pour
entraîner des compresseurs des pompes, des concasseurs.
Son principal inconvénient est de nécessiter en général un dispositif auxiliaire de
démarrage.
• De très petits moteurs synchrones sont utilisés dans les servomécanismes. Tournant
à vitesse constante, ils permettent, après démultiplication, de réaliser des
positionnements angulaires dépendant uniquement de la durée de fonctionnement.

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