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BTS électrotechnique 1ère année - Sciences physiques appliquées

CH25 : modèle équivalent de l’alternateur synchrone à pôles lisses

Enjeu :
Production d’énergie électrique

Problématique :
Comme pour le transformateur réel, la machine
synchrone sera le siège de pertes et d’une chute de
tension par rapport au fonctionnement à vide.
Comment déterminer le point de fonctionnement et le
rendement correspondant de l’alternateur du chapitre
précédent avec une charge ?

Rapport au programme :
E – machine synchrone et convertisseur de fréquence :
E1. MACHINE SYNCHRONE :
E1.1. Constitution :
– Schéma équivalent de la machine synchrone à pôles lisses non saturée (diagramme à réactance
synchrone)
– Bilan de puissances.
E1.2. Alternateur :
- Alternateur autonome : caractéristiques électriques, détermination par méthodes directes et
indirectes

Objectifs :
A l’issue de la leçon, l’étudiant doit :
25.1 Savoir déterminer les éléments du modèle équivalent à réactance synchrone.
25.2 Pour un alternateur relié au réseau, savoir déterminer la valeur du courant d’excitation
permettant un point de fonctionnement donné.
25.3 Pour un alternateur autonome, savoir déterminer le point de fonctionnement avec une
charge électrique.
25.4 Savoir déterminer le rendement d’une machine synchrone
Travail à effectuer :
 Lire attentivement l’annexe (en essayant de le comprendre).
 Répondre à la problématique au travers des questions suivantes (au brouillon) :
Le stator de l’alternateur, couplé en étoile, fournit des tensions de fréquence f=50Hz lorsque le rotor
tourne à la fréquence n=1000tr/min. La f.e.m. produite vaut E=264V.
Le modèle équivalent de l’alternateur est i(t) X
donné ci-contre : R
 R=0,5Ω
 X=13,2Ω
 Charge inductive I=10A et cosφ=0,8 v(t)
e(t) Charge

Induit
1. Calculer le nombre de paires de pôles de l’inducteur.
2. Déterminer la valeur efficace V aux bornes de la charge. (1cm  20V)
3. Calculer les pertes joules au stator.
4. Pour ce point de fonctionnement, les pertes joules au rotor sont égales aux pertes joules au stator
et les pertes collectives sont égales à l’ensemble des pertes joules. Calculer le rendement
correspondant.
 En utilisant l’annexe, réaliser la fiche résumée du chapitre. Pour cela, réécrire les différents
objectifs et indiquer pour chacun la relation, la définition ou la méthode permettant de
l’atteindre.
BTS électrotechnique 1ère année - Sciences physiques appliquées

Annexe du CH25 : modèle équivalent de l’alternateur synchrone à


pôles lisses

Introduction :
L’alternateur est une machine non idéale qui sera le siège de pertes. En outre, comme pour le
transformateur, on aura une chute de tension aux bornes de l’alternateur qui dépendra de la charge.
1. Quel est le modèle équivalent d’un alternateur synchrone à pôles lisses ?
Comme pour le transformateur triphasé, on utilise un modèle équivalent monophasé. Le modèle le plus
simple et couramment utilisé est celui de Behn-Eschenburg appelé également schéma à réactance
synchrone :
Ie i(t) X
R

Ue Re e(t) v(t) Charge

Inducteur Induit
Le modèle électrique de l’inducteur n’existe pas pour les machines à rotor à aimant permanent. Pour les
autres machines, les bobinages du rotor alimentés en continu peuvent être modélisés par une résistance
Re au régime permanent.
2. Comment détermine-t-on expérimentalement les éléments du modèle équivalent ?
 Détermination de Re : l’inducteur alimenté en continu, on mesure Ue obtenue pour la valeur nominale
𝑈𝑒
de Ie et on en déduit 𝑅𝑒 = .
𝐼𝑒
 Détermination de R : on mesure la résistance Rm entre les phases du stator à l’ohmmètre ou par
méthode voltampèremétrique.
𝑅𝑚
 Si couplage étoile, alors 𝑅 = ;
2
3𝑅𝑚
 Si couplage triangle, alors 𝑅 = .
2
 Détermination de E : E est mesurée à vide (pas de charge en sortie). Comme I=0, V=E (V doit être
mesurée entre phase et neutre).
Dans la pratique on ne relève pas un seul point mais la caractéristique E=f(Ie) dont on a besoin pour
la détermination de X.
 Détermination de la réactance synchrone X : X se mesure à l’aide d’un essai en court circuit (V=0).
On a alors 𝐸𝑐𝑐 = 𝑍𝐼𝑐𝑐 avec 𝑍 = √𝑅 2 + 𝑋 2 .
Comme pour le transformateur cet essai doit s’effectuer sous tension Ecc réduite. Dans la pratique
on règle prudemment Ie pour obtenir Icc égal à la valeur nominale dans une phase.
On relève alors les valeurs Icc et Ie. A partir de la caractéristique à vide E=f(Ie) on détermine la
valeur correspondante de Ecc. On en déduit la valeur de Z puis de X.
3. Quelles sont les allures des caractéristiques électriques à vitesse constante ?

Le modèle à réactance synchrone n’est valable que pour les rotors à pôles lisses et pour des machines
non saturées (fonctionnant dans la zone linéaire).
4. Qu’est-ce que le diagramme à réactance synchrone ?
Le diagramme à réactance synchrone correspond à la construction de Fresnel obtenue à partir du
modèle équivalent :
i(t) X La loi des mailles donnent en utilisant les
R complexes (non valable avec les valeurs
efficaces) :
E-VR-VX-V=0
e(t) v(t) Charge
Soit :
E =RI+jXI+V

Induit
La charge connectée impose le courant et le déphasage φi/v. On en déduit le diagramme à réactance
synchrone :

E
jXI
V
φ RI
I

5. Comment déterminer la valeur du courant d’excitation permettant un point de fonctionnement


lorsque la sortie de l’alternateur est reliée au réseau ?
On utilise pour cela le diagramme ci-dessus.
La valeur efficace V est connue puisque égale à celle du réseau. Le point de fonctionnement correspond
à une valeur efficace I et une valeur cos φ (ces valeurs seront données dans l’énoncé).
 On trace donc d’abord V en le prenant comme origine des phases.
 On détermine ensuite φ en utilisant la valeur de cos φ. Ce qui permet de tracer I, puis RI et jXI.
 On en déduit le tracer de E, puis en mesurant son module (« sa longueur ») on en déduit la valeur
efficace E.
 On en déduit Ie par lecture graphique sur la caractéristique à vide.
6. Comment déterminer le point de fonctionnement avec une charge lorsque l’alternateur est
autonome ?
Comme pour le transformateur, la charge sera définie par le courant qu’elle absorbe et un cos φ. Il
restera à déterminer la valeur efficace V.
Les réglages de la machine (vitesse du rotor n et courant d’excitation Ie) seront également donnés et
permettront de déterminer la valeur efficace de E (lecture sur la caractéristique à vide) ;
 On trace d’abord I en le prenant comme origine des phases.
 On en déduit le tracé de RI et jXI.
 A l’aide d’un compas on trace un arc de cercle de centre O et de rayon E
 On détermine ensuite φ en utilisant la valeur de cos φ. Ce qui permet de déterminer la direction de
V.
 L’intersection du cercle avec la direction de V correspond à l’extrémité de V et de E ; ce qui permet
de les tracer.
 En mesurant la norme de V, on en déduit la valeur efficace V.

E
jXI

I Cercle de rayon E de centre O


O RI
6. Comment déterminer le rendement d’un alternateur synchrone ?
L’alternateur reçoit de la puissance au niveau du rotor sous 2 formes :
 une puissance mécanique issue du dispositif qui entraîne le rotor (turbine, éolienne,…) :
𝑷𝒎é𝒄𝒂 = 𝑻𝒎é𝒄𝒂 𝜴 ;
 une puissance électrique sous forme continue pour créer le flux magnétique (sauf pour les rotors
à aimant permanent) : 𝑷𝒆 = 𝑼𝒆 𝑰𝒆 ;
L’alternateur est le siège de pertes :
 Au rotor :  Les pertes collectives Pc : ce sont l’ensemble des pertes fer et mécanique. Elles
sont constantes pour une valeur efficace V et une fréquence f de tension
données.
 Les pertes joules du rotor 𝑷𝒋𝒓 = 𝑼𝒆 𝑰𝒆 = 𝑹𝒆 𝑰𝒆 𝟐
 Au stator : les pertes joules Pjs qui selon le couplage valent :

𝑷𝒋𝒔 = 𝟑𝑹𝑰𝟐 si couplage étoile ;


𝑷𝒋𝒔 = 𝟑𝑹𝑱𝟐 si couplage triangle ;
𝟑𝑹𝒎 𝟐
𝑷𝒋𝒔 = 𝑰 quelque soit le couplage avec Rm résistance mesurée entre 2 phases.
𝟐
L’alternateur fournit une puissance électrique utile qui pour une machine triphasée a pour expression
𝑷𝒖 = √𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋
Pour déterminer le rendement, on peut donc utiliser :

𝑷𝒖 √𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋
𝜼= =
𝑷𝒎é𝒄𝒂 √𝟑𝑼𝑰𝒄𝒐𝒔𝝋 + 𝐏𝐜 + 𝐏𝐣𝐫 + 𝐏𝐣𝐬

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