E.S.

TC GE1 M07A Cours d’électrotechnique 2020/2021

1er chapitre : MACHINE A COURANT CONTINU.

1A. PRINCIPE ET EXPRESSIONS ANALYTIQUES

I- GÉNÉRALITÉ
I1. Constitution
I2. Principe

II – EXPRESSION DE LA FORCE ELECTROMOTRICE (F.E.M), D’UNE MACHINE A COURANT

CONTINU.

III – COUPLE ELECTROMAGNETIQUE D’UNE MACHINE A COURANT CONTINU.

IV – REACTION D’INDUIT.

1B. ETUDE DU FONCTIONNEMENT D’UNE MACHINE A COURANT CONTINU.

I. FONCTIONNEMENT EN EXCITATION SEPAREE.

- CARACTERISTIQUE A VIDE.
- CARACTERISTIQUE EN CHARGE.

II . FONCTIONNEMENT EN EXCITATION SHUNT.

A) - GENERATRICE SHUNT.
- AMORÇAGE DE LA MACHINE
- CARACTERISTIQUE EN CHARGE D’UNE MACHINE SHUNT
(CONSTRUCTION DE PICOU)

B) - MOTEUR SHUNT. CARACTERISTIQUES EN CHARGE DU MOTEUR.

III. MACHINE SERIE.

a) - GENERATRICE SERIE.
RELEVE DIRECT DE LA CARACTERISTIQUE EN CHARGE.
APPLICATION DE LA GENERATRICE SERIE.

b) – MOTEUR SERIE.
CARACTERISTIQUES.

VI – BILAN DE PUISSANCE ET RENDEMENT.

1 Pr A. WAHABI
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I- GENERALITE :

I1.Definition :
La machine à courant continu est une machine tournante qui transforme
de l’énergie mécanique en énergie électrique (cas d’une génératrice)
ou inversement (cas d’un moteur)
L’énergie électrique apparaît sous forme de tension et courant continu.
I2. Constitution :
Une machine à courant continu comporte :
- Deux circuits bobinés
- Circuit inducteur (ou d’excitation), circuit de champ porté par le
stator : partie immobile de la machine, son rôle principal est la création
d’un champ magnétique.

- Circuit induit : porté par l’armature du rotor qui est la partie tournante
de la machine, ce circuit crée des forces électromotrices : f.e.m.
Induites en fonctionnement génératrice et des forces contre
électromotrices f.c.e.m. en fonctionnement moteur.

- Le collecteur qui réalise la commutation.

II.PRINCIPE :
Cas d’une génératrice : Soit S une spire tournante à la vitesse Ω dans un espace où
règne un champ d’induction B. (A1, A2) sont deux lames isolées électriquement, solidaires
à la spire et tournant à la même vitesse. (B1, B2) sont des balais fixes

Dans le cas où A1 est reliée à B1 et A2 reliée à B2.

θ = Ω t ; Φ = B . S. cosθ; dΦ/dt = - B. S. Ω. Sinθ.
D’où e(t) = B. S. Ω. Sinθ. = (vA1 - vA2)

De t=0 jusqu’à t= T/2 : ½ tour

(vB1 –vB2) = (vA1 – vA2)= e(t)

Changement de lames

De t=T/2 jusqu’à t= T : ½ tour (vB1 –vB2) = - (vA1 – vA2)= - e(t)

Le collecteur joue le rôle de redresseur mécanique.

Pour une bobine comportant N spires, La f.e.m. est N fois plus intense= N.e.
Pour plusieurs bobines (2 bobines), elles sont normales, de sorte à avoir une
tension entre les balais plus lissée.

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III- EXPRESSION DE LA FORCE ELECTROMOTRICE « F.E.M » D’UNE MACHINE A

COURANT :
E = (Z/60) (p/a). φp. N E en V φp en Wb. N en tr/mn
E = Ke . φp. N Ke constante qui dépend de la machine
Avec : Z nombre de conducteurs actifs
p nombre de paires de pôles
a nombre de voies d’enroulement
φp flux par pôles en Wb
N vitesse en tours/ minute

IV- COUPLE ELECTROMAGNETIQUE D’UNE MACHINE A COURANT. CONTINU :

Cem = (p/a) (Z/2ᴫ) φp Ia

Cem en Nm ou J/rd φp en Wb Ia en A (courant induit)

Cem = Kc ɸp Ia

V- REACTION D’INDUIT :
Le flux traversant la machine n’est pas seulement dû au circuit inducteur, en
effet lorsque l’induit est traversé par un courant Ia, ce dernier crée lui aussi un
flux, et le flux résultant qui traverse la machine est égal à la somme algébrique de
ces deux flux.
On aura alors une f.e.m. en charge : Ec = E0 - ɛt(Ia) ; E0 tension à vide
ɛ(Ia) : Réaction magnétique de l’induit.

E0 Ec
ɛ(Ia)
Ra.Ia

ɛ(Ia)
Ia

La réaction magnétique de l’induit est une courbe qui est déduite, en effet
E0 - Ec = ɛt(Ia) avec ɛt = ɛ + Ra. Ia : réaction totale de l’induit.

Remarque : généralement on place sur les machines des pôles auxiliaires qui
compensent la réaction magnétique de l’induit.

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1B-ETUDE DU FONCTIONNEMENT D’UNE MACHINE

A COURANT CONTINU
INTRODUCTION :

La machine à courant continu comporte 2 circuits électriques

qui peuvent être branchés selon plusieurs modes :
 Excitation séparée (ou indépendante).
 Excitation parallèle (ou Shunt ou dérivée)
 Excitation série.
 Excitation composée (ou compound).

I. FONCTIONNEMENT EN EXCITATION SEPAREE :

En excitation séparée la machine ne possède aucune liaison électrique
entre le circuit inducteur et le circuit induit.
Ia

If Ra

Vf .Va
(Rh+ Rf)

Rf : résistance de l’inducteur. Rh : rhéostat de champs. Ra : résistance de l’induit.

E : f.e.m. cas génératrice. f.c.e.m. cas moteur.

E est proportionnel au flux ɸ et à la vitesse de rotation N

E = (p/a) (Z/60). ɸ. N donc E = KE. ɸ .N avec KE= (p/a) (Z/60)

I1. Détermination expérimentale de la caractéristique à vide E(If) :

On fait tourner la machine à vide Ia=0 et à une vitesse constante N0
(en général N0 est la vitesse nominale)
On mesure la tension correspondante à différente valeurs de If, on obtient
alors la caractéristique à vide :
E(V)

N=Cte(=Nn)

Emoyenne

Erem
Caractéristique à vide If(A)

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Commentaires :
On observe 3 phénomènes :
 Selon le sens de variation de If on obtient pour E des valeurs légèrement différentes,
on considère alors une valeur moyenne des deux.
 Pour If =0, E n’est pas nulle, E(0) = Er : tension rémanente due à une magnétisation
précédente.
 Pour des faibles valeurs de If, la variation de la f.e.m est linéaire : la machine n’étant
pas saturée : ɸ = K. If donc E(If)= KE .K . N. If = K’. If

Ayant déterminé la caractéristique à vide E0(If) pour une vitesse donnée N0, on peut la
déduir
e pour n’importe quelle autre vitesse N1.
Pour N1 ≠ N0, et pour chaque valeur Ifa, nous avons :

E0 = KE. ɸ(Ifa). N0
E1 = KE. ɸ(Ifa). N1 alors E1 = (N1/ N0). E0

Remarque : la caractéristique à vide d’une machine à courant continu est relevée en excitation
séparée.
I2. Caractéristique externe : (ou en charge) Va(Ia)
C’est la courbe représentant Va en fonction du courant induit débité Ia (I f s étant
constants)
La tension Va est plus faible que la tension E0.

Va(Ia) =E0 - ɛ(Ia) – Ra. Ia = E0 - ɛt(Ia),

ɛt(Ia) étant la réaction magnétique totale de l’induit.
Pour If donné et N0 donnée nous obtenons l’allure suivante :

E0
Ra.Ia
Va ɛ(Ia)

Ia
Caractéristique en charge

II. FONCTIONNEMENT EN EXCITATION SHUNT:

Généralement l’excitation de la machine se fait par elle-même. Particulièrement si

l’inducteur est mis en parallèle avec l’induit : c’est l’excitation shunt.
On aura alors Va = Vf = V.

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II.1 génératrice shunt :

Schéma
Ia I

Ra If
V

Rf

II.1a- Amorçage de la génératrice : l’amorçage de la machine se fait grâce au flux

rémanent qui crée avec le mouvement d’entrainement une f.e.m qui vient renforcer Erem,

Cette tension va faire circuler un courant If1 qui va renforcer le flux qui devient Ф1 et va
renforcer à son tour la f.e.m…

Et ainsi de suite jusqu’à ce que la machine s’amorce c.à.d.

E0= Rf . If (en négligeant Ra très faible devant Rf)

Tensions
E

(Rf.If) : la droite des inducteurs

Erem If

Conditions d’amorçage : Donc pour avoir amorçage, il faut :

1. Un flux rémanent.
2. Le flux crée par le mouvement d’entrainement doit s’ajouter au flux rémanent : en
cas de non amorçage commencer par inverser les bornes de l’inducteur.
3. La résistance Rf ne doit pas être trop élevée, en effet on n’aura amorçage que si la
droite des inducteurs Rf . If a une intersection avec la caractéristique à vide.
Si Rc est la pente de la partie linéaire de la c.à.v. Rc est la résistance critique
La condi
tion est : Rf < Rc

Lorsque la génératrice est amorcée elle peut débiter un courant dans une charge
extérieure : I =Ia – If

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II. 2 MOTEUR SCHUNT:

I Ia

If Ra
V
E: (f.c.e.m)
Rf

I=Ia + If
V= E + Ra. Ia en négligeant la réaction magnétique d’induit

II.2a-Caractéristiques en charge du moteur shunt :

Il s’agit de la variation de la vitesse N en fonction du courant Ia et la variation du
couple C en fonction du courant Ia, en effet on considère en général que la tension V est
c
onstante (tension du réseau)
Donc il restera à définir pour un fonctionnement donné : N, C et Ia.

Couple en fonction de Ia :
On a C= (p/a) (Z/2ᴫ). Ф. Ia donc : C = Kc. Ф.Ia
Le flux Ф est constant car If est constant si V est constant. Donc le couple C(Ia) variera
presque linéairement en fonction du courant Ia

Vitesse en fonction de Ia :
Nous avons : E = (p/a) (Z/60). Ф. N = Ke. Ф.N et : V= E + Ra.Ia

N= (V – Ra.Ia)/(Ke.Ф)

Ainsi la vitesse est une fonction décroissante du courant Ia, or Ra est très faible et V et Ф
sont constants donc on peut conclure que la vitesse est légèrement décroissante.
C et N
N(Ia)

C(Ia)

Ia

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III. MACHINE SERIE :
Pour ces machines on branche l’induit et l’inducteur en série : Ia = If = I

III.1 Génératrice série :

I I

Ra Re
Rh
V
Rs

III.1 a Amorçage de la génératrice série :

- La f.e.m rémanente est nécessaire pour avoir amorçage.
Pour renforcer cette tension il faut :
- D’abord fermer le circuit par une charge extérieure Re.
- V = Re. I et V = E – (Ra + Rs).I - ɛ(I) donc le point de fonctionnement sera
l’intersection de ces deux courbes : la droite des charges V = Re. I et la
caractéristique en charge : V = E – (Ra + Rs).I - ɛ

III.1b caractéristique en charge :

C’est la variation de la tension de sortie V en fonction du courant I :

V = E – (Ra + Rs).I - ɛ
En supposant que V et E ont la même pente sur leur zone linéaire.

Tensions E(I)
ε(I)
(Ra+Rs)I
V(I)

Point de fonctionnement
Re.I

Rc
Re
I(A)

La condition nécessaire pour qu’une machine série puisse s’amorcer est que la
résistance du circuit extérieur Re soit inférieure à la résistance critique Rc :
Re < Rc

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III 2 Moteur série :

Les grandeurs définissant le fonctionnement du moteur sont :
V, I, Rh, N et C
Les caractéristiques usuelles correspondent à
V= constante : tension du réseau et Rh =∞ (rhéostat en parallèle)

III 2a- Caractéristique vitesse : N(I)

Lorsque le courant est faible ; le moteur n’étant pas encore saturé :

Ф(I) ≈ K . I donc N (I) = (V – (Ra + Rs).I) / K . I

((Ra + Rs).I) étant faible devant V (3 à 5%)

Donc N . I ≈ Constante c.à.d. N(I) a est une allure hyperbolique

Lorsque I devient plus élevé le flux devient plus faible que ce qu’indique la loi de
proportionnalité donc la vitesse sera légèrement plus élevée que celle donnée par
l’hyperbole. Ainsi on aura l’allure suivante :

N(tr/mn) On remarque que :

Si I diminue la vitesse augmente infiniment

NN N(I)
Donc il y a un
Risque évident d’emballement

I(A)
ATTENTION :
Il ne faut jamais désaccoupler un moteur série de sa charge !!!

III.2b Caractéristique couple : C(I)

Avant la saturation Ф(I) ≈ K . I donc C(I) ≈ K ‘ . I² : branche de parabole

Apres la saturation Ф devient plus faible que ( K . I) et presque constant donc C(I) tend
vers une droite passant par l’origine. D’où l’allure suivante :

C(Nm)

I(A)
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III.2 c : Applications du moteur série :

Le moteur série est surtout utilisé en traction et levage (on ne risque pas dans ces
situations d’avoir un fonctionnement à vide)

On remarque aussi qu’on a une autorégulation car au voisinage du fonctionnement

nominal nous avons C . N ≈ Constante :
Si C N et inversement

Remarque: En pratique les petits moteurs (P< 0,1 kW) sont généralement des moteurs
Série

V-BILAN DE PUISSANCE ET RENDEMENT

On l’établit en tenant compte des :
- Pertes mécaniques : puissance nécessaire à l’entrainement de l’arbre à vide.
- Pertes électriques par effet Joule: dues à Rf et Rs dans le circuit de champ et Ra
dans l’induit.
-
V1. Pour un moteur

Puissance électrique
consommée= U.I
Perte Joule = ∑ R. I²

Puissance électromagnétique transformée Pem = Cem.Ω = E.Ia

Perte constante

Puissance mécanique utile fournie : Pu= Cu.Ω

V 2. Pour une génératrice

Puissance mécanique d’entrainement

Perte mécanique

Puissance électromécanique transformée : Pem=Cem.Ω=E.Ia

Perte Joule= ∑ R. I²

Puissance utile fournie : V.I

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